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[Chronique] Morwenna – Jo Walton

[Chronique] Morwenna – Jo Walton

Morwenna

  • Éditeur : Folio (2016)
  • Pages : 417
  • Genre : Fantasy
  • Prix : 8.20€
  • Acheter Morwenna

Morwenna Phelps, qui préfère qu’on l’appelle Mori, est placée par son père dans l’école privée d’Arlinghust, où elle se remet du terrible accident qui l’a laissée handicapée et l’a privé à jamais de sa sœur jumelle, Morganna. Loin de son pays de Galles natal, Mori pourrait dépérir, mais elle découvre le pouvoir des livres, notamment des livres de science-fiction. Samuel Delany, Roger Zelazny, James Tiptree Jr, Ursula K. Le Guin et Robert Silverberg peuplent ses journées, la passionnent. Alors qu’elle commence à reprendre du poil de la bête, elle reçoit une lettre de sa folle de mère : une photo sur laquelle Morganna est visible et sa silhouette à elle brûlée. Que peut faire une adolescente de seize ans quand son pire ennemi, potentiellement mortel, est sa mère ? Elle peut chercher dans les livres le courage de se battre.

Merci aux éditions Folio et à Livraddict pour cette lecture !

Mon avis

Morwenna – qui préfère qu’on l’appelle Mori – est une jeune galloise très loin de son pays. Fuyant sa mère, et tentant de faire le deuil de sa sœur jumelle, elle tente de faire sa petite vie dans l’école privée d’Arlinghust. Mais entre son père qu’elle n’avait jamais vu, les sœurs de ce dernier, son handicap et les fées, est-ce qu’elle pourra retrouver une vie calme pour finir ses études ?

C’est difficile de résumer ce livre sans en dire trop. L’ambiance y est particulière, c’est un récit à la fois beau et étrange.  Mais en tout cas, il ne m’a pas laissée indifférente. On suit Mori à travers son journal intime, où elle raconte sans détours ses journées, ses théories, la magie,  ses liens avec les gens qui l’entoure… On commence avec son arrivée à Arlinghust, pour finir là où tout a commencé, ses racines : Le pays de Galles.

Car il faut savoir qu’il n’y a pas tellement d’action ni de rebondissements, c’est juste la vie d’une jeune fille scolarisée, dotée de pouvoirs, bien qu’avec la magie on pourrait y voir une métaphore du passage à la vie adulte. Au final, le côté fantasy est très peu présent dans ce one shot. Tout dépend si l’on est plus terre à terre et que l’on part sur l’idée de la métaphore, où si on accepte pleinement la magie présente.

Comme l’indique le résumé, il y a énormément de références à des titres majeurs de la science-fiction des années 60-80 (pour faire large), mais il n’y a pas besoin d’être lecteur de SF pour les saisir, Mori expliquant assez souvent pourquoi elle en vient à ce livre, ce passage, ce personnage, cet auteur… En tout cas, c’est un roman qui se lit vite, c’est assez fluide et Jo Walton a un vocabulaire riche.

Le roman est parsemé de jolies citations sur les lecteurs, les livres et les bibliothèques qui ont fait chavirer mon coeur de lectrice, dont en voici une en particulier :

Bibliotropes, a dit Hugh. Comme les tournesols sont héliotropes, nous sommes naturellement attirés par la librairie.

En bref, Morwenna est une jolie fantasy assez soft pour ceux qui ne seraient pas habitués par ce genre. Un roman que l’on peut lire pour son côté magique, ou alors se contenter d’y voir une métaphore sur le passage de la vie adulte. Dans tous les cas, ce n’est pas un roman qui vous laissera indifférent !

[Chronique] La brigade de l’ombre, tome 1 : La prochaine fois ce sera toi – Vincent Villeminot

[Chronique] La brigade de l’ombre, tome 1 : La prochaine fois ce sera toi – Vincent Villeminot

La prochaine fois ce sera toi


Fleur vérifia sur son téléphone : son père ne lui avait laissé aucun message. C’était curieux, ces trois appels successifs. Pourtant, elle décida de faire la morte. La morte… Une étrange façon de parler, à bien y réfléchir. Et glaçante, quand on l’associait aux coups de fil du commissaire Markowicz. Son père. Pour qui le pire était toujours sûr.

Merci aux éditions Casterman et à Livraddict pour cette lecture !

Mon avis

Léon Markowicz – Commissaire Markowicz – boit et lit beaucoup. Des fois il fait les deux en même temps. Il gère la Brigade Markowicz, spécialisée dans les goules. Car aujourd’hui, avec une simple morsure, n’importe qui peut se transformer en goule et commettre des meurtres des plus sanglants. Et entre nous ça fait désordre. Mais quand c’est la fille de Léon qui est visée par une attaque d’une de ces goules, le commissaire le prend personnellement et va entrainer sa brigade dans cette course contre la montre. Car le tueur est décidé à passer rapidement à l’attaque…

Dans ce premier tome, on se concentre plus sur l’humain que la genèse des goules. Ce sera peut-être plus détaillé dans la suite, mais à part les informations de base qui permettent de comprendre l’histoire, l’auteur n’est pas allé plus loin. Ici, Vincent Villeminot a fait le choix de mettre en avant les personnages qui composent la brigade. Leur passé, ce qu’ils sont au sein de cette unité. On découvre aussi les filles de Léon, dont Adélaïde qui m’a beaucoup amusée, à ses dépends. En tout cas, les membres de la brigade sont tous des personnages haut en couleurs, pour certains à la limite de l’absurde, mais pourtant très sérieux, la marque de fabrique de l’auteur (Nada#1, La famille normale au complet…).

C’est la première fois que Vincent Villeminot s’essaye au roman noir, et pour moi c’est une réussite. L’ambiance installée correspond bien au genre, même si nous sommes ici dans un roman jeunesse. Bien que la construction de l’enquête reste assez banale, l’action est présente et les rebondissements sont très bien placés, tout est fait pour que nous n’ayons pas envie de lâcher notre lecture. De plus, j’ai toujours eu un faible pour l’humour de l’auteur, très subtil, mais qui s’intègre toujours aussi bien à ses récits 🙂

La fin laisse présager que les tomes pourront se lire indépendamment les uns des autres, puisque l’enquête se termine en même temps que ce premier tome.  Nous n’avons pas l’ombre d’un indice concernant le prochain tome, seulement que cela devrait se dérouler très certainement du côté de Rennes. Une affaire à suivre…

En bref, ce premier tome de La brigade de l’ombre pose les bases d’un univers qui s’annonce très intéressant autour des goules. Les personnages sont très bien amenés et j’ai hâte de les découvrir plus en profondeur ! Vivement la suite…

[Chronique] Baad – Cédric Bannel

[Chronique] Baad – Cédric Bannel

baad

  • Éditeur : Robert Laffont (2016)
  • Pages : 480
  • Genre : Thriller
  • Prix : 21.50€
  • Acheter Baad

Barbarie
Des jolies petites filles, vêtues de tenues d’apparat, apprêtées pour des noces de sang.
Abomination
Deux femmes, deux mères. À Kaboul, Nahid se bat pour empêcher le mariage de sa fille, dix ans, avec un riche Occidental. À Paris, les enfants de Nicole, ex-agent des services secrets, ont été enlevés. Pour les récupérer, elle doit retrouver un chimiste en fuite, inventeur d’une nouvelle drogue de synthèse.
Affrontement
Il se croit protégé par ses réseaux et sa fortune, par l’impunité qui règne en Afghanistan. Mais il reste encore dans ce pays des policiers déterminés à rendre la justice, comme l’incorruptible chef de la brigade criminelle, le qomaandaan Kandar.
Déflagration
Nicole et Nahid aiguisent leurs armes. Pour triompher, elles mentiront, tortureront et tueront. Car une mère aimante est une lionne qui peut se faire bourreau.

Merci aux éditions Robert Laffont pour cette lecture !

Mon avis

Oussama Kandar, qomaandaan dans la police afghane et officiant à Kaboul, se retrouve avec une enquête des plus ignobles à résoudre : un homme – vraisemblablement un américain – tue des petites filles tous les dix jours. Dans un pays ravagé par la corruption, cela va être compliqué de retrouver cet homme. Tandis qu’en Europe, Nicole Laguna et sa famille se font kidnapper par la Copula, la mafia italienne. Ex-agent des services secrets, elle se retrouve obligée de retrouver un chimiste français qui fabrique une nouvelle version d’une drogue pour la mafia russe, si elle veut un jour revoir son mari et ses enfants. Kandar et Laguna, deux personnes que tout oppose qui doivent trouver des personnes trop bien cachées…

Vous vous en doutez, les deux histoires sont liées et vont s’entrecroiser dans ce récit riche qui nous fait voyager en Afghanistan. L’auteur ayant vécu là-bas, cela donne une certaine saveur à cette histoire. Entre ses paysages et ses personnages bien fouillés, le dépaysement est total. De plus, le contexte géopolitique est réaliste et est très bien retranscrit, l’immersion est parfaite. De plus, les « faits » de cette fiction se déroulent visiblement à la même époque que la notre, et se retrouve lié à l’actualité brûlant du moment : l’État Islamique.

La question des droits des femmes afghanes est évoquée, à travers la RAWA (association révolutionnaire des femmes afghanes), mais aussi à travers des femmes comme celle de Kandar, membre de la RAWA, donc, et Nahid, la mère d’une des petites filles qui va se battre envers et contre les hommes pour tenter de sauver sa fille. Ce sont des personnages forts qui ne nous laissent pas indifférents.

Il y a énormément d’action dans ce roman, entre la traque en Europe de Nicole et celle de Kandar en Afghanistan, on ne s’ennuie pas un seul instant. Et les retournements de situations sont tellement bien placés ! J’ai juste lâché dans les parties en Italie, elles m’apparaissent comme superflues, n’apportant rien à l’enquête et à l’histoire en général vu qu’il ne s’y passe pas grand chose.

Pour finir, juste un mot sur la couverture : elle est simple, mais j’adore le jeu des couleurs ! 🙂

En bref, Baad est un roman très intéressant et qui apporte un dépaysement total, loin de cet Afghanistan décrit par les médias. L’histoire nous prend aux tripes et on se surprend à croiser les doigts pour que ces enquêtes se terminent bien. J’ai beaucoup aimé ce titre, et je pense m’intéresser à ceux que l’auteur a déjà écrit !

[Chronique] La bourgeoise – Gil Debrisac

[Chronique] La bourgeoise – Gil Debrisac

la bourgeoise


Rebecca Muller est une très belle femme de 37 ans. Mariée à un banquier, oisive et fortunée, elle est le prototype de la bourgeoise de province. Sans enfant, elle trompe son ennui en activités futiles et en dévorant des romans pornographiques qui font surgir de sa mémoire les souvenirs enivrants de sa sexualité précoce. Lors d’un salon du livre, Madame Muller rencontre Gil Debrisac, son auteur préféré, et lui confie que rien ne l’excite davantage que d’inventer des infidélités pour exciter son mari.

Elle met cela aussitôt en pratique et devient la maîtresse de Gil. Les amants vont rapidement se rendre compte qu’ils ont tous deux le même goût prononcé pour la perversité, les relations sexuelles hors-normes, et nous suivrons avec délectation l’itinéraire d’une femme mariée, totalement amorale et infidèle, trompant un mari qui tire un plaisir pervers de son humiliation de bourgeois nanti.
Plongée toujours plus loin dans le stupre et le vice, Rebecca s’abandonnera alors sans retenue dans une hypersexualité qui la fera quitter mari et amant pour connaître l’absolue soumission à l’homme.

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Rebecca Muller, bourgeoise de 37 ans, est mariée à un banquier qui ne la satisfait plus sexuellement. Sa vie est composée de longueurs dans sa piscine, la relecture de son journal intime dans son bain avec sa collection de godes et la lecture des romans érotiques de son amie Clotilde, ainsi que de son auteur favori, Gil D. . Lors d’un salon du livre, elle va faire la rencontre de Gil. Alors que cette entrevue aurait pu en rester-là, ils décident de s’envoyer des lettres, commençant ainsi une relation des plus particulières…

Et donc voilà partie notre bourgeoise avec son auteur fétiche, se racontant d’abord leurs frasques à travers leurs lettres, avant de passer à la pratique, dans des scénarios plus émoustillants les uns que les autres. Et je n’en attendais pas moins après la première partie du roman où nous avons remonté l’adolescence de Rebecca, à partir de sa première fois.

D’ailleurs, Gil et Rebecca continuent de s’écrire par la suite. Moins souvent puisqu’ils passent beaucoup de temps ensemble, mais n’en oublient pas moins leurs échanges épistolaires. Il y en a vraiment pour tous les goûts : orgies, saphisme, soumission-domination… Allant de la chambre à coucher de la bourgeoise aux vitrines des maisons closes belges. Le tout est très bien écrit, avec des descriptions très plaisantes, et on monte crescendo, jusqu’à l’apothéose.

Sauf que je ne suis pas convaincue par cette fin. Tout s’emballe, les révélations sont faites, mais l’auteur fait venir un ultime personnage, Gontran, qui apporte un retournement de situation qui arrive comme un cheveu sur la soupe, c’est la surenchère de trop et je n’arrive toujours pas, même plusieurs jours après, à accepter cette fin. Peut-être que j’étais trop attachée au couple que formaient Gil et Rebecca ?

En bref, pour une première avec cette auteure, j’en ressort globalement satisfaite. Bien que je ne sois pas convaincue par cette fin et cet ultime personnage, cela m’a donné envie de découvrir ses autres ouvrages 🙂

[Chronique] Tu comprendras quand tu seras plus grande – Virginie Grimaldi

[Chronique] Tu comprendras quand tu seras plus grande – Virginie Grimaldi

tu comprendras quand tu seras plus grande


A 32 ans, Julia, psychologue ne croit plus au bonheur. Après avoir perdu surccessivement son père, son fiancé et sa grand-mère, elle se laisse aller sans réagir. Jusqu’au jour où elle répond, sur un coup de tête, à une offre d’emploi de thérapeute en maison de retraite à Biarritz.

Merci aux éditions Fayard pour cette lecture !

Mon avis

Julie traverse une très mauvaise passe. En quelques temps, elle a perdu son fiancé, son père, et sa grand-mère. Que lui reste-t-il à part un bout de canapé chez une amie, à Paris ? Pas grand chose. Alors elle accepte un job de thérapeute dans une maison de retraite, à Biarritz. Mais c’est quelques mois auprès des résidents vont l’amener à s’ouvrir et à aller de l’avant…

Virginie Grimaldi, c’est avant tout Ginie de Femme sweet Femme, où elle raconte tout ce qui lui passe par la tête, ou ce qui se passe dans sa vie (ou alors elle parle de ses poils :mrgreen: ). Entre les spams, ses problèmes avec Groupon, sa vie de famille, sa belle-mère, l’amour et dans le pré ou ses poils, donc, elle oscille entre un ton mordant, drôle, ou parfois elle nous donne juste envie de la serrer dans nos bras.

Bref, cela va faire au moins quatre ans que je lis Ginie et que je ne m’en lasse pas ! Alors quand j’ai appris qu’elle avait écrit un livre, je me suis pressée de me le commander (on est acheteuse compulsive ou on l’est pas). Mais ayant une pile à lire astronomique, je n’ai pas sorti ce livre très rapidement, à vrai dire c’est qu’après la lecture de Tu comprendras quand tu seras plus grande que je me suis décidée à le dévorer (parce qu’il n’y a pas d’autre mot 😀 )

Et donc ? Venons en aux faits. Déjà, on va commencer par déclencher l’alerte coup de cœur, histoire de situer un peu mon amour pour ce livre ! 🙂 Et oui, il en faut pas moins. Parce qu’on retrouve le style de Ginie, son fameux ton mordant. C’est comme si elle avait mis ses articles de blogs bout à bout, et je n’en suis pas si loin que ça, puisqu’elle nous parlait déjà de maison de retraite, de sa grand-mère et d’une certaine maladie en A. ces dernières années. En plus de son récent voyage à Biarritz ! (groupie, moi ? Non, presque pas… 😳 ).

Et Virginie le confirme à la fin de son livre, remerciant les personnes qui ont bien voulu qu’elle reprenne leur histoire, qu’elle s’en inspire pour ses personnages, qui sont tous aussi touchants les uns que les autres (sauf Léon, on est bien d’accord ! ). Tout ça pour dire qu’on se sent aussi proche de Julie que de Ginie, c’est un peu comme si les deux femmes ne faisaient qu’une.

Puis, Tu comprendras quand tu seras plus grande est un véritable page turner ! Je n’ai pas vu les pages défiler. C’est un livre bourré d’humour, tendre, bref très feel good. Julie nous emmène avec elle, dans sa découverte de la maison de retraite et ses résidents, mais aussi dans son questionnement sur elle-même, sur ce qu’elle vit et comment elle l’appréhende. Quand on arrive à la fin, on est d’abord déçus de voir qu’on va bientôt devoir refermer le livre. Mais je suis d’abord restée bouche bée, car je n’avais pas deviné un tel dénouement ! J’avais tout imaginé, mais certainement pas ça. Je me suis vraiment éclatée de bout en bout avec cette lecture. Alors, merci Ginie

En bref, Tu comprendras quand tu seras plus grande est un roman très feel good qui vous fera passer du rire aux larmes en quelques pages. Oui, Virginie a bien fait de se lancer dans l’écriture, et j’espère de tout cœur qu’elle continuera encore !

[Chronique] Café men ! – Ryô Takagi

[Chronique] Café men ! – Ryô Takagi

café men !


Trois ans après avoir été séparé de son frère, Ôya peut enfin revenir travailler avec lui au café « La Maison ». C’est dans ce lieu dont il raffole qu’il a autrefois échangé pour la première fois un baiser avec Haruka, le décorateur du café, qu’il n’a plus jamais revu par la suite.
Encore bercé par ce souvenir, il n’aspire qu’à une seule chose, le retrouver.
C’est à ce moment qu’apparaît un étrange personnage, blond peroxydé et
antipathique, ressemblant étrangement à Haruka et qui serait apparemment le petit-ami de son frère, avec qui les premiers contacts seront pour le moins électriques.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Ôya, séparé de son frère Hisaya depuis trois ans, va enfin pouvoir retourner le voir, et travailler dans son salon de thé, « La maison ». Mais si il est aussi pressé d’y revenir, c’est dans l’espoir d’y croiser « par hasard » Haruka, le décorateur du salon de thé, qui l’a embrassé trois ans plus tôt, juste avant son départ…

C’est un schéma assez classique qui va se répéter trois fois dans ce yaoï : un des employé du café va tomber amoureux – mais ne le sait pas encore, ou alors vaguement -, la personne concernée fait semblant de le repousser, puis bien sûr, ils finissent tous par s’avouer leur sentiments et *insérez ici une scène de sexe*. C’est assez réducteur, vu comme ça ! Mais je dois bien avouer que c’était trop banal, trop répétitif.

Aussi, c’était prévisible, il n’y avait aucune surprise durant cette lecture. Et comme on ne s’intéresse que vaguement au salon de thé, qui ne sert au final que le théâtre des amours des trois couples, on en fait vite le tour. Seul le décors principal – « La maison », donc – et quelques pâtisseries dans un des chapitres nous rappellent où nous sommes, tandis que les six hommes se tournent autour dans un espèce de jeu du chat et de la souris. Il manquait un je-ne-sais-quoi qui aurait pu réveiller mon intérêt, aurait pu pimenter un peu plus ces relations qui se ressemblent…

Côté graphismes, globalement c’est correct, il y a juste un petit problème de proportions au niveau des visages dans quelques planches. Au début, les personnages rougissent pour tout et rien, même dans des situations totalement inappropriées, mais cela ne dure pas très longtemps.

En bref, Café Men ! est un one shot assez banal, à réserver à ceux qui découvrent le yaoï. En effet, tout y est pour démarrer en douceur, puisque celui-ci est assez soft, et reprend des éléments déjà vus dans d’autres publications.

[Chronique] Re:Monster, Volume 1 – Kogitsune Kanekiru et Haruyoshi Kobayakawa

[Chronique] Re:Monster, Volume 1 – Kogitsune Kanekiru et Haruyoshi Kobayakawa

re monster 1


Après une mort des plus sauvages, Kanata Tomokui se réveille pour constater qu’il s’est réincarné en gobelin. D’abord dérouté, il parvient cependant bien vite à s’adapter, en partie grâce à sa faculté d’« absorption » qui lui permet d’obtenir les pouvoirs de tout ce qu’il mange, le faisant évoluer de façon fulgurante et de prendre rapidement la tête de sa tribu. Désormais, il est temps pour la race des gobelins d’entrer dans une nouvelle ère ! Découvrez un univers sans pitié régi par la loi du plus fort, où la plus faible des espèces doit être prête à tout pour survivre !!

Merci aux éditions Ototo pour cette lecture !

Mon avis

Kanata est un humain. Renforcé par plusieurs opérations, il possède aussi un pouvoir d’absorption : il gagne des compétences en mangeant des objets, animaux, humains et créatures. Mais un soir, après une beuverie, Kanata est tué par une de ses amies et se réincarne dans le corps d’un bébé gobelin qui va vite grandir…

Adaptation d’un light novel, autant le dire tout de suite, je ne suis pas convaincue et j’ai bien l’impression d’être passé à côté de l’histoire. Cela vient surtout du fait que je me suis demandée pendant toute ma lecture « Et maintenant, il va se passer quoi ? ». Kanata se réincarne, devient Gobu-Rô, un gobelin qui va très vite évoluer, il va chasser, se faire des vêtements, gravir les échelons… Mais c’est tout. Quel est son but ? Que va-t-il faire de concret, d’intéressant ? En réalité, il ne se passe pas grand chose en dehors de ça. 

Et je ne suis pas convaincue non plus par le fait qu’il garde son pouvoir d’absorption alors qu’il a perdu tout le reste à sa mort, ni qu’une voix dans sa tête lui indique qu’il gagne un niveau quand il évolue (là, j’ai pas compris pourquoi…), ou quand il a de nouvelles compétences, qu’on ne nous explique pas à quoi elles servent (même si certaines sont assez compréhensibles), des compétences qui s’accumulent et qu’il gagne en grand nombre très facilement, donc on en oublie très vite les trois quart.

remonster illu

Je reste sceptique face à l’évolution des gobelins (ils peuvent évoluer en… vampire, ou en minotaure par exemple), ni même comment ils sont présentés. Dans tous les jeux, livres, univers, j’ai toujours vu les gobelins comme des petites créatures, souvent à la peau verte, qui compensent leur manque de force par leur vivacité et leur intelligence. Des bestioles jamais gentilles, toujours sournoises. Alors que là, c’est limite si il ne faut pas leur expliquer par quel bout il faut tenir une épée (j’exagère, mais l’idée est là).

Sinon la narration est originale, elle est à la première personne et n’offre que peu de dialogues. Graphiquement, ce n’est pas époustouflant, c’est bon, mais sans plus.

En bref, j’ai l’impression d’être passée à quelque chose, mais même après une relecture du manga, je reste autant peu convaincue par l’histoire de Kanata. Ce premier volume me fait l’effet d’un gros prologue qui traine en longueur, mais qui ne m’a pas assez captivée pour me donner envie de lire la suite.

[Chronique] Cet été-là – Sarah Ockler

[Chronique] Cet été-là – Sarah Ockler

Cet été-là


D’après Frankie, la meilleure amie d’Anna, rien ne vaut les plages de Californie pour tomber amoureuse. Et si elles rencontrent au moins un garçon par jour, Anna a toutes les chances d’en trouver un qui lui plaise. En théorie … Dans la réalité, Anna n’a aucune envie de passer l’été à flirter en bikini. Parce qu’elle a déjà vécu une première, et secrète, histoire d’amour : avec le grand frère de Frankie, un an plus tôt, juste avant qu’il ne meure brutalement, laissant Frankie et Anna Anéanties derrière lui…

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Matt est le grand frère de Frankie. Tous les deux sont les meilleurs amis de Anna depuis… Toujours. C’est un trio inséparable, les filles allant même s’habiller pareil. Le soir de l’anniversaire d’Anna, Matt lui avoue ses sentiments, qui sont réciproques. Alors ils commencent à sortir ensemble, mais en cachette. Quand Matt est enfin prêt à mettre sa petite sœur au courant, il meurt au volant de sa voiture. Un an après, Frankie n’est toujours pas au courant et Anna doit vivre avec ce lourd secret. Mais l’été risque d’être fort en révélations quand les filles partent ensemble en vacance, avec les parents de Frankie

C’est le deuxième roman de Sarah Ockler que je lis, et j’ai bien plus adoré Cet été-là que #Scandale. En effet, ce petit dernier est plus vivant, plus prenant, on ressent enfin quelque chose pendant la lecture. Les relations sont plus réalistes, les dialogues sonnent plus vrais. Et en plus, il se lit aussi bien et aussi vite que son grand frère, alors que demander de plus ?

Frankie était, avant l’accident, une jeune fille tout à fait normale, sans histoire. Aujourd’hui, elle porte des tenues courtes, fume, se maquille à outrance et s’invente une vie délurée pour que ses parents la remarque, pour qu’elle ne soit plus seulement « la sœur du gars qui est mort » aux yeux des autres. On ne peut pas la blâmer pour son égoïsme, chacun vit le deuil à sa façon, mais elle n’a plus les pieds sur terre. A côté, Anna était et reste quant elle la même qu’avant, le poids de la perte de Matt en plus, qu’elle aimait secrètement depuis des années, tandis qu’elle doit vivre son deuil presque en secret, puisque personne ne savait quelle était sa relation avec son meilleur ami.

Plusieurs thèmes sont abordés ici. Entre entretenir un secret sur une longue durée, le deuil, le premier amour, comment tomber amoureux sans avoir l’impression de trahir celui que l’on a toujours aimé et qui est mort, l’amitié qui évolue pas forcément comme on le voudrait, et la fameuse première fois, un sujet qui revient très souvent entre les deux filles. Tous les sujets sont très bien traités, sans tomber dans l’excès. Pour le coup, Sarah Ockler a su doser et faire entrer en scène ces thèmes aux bons moments, ce qui rend l’histoire harmonieuse et cohérente.

En bref, bien loin de #Scandale, Cet été-là est un second roman très intéressant, où l’on ressent tout un panel d’émotions. Les thèmes abordés sont très bien traités, et ces vacances au soleil donnent envie d’aller lire sur les plages. Alors, pourquoi se priver ?

[Chronique] S’enfuir – Martyn Bedford

[Chronique] S’enfuir – Martyn Bedford

s'enfuir

  • Éditeur : Nathan (2016)
  • Pages : 412
  • Genre : Young Adult
  • Prix : 16.95€
  • Acheter S’enfuir

Gloria mène une vie normale d’adolescente de 15 ans. Et elle s’ennuie. Jusqu’au jour où un garçon mystérieux fait irruption dans sa classe : Uman est drôle, intelligent, d’une assurance désarmante. Il faut ce qu’il veut sans attacher la moindre importance à ce que les autres pensent. Il est tout ce que Gloria voudrait être. Il est la promesse de vivre pleinement, de vibrer, d’aimer. Alors quand il lui propose de partir, de camper dans la forêt, de choisir leur destination à pile ou face… Gloria s’enfuit avec lui sans regrets, et sans prévenir personne.

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Gloria, une jeune fille de 15 ans, est tout ce qui a de plus normale. Pas de drame, rien. Juste une adolescente comme les autres. Mais petit à petit, son rapport avec les autres change. Ses parents sont de moins en moins présents, elle ne s’amuse plus quand elle rejoint ses amies dans leur café préféré… Pire, elle a l’impression d’être prise dans une affreuse routine où elle se dit « à quoi bon ? ». Mais Uman, 16 ans, va intégrer sa classe, et sa désinvolture va plaire petit à petit à Gloria. Au fil de leurs discussions, ils vont choisir de vivre, libres. De s’enfuir.

C’est une lecture légère, sans prise de tête, un de ces livres qu’il est bon de sortir l’été. Car ici, bien que l’on suive deux adolescents en fugue, c’est un véritable road trip qui nous est raconté. Mais Gloria ne raconte pas cela à nous, plutôt à la police. La narration est originale, car c’est sous forme de questions/réponses (vingt, comme l’indique le titre en VO : Twenty questions for Gloria). En tout cas, c’est bien écrit, fluide.

Gloria est une jeune fille désabusée, qui se remet en question, qui se fait une petite introspection de sa vie et se retrouve à se demander quel est le sens de tout cela. Dans ce « à quoi bon ? », c’est toute son amertume qui ressort, que ce soit au niveau des études, de ses relations avec les autres, le but de la vie… Et à côté nous avons Uman, sa porte de sortie, qui arrive en cours d’année, entouré de mystères et qui prend la vie comme elle vient : sans prise de tête.

J’ai eu peur que le thème de la fugue sois traité par dessus la jambe, mais finalement je l’ai trouvé très réaliste. On passe par plusieurs étapes : la peur d’être attrapée, elle pense à ses parents. Puis vient l’euphorie : la liberté, ne plus avoir de règles,  on voit tout le côté génial de cette fugue. Puis enfin, la réalité rattrape les protagonistes : plus d’argent, plus de quoi se nourrir, on est facilement agressé, on se sent seul… J’ai été très surprise de voir un roman jeunesse prendre ce sujet très au sérieux.

En bref, S’enfuir est une lecture légère, absolument pas prise de tête, où deux adolescents nous montre leur mal être face à ce qu’ils vivent, jusqu’où ils sont prêt à aller pour briser cette routine. Pour moi ça a été une bonne lecture qui va me rester en tête pendant un temps !

[Chronique] Mon cher stagiaire – Anouk Laclos

[Chronique] Mon cher stagiaire – Anouk Laclos

mon cher stagiaire


Une pétillante quadra devenue veuve avant l’heure se voit confier les rênes de l’empire de champagne Van Styn.

Un jeune étudiant américain à l’ambition débordante et au charme fou rêve d’y faire un stage.

Anouk laisse sa chance à Andrew, dont la soif d’apprentissage va se révéler troublante…

Entre bulles de champagne et déplacements professionnels de rêve commence alors une initiation enivrante aux plaisirs à la française, mais jusqu’où Anouk osera-t-elle aller ?

Merci aux éditions Calmann-Lévy et à Babelio pour cette lecture !

Mon avis

Anouk, la quarantaine, veuve, et depuis peu PDG de la société Van Styn, spécialisée dans le champagne, prend un stagiaire sous son aile, un américain assez pudibond. Andrew a soif d’apprendre, que ce soit les ficelles du métier, mais aussi comment donner du plaisir aux femmes, ce que sa nouvelle patronne ne va pas rechigner à lui apprendre, étape par étape…

C’est le premier roman érotique chez Calmann-Lévy, et c’est une sacré surprise. Étant une grande lectrice de romans de ce style, cela me fait toujours plaisir de voir ce genre s’épanouir. Mais ce roman est présenté comme le premier roman érotique français  où c’est une femme qui initie un homme, ce qui est faux. Il suffit de jeter un œil au catalogue de La Musardine pour trouver une pléthore de livres 100% français qui présentent le même thème.

Autant vous le dire, je n’aime pas du tout la couverture rose-grise, c’est même un frein. En librairie, je n’aurais même pas accordé 10 secondes de mon temps pour ce livre. Pour moi, une couverture dans ces tons là me renvoie directement à toutes les publications post-cinquante nuances de Grey de Hugo et Cie, ce moment où cet éditeur a publié énormément de titres faisant l’apologie de la culture du viol sous toutes ses formes. Donc pour moi, une couverture rose-grise, c’est demi-tour tout de suite. Espérons que par la suite les éditions Calmann-Lévy trouveront un style graphique pour leurs romans érotiques qui leur ressemble, et non aux livres des autres.

Et le dernier point gênant, bien que ce soit un pseudo, je n’aime pas quand l’auteur(e) porte le même nom que son personnage principal dans les romans érotiques. On ne sait pas où est la limite entre la fiction et la réalité et ça devient vraiment gênant, j’ai pas forcément envie d’imaginer l’auteure couchant avec un stagiaire.

Bref, parlons maintenant du contenu.

Qui dit roman érotique, dit scènes de sexe. Elles sont peu nombreuses, un bon point, montent crescendo et sont émoustillantes, vraiment bien décrites. Mais le must – qui est aussi le gros point positif de Mon cher stagiaire – c’est qu’il y a du consentement sexuel respecté partout. Oui, oui, vous avez bien lu, cette denrée rare est là et elle est exprimée clairement ! C’est un énorme point positif ! J’ai presque envie d’embrasser l’auteure tellement je suis heureuse que le consentement soit là.

J’ai lu ce livre très rapidement, la plume de « Anouk Laclos » étant fluide, avec un vocabulaire riche, et des descriptions savamment dosées. C’est un livre qui se lit très facilement. Le cadre choisi par l’auteure est bien mis en place, que ce soit la société Van Styn ou les différentes demeures que Anouk et Andrew visitent. Je suis cependant très surprise par la fin ! J’ai d’abord été choquée par ce retournement de situation, de voir dans quelle situation Anouk était mise, mais j’ai finalement trouvé l’énième rebondissement concernant Andrew trop tiré par les cheveux. Je pense qu’on aurait pu s’arrêter à la première révélation, voir la deuxième.

En bref, j’ai l’air sévère comme ça, mais j’en ressort globalement satisfaite. Pour un premier roman de l’auteure, je l’ai trouvé abouti, et son intrigue bien menée. Un peu déroutée par la fin, cependant, mais je retiens en premier lieu que le consentement est présent, qu’il est respecté, et ça, ça fait beaucoup de bien.