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[Chronique] Movie Star, saison 2 : Venise – Alex Cartier

[Chronique] Movie Star, saison 2 : Venise – Alex Cartier

movie star 2


Ophélie a quitté Christophe son boyfriend idéal sans hésiter un instant le jour où Michael, l’acteur le plus sexy au monde, devant Brad Pitt et Georges Clooney réunis, a proposé à la petite française de l’emmener en croisière sur le My pleasure, son magnifique yacht ancré aux larges des côtes corses. Au programme des vacances pour Ophélie : champagne, luxe et amour dans les bras de son fantasme absolu en compagnie de Laure, sa meilleure amie, toujours aussi nympho.

Mais combien de temps peut durer une idylle avec une star hollywoodienne ? Pourquoi ne reste-t-on jamais avec les mecs bien comme Christophe ? Et surtout que va-t-il advenir d’Ophélie à la fin de l’été, une fois perdue son innocence sentimentale et sexuelle, lorsqu’au Festival de Venise les masques vont tomber ?

Merci aux éditions Belfond pour cette lecture !

Mon avis

Pour ce deuxième tome de Movie Star, nous retrouvons Ophélie là où nous l’avions laissée, ce moment où elle plaque Christophe pour partir en croisière avec Michael, dans l’espoir – toujours le même – de devenir sa femme. Sauf que justement, elle n’est pas l’officielle, et toutes les bonnes choses ont une fin…
Car oui, il faut bien retourner au travail, à sa petite vie parisienne, loin du luxe du yacht de son amant. Et là, Ophélie va aller de désillusions en désillusions sur cet homme qu’elle glorifiait depuis des années.

Cette suite est beaucoup plus axée sur le sexe, j’avoue m’être un peu lassée de toutes ces scènes de sexe qui s’enchaînent. Heureusement, avec l’arrivée de Laure, cela donne un second souffle à l’histoire, plus de fraicheur. J’ai d’ailleurs adoré avoir son point de vue, bien loin du « vagin sur patte vulgaire » qu’elle était décrite par Ophélie. On découvre ici un personnage sensible, bien dans sa peau et sa sexualité.

Cependant, il y a un passage qui m’a fait levé un sourcil. Quand cela commence par « je ne suis pas féministe, mais…« , je crains pour la suite. Et là, l’idée était que « je ne suis pas féministe, mais je trouve que le consentement c’est très important », et de là, Ophélie rétorque « bon bah puisque Laure le pense, je vais demande à Michael de respecter mes décisions », car ce dernier boudait parce que son amante refusait certaines pratiques.

Je souhaite juste que les choses soient claires concernant le consentement : il n’y a pas besoin d’être féministe ou d’avoir l’aval de quelqu’un pour réclamer ce qui nous est dû. L’auteur ne voulait sans doute pas véhiculer le message dans ce sens-là, mais pour ma part c’est de cette façon que je l’ai pris. Mais on reparlera plus en détail du consentement sexuel dans la littérature dans un prochain article, car il y a beaucoup de choses à dire sur le sujet.

Edit 22/05/2016 : Après discussion avec l’auteur, il est apparu que nous partagions le même point de vue sur le consentement sexuel, ce qui confirme que Alex Cartier ne voulait pas présenter les choses comme cela. Nous sommes donc sur la même longueur d’onde concernant ce sujet qui a son importance, quelque soit le support où il est présenté.

Bref. Laure n’est pas le seul personnage qui rejoint la croisière, nous avons aussi Charlie, le frère de Michael, un homme mystérieux, réservé, très à l’écoute des autres et toujours présent. Sa présence laisse présager un triangle amoureux pour la suite, mais j’ai hâte d’en savoir plus sur ce personnage ! En tout cas, la fin de Movie Star promet d’être très intéressante : un nouveau décors, le point de vue de Laure que j’espère voir plus souvent pour contrebalancer avec ceux de Ophélie, et le fameux choix : Michael ou Charlie ? Espérons qu’elle choisira le bon !

En bref, Venise est pour moi un tome un peu en deçà du premier, j’aurais préféré que l’on reste avec moins de scènes de sexe pour plus de réflexion sur l’avenir de Ophélie avec un des Brown, car il y aurait beaucoup eu a dire avec le comportement de Michael. J’ai hâte de voir ce que donnera le dernier tome de cette saga !

[Chronique] Brunetti entre les lignes – Donna Leon

[Chronique] Brunetti entre les lignes – Donna Leon

brunetti entre les lignes


En ce maussade lundi de printemps, le commissaire Guido Brunetti pensait n’avoir rien d’autre à faire que de lire des rapports, quand il reçoit soudain un appel fiévreux de la directrice d’une prestigieuse bibliothèque vénitienne. Plusieurs livres anciens et de grande valeur ont été endommagés, d’autres ont même disparu. Les employés soupçonnent un chercheur américain venu à plusieurs reprises consulter les livres, mais pour Brunetti, quelque chose ne colle pas.
Prenant l’affaire en main, le commissaire commence par enquêter sur les visiteurs réguliers de la bibliothèque et en conclut que le voleur n’a pas pu agir seul. Mais quand l’un des suspects est retrouvé mort chez lui, l’affaire prend une tournure beaucoup plus sinistre.

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Brunetti est appelé par une bibliothécaire qui a découvert l’impensable dans l’établissement où elle travaille : un homme a arraché des pages de livres anciens et rares pour les revendre au marché noir, et plusieurs ouvrages complets ont disparu également. Alors que tous les indices convergent vers un américain venu étudier ces fameux ouvrages, Brunetti va découvrir que la vérité est ailleurs…

Le commissaire Brunetti est un personnage récurent des romans de Donna Leon (Brunetti entre les lignes est le 23è tome de la série), caractérisé par son flegme à toute épreuve. Toujours en balade dans Venise, laissant se porter au fil de ses enquêtes qui ne l’inquiètes pas plus que cela. Bref, ce commissaire est un personnage qui se laisse vivre, et c’est assez étonnant dans ce genre de romans où les policiers ont souvent des passés mystérieux et où ils sont détestés par leurs collègues/des durs à cuire/détestent limite tout le monde (sans rire). En tout cas, c’est une première pour moi ! Mais avec un tel personnage, on peut découvrir la série en commençant par son milieu ou la fin : on est jamais perdus, les tomes peuvent se lire indépendamment les uns des autres.

Et donc, c’est le flegme qui caractérise les aventures de Brunetti, j’ai l’impression qu’on lit un Brunetti plus pour son ambiance et ses flâneries dans Venise que pour son cadre policier. Et c’est ce qui fait son point fort, car Donna Leon a un style très descriptif, je me suis imaginé sans trop de difficultés les différents lieux que notre enquêteur visite.

Concernant l’enquête, on ne devine pas un seul instant ce qu’il en est vraiment, l’auteure a su garder le mystère jusqu’au bout. Mais l’enquête manque de punch, et j’ai l’impression d’être restée en surface alors que certains point auraient mérité d’être un peu plus creusés, comme l’aristocratique vénitienne qui se livre à ces achats illégaux de livres volés, que l’on ne fait que survoler. J’ai trouvé la fin très abrupte, on a trouvé le coupable, il a avoué, fin de l’histoire. On ne s’attend pas du tout à une telle coupure et on reste finalement assez surpris.

En bref, Brunetti entre les lignes est un petit policier qui se laisse lire et apprécier pour son ambiance et ses balades dans Venise, mais pour avoir un cadre policier plus intéressant, il devient nécessaire de se diriger vers d’autres romans que celui-ci.