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[Chronique] Les cartographes, tome 2 : Le Passage d’Or – S.E. Grove

[Chronique] Les cartographes, tome 2 : Le Passage d’Or – S.E. Grove


1892. Un an s’est écoulé depuis que Sophia et Theo sont revenus à Boston. Après des mois de recherches, Sophia découvre que la clé pour retrouver ses parents se trouve dans un Âge lointain, en Europe, sous la forme d’un journal laissé par sa mère. La jeune fille part donc à l’aventure à travers les océans, guidée par une mystérieuse carte mémorielle de cet Âge. Mais à la dernière minute, Theo ne peut l’accompagner. Entre intrigues politiques et menace de guerre, il va devoir enquêter pour prouver l’innocence de Shadrack, l’oncle de Sophia, accusé de meurtre..

Merci à Nathan pour cette lecture ! 

Mon avis

On retrouve Théo et Sophia, toujours dans la quête de cette dernière : retrouver ses parents, perdus dans un autre âge… Mais lequel ? Et alors qu’ils doivent prendre le bateau ensemble afin de trouver de nouvelles réponses, Théo assiste à l’arrestation de Shadrack et se doit coûte que coûte de prouver son innocence !

C’est un tome où on oublie certains défauts du premier : fini les facilités et les passages cousus de fil blanc ! Bien que j’ai mis 2 ans à le finir à cause de sa densité et de son rythme, j’ai plutôt apprécié cette lecture.

Des histoires, il y en a trois. Trois personnages, trois intrigues, où tout s’entre-mêle. Pour récapituler, nous avons donc Sophia, Théo, mais aussi Mina – à travers son journal. Mais celui-ci vient casser le rythme. Autant suivre et alterner entre les deux jeunes est assez facile et on se retrouve à switcher sans trop de difficultés. Cependant, avec un tome où il n’y a – au final – que très peu d’action, c’est une grosse impression de lire une histoire à part avec ce journal. 

Et là où nous n’avons plus le journal, on commence à voir poindre de petites incohérences dans le background – pas impactantes pour la suite de l’histoire. Mais disons que si un personnage voit son cheval fuire de peur, qu’on lui annonce qu’on a rien pu faire pour lui… C’est pas pour retrouver ce même personnage 2 pages plus loin – 10 minutes se sont écoulées – à tenir son fidèle destrier par la bride.

Globalement, l’écriture est bonne concernant la trame principale – celle de Sophia. Je pense que c’est ce qui me fait aimer cette saga, parce que l’intrigue politique ne me touche pas plus que cela. Pourtant lectrice de A Song of Ice and Fire, disons qu’ici l’intrigue politique m’a fait l’effet d’une histoire d’un sombre méchant dans un Picsou Magazine. Ni plus, ni moins.

En bref, j’ai l’air assez négative sur cette lecture, j’en garde pourtant un bon souvenir. J’ai bien aimé l’histoire, et cet univers dont on ne voit pas les limites. J’ai hâte de connaître la fin. Peut-être aurons-nous droit à un happy-end ? 

[Chronique] Le copain de la fille du tueur – Vincent Villeminot

[Chronique] Le copain de la fille du tueur – Vincent Villeminot


Charles vient d’intégrer un internat pour « gosses de riches », perdu au cœur des montagnes suisses. Avec Touk-E, son coloc, ils font les quatre cents coups pour tuer le temps… Jusqu’à l’arrivée de Selma. Cette fille est mystérieuse, solaire, solitaire… et fille d’un célèbre trafiquant de drogue.

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Quand j’ai fermé Les traqueurs d’Antoine Bombrun, j’avais la grosse impression d’avoir perdu mon temps, et j’avais envie de lire quelque chose qui me ferait oublier cette lecture, qui relèverait le niveau. Alors quand j’ai vu qu’un roman de Vincent Villeminot traînait dans mon bureau et que je ne l’avais toujours pas lu, je me suis – limite – jetée dessus pour mieux le dévorer… Trois heures plus tard, je l’avais fini, j’étais vidée, j’étais enfin satisfaite.

Car c’est toujours un plaisir que d’ouvrir un roman de Vincent Villeminot. Depuis que je l’ai découvert grâce à sa saga Réseau(x), il devient rare que l’on ne cause pas de ses dernières sorties sur le blog. Et pour cause ! C’est un rare auteur dont je peux acheter tous les romans les yeux fermés. Car je sais que je ne serais jamais déçue. Et encore une fois, c’est le cas ici. Voyons donc ce qui se cache derrière ce titre qu’on relit toujours deux fois, Le copain de la fille du tueur…

Ici nous faisons la rencontre de Charles, un étudiant. C’est le fils d’un écrivain célèbre, mais malheureusement mourant. Il a été envoyé par ce dernier poursuivre ses études en Suisse, dans un internat pour « gosses de riches ». Il y vit une scolarité des plus normales (et relativement calme) jusqu’au jour où Touk-E fait son arrivée à l’internat. Touk-E se révèle être un élève intriguant, et ce côté-là va attirer Charles qui va voir sa vision des choses changer du tout au tour. Mais sa vie va vraiment prendre un tournant inattendu quand Selma, fille d’un trafiquant de drogues va rejoindre elle aussi les rangs des élèves…

Comme d’habitude, on retrouve la patte de Vincent Villeminot. Son humour particulier, qu’il sait si bien distiller au fil des pages, au bon endroit, au bon moment. C’est aussi un oneshot très rythmé, très descriptif et également mélancolique. Des mois après sa lecture, je me souviens encore de la sortie en forêt de Charles et Selma, j’arrive encore à imaginer les différents décors qu’ils ont traversé, la mélancolie du moment, ce qu’ils ont partagé. C’est un des passages qui m’a le plus touchée !

Les personnages mettent du temps à se dévoiler, mais une fois que les révélations sur chacun d’entre eux sont faites, nous ne sommes pas déçus. Cela renforce les côtés intriguants de Touk-E et Selma de manière assez subtile ! On apprend à les découvrir au fil des pages, sans êtres bombardés d’informations à leur sujet. En clair, Vincent Villeminot a bien équilibré son histoire et la façon dont il la raconte.

En bref, face à cette romance belle et cruelle à la fois, teintée de mélancolie, mais également drôle par moments, je ne peux encore une fois que m’incliner. C’est une réussite ! Un coup de coeur amplement mérité pour ce Young Adult à la couverture qui attirera l’oeil des lecteurs 🙂

[Chronique] Dis-moi si tu souris – Eric Lindstrom

[Chronique] Dis-moi si tu souris – Eric Lindstrom

dis-moi si tu souris


Je suis Parker, j’ai 16 ans et je suis aveugle. Bon j’y vois rien, mais remettez-vous : je suis pareille que vous, juste plus intelligente. D’ailleurs j’ai établi Les Règles :
– Ne me touchez pas sans me prévenir ;
– Ne me traitez pas comme si j’étais idiote ;
– Ne me parlez pas super fort (je ne suis pas sourde) ;
– Ne cherchez jamais à me duper.
Depuis la trahison de Scott, mon meilleur pote et petit ami, j’en ai même rajouté une dernière. Alors quand il débarque à nouveau dans ma vie, tout est chamboulé. Parce que la dernière règle est claire : Il n’y a AUCUNE seconde chance. La trahison est impardonnable.

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Parker est une adolescente aveugle, suite à un accident de la route, qui a causé la vie de sa mère. Venant tout juste de perdre son père, elle se retrouve à habiter avec sa tante, son oncle et leurs enfants, qui envahissent son espace vital et bousculent ses habitudes. Et rajoutons à cela Scott qui réapparait dans sa vie après avoir perdu sa confiance à jamais il y a plusieurs années de cela…

C’est la première fois que je lis un roman dont le personnage principal est totalement aveugle, et Eric Lindstrom a réussi un sacré tour de force. Car on oublie bien vite que Parker est aveugle, ce n’est pas ce qui est le plus mis en avant. Mais surtout, l’auteur ne résume pas son personnage principal à sa cécité. C’est avant tout un être humain – une adolescente – qui, comme tous les ados de son âge, apprend la vie, que ce soit au niveau de l’amitié, que de l’amour.

Eric Lindstrom approche plusieurs sujets. Nous avons déjà l’amitié et l’amour, comme dit plus haut, mais aussi la confiance, le deuil, le pardon… Et enfin, saisir les nuances de la vie : tout n’est pas blanc ou noir. Ce qui amène, bien sur, des moments forts en émotions, toujours plus justes car l’on ne tombe pas dans le mélodramatique.

Cela vient aussi du personnage de Parker. Elle est franche, directe, voir un peu froide. Mais l’on voit petit à petit qu’elle se cache derrière ce comportement pour ne pas montrer combien elle est devenue fragile suite à la mort de son père. Et c’est là que ça devient intéressant, car nous ne sommes pas devant un énième personnage féminin handicapée qui vit tout comme une battante : Parker est humaine, et je me suis sentie beaucoup plus proche d’elle que des autres persos principaux des derniers Young Adult mettant en scène ces adolescentes amochées par la vie.

Bien que Parker vive des moments tristes, c’est un roman qui se veut feel good malgré tout, l’auteur montrant qu’il y a du positif en tout, même dans les situations qui nous paraissent très ennuyantes au départ. Comme dirait Dumbledore :

Mais vous savez, on peut trouver du bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière.

Bref, ouvrir les yeux au lieu de se morfondre (enfin… métaphoriquement parlant 😛 )

Dis-mois si tu souris est un roman que j’ai lu d’une traite, seulement quatre petites heures n’ont pas été de trop pour en venir à bout, grâce à l’écriture fluide de l’auteur !

En bref, un roman prenant, qui ne nous lâche pas avant que l’on arrive au point final. Des émotions fortes, beaucoup de belles choses et de jolies petites leçons qui ne font pas de mal !

[Chronique] Half Bad, tome 3 : Quête noire – Sally Green

[Chronique] Half Bad, tome 3 : Quête noire – Sally Green

half bad 3


L’alliance des sorciers libres a été dispersée. Comme tous ses compagnons, Nathan se cache. Mais il ne renonce pas à la guerre, sa guerre. Une amulette secrète lui donnerait le pouvoir de sauver l’Alliance.
Nathan part à sa recherche, au risque de s’y perdre, et de perdre tout ce qu’il aime.

Mon avis

La fin du deuxième tome m’avait choquée. Je n’ai jamais autant détesté un personnage de fiction de ma vie. Je n’ai jamais non plus fait autant d’allers-retours chez ma libraire en attendant impatiemment la sortie de ce tome final. L’attente a été tellement longue que je n’ai pas pu me retenir de lire les premières pages en VO à la librairie Shakespeare & Co. Moi, une lectrice masochiste ? A peine… 😉

Et aujourd’hui je fais face à un coup de cœur monumental, et je ne m’en suis toujours pas remise ! Tout dans ce dernier tome, dans cette conclusion, était parfait. Tellement que j’en ai pleuré à la fin, j’ai du aller chercher des fins alternatives sur fanfiction.net, chose que je n’avais pas fait depuis la mort de mes personnages préférés dans Harry Potter. Heureusement, les lectrices anglophones partagent ma détresse et ont déjà réécrit les derniers chapitres !

Parce que la relation de Nathan et Gabriel… Mon Dieu, que d’émotions ! Quand Sally Green a introduit ce personnage, j’ai tout de suite shippé les deux jeunes hommes, en bonne fujoshi qui se respecte. J’ai croisé les doigts tellement forts pour voir cette relation aboutir… Et dans ce dernier tome, on voit toute l’influence de Gabriel sur Nathan, tout ce qu’il est pour lui… C’est tellement beau au milieu de toute cette violence

Car c’est un tome où Nathan se jette à corps perdu dans ses ultimes objectifs. Sa vengeance, sa haine le consume au point de ne laisser que des cadavres dans son sillage. Sally Green arrive à nous faire ressentir tout ce que Nathan est entrain de vivre sous nos yeux, c’est tellement fort, on ne peut pas en sortir indemne de cette lecture, clairement pas. La narration est particulière, mais je me suis vite habituée, la plume de l’auteure a été ma nouvelle addiction. La saga est tellement prenante que j’ai eu du mal à commencer ma lecture suivante. Alors imaginez un peu quand j’ai appris que les droits de la saga ont été rachetés par la Fox pour en faire une adaptation !

Bon et bien voilà, on y est. C’est la fin. Je ne réalise toujours pas. Depuis que j’ai fini Quête noire, j’erre sur internet, glanant toutes les infos possibles et inimaginables sur une potentielle et prochaine adaptation de Half Bad. Je n’ai jamais été autant accro à une saga depuis Harry Potter, c’est dire tout l’amour que je porte à cette trilogie face à la saga qui m’a vue grandir.

En bref, c’est avec tristesse que je referme ce dernier tome, triste que ce soit fini, triste de cette fin. Sally Green m’aura transportée jusqu’au bout, c’est le genre de saga où l’on est obligés de les relire au moins une fois par an. Le rendez-vous est pris, à l’année prochaine !

[Chronique] Cet été-là – Sarah Ockler

[Chronique] Cet été-là – Sarah Ockler

Cet été-là


D’après Frankie, la meilleure amie d’Anna, rien ne vaut les plages de Californie pour tomber amoureuse. Et si elles rencontrent au moins un garçon par jour, Anna a toutes les chances d’en trouver un qui lui plaise. En théorie … Dans la réalité, Anna n’a aucune envie de passer l’été à flirter en bikini. Parce qu’elle a déjà vécu une première, et secrète, histoire d’amour : avec le grand frère de Frankie, un an plus tôt, juste avant qu’il ne meure brutalement, laissant Frankie et Anna Anéanties derrière lui…

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Matt est le grand frère de Frankie. Tous les deux sont les meilleurs amis de Anna depuis… Toujours. C’est un trio inséparable, les filles allant même s’habiller pareil. Le soir de l’anniversaire d’Anna, Matt lui avoue ses sentiments, qui sont réciproques. Alors ils commencent à sortir ensemble, mais en cachette. Quand Matt est enfin prêt à mettre sa petite sœur au courant, il meurt au volant de sa voiture. Un an après, Frankie n’est toujours pas au courant et Anna doit vivre avec ce lourd secret. Mais l’été risque d’être fort en révélations quand les filles partent ensemble en vacance, avec les parents de Frankie

C’est le deuxième roman de Sarah Ockler que je lis, et j’ai bien plus adoré Cet été-là que #Scandale. En effet, ce petit dernier est plus vivant, plus prenant, on ressent enfin quelque chose pendant la lecture. Les relations sont plus réalistes, les dialogues sonnent plus vrais. Et en plus, il se lit aussi bien et aussi vite que son grand frère, alors que demander de plus ?

Frankie était, avant l’accident, une jeune fille tout à fait normale, sans histoire. Aujourd’hui, elle porte des tenues courtes, fume, se maquille à outrance et s’invente une vie délurée pour que ses parents la remarque, pour qu’elle ne soit plus seulement « la sœur du gars qui est mort » aux yeux des autres. On ne peut pas la blâmer pour son égoïsme, chacun vit le deuil à sa façon, mais elle n’a plus les pieds sur terre. A côté, Anna était et reste quant elle la même qu’avant, le poids de la perte de Matt en plus, qu’elle aimait secrètement depuis des années, tandis qu’elle doit vivre son deuil presque en secret, puisque personne ne savait quelle était sa relation avec son meilleur ami.

Plusieurs thèmes sont abordés ici. Entre entretenir un secret sur une longue durée, le deuil, le premier amour, comment tomber amoureux sans avoir l’impression de trahir celui que l’on a toujours aimé et qui est mort, l’amitié qui évolue pas forcément comme on le voudrait, et la fameuse première fois, un sujet qui revient très souvent entre les deux filles. Tous les sujets sont très bien traités, sans tomber dans l’excès. Pour le coup, Sarah Ockler a su doser et faire entrer en scène ces thèmes aux bons moments, ce qui rend l’histoire harmonieuse et cohérente.

En bref, bien loin de #Scandale, Cet été-là est un second roman très intéressant, où l’on ressent tout un panel d’émotions. Les thèmes abordés sont très bien traités, et ces vacances au soleil donnent envie d’aller lire sur les plages. Alors, pourquoi se priver ?

[Chronique] S’enfuir – Martyn Bedford

[Chronique] S’enfuir – Martyn Bedford

s'enfuir

  • Éditeur : Nathan (2016)
  • Pages : 412
  • Genre : Young Adult
  • Prix : 16.95€
  • Acheter S’enfuir

Gloria mène une vie normale d’adolescente de 15 ans. Et elle s’ennuie. Jusqu’au jour où un garçon mystérieux fait irruption dans sa classe : Uman est drôle, intelligent, d’une assurance désarmante. Il faut ce qu’il veut sans attacher la moindre importance à ce que les autres pensent. Il est tout ce que Gloria voudrait être. Il est la promesse de vivre pleinement, de vibrer, d’aimer. Alors quand il lui propose de partir, de camper dans la forêt, de choisir leur destination à pile ou face… Gloria s’enfuit avec lui sans regrets, et sans prévenir personne.

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Gloria, une jeune fille de 15 ans, est tout ce qui a de plus normale. Pas de drame, rien. Juste une adolescente comme les autres. Mais petit à petit, son rapport avec les autres change. Ses parents sont de moins en moins présents, elle ne s’amuse plus quand elle rejoint ses amies dans leur café préféré… Pire, elle a l’impression d’être prise dans une affreuse routine où elle se dit « à quoi bon ? ». Mais Uman, 16 ans, va intégrer sa classe, et sa désinvolture va plaire petit à petit à Gloria. Au fil de leurs discussions, ils vont choisir de vivre, libres. De s’enfuir.

C’est une lecture légère, sans prise de tête, un de ces livres qu’il est bon de sortir l’été. Car ici, bien que l’on suive deux adolescents en fugue, c’est un véritable road trip qui nous est raconté. Mais Gloria ne raconte pas cela à nous, plutôt à la police. La narration est originale, car c’est sous forme de questions/réponses (vingt, comme l’indique le titre en VO : Twenty questions for Gloria). En tout cas, c’est bien écrit, fluide.

Gloria est une jeune fille désabusée, qui se remet en question, qui se fait une petite introspection de sa vie et se retrouve à se demander quel est le sens de tout cela. Dans ce « à quoi bon ? », c’est toute son amertume qui ressort, que ce soit au niveau des études, de ses relations avec les autres, le but de la vie… Et à côté nous avons Uman, sa porte de sortie, qui arrive en cours d’année, entouré de mystères et qui prend la vie comme elle vient : sans prise de tête.

J’ai eu peur que le thème de la fugue sois traité par dessus la jambe, mais finalement je l’ai trouvé très réaliste. On passe par plusieurs étapes : la peur d’être attrapée, elle pense à ses parents. Puis vient l’euphorie : la liberté, ne plus avoir de règles,  on voit tout le côté génial de cette fugue. Puis enfin, la réalité rattrape les protagonistes : plus d’argent, plus de quoi se nourrir, on est facilement agressé, on se sent seul… J’ai été très surprise de voir un roman jeunesse prendre ce sujet très au sérieux.

En bref, S’enfuir est une lecture légère, absolument pas prise de tête, où deux adolescents nous montre leur mal être face à ce qu’ils vivent, jusqu’où ils sont prêt à aller pour briser cette routine. Pour moi ça a été une bonne lecture qui va me rester en tête pendant un temps !

[Chronique] Geek Girl, tome 4 – Holly Smale

[Chronique] Geek Girl, tome 4 – Holly Smale

Geek girl 4


C’est la rentrée, et Harriet est RA-VIE : cette année, c’est sûr, elle va prendre un nouveau départ et se faire plein d’amis. Malheureusement, malgré tous ses efforts, les amis se font rares… Même Nat, sa meilleure amie, l’évite, et Toby, son harceleur personnel, ne veut plus la voir !
C’est pourquoi, quand on lui propose un shooting au Maroc, elle accepte aussitôt. Et peu importe si le photographe s’est trompé et pense travailler avec une autre mannequin (beaucoup plus expérimentée), Harriet est prête à tout… pour briller.

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Harriet est de retour en Angleterre après le fiasco « New York » et compte sur cette nouvelle année pour se faire des amis. Les premiers jours, elle se retrouve seule, mais quand son visage se retrouve placardé dans tout le pays, du jour au lendemain tous ses camarades deviennent instantanément ses amis, sauf un qui résiste à la Harriet-mania. Mais une telle amitié est-elle vraiment réelle ?

Geek Girl et moi, c’est un peu un coup de coeur depuis que j’ai découvert la saga. Alors évidemment, j’ai été ravie de recevoir le nouveau tome des aventures de Harriet, qui cette fois-ci s’envole au Maroc. Mais sa carrière est au point mort, au point qu’on la confond avec une autre mannequin, bien plus talentueuse et plus expérimentée qu’elle, chose qu’elle ne va pas démentir pour faire cette nouvelle campagne de publicité…

Holly Smale nous montre de plus en plus la dark side du mannequinat et de la célébrité. Harriet se retrouve à poser avec des animaux dont les espèces sont protégées, et ce, en toute illégalité. Elle tourne dans une publicité dans des conditions peu appréciables, dont le réalisateur est un homme imbu de lui-même, à l’égo extrêmement démesuré. Le respect pour le modèle a disparu. Et une fois en Angleterre, c’est son visage placardé partout qui lui vaudra un élan d’affection de la part de 99% de ses camarades… La célébrité peut faire changer le regard des gens sur une personne, au point qu’un ennemi peut vouloir devenir son meilleur ami le lendemain. Des amitiés totalement fausses, donc !

Avec ce quatrième tome, Harriet a beaucoup pris en maturité, comme nous le montrent certaines de ses décisions. C’est une énorme évolution pour ce personnage qui avait l’habitude de fuir ou de se cacher derrière les adultes et ses powerpoints à chaque nouvelle difficulté ! J’ai tellement hâte de découvrir la suite avec le retour de Wilbur…

En bref, ce quatrième tome des aventures de Harriet est plutôt bien mené, plus mature et amène plusieurs pistes de réflexions tout à fait intéressantes. J’en ressort convaincue et satisfaite, et j’ai hâte de découvrir le prochain tome ! Vivement l’année prochaine 🙂

[Chronique] Si c’est la fin du monde – Tommy Wallach

[Chronique] Si c’est la fin du monde – Tommy Wallach

si c'est la fin du monde


Et si une météorite avait deux chances sur trois… de faire exploser la Terre dans deux mois ? Alors que la fin de la terminale approche pour Peter, Anita, Andy et Eliza, une météorite apparaît dans le ciel : elle a deux chances sur trois de percuter et faire exploser la Terre deux mois plus tard.
Tout à coup, l’avenir n’a plus la même importance… L’anarchie s’installe peu à peu : violence et pillages se multiplient, beaucoup arrêtent de travailler, la nourriture commence à manquer.
Les quatre adolescents doivent décider maintenant ce qu’ils feront du reste de leur vie, et peut-être, paradoxalement, en profiter pour être enfin libres et heureux, même pour peu de temps…

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Comment réagiriez-vous si l’on vous annonçais qu’une météorite allait s’abattre sur terre, signant la fin du monde ? C’est la question qui s’impose à quatre adolescents, Peter, Eliza, Anita et Andy. Quatre jeunes qui allaient finir leur terminale, qui se préparaient à rentrer à la fac, à affronter leur avenir. Mais Zandor – petit nom de la météorite – va mettre fin brutalement à leurs rêves et les questions qu’ils se posaient sur l’après-lycée…

Si c’est la fin du monde est un roman qui se base essentiellement sur les sentiments de ses personnages, leurs actions face à la fin imminente, leur façon à eux d’appréhender l’arrivée de la météorite. Est-ce le moment de faire des bonnes actions ? De tenir un blog ? D’organiser un concert géant en vue de la fin du monde ? Finir en prison ? Trainer avec un dealer/tueur/insérez ici un acte illégal ? Peut-être. Peut-être pas. Mais Zandor approche chaque jours, et soit il effleure la terre, soit il rentre en contact avec elle.

A tout cela va s’ajouter les petits tracas de nos lycéens. Ils ont une vie, ils sont en couple, ont des parents qui ont besoin d’eux, des promesses à tenir tandis que d’autres n’ont pas été respectées, une réputation à tenir, aussi basse soit-elle. Un mal-être. Un avenir qu’ils souhaitaient voir arriver, alors que pour certains, le projet était de rien glander ou de se soustraire à l’autorité parentale. Tout cela n’est plus qu’une futilité, mais Peter, Eliza, Andy et Anita y pensent encore. Bref, autant de petites questions existentialistes et pourtant légitimes, qui rendent le récit plus vivant, plus prenant, car on se met à espérer avec eux que Zandor ne viendra pas.

Côté écriture, on est loin du style simplifié des YA habituelles. Ici l’auteur opte pour un vocabulaire plus poussé, ce qui s’est révélé très intéressant. Et ça fait du bien, aussi ! Tommy Wallach a un style assez descriptif, on se sent immergés dans cet univers pré-apocalypse. Les personnages souffrent tout de même de quelques clichés : la petite sœur à moitié gothique pour être remarquée, le sportif pas très intelligent, la photographe un peu hippie qui saute sur tout ce qui bouge, le drogué qui se moque de tout ce qui arrive et qui a besoin des filles pour comprendre un peu mieux les émotions humaines. On a vu mieux, je vous le concède,  c’est pour moi le seul problème de Si c’est la fin du monde.

En bref, Si c’est la fin du monde se base sur les émotions, actes et sentiments qui arrivent quand on se retrouve confrontés à une telle situation. Il souffre de quelques clichés au niveau des personnages, mais le reste est authentique, vivant. En tout cas, il ne faut pas s’attendre à autre chose qu’un déballage de sentiments, d’émotions et autre remise en question qui arrive à chacun de nos adolescents. Alors à votre avis, fin du monde or not ?

[Chronique] Miss pain d’épices – Cathy Cassidi

[Chronique] Miss pain d’épices – Cathy Cassidi

miss pain d'épices


A l’école primaire, Cannelle était le bouc émissaire, celle que personne ne voulait avoir comme amie. Alors, à la rentrée de sixième, elle arrive au collège relookée et devient l’amie d’une fille cool. Depuis, elle tient son rôle de fille populaire à la perfection. Mais l’arrivée de Sam, un garçon décalé qui se moque du regard des autres, bouleverse tout. Cannelle craque pour lui, et c’est réciproque, mais sa meilleure amie le déteste. Cannelle réussira-t-elle à assumer ses sentiments, et surtout… à ne plus avoir peur d’être elle-même ?

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Canelle est une jeune fille mal dans sa peau. Rejetée par ses camarades de l’école primaire, elle se renferme sur elle-même. Pour la rentrée en sixième, la jeune fille se relooke, se lisse les cheveux et fait tout pour que personne ne sache combien elle est peu sûre d’elle. En un sens, tout fonctionne, l’élève la plus populaire de sa classe est devenue sa meilleure amie. Mais à quel prix ?

Je n’avais pas réellement compris pourquoi autant de monde, et des lectrices plus ou moins âgées adoraient Cathy Cassidy et ses livres. Après tout, c’est du jeunesse pour un public visé entre 10 et 12 ans, non ? Et bien, avec Miss pain d’épices, j’ai compris. Bien que ce soit un livre destinés aux plus jeunes, je l’ai trouvé vraiment poussé dans les sujets qu’aborde l’auteure. Que ce soit le harcèlement scolaire, le mensonge, les relations profs-élèves, la recherche d’identité des pré-ados, de leurs goûts, la relation avec les autres… Cathy Cassidy traite chaque sujet avec la même importance, le même sérieux, montrant aussi bien les conséquences, mais aussi comment s’en sortir. C’est court, mais intense. Je n’ai jamais lu un livre jeunesse aussi abouti, il est clair que je vais m’intéresser aux autres livres de l’auteure !

Côté écriture, c’est un livre à la portée de tous : pas de vocabulaire complexe, c’est fluide, il y a peu de descriptions, mais on se retrouve tellement absorbés par les émotions que véhicule Cathy dans son texte, qu’on arrive à la fin en se demandant pourquoi c’est déjà fini. Clairement, un(e) jeune n’ayant pas l’habitude de lire s’en sortira très bien avec ce roman, cela pourrait même donner envie de lire plus. Si mon enfance n’avait pas commencé par Harry Potter, mais par ce livre, l’effet aurait été le même, vous pouvez en être sûr !

En bref, Miss pain d’épices est un livre jeunesse à la portée de tous, abouti et vraiment poussé dans les sujets abordés. C’est un livre qui se veut positif, malgré les sujets durs, l’auteure ne tombe pas dans le mélodramatique. A mettre de toute urgence dans sa bibliothèque !

[Chronique] Ma famille normale contre les yétis – Vincent Villeminot & Yann Autret

[Chronique] Ma famille normale contre les yétis – Vincent Villeminot & Yann Autret

ma famille normale contre les yétis


L’épidémie de virus Zombie faisant des ravages sur la côte bretonne, ma famille (normale) et moi (Madoloup) sommes rentrés chez nous à la montagne, près du lac Léman. Nous espérions y couler des jours normaux. Mais ma petite sœur Louve, désormais zombie, contamine très vite la région (nous n’aurions peut-être pas dû la laisser aller à la maternelle…) et nous voilà obligés de nous réfugier dans les hauteurs alpines. Le problème c’est que, là-haut, nous tombons… sur une horde de yétis.

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Previously, in The Walking Dead Dans l’épisode précédent, le VZ (virus zombie) a décimé la Bretagne. La famille normale décide donc de migrer près du Lac Léman. Mais c’était sans compter Louve-Zombie, qui, de retour à l’école maternelle, n’a pas pu s’empêcher de mordre sa maîtresse et quelques-uns de ses camarades (fallait lui laisser de la viande crue). Retrouvés cernés entre cette nouvelle vague de zombies et les forces de l’ordre (qui ont ravagé les hortensias de La Petite Personne), la famille normale est obligée de fuir à nouveaux… Et se retrouve nez à nez avec les yétis-zombies !

Ayant énormément aimé le premier tome, je ne pouvais que tomber sous le charme du deuxième (et c’est chose faite). Entre l’absurde le plus total, les situations loufoques et le second degré omniprésent, j’ai passé mon temps à rigoler et à lire les calembours et autres jeux de mots à mon entourage (puis après, comme pour le premier, ce tome a fait le tour de la famille, ça va loin le VZ n’empêche). L’histoire est entrecoupée de pages de jeux, tout aussi humoristiques, parsemés de jeux de mots foireux (comme le reste du bouquin, vous me direz). Les jeux permettent de continuer l’histoire sous un autre angle, sans perdre le côté WTF qui caractérise la saga. En tout cas j’approuve, et j’espère qu’on les retrouvera dans les prochains tomes.

On rencontre un nouveau personnage, Tonton-Yann, qui n’est autre que Yann Autret, le collaborateur coauteur de la saga. Décris comme « ponctuel et post-moderne », c’est un personnage qui ne parle pas beaucoup, mais qui sait donner de sa personne (ahahahah) (là je me bidonne toute seule devant ce jeu de mot foireux, applaudissez-moi svp). A tel point qu’il se mutile assez régulièrement pour sauver la famille normale (à un moment il est obligé de dessiner de la main gauche, et ça devient franchement chaotique).

Tonton-Yann est l’illustrateur/enlumineur/artisan graveur officiel de mon père. C’est à dire qu’il travaille depuis le mois d’août sur l’enluminure officielle de Guerre et paix chez les zombies (titre provisoire), roman russe en huit actes, un prologue et un épilogue, signé VanZan, et relatant les aventures de notre famille normale en Ille-et-Vilaine. Sinon, Tonton-Yann parle peu, sauf d’Aragorn, et de Bigoudènes à la rigueur ; il répare des chasses d’eau ; il ne fume pas et boit de l’eau, parce qu’il est ombrageux et zen, austère et affable. Limite Japonais. (Sauf pour ses cheveux, qui seraient plutôt papous, voir néo-guinéens.) (Mais il ne faut pas parler à Tonton-Yann de ses cheveux, ni toucher ses cheveux, ni même regarder ses cheveux.) Nous, on l’aime bien.

Bien que l’humour soit ultra-présent, ainsi que de nombreux running-gags avec Super-Sarouchka, c’est un tome un peu triste, étant donné que l’on perd une personne de la famille, bien que l’on soit au courant dès le prologue (ou alors depuis juin pour les personnes présentes à l’évent’ U4 et qui ont posé des questions à l’auteur – déçue, il s’est pas transformé en ours, remboursez – , je suis présentement au courant du nombre de morts parmi nos personnages préférés jusqu’à la fin de la série, c’est pire que Game of Thrones, si si).

Il paraît qu’au prochain tome, on parlera vampires, et là, je m’attends à tout ce qui relève de l’absurde et à toutes les références alambiquées qu’il est possible de faire. A la maison, on attend ce troisième tome avec une impatience qui frise l’absurde (on me murmure à l’oreille que certains ont proposé à leur prof de français de l’intégrer à leur cours, j’dis ça, j’dis rien, mais elle a refusé – elle y connaît rien, t’façon -. En tout cas, ce gamin ne perd pas le nord). Vivement 2016 !