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[Chronique] Camille – Léo Barthe

[Chronique] Camille – Léo Barthe

camille

  • Éditeur : La Musardine (2015)
  • Pages : 361
  • Genre : Érotisme
  • Prix : 9.95€
  • Acheter Camille

Aux confins d’une province reculée, Gérard grandit sous l’autorité ombrageuse d’un oncle aigri en ignorant tout des affres de l’amour. Lorsque accidentellement surgit Camille, charmant adolescent qui l’entraînera dans une instruction libertine fiévreuse et périlleuse… Pour développer sans tabou ce grand roman d’amour initiatique et romantique, Léo Barthe enchâsse dans une langue subtile et raffinée les termes les plus crus du vocabulaire charnel, confirmant une fois de plus ses immenses talents de conteur habité des “choses” du corps… et du cœur. 

Merci aux éditions La Musardine et au forum Au coeur de l’Imaginarium pour cette lecture !

Mon avis

Gérard est un jeune homme de 18 ans qui habite chez son oncle, perdu dans la campagne française. Il est vierge de toute expérience sexuelle, jusqu’au jour où Camille, un jeune homme de Paris, arrive au manoir et va lui faire toute son éducation sexuelle, dans le dos de l’oncle de Gérard. Et c’est du point de vue de Gérard que nous allons apprendre aussi qui est Camille. De quel sexe est-il vraiment? Quel est son véritable lien avec la famille de Gérard? Quel est son passé?

Autant tout cela proposait de passer de bonnes heures de lectures, autant je me suis ennuyée. Je pense que cela vient surtout du langage utilisé par l’auteur. Soutenu, mais pas difficile à comprendre, il est bourré de métaphores et autres détournements quand il s’agit des scènes de sexe, qui se retrouvent totalement dénaturées par un langage poétisé à souhait. En clair, je n’ai absolument pas trouvé ça émoustillant du tout.

Mais j’ai aussi trouvé que l’auteur faisait dans la surenchère pour avoir une histoire qui monte dans le spectaculaire en s’essayant à l’inceste, qui ne colle absolument pas et dénote complètement, que ce soit pour le passé de Camille et sa véritable identité qui me paraissent invraisemblables, et dans les scènes de sexe. Il aurait peut-être été bon de s’en tenir à une éducation sexuelle sous fond de relation homosexuelle, cela aurait donné plus de réalisme à l’histoire sans tomber dans la recherche du sensationnel qui n’a pas sa place ici.

Je disais donc plus haut que le langage est soutenu, mais pas difficile à comprendre. Bien qu’il desserve totalement les scènes de sexe, je l’ai apprécié du côté des descriptions des lieux et des différentes scènes du quotidien, ainsi que des personnages. Bien que l’on passe plus de temps avec Camille, sa suivante et Gérard, on apprend à connaître également les diverses personnes du manoir : l’oncle aigri, les domestiques…

Bien que le fond sois intéressant, le reste ne m’a pas convaincue, dommage !

[Chronique] L’éducation d’une demi-vierge – Anonyme

[Chronique] L’éducation d’une demi-vierge – Anonyme

l'éducation d'une demi-vierge


Select Luxure ou Variations sur toute la Lyre est le 4e tome d’une pentalogie parue au début du XXe siècle, faussement attribuée à Adolphe Belot, et plus communément répertoriée sous le titre générique de l’Éducation d’une demi-vierge. Publié originellement en 1911, condamné à la destruction le 23 décembre 1914, réédité en version tronquée en 1958 sous le couvert d’un pseudonyme abscons (Sophie Laurent), ce livre… Foin du blabla, de l’action ! Pentalogie, quoi qu’est-ce ? Préférons-y une belle pantalonnade, un ballet lubrique frénétique qui laisse peu de place au repos, une course à la jouissance jusqu’au bord de l’épuisement entre une jeune novice délurée, ses copines de chambrée complètement pâmées, sa mère encore bien supérieure en lubricités diverses et variées, l’amant de celle-ci qui sert aussi à celle-là, le tout dans un Vienne-Paris 1906 pas piqué des vers… Dans la catégorie famille tuyau de poêle, celle d’Edmée, alias sœur Angèle, remporte les palmes pornographiques haut la main ! Un joyau de la littérature clandestine à découvrir absolument…

Mon avis

L’éducation d’une demi-vierge a été publié la première fois en 1911, puis interdit en 1914, pour revenir en version tronquée en 1958. Réédité cette année par La Musardine, c’est avec plaisir que je me suis lancée dans l’histoire d’Edmée, alias Sœur Angèle depuis son entrée au couvent…

Nous suivons donc Sœur Angèle en première partie, qui se confesse auprès de la Mère Supérieure, car elle a dévergondé tout le couvent. En effet, la Mère l’a trouvée dans un dortoir rempli de jeunes filles nues qui étaient tellement fatiguées après leur orgie qu’elles n’ont pas pris le temps de se rhabiller. Pour la seconde partie, nous retrouvons simplement Edmée avec sa mère et son amant, qui forment un couple à trois.

Les thèmes principaux sont donc le saphisme et l’inceste. Bien que j’ai du mal avec le deuxième thème en général, dans L’éducation d’une demi-vierge, ça ne m’a pas plus dérangée que cela. Peut-être le contexte, ou la façon dont l’histoire est racontée, mais il y a un petit quelque chose qui m’a fait accepter ce qui me fait grimacer d’habitude. Les scènes de sexe se ressemblent et se suivent, il n’y a pas une grande originalité de ce côté-là, mais néanmoins elles sont traitées de façon convaincantes et plaisantes. En somme, c’est un texte érotique très émoustillant!

On comprend très facilement après lecture, pourquoi ce texte a été interdit en 1914. L’inceste, la Sœur qui s’adonne au saphisme avec ses camarades dans un couvent… Mais il aurait été dommage que cet épisode tombe dans l’oubli, car la plume de l’auteur(e) est plaisante à lire. Bien que l’on pourrait s’inquiéter que ce soit écrit dans un style totalement vieillot aux expressions à rallonge, on se retrouve avec un texte qui a traversé le temps et qui se laisse lire, comme s’il avait été écrit hier.

En bref, un texte érotique plaisant à lire que je conseille fortement à ceux qui aiment le genre. Merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions La Musardine pour ce partenariat.