Archives de
Tag: policier

[Chronique] Brunetti entre les lignes – Donna Leon

[Chronique] Brunetti entre les lignes – Donna Leon

brunetti entre les lignes


En ce maussade lundi de printemps, le commissaire Guido Brunetti pensait n’avoir rien d’autre à faire que de lire des rapports, quand il reçoit soudain un appel fiévreux de la directrice d’une prestigieuse bibliothèque vénitienne. Plusieurs livres anciens et de grande valeur ont été endommagés, d’autres ont même disparu. Les employés soupçonnent un chercheur américain venu à plusieurs reprises consulter les livres, mais pour Brunetti, quelque chose ne colle pas.
Prenant l’affaire en main, le commissaire commence par enquêter sur les visiteurs réguliers de la bibliothèque et en conclut que le voleur n’a pas pu agir seul. Mais quand l’un des suspects est retrouvé mort chez lui, l’affaire prend une tournure beaucoup plus sinistre.

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Brunetti est appelé par une bibliothécaire qui a découvert l’impensable dans l’établissement où elle travaille : un homme a arraché des pages de livres anciens et rares pour les revendre au marché noir, et plusieurs ouvrages complets ont disparu également. Alors que tous les indices convergent vers un américain venu étudier ces fameux ouvrages, Brunetti va découvrir que la vérité est ailleurs…

Le commissaire Brunetti est un personnage récurent des romans de Donna Leon (Brunetti entre les lignes est le 23è tome de la série), caractérisé par son flegme à toute épreuve. Toujours en balade dans Venise, laissant se porter au fil de ses enquêtes qui ne l’inquiètes pas plus que cela. Bref, ce commissaire est un personnage qui se laisse vivre, et c’est assez étonnant dans ce genre de romans où les policiers ont souvent des passés mystérieux et où ils sont détestés par leurs collègues/des durs à cuire/détestent limite tout le monde (sans rire). En tout cas, c’est une première pour moi ! Mais avec un tel personnage, on peut découvrir la série en commençant par son milieu ou la fin : on est jamais perdus, les tomes peuvent se lire indépendamment les uns des autres.

Et donc, c’est le flegme qui caractérise les aventures de Brunetti, j’ai l’impression qu’on lit un Brunetti plus pour son ambiance et ses flâneries dans Venise que pour son cadre policier. Et c’est ce qui fait son point fort, car Donna Leon a un style très descriptif, je me suis imaginé sans trop de difficultés les différents lieux que notre enquêteur visite.

Concernant l’enquête, on ne devine pas un seul instant ce qu’il en est vraiment, l’auteure a su garder le mystère jusqu’au bout. Mais l’enquête manque de punch, et j’ai l’impression d’être restée en surface alors que certains point auraient mérité d’être un peu plus creusés, comme l’aristocratique vénitienne qui se livre à ces achats illégaux de livres volés, que l’on ne fait que survoler. J’ai trouvé la fin très abrupte, on a trouvé le coupable, il a avoué, fin de l’histoire. On ne s’attend pas du tout à une telle coupure et on reste finalement assez surpris.

En bref, Brunetti entre les lignes est un petit policier qui se laisse lire et apprécier pour son ambiance et ses balades dans Venise, mais pour avoir un cadre policier plus intéressant, il devient nécessaire de se diriger vers d’autres romans que celui-ci.

[Chronique] Débrouille-toi – Lionel Chareyre

[Chronique] Débrouille-toi – Lionel Chareyre

débrouille toi !


« Fraîchement diplômé, je viens de voler deux millions d’euros, rien de prémédité. »
Etudiant, Quentin Leblanc rencontre Chloé dont il tombe follement amoureux. Leur idylle prend fin lorsqu’elle décide de partir étudier aux Etats-Unis. Une fois diplômé, Quentin effectue des missions d’intérims et est embauché en tant que comptable à l’Hippodrome de Vincennes. Un soir, il se retrouve seul avec un sac contenant la recette de la course du Grand Prix d’Amérique. Sur un coup de tête, il s’enfuit avec l’argent. Après avoir réalisé son erreur, il décide de remettre le sac à sa place, mais il est déjà trop tard : la police a déjà été prévenue.
Ne sachant que faire, il cherchera de l’aide auprès de son ancienne petite amie. Son périple l’emmènera dans différentes villes européennes et lui réservera son lot de surprises, dont une pour le moins inattendue.
Cavale, histoire d’amour, trahisons… Quentin n’aura que peu de temps pour réfléchir aux conséquences de ses actes.

Merci aux éditions Chemin vert pour cette lecture !

Mon avis

Quentin, jeune diplômé, travaille en intérim à l’hippodrome de Vincennes où il fait de la comptabilité en attendant de trouver mieux. Un soir où son supérieur part plus tôt pour pouvoir partir en vacances, il se retrouve avec la charge de remettre la recette du jour aux convoyeurs de fonds de chez Brinks. Sur un coup de tête, il décide de partir avec l’argent, une recette à deux millions d’euros. Pris de remords, il tente de remettre l’argent à sa place, mais une fois revenu à l’hippodrome, celui-ci est encerclé par la police. Rien de prémédité, et pourtant le plan épervier est déclenché et Quentin est dorénavant recherché activement par la police…

Notre personnage principal va chercher du secours auprès de son ex, Chloé. Habitant à Nice, elle remonte à Tours pour apporter tout son soutient à son ex-petit ami. Enfin dans les faits seulement, car en réalité Chloé est une sacrée menteuse et changera de version trois/quatre fois avant la fin du roman pour justifier son retour auprès de lui. Et Quentin est très naïf, il la croit à chaque fois, même s’il se rend compte que ce n’est que du vent à chaque fois. A sa place, dès le premier mensonge j’aurais abandonné la demoiselle qui m’a plus énervée qu’autre chose. Ah, l’amour, tout ce que l’on ne ferait pas pour ça ! L’argent ne fait pas le bonheur et notre voleur va s’en rendre compte très vite : devenu SDF, trahit à de multiples reprises, il risque sa vie à  chaque instant pour son coup de tête.

Quentin est en perpétuelle cavale du début, jusqu’à la fin. L’action est omniprésente, ce qui fait que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. On est vite pris par le rythme de la cavale qu’en même pas deux heures le roman est fini. L’écriture, fluide, y joue pour beaucoup. Cependant, il y a très peu de descriptions, mais cela ne m’a pas plus dérangé car j’ai pu me concentrer plus facilement sur la cavale.

En tout cas, Débrouille-toi ! porte bien son titre : Quentin est seul dans cette histoire et ne peut compter que sur lui-même pour se sortir du pétrin dans lequel il s’est mit. L’auteur, Lionel Chareyre, n’a pas volé sa victoire au concours « Nos lecteurs ont du talent » (2013) où il a présenté cette histoire, elle est amplement méritée ! Un auteur à suivre…

[Chronique] L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé – Hubert Ben Kemoun

[Chronique] L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé – Hubert Ben Kemoun

l'interrogatoire


La vérité sur l’affaire Teddy Lassalle.

Comment Teddy, un garçon sans histoire, a-t-il pu se retrouver mêlé à une affaire de vol? L’inspecteur de police chargé de l’enquête interroge six témoins pour reconstituer ce qui s’est passé au cours de cette incroyable soirée. Mais pas facile de découvrir la vérité avec des témoins pareils !

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Teddy, un élève de CM2, est accusé d’avoir volé un lingot d’or suite à une escapade nocturne. Un enquêteur est donc chargé de l’enquête pour retrouver ce lingot et avoir le dernier mot sur cette affaire qui part dans tous les sens. Il va donc interroger son entourage et va commencer ici une histoire rocambolesque.

Jeux de mots, calembours, traits de personnages exacerbés, rien n’est fait dans la demi-mesure avec ces personnages haut en couleur imaginés par Hubert Ben Kemoun. Il y a de quoi faire ! Mais malheureusement, ça ne va pas très loin. On s’adresse clairement à un public jeune, donc on ne creuse pas d’avantage que ça, et c’est bien dommage.

L’histoire est sous forme de dialogues où l’on ne voit pas les répliques de l’enquêteur : c’est au lecteur de faire marcher son imagination pour avoir les questions. Ça laisse un sentiment d’inabouti, surtout quand on voit que la conclusion finale… N’existe pas ! Et pourtant c’est un one-shot, mais vous ne saurez pas qui a volé le lingot manquant…

C’est un livre tout de même pour les enfants de 9 ans, je ne comprends pas que ce soit plus abouti que ça, plus recherché. Je ne demande pas 100 pages de plus, mais quelques-unes, avec une histoire un peu plus proche de la réalité que ça. A 9 ans, mon frère lisait le premier tome de Harry Potter qu’il avait sournoisement (et absolument pas subtilement) piqué dans ma bibliothèque. A côté, L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé passe pour un livre pour les 5-6 ans.

A faire lire aux plus jeunes et à ceux qui ne sont pas familiers avec la lecture, donc !

[Chronique] Les aventures de Judith Lee – Richard Marsh

[Chronique] Les aventures de Judith Lee – Richard Marsh

les aventures de judith lee


Revoici Judith Lee, professeur pour sourds-muets, que son talent pour lire sur les lèvres plonge parfois dans des situations délicates, voire explosives.

Mais cette détective malgré elle commence à être bien connue des malfrats en tout genre, qui n’hésitent pas à recourir aux grands moyens pour tenter de l’éliminer.

Saura-t-elle déjouer leurs tentatives et continuer de traquer assassins, voleurs de bijoux, espions et autres criminels ?

Merci au forum Au cœur de l’imaginarium et aux éditions Rivière Blanche pour cette lecture !

Mon avis

Les aventures de Judith Lee est un recueil de nouvelles, qui elles sont parue initialement en 1916 dans le journal The Stand Magazine. Ces histoires mettent en scène Judith Lee, professeur pour sourds-muets et espionne à ses heures perdues, grâce à son talent qui est celui de lire sur les lèvres. Bien que ce talent peut se révéler pratique, il peut très vite devenir une gêne quand on essaye de vous tuer à cause de celui-ci…

Au nombre de dix, chacune de ces nouvelles présente une histoire bien à part qui peuvent se lire indépendamment les unes des autres sans aucun problème de compréhension. Toutes d’environ une trentaine de page chacune, on est très vite immergés au cœur des enquêtes de Judith sans prendre de pincettes.

Cependant, ces textes deviennent très vite redondant si on essaye de tous les lire à la suite, car ils se présentent de la même manière : présentation du lieu où est Judith, quelques lignes sur son don, lecture « fortuite » sur les lèvres d’un inconnu qui se révèle être au choix un meurtre, un vol ou une disparition, puis Judith se retrouve d’une manière ou d’une autre mêlée à l’enquête, elle trouve des éléments, boucle son enquête, conclusion et clap de fin.

Côté écriture, l’auteur a surtout misé sur la description des lieux et des scènes que le comportement et la psychologie des personnages, au détriment même du personnage principal qui n’est absolument pas approfondi. Avec un langage soutenu, Les aventures de Judith Lee donnent l’impression de lire les confidences d’une très vieille dame qui radote un peu.

La lecture de ce recueil me laisse quelque peu indifférente malgré la richesse des récits de Mr Marsh. Une découverte sympathique, mais pas inoubliable.

[Chronique] Les somnambules se réveillent tard – Élodie Geffray

[Chronique] Les somnambules se réveillent tard – Élodie Geffray

les somnabules se réveillent tard


« Lorsqu’il grimpa dans la voiture, Dominique sut qu’il venait de faire le choix le plus important de sa vie, peut-être le plus insensé, certainement le plus fou  »

Lorsque Nicolas voit le regard de Sandra se ternir, puis s’éteindre, il sait qu’il vient de commettre une bêtise, et il panique. Il appelle son ministre de père, qui a toujours une solution. Mais cette fois-ci, la bêtise est de taille. L’homme de confiance de la famille saura-t-il tirer Nicolas d’affaire ?

Mon avis

Quand Nicolas tue Sandra, son père, Ministre de l’intérieur et son homme de main trouvent une solution pour éviter la prison au jeune homme. Pour les deux hommes, l’affaire est classée. Mais pour Nicolas, comment vivre avec sa culpabilité? Tout ce petit monde arrivera-t-il à se tenir au plan de l’homme de main?

L’histoire commence par plusieurs histoires parallèles, dont on ne comprends pas le lien, puis petit à petit, tout devient clair pour le lecteur qui avance pas à pas dans une intrigue bien menée.
J’ai adoré voir les relations entre chaque personnages, voir combien l’auteur a travaillé à ce point leur psychologie ! Mais j’ai surtout adoré la relation Ivan/Raphaël, qui m’a quelque peu déconcertée au départ, mais que j’ai trouvé touchante au final.

Ce roman a été une agréable surprise : je ne m’attendais absolument pas à ça ! Que ce soit les décisions prises par nos protagonistes ou l’évolution de la situation, tout est maîtrisé d’une main de maître ! L’auteure sait où elle va, et nous emmène avec une facilité déconcertante dans son univers. Le tout servi avec une plume fluide, qui se laisse agréablement lire.

La fin est celle que j’avais imaginé quand j’ai compris où l’auteur voulait en venir, et j’en suis totalement satisfaite !

En bref, je ressort plus que satisfaite de ce petit roman policier sans grande prétention, très agréable à lire.

Merci aux éditions du chemin vert pour cette lecture.

[Chronique] Les enfants de l’État – William Ryan

[Chronique] Les enfants de l’État – William Ryan

les enfants de l'état


Le capitaine Korolev, inspecteur de police à Moscou en 1937, savoure la visite longtemps attendue de son fils Yuri. C’est alors qu’un éminent scientifique est abattu, à proximité du Kremlin. Le soir où l’enquête est assignée à Korolev, Yuri disparaît et la mère de ce dernier n’est plus joignable. Malgré son inquiétude, Korolev poursuit ses investigations. Mais, où qu’il aille, il est devancé et les documents qu’il cherche, raflés. Korolev comprend qu’il est au cœur d’un combat entre deux factions rivales de la police secrète, le NKVD. Pour découvrir la vérité, il lui faudra suivre la piste des enfants de l’État, ceux qui disparaissent sans laisser de trace.

Mon avis

Nous sommes en 1937 et nous retrouvons le capitaine Korolev, milicien de Moscou, qui cette fois-ci attend son fils, envoyé par son ex-femme, Zhenia. Les retrouvailles ne se passent pas comme prévu, le garçon est distant, ne dis pas grand chose. Korolev se dit que comme ça fait longtemps qu’ils ne se sont pas vus, la confiance doit se ré-installer entre eux deux, tout simplement et il profitera de sa semaine de vacances pour ça. Mais ses supérieurs en ont décidé autrement, et aussitôt son fils arrivé, aussitôt il doit rejoindre La Maison des Dirigeants pour enquêter sur le meurtre du Professeur Azarov, un membre éminent du Parti. Et quand on apprend que le meurtre a été commis à deux pas du Kremlin et que l’homme en question menait des recherches secrètes pour le compte du Parti, on y dépêche aussitôt la Sécurité d’État, qui reprend l’enquête. Korolev, sentant qu’il est enfin en vacance pour de bon, part pour la Datcha de son ami écrivain Babel avec Youri. Sur le chemin, il se sent suivit, pire ses soupçons se confirment petit à petit. Vu qu’il n’arrive pas à joindre son ex-femme depuis l’arrivée de son fils, peut-être qu’il lui est arrivé des problèmes, peut-être s’est-elle faite arrêter?

L’inspecteur Korolev n’a pas le temps pour réfléchir à tout ça: le soir même, les deux personnes qui le suivait débarquent à la Datcha pour l’emmener à la Loubianka, bureaux de la Sécurité d’État. Et il n’a pas le temps de s’inquiéter non plus pourquoi on l’emmène là-bas, parce que Youri, se sentant en danger, s’est enfui et est introuvable. Pour conclure le tout, il n’a plus le temps de s’inquiéter pour son fils ou son ex-femme, il est remis sur un meurtre, celui d’un collègue d’Azarov, le camarade Shtange. Et pour finir la nuit en beauté, il apprend qu’il fait partie de la Sécurité d’État pour son enquête. Entre son fils et ces meurtres, notre capitaine ne sait plus où donner de la tête!

Entre la disparition de Youri, le fait de devoir rendre des comptes à deux colonels de deux départements différents de la Sécurité d’État qui ne veulent pas la même chose et dont l’un le fait étroitement surveillé, je me suis demandée plus d’une fois si Korolev n’allait pas tout plaquer du jour au lendemain, avec toute cette pression sur les épaules, surtout que ses découvertes sont de plus en plus inquiétantes. En effet, Azarov travaillait sur de nouvelles méthodes d’interrogatoire et comment formater le cerveau pour transformer un contre-révolutionnaire en un bon petit toutou du Parti qui restera bien dans les rangs sans faire de vagues. Et quand Korolev apprend que ces techniques sont pour la plupart testées sur des enfants, il s’inquiète dix fois plus pour son fils, toujours introuvable. Entre le suspens lié à l’enquête, la pression que l’on ressent, la peur et l’envie que tout se termine bien pour tout le monde, ce livre est un véritable ascenseur émotionnel. Et encore une fois, on ne devine pas cette fin, on ne devine rien de toute l’enquête, on découvre le tout au cas par cas avec l’inspecteur.

Encore une fois, j’applaudis la performance de William Ryan qui a réussi à retranscrire la tension de l’époque, des années 1937-1938 et la Grande Terreur qui avait lieu, étant donné que le moindre petit avis contraire, la moindre petite blague sur le Parti vous faisait gagné un aller simple dans la Zone. Les descriptions de lieu, conformes à celles de l’époque nous transportent et on s’imagine sans peine dans le Moscou de Korolev.

Les enquêtes de l’inspecteur peuvent se lire indépendamment des unes des autres, à la manière des enquêtes de Robert Langdon (Da Vinci Code) de Dan Brown. A part quelques personnages récurrents et quelques-uns de nouveaux, nous ne sommes pas perdus. Je n’ai pas lu Film noir à Odessa, le deuxième tome des enquêtes de Korolev, et malgré la venue d’un nouveau personnage que l’inspecteur aurait ramené d’Odessa, je n’ai pas perdu le fil de l’histoire et je ne me suis pas sentie embrouillée du tout. Un très bon point donc pour notre auteur.

En bref, j’ai beaucoup aimé cette enquête. Le suspens, l’action et l’avalanche d’émotions étaient au rendez-vous. Définitivement, je suis tombée amoureuse du style de l’auteur et il me faut absolument Film noir à Odessa pour compléter ma petite collection. Je conseillerais sans hésiter Les enquêtes de l’inspecteur Korolev à toute personne qui aime lire des romans policiers!

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions des deux terres pour ce partenariat 🙂

[Chronique] Le royaume des voleurs – William Ryan

[Chronique] Le royaume des voleurs – William Ryan

le royaume des voleurs


1936, début de la terreur stalinienne. Le cadavre mutilé d’une jeune femme est retrouvé sur l’autel d’une église désaffectée. L’inspecteur Korolev, chef de la section criminelle de la Milice de Moscou, est chargé d’enquêter. Comme la victime est une citoyenne américaine, l’organisation la plus redoutée de toute la Russie, appelée NKVD, s’en mêle. Les moindres faits et gestes de Korolev sont observés. Bien décidé malgré tout à découvrir ce qui se cache derrière ce crime effroyable, il pénètre dans le royaume des Voleurs, ces individus qui règnent sur la pègre moscovite. À mesure que d’autres corps sont découverts et que la pression venue d’en haut augmente, Korolev se demande qui sont les vrais criminels dans cette Russie où prédominent la peur, la faim, et l’incertitude.

Mon avis

Nous sommes en ex-URSS, sous les ordres de Staline, en 1936. La révolution est finie, mais elle n’est pas encore complètement oubliée par les moscovites, qui vivent de façon précaire, connaissent la faim et vivent en colocation à cause du manque de logements. Dans un état où tout est contrôlé, surveillé et hiérarchisé, une nonne américaine est retrouvée morte sur l’autel de l’église proche du Kremlin et aurait été torturée. Le capitaine Korolev et son collègue de la milice, Semoniov, se retrouvent chargés de l’enquête. Alors qu’ils peinent à trouver des indices, un autre corps est trouvé, celui d’un Voleur (organisation qui règne sur la pègre moscovite), torturé également. De son côté, Korolev reçoit de l’aide de la part du colonel Gregorine, un membre du NKVD. Mais chaque indice récolté laisse penser qu’il y a un traître dans leurs rangs… L’inspecteur Korolev fera tout son possible pour aller au bout de l’enquête, coûte que coûte!

Wow, c’est tout ce que j’ai réussi à dire une fois que j’avais fini ce livre. William Ryan a réussi à me transporter jusqu’au bout de ce roman, dans lequel j’ai réussi à m’immerger très vite, j’avais vraiment l’impression de me trouver dans le Moscou de 1936, sous les ordres de Staline. Les lieux comme les conditions de vie de l’époque sont très bien décrites, l’auteur ne lésine pas sur les descriptions et les explications, mais qui ne gênent pas plus que ça. On sent bien la terreur que le régime politique de l’époque inspirait, incitant les voisins à dénoncer quiconque aurait dit quelque chose contre le parti, ou aurait comploté, voir pas du tout, car tout est bon pour vendre ses amis, sa famille ou son voisin. L’auteur n’hésite pas non plus à utiliser des mots qui viennent tout droit du jargon russe. Je me suis un peu perdue avec les noms à rallonge comme Alexeï Dimitrievitch Korolev ou Ivan Ivanovitch Semionov.  Heureusement, l’auteur n’utilise que le dernier nom, ce qui est bien plus simple.

L’inspecteur Korolev est un homme d’une quarantaine d’année, divorcé et papa d’un petit Youri, membre de la milice, ancien footballeur, mais aussi un ancien soldat qui a fait la guerre de 14-18, contre les allemands et les polonais. C’est un homme simple, dévoué au Parti et qui est réputé pour mener les enquêtes jusqu’au bout, en faisant attention aux petits détails, remettant tout en question pour trouver le bon coupable, et non comme certains de ses collègues qui ne s’embêtent pas avec ça, du moment qu’ils donnent un résultat à leurs supérieurs. Il est également réputé pour sa non-violence pendant les interrogatoires, il n’a pas besoin de cette méthode pour décrocher des aveux.

L’intrigue policière est extrêmement bien menée, on ne devine pas un seul instant qui est derrière les meurtres, toutes les informations nous viennent en même temps que l’inspecteur Korolev les découvre. Derrière nous avons aussi une intrigue politique, discrète, mais que l’on regarde se dessiner au fil des pages en même temps que l’enquête. La résolution de l’enquête tient la route et est en parfaite cohérence avec les évènements antérieurs. Le suspens est à son comble jusqu’au bout, je ne m’attendais vraiment pas à cette fin.

– C’est l’autre chose que m’a dite le général : que j’ai besoin d’acquérir de l’expérience et que vous me la donneriez. Ou alors ce serait un coup de pied au cul. D’après lui j’ai besoin des deux.

-Le général est un homme de bon sens, répondit Korolev en essayant de garder un visage sévère.

En bref, j’ai passé un excellent moment en compagnie de l’inspecteur Korolev, l’auteur a réussi à me transporter dans son histoire jusqu’au bout, les intrigues sont bien menées. Je compte me prendre ce livre en version papier, et m’intéresser de plus près des autres ouvrages de William Ryan.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux Éditions des Deux-Terres pour ce partenariat.

[Chronique] La proie du tueur – Laura Van Wormer

[Chronique] La proie du tueur – Laura Van Wormer

la proie du tueur


Pour tous ses admirateurs, Jessica Wright est une star. Une femme adulée de l’Amérique entière. Mais pour la direction de la chaîne DBS, dont elle est l’animatrice vedette, cette adoration n’est pas sans danger : parmi ses fans se cache en effet un homme qui semble tout savoir sur la jeune femme – depuis ses plats préférés jusqu’au contenu de sa table de chevet. Un homme qui connaît suffisamment les studios de télévision et leurs systèmes de sécurité pour y déposer des messages de plus en plus menaçants…
Jessica, elle, refuse d’abord de prendre ces incidents au sérieux. Mais lorsqu’elle découvre que son persécuteur s’est introduit dans sa chambre, la menace lui apparaît tout à coup bien réelle. Brillant, imprévisible, l’inconnu intensifie son harcèlement… et va jusqu’à assassiner l’assistante de Jessica. cette fois, la terreur est à son comble. Et tandis que la jeune femme se prépare à dédicacer son autobiographie, personne ne semble en mesure de prédire le prochain geste du psychopathe…

Mon avis

La proie du Tueur est un roman sans grande prétention, rempli de suspense, et qui a le mérite d’accrocher le lecteur jusqu’au bout. Pour ma part, j’ai lu les 441 pages en seulement deux après-midi. Il se laisse facilement lire et n’a rien de complexe pour un policier.

L’histoire débute sur Jessica Wright, l’animatrice vedette de la chaîne DBS, qui est poursuivie et harcelée par un maniaque, qui est persuadé de pouvoir finir sa vie avec elle. Elle préfère ignorer cette menace, jusqu’au jour où il s’introduira dans sa chambre, et que dans la même soirée, il abattra Bea, l’assistante de Jessica. Personne ne se doute qui il est, jusqu’où va t-il être capable d’aller. Le lecteur, tenu en haleine, ne peut découvrir lui même le maniaque, tant l’histoire est bien menée.

On regrettera cependant les innombrables noms de stars listés lors des évènements autour de l’animatrice, et que de très nombreuses fois les personnages soient appelés par leur nom et non leur prénom, ayant l’effet de s’emmêler les pinceaux pendant notre lecture.

A lire au moins une fois, pour ceux qui aiment le suspense et les romans policiers bien menés !