Archives de
Category: Nouvelles-Essais

[Chronique] La malédiction de Chango – Christophe Semont

[Chronique] La malédiction de Chango – Christophe Semont

la malédiction de chango

  • Éditeur : House Made of Dawn (2010)
  • Pages : 108
  • Genre : Horreur
  • Plus édité

Quand Franck Carnac, un ex-militaire reconverti en tueur à gages, est envoyé à Cuba pour éliminer un français terré à Santiago De Cuba, il ne se doute pas que cette mission sera différente des autres…
Confronté aux légendes les plus anciennes de cette ile millénaire, le tueur découvrira que ses démons intérieurs ne sont rien en comparaison de ce qui se cache dans les entrailles de Cuba…

Mon avis

Une petite fille demande à sa grand-mère de lui raconter l’histoire de Chango et de sa femme, sa malédiction. Malgré l’interdiction de la mère de la petite fille, la grand-mère lui conte alors la malédiction de Chango, le Dieu de la guerre et des tambours, en guise de prologue.

Franck est un ancien militaire, célibataire depuis que sa femme est partie avec son fils. Depuis qu’il a quitté l’armée, il a de sérieux problèmes d’alcoolisme et enchaîne les petits boulots de mercenaire pour subvenir à ses moyens. Pour cette affaire il a été contacté pour tuer Pierre Guillemot, un vieil homme qui vit à Cuba. Une fois sur place, il se retrouve être la cible d’une jeune femme aux tatouages mystiques, puis plus tard par des créatures monstrueuses qui ressemblent à des enfants qui semblent sortir tout droit de la légende de la malédiction de Chango…

On ne devine pas le lien entre la malédiction de Chango et Franck avant la fin de sa mission, ni même la conclusion finale de l’histoire, étant donné que l’auteur a su nous révéler aux bons moments les éléments les plus importants. La partie mythologie, qui renferme toute l’histoire autour des Dieux de la Santeria, religion originaire des Caraïbes. Bien que Chango existe dans la Santeria, je n’ai trouvé aucune trace de sa légende – et donc de sa malédiction -, ce qui me porte à croire que l’auteur a inventé cette partie-là.

-Toute légende comporte une part de réalité. C’est pourquoi elles se perpétuent ainsi à travers le temps, comme un avertissement. Afin de nous préparer pour le jour où elles deviennent vraies.

La rencontre avec les enfants est particulièrement glauque et sanglante, sans pour autant me terrifier. Ce sont des créatures aux yeux noirs, les dents noires et qui ont des griffes à la place des ongles, qui ne s’arrêtent pas tant qu’ils ne meurent pas, ils n’ont rien à perdre et on les sent dirigés par quelque chose qui est au dessus d’eux. Leur arrivée est synonyme de mort et on ne peut imaginer que Franck puisse s’en sortir un seul moment avec ces enfants sur son dos…

La fin nous laisses imaginer plusieurs scénarios possibles pour notre mercenaire, nous ne savons pas vraiment ce qu’il advient de lui à la fin de cette nouvelle. Personnellement, cette fin me plaît, car je ne pense pas que j’aurais apprécié cette lecture si une fin bien définitive qui ne laisse aucune place à l’imagination aurait été écrite.

En bref, j’ai passé un bon moment tout au long de cette courte lecture que je ne peux que conseillé aux adeptes des textes mythologiques!

[Chronique] Deux tas de sable au bord d’un lit – Éric Lysøe

[Chronique] Deux tas de sable au bord d’un lit – Éric Lysøe

deux tas de sable au bord d'un lit

  • Éditeur : House Made of Dawn (2014)
  • Pages : 58
  • Genre : Fantastique
  • Plus édité

Un matin, Tristan Farrel se réveille et trouve deux petits tas de sable fin au pied de son lit. L’étonnement passé, un lointain souvenir refait alors lentement surface : un voyage en Algérie, en terre Tassili. Un voyage onirique, poétique et mystérieux en plein cœur du désert. Tandis qu’il s’enfonce dans ses souvenirs, la signification de ces deux tas de sable se révélera peu à peu à lui.

Mon avis

Tristan se lève péniblement, quittant son lit douillet et plonge les pieds dans du sable. Ni une, ni deux, il enlève ses pieds et regarde: deux tas de sable en forme de pyramide sont aux pieds de son lit. Mais pourquoi? Et surtout comment? Il était persuadé qu’hier, il n’y en avait pas ! Tout doucement, les souvenirs d’un voyage en Algérie lui revient, et particulièrement une nuit où il a vu une femme faire plusieurs fois ces pyramides. Pour en avoir le cœur net, il demande à son ami Germain d’examiner le sable pour lui, et il se révèle qu’il avait vu juste, c’est bien du sable qui vient d’Algérie. Sentant que ses réponses se trouvent là-bas, il y retourne dans un ultime pèlerinage…

On remonte le fil des souvenirs de Tristan avec lui, découvrant un homme un peu froid et distant. Le mystère qui entoure la découverte de ces tas de sable est prenant, le suspens est à son comble et pas un seul moment je n’aurais imaginé la fin prévue par l’auteur. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que cette nouvelle sois truffée de scènes de sexes. Elles ne m’ont pas dérangées, au contraire, mais j’ai été surprise d’en découvrir autant dans un aussi court texte. Ces moments sont remplis d’une douce sensualité et qui amplifient un peu plus sur le mystère qui entoure les petits tas de sable. J’ai bien aimé remonter le fil de ses souvenirs, découvrir petit à petit ce qui se cache derrière les deux pyramides de sable, ainsi que tout ce qui s’est déroulé entre ces deux voyages, depuis la première fois où il a vu ces tas de sable.

Tristan est quelqu’un que l’on devine seul, qui aime voyager en solitaire, s’en est presque étonnant d’apprendre que son premier voyage en Algérie s’est déroulé avec un groupe de touristes. Comme je le disais plus haut, je l’ai trouvé un peu froid et distant envers son entourage, on ne le voit pas vraiment partager des moments d’intimité ou parler avec les personnes qui l’entoure, en dehors des scènes de sexe.

La conclusion finale ainsi que le secret autour des tas de sable m’ont particulièrement émue. Comme je le disais, je ne m’attendais vraiment pas à cette fin, ni même à ces révélations. Même si Tristan m’a paru froid et distant, je n’ai pas pu m’empêcher de verser une petite larme pour lui à la fin de ma lecture.

En bref, un court texte très sympathique et qui fait voyager ainsi qu’un suspens et un mystère bien menés et une fin particulièrement émouvante, j’ai apprécié la plume de l’auteur et je remercie le forum Have a Break, Have a Book ainsi que les éditions House Made Of Dawn pour cette belle découverte.

[Chronique] Et si on se prostituait ? – Eva Giraud

[Chronique] Et si on se prostituait ? – Eva Giraud

et si on se prostituait


« J’ai cherché du boulot pendant quatre ans. Avec acharnement. Deux heures par jour, cinq jours par semaine. Je n’ai pas eu un seul entretien. J’ai postulé, cent fois, deux-cents fois, postulé encore. Et puis j’ai arrêté de compter.
J’ai 25 ans, je suis au chômage mais ne touche pas le chômage. Que faire quand on ne rentre pas dans les cases ? Eh bien, on fait comme moi, et comme des milliers d’autres : on cherche, on s’occupe, on travaille pour la gloire, et on prend ça avec humour. Et surtout, parfois, on a envie d’étrangler les gens qui nous disent que « quand on veut on peut ». »
Elle s’appelle Eva, elle cherche du travail depuis… toujours ? Oui c’est plus ou moins ça. Vous connaissez tous une « Eva », nous sommes tous concernés de près ou de loin par sa situation. Heureusement, Jean-Claude est là pour la soutenir. Et c’est avec humour, bien qu’avec réalisme également, qu’elle nous présente son aventure, pour ne pas dire son parcours du combattant.

« Et si on se prostituait » est un témoignage qui n’emploie pas la langue de bois et qui dénonce une réalité qui ne fait pas toujours plaisir… Mais Eva a le mérite de s’exprimer sur le sujet dans cette nouvelle dont le ton léger permet de ne pas dramatiser le sujet abordé. Car même si la situation est effectivement dramatique pour nombre de jeunes comme Eva, elle a su présenter son expérience avec du recul et un cynisme qui lui va tellement bien…

Mon avis

Eva est au chômage depuis quatre ans. Pourtant, elle a travaillé dur pour obtenir son BTS édition, elle a tout donné pour le décrocher. Et pour quels résultats? Essuyer des refus – quand un employeur veut bien se donner la peine de lui répondre – , travailler pour la gloire en se disant que ça fera bien sur le CV, un peu d’expérience… Eva nous délivre un témoignage poignant, qui reflète bien la difficulté de trouver un emploi. « Nous connaissons tous une Eva« . Je suis une Eva, ça va faire trois ans que j’essaye avec difficulté de trouver aussi un emploi, alors quand je vois qu’elle parle de ce « service civique », ou des formations inutiles que nous colle pôle emploi, je me suis très vite reconnue.

Nous suivons mois après mois Eva, face à ses efforts, ses désillusions, les employeurs peu scrupuleux qui n’hésitent pas à lui demander si elle vient de la part de quelqu’un, ou qui n’hésitent pas à briser ses espoirs en lui faisant miroiter un contrat, pour plus tard lui refuser. On a envie de l’aider, de l’épauler, de lui dire qu’elle y arrivera à s’en sortir. Elle y croit aussi, mais au bout de quatre ans, qu’espérer de plus?

Cependant, point de mélo-dramatique et d’apitoiement sur sois-même, l’auteure nous délivre son récit avec une touche de cynisme et d’humour noir qui fait sourire malgré le sujet. Avec Jean-Claude, son chat et sa colocataire Léa, elle pense quand même: « et si on se prostituait? » une idée jetée qu’elle ne réalisera pas, mais ce n’est pas sans rappelé les étudiantes qui ne peuvent et payer leur scolarité et leurs frais et qui décident donc de louer leur corps pour subvenir a leurs besoins. L’écriture fluide d’Eva nous emmènes à travers cette tranche de vie qui se lit très vite, en moins d’une heure j’avais bouclé cette nouvelle de 64 pages. Il n’y a pas vraiment de fin. On s’arrête au bout de quatre années d’intenses recherches avec une petit leçon de morale à l’intention des personnes qui pensent que les jeunes ne font rien pour s’en sortir, les mettant devant le fait accomplit: si ils ne la croient pas, qu’ils viennent donc passer un mois ou deux chez elle, pour comprendre un peu mieux ce qu’elle vit.

En bref, j’ai beaucoup aimé ce témoignage que nous délivre Eva et je me suis beaucoup reconnue à travers ces lignes. Je remercie le forum Have a Break, Have a Book et les éditions Edibitch pour ce partenariat.

[Chronique] Calling Cthulhu : L’autre Dieu – Catherine Loiseau

[Chronique] Calling Cthulhu : L’autre Dieu – Catherine Loiseau

calling cthulhu l'autre dieu


Arrivée dans un nouveau monde dans une machine à voyager entre les univers, Samantha est séparée de ses compagnons et se réveille au fond d’un puits, près d’une étrange forêt. Elle doit vite retrouver les autres membres de son équipe avant qu’il ne leur arrive malheur. Mais quelles sont ces créatures qui vivent dans cet univers et guettent les humains dans l’ombre ? Quelle est donc cette ville nommée « Arkham » ? Sans parler de ce mystérieux guide, un certain monsieur Carter…
Dans cette aventure de la Ligue des Ténèbres, Catherine Loiseau nous fait participer à un voyage étonnant.

Mon avis

Samantha, Tom, Lady Astley et le Professeur Nutter voyagent entre différents univers grâce à leur machine à voyager entre les univers, jusqu’au moment où une force invisible commence à contrôler l’appareil, au grand dam des quatre voyageurs. Sous le choc de l’appareil, Sam passe par le hublot et se réveille dans un puits… Aucune trace des trois autres et de la machine, alors Samantha décide d’aller à leur recherche, menée par cette force invisible, qui lui fera visiter Arkham et lui montrera ses plus étranges habitants.

L’autre Dieu est un texte plutôt banal, qui ne m’a rien fait ressentir. Je n’ai pas eu peur, à l’instar de notre groupe qui a peur d’Arkham. Je n’ai pas non plus ressenti de joie quand il le fallait. Les sentiments que cette nouvelle est censée faire véhiculer ne sont tout simplement pas présents.

Les personnages sont tout ce qu’il y a de plus banals: Samantha, l’héroïne est le garçon manqué qui préfère troqué sa robe contre un pantalon, Tom un manipulateur, Lady Astley une voleuse, tous deux sur d’eux, et le Professeur Nutter est fou. En bref, il ne faut pas s’attendre à de l’originalité.

Je n’ai malheureusement pas trouvé le lien avec Chtulhu, n’étant pas cité une seule fois sur les 27 pages de cette nouvelle. La force invisible que l’on devine étant « L’autre Dieu », n’est représenté que par une statue d’un être humain. Aucun lien n’est fait avec le Grand Ancien, alors qu’il y aurais eu beaucoup à faire avec le temple qui est au milieu de l’océan.

En bref, j’ai trouvé cette nouvelle trop banale pour le sujet traité, je m’attendais à de l’originalité. La mention « Calling Cthulhu » n’a pas vraiment sa place ici. Une nouvelle qui se laisse lire, mais qui malheureusement ne m’a pas séduite.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions L’ivre-Book pour ce partenariat.

[Chronique] Calling Cthulhu : L’appel du Great Auld Ane – Aurélie Gisbert

[Chronique] Calling Cthulhu : L’appel du Great Auld Ane – Aurélie Gisbert

calling cthulhu l'appel du great auld ane


Cthulhu s’invite le temps d’une soirée dans la capitale des Gaules… et chamboule le programme arrosé d’un quatuor d’amis !
Entre humour et peur, suivez les péripéties de ces quatre compagnons confrontés malgré eux au Grand Ancien.

Mon avis

Quatre amis, poursuivant leur barathon dans les rues lyonnaises se retrouvent nez-à-nez avec le Grand Ancien, Cthulhu, qui arrache le pont de la Guillotière. Pensant que c’est une hallucination due à l’alcool, ils éclatent de rire et pensent à rentrer chez eux, quand l’idée monte tout doucement… Un espèce de poulpe géant est bel et bien en train de détruire Lyon! Ni une, ni deux, ils se dirigent vers le bar The Great Auld Ane et tombent ni plus ni moins sur les créatures qui ont invoqué le Grand Ancien!

 – Qu’est-ce que c’est que ça ?

– Oh, ça ? On dirait un tentacule géant qui embarque le pont de la Guillotière.

Un silence meuble nos bouches rendues grandes ouvertes par le spectacle et les vapeurs capiteuses. Des hurlements et des cris plombent méchamment l’ambiance. Puis j’articule la seule question qui me semble convenir :

– Rappelez-moi combien de pintes on a bues jusque-là ?

Je m’attendais à avoir peur en parcourant cette nouvelle, mais à la place j’ai surtout ri de la situation des quatre colocataires qui ont attendu limite la moitié de la nouvelle pour se rendre contre que tout ceci était réel. A grand renfort de flashbacks sur toute la soirée avant l’arrivée de Cthulhu dans leur ville, on remonte petit à petit le début du barathon pour comprendre comment nos amis en sont arrivés là, si bien qu’on passe plus de temps à se remémorer leur beuverie plutôt que de chercher une solution au problème, mais au moins certain points de l’histoire sont éclaircis. Sans ces flashbacks, le reste de la nouvelle aurait été incompréhensible.

Nos quatre amis sont Tom, un chômeur, Phil, qui vient de se faire quitter par sa copine, Lou, qui vient juste de perdre son travail, et la narratrice qui n’a pas de nom, qui est en vacances. J’ai eu beau chercher et relire la nouvelle, je n’ai pas trouvé son prénom, ce qui est dommage, peut-être un oubli de l’auteur, ou fait exprès? Nous n’avons pas d’autres détails sur nos personnages, si ce n’est que Lou à la fâcheuse tendance de s’emporter assez facilement. Mais comme c’est une nouvelle très courte (24 pages), on comprend très bien que la psychologie des personnages ne soit pas plus développée que ça.

Les créatures, des espèces d’hommes-poissons visqueux et pas très aimables, non contents d’invoquer Cthulhu, s’amusent aussi à transformer les êtres humains qui consomment au The Great Auld Ane en hommes-poissons version ratés, qui ne tiennent que des propos incohérents sur la venue du Grand Ancien à Lyon ainsi que son rituel, destinés à mourir…

Cette petite nouvelle se lit très vite, on ne voit pas défiler la vingtaine de pages, étant donné que nous sommes très vite transportés par le style de l’auteure. Précise dans sa narration, Aurélie Gisbert nous emmènes là où elle veut que nous soyons, gardant une parfaite cohérence du début à la fin. J’ai apprécié ce court moment, dommage que ce ne soit pas plus long, ayant beaucoup ris.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions L’ivre Book pour ce partenariat.

[Chronique] Par delà le Comté d’Arkham – Julia S.

[Chronique] Par delà le Comté d’Arkham – Julia S.

par delà le comté d'arkham


Le temps est venu pour Maelys, jeune enchanteuse, de faire une démonstration de ses talents pour intégrer la Confrérie.
Elle devra pour cela voyager dans des terres inhospitalières, par delà le comté d’Arkham, où vit le terrible magicien noir.
Mais les tentations sont nombreuses pour une adolescente à la sensualité débridée, et le risque de s’égarer en chemin est grand…

Mon avis

Maelys est une jeune apprentie enchanteuse qui, pour devenir compagnon enchanteur doit réaliser une quête pour sa confrérie : au delà du Comté d’Arkham se trouve un puissant mage noir qu’elle doit à tout prix défier et détruire. Dans les faits, c’est simple, mais sur place c’est une tout autre histoire, surtout quand elle rencontrera ce jeune mage…

Quête initiatique pour intégrer une confrérie, partir botter les fesses du méchant du coin, un mix tant de fois rencontré par les amoureux de la fantasy, si ce n’est que cette fois-ci on y a ajouté une touche d’érotisme. Nous avons ici une héroïne qui part pour sa quête et qui une fois sur place enchaîne les bourdes les plus monumentales les unes que les autres : fait confiance au premier venu en lui offrant son corps en échange de quelques infos, accepter de dormir chez des êtres mi-fantômes, mi-humains qui n’ont pour la plupart pas de visage, et se débarrasse de sa seule source d’énergie pouvant canaliser ses pouvoirs avant d’entrer chez l’habitant. Et sans vouloir spoiler, mais le lecteur devine très rapidement, malheureusement, ce que l’héroïne comprend qu’à la toute fin concernant son jeune et beau mage. Je ne sais pas ce qui a décidé son maître à la confrérie (sans nom, comme pour le mage) pour la laisser faire cette quête, mais le petit vieux ne devait pas être très réveillé ce matin là

Concernant les scènes érotiques, rien de bien folichon. Je sais qu’il est catégorisé dans érotique soft, mais même les scènes de sexe des livres non-érotiques réussissent à être plus émoustillantes qu’ici. Là où justement on s’attend à des scènes détaillées, on se retrouve avec des synonymes pour désigner l’acte en lui-même ou les différentes parties du corps de l’enchanteuse, et sans trop comprendre comment ils en sont arrivés là, Maelys atteint l’orgasme, seul moment où l’auteur ne s’embarrasse plus de synonymes. Je sais que c’est soft, mais là non, non. Justement c’est trop soft, et ce n’est pas vraiment de ça qu’on attend d’un livre qui se revendique érotique, même soft.

Et pourtant, sous la plume de Julia S., nous nous retrouvons vite transportés au début, sous ce paysage que nous arrivons à visualiser très facilement, et la fin est magistrale, le lecteur ne s’y attend pas et tombe de haut, ce qui me laisse penser que l’auteur a négligé le reste du texte au détriment du début et de la fin, ce qui est dommage. En bref, un bon début, une bonne fin, mais un contenu qui sonne creux et une étiquette « érotique » qui n’est pas vraiment à sa place.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions Lune Ecarlate pour ce partenariat.

[Chronique] A la rencontre des gothiques – Chris Vilhelm & Guillaume Hantz

[Chronique] A la rencontre des gothiques – Chris Vilhelm & Guillaume Hantz

A la rencontre des gothiques


Beaucoup de choses se disent sur les gothiques. Dans l’imaginaire populaire, le gothique est un être ténébreux, habité par la noirceur et adepte de musiques violentes, trop brutales pour le commun des mortels… Son univers mal compris fascine autant qu’il effraie. En quelques pages, ce livre propose une descente dans l’underground. Sur les pas de Chris Vilhelm et Guillaume Hantz, les idées reçues sont soulevées et démythifiées. Oubliés les adolescents en crise, les messes noires et le métal hurlant, A la rencontre des gothiques revient sur l’histoire musicale, les origines punk, les influences littéraires ou cinématographiques, les thèmes d’un mouvement qui reste, à bien des égards, très marginal. Pourquoi la Mort ? D’où vient cette manie de s’habiller en noir ? Existe-t-il une proximité avec le satanisme ? Les questions que tout le monde se posent auront enfin leur réponse.
Une culture de l’ombre : à la rencontre des gothiques est un petit livre clé pour qui veut se familiariser avec ce monde étrange, souvent décrié, mais plus attachant qu’on ne le pense. Grâce au dessinateur Tim les figures les plus marquantes de la scène (Robert Smith, Marylin Manson, Boyd Rice, …) apparaissent sous un trait décomplexé, sympathique et poétique.
Avis aux amoureux des goths, et des curieux qui pourraient se laisser tenter par un voyage souterrain des plus étonnants.

Mon avis

Quand j’ai vu que A la rencontre des gothiques était proposé en partenariat sur Livraddict, j’ai immédiatement sauté dessus. D’une part, une grande curiosité et d’une autre une certaine nostalgie de cette époque qui me paraît bien loin (presque quatre ans déjà). Dénouer le sac de nœuds qu’est la culture gothique pour essayer de l’expliquer aux néophytes, c’était un pari risqué, remporté haut la main. Des différents styles de musiques aux films en passant par les styles littéraires, la question de la mort, du satanisme, l’art, les sciences occultes et la sorcellerie, mais également le regard de la société, rien n’est épargné.

Les gothiques, souvent fuis à cause de leur style et du fait qu’on leur colle l’étiquette de sataniste en puissance, restent incompris aux yeux du grand public. Pire, on les rabaisse dans les émissions télé que l’on essaye de faire passer pour des super-enquêtes-de-la-mort-qui-tue-pas-on-dit-vrai-on-est-la-télé. Oui bah non. Les gothiques ne vivent pas dans une cave à faire des rituels sataniques pour faire appel à un démon quelconque. Je vous rassure, à Caen ils s’exposent au soleil sur les pelouses du château, petite communauté très sympathique qui ne dit jamais non à un nouveau venu. Je le sais bien, car un jour j’ai fais partie des nouveaux venus, jusqu’à ce que j’abandonne petit à petit ce mouvement, d’abord les vêtements pour avoir la chance d’avoir un boulot (je garde ce genre de tenues pour les concerts, les festivals et les soirées), une bonne partie de la musique… Il me reste plus que la filmographie, les livres, la culture et ce non-conformisme qui caractérise bien les gothiques (et une tignasse de cheveux rouge sombre).

Grâce aux parties sur la musique, les films et les livres, j’ai découvert et redécouvert plusieurs artistes qui caractérisent bien le mouvement, que ce soit des plus célèbres comme Manson, à ceux moins connu par chez nous comme Das Ich. Cependant, j’ai trouvé dommage que la partie sur le style vestimentaire ne soit pas plus étayé que ça, on ne s’arrête ici qu’à un passage dans une boutique et un témoignage, mais rien de plus. Toutes les questions que « les autres » se posent sur les gothiques comme le rapport à la mort, le satanisme, les sciences occultes et à la sorcellerie sont quant à elles bien détaillées et permet de répondre avec objectivité.

J’ai particulièrement aimé le passage sur le regard de la société, qui me rappelle que la France est un sacré pays d’intolérant, notamment lors du témoignage d’une vendeuse allemande, qui expliquait que dans son pays natal, son style ne posait aucun soucis, mais depuis qu’elle est arrivée en France elle avait dû le quitter et porter un style plus banal, même dans sa boutique gothique. Pour avoir fait l’expérience deux fois en Allemagne, j’approuve ses dires. Pas un regard de travers, pas d’insultes, ni quoi que ce soit par rapport à mon style, mais en France, c’est tout le contraire. « Ah, mais tu as une tête de mort sur ta mitaine, tu es gothique ! » (en plein cours de français au lycée, époque où je ne portais que du noir et des mitaines trouées) ou « attachez-le, le clebs! » (Paris, gare Saint-Lazare, sortie de Japan Expo, le collier clouté à apparemment fait sensation, l’année dernière) ou « Hé, v’là le corbac » (soirée anniversaire d’un ami dans une salle privée) ou cette fille qui me dévisageait à une crémaillère, en restant bloquée sur la croix que je portait au cou… (je ne vais pas te manger, pro-mis).

En bref, un bon petit livre qui mettra tout le monde d’accord sur ce mouvement, que ce soit les parents qui veulent comprendre leurs enfants et se rassurer, la communauté gothique et ceux qui voudraient les rejoindre, ou juste par curiosité!


A l’écoute des gothiques est la toute première publication des éditions luciférines que je remercie pour ce partenariat. Leur seconde publication sera un recueil de nouvelles, Nouvelles Peaux, où dix auteurs revisite à leur façon les nouvelles d’Edgar Allan Poe. Et rien que pour Morgane Caussarieu qui y participe, il vous le faut abso-lu-ment. Donc du coup, il file dans ma wishlist en attendant que je puisse me le prendre !

[Chronique] Invitation au manoir – Chloé Saffy et Emma Cavalier

[Chronique] Invitation au manoir – Chloé Saffy et Emma Cavalier

invitation au manoir


Lorsque Pauline et Julien (personnages du Manoir d’Emma Cavalier) reçoivent, en compagnie de Pierre, le mentor de Julien, les personnages d’Adore (roman de Chloé Saffy) Anabel et Verlaine, ce sont deux univers romanesques qui se côtoient. Les personnages se jaugent, s’apprécient, se jalousent… Invitation au Manoir peut figurer comme un chapitre inédit des deux romans précités et les lecteurs de l’un ou l’autre titre, et a fortiori des deux, retrouveront avec plaisir personnages et lieu, ainsi que l’érotisme des scènes de domination, servi par l’écriture riche et séduisante de ces deux auteures. Les lecteurs qui ne connaissent pas encore Le Manoir et Adore trouveront quant à eux l’occasion d’une découverte…

Mon avis

La nouvelle Invitation au manoir est un cross-over des deux romans Adore de Chloé Saffy et Manoir de Emma Cavalier. Ayant lu la première le mois dernier, Adore, j’étais plutôt contente de retrouver Verlaine et Anabel, même si la fin d’Adore m’avait quelque peu déçue.

Verlaine et Julien se sont rencontrés à un vernissage. Ce dernier a invité Anabel et Verlaine pour une séance sadomaso chez lui dans son manoir, avec sa femme et soumise Pauline, ainsi que son mentor, Pierre. Nous suivrons ce groupe pendant une de leurs séances très émoustillante, qui ne laisse vraiment pas de marbre.

Connaissant déjà Anabel et Verlaine, je me suis surtout intéressée au trio Julien/Pierre/Pauline qui est très intéressant et j’ai très envie de découvrir leur histoire également, comment en sont-ils arrivés là tous les trois et quel liens les unis tous. Concernant la scène de sexe, Fifty Shades of Grey peut aller se rhabiller avec ses sois-disant scènes SM, Invitation au manoir est trois fois plus réaliste, excitant et bon Dieu, du SM, du vrai !

J’avais un peu peur que l’écriture à quatre mains de cette nouvelle soit fouillis et que l’écriture de ces deux auteures ne s’accorde pas, même si l’idée de faire rencontrer ces cinq-là est plutôt bonne. Le résultat est plutôt parfait, on ne voit pas de différence de changement de main, nous avons à peine le temps de nous plonger dans l’histoire que c’est déjà fini.

En bref, une très bonne nouvelle érotique qui a su me séduire et qui m’a donné envie de lire Manoir de Emma Cavalier pour en savoir plus sur notre trio.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et à l’éditeur pour ce partenariat.

[Chronique] Des vacances de rêve – Grand Petit Plus

[Chronique] Des vacances de rêve – Grand Petit Plus

des vacances de rêve

  • Auto-édition (2014)
  • Pages : 43
  • Genre : Fantastique, horreur
  • Plus édité

La respiration de Mélanie devint plus régulière, plus lente : elle se rendormait déjà. Compte tenu de sa fatigue, Jack aurait bien aimé suivre le même chemin : se jeter, sans frein, dans le gouffre du sommeil après avoir dévalé, tel un parapente, sa conscience en trois quatre foulées. Sauf qu’il y avait un frein. Une question. Une drôle de question qui faisait comme une rallonge à la piste d’envol. Une sacrée rallonge puisqu’il n’en voyait même pas le bout. Et qu’y avait-il à son extrémité ? Quelque chose ? Rien du tout ? Quoi d’autre ? Une main ? Tranchée net alors, et au niveau du poignet encore ? En train de faire de l’auto-stop sur le bas-côté ? Avec la ferme intention de monter en route ? Histoire d’accompagner Jack sur le long, le très long chemin qui mène au repos ? Et que poserait-elle comme question, cette main ? Une question simple : pourquoi cette angoisse Jack ? Pourquoi regardes-tu comme ça dans le rétroviseur ? Comme si j’étais là, sur la banquette arrière, en train de te parler ? Je pourrais t’agripper la nuque et te griffer avec mes ongles crochus ? Mais ce n’est pas possible Jack ! Ton esprit dérape ! Tu perds le contrôle ! Ta grosse poubelle qui te sert à penser est en train de quitter la route Jack ! Tu sais où ça conduit une direction assistée par la PEUR ?

Mon avis

Jack est en vacance à Saint-Malo avec sa femme, Mélanie. Le soir venu, Jack rejoint sa femme dans son lit, qui dort déjà. Soudain, elle s’agite, crie, se débat, hurle. Mélanie est en plein cauchemar. Une fois que Jack a réussi à la réveiller, elle lui explique ce qu’elle a vu : une main décharnée lui griffait le dos, une main de cadavre. Avant de se recoucher, Mélanie lui demande de regarder sous le lit, Jack s’exécute et croit y voir la forme d’une main. Choisissant de ne rien dire à sa femme, il se recouche. Le lendemain, au moment de lui passer de la crème solaire sur le dos, il remarque de longues griffures le long de sa colonne vertébrale… Et si ce n’était pas seulement un rêve ?

Jack voit déjà des signes avant-coureur d’un quelconque esprit qui cherche à rentrer en contact avec les êtres vivants au stade où il a réveillé Mélanie. Bon. Quand il rentre chez lui et voit une lettre de l’ancien locataire qui a vécu la même chose et qui pense comme lui, il y croit également, mais pas une seule inquiétude sur le fait qu’un homme qu‘il ne connait pas est rentré dans son appartement pour lui laisser une lettre dans laquelle il avoue avoir le double des clés. En bref, notre personnage principal est naïf.

La découverte des cadavres me laisse perplexe, avec un sentiment de « comment c’est trop pas possible ». Disons que si je dormais sur un matelas dans lequel il y a deux corps, niveau confort, ça se sentirait. Et puis des corps frais de trois mois, ça m’étonnerait que ça sente la rose là dedans… Des détails, mais des détails hyper flagrants.

Côté fluidité, ce n’est pas trop ça. Le résumé (qui est en faite un extrait du livre) en est un parfait exemple. Un autre exemple est que dans la première moitié, l’auteur nous colles des parenthèses à toutes les sauces :

C’est un peu étroit (Jack était très grand), un peu bas de plafond (c’était un ancien basketteur), limite oppressant (avec ses 1m95, tout plafond qui ne faisait pas 3 mètres de hauteur le rendait nerveux), mais très dépaysant.

C’est vraiment dommage, car derrière tout ça on sent une volonté de l’auteur de bien faire, les passages de terreur font peur, les personnages ont leur caractère propre, le speech de départ est original (du moins pour moi, c’est ma première lecture de ce style). Chaque passage n’est pas assez poussé, ce qui mériterait que l’on s’attarde dessus est juste résumé en quelques phrases. D’accord, c’est une nouvelle, mais ce n’est pas une raison pour ne pas étayer son récit quand même. J’ai aussi tiqué sur le langage un peu trop familier, avec ses « un chiotte, merde, pisse, putain » à toutes les sauces dans la première partie de la nouvelle, qui ne font pas parti des dialogues, mais de la narration de l’auteur.

En bref, une petite lecture qui se laisse lire en même pas 30 minutes, une bonne idée de départ qui aurait pu me séduire sans tous ces petits défauts, que l’on pardonne à l’auteur étant donné que c’est son tout premier livre. C’est en forgeant que l’on devient forgeron, de ce fait je souhaite bonne chance et bon courage à l’auteur et le remercie pour ce partenariat, ainsi que le forum Have a Break, Have a Book.

[Chronique] On a eu du mal – Jérémie Gindre

[Chronique] On a eu du mal – Jérémie Gindre

on a eu du mal


« Le premier soir au restaurant, alors que ça ne lui avait jamais traversé l’esprit, elle copie spontanément un couple d’Allemands qui grimacent en buvant du limoncello. Le copain rigole et commence à la trouver attirante, ce qui finit comme prévu. Il est gentil et musclé. Il lui parle du patrimoine de l’île, de petites plages quasi secrètes. Avec lui Mélanie Gillioz se sent prête à faire du topless. Un matin en faisant du jet-ski, elle se dit que finalement son truc, c’est plus que les sensations fortes. » L’auteur des cinq histoires de ce recueil est un explorateur. Ses investigations, destinées à décrypter le rôle des émotions, le mènent dans « l’extra-quotidien », d’où il rapporte des scènes singulières et drôles.

Mon avis

Avant de commencer mon avis, je tenais à remercier Libfly et les éditions de l’olivier pour leur confiance pour ce partenariat – en effet, On a eu du mal de Jérémie Gindre fut lu dans le cadre de l’opération On vous lit tout, organisée par Libfly et le Furet du Nord. Pour la quatrième année consécutive, ils se sont unis pour nous faire découvrir en avant-première les livres de la rentrée littéraire 2013 !

Même si je suis toujours enthousiaste de participer aux partenariats, je me dois bien de l’avouer que le livre porte bien son nom. Ici, l’auteur nous décrit des scènes de la vie quotidienne, des scènes pleines de banalité, relevées uniquement grâce aux pensées des personnages principaux des cinq nouvelles de l’ouvrage. Je me permets quand même de remettre ici la fin du résumé : « L’auteur des cinq histoires de ce recueil est un explorateur. Ses investigations, destinées à décrypter le rôle des émotions, le mènent dans « l’extra-quotidien », d’où il rapporte des scènes singulières et drôles. ». Or, j’ai eu beau chercher, les scènes singulières sont loin de l’être, et ne sont en aucun cas drôles. Je n’ai pas compris ce qui pouvait y avoir d’amusant de retranscrire des scènes de la vie quotidienne totalement dénuées d’originalité. Un livre que je lirais juste si je n’avais plus rien à me mettre sous la dent, l’ayant trouvé ennuyant.