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[Chronique] Le deuxième sexe, tome 1 : Les faits et les mythes – Simone de Beauvoir

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 1 : Les faits et les mythes – Simone de Beauvoir

le deuxième sexe tome 1


Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la « réalité féminine » s’est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l’Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu’il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s’évader de la sphère qui leur a été jusqu’à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain.

Cette édition est une limitée et numérotée de 1949, trouvée dans la réserve de la bibliothèque d’Avranches.

Mon avis

Quand on cherche des livres sur le féminisme, Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir est toujours cité. Mais attention, seul le deuxième tome est mis en avant, au détriment du premier. Et si je vous dit que même Madmoizelle, le célèbre site féministe ne met que le tome 2 en avant ? Malheureusement, je n’ai pas de lien sous la main parce que Madmoizelle se fait désindexer de Google à cause de son nouvel algorithme. J’apprécie ce site qui m’a appris les bases du combat des femmes, mais je reste toujours surprise de cette lacune. Bref.  Pourquoi au détriment du premier tome ? Imaginez une saga que vous commencez à partir du tome 2. Il vous manque donc une sacré dose d’informations.

En effet, comment comprendre le combat féministe si on ne sait pas comment cette société patriarcale  s’est montée et a asservi la femme sous forme de contrats de mariage ? Saviez-vous que la galanterie, c’est ce que les hommes ont trouvé comme argument pour que les femmes n’aillent pas au travail ? Car oui, ce que les hommes de l’époque voulaient mettre dans le crâne des femmes, c’était que si la femme allait travailler, elle n’aurait plus besoin de ce privilège qu’est la galanterie (lui offrir des choses, lui tenir les portes, ect…). Et des femmes y ont cru ! Et tout ceci, c’est dans le premier tome, comment passer à côté de ça ? Et je lis le tome 2 en ce moment, qui renvoie régulièrement vers le premier !

On ne naît pas femme, on le devient. Combien de personnes citent cette première phrase du tome 2, sans savoir qu’elle n’est autre que la conclusion du premier tome, et que Simone a su résumer dans cette seule et unique phrase ce qu’elle a démontré dans le premier. Simone revient sur la psychologie, la biologie, comment la femme a été catégorisée comme étant « Autre », d’où est parti cette classification.

On part d’abord sur les faits donc, pour dériver petit à petit sur les mythes que les hommes croyaient (et croient encore !) sur nous. Sur nos règles, nos humeurs, notre capacité à materner, ect… Que l’on retienne bien une chose : nous devons ceci aux hommes. Ce sont eux qui ont conduit ces études sur les femmes, sans aucune femme à leurs côtés. C’est encore le cas en France, on est des champions quand il s’agit de parler des minorités, de laisser des hommes cis-blancs hétéros prendre la parole alors qu’ils ne sont absolument pas concernés.

Concernant la lecture, si vous voulez lire cet essais féministe : accrochez-vous. C’est clairement de la philo : une introduction, des parties, des sous-parties, et une conclusion. Et Simone a du vocabulaire, alors gardez un dico pas très loin. Mais ça se lit bien, pour peu qu’on s’accroche. J’aurais voulu citer tout le livre pour illustrer mes propos, mais on me murmure que ce n’est pas possible, alors je vais conclure sur une citation de Simone, qui cite elle-même Poullain de la Barre :

 Tout ce qui a été écrit par les hommes sur les femmes doit être suspect, car ils sont à la fois juge et partie.

Lisez le premier tome, vraiment. Ne vous lancez pas dans le deux sans passer par cette étape !

[Chronique] Le mythe de Cthulhu – H.P. Lovecraft

[Chronique] Le mythe de Cthulhu – H.P. Lovecraft

le mythe de chtulhu


Partout dans le monde renaissent des rituels hideux, typiques d’un culte blasphématoire que l’on croyait disparu à jamais : le culte de Cthulhu. Les peuplades primitives se révoltent pour adorer d’odieuses idoles à l’effigie de la monstrueuse créature céphalopode, endormie depuis des millions d’années dans sa demeure sous-marine de R’lyeh. Les temps seraient-ils venus ? A travers les Etats-Unis, quelques hommes courageux, comme le professeur Angell, de Providence, l’inspecteur Legrasse et le premier lieutenant Johansen, vont tenter de s’opposer au réveil de Cthulhu. Mais que peut le courage contre une abomination venue d’outre-espace, dont la simple vue suffit à vous faire perdre la raison ?

Mon avis

Depuis le temps que je lis des adaptations de l’Appel de Cthulhu, il était temps que je lise le texte originel, celui qui est à l’origine de bien des œuvres plus ou moins magnifiques…

Les nouvelles de Lovecraft étant courtes, elles sont regroupées dans plusieurs recueils, mais je ne peux que vous conseiller que de lire les recueils de la même maison d’édition. En effet, le groupage des nouvelles est assez random, ce qui fait que d’un éditeur à l’autre, ce n’est pas les même. Cette présente édition regroupe:

-Celui qui chuchotait dans les ténèbres
-La couleur tombée du ciel
-La peur qui rôde
-La tourbière hanté
-Par-delà le mur du sommeil
-L’appel de Cthulhu

Toutes les nouvelles commencent par le même schéma: une approche d’un monde/d’une créature surnaturelle par un œil rationnel et scientifique, puis qui plonge petit à petit dans ce surnaturel, allant jusqu’à l’horreur par moments. Lovecraft met en scène des créatures venant de mondes qui ne sont pas sur notre plan d’existence, qui interagissent d’une manière ou d’une autre avec l’être humain. Le tout est conté à la manière d’un journal que le personnage principal nous livrerait, d’abord avec beaucoup de rigueur, puis en glissant doucement dans le fantastique avec de plus en plus d’incertitudes et de craintes.  On voit ainsi l’approche rationnelle qu’avait le narrateur de notre monde s’effriter petit à petit pour laisser place à une multitude de « vérités » qui dépassent l’entendement.

Ce format ne laisse place qu’à très peu de dialogues et beaucoup de descriptions, qui ne sont pas sans me déplaire pour ma part. Écrites aux alentours de 1920-1930, ces nouvelles sont intemporelles, elles auraient pu être écrites hier, ça aurait été pareil, et c’est ce qui fait tout leur charme.

En bref, pour ma première plongée dans le monde de Lovecraft, j’en sort pleinement satisfaite et me donne envie de continuer sur cette lancée!