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[Chronique] Les cartographes, Livre 1 : La sentence de verre – S.E. Grove

[Chronique] Les cartographes, Livre 1 : La sentence de verre – S.E. Grove

les cartographes 1


Dans un monde bouleversé, les Etats-Unis sont situés dans un XIXe siècle fabuleux, le Groenland est dans la préhistoire, et l’Afrique du Nord dans un temps qui évoque celui des Pharaons. Quelle est donc la carte qui permettra de réunifier le monde en une seule époque ?

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Sophia habite à Boston, dans le Nouvel Occident. Depuis le Grand Bouleversement, les époques se retrouvent mélangées suivant les pays que l’on traverse. Ses parents, explorateurs de métier, ont disparu dans une des ces époques, sans que l’on sache comment. Élevée par son oncle Shadrack, Sophia est initiée à la cartographie, qui n’a rien de commun avec la notre. Mais un jour, Shadrack est enlevé, tandis qu’à Boston, les dirigeants tentent de faire passer des lois pour fermer leurs frontières aux explorateurs des autres âges. Sophia va donc se lancer à sa recherche, sans savoir que ce voyage changera sa vision du monde, et peut-être bien le monde lui-même…

Tout d’abord, quand j’ai vu la couverture, je suis tombée en amour pour ce livre. Généralement les couvertures des versions originales sont plus belles que les nôtres, mais là, la version française est beaucoup plus belle à mes yeux. Pour une fois, j’ai bien fait de me fier à la couverture, car j’en ressort globalement satisfaite. Étant donné que cette saga est une trilogie, j’ai hâte de voir ce que les graphistes de chez Nathan nous réservent…

Donc, dans ce contexte où l’on parle de la fermeture des frontières chez les extrémistes (bizarrement mes lectures se rapprochent beaucoup de l’actualité en ce moment, et cela n’a rien de rassurant), nous avons Sophia, une jeune fille indépendante qui a su très tôt se débrouiller seule avec son oncle depuis la disparition de ses parents. Elle s’adapte très facilement aux situations, mais elle n’a pas d’horloge interne, ce qui se révèle délicat dans son quotidien. Mais elle n’est pas une Mary Sue, loin de là, puisqu’elle ne pourrait pas mener son entreprise à bien si elle n’était pas épaulée par des femmes et des hommes pendant tout le long de l’histoire (coup de cœur : les femmes sont plus présentes que les hommes, ont plus d’actions, sont plus valorisées et ont plus de dialogues).

Côté écriture, c’est frais. C’est fluide, agréable à lire et très immersif grâce aux descriptions qui sont parfaitement employées. S. E. Grove a un vocabulaire riche et a intégré un mini-lexique facile à comprendre dans son univers qui est à la portée de tous. Le seul point noir de premier tome, c’est que par moment l’histoire est cousue de fil blanc. Un peu à la « ta gueule, c’est magique », il arrive que nos personnages se sortent de situations de manières totalement improbables. Ce n’est pas fréquent, mais ça gâche un peu la cohérence de l’histoire.

En bref, ce premier tome de Les cartographes pose les bases d’un univers immersif cohérent, malgré les quelques facilités que je n’espère pas retrouver dans la suite. Cette trilogie aventuro-fantastique plaira aux plus jeunes ainsi qu’aux plus âges qui trouveront leur compte avec La sentence de verre.

[Chronique] Seconde chance – Alexandre Jaqua

[Chronique] Seconde chance – Alexandre Jaqua

seconde chance


« Vous n’existez pas. » Cette simple phrase suffit à faire basculer la vie douillette et sans histoire de Grégory Hectolitre. Lorsqu’il vient chercher son diplôme au lycée, ceux qu’il côtoie depuis des années ne le reconnaissent pas : aux yeux du monde, sa vie n’est qu’un leurre. Une histoire inventée de toute pièces. Perdu dans cette réalité qui le dépasse, Grégory doit survivre comme il peut et tenter de dénouer les fils de ce mystère. Chaque détail revêt soudain une importance insoupçonnée, à commencer par sa rencontre inattendue avec Elena. Qui est cette jeune fille plutôt secrète qui lui offre spontanément son aide ? Pourquoi s’intéresse-t-elle tant à lui ? Déterminé à obtenir des réponses, Grégory est prêt à tout, même à affronter son passé. Mais il est loin de se douter de ce qu’il va découvrir…

 

Mon avis

Imaginez : Vous arrivez à votre lycée pour chercher les résultats de votre BAC, mais personne ne vous reconnais, la direction ne vous retrouve pas dans ses fichiers. Pris de panique, vous retournez en quatrième vitesse chez vous, mais vous vous faites arrêter par la Police pour excès de vitesse. Les agents vous demandent vos papiers, ceux que vous sortez de vos poches sont vierges… Une fois au poste, impossible de retrouver votre identité, vos empreintes ne correspondent à rien, vos numéros dans votre téléphone sont erronés… Vous n’existez pas. Que feriez-vous? Bon, notre personnage principal, Gregory, à la tête sur les épaules, donc il n’en profite pas pour faire les quatre cents coups, mais part plutôt à la quête de son précieuse identité.

La première partie, qui correspond à toute la phase un, a été plutôt longue et fastidieuse. Disons que les évènements s’enchaînent sans aucun obstacle et dans le meilleur des mondes. L’auteur aurait continué dans cette voie-là, cinquante pages plus loin et on avait la conclusion finale du roman. Ce qui m’a surtout gêné, c’est la narration. On ressent que cette première partie est le tout premier écrit de l’auteur, et qu’il n’a pas été récrit après l’écriture de l’histoire, donc les expressions sont bien souvent exagérées et les personnages ont une attitude tout aussi forcée. Tout est amplifié, et ça ne donne pas forcément un résultat très attrayant.

Mais heureusement c’est en forgeant que l’on devient forgeron, et l’auteur s’améliore par la suite, rendant le texte plus agréable à lire, et ses personnages moins imbuvables qu’au début. Cette deuxième partie a été complètement géniale à lire, mais à l’instar du début où tout se passait extrêmement facilement, la suite est un enchaînement de problèmes sans résolutions durables, il n’y a pas de juste milieu : soit tout simple, soit tout compliqué, mais pas de demi-mesures dans Seconde chance…

J’imagine que la fin aurait du me faire ressentir quelques émotions : que ce soit les derniers évènements concernant Elena ou la décision finale de Gregory, je n’ai absolument rien ressenti, ce qui est un peu gênant.

En somme, un premier roman qui se laisse lire, mais j’attends de voir les prochains écrits de l’auteur : avec un peu plus d’expérience, ils ne devraient qu’être meilleurs !

Merci aux éditions Calepin pour cette lecture !