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Tag: jeunesse

[Chronique] Le royaume d’Estompe – Deveney & Domas

[Chronique] Le royaume d’Estompe – Deveney & Domas

le royaume d'estompe


Il était une fois Noémie, une jeune fille de 12 ans.
Le jour de l’enterrement de son grand-père,
elle découvre l’automne de la vie, les brumes
de la tristesse et les larmes de son père.

La nuit qui suit, alors qu’elle s’endort avec difficulté dans la demeure familiale, Noémie entend un appel à l’aide. Dans un rêve lointain, un jeune prince vient de voir son Roi vaincu et enlevé par l’Estompe, inquiétante créature ennemie du Royaume. Elle va alors basculer dans un monde onirique et parallèle au nôtre où, en compagnie de Mister Piggs, son cochon en peluche, du Prince et du Chevalier Mulhot, elle va se lancer à la recherche du Roi disparu. Elle devra alors affronter la mort, l’oubli et le silence.

Mon avis

J’ai découvert cette BD au salon du livre « Des planches et des vaches » d’Hérouville Saint Clair et j’ai profité de l’occasion pour me la faire dédicacée et discuter un peu avec la dessinatrice qui s’essayait pour la première fois à la fantasy avec cette BD. En tout cas je ne regrette pas mon achat, c’est un véritable petit bijou.

Le Royaume d’Estompe raconte l’histoire de Noémie, une jeune fille de 12 ans, qui retourne chez ses grands-parents paternel. D’habitude l’été et les rires ponctuent ses venues chez eux, mais cette fois-ci nous sommes en automne et la tristesse domine, car Noémie et ses parents sont venus pour l’enterrement de son grand-père. Une fois couchée, elle entend un appel à l’aide. Aidée de sa peluche-cochon Pigg, elle plonge dans le rêve d’un homme qui vient de perdre son père le Roi: il a été enlever par l’Estompe, une créature maléfique qui prend des formes plus horribles les unes que les autres. Accompagnée du Prince, de son cochon et du Hérault Mulot, Noémie va plonger dans les profondeurs de ce monde onirique pour sauver le Roi, coûte que coûte…

L’histoire est enfantine, mais ça ne m’a pas empêché d’apprécier le message qu’elle véhicule autour de la perte d’un être qui nous est cher. Le seul bémol est que pendant la première moitié de la BD, il fallait chercher les solutions, c’était argumenté, mais une fois partis avec le Hérault, les solutions tombent toutes seules, le travail est limite mâché pour notre Noémie, qui au final n’a plus besoin de réellement réfléchir pour arriver au bout de son périple. J’aurais vraiment apprécier que le style « quête » sois présent jusqu’au bout, et non jusqu’à la moitié de l’histoire, qui est très belle au demeurant.

Côté dessin, tout est fait à la peinture, ce qui nous replonge vraiment dans le monde de l’enfance. Les dessins sont propres, très bien fait même si ils sont un peu simples par moment, mais ce n’est pas gênant car ça nous plonge un peu plus dans l’histoire, avec des dialogues très bien fournis.

En bref, un petit coup de cœur pour cette magnifique BD pour enfants, mais aussi pour adultes.

[Chronique] Les enfants d’Evernight, tome 1 : de l’autre côté de la nuit – Mel Andoryss

[Chronique] Les enfants d’Evernight, tome 1 : de l’autre côté de la nuit – Mel Andoryss

les enfants d'evernight 1


Pour échapper à la pension, Camille fait un vœu à la veille de son treizième anniversaire, avant de s’endormir: ne plus jamais se réveiller. Lorsqu’elle rouvre les yeux, elle découvre que son souhait s’est réalisé. La voici à Evernight, le monde des rêves. Perdue dans cet univers étrange, elle rencontre le Marchand de sable. Malgré le soutien que lui apporte le jeune homme, Camille comprend qu’elle n’est pas la bienvenue : aucun humain n’est toléré à Evernight !

Mon avis

Les enfants d’Evernight est à la base une BD, dont ce roman en est une adaptation. Ça faisait un petit bout de temps que je la voulais, alors quand j’ai vu que Livraddict et Castelmore s’étaient associé pour nous proposer le roman en partenariat, j’ai tout de suite sauté dessus ! Un grand merci à la team de LA, mais aussi aux éditions Castelmore !

Camille est une jeune londonienne du XIXè siècle de treize ans. C’est la veille de son départ pour le pensionnat, loin de sa maison, loin de ses habitudes, pour continuer ses études, mais Camille ne veut pas y aller. Au moment d’aller se coucher, elle espère si fort qu’il n’y ai pas de lendemain, qu’une fois à son réveil, elle se retrouve sur un nuage de rêve… à Evernight, de l’autre côté de la nuit. Mais sa venue ne se passera pas dans le plus grand secret, elle était attendue, ce n’est pas un hasard si depuis quelques temps il y a beaucoup trop d’enfants qui se réveillent de l’autre côté.

On se retrouve donc dans un monde onirique où les rêves et les cauchemars sont tous regroupés, sous forme de nuages pour les premiers et de monstres aqueux pour ces seconds. Le tout est géré par les seuls enfants autorisés à vivre sur l’île, à savoir le Maître du Temps, le Vendeur de nuits et le Marchand de sable, qui ont bien sûr une autre autorité au-dessus d’eux. On apprend au fil des pages la hiérarchisation d’Evernight, qui fait quoi, leur histoire, le tout au compte-gouttes, avec le sentiment que l’auteur ne nous a pas tout dit dans ce premier tome…

On ressent une grosse influence Steampunk, surtout quand on se retrouve dans les usines du Maître, du Vendeur et du Marchand. En voyant qu’il y avait des baleines volantes, je n’ai pas pu m’empêcher de penser au premier tome du Guide du Voyageur Galactique de Adams Douglas, en repensant à ce cétacé qui n’a vécu que quelques secondes et dont les derniers mots ont été : « Bonjour, sol ! ». Pour sa première séance de dédicace au Dernier bar avant la fin du monde, on nous avait laissé entendre sur FB que l’auteure a écrit principalement là-bas, lieu qui se prête beaucoup à ce genre d’influence, pour y avoir été la semaine dernière, on y est vite immergé.

Concernant les personnages, j’ai beaucoup apprécié North et son Tulpa (Vendeur de nuit), ainsi que Maximilien (Marchand de sable), tous les deux très opposés, mais dont le passé m’intrigue beaucoup, comme celui de Mathias (Maître du temps), qui lui est une énigme à lui tout seul. Cependant, j’ai trouvé que le personnage de Camille n’était pas assez approfondi. En effet, malgré sa passivité, on nous révèle quelqu’un aux humeurs changeantes – un coup courageuse, l’autre coup pleurnicheuse, l’autre coup extra-renfermée et l’autre en total confiance avec un inconnu-, si bien que je n’ai pas vraiment l’impression de la connaître. C’est le personnage que j’ai le moins réussi à cerner.

Ce premier tome m’a fait l’impression d’un énorme prologue, comme le tome un de Le feu de la Sor’cière, il ne se déroule que sur quelques jours. Mais étant donné que c’est une adaptation d’une BD et que généralement les premiers tomes des BD/mangas servent juste à poser les bases, on pardonne. Autre petit bémol, le suspens est bien au rendez-vous mais j’ai quand même deviné avant la fin une énigme qui se posait dès la rencontre de Camille et Sam, presque dans les débuts de leur rencontre, impression confirmée quand il lui donne son costume et quand au final il rentre chez lui, sans trop vouloir spoiler.

En bref, un très bon roman jeunesse qui se laisse lire même à 21 ans, un monde dont j’ai très envie de connaître la suite, des personnages énigmatiques et une très grande envie de lire les BD ! Encore une fois merci aux éditions Castelmore et à la team de Livraddict!

[Chronique] Addict – Jeanne Ryan

[Chronique] Addict – Jeanne Ryan

addict

  • Éditeur : Robert Laffont (2013)
  • Pages : 360
  • Genre : Science-Fiction
  • Prix : 16.90€
  • Acheter Addict

Un jeu sans règle ni pitié. Qu’êtes-vous prêt à perdre pour gagner ? Vee, dix-sept ans, est sous l’étroite surveillance de ses parents depuis qu’ils l’ont retrouvée quelques mois auparavant endormie au volant de la voiture familiale, dans le garage, moteur allumé. Elle a beau plaider l’accident et non la tentative de suicide, elle n’a pas le droit de sortir sauf pour jouer son rôle de maquilleuse-costumière dans la production théâtrale du lycée. Un soir, elle décide de relever l’un des défis proposés par ADDICT, jeu trash de télé réalité diffusé sur le Net qui promet des cadeaux somptueux contre des paris toujours plus pervers. Mais voilà qu’elle est sélectionnée, à sa grande surprise. Pour se sentir enfin vivante, Vee va alors accepter des défis de plus en plus malsains… Jusqu’à quelle dose d’adrénaline pourra-t-elle survivre ?

Mon avis

Ça faisait quelques temps que la collection R des éditions Robert Laffont m’intéressait et avec l’arrivée de ma liseuse c’était le parfait moment pour commencer, et avec Addict vu que la poste m’a admirablement perdu le premier tome de Kaleb (entre autre). Autant Addict est bourré de bonnes idées, autant elles ne sont pas exploitées correctement ni même à fond. Retour sur un roman qui aurait pu être un livre génial, alors qu’il se contente d’être une ode au matérialisme, la superficialité et aux clichés sur les jeux-vidéos…

Vee s’ennuie dans sa petite vie de lycéenne et vendeuse à temps partiel dans une friperie. Elle s’occupe aussi des costumes de la troupe de théâtre de son lycée, ainsi que du maquillage des acteurs. Depuis qu’elle s’est endormie au volant, moteur allumé dans son garage en écoutant de la musique, ses parents la surveille constamment et l’empêche toute sortie le soir, car ils pensent qu’elle a tout bonnement essayé de se suicider. Vee suit la web-émission de télé-réalité Addict, qui promet de somptueux cadeaux en échange de défis dégradant et humiliant à réaliser, tout en se filmant. Pour rompre la monotonie de sa vie et prouver aux autres qu’elle n’est pas la petite fille fragile qui a voulu se suicider, elle envoie sa participation, sans vraiment penser qu’elle serait sélectionnée…

Vu comme ça, le scénario nous promets de belles choses, non ? Bah moi aussi j’ai pensé à ça, puis non en faite. Vee est matérialiste à un point où ça en devient limite risible, voir même honteux pour elle. Elle a accepté de se mettre à dos sa meilleure amie, de faire le tapin, de se couvrir de honte dans un café et à une fête des amis de la chasteté pour une paire d’escarpins, un forfait téléphonique offert pendant deux ans, 3000€ à dépenser dans la boutique de fringue qu’elle aime, une coupe par le meilleur coiffeur de la ville et j’en passe. Une personne normale, dotée d’un instinct de survie ne fonce pas tête baissée sans lire ne serait-ce que les conditions générales d’utilisation présentent sur le site avant de poster la moindre petite vidéo humiliante de sois-même. On ne la poste même pas d’ailleurs. On ne fait pas ce genre de défis tout court. L’idée était pourtant très intéressante et avec un peu plus de sérieux et d’approfondissement, on aurait pu arriver très facilement à un très bon roman.

En tant que gameuse, une chose m’a hérissé le poil, mais méchamment. Samuel, un personnage secondaire qui incarne le geek qui n’arrive pas à se sociabiliser en soirée, au point que pendant que les autres s’éclatent dans leur coin, il passe son temps à jouer sur son portable. Au moment où des armes sont données aux joueurs, Samuel saisit bien son P226 (on y reviendra, sur cette arme et l’absurdité de sa présence), si bien que l’héroïne nous fait la remarque que s’il sait se servir d’une arme, c’est parce qu’il a appris à s’en servir en jouant aux jeux-vidéos. Mais bien sûr ! Et moi je joue à Skyrim, depuis je suis parano et regarde le ciel toutes les 30 secondes à la recherche d’un dragon ? Mes longues heures sur Assassin’s Creed me donnent-elles envie de me jeter du haut d’une tour pour plonger dans des tas de foins (et pétales de fleurs dans Brotherhood)? Aller, on fait une pause et on regarde la vidéo de Mathieu Sommet de la web-émission Salut Les Geeks en parler pendant 4min24 , parce que c’est un peu trop à lui et à sa vidéo que j’ai pensé à ce moment là :

Bref, vous avez compris le truc ? Bien, passons à l’ineptie de la présence d’un Sig Saueur P226 dans les mains de jeunes mineurs et civils. Le Sig Saueur P226 est juste une arme que nos chères forces de l’ordre utilisent et portent au quotidien, en gros ce n’est pas Mr tout le monde qui peut posséder cette arme. Sauf moi. Non j’rigole, j’ai juste la réplique, étant une joueuse d’airsoft. Et en plus, pour bien s’enfoncer dans le coup de « je suis une auteur qui ne se renseigne pas avant d’écrire, lol », elle fait en sorte qu’une de ces joueuses tiennent le P226 par la cross, mais aussi en mettant une main sous le canon, en faisant passer ça par Vee qui dit qu’en gros elle a raison parce que dans les films ils font comme ça. Okédakor. Faites le test. Si vous vous êtes brûlé la main en vous servant de votre P226 *rires*, c’est que vous avez compris que c’est juste impossible. Des petites choses me direz-vous, mais quand vous avez un minimum de culture sur le sujet, ça ne peu pas passer du tout.

Alors, vraiment, quoi penser de Addict ? L’idée est géniale, le roman est assez fluide et se lit rapidement, mais trop d’inepties, une idée pas poussée jusqu’au bout, aucun sujet de réflexions alors qu’il aurait été bon de parler de la grosse blague totalement débile que sont nos émissions de télé-réalité actuelles qui abrutissent plutôt qu’autre chose, bref peu de boulot d’abattu pour un roman qui aurait pu être dix fois plus intéressant.

[Chronique] La maîtresse de guerre – Gabriel Katz

[Chronique] La maîtresse de guerre – Gabriel Katz

la maitresse de guerre


Fille d’un maître d’armes, Kaelyn rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles.

Il va falloir lutter.

Alors elle s’engage dans la grande armée qui recrute des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner.

Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes…

 

Mon avis

Je tiens à remercier la team de Livraddict ainsi que les éditions Scrineo pour ce huitième partenariat, qui clos en même temps la toute première année d’existence de Once Upon a Time ! Et donc pour finir en beauté, quoi de mieux qu’une lecture géniale ? Aller, trêve de blabla, rentrons dans le sujet !

Kaelyn est fille unique. Ses parents ont tellement espéré avoir un enfant pour pouvoir perpétrer leur nom, à s’en remettre à des Dieux et dans des sacrifices pendant des années pour pouvoir l’obtenir, qu’ils n’ont pas été mécontent d’avoir une fille à la place d’un garçon. Son père lui a appris le maniement des armes, mais à sa mort, personne ne veut finir la formation de Kaelyn, parce que c’est une fille et elle doit penser à se marier, fonder une famille.

A partir de là, j’ai eu un peu peur de la suite de l’histoire. J’ai eu peur de tomber dans le machisme, les clichés et autres. J’ai croisé les doigts pour que l’histoire ne tourne pas comme ça et ce fut avec une véritable joie que j’ai lu la suite qui s’annonçait très bien, loin des idées que je me faisais.

La fille du maître d’arme finit donc par s’enrôler dans l’armée de la libération qui doit partir pour Azman, un pays de cannibales esclavagistes et polygames, dans l’espoir de finir sa formation. Mais une fois sur place, ses camarades se font tuer et elle finit entre les mains d’un maître de guerre, Hadrian, qui la prend chez lui pour en faire une esclave. Ok, là aussi j’ai eu peur de la suite, je l’avoue. Mais une fois de plus, j’ai été étonnement surprise !

Plusieurs choses sont soulevées dans ce roman, mais deux m‘ont marquée. Tout d’abord, la quête d’identité de notre héroïne. Tantôt fille du Nord, du côté des rouges, tantôt Azmanienne et de leur côté, elle est un peu comme ballottée entre ces deux pays et se cherche. Heureusement que Hadrian est là pour la guider, sinon elle serait vraiment perdue dans tout ce bazar. Ensuite, le rôle de la femme dans la société. Depuis nous avons beaucoup évolué, mais à l’époque de Kaelyn, la femme n’a pas vraiment de fonction, si ce n’est que de faire la popotte, se marier et s’occuper de ses enfants. Et pourquoi pas partager les rumeurs et autres radotages avec les copines dans les bains publics. Alors, une fille à l’armée, entourée de milliers d’hommes qui ne pensent qu’à la mettre dans leur lit parce qu’elle ne ressemble pas à une vache, c’est pas tellement la joie au camp. Ces deux sujets ont été parfaitement traités par Gabriel Katz, on a limite frôlé le coup de coeur. Je pense m’intéresser dans un futur proche à ses autres publications, c’est un auteur prometteur.

Les personnages, dans leur complexité, leurs sentiments sont extrêmement bien travaillés. De plus, l’écriture fluide de l’auteur nous transporte, ce n’est clairement pas un livre compliqué à comprendre ou à lire, pas une seule fois je me suis arrêtée pour relire une phrase, pas une seule fois j’ai buté sur un mot, rien. Un roman très visuel, on s’imagine très bien les scènes, l’action, mais aussi les différents lieux où Kaelyn se rendra.

Cette lecture a été une véritable surprise, j’ai passé un très bon moment en compagnie de nos héros et j’ai particulièrement aimé la fin. Je pense que c’est un livre que je relierais plus d’une fois !

(Et puis vous avez vu cette couverture? Elle est magnifique, mais Kaelyn n’est pas brune, mais rousse 🙄 )

[Chronique] Le choix d’aimer – Malorie Blackman

[Chronique] Le choix d’aimer – Malorie Blackman

le choix d'aimer


Imaginez un monde. Un monde où tout est noir et blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé.
Dans ce monde, une enfant métisse est pourtant née, Callie Rose. Une vie entre le blanc et le noir. Entre l’amour et la haine. Entre des adultes prisonniers de leurs propres vies, leurs propres destins. Viendra alors son tour de faire un choix. Le choix d’aimer, malgré tous, malgré tout…

Mon avis

 

-Attention, risque de spoil, ne pas lire cet avis sans avoir lu les tomes précédents-

Deux jours que j’ai fini cette lecture, et que je n’ai toujours pas tapé mon avis. A vrai dire, après la fin de cet avant dernier tome, je suis restée estomaquée et assez surprise, d’où l’attente de cet article. Mais enfin, j’ai pris mon courage à deux mains, et replongé dans l’histoire de Sephy, Callie Rose et Jude, et leurs mères respectives…

Souvenez-vous, nous laissions dans le deuxième tome Sephy, avec sa fille Callie Rose inanimée dans ses bras, et fin de l’histoire.

Nous retrouvons ici Callie, 16 ans, une jolie jeune fille assez têtue, dans une situation que l’on aurait jamais imaginé, avec Sephy, qui semble désemparée devant les choix de sa fille, au bout du rouleau. L’incompréhension règne, mais Malorie Blackman nous envoie directement au tout premier flashback, qui sera suivit de bien d’autres. L’histoire se complète et l’on comprend bien vite les choix de nos protagonistes, les mensonges, les silences, mais surtout leurs actes. C’est donc ainsi que nous remontons dans l’enfance de Callie.

Meggie vit toujours avec Sephy, mais entre les deux femmes, plus rien ne se passe comme avant. Elles ne se parlent plus que pour se lancer des reproches, Sephy reparle avec sa mère et on sent une certaine proximité dans leur relation. Rose va faire la connaissance de Tobey, son jeune voisin, un gamin qui raconte n’importe quoi, juste pour faire croire qu’il sait des choses, même si ce qu’il dit mettra Rose dans des situations inconfortables quand elle ressortira ses propos. La jeune fille cherchera à en savoir plus sur son père, et ne l’apprendra pas forcément par les bonnes personnes, ni par celles qui ont toutes les meilleures attentions du monde à son égard.
Bien entendu, nous retrouvons Jude, le bag guy de l’histoire, mais depuis que Malorie lui a donné des sentiments tel que l’amour, j’ai appris à l’apprécier et voir autre chose que le méchant qui cherche à tout prix à se venger de la mort de son frère, Callum. La relation qu’il entretient avec Callie est cruelle, il reste cependant égal à lui même et n’en reste pas moins impitoyable vis à vis de tout le monde, et ceux qui ne vont pas dans son sens.

Malorie a réussi à réunir les éléments des deux premiers tomes dans un seul, en révélant la part d’ombre qui planait, tout en restant cohérente dans son histoire, et c’est appréciable. Que dire de plus ? Il me faut la fin !

(Ah oui, aussi… Vous vous souvenez que je vous disais que les premiers tomes sont bourrés de fautes d’orthographe, de frappes, et j’en passe chez France Loisir ? Et bien dans le troisième, en dehors d’une faute de frappe, ma lecture s’est faite sans grand soucis 🙂 )

[Chronique] La quête d’Ewilan, tome 1 : D’un monde à l’autre – Pierre Bottero

[Chronique] La quête d’Ewilan, tome 1 : D’un monde à l’autre – Pierre Bottero

la quête d'ewilan 1


Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l’empêcha de fermer les yeux et elle n’eut pas le temps de crier… Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d’arbres immenses. Te voici donc, Ewilan. Nous t’avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d’achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable…

 

Mon avis

Avant ma lecture, j’ai beaucoup entendu parler du talent de Pierre Bottero, et évidemment j’en ai attendu beaucoup de cette première lecture. Et pour tout vous dire, pour le coup j’ai été satisfaite ! Résultat, j’ai ajouté la suite de la saga dans ma wishlist, saga qui est à trois tomes, et suivie de près par la trilogie Les Mondes d’Ewilan, que j’ai hâte de lire.

Pour ce premier tome, nous suivons Camille et son ami Salim, qui, une fois catapulté dans un monde parallèle sans le vouloir pour pouvoir échappé à une créature arachniforme qui a été envoyée pour tuer Camille… De là, elle va apprendre qu’elle a toujours appartenu à ce monde, et que son nom est Ewilan. De là va s’en suivre une quête pour découvrir son passé, trouver son frère, mais aussi sauver ce monde, qu’elle vient juste de retrouver !

L’histoire se déroule à la fois dans notre monde, et dans celui d’Ewilan, Gwendalavir. Les divers passages dans les deux mondes ne sont pas du tout déroutant et servent tout les deux pour la suite de  l’histoire. On regrettera cependant que le rôle de Salim soit secondaire dans ce premier tome, et que tout tourne autour de Camille. J’espère que dans les prochains tome, Salim sera un peu plus mis en avant, et que l’on sache pourquoi il est là, car on se doute bien évidemment qu’il a un rôle à jouer dans cette histoire, en dehors de suivre Camille pour ses yeux violets.

Le seul défaut de ce livre ? C’est d’être très court. Juste 281 pages, et je suis restée sur ma faim !

Petit bonus : La maison d’édition Rageot Poche à laisser entendre sur Twitter, le 14 juin, qu’une BD sur La Quête d’Ewilan allait sortir… Impatients ? Vous en pensez quoi ? Dites moi tout ! 😉

Une affaire à suivre…

[Chronique] Entre chiens et loups – Malorie Blackman

[Chronique] Entre chiens et loups – Malorie Blackman

entre chiens et loups


Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s’affrontent à coups de lois racistes et de bombes. C’est un monde où Callum et Sephy n’ont pas le droit de s’aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d’un rebelle clandestin… Et s’ils changeaient ce monde?

Mon avis

Avant de commencer mon avis, je tiens à vous préciser que j’ai lu la version  »France Loisir » de ce livre et non la version Macadam, mais je vous recommande cette dernière. En effet, l’édition FL est bourrée de fautes de frappe qui ne passent pas inaperçues et qui ont eu le mérite de me gâcher ce moment de plaisir. De la ponctuation au milieu des mots, des lettres inversées voir même remplacées par d’autres régulièrement. C’est à se demander si ce livre a bénéficié d’une relecture avant d’être amené à l’imprimeur… Heureusement que l’histoire rattrape le tout !

Donc , venons-en aux faits. Nous rejoignons Sephy et Callum, nos deux personnages principaux. De l’amitié, de l’amour, un Roméo et Juliette 2.0. Le monde entier est contre eux, car ils sont différents : Sephy est noire, c’est donc une Prima, la  »race » supérieure et Callum est blanc, ce qui fait de lui un Nihils, un Néant. Toute l’histoire tournera autour de cette ségrégation, et de leur amour impossible. Ils se connaissent depuis leur plus tendre enfance, car Meggy, la mère de Callum, travaillait en tant que femme à tout faire chez les Hadley, la famille de Sephy. Même si aujourd’hui les deux familles font tout pour ne plus avoir à s’approcher, leurs enfants ce sont promis de toujours se voir, et de faire en sorte de toujours garder leur amitié intacte, même si cela doit se faire en secret.

Par la force des choses, quatre élèves Nihils ont eu le droit de fréquenter le collège Heathcroft, normalement réservé aux Primas. Callum y est accepté, réussissant les examens haut la main grâce à Sephy, qui l’a beaucoup aidé . Pour eux deux, c’est une chance inespérée. Sephy jubile, elle aura enfin son meilleur ami dans son collège, peut-être même dans sa classe, et sûrement qu’ils auront des cours en communs, qui sais ? Et Callum, content d’être pris, redoute les évènements qui pourraient suivre. Il n’oublie pas qu’il va mettre les pieds dans une école pour Primas, et qu’il ne sera pas le bienvenu… Mais les évènements s’enchaînent, et Callum sauve sa meilleure amie d’un attentat à la bombe perpétré par la  »Milice de la Libération », entièrement dirigée par des Nihils. De là va s’ensuivre le déchirement de sa famille, car toutes les preuves convergent vers son grand frère, Jude. Callum, qui a grandi tant bien que mal avec ce système politique ségrégationniste, va perdre son innocence, et à tout ce que peut se raccrocher un adolescent…

Nos héros sont assez opposés tout de même. Callum, qui a toujours grandi dans la pauvreté, la violence et l’injustice, a acquis très vite une maturité époustouflante pour un adolescent de 16 ans. Il ne sera pas toujours en accord avec les décisions de Sephy et lui fera comprendre. Quant à elle, c’est l’archétype de la jeune fille qui a tout mais qui trouve encore le moyen de se plaindre. En comparaison à son meilleur ami, elle n’a pas du tout acquis cette maturité. Tout ce qu’elle veut, c’est choquer son entourage à propos de sa relation avec Callum, quitte à se mettre tout le monde à dos. Elle n’hésitera pas à se servir de lui pour parvenir à ses fins. Heureusement, elle n’est pas comme ça jusqu’à la fin. En effet, l’histoire se déroulant sur 4-5 ans, elle a pris le temps avec les évènements , de grandir et de prendre en maturité, ce qui rend l’histoire plus intéressante car ses actes seront beaucoup plus réfléchis qu’au début.

L’histoire est coupée en cinq parties, et est très fluide. Nous suivons la progression en changeant de point de vue assez souvent, allant de Callum à Sephy. Ce changement de point de vue assez récurent n’est en aucun cas un point négatif : il nous permet de mieux comprendre l’histoire, et de mieux saisir dans quel état d’esprit se trouvent les deux amis. Un très bon livre dont je ne me lasserais pas, j’ai qu’une envie : lire la suite !