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[Chronique] La pharmacienne – Esparbec

[Chronique] La pharmacienne – Esparbec

la pharmacienne


La Pharmacienne est un roman pornographique « pur et dur », où les métaphores sont bannies, les adjectifs concrets, et les descriptions méticuleuses sans être délayées. En outre, un humour noir assez décapant ne gâte rien à l’affaire. Les tribulations de Bébé, Laura Desjardins, Beau P’ et son cousin Ernest constituent un vaudeville d’un genre nouveau, lubrique et facétieux. Gageons que sa lecture en surprendra plus d’un qui avait, sur ce type de littérature, des préjugés que l’actuelle liberté d’écriture a rendu désuets.

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Bébé couche avec n’importe qui. Son frère, son cousin, les amis de son frère… Bref, Bébé s’éclate sexuellement. Mais un jour, Beau P’, le nouveau mari de sa mère, est rentré beaucoup trop tôt et l’a surprise avec son cousin. Pour acheter son silence, Bébé accepte de s’offrir à lui. Mais c’était sans compter aussi sur la venue d’Ernest, le cousin de Beau P’, un ex-détenu aux mœurs légères… La Pharmacienne, qui n’est autre que sa mère, va bien avoir du soucis à se faire avec sa petite famille !

Ce qui est bien, quand on commence un roman de Esparbec, c’est que l’on sait qu’on aura très peu de chance d’être déçu. Et c’est le cas avec cette nouvelle édition de La Pharmacienne, un roman oh combien émoustillant. Comme je m’y attendais, j’ai retrouvé ici le style très descriptif et immersif de son auteur. Il prend son temps pour décrire chaque chose, chaque parcelle des corps, qu’on arrive sans mal à s’imaginer les différentes scènes qui se déroulent dans cette maison.

Esparbec n’hésite jamais à détailler une vulve, ou appeler une chatte, une chatte. C’est plaisant de s’éloigner, avec cette lecture, des romans « érotiques » des éditeurs généralistes qui sont la plupart du temps totalement aseptisés ! C’est cru, c’est du porno, mais tout en n’étant ni insultant, ni irrespectueux. Chaque chapitre amène à découvrir plusieurs pratiques : homosexualité, voyeurisme, triolisme, inceste, ect… On voyage, avec Esparbec, qui n’est pas avare en mise en scènes plus ou moins originales !

Tout comme La femme de papier de Françoise Rey, cette édition est agrémentée d’illustrations en noir et blanc de Alex Varenne, une postface de l’auteur, ainsi qu’une interview et une réécriture d’un chapitre qui est paru la première fois en 1994, dans « Darling ».

En bref, lire un roman de Esparbec, c’est accepter de s’ouvrir à mille et une possibilité, aller de découverte en découverte, dans un style toujours plus immersif et descriptif. Cette édition est à avoir dans toutes les bibliothèques des lecteurs fans du genre, qui ne peuvent décemment pas passer à côté de ce roman culte !

[Chronique] Femme de vikings, l’intégrale – Carl Royer

[Chronique] Femme de vikings, l’intégrale – Carl Royer

femme de vikings


Seconde moitié du IXe siècle, quelque part dans le comté de York. Terrifiés, bourgeois et paysans se terrent dans leurs villages : partout dans la campagne, débarqués sur le littoral comme chaque printemps, les Danois rôdent, pillent et violent. Emportée par la tourmente, Nora, jeune saxonne encore vierge, découvre le sexe et ses plaisirs face à l’ennemi juré. Les Vikings sont brutaux, insensibles, sans pitié. Pourtant, ils éveillent en elle des fantasmes dont elle n’avait pas soupçonné l’existence. Jusqu’où une paysanne retournée par le stupre peut-elle aller pour assouvir ses pulsions ? La loyauté, l’honneur, la raison… Ces mots ont-ils encore du sens face à l’appel du sexe ?

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Nora, fille de paysans dans le Comté de York, se terre dans la maison familiale. En effet, les danois pillent le village et tous savent le traitement qu’ils réservent aux femmes. Alors que l’un d’eux se tient face à elle, recroquevillée, il est arrêté par les hommes du village. Qu’il soit emprisonné ne va pas empêcher la jeune saxonne de lui offrir son corps, et ainsi découvrir les plaisirs charnels et braver tous les interdits…

Initialement publiée en six épisodes, Femme de vikings raconte l’histoire de Nora la paysanne partie vivre chez les vikings en tant que deuxième femme de son danois, et qui va s’offrir à tous. Trois épisodes lui sont consacrés et sont de son point de vue, tandis que les restants sont du point de vue de Denisc, un homme du village de Nora, qui la caressait au détour d’une grange. Resté au pays et enrôlé dans l’armée, il a la charge de défendre et de protéger les habitants de ces terribles viking et de la femme qui les mènent.

Comme cela a été publié en épisodes, il a fallu tenir le lecteur en haleine, et donc proposer du contenu à chaque sortie. Donc, du sexe dans chaque épisode, ceux qui ne s’attendent pas à autant de luxure seront vite déboussolés – les autres au contraire, y trouveront leur compte. Cependant, il y a une histoire derrière. Celle-ci est cohérente, mais je l’ai trouvée plus intéressante du point de vue de Denisc. La fin est assez surprenante, mais colle parfaitement à l’histoire.

Côté écriture, c’est fluide. Carl Royer a un vocabulaire riche et ne fait pas dans la demi-mesure. Cependant, il y a peu de descriptions, ce qui ne m’a pas plus gênée que cela. Il est agréable de suivre Nora et Denisc, ils ont un cheminement bien particulier et une vision des choses différente. Ce sont des personnages avec un fort caractère et qui sont bien travaillés – bien plus que ce que l’on s’attendrait à croiser dans un roman érotique, ce qui n’est pas forcément pour me déplaire.

Les thèmes abordés sont pour tous les goûts ! Outre la loyauté et l’honneur remis en cause, voir même la folie, on aborde ici le saphisme, le triolisme, l’esclavagisme sexuel… Et j’en passe ! Ainsi chaque lecteur y trouve son compte.

En bref, c’est une intégrale agréable à lire, très chaude ! Et Le premier épisode est gratuit, pourquoi ne pas en profiter ?