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[Chronique] Konshoku Melancholic – Ringo Yuki

[Chronique] Konshoku Melancholic – Ringo Yuki

konshoku melancholic


Souffrant d’un complexe d’infériorité, Miyashita est un lycéen passionné par la peinture qui passe ses journées isolé dans la salle d’art pour y peindre. Intrigué par ce dernier, Nishimura, un lycéen au caractère enjoué, décide de pénétrer dans son antre pour apprendre à le connaître et l’aider à s’ouvrir au monde, petit à petit. 

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Konshoku Melancholic est un recueil de nouvelles softs, s’adressant aux novices en yaoï. En effet, les thèmes abordés restent banals et tous sous le même format de la relation impossible/improbable, mais qui va finir par se réaliser. Un schéma très classique décliné ici en 11 nouvelles, les premières de Ringo Yuki.

Chaque couple est toujours composé au minimum d’une personne jeune, un lycéen où qui a l’âge de l’être. Les rencontres se font au lycée, dans un bar ou là où habitent nos protagonistes. Et c’est toujours le jeu du « j’aimerais qu’il me remarque/que notre amitié passe à quelque chose de plus intime », avec les mêmes interrogations qui ne sont jamais très loin. Ce n’est pas que cela ne m’intéresse pas, mais ayant déjà lu pas mal de yaoï sur les mêmes thèmes, j’ai tendance à me tourner aujourd’hui vers des scénarios plus originaux.

Côté graphismes, j’adore la couverture avec ses tons chauds. Une fois à l’intérieur, il y a d’énormes problèmes de proportions qui reviennent assez régulièrement. Mis à part les personnages les plus âgés, tous les autres se ressemblent d’une nouvelle à l’autre, alors que nous changeons de couples à chaque fois. Les têtes des personnages passent d’une expression à l’autre en une case, tant la mangaka a voulu faire passer de nombreuses émotions différentes – mais très vives, et cela donne l’impression de passer du coq à l’âne sans que ce soit forcément cohérent (ou alors les personnages sont bipolaires et on ne m’a rien dit). Quant aux décors,  ils sont quasi-inexistants. On peut passer d’une page très bien travaillée, à plusieurs planches bâclées, la qualité est vraiment inégale.

En bref, Konshoku Melancholic n’est pas un mauvais yaoï, loin de là, mais son thème vu et revu et les graphismes bâclés ne plairont pas forcément aux initiés. Quant à ceux qui découvriraient le genre via ce manga, ce côté soft et ces thèmes assez simple leur donneront très certainement envie de creuser un peu plus pour découvrir d’autres titres.

[Chronique] Sword Art Online, Volume 3 : Phantom Bullet – Reki Kawahara

[Chronique] Sword Art Online, Volume 3 : Phantom Bullet – Reki Kawahara

sword art online 3


Un an après son retour dans la réalité, Kazuto Kirigaya, connu sous le pseudonyme de « Kirito, l’épéiste noir », se voit confier une mission dans le nouveau VRMMO à la mode, Gun Gale Online, pour enquêter sur la mort réelle de joueurs tués virtuellement à l’intérieur du jeu. Il y rencontre Shinon, une mystérieuse jeune fille déterminée à remporter le fameux tournoi Bullet of Bullets, battle royale qui déterminera le meilleur joueur de GGO. S’amorce alors pour Kirito, équipé d’un sabre laser, et Shinon la snipeuse, une chasse à l’homme mortelle dans ce monde où les revolvers ont remplacé les épées. 

Merci aux éditions Ofelbe pour cette lecture !

Mon avis

Kirito et le sinistre VRMMO Sword Art Online, c’est fini. Asuna libérée, il peut enfin s’adonner à ALFheim Online avec ses amis. Mais c’était sans compter sur Kikuoka, un représentant du ministère au titre plus que nébuleux, qui demande de l’aide à Kirito. Sur un autre VRMMO, Gun Gale Online, des joueurs meurent en pleine partie. Hasard ou coïncidence,  ces morts soudaines arrivent quand un certain Death Gun leur tire dessus… Kirito va donc s’inscrire au tournoi le plus célèbre du jeu pour tenter de le débusquer. Bienvenue dans les Bullet of Bullets !

kiritoEncore un nouvel univers à explorer, avec des nouvelles techniques à apprendre, car GGO est un jeu de tir. N’étant pas très fan de ce type de jeux, j’ai eu un peu peur de m’ennuyer, mais finalement le tout s’est très bien passé. On rencontre aussi un nouveau personnage, Sinon. Tireuse d’élite du jeu, elle cache un lourd secret qui l’empêche d’avancer dans la vie réelle. C’est un personnage attachant que l’on apprend à découvrir au fil des pages. Et Kirito, toujours fidèle à lui-même quand il s’agit d’aider son prochain, ne sera jamais loin. (Kirito dont le personnage est cette fois-ci androgyne !)

Mais Kirito et SAO, est-ce vraiment fini ? L’arc Phantom Bullet nous apprend que non. L’arrivée de Death Gun va faire remonter certains souvenirs à notre joueur, qui va se rappeler avoir donné la mort lui-même dans l’Aincrad. Se souvenir de ces évènements amènera Kirito à se remettre en question, car même s’il a enfoui ces moments, ils n’ont pas cessés d’exister pour autant. Rattrapé par son passé, les interrogations de Kirito vont donner un côté un poil plus mature à l’histoire. 

Phantom Bullet est un tome bien rythmé, on va de révélations en révélations et cette fameuse remise en question est plutôt bienvenue. On passe également plus de temps IRL, mais ce n’est pas pour autant que l’on voit plus souvent Asuna et les autres joueurs de ALO. Peut-être les verrons-nous plus souvent dans le quatrième tome ? Je l’espère !

En bref, ce troisième tome des aventures de Kirito offre une belle suite pour cette saga cross-média. Mais après avoir découvert tous ces types de jeux, nous poserons-nous dans la version modifiée de ALO, ou allons-nous continuer à découvrir les VRMMO qui deviendront inévitablement plus nombreux ? A voir avec le prochain tome…

[Chronique] Caste Heaven, Volume 1 – Chise Ogawa

[Chronique] Caste Heaven, Volume 1 – Chise Ogawa

Caste Heaven 1


Gouvernée par un système de grades cruel et arbitraire, la jalousie, la convoitise et la peur règnent dans cette école. Parmi les étudiants, Azusa a obtenu le rang de “Roi” lors du précédent jeu. Craint et respecté de tous, il n’a aucune gêne à persécuter ses camarades, mais cette situation change le jour où un nouveau jeu est lancé. Sûr de le remporter une nouvelle fois, Azusa va devoir faire face à la trahison d’un de ses lieutenants, qui va le faire descendre au plus bas rang du classement, celui de souffre-douleur.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Classe de première dans un lycée. Tout à l’air normal. Enfin presque. Dans cette classe, la hiérarchie est déterminée suivant un jeu de carte. Plus la carte trouvée est forte, plus la position de l’élève est élevée. Et plus elle est faible, plus la position de l’élève baisse, au point de faire de certains d’entre eux les punching-balls de la classe…

Voilà un concept bien original, que de gérer la position sociale des protagonistes via un paquet de carte. Je dois bien avouer que c’est tout ce qui m’a plu dans Caste Heaven. Et j’ai bien l’impression que l’on tournera tout de même très vite en rond, tant tout se passe trop vite, la chute comme l’élévation des élèves se passe rapidement, on a très peu de temps pour voir l’empreinte psychologique du jeu sur les élèves, en dehors des réactions vraiment extrêmes de Atsumu, un élève que l’on va suivre dans la deuxième partie.

caste heaven illus

Mais c’est surtout le côté malsain qui me bloque totalement. On ouvre la première partie sur de la violence, on arrive très vite à un viol et le reste va être dans la même veine, au point qu’il n’y ai que ça : appel au passage à tabac d’un élève, tentative de viol et nouveaux viols, humiliations, élèves de base caste régulièrement maltraités… L’ambiance est oppressante. Ceux qui cherchent de la romance peuvent passer leur chemin, mais ceux qui apprécient ce genre de thème/ambiance aimeront très certainement Caste Heaven pour cela. La deuxième partie est un peu plus soft, mais je ne serais pas étonnée que la nouvelle relation mise en avant prenne un autre tournant par la suite.

Côté graphismes, il n’y a pas de défauts notables, le tout est bien orchestré, mais terriblement banal, générique. Je n’ai pas réussis à m’attacher à un seul des personnages, graphiquement parlant il n’y a rien dans leur chara design qui me pousse à aller vers eux. Tout simplement, ces personnages me mettent mal à l’aise. C’est peut-être l’effet escompté ?

En bref, ce premier tome m’a mise mal à l’aise, que ce soit du côté de l’histoire, des personnages, c’est trop malsain pour moi. La violence pour la violence sans réelle histoire à côté n’est pas ma tasse de thé. Ce premier tome pose les bases et plaira très certainement à de nombreuses lectrices, mais je passe mon chemin. 

[Chronique] Mad Love ! – Naduki Koujima

[Chronique] Mad Love ! – Naduki Koujima

mad love !


Takeru le gardien du pensionnat pour garçon Takamanohara est en réalité… Un majordome.
Takeru fait tous les efforts du monde pour être un bon majordome et servir Reika Moriyama, sa future maîtresse, mais son frère, Kengo Moriyama, ne s’en rend pas du tout compte.
Kengo aime Takeru depuis toujours et a pour coutume de n’en faire qu’à sa tête.
Maintenant qu’il travaille comme jardinier dans l’école voisine, la situation est devenue bien compliquée. Le voilà qui se présente à Takeru un bouquet de fleurs à la main, l’embrasse et pour finir le déshabille. Takeru n’en peut plus de ce harcèlement quotidien.
Entre Takeru qui a bientôt atteint ses limites et Kengo qui se conduit de manière très superficielle, cette relation ne tient vraiment qu’à un fil.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Takeru est un gardien de pensionnat pour garçon. Qu’il soit à ce poste-là n’a rien d’anodin, puisqu’il y est pour trouver le meilleur prétendant pour Reika, sa maîtresse, dont il est le majordome. Mais sa tâche ne va pas être aisée quand Kengo, le frère de la demoiselle, commence à déballer ses sentiments à Takeru et le supplie d’accepter son amour…

Petite romance parue en one shot et qui apporte un peu de légèreté dans les dernières sorties un peu plus sombre de Taïfu Comics, Mad Love ! n’est pas très original. En effet, le scénario est assez banal et déjà vu un peu trop souvent. Le seme, Kengo, impose son amour et ses désirs qui datent de l’enfance, tandis que Takeru incarne l’uke qui a énormément de mal à dire non. Au point de subir un harcèlement quotidien qui frise l’indécence. Ce n’est donc pas original, et très prévisible, mais cela pourrait convenir auprès de certains lecteurs. Les plus exigeants passeront leur chemin.

mad love illu

Si vous vous attendiez à savoir si Takeru a trouvé un bon prétendant pour sa maîtresse, c’est peine perdue. Mis à part deux-trois allusions à la fameuse recherche, dès que Kengo et un chaton trouvé dans l’enceinte du pensionnat rentrent en scène, cette partie-là de l’histoire est totalement éclipsée, pour mettre en avant les aventures des deux jeunes hommes avec ce chat, sous couvert d’une romance qui ne me convainc pas.

Côté graphismes, je ne suis pas plus convaincue ici non plus. Outre les problèmes de proportions récurrents, la qualité des dessins est très inégale d’une planche à l’autre, on passe souvent d’un gros plan bien travaillé à d’autres d’une qualité bien inférieure. Les expressions et réactions des personnages sont trop exagérés et manquent de variété, ainsi l’uke passe son temps à rougir et à être gêné, tandis que le seme est flegmatique en toute circonstance.

En bref, Mad Love ! est une petite romance légère qui manque d’originalité et qui ne m’a pas convaincue outre mesure, que ce soit par son scénario vu et revu ou ses graphismes assez inégaux.

[Chronique] Deadlock, Volume 1 – Saki Aida & Yuh Takashina

[Chronique] Deadlock, Volume 1 – Saki Aida & Yuh Takashina

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Agent de la brigade des stups à Los Angeles, Yûto Lenix, 28 ans, est accusé du meurtre de son coéquipier après que ce dernier a été retrouvé assassiné dans son appartement. Deux semaines auparavant, ils avaient réussi à démanteler l’un des plus gros réseaux de drogue de New York après un an d’infiltration. Victime d’un coup monté, Yûto est condamné et envoyé à la célèbre prison de Schelger où il devient rapidement la cible des autres détenus. Face à cette situation, Yûto refuse l’aide de son codétenu, Dick Burnford, un homme énigmatique respecté par tous les autres détenus. Quelque temps après son arrivée, Yûto reçoit la visite de Mark Hayden, un agent du FBI venu lui proposer sa libération s’il arrive à retrouver Corvus, le mystérieux leader d’un groupe terroriste.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Yûto Lenix est en route pour la prison d’état de Schelger, mais pourtant, il se dit innocent. Avant que cela n’arrive, il était un agent de la brigade des stups de New York, aujourd’hui accusé du meurtre de son collègue et ami Paul McLane. Tout espoir semblait perdu, mais un homme répondant au nom de Mark Hidin et qui travaille pour le FBI lui propose une porte de sortie qu’il ne peut refuser : Yûto sera libéré si il trouve un homme qui se fait nommer Corbus, à la prison où il sera incarcéré…

Un yaoï qui se déroule dans un univers carcéral, on connaît, par le biais de Under Grand Hotel. Bien que ce titre ne m’ait pas plu, j’ai voulu retenter l’expérience avec Deadlock, sorti récemment. Retour sur le premier tome d’une série qui se déroule à huis-clos, qui m’a charmée par ses graphismes…

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On suit donc Yûto, qui arrive à la prison d’état. Il est vite mis dans l’ambiance : remarques déplacées des détenus, le directeur qui le prend à part pour lui rappeler quelle place il vient de quitter et ce que cela donnerait si les prisonniers étaient au courant. Grâce à plusieurs flashbacks bien amenés, on comprend vite comment et pourquoi l’ex-flic est arrivé ici. Une fois que celui-ci fait ses premiers pas dans la prison, le ton est donné : c’est un milieu violent où il vaut mieux se faire petit. L’ambiance est oppressante et on s’attend à tout moment à ce que ses codétenus se retournent contre lui, car une telle tension règne dès le départ que je ne serais pas étonnée que cela arrive très rapidement.

Côté graphismes, c’est juste parfait. La première chose qui m’a marquée, ce sont les yeux des personnages qui sont magnifiques. Un soin particulier leur a été apporté, ils sont tellement expressifs et au risque de me répéter, tellement beaux ! Sinon, les personnages sont très bien représentés, on arrive à les distinguer sans peine et le décors carcéral est très bien représenté. Avec ça, l’immersion est réussie ! Entre nous, j’ai hâte de voir les premières scènes intimes, si elles sont dans la lignée de ce qui nous est présenté dans ce premier tome… Ça promet !

En bref, ce premier tome de Deadlock est très prometteur, tant au niveau de l’histoire que des graphismes. Le milieu carcéral est assez bien représenté et toute cette tension distillée au fil des pages nous promet un contenu explosif. Vivement la suite !

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[Chronique] Movie Star, Saison 1 : Deauville – Alex Cartier

[Chronique] Movie Star, Saison 1 : Deauville – Alex Cartier

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  • Éditeur : Belfond (2016)
  • Pages : 522
  • Genre : New romance
  • Prix : 17€
  • Acheter Movie Star

A votre tour de faire la une des magazines en compagnie d’une star !
Ophélie est une jeune attachée de presse de cinéma. Elle vit à Paris avec son chat (Roméo), son poisson rouge (Juliette), son petit copain (un mec vraiment bien), ses parents (adorables), sa meilleure amie (complètement nympho) et son fantasme érotique de toujours : Michael Brown, un des acteurs les plus bankable et les plus sexy d’Hollywood. Jusque-là rien de très indécent. Jusqu’au jour où son patron envoie Ophélie à Deauville pour son premier festival et qu’elle tombe nez à nez avec Michael dans le hall de l’Hôtel Royal… C’est le début d’une histoire d’amour dangereuse autant que torride où Ophélie devient la girl next door au bras d’une des stars les plus sexy au monde…

Merci aux éditions Belfond pour cette lecture !

Mon avis

Ophélie est attachée de presse dans le milieu du cinéma et une grande fan de Michael Brown, son idole de toujours. Alors que le festival du film Américain à Deauville approche, son boss l’intègre à l’équipe qui s’y rendra, pour s’occuper de Cate Blanchett, alors qu’il sait qu’elle est fan de Michael et qu’il sera présent. Un peu déçue, Ophélie part tout de même à Deauville, sans savoir que son rêve d’adolescente va se réaliser…

C’est sous la forme d’un journal intime que la jeune attachée de presse va nous raconter son périple dans nos terres normandes, accompagnant les stars les plus connues de Hollywood. Ophélie est une jeune femme indépendante, épanouie et cinéphile, mais qui aime Fifty Shades of Grey (Nobody’s Perfect, comme elle dit si bien). Pendant longtemps, elle compare tout à sa saga favorite, dont le contenu est sacrément discutable. En parallèle, les scènes intimes de Movie Star sont placées sous le signe du consentement et sont réalistes, à l’instar du modèle littéraire de la jeune femme. Et entre nous, ça fait du bien.

Prévue en trois tomes qui sortiront tous en 2016, la série Movie Star commence bien avec ce premier tome. Il se lit très bien, c’est fluide, Alex Cartier a un vocabulaire riche et les passages en Corse sont très bien décrits, au point que l’on s’y croirait. Ses personnages sont tous très bien travaillés, que ce soit les principaux comme les secondaires, il ne m’a fallu que quelques lignes pour arriver à les cerner.

Bourré d’humour et de situations cocasses, c’est un premier tome léger. Comme je le disais précédemment, deux autres tomes sont encore à paraître et pour ma part je suivrai la saga. Étant généralement réfractaire à la New Romance, j’ai trouvé ici une comédie rafraîchissante qui sent bon l’été. Si la suite est sur cette lancée, pourquoi s’en priver ?

En bref, Deauville est un premier tome prometteur, plaisant et léger. Ceux qui généralement délaissent la New Romance arriveront très certainement à se réconcilier avec le genre en lisant ce tome-ci. La suite est pour le 28 avril, une date à noter dans vos agendas !

[Chronique] Brunetti entre les lignes – Donna Leon

[Chronique] Brunetti entre les lignes – Donna Leon

brunetti entre les lignes


En ce maussade lundi de printemps, le commissaire Guido Brunetti pensait n’avoir rien d’autre à faire que de lire des rapports, quand il reçoit soudain un appel fiévreux de la directrice d’une prestigieuse bibliothèque vénitienne. Plusieurs livres anciens et de grande valeur ont été endommagés, d’autres ont même disparu. Les employés soupçonnent un chercheur américain venu à plusieurs reprises consulter les livres, mais pour Brunetti, quelque chose ne colle pas.
Prenant l’affaire en main, le commissaire commence par enquêter sur les visiteurs réguliers de la bibliothèque et en conclut que le voleur n’a pas pu agir seul. Mais quand l’un des suspects est retrouvé mort chez lui, l’affaire prend une tournure beaucoup plus sinistre.

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Brunetti est appelé par une bibliothécaire qui a découvert l’impensable dans l’établissement où elle travaille : un homme a arraché des pages de livres anciens et rares pour les revendre au marché noir, et plusieurs ouvrages complets ont disparu également. Alors que tous les indices convergent vers un américain venu étudier ces fameux ouvrages, Brunetti va découvrir que la vérité est ailleurs…

Le commissaire Brunetti est un personnage récurent des romans de Donna Leon (Brunetti entre les lignes est le 23è tome de la série), caractérisé par son flegme à toute épreuve. Toujours en balade dans Venise, laissant se porter au fil de ses enquêtes qui ne l’inquiètes pas plus que cela. Bref, ce commissaire est un personnage qui se laisse vivre, et c’est assez étonnant dans ce genre de romans où les policiers ont souvent des passés mystérieux et où ils sont détestés par leurs collègues/des durs à cuire/détestent limite tout le monde (sans rire). En tout cas, c’est une première pour moi ! Mais avec un tel personnage, on peut découvrir la série en commençant par son milieu ou la fin : on est jamais perdus, les tomes peuvent se lire indépendamment les uns des autres.

Et donc, c’est le flegme qui caractérise les aventures de Brunetti, j’ai l’impression qu’on lit un Brunetti plus pour son ambiance et ses flâneries dans Venise que pour son cadre policier. Et c’est ce qui fait son point fort, car Donna Leon a un style très descriptif, je me suis imaginé sans trop de difficultés les différents lieux que notre enquêteur visite.

Concernant l’enquête, on ne devine pas un seul instant ce qu’il en est vraiment, l’auteure a su garder le mystère jusqu’au bout. Mais l’enquête manque de punch, et j’ai l’impression d’être restée en surface alors que certains point auraient mérité d’être un peu plus creusés, comme l’aristocratique vénitienne qui se livre à ces achats illégaux de livres volés, que l’on ne fait que survoler. J’ai trouvé la fin très abrupte, on a trouvé le coupable, il a avoué, fin de l’histoire. On ne s’attend pas du tout à une telle coupure et on reste finalement assez surpris.

En bref, Brunetti entre les lignes est un petit policier qui se laisse lire et apprécier pour son ambiance et ses balades dans Venise, mais pour avoir un cadre policier plus intéressant, il devient nécessaire de se diriger vers d’autres romans que celui-ci.

[Chronique] Perle – Anne Bert

[Chronique] Perle – Anne Bert

perle

  • Éditeur : La Musardine (2016)
  • Pages : 181
  • Genre : Érotique
  • Prix : 8.95€
  • Acheter Perle

Perle, « née sous X », ça vous campe un personnage, surtout lorsque l’héroïne découvre, au détour de ses lectures de l’Enfer, que cet X n’est peut-être que la révélation d’un destin sexuel hors du commun. S’appropriant cette lettre comme identité plutôt que de la porter comme une croix, elle va l’incarner dans le monde interlope et libidineux d’un Paris de débauche. Puis rompre avec cette vie, et se retirer en bord de mer, dans la Brière. Mais sur sa route, elle croise Alanik, marinier taiseux, avec qui des horizons nouveaux se déploient. Les légendes locales, la terre, l’eau, les huîtres laiteuses, le bon vin, tout devient prétexte à exacerber un amour torride et pastoral qui en appelle aux cinq sens… et à l’outrance.

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Perle est née sous X. Abandonnée à la naissance, vivant dans une famille adoptive, elle voulait de l’amour, elle a eu la porte. Ce X devient donc son identité, mais aussi un monde de plaisir qui s’ouvre pour Perle, qui ne tarde pas à découvrir les soirées libertines parisiennes. Alors qu’elle s’est trouvée un régulier, elle ne prend plus de plaisir et certains côtés de cet homme l’effraie. Alors la jeune femme plie bagage et part loin des tumultes de la capitale…

L’histoire démarre quand Perle rencontre Alanik et va découvrir une autre facette de la sexualité, différente de ce qu’elle a connu jusqu’ici. Mais j’avoue avoir totalement décroché quand la légende locale devient réalité. Il se dit, en substance, qu’à une certaine période de l’année, si une femme se balade alors qu’elle a eu un rapport sexuel récemment, une flopée de mini-pénis la violera et la rendra totalement nymphomane… Et évidemment, pile quand Perle est là-bas, et elle n’y échappe pas. Tout cela m’a paru tellement incongru ! Je me suis donc penchée sur les scènes érotiques, mais pas une ne m’a émoustillée. C’est un enchaînement de descriptions qui ne laisse place au moindre sentiment, à la moindre émotion.

Mais dans l’ensemble, ce petit poche est bien écrit, Anne Bert a une plume très poétique, malgré quelques envolées lyriques dont on ce serait bien passées. Malheureusement, le mélange poésie/érotisme n’est pas très bien passé, puisque – encore une fois- ce ne sont que des descriptions brèves des actes en eux-mêmes.

En bref, je suis moyennement convaincue par Perle et je n’ai pas réussi à renouer avec l’histoire pendant ma lecture, qui n’a pas correspondu à mes attentes.

[Chronique] Serre-moi fort – Claire Favan

[Chronique] Serre-moi fort – Claire Favan

serre moi fort


Méfiez-vous de qui vous tend les bras…  » Serre-moi fort.  » Cela pourrait être un appel au secours désespéré. Du jeune Nick, d’abord. Marqué par la disparition inexpliquée de sa sœur, il est contraint de vivre dans un foyer brisé par l’incertitude et l’absence. Obsédés par leur quête de vérité, ses parents sont sur les traces de l’Origamiste, un tueur en série qui sévit depuis des années en toute impunité. Du lieutenant Adam Gibson, ensuite. Chargé de diriger l’enquête sur la découverte d’un effroyable charnier dans l’Alabama, il doit rendre leur identité à chacune des femmes assassinées pour espérer remonter la piste du tueur. Mais Adam prend le risque de trop, celui qui va inverser le sens de la traque. Commence alors, entre le policier et le meurtrier, un affrontement psycho logique d’une rare violence…

Merci aux éditions Robert Laffont pour cette lecture !

Mon avis

Nick a perdu sa sœur. Elle devait rejoindre leur mère dans un centre commercial pour faire du shopping,  mais elle n’y est jamais arrivée. La police enquête, piétine, et ne trouve rien tandis que d’autres jeunes filles disparaissent du jour au lendemain. Pendant des années, l’enquête reste au point mort. Des années plus tard, nous suivons Adam Gibson, qui enquête la découverte d’une grotte remplie de cadavres de jeunes femmes, sans savoir que cette enquête allait changer le cours de sa vie…

J’ai totalement adoré la première partie du roman, où l’on suit le jeune Nick qui doit composer avec la disparition de sa sœur et ses parents qui, après une longue période de dépression, sont devenus obsédés par l’enquête policière, au point de rejoindre des groupes de paroles et de monter leur propre association. Et à côté il y a le seul suspect, l’Origamiste, qui court toujours et qui pourtant est au cœur de toutes les discussions des parents de Nick. Une mère intrusive, un père qui s’efface devant la matriarche de la famille, toute la jeunesse du jeune homme se déroule dans l’ombre de sa grande sœur. C’est une première partie très prenante, très forte niveau émotions.

Mais arrivée à la partie de Adam, ça dérape totalement. Je pense que ça devient critique dès l’émeute en prison, un élément très important de l’histoire. Ce passage donne dans la violence et n’est que violence, au point que ça ne paraisse pas crédible. A partir de là, tout s’enchaine avec une telle facilité, par hasard le tueur et l’enquêteur se retrouvent dans le même hôpital, et j’ai décroché. Parce que j’ai senti que l’auteure ne savait plus trop quoi faire de sa fin, comment boucler tout ça rapidement, donnant lieu à des situations incohérentes, peu crédibles, si bien que je ne crois pas un seul instant en cette fin. Quand on recroise Nick dans cette deuxième partie, je ne le reconnais absolument pas, tant dans ses paroles que dans ses actes, tout cela sonne faux.

Concrètement, et sans vouloir spoiler, on apprend qui est le tueur à la fin de la première partie et je pense que le roman m’aurait plu jusqu’au bout si l’affrontement entre le tueur et Adam aurait été plus psychologique, plus puissant, en plaçant la révélation ultime sur l’identité du tueur à la toute fin. Ce qui donnerait une fin ouverte autant surprenante que celle présente, plus cohérente, crédible, bluffante. Mais je n’ai pas le pouvoir de réécrire les livres ! 😉

En bref, Serre-moi fort est un thriller qui démarre sur les chapeaux de roues, mais qui s’essouffle trop rapidement, perdant en cohérence et en crédibilité au fil des pages. La première partie est très bonne, bien dans le thème, mais la fin me laisse de marbre.

[Chronique] Bel ordure – Élise Fontenaille

[Chronique] Bel ordure – Élise Fontenaille

bel ordure

  • Éditeur : Calmann-Lévy (2016)
  • Pages : 227
  • Genre : Romance
  • Prix : 17€
  • Acheter Bel ordure

Un dimanche matin glacial de janvier, dans Paris déserté,Eva se rend au commissariat. Elle n’a pas fermé l’oeil de la nuit; Adama a fait le siège de son appartement. Eva et Adama se sont aimés. Un amour fou. Une passion compliquée. Tout les séparait. Eva est une lle de l’aube plutôt solitaire, Adama, un oiseau de nuit connu du Tout-Paris. Elle est aussi petite, ronde, blonde et blanche qu’il est grand, noir et sculptural. Eva est foudroyée par leur rencontre, émerveillée par leurs différences, fascinée par cet homme sans attaches, qui ne possède rien et semble ne vivre qu’au présent. Mais passés les premiers mois d’aveuglement, le mystère s’estompe pour révéler, derrière sa stupéfiante beauté, une autre facette d’Adama. Adama boit, Adama la trompe, Adama vit des femmes qu’il rencontre, Adama sait-il seulement aimer ?

Merci Babelio et Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Eva rencontre Adama, qu’elle trouve très beau. De fil en aiguille, une relation s’installe entre ces deux-là. Mais comment en sommes-nous arrivés à ce que Eva dépose une main courante, un beau matin après les attentats parisiens ? Avec elle, nous allons remonter ces derniers mois avec Adama, l’homme le plus mystérieux et attirant que Eva n’avait jamais rencontré. De leur rencontre à leur séparation, remontée d’une romance peu commune…

Ce récit commence par cet Adieu à Adama : la main courante, le refus de lui ouvrir la porte, nous avons là une Eva qui a les yeux bien ouverts sur la situation – la sienne, celle de son amant – et qui agit en conséquence des choses. Mais Élise Fontenaille revient sur la Eva du passé, aux yeux fermés, aveuglée par l’amour qu’elle porte à son oiseau de nuit. L’amour qu’elle porte à Adama est de plus en plus fort, et leurs parties de jambes en l’air sont plus intenses au fil des pages. Jusqu’à ce que vienne l’élément perturbateur, la chose qui fait que Eva veut des réponses à ses questions, et qu’elle ouvre lentement les yeux.

La plume d’Élise est très légère, à l’image de son récit, mais très imagée. Je me suis imaginée sans peine les différents lieux, les différentes scènes sans aucun soucis, bien que j’aurais apprécié avoir plus de descriptions sur les personnages, auxquels on ne s’attache finalement pas – ou très peu. Adama, on sent directement qu’il y a quelque chose qui ne va pas, surtout par la façon dont s’ouvre Bel Ordure, le personnage est trop mystérieux pour qu’on ne connaisse autre chose de lui que ses coucheries et qu’un quelconque passé sur les planches. Et Eva est photographe et aime Adama. Nous n’en savons pas tellement plus. 

Concernant la fin, je l’ai trouvée assez prévisible, je m’y attendais. Quelle autre fin pouvait-il y avoir ? Aucune autre, c’est évident. Mais cela manque de surprise, de fraicheur. C’est trop attendu. En prenant un peu de distance entre la lecture et le moment où j’écris cet avis, Bel Ordure ne me paraît pas plus inoubliable que ça, le début m’ayant plus marqué que le reste, sans relief.

En bref, Bel Ordure est une courte romance, mais malheureusement pas inoubliable. Je l’ai lu d’une traite, mais cela ne m’a pas plus touchée que cela. Prévisible, personnages peu attachants, on a l’impression d’être laissé à l’écart dans cette lecture où on aurait envie d’en savoir plus.