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[Chronique] La lune bleue – Virginie Didier

[Chronique] La lune bleue – Virginie Didier

la lune bleue

  • Éditeur : Auto-édition (2014) (l’auteure étant l’éditrice de Boz’Dodor)
  • Pages : 531
  • Genre : Fantasy
  • Prix : 4.99€
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Providence, jeune prêtresse du sanctuaire de la lune bleue, a rêvé : un terrible danger les menace. Saura-t-elle l’empêcher ? Céleste, jeune fille enfermée dans les cachots d’un lugubre château, se pose une question : qui est-elle ? Elles ne le savent pas mais, malgré les siècles qui les séparent, leurs destins sont liés. Sauront-elles se trouver ? Et Céleste acceptera-t-elle son destin, quel qu’il soit ?

Mon avis

La lune bleue est une île regroupant les prêtresse de cette même lune. La particularité de ces femmes est de pouvoir faire des rêves prémonitoires. Une nuit, Providence rêve d’un danger pour le monde où elle vit, et qui concernera une jeune fille qui serait l’élue. Plusieurs années plus tard, Céleste vient au monde, et tout les indices laissent penser que c’est elle la fille de la prophétie. Mais saura-t-elle accepter son destin?

Une chose à retenir pour qui veut lire ce livre: pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer? Du début à la fin, à chaque évènement majeur ou non de l’histoire, même si tous les indices montrent que c’est bien ça, que cinq personnes minimum ont confirmés que oui, effectivement les indices disent vrais, les protagonistes ne seront jamais d’accord, à moins d’avoir eu trente nouveaux indices d’ici là où que le livre se finisse. Très sincèrement, je ne rigole pas. Mais on y reviendra plus tard.

La première chose qui m’a choqué, ce sont les énormes fautes d’orthographe ou grammaticales. Tout le monde en fait, moi la première, mais là c’est à se demander si ce livre a bénéficié d’une relecture quand on tombe sur: « Zara aurait accouché du petit à Orphée » (on dit fils d‘artisans, pas fils à artisans, donc ici d‘Orphée…) ou « Ebien » (vu plusieurs fois, et bien…).

Les personnages ne sont pas travaillés, et leurs prénoms choisis sont des spoils à eux tout seuls: Providence, c’est la providence qui l’a mise sur le chemin des prêtresse, Céleste, pour une raison que je ne spoilerais pas, Félonie (qui appellerais son enfant Félonie?), porte extrêmement bien son nom… Les gentils sont niais et stupides, les méchants sont stupides et se comportent comme des gamins, parlant comme si ils étaient des personnages de dessins-animés pour enfant:

-Qui je suis? Oh, mais je suis ton pire cauchemar ! Grâce à moi tu as oublié qui tu étais. C’est tant mieux, tu te feras moins de soucis et tu me poseras moins de problèmes ! J’étais venu m’assurer que tout avait bien fonctionné. Alors, dis moi, qu’est ce que ça fait d’avoir tout oublié ? Peur j’espère ! Je suis le Roi Xaron, ton seigneur et ton maître et ton pire cauchemar ! Il va falloir être bien obéissante Céleste, car si tu me causes le moindre problème, je n’hésiterais pas à sévir et je te ferais regretter d’être née ! Ah ah ah ah !

Et à l’instar des evils qui se comportent comme des gamins, les enfants de huit ans se comportent en adulte et conspires, montant des complots pour avoir le pouvoir. A huit ans. Oui. Et on revient sur ce que je disais plus haut, les héros ne savent pas prendre une seule décision toute simple malgré le nombres d’indices et de personnages confirmant ces mêmes indices. On perd donc environ 200 pages sur les 531 à voir les personnages principaux se chamailler car pas un ne sais prendre une bonne décision. Si dès le départ, tout le monde prenait les bonnes décisions, ils perdraient beaucoup moins de temps, et par extension, le lecteur aussi.

Concernant la période sur la quelle se roman se déroule, je n’en sais rien. Nous avons l’air d’être dans une époque médiévale étant donné qu’il y a des châteaux, ainsi que des rois et reines, mais ça s’arrête là, l’univers n’étant pas immersif, seul celui de Providence est travaillé, le reste c’est au lecteur de se débrouiller. Nous n’avons aucune dates, même quand plusieurs années s’écoulent, vous l’apprenez en suivant les évènements, en faite uniquement quand la reine compte les années. Les dialogues auraient pu nous mettre sur la voie, mais ils sont des répliques exactes de conversations du 21è siècle, on rajouterais un lol au bout, on s’y croirait presque si on faisait abstraction des châteaux…

Il y a plusieurs incohérences (une sirène, sous l’eau, fait quelques pas…), et beaucoup de contradictions, comme par exemple un personnage est réputé pour sa sagesse, mais en faite nous ne voyons pas du tout un personnage plein de sagesse quand il rentre en action, bien au contraire.

Jusqu’au bout, Céleste et ses camarades, malgré tout ce qu’ils ont pu voir depuis le début de l’histoire et toutes les personnes qui n’ont fait que confirmer chaque choses, ne comprennent qu’à la fin (8 dernières pages pour être précise) qui est Céleste et quel est son véritable rôle. Le lecteur connaissant déjà cette information dès le début ne peut pas s’empêcher de s’énerver au final, car depuis le début les informations sont sous leur nez, juste qu’aucun d’entre eux ne veut y croire.

En bref, ce roman aurait pu faire entre 200 et 300 pages si l’auteur avait conféré un semblant de jugeote à ses personnages, et si le contenu aurait été plus travaillé, il m’aurait très certainement plu. Mais là ce n’est absolument pas le cas, et je n’en ressort rien de positif de cette lecture. Néanmoins merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions Boz’Dodor pour ce partenariat.