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[Chronique] Le tueur intime – Claire Favan

[Chronique] Le tueur intime – Claire Favan


À quinze ans, Will a déjà conscience de sa différence. Solitaire, maltraité, il jette son dévolu sur une de ses camarades de classe. Ce qui n’aurait dû rester qu’une banale amourette devient une véritable obsession pour celui qui se révèle déjà comme un prédateur redoutable. Car Will est un tueur en série en devenir qui se construit pas à pas. Lorsqu’il estime le temps venu de livrer ses victimes au monde, il part sur les routes des États-Unis. Sa signature déroutante ne tarde pas à attirer l’attention du FBI. Pourtant, l’enquête de l’unité spéciale s’enlise. Un nouveau profiler, RJ, arrive alors en renfort dans l’équipe. Tous les espoirs reposent sur lui pour démêler les mises en scène de ce tueur diabolique.

 

Mon avis

Will est différend, et il le sait depuis toujours. Personne ne peut le comprends. Mais quand une nouvelle, Samantha, débarque à l’école et prend sa défense, Will trouve une alliée, une amie, une personne qui le comprends enfin…

Les années passent et Will voudrait tellement que son amitié avec Samantha évolue, mais rien y fait. Il est un ami parmis d’autres, la vie de sa seule et unique amie ne tourne pas uniquement autour de lui. Elle a des amis, des petits amis, et ce n’est pas du tout au goût du solitaire Will qui voudrait tellement la garder rien que pour lui…

C’est un thriller sombre et macabre que je regrette d’avoir lu si tard ! On me l’a offert  il y a quelques années (coucou Max !), et il fait partie de mes coups de coeur 2018. Il ne peut pas en être autrement quand je dévore 637 pages en un week-end. Un véritable page turner !

Clairement, Claire Favan n’a pas volé son prix VSD du polar de 2010

Ici nous suivons en partie Will Edwards, notre tueur en série psychopathe. Un homme sombre, dérangé, qui ne recule devant rien pour commettre ses crimes les plus… créatifs. Mais le FBI n’allait pas laisser un serial killer dans la nature, et c’est ici qu’arrive RJ. RJ est un profiler qui avait pour consigne de reprendre une équipe qui n’arrivait plus à faire la lumière sur ces affaires, pour les aider à remonter jusqu’au tueur.

Enfin, la tâche est tellement ardue qu’on se demande jusqu’au bout qui va s’en sortir haut la main ! 

Suspens, suspens everywhere

Car oui, Claire Favan maîtrise bien ses éléments, le suspens est présent de bout en bout. Nous avons beau être au courant de tout ce qui se passe des deux côtés, on ne peut que essayer de deviner quelle sera l’issue de cette histoire. Mais avons nous seulement le temps d’y réfléchir ? Car il n’y a aucun temps mort, nous n’avons pas le temps de sortir la tête de l’eau entre Will et RJ.

J’ai beaucoup aimé être tenue en haleine comme ça, jusqu’au bout, sans jamais me douter un seul instant de qui s’en sortira. Pendant ma lecture, j’ai eu beaucoup de mal à m’arrêter, j’étais beaucoup trop prise dans l’histoire. 

Et quand on pensait que tout était fini… J’ai eu la surprise de découvrir sur Livraddict qu’il y avait une suite. J’ai hâte de la découvrir !

En bref, c’est un coup de coeur pour ce premier roman de Claire Favan. L’histoire, les personnages, tout m’a tenu en haleine, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. A recommander les yeux fermés pour les lecteurs du genre !  

[Chronique] La Brigade de l’ombre, tome 2 : Ne te fie à personne – Vincent Villeminot

[Chronique] La Brigade de l’ombre, tome 2 : Ne te fie à personne – Vincent Villeminot

chronique la brigade de lombre tome 2 ne te fie a personne vincent villeminot


Le type tressaillit en sentant le métal froid des menottes.
– Capitaine Jobert… Brigade des goules.
Elle vit les épaules se raidir, il commença à trembler.
– Tu comprends de quoi je te parle ?
– Je… Je…
Il se mit à pleurer, comme un môme.
– C’est la première fois ? demanda Diane.
– J’ai… j’ai blessé quelqu’un ?
Elle éprouva soudain un profond sentiment de pitié et de colère mêlées.
« Blessé ? si tu savais… Tu n’imagines même pas. »

Merci aux éditions Casterman et à Livraddict pour cette lecture !

Mon avis

Dans le premier tome de La Brigade de l’ombre, première saga noire de Vincent Villeminot à destination d’un jeune public, les goules tuaient. Et c’était là toute la raison de l’existence de la Brigade de Marcowicz. Derrière ces simples meurtres, il y a des contaminés. Et une haine de ces contaminés qui se transforment en goule, c’est un sujet assez tabou dans la société. Ne te fie à personne passe un cran au dessus : maintenant, quelqu’un s’en prend aux contaminés, d’une manière assez violente. Des goules meurent. La Brigade, bien que cela ne rentre pas dans son champ d’action, va tenter de résoudre cette affaire sans trop faire de bruit, alors que Brabant essaye à tout prix de faire tomber Marcowicz et son équipe…

A la fin du premier tome, j’imaginais que la suite pourrait très bien se lire indépendamment, vu que l’enquête était bouclée dans les dernières pages avec son lot de conclusions. Et bien c’est le cas ! On repart sur une toute nouvelle enquête, même si j’émet quelques réserves. Certe, on peut suivre intégralement cette nouvelle enquête sans problème, mais c’est tout. Si on veut saisir toute l’importe du syndrôme, la contamination, le Zoo, les goules, mieux saisir pourquoi les personnes réagissent à tel ou tel moment, il faut lire le premier tome, indubitablement. Je ne pense pas que l’on puisse tout saisir sans cette lecture.

Ce deuxième tome reste captivant et effrayant, Vincent Villeminot a réussi son pari. N’oublions pas que c’est sa première saga dans ce genre ! Nous retrouvons ici un découpage des chapitres assez court, dont le rythme se retrouve cassé par les extraits du journal d’Adé, la benjamine de Marcowicz. Et ce n’est pas un mal, cela permet de souffler entre les chapitres qui restent intenses, et de découvrir une nouvelle atmosphère, un autre état d’esprit.

Les personnages restent très liés les uns aux autres, une action d’un d’entre eux aura forcément un impact sur d’autres, et ainsi de suite, dans une parfaite cohérence. On aime retrouver cette Brigade particulière, aux membres atypiques, qui deviennent de plus en plus mystérieux (Jimy Hendrix pour ne citer que lui !) quand à côté des révélations tombent sur d’autres.

Et en parlant de révélations, on commence à avoir des débuts de réponses par rapport à certaines choses révélées dans La prochaine fois ce sera toi (d’où l’intêret de le lire avant). Mais aussi de nouvelles questions, tout est fait pour nous tenir en haleine et donner envie de lire la suite !

En bref, ce deuxième tome de La Brigade de l’ombre est bon. Il reste dans la lignée du premier, globalement il n’y a rien à redire, si ce n’est qu’il est temps que je m’attaque au dernier tome !

[Chronique] Deadlock, Volume 2 – Saki Aida & Yuh Takashina

[Chronique] Deadlock, Volume 2 – Saki Aida & Yuh Takashina

Deadlock 2


Matthew le petit chouchou de la prison s’est fait agresser par un monstrueux détenu. Hors de lui, Mickey décide de se venger. Plus tard, interrogé par des gardiens, Yûto refuse de se mettre à table et finit au trou. Là, il se lie d’amitié avec Neto, un autre détenu condamné au même sort.
De retour dans sa cellule, Yûto est affaibli à cause d’une forte fièvre, Dick prend alors soin de lui et devient anormalement attentionné.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

L’enquête de Yûto piétine. Et il se prend les réalités de l’univers carcéral en pleine face. D’abord la mort. Les agressions plus ou moins justifiées par les détenus. La tension monte et Matthew est retrouvé inconscient, blessé. Mickey veut le venger et entraîne ses compagnons avec lui, mais pour Yûto cela ne va pas se passer comme prévu…

Nous sommes toujours à la recherche de Corbus, même si l’enquête n’est qu’un détail dans ce volume, notre ex-flic étant isolé – ce qui ne va pas arranger ses affaires. Mais cela permet de faire rentrer un nouveau personnage prometteur, à savoir Neto. Sans vouloir spoiler, c’est un personnage puissant qui j’en suis sûre, aura une utilité à un certain moment…

Plus on découvre les camarades de Yûto, plus le mystère s’épaissit autour d’eux. On ne saisit pas encore tout, et surtout nos mangakas nous cachent certains éléments, j’en ai bien l’impression ! Il est clair que l’on ne tournera pas en rond dans la suite avec tout ce qui reste à découvrir. En tout cas, de nouveaux liens se font, mais avec cette tension permanente qui monte au point d’éclater à chaque instants, est-ce qu’ils dureront ? Je ne serais pas étonnée de découvrir que Corbus se cache parmi les compagnons de Yûto !

C’est une suite dans la lignée du premier volume, on va de découvertes en découvertes et l’action est omniprésente. Nous n’avons clairement pas le temps de nous ennuyer. Reste à voir comment les derniers actes et éléments auront été assimilés pour les détenus, et dans quel état d’esprit ils seront… Il me tarde de découvrir tout ça !

En bref, si vous n’avez pas encore craqué pour Deadlock, il est encore temps de rattraper la série, qui s’annonce bien prometteuse !

[Chronique] La vérité sur l’affaire Harry Québert – Joël Dicker

[Chronique] La vérité sur l’affaire Harry Québert – Joël Dicker

la vérité sur l'affaire harry québert


À New York, au printemps 2008, lorsque l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Mon avis

Marcus Goldman, écrivain à succès, fait l’expérience de la maladie des auteurs : le syndrome de la page blanche. Son éditeur le harcèle pour qu’il publie au plus vite son livre, sinon il le trainera en justice pour ne pas avoir respecté son contrat qui le lie à sa maison d’édition. Alors Marcus part rejoindre Harry Québert dans le New Hampshire, Québert qui n’est autre que son maître, celui qui lui a tout appris pour devenir un bon auteur. Mais sa retraite va prendre une autre tournure quand on va découvrir le squelette d’une jeune fille disparue depuis 30 ans, dans le jardin de Québert

La vérité sur l’affaire Harry Québert est un bon gros pavé, mais qui se lit bien et assez vite. On saisit assez rapidement que c’est une histoire dans l’histoire de l’histoire (oui oui), et là où réside donc notre intérêt, ce n’est pas forcément de savoir si Harry Québert est innocent, mais plutôt si Marcus va arriver à écrire son livre à temps et si celui-ci va bel et bien devenir le bestseller tant attendu.

Et de là, part une critique du monde de l’édition : les agents littéraires, les éditeurs qui ne pensent qu’aux revenus, les contrats… Et là se révèle à nous tout le business des bestsellers, les fameux contrats comme celui de Marcus ou encore les fameux « Ghost Writers« , ces auteurs fantômes qui écrivent à la place de celui dont le nom sera sur la couverture.

L’enquête est donc plus qu’un prétexte pour faire avancer l’histoire, mais son développement reste intéressant. On devine assez vite quels personnages sont impliqués dans le meurtre et les évènements autour, sans forcément en comprendre les tenants et les aboutissants. Mais le tout reste cohérent et assez compréhensible malgré toutes les histoires qui s’y mêlent.

Le développement des personnages est aussi intéressant, à tous les points de vue. Entre ce que nous montre l’auteur, ce que disent les personnages sur les autres, et ce qu’ils sont vraiment, c’est comme dans la vie : il y a tout un monde et c’est à nous de faire le tri dans tout ça, de saisir les nuances pour mieux comprendre Nola, Québert, et les habitants de la petite ville d’Aurora…

En bref, La vérité sur l’affaire Harry Québert mérite bien ses prix, car il en faut pour arriver à faire tenir autant d’intrigues, tout en restant cohérent et compréhensible du début à la fin. Une bonne lecture dont on aurait tort de s’en priver !

[Chronique] Crossroad, l’intégrale – Rohan Lockhart

[Chronique] Crossroad, l’intégrale – Rohan Lockhart

crossroad intégrale


LAST DELIVERY
Alors que la nuit tombe sur les environs de New-York, une voiture pénètre dans un hangar pour prendre en charge sa cargaison. Son chauffeur s’est fait une promesse : ce sera sa dernière livraison. Finies les magouilles entre gangs, fini le banditisme. Ce soir, il raccroche.
Mais ce qui devait être une mission tranquille et sans soucis se révèle très vite bien plus complexe, lorsqu’il se trouve forcé de prendre une décision qui va changer sa vie, mais pas comme il l’entendait.

MIDNIGHT DRIVE
Isaac et Joaquim n’aspirent qu’à trouver un endroit où s’aimer, loin de leurs vies passées. Et peut-être, quelque part, y rencontrer le bonheur et la paix. Un jour après l’autre, ils continuent leur voyage jusqu’à, finalement, s’arrêter dans la petite ville d’Everett dans l’état de Washington.
Ici, plus rien ne peut venir ternir leurs regards, ni obscurcir ce qui fait battre leur cœur plus vite. Rien sauf peut-être eux même…
Entre un quotidien dans lequel ils se perdent et des non-dits qui les écorchent, Isaac et Joaquim vont comprendre que le plus grand des ennemis est souvent en soi. Et qu’il est bien plus difficile de reconstruire ce qu’ils ont eux-mêmes brisés.

Merci aux éditions MxM Bookmark et à Babelio pour cette lecture !

Mon avis

Crossroad, première partie : Last Delivery. Joaquim, livreur pour les gangs, trimballe dans son coffre des colis qu’on envoie pas par La poste : drogue, armes, corps… Mais il veut raccrocher, en finir avec tout ça, juste après cette ultime livraison. Sauf que le contenu du colis de cette nuit respire encore…
Deuxième partie : Midnight Drive. Joaquim et Isaac s’installent à Everett, mais dès le départ, rien ne va pour Isaac. Joa le présente comme son cousin au lieu de le présenter comme son homme, il ne trouve pas de travail ou alors des jobs qui ne l’intéressent pas, Joaquim s’éloigne, ne rentre plus le soir, ne le touche plus… Alors quand Joaquim se réveille un matin et retrouve la maison vidée de la présence d’Isaac, il se lance à sa recherche dans tous les États-Unis avec peu d’espoir.

La première partie est un road-trip entre Joaquim et son colis, qui fuient le gang qui attendait le corps. Ils roulent direction la Californie, mais cela ne va pas être de tout repos, loin de là ! L’action est omniprésente et les évènements s’enchainent assez rapidement. Mais la suite est beaucoup plus sombre et encore plus mature que ce début. On plonge en plein dans l’enfer des gangs, avec la violence qui caractérise ces groupes, et c’est assez trash !

Midnight Drive met aussi sur le tapis la question de l’acceptation de soi, de son orientation sexuelle, le poids du regard des autres… Car le couple Joa/Isaac bat de l’aile, et c’est à ce moment là où Rohan devient complètement sadique et ne nous laisse pas un poil d’indice. On ne sait pas si Joaquim va retrouver son amant et si c’est le cas, est-ce que ce dernier va l’accepter ? On découvre le tout en même temps que Joa, et c’est assez frustrant !

Et comme les chapitres alternent entre les points de vue des deux hommes, on va suivre leur cheminement d’un bout à l’autre du pays, les voir réfléchir sur ces mois à Everett, leurs sentiments, faire le point où ils en sont. C’est une partie difficile par son côté vraiment violent, une partie qui nous malmène entre ces deux personnages qui sont de vraies têtes de mules quand ils s’y mettent.

Mais l’épilogue est magnifique et apporte une conclusion qui me satisfait énormément ! Il apporte une certaine douceur à l’histoire, et j’aurais très envie de retrouver Joaquim et Isaac plus tard, même dans une nouvelle. Même l’idée d’un crossover entre la next-gen de GMO Project et Crossroad m’est venue, mais je crois bien que pour ces deux-là, c’est la fin…

En bref, l’intégrale permet de passer rapidement à la suite, car le premier tome de la duologie était très court – mais était un condensé d’action et de rebondissements. Midnight Drive apporte une part très sombre à l’histoire, entre la violence, la remise en question de Joaquim et Isaac, on se demande si ils auront droit eux aussi à leur happy end…

[Chronique] La brigade de l’ombre, tome 1 : La prochaine fois ce sera toi – Vincent Villeminot

[Chronique] La brigade de l’ombre, tome 1 : La prochaine fois ce sera toi – Vincent Villeminot

La prochaine fois ce sera toi


Fleur vérifia sur son téléphone : son père ne lui avait laissé aucun message. C’était curieux, ces trois appels successifs. Pourtant, elle décida de faire la morte. La morte… Une étrange façon de parler, à bien y réfléchir. Et glaçante, quand on l’associait aux coups de fil du commissaire Markowicz. Son père. Pour qui le pire était toujours sûr.

Merci aux éditions Casterman et à Livraddict pour cette lecture !

Mon avis

Léon Markowicz – Commissaire Markowicz – boit et lit beaucoup. Des fois il fait les deux en même temps. Il gère la Brigade Markowicz, spécialisée dans les goules. Car aujourd’hui, avec une simple morsure, n’importe qui peut se transformer en goule et commettre des meurtres des plus sanglants. Et entre nous ça fait désordre. Mais quand c’est la fille de Léon qui est visée par une attaque d’une de ces goules, le commissaire le prend personnellement et va entrainer sa brigade dans cette course contre la montre. Car le tueur est décidé à passer rapidement à l’attaque…

Dans ce premier tome, on se concentre plus sur l’humain que la genèse des goules. Ce sera peut-être plus détaillé dans la suite, mais à part les informations de base qui permettent de comprendre l’histoire, l’auteur n’est pas allé plus loin. Ici, Vincent Villeminot a fait le choix de mettre en avant les personnages qui composent la brigade. Leur passé, ce qu’ils sont au sein de cette unité. On découvre aussi les filles de Léon, dont Adélaïde qui m’a beaucoup amusée, à ses dépends. En tout cas, les membres de la brigade sont tous des personnages haut en couleurs, pour certains à la limite de l’absurde, mais pourtant très sérieux, la marque de fabrique de l’auteur (Nada#1, La famille normale au complet…).

C’est la première fois que Vincent Villeminot s’essaye au roman noir, et pour moi c’est une réussite. L’ambiance installée correspond bien au genre, même si nous sommes ici dans un roman jeunesse. Bien que la construction de l’enquête reste assez banale, l’action est présente et les rebondissements sont très bien placés, tout est fait pour que nous n’ayons pas envie de lâcher notre lecture. De plus, j’ai toujours eu un faible pour l’humour de l’auteur, très subtil, mais qui s’intègre toujours aussi bien à ses récits 🙂

La fin laisse présager que les tomes pourront se lire indépendamment les uns des autres, puisque l’enquête se termine en même temps que ce premier tome.  Nous n’avons pas l’ombre d’un indice concernant le prochain tome, seulement que cela devrait se dérouler très certainement du côté de Rennes. Une affaire à suivre…

En bref, ce premier tome de La brigade de l’ombre pose les bases d’un univers qui s’annonce très intéressant autour des goules. Les personnages sont très bien amenés et j’ai hâte de les découvrir plus en profondeur ! Vivement la suite…

[Chronique] Baad – Cédric Bannel

[Chronique] Baad – Cédric Bannel

baad

  • Éditeur : Robert Laffont (2016)
  • Pages : 480
  • Genre : Thriller
  • Prix : 21.50€
  • Acheter Baad

Barbarie
Des jolies petites filles, vêtues de tenues d’apparat, apprêtées pour des noces de sang.
Abomination
Deux femmes, deux mères. À Kaboul, Nahid se bat pour empêcher le mariage de sa fille, dix ans, avec un riche Occidental. À Paris, les enfants de Nicole, ex-agent des services secrets, ont été enlevés. Pour les récupérer, elle doit retrouver un chimiste en fuite, inventeur d’une nouvelle drogue de synthèse.
Affrontement
Il se croit protégé par ses réseaux et sa fortune, par l’impunité qui règne en Afghanistan. Mais il reste encore dans ce pays des policiers déterminés à rendre la justice, comme l’incorruptible chef de la brigade criminelle, le qomaandaan Kandar.
Déflagration
Nicole et Nahid aiguisent leurs armes. Pour triompher, elles mentiront, tortureront et tueront. Car une mère aimante est une lionne qui peut se faire bourreau.

Merci aux éditions Robert Laffont pour cette lecture !

Mon avis

Oussama Kandar, qomaandaan dans la police afghane et officiant à Kaboul, se retrouve avec une enquête des plus ignobles à résoudre : un homme – vraisemblablement un américain – tue des petites filles tous les dix jours. Dans un pays ravagé par la corruption, cela va être compliqué de retrouver cet homme. Tandis qu’en Europe, Nicole Laguna et sa famille se font kidnapper par la Copula, la mafia italienne. Ex-agent des services secrets, elle se retrouve obligée de retrouver un chimiste français qui fabrique une nouvelle version d’une drogue pour la mafia russe, si elle veut un jour revoir son mari et ses enfants. Kandar et Laguna, deux personnes que tout oppose qui doivent trouver des personnes trop bien cachées…

Vous vous en doutez, les deux histoires sont liées et vont s’entrecroiser dans ce récit riche qui nous fait voyager en Afghanistan. L’auteur ayant vécu là-bas, cela donne une certaine saveur à cette histoire. Entre ses paysages et ses personnages bien fouillés, le dépaysement est total. De plus, le contexte géopolitique est réaliste et est très bien retranscrit, l’immersion est parfaite. De plus, les « faits » de cette fiction se déroulent visiblement à la même époque que la notre, et se retrouve lié à l’actualité brûlant du moment : l’État Islamique.

La question des droits des femmes afghanes est évoquée, à travers la RAWA (association révolutionnaire des femmes afghanes), mais aussi à travers des femmes comme celle de Kandar, membre de la RAWA, donc, et Nahid, la mère d’une des petites filles qui va se battre envers et contre les hommes pour tenter de sauver sa fille. Ce sont des personnages forts qui ne nous laissent pas indifférents.

Il y a énormément d’action dans ce roman, entre la traque en Europe de Nicole et celle de Kandar en Afghanistan, on ne s’ennuie pas un seul instant. Et les retournements de situations sont tellement bien placés ! J’ai juste lâché dans les parties en Italie, elles m’apparaissent comme superflues, n’apportant rien à l’enquête et à l’histoire en général vu qu’il ne s’y passe pas grand chose.

Pour finir, juste un mot sur la couverture : elle est simple, mais j’adore le jeu des couleurs ! 🙂

En bref, Baad est un roman très intéressant et qui apporte un dépaysement total, loin de cet Afghanistan décrit par les médias. L’histoire nous prend aux tripes et on se surprend à croiser les doigts pour que ces enquêtes se terminent bien. J’ai beaucoup aimé ce titre, et je pense m’intéresser à ceux que l’auteur a déjà écrit !

[Chronique] La fille du train – Paula Hawkins

[Chronique] La fille du train – Paula Hawkins

la fille du train


Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte.

Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

Mon avis

Rachel prend le même train tous les jours aux mêmes heures, toujours à la même place. Le train passe toujours très lentement prêt de son ancienne demeure. Mais quelques maisons avant son ancienne, un nouveau couple à emménager. Elle ne les a jamais rencontrés, mais les vois tous les matins, sur le balcon. Alors tous les jours, pour passer le temps, Rachel leur invente une vie, des prénoms, toute une histoire où ils sont ses amis, un couple parfait, sans défauts. Mais quand Megan, la femme, disparaît du jour au lendemain, Rachel décide de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider la police à retrouver cette femme qu’elle présente comme son amie…

Est-ce que cette Rachel n’a pas un petit problème ? Oui, elle est alcoolique. Divorcée, au chômage, elle n’a plus rien d’autre dans sa vie que les petites histoires qu’elle se crée. Et voilà qu’un de ses personnages principaux, Megan, disparaît sans laisser de trace. Et on découvre qu’elle n’est pas si parfaite que ça, qu’elle traine de lourdes casseroles qui l’empêchent d’aller de l’avant, faisant d’elle une femme solitaire. Mais tout cela n’aurait pas pu être complet si une femme ne s’était pas décidée à être leur rivale : Anna, la femme de l’ex de Rachel, ultra-protectrice envers sa fille Evie, qui aspire à vivre dans le calme et le bonheur, quitte à éloigner de sa vie par tous les moyens ces femmes qu’elle déteste…

Des personnages hauts en couleurs, donc, mais ces femmes cherchent toutes une solution à leur problème, bien que l’on pourrait regretter qu’elles soient montrées comme des femmes faibles qui ont besoin d’un homme pour s’en sortir. D’ailleurs en parlant des hommes, nous ne sommes pas en reste. On découvre donc les maris de Anna et Megan, parfaits en apparence, de véritables pervers narcissiques en réalité, toujours dans ce besoin de contrôler la vie de leur femme, mais ils ne sont pas manichéens, loin de là, on découvre aussi le peu de bons côtés qu’ils ont. Seul le psy est équilibré, dans cette histoire ! Cependant, je trouve dommage que seules les femmes soient travaillées, aient un passé, une vie, car les hommes ont une grande importance dans ce thriller et il aurait été intéressant d’en savoir plus de ce côté-là.

Je n’ai pas deviné un seul instant ce qui se tramait. Où est Megan ? Qui l’a enlevée ? Pas un seul instant je n’ai vu l’ombre d’un indice, Paula a su distiller ses informations au bon moment, ce qui est plaisant. Il y a beaucoup d’action, de rebondissements et de révélations à couper le souffle, tant on ne s’y attend pas ! En tout cas, La fille du train est tellement bien écrit, l’auteure ayant une plume fluide et un vocabulaire riche – mais pas complexe, que je l’ai lu en quatre heures, et d’une traite ! Un véritable pageturner, en somme, qu’il m’a été agréable de découvrir lors du bookclub de mai chez Madmoizelle.

En bref, La fille du train est un bon thriller qui mérite le succès qu’il connait, il en enchantera plus d’un ! D’ailleurs, la version en poche est pour septembre, et un film sortira chez nous en octobre prochain ! Voici la bande-annonce, mais attention, elle spoile énormément ! Ce visionnage se fait à vos risques et périls !

[Chronique] Le cas Noah Zimmerman – Sharon Guskin

[Chronique] Le cas Noah Zimmerman – Sharon Guskin

le cas noah zimmerman


Janie est une célibataire endurcie, alors rien de surprenant à ce qu’elle décide de garder le bébé conçu avec un parfait inconnu sur une plage en vacances. Mais quatre ans plus tard, élever seule le petit Noah ne s’avère pas être une mince affaire : cauchemars à répétition et troublantes références à des scènes de violence perturbent terriblement le garçonnet. Quand Janie le couche le soir, il réclame sa vraie maman et demande à rentrer chez lui…

Aucun médecin n’est capable de diagnostiquer ce mal, alors quand Janie découvre l’existence d’un certain Dr Anderson, psychiatre ayant fait de nombreuses recherches sur la réincarnation, elle tente sa chance auprès de lui. Elle ignore cependant qu’Anderson est atteint d’aphasie (un trouble du langage assez rare) et qu’il est sur la sellette. Pour le docteur, le cas Noah Zimmerman pourrait renverser la tendance et lui permettre de briller enfin aux yeux de tous. Encore faut-il découvrir si Noah est véritablement habité par l’esprit d’un autre…
Entre drame familial monoparental et suspense dans le monde de la réincarnation, une lecture hypnotisante.

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Noah Zimmerman est un jeune garçon de 4 ans, qui vit seulement avec sa mère, Janie. Il n’a jamais connu son père. Janie l’a rencontré en vacances et ne l’a plus jamais revu depuis cette aventure extra-conjugale. Mais plus Noah grandi, plus son comportement est bizarre. Il connait des choses qu’il ne devrait pas savoir à son âge, comme l’intégralité de la saga Harry Potter, et il a une peur bleue de l’eau, disant qu’on l’a déjà noyé, ou encore que sa mère n’est pas sa vraie mère… Mais qu’est ce qui ne va pas chez Noah Zimmerman ?

La réincarnation, que l’on y croit ou non, est le thème principal de la dernière sortie de chez Calmann-Lévy. A travers Noah et le docteur Anderson, nous allons découvrir le sujet à travers une fiction. Anderson, médecin de son état, écrit un livre sur les cas de réincarnation qu’il a rencontré dans sa vie et propose à Janie de l’aider à régler le problème de Noah en retrouvant sa « vraie mère », que le garçon réclame toujours plus.

Janie est un personnage fort. Elle doit faire face, en tant que mère célibataire, aux problèmes déclenchés par Noah, ses crises d’asthme, ses crises quand elle le douche, mais aussi son entreprise où elle est l’unique employée et patronne. Et les problèmes de Noah l’empêchent d’aller travailler, et par conséquent ne lui ramène plus de salaire. Et, en plus, les médecins qui s’enchaînent jusqu’à Anderson qui débarque avec ses théories qui peuvent paraître farfelues au premier abord ! Et pourtant, elle reste debout.

Et nous allons remonter les cas de réincarnation rencontrés par Anderson au fil des ans, en Inde, mais aussi de vrais cas, calés entre les chapitres, des cas sérieux et prouvés comme vrais. Cela fait froid dans le dos, mais le sujet est très bien traité, que ce soit le moment où les familles prennent conscience que quelqu’un d’autre est dans le corps de leur enfant, ou comment vivre l’après, quand l’enfant grandi. C’est un livre très bien écrit, fluide, et très prenant. Je l’ai lu en une fois, ayant eu très envie de connaitre le dénouement.

En bref, Le cas Noah Zimmerman est une fiction très intéressante sur la réincarnation, dont le sujet est bien traité. J’ai passé un très bon moment de lecture, et je relirais bien un jour ce roman !

[Chronique] Les loups de Riverdance, tome 1 : Lucas – H.V. Gavriel

[Chronique] Les loups de Riverdance, tome 1 : Lucas – H.V. Gavriel

les loups de riverdance 1

  • Éditeur : Milady (2014)
  • Pages : 600
  • Genre : Bit-Lit
  • Prix poche : 8.20€
  • Acheter Lucas

Lucas parcourt les États-Unis sans jamais oser poser ses bagages. Le jeune homme se sait traqué. Pourtant, lorsqu’il s’installe dans cette petite ville des North Cascades, il ne peut s’empêcher d’espérer autre chose de la vie. Au point de baisser sa garde. Jusqu’au jour où les ténèbres de son passé le retrouvent et commencent à massacrer méthodiquement son entourage. Son salut viendra de Marcus. Un homme beau, fort, plus âgé, qui fait battre le coeur de Lucas. Mais Marcus est avant tout un loup-garou et la nature même de Lucas est pour lui une abomination… 

Mon avis

Lucas fuit depuis toujours. Menacé – pour ne pas dire harcelé – par sa famille, qui n’hésite pas à laisser des cadavres non loin de chez lui pour lui fait comprendre qu’ils ne sont jamais loin, Lucas a une vie totalement instable. Alors que le jeune homme fuit une nouvelle fois, il pose ses maigres bagages dans une ville infestée de loups-garous…

A force d’en entendre parler, il était temps que je me lance dans cette saga ! J’ai passé un bon moment de lecture, mais il y a quelques petites choses qui m’ont dérangée.

Tout d’abord, les répliques de Lucas sont peu naturelles, c’est poussif, et par moment on ne reconnait plus le personnage tellement ça ne correspond pas du tout. Mais quand Marcus discute avec Lucas, je n’ai noté aucune différence entre leurs dialogues, on reste dans le même ton, le même emploi des mots, les mêmes tournures. Heureusement que les noms sont indiqués, sinon je pense que je les aurais confondus, ces deux-là !

L’histoire peine à débuter. On piétine, on tâtonne, mais une fois dedans, on ne s’arrête plus et il devient difficile d’arrêter sa lecture tellement c’est bon. Cependant, le passé de Lucas ne m’a pas plus intéressée que cela. C’est bien d’avoir toutes les informations en main, mais là c’était trop, et ces nombreux flashbacks très longs cassent le rythme de la lecture. Je vous avoue que j’ai fini par survoler ces passages, mais cela n’a rien changé à ma compréhension de l’histoire : j’avais toutes les informations principales, le reste est superflu.

C’est superflu pour des tas de raisons, mais surtout pour une seule : la répétition. Lucas répète tellement de fois que son père ne s’est jamais occupé de lui, par exemple, que quand on revient sur un flashback qui dure plusieurs pages sur son père qui n’était pas tendre avec lui, ça devient lourd pour le lecteur.
On peine aussi à savoir qu’elle est la vraie nature de Lucas. C’est trop long, et j’aurais aimé avoir l’information beaucoup plus vite.

H.V Gavriel, l’auteure de cette saga, est française. Et pourtant, elle a su retranscrire à la perfection les lieux, les mœurs, les habitudes des américains. On s’y croirait vraiment. Par contre, ce n’était pas obligé de parler de Beacon Hill. Clin d’œil ou pas à la série de MTV Teen Wolf, c’est comme appeler un personnage Fenrir quand on parle de loups-garous : c’est cliché.

L’univers des loups est très bien amené, ainsi que la romance fantastique, qui n’empiète pas trop sur l’intrigue principale. L’auteure a su doser les deux, et c’est agréable. La romance est accompagnée de scènes intimes très très chaudes et très bien écrites, personnellement j’en redemande ! Pour rester dans le sujet, j’ai adoré que la notion de consentement soit respectée et que dès qu’il s’agit de viol, le personnage ne tombe pas dans un syndrome de Stockholm foireux.

En bref, vous me connaissez, la bit-lit, ça passe ou ça casse, chez moi. Et bien avec Les loups de Riverdance, malgré ses défauts, ça passe. Parce que l’intrigue reste bien menée, parce qu’on ne transforme pas le personnage principal en objet sexuel mi-bestiole inconnue, mi-bestiole vue et revue dans ce genre de livres. Ce n’est pas malsain. Et c’est le principal. Est-ce que je signe pour le deuxième tome ? Oui, bien évidemment !