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[Chronique] Serre-moi fort – Claire Favan

[Chronique] Serre-moi fort – Claire Favan

serre moi fort


Méfiez-vous de qui vous tend les bras…  » Serre-moi fort.  » Cela pourrait être un appel au secours désespéré. Du jeune Nick, d’abord. Marqué par la disparition inexpliquée de sa sœur, il est contraint de vivre dans un foyer brisé par l’incertitude et l’absence. Obsédés par leur quête de vérité, ses parents sont sur les traces de l’Origamiste, un tueur en série qui sévit depuis des années en toute impunité. Du lieutenant Adam Gibson, ensuite. Chargé de diriger l’enquête sur la découverte d’un effroyable charnier dans l’Alabama, il doit rendre leur identité à chacune des femmes assassinées pour espérer remonter la piste du tueur. Mais Adam prend le risque de trop, celui qui va inverser le sens de la traque. Commence alors, entre le policier et le meurtrier, un affrontement psycho logique d’une rare violence…

Merci aux éditions Robert Laffont pour cette lecture !

Mon avis

Nick a perdu sa sœur. Elle devait rejoindre leur mère dans un centre commercial pour faire du shopping,  mais elle n’y est jamais arrivée. La police enquête, piétine, et ne trouve rien tandis que d’autres jeunes filles disparaissent du jour au lendemain. Pendant des années, l’enquête reste au point mort. Des années plus tard, nous suivons Adam Gibson, qui enquête la découverte d’une grotte remplie de cadavres de jeunes femmes, sans savoir que cette enquête allait changer le cours de sa vie…

J’ai totalement adoré la première partie du roman, où l’on suit le jeune Nick qui doit composer avec la disparition de sa sœur et ses parents qui, après une longue période de dépression, sont devenus obsédés par l’enquête policière, au point de rejoindre des groupes de paroles et de monter leur propre association. Et à côté il y a le seul suspect, l’Origamiste, qui court toujours et qui pourtant est au cœur de toutes les discussions des parents de Nick. Une mère intrusive, un père qui s’efface devant la matriarche de la famille, toute la jeunesse du jeune homme se déroule dans l’ombre de sa grande sœur. C’est une première partie très prenante, très forte niveau émotions.

Mais arrivée à la partie de Adam, ça dérape totalement. Je pense que ça devient critique dès l’émeute en prison, un élément très important de l’histoire. Ce passage donne dans la violence et n’est que violence, au point que ça ne paraisse pas crédible. A partir de là, tout s’enchaine avec une telle facilité, par hasard le tueur et l’enquêteur se retrouvent dans le même hôpital, et j’ai décroché. Parce que j’ai senti que l’auteure ne savait plus trop quoi faire de sa fin, comment boucler tout ça rapidement, donnant lieu à des situations incohérentes, peu crédibles, si bien que je ne crois pas un seul instant en cette fin. Quand on recroise Nick dans cette deuxième partie, je ne le reconnais absolument pas, tant dans ses paroles que dans ses actes, tout cela sonne faux.

Concrètement, et sans vouloir spoiler, on apprend qui est le tueur à la fin de la première partie et je pense que le roman m’aurait plu jusqu’au bout si l’affrontement entre le tueur et Adam aurait été plus psychologique, plus puissant, en plaçant la révélation ultime sur l’identité du tueur à la toute fin. Ce qui donnerait une fin ouverte autant surprenante que celle présente, plus cohérente, crédible, bluffante. Mais je n’ai pas le pouvoir de réécrire les livres ! 😉

En bref, Serre-moi fort est un thriller qui démarre sur les chapeaux de roues, mais qui s’essouffle trop rapidement, perdant en cohérence et en crédibilité au fil des pages. La première partie est très bonne, bien dans le thème, mais la fin me laisse de marbre.

[Chronique] Les expats – Chris Pavone

[Chronique] Les expats – Chris Pavone

les expats

  • Éditeur : Fleuve noir (2012)
  • Pages : 491
  • Genre : Thriller
  • Prix poche : 7.90€
  • Acheter Les Expats

Connaissons-nous vraiment les personnes qui partagent notre vie ? Cette question, Kate se la pose souvent, elle qui n’a jamais révélé à son mari, Dexter, qu’elle travaillait pour la CIA. Quand celui-ci lui annonce son embauche au Luxembourg, Kate est ravie. Elle va enfin pouvoir tirer un trait sur son passé. Raccrocher son tablier d’agent, prendre un nouveau départ avec sa famille. Là-bas,

Kate n’a d’autre choix que de se réinventer, s’intégrer dans le milieu très cosmopolite des expatriés, s’occuper de la maison tandis que Dexter, de plus en plus distant, rentre extenué le soir… Paranoïa ou instinct ? Malgré son environnement paisible et quelque peu ennuyeux, se réveille chez Kate une méfiance de plus en plus vive. Pourquoi son mari refuse-t-il de lui donner le nom de son employeur ? Et qui sont réellement Julia et Bill, ce couple d’Américains qui cherchent leur amitié de façon si appuyée ? Car Kate sait bien une chose : si elle a pu garder tant de secrets si longtemps, n’importe qui peut mener une double vie…

Mon avis

Kate et Dexter sont heureux en mariage. Parents de deux garçons, ils ont tout juste de quoi vivre. Pourtant, le couple travaille : Dexter est dans la sécurité informatique et Kate est un agent de la CIA. Rien que ça. Et personne ne le sait. Alors quand son mari lui parle d’aller vivre et travailler au Luxembourg, Kate est ravie, elle va pouvoir mettre fin aux mensonges et arrêter son boulot qui ne lui plaît plus tant que ça. Mais une fois arrivée dans son nouveau pays, cette ancienne de la CIA se méfie d’un couple d’expatriés américains, Julia et Bill. Ils sont partout où ils vont, à chaque endroit, chaque lieu de vacance, tout le temps. Et son mari, Dexter, qui ne lui dit rien sur son travail et esquive le sujet… Que lui cache-t-il ? Qui sont ces expats ? Kate va mener l’enquête…

Point d’action et autre joyeusetés sanguinolentes que l’on retrouve majoritairement dans les thrillers, ici c’est plus sur l’aspect psychologique que joue Chris Pavone. Kate devient-elle paranoïaque, ou a-t-elle raison de se méfier de ses nouveaux amis et de son mari, au point de les suivre, d’entrer sur leurs lieux de travail par effraction ? Kate a bien quitté son travail, mais dur dur pour l’ancienne agente de se comporter comme toutes les mères de famille expatriées : s’occuper de sa maison, de sa famille, prendre le café avec ses ami-e-s expats, ect… Son ancien métier lui colle à la peau, et les journées sont bien longues pour une femme sans emploi.

Il comprenait. La terre avait tremblé sous leurs pieds et il était devenu impossible de savoir où Kate se trouvait au juste.

Ce qui renforce ce sentiment de paranoïa, c’est cette alternance entre le passé de Kate et le présent, qui nous amène nous aussi à nous poser des questions sur Dexter, Julia et Bill. Je reste cependant surprise concernant la fin. Par rapport à toutes les décisions et les actions de Kate, j’ai l’impression que cela ne colle pas beaucoup. Après, cette fin reste ouverte, on ne sait pas si tout est bien qui fini bien ou si au contraire l’ultime décision de Kate les plongera dans les ennuis jusqu’au cou. Mais cela reste surprenant. C’est le seul bémol à propos de Les expats, que j’ai trouvé dans l’ensemble plutôt bien amené. Une certaine tension monte pendant que l’on se met à douter devant les découvertes de Kate et les flashbacks qui interviennent régulièrement.

En bref, Les expats est un bon thriller psychologique, mais il ne faut pas s’attendre à une fin dans la lignée du reste du roman. La tension monte, est ravivée régulièrement par le comportement de nos personnages et leurs décisions, mais s’essouffle dans le dernier chapitre. C’est un roman dans lequel on voyage beaucoup en Europe, et plaira à ceux qui n’aiment pas les huis-clos. A savourer, mais avec précaution !

[Chronique] Tu tueras Le Père – Sandrone Diazeri

[Chronique] Tu tueras Le Père – Sandrone Diazeri

tu tueras le père

  • Éditeur : Robert Laffont (2015)
  • Pages : 664
  • Genre : Thriller
  • Prix : 21.50€
  • Tu tueras le Père

Le père est là, dehors, quelque part. La cage est désormais aussi vaste que le monde, mais Dante est toujours son prisonnier.
Non loin de Rome, un homme affolé tente d’arrêter les voitures. Son fils de huit ans a disparu et le corps de sa femme gît, décapité, au fond d’une clairière.
Le commissaire Colomba Caselli ne croit pas à l’hypothèse du drame familial et fait appel à un expert en disparitions de personnes : Dante Torre. Kidnappé enfant, il a grandi enfermé dans un silo à grains avant de parvenir à s’échapper. Pendant des années, son seul contact avec l’extérieur a été son mystérieux geôlier, qu’il appelle « le Père ».
Colomba va confronter Dante à son pire cauchemar : dans cette affaire, il reconnaît la signature de ce Père jamais identifié, jamais arrêté…

Merci aux éditions Robert Laffont et à Net Galley pour cette lecture !

Mon avis

La commissaire Colomba enquête sur la disparition d’un petit garçon, alors qu’elle est censée être en arrêt. Son supérieur, Rovere, l’envoie sur la piste de Dante, un homme qui a vécu 11 ans dans un silo, alors qu’il n’était qu’un enfant. Son seul contact ? L’homme qui se fait nommer Le Père. Aujourd’hui, complètement psychotique, Dante résout des affaires pour son avocat. Quand Colomba lui parle de la disparition de l’enfant, l’homme ne peut s’empêcher d’y voir un lien avec sa propre affaire. Car Le Père est toujours dehors, en liberté…

J’annonce la couleur, ce livre est un coup de cœur ! Bien que j’ai eu du mal à remettre dans ma lecture avec les attentats (il y a plusieurs passages dans le livre qui fait état d’une bombe qui explose dans un restaurant parisien, avec moult détails sordides), c’est un thriller que j’ai beaucoup aimé. En tout cas, il mérite amplement son succès !

J’ai totalement aimé le personnage de Dante. Je ne saurais expliquer clairement ce qui m’attire dans ce personnage, mais c’est LE personnage que je cherchais – sans succès, jusqu’à aujourd’hui – dans les romans que je lis. Que ce soit sa façon d’interagir avec les autres, de réfléchir, ce qu’il peut dire, son style… Tout dans Dante me plaît. J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à me dire que que j’avais terminé Tu tueras Le Père, mais il se murmure qu’une suite serait en cours d’écriture… Je croise les doigts pour que ce soit le cas !

– Mais tu n’as pas besoin de dormir ?
– Je connais un type qui ne dormait jamais, répondit Dante.
– Et comment il a fini ?
– On lui a tiré une balle dans la tête, maintenant il dort un peu trop.

Concernant l’enquête, bien qu’un moment j’ai deviné une petite partie des choses, il est impossible de deviner et de saisir l’ampleur de toute l’histoire tant que Dante n’en parle pas lui-même une fois tous les éléments réunis. L’enquête part dans tous les sens, ouvre mille et une possibilité, mais arrive au même point, tout en restant cohérent sur toute la ligne. L’auteur a su relier tout ça sans jamais se perdre, chapeau ! J’ai adoré la tournure que l’enquête a prise et la façon dont c’est lié avec notre Histoire. Connaissant déjà un peu le sujet, je n’étais pas sur un terrain inconnu. En tout cas, cette fin m’a convaincue et j’espère lire la suite l’année prochaine !

En bref, Tu tueras Le Père est un excellent Thriller pour ceux qui les aiment poussés, cohérents, et en rapport avec la réalité à nous, lecteurs. Le style de Sandrone Dazieri plaira très vite : un vocabulaire varié, des descriptions parfaites qui aident à l’immersion du lecteur, et des personnages qui ne laissent pas indifférent. En général, ce livre ne laisse pas indifférent ! A se procurer de toute urgence…

[Chronique] Adrien English, tome 1 : Ombres funestes – Josh Lanyon

[Chronique] Adrien English, tome 1 : Ombres funestes – Josh Lanyon

adrien english 1


Un beau matin, Adrien English, libraire et aspirant auteur vivant à Los Angeles, se retrouve face à un meurtre. Son ancien camarade de lycée (et employé) a été trouvé poignardé dans une ruelle après qu’il ait été vu en pleine dispute avec Adrien le soir précédent. Naturellement, les flics ont quelques questions à poser à Adrien. Ils ne sont pas vraiment impressionnés par ses réponses et, quelques heures plus tard, quand quelqu’un s’introduit dans la boutique d’Adrien et la vandalise, la police a tendance à penser qu’Adrien essaie de détourner les soupçons qui pèsent sur lui. Mais Adrien n’est pas dupe. Adrien sait qu’il est le prochain sur la liste.

Mon avis

Adrien English est libraire à Los Angeles, auteur à ses heures perdues. Sa vie est sans complications jusqu’au jour où la police lui annonce la mort de son collègue et ami, assassiné la veille. Adrien étant la dernière personne à l’avoir vu et ayant eu une dispute avec, la police pense tenir son coupable. Adrien, attristé par cette nouvelle, ferme la librairie pour le reste de la journée. Mais quand il revient, elle est dévastée. La police ne le croit pas une seule seconde, et pense que le jeune libraire tente de les envoyer sur une autre piste, mais Adrien n’est pas idiot, ni un menteur : il sait qu’il y a quelqu’un qui en a après lui, et il est bien décidé à savoir qui. Il va donc mener son enquête de son côté, seul contre ces policiers qui ne veulent pas voir plus loin…

C’est la première fois que je lis autre chose que les livres de Rohan Lockhart chez cet éditeur, il était temps pour moi de voir ce qui se fait d’autre en romans M/M, et ayant envie de lire un thriller, ce premier tome de Adrien English est très bien tombé, et a fini rapidement dans ma liseuse !

L’histoire est racontée du point de vue d’Adrien, notre jeune libraire célibataire. On va vivre avec lui ses doutes, ses angoisses, mais aussi sa quête de la vérité au milieu de tout ce bazar. Parce que l’auteur nous présente pas moins de cinq coupables potentiels, mais personnellement j’ai vite réduit la liste à seulement deux personnes. Suite à ça, j’ai très vite deviné qui était le coupable. Mais c’était tout de même intéressant de le découvrir si tôt, puisque j’ai pu voir tout ce qu’il faisait pour atteindre sa victime (et ça fait froid dans le dos rien que dit repenser).

 – Les gens changent, non ? C’est le concept de la prison.
– Pas toujours. C’est le concept de la peine de mort.
Adrien à Riordan.

La construction du récit et de l’enquête est cohérente, je ne me suis pas perdue une seule fois dans ce récit. La plume de Josh Lanyon est fluide, et il a du vocabulaire. On ne tourne pas en rond, et on va droit au but, ce qui est agréable. Cependant, j’ai trouvé quelques descriptions un peu longues qui cassent le rythme du récit.
A la traduction, on retrouve Marc G., l’auteur de The Gardener, qui traduit lui-même son webcomic, c’est donc un travail de qualité que j’attendais de ce côté-là, et je n’ai pas été déçue !

Ce premier tome pose les bases de la saga, qui a un sacré potentiel. Quand la suite sera traduite, je la lirais à coup sûr !

[Chronique] Vengeance d’outre-tombe – Florence Fréguin-Schneider

[Chronique] Vengeance d’outre-tombe – Florence Fréguin-Schneider

vengeance d'outre tombe


Franck Amelin, commandant d’un groupe d’enquête à la section criminelle du SRPJ de Lyon n’est pas ravi lorsqu’il doit annoncer à son équipe qu’Alexandra Serrano, un jeune officier de police judiciaire, psychologue de surcroît, débarque de Paris pour travailler avec eux en tant que « profileuse ». Mais la série de meurtres qui s’amorce dans la capitale rhodanienne en ce milieu de printemps, ne leur laisse pas le loisir de s’appesantir sur leurs relations orageuses. Quel est donc le lien entre tous ces meurtres sanglants et le corps de la jeune femme retrouvé quelques mois auparavant sur les bords du Rhône ? La traque commence et le capitaine Serrano n’est pas de trop pour aider les enquêteurs à résoudre cette sombre affaire.

Merci à les éditions Chemin-Vert, pour cette lecture !

Mon avis

Franck, commandant à la SRPJ de Lyon est chargé avec sa nouvelle collègue Alexandra, une profileuse de Paris, de boucler une enquête qui ne s’annonce pas si simple que ça. Les meurtres s’enchaînent sans que le moindre indice tangible ne se profile à l’horizon, et les victimes qui se ressemblent physiquement s’accumulent… On ouvre ce roman sur les premiers meurtres et l’arrivée dans l’équipe d’Alexandra. On suit aussi une famille qui a failli perdre un petit garçon, sans trop que l’on sache quel est le lien entre ces deux intrigues. Mais plus on avance, plus on devine le lien avec l’intrigue de base.

Cependant, je regrette que l’on soit resté en surface, sans trop creuser d’avantage, que ce soit au niveau de l’enquête ou même des personnages. Je ne me suis pas sentie proche de l’un d’eux car au final, on ne connait pas ces personnages, on en sait trop peu. L’écriture est tantôt fluide, tantôt saccadée, donnant un sentiment d’urgence au texte quand les situations l’exigent. Le tout se lit très vite et très facilement (seulement deux petites journées pour ma part).

Par contre, concernant l’identité du coupable, j’ai deviné bien trop vite qui cela pouvait être et très facilement. Il m’a fallu d’une seule phrase dite par un personnage, d’une manière trop exacerbée et peu naturelle pour me dire « c’est toi ». Et ensuite, à chaque indices que trouvaient Franck et Alexandra, je devinais ce qu’il en était des motivations du coupable, ce qu’il en était de son passé. C’était trop simple.

Mais malgré ça, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture. Contrairement à d’habitude, deviner les éléments à l’avance ne m’a pas plus dérangé que ça et j’ai adoré voir que ma théorie se confirmait au fil des pages. Florence Fréguin-Schneider est actuellement sur une suite pour Franck et Alexandra, et je me laisserais bien tenter si celle-ci voit le jour…

[Chronique] Mère parfaite – Casey B. Dolan

[Chronique] Mère parfaite – Casey B. Dolan

mère parfaite


Après une jeunesse malheureuse, Amber commence des études à l’université. Elle rencontre Wade, qui tombe fou amoureux d’elle et l’épouse. Très vite, Amber se retrouve enceinte et accouche de Tyler. Elle joue les femmes dévouées et les mères comblées. Mais ce n’est qu’une façade, elle n’aime plus son mari et se révèle incapable de nouer une relation avec son fils, dont elle a du mal à accepter l’hostilité sourde. Le climat familial est de plus en plus pénible, et seule la présence de Joshua, le meilleur ami de Tyler, détend un peu l’atmosphère : adolescent rejeté par sa famille, il finit par s’installer avec eux… Quelques années plus tard, Amber est retrouvée morte, «euthanasiée» à l’hôpital où elle était soignée pour un cancer très agressif. Seuls trois hommes ont vu Amber la nuit de son décès : Wade, le mari délaissé, Tyler, le fils hostile, et Joshua, qui s’était considérablement rapproché d’Amber les derniers mois. Chacun avait des raisons de la tuer, que ce soit par amour ou par haine. Quand la vérité finit par éclater, c’est un véritable coup de tonnerre… 

Mon avis

Amber est une femme qui s’est toujours donnée entièrement pour sa famille, jusqu’au bout de sa vie. Mais voilà, sa mort ne paraît pas naturelle. Pire, elle a été provoquée. Qui de Wade, le mari cocu, Tyler, le fils constamment en colère contre sa mère ou son meilleur ami Tyler, devenu l’amant de Ambre, est le coupable ? Ils ont tous une raison d’être passé à l’acteMère parfaite est un livre beau et triste à la fois, qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Le découpage fait son petit effet, alternant les différents points de vue. Un chapitre commence toujours par la version d’Amber, puis d’une des trois hommes, mais différemment. Pour eux, c’est à travers un interrogatoire, mené par une psychologue affectée à cette affaire. D’abord avec réticence, ils vont tour à tour remonter la petite vie de chacun. Cependant, impossible de deviner avant la fin qui est le coupable, tant l’auteure nous offre un panel de raisons et d’alibis avec ces trois-là.

D’ailleurs, venons-en à eux. Casey B. Dolan a très bien travaillé chacun d’eux, si bien que l’on sent très vite où l’auteure veut en venir. Elle ne fait pas que présenter leurs défauts et leurs raisons, mais aussi toutes les facettes de leur personnalité. On est pris au final dans le même questionnement de la psy, qui est aussi dépassée que nous.

Il m’a fallu que deux jours pour en venir à bout, je dois dire que j’étais pressée de connaître l’identité du coupable et ce qu’il en était du reste, sans vouloir spoiler. L’écriture fluide et les descriptions immersives m’ont beaucoup aidée à lire très rapidement ce petit bijou (ça et 4h30 de train, ça aide !).

Évidemment, je ne peux que recommander ce livre ! Et je vais de ce pas regarder les autres titres de l’auteure…

[Chronique] Dérapages – Danielle Thiéry

[Chronique] Dérapages – Danielle Thiéry

dérapages


Un corps d’enfant, très déconcertant, est découvert sur une plage du Nord de la France. Un cas troublant, qui laisse totalement perplexes les médecins légistes. Même le commissaire Edwige Marion, qui dirige un important service de la PJ parisienne, n’a jamais rien vu de tel. Au même moment, Edwige Marion, récupère sa fille Nina, choquée et couverte de sang. Elle a fui Londres et sa soeur Angèle. Nina est mutique. Angèle et son mari, un scientifique renommé, ont disparu. Quels peuvent être les liens entre cet enfant mort noyé, une adolescente, et un scientifique spécialiste du génome humain… Commence pour la commissaire Marion une enquête complexe, aux ramifications internationales, et qui va vite sombrer dans l’horreur. 

Merci aux éditions Versilio et à Babelio pour cette lecture !

Mon avis

Quels peuvent être les liens entre cet enfant mort noyé, une adolescente, et un scientifique spécialiste du génome humain…

Vingtième roman de Danielle Thiéry, et exactement le onzième où elle met en scène le personnage de Edwige Marion, Dérapages est un thriller qui m’a tenue en haleine du début à la fin. Quand je ne pouvais pas lire, je n’arrêtais pas d’y penser, échafauder des théories (et à part un petit bout d’une, aucune n’a tenu la route !).

On suit l’enquête du commissaire Marion, qui se retrouve avec un mystère qui la dépasse : une créature retrouvée morte sur la plage qui ressemble à une jeune enfant, sa fille qui débarque de Londres couverte de sang et la sœur de sa fille, disparue avec son mari, un éminent scientifique… Et pas l’ombre d’un indice, d’une réponse, rien. Pas même pour le lecteur, qui découvre chaque élément avec Edwige Marion. L’auteure nous mène en bateau jusqu’au bout !

Comme je le disais plus haut, ce n’est pas la première fois que Danielle utilise le personnage de Marion dans ses romans, mais on est pas perdus pour autant, son passé nous est expliqué quand il le faut. Ainsi, même pour moi qui n’ai pas lu ses romans, je n’ai pas eu de problème pendant ma lecture, c’est un très bon point.

L’écriture est saccadée, on se sent dans l’urgence de la situation, de l’enquête qui piétine, l’agacement et la baisse de moral des différentes personnes qui enquêtent sur ces affaires. Histoire racontée du point de vue de l’auteure, on a accès à un large panel de personnages hauts en couleurs. Danielle a été la première femme commissaire divisionnaire, et ça se ressent dans toute la lecture : on sent qu’elle sait de quoi elle parle et ça donne un côté très réaliste à l’histoire, un réalisme qui manque cruellement à nos chères séries américaines.

J’ai passé un très bon moment avec ce roman qui m’a faite frémir, une lecture le soir dans une maison à colombage normande, perdue dans la campagne m’a bien mise dans l’ambiance !

[Chronique] Une enquête signée Betty – Alain Korkos

[Chronique] Une enquête signée Betty – Alain Korkos

une enquête signée betty


Moi, Betty, enquêtrice par hasard et experte en tissus africains.

La vie peut parfois basculer à cause d’une rencontre au coin d’une rue, un ticket de métro, une chanson entendue à la radio… Pour moi, tout a commencé alors que je descendais la rue Custine, vers le métro Château-Rouge, en pensant au très beau et très sublime Lucas Ikomé, le plus merveilleux garçon du collège. A ce moment, j’ai vu un kidnapping en direct, comme dans les séries à la télé ! Et la femme enlevée a laissé un indice derrière elle : une statuette africaine… 

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

 

Mon avis

Une enquête signée Betty est un court roman poche d’une centaine de pages, s’adressant à un public jeune (10 ans). Ici, Betty enquête sur la disparition d’une femme qui a abandonné derrière elle une statuette africaine. Armée de son calepin et accompagnée de son ami Lucas, la jeune fille va remonter la piste de cette femme, de cette statuette, mais aussi remonter sur les traces de son père qui est mort il y a de cela bien des années.

Cette histoire est vraiment aboutie : on a les tenants, les aboutissants, mais surtout une véritable enquête qui tient la route grâce au travail de l’auteur sur l’Afrique : ses coutumes, ses statuettes, ses régions, ses tissus… Bref, rien n’est laissé au hasard et ça fait plaisir !

Côté écriture, ça se laisse lire très facilement, le vocabulaire est vraiment simple à comprendre. Jeunes comme parents seront très vite transportés dans cette enquête particulière d’une jeune fille qui ne sais pas lâcher le morceau. Pour ma part, elle m’a beaucoup plu et je suis ravie d’avoir pu découvrir cette histoire.

En somme, un bon petit livre jeunesse vraiment bien mené et qui pourrait donner envie de lire à un jeune qui n’en a pas l’habitude !

[Chronique] L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé – Hubert Ben Kemoun

[Chronique] L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé – Hubert Ben Kemoun

l'interrogatoire


La vérité sur l’affaire Teddy Lassalle.

Comment Teddy, un garçon sans histoire, a-t-il pu se retrouver mêlé à une affaire de vol? L’inspecteur de police chargé de l’enquête interroge six témoins pour reconstituer ce qui s’est passé au cours de cette incroyable soirée. Mais pas facile de découvrir la vérité avec des témoins pareils !

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Teddy, un élève de CM2, est accusé d’avoir volé un lingot d’or suite à une escapade nocturne. Un enquêteur est donc chargé de l’enquête pour retrouver ce lingot et avoir le dernier mot sur cette affaire qui part dans tous les sens. Il va donc interroger son entourage et va commencer ici une histoire rocambolesque.

Jeux de mots, calembours, traits de personnages exacerbés, rien n’est fait dans la demi-mesure avec ces personnages haut en couleur imaginés par Hubert Ben Kemoun. Il y a de quoi faire ! Mais malheureusement, ça ne va pas très loin. On s’adresse clairement à un public jeune, donc on ne creuse pas d’avantage que ça, et c’est bien dommage.

L’histoire est sous forme de dialogues où l’on ne voit pas les répliques de l’enquêteur : c’est au lecteur de faire marcher son imagination pour avoir les questions. Ça laisse un sentiment d’inabouti, surtout quand on voit que la conclusion finale… N’existe pas ! Et pourtant c’est un one-shot, mais vous ne saurez pas qui a volé le lingot manquant…

C’est un livre tout de même pour les enfants de 9 ans, je ne comprends pas que ce soit plus abouti que ça, plus recherché. Je ne demande pas 100 pages de plus, mais quelques-unes, avec une histoire un peu plus proche de la réalité que ça. A 9 ans, mon frère lisait le premier tome de Harry Potter qu’il avait sournoisement (et absolument pas subtilement) piqué dans ma bibliothèque. A côté, L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé passe pour un livre pour les 5-6 ans.

A faire lire aux plus jeunes et à ceux qui ne sont pas familiers avec la lecture, donc !

[Chronique] Les aventures de Judith Lee – Richard Marsh

[Chronique] Les aventures de Judith Lee – Richard Marsh

les aventures de judith lee


Revoici Judith Lee, professeur pour sourds-muets, que son talent pour lire sur les lèvres plonge parfois dans des situations délicates, voire explosives.

Mais cette détective malgré elle commence à être bien connue des malfrats en tout genre, qui n’hésitent pas à recourir aux grands moyens pour tenter de l’éliminer.

Saura-t-elle déjouer leurs tentatives et continuer de traquer assassins, voleurs de bijoux, espions et autres criminels ?

Merci au forum Au cœur de l’imaginarium et aux éditions Rivière Blanche pour cette lecture !

Mon avis

Les aventures de Judith Lee est un recueil de nouvelles, qui elles sont parue initialement en 1916 dans le journal The Stand Magazine. Ces histoires mettent en scène Judith Lee, professeur pour sourds-muets et espionne à ses heures perdues, grâce à son talent qui est celui de lire sur les lèvres. Bien que ce talent peut se révéler pratique, il peut très vite devenir une gêne quand on essaye de vous tuer à cause de celui-ci…

Au nombre de dix, chacune de ces nouvelles présente une histoire bien à part qui peuvent se lire indépendamment les unes des autres sans aucun problème de compréhension. Toutes d’environ une trentaine de page chacune, on est très vite immergés au cœur des enquêtes de Judith sans prendre de pincettes.

Cependant, ces textes deviennent très vite redondant si on essaye de tous les lire à la suite, car ils se présentent de la même manière : présentation du lieu où est Judith, quelques lignes sur son don, lecture « fortuite » sur les lèvres d’un inconnu qui se révèle être au choix un meurtre, un vol ou une disparition, puis Judith se retrouve d’une manière ou d’une autre mêlée à l’enquête, elle trouve des éléments, boucle son enquête, conclusion et clap de fin.

Côté écriture, l’auteur a surtout misé sur la description des lieux et des scènes que le comportement et la psychologie des personnages, au détriment même du personnage principal qui n’est absolument pas approfondi. Avec un langage soutenu, Les aventures de Judith Lee donnent l’impression de lire les confidences d’une très vieille dame qui radote un peu.

La lecture de ce recueil me laisse quelque peu indifférente malgré la richesse des récits de Mr Marsh. Une découverte sympathique, mais pas inoubliable.