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[Chronique] Le maître des illusions – Donna Tartt

[Chronique] Le maître des illusions – Donna Tartt

le maitre des illusions


En décrochant une bourse à l’université de Hampden, dans le Vermont, Richard Papen ne laisse pas grand chose derrière lui : la Californie, qui lui déplaît ; son adolescence, faite de souvenirs incolores ; et ses parents, avec qui il ne s’entend pas. Hampden est une porte de sortie inespérée, l’opportunité de vivre une nouvelle vie. Passées quelques semaines, il est bientôt attiré par un professeur atypique, Julian Morrow, esthète capricieux qui enseigne les lettres classiques à cinq étudiants apparemment très liés. Contre l’avis de ses professeurs, il tente de s’introduire dans le groupe de ces jeunes gens marginaux sur qui courent les plus folles rumeurs. Et il est loin d’imaginer ce que lui coûtera sa curiosité.

Mon avis

Si je me retrouve à lire Le maître des illusions, ce n’est pas grâce à sa magnifique couverture, ni au résumé, mais grâce à Valentin Musso, auteur de Les cendres froides, un roman où cette citation ouvre l’histoire :

Certaines choses sont trop pénibles pour être appréhendées sur le coup. D’autres encore – nues, grésillantes, d’une horreur indélébile – sont trop terribles pour être admises. Ce n’est que plus tard, dans la solitude, le souvenir, que pointe la compréhension ; quand les cendres sont froides, que les affligés se sont retirés, qu’on regarde autour de soi pour se  retrouver – à sa grande surprise – dans un monde entièrement différent.

Valentin Musso paraphe, mais cette citation vient tout droit de ce roman. En tout cas, elle m’a plus d’emblée ! J’ai donc ajouté ce livre à ma wishlist, et le hasard faisant bien les choses, les éditions Pocket ont sorti peu de temps après une édition collector du maître des illusions. La couverture est superbe, et la quatrième de couverture n’a pas été oubliée,  en tout cas j’ai craqué et je suis l’heureuse propriétaire de ce livre magnifique :

le maitre des illusions dos

Mais revenons à l’histoire. Richard s’ennuie ferme chez ses parents qui voudraient qu’il arrête de penser aux études pour travailler à la station service de son père, mais il ne se sent pas à sa place ici. Obtenant une bourse pour l’université du Vermont, il y va sans tarder et sans se retourner. Une fois sur place, il va rentrer dans un cours très select aux élèves particuliers… Il ne sait pas encore tout ce que cette entrée va lui coûter…

C’est une histoire définitivement très perchée, où les personnages prennent toutes les décisions qui pourraient les mettre dans le pétrin à coup sûr : mais ils sont riches, ils n’ont presque aucune attache et je pourrais presque avancer qu’ils se sentent au dessus de tout. Ils ont tous une personnalité tellement atypique, mais je n’en dirais pas de peur de spoiler.

Tout acte, dans la plénitude du temps, sombre dans le néant.

L’histoire a été écrite en 1993 (l’année de ma naissance, donc 22 ans aujourd’hui), mais elle reste intemporelle, elle pourrait avoir été écrite hier que je n’aurais pas vu la différence. Cependant, niveau vocabulaire, il faut s’attendre à quelque chose de plus complexe qu’un roman jeunesse, l’auteure ayant une sacré culture, il faut s’accrocher par moment tellement les personnages partent dans des délires philosophiques autour de la littérature grecque. Le tout est servi par une écriture fluide de l’auteure, une plume très plaisante à lire.

En tout cas, j’ai beaucoup  aimé Le maître des illusions et tout cela m’a donné envie de découvrir les autres livres de Donna Tartt !

[Chronique] Anita Blake, tome 2 : Le cadavre rieur – Laurell K. Hamilton

[Chronique] Anita Blake, tome 2 : Le cadavre rieur – Laurell K. Hamilton

le cadavre rieur


Savez-vous ce que c’est qu’une « chèvre blanche »? Eh bien, en jargon vaudou, c’est un doux euphémisme pour désigner la victime d’un sacrifice humain. Et quand ces types sont venus me demander de relever un mort de deux cents ans et des poussières, j’ai tout de suite compris ce que ça impliquait. Je veux bien égorger des poulets, un mouton, voire un buffle dans les cas désespérés… mais ça, non! Pas question… Mais je les ai envoyés promener, eux et leur chèque d’un million de dollars. L’ennui, c’est que tout le monde n’a pas mon sens moral. Que ces salauds vont bien dégoter quelqu’un pour faire le boulot. Qu’on va se retrouver avec un mort-vivant raide dingue, tout sauf végétarien, et semant la panique. Et que c’est encore la petite Anita qui va devoir se le coltiner! Comme si je n’avais pas déjà assez de problèmes avec les vampires…

 

Mon avis

Deuxième de la courte liste de saga bit-lit que je lis (sur deux sagas, ce qui ne m’engage pas des masses), les aventures de Anita Blake m’avaient séduite pour plusieurs point:

  1. Il n’y a pas de créatures bizarres mi-ange mi-vampire mi-bestiole inconnue. Que des trucs connus et plausibles.
  2. Anita, notre personnage principal, ne couche pas au premier tome (ni dans le second). C’est donc un personnage principal qui ne nous fait pas part de 15545 scènes de sexes improbables en 400 pages qui sont propres au genre qu’est la bit-lit.
  3. Notre personnage principal n’est pas une bad-ass infaillible qui n’a pas froid aux yeux. C’est une humaine qui a ses faiblesses, ses peurs, et qui dérouille. Méchamment.

Bref, tout pour me faire aimer les premiers tomes!

Ce deuxième tome commence loin des vampires, et au plus proche d’Anita et de son métier, ainsi que ses talents de nécromancienne et surtout le vaudou, son encrage à St Louis. On s’intéresse donc à une facette que je traite pour la première fois. Mes impressions? C’est tout bonnement intéressant et donne une autre dimension à l’histoire qui aurait pu s’enliser et devenir très répétitive par la suite avec pour seul problème les vampires et un hypothétique triangle amoureux. Heureusement, Laurell K. a su tiré son épingle du jeu et se démarquer de ses collègues.

Mais rassurez-vous, si vous aimez les vampires. Vous y aurez droit, à petite dose, mais néanmoins suffisante pour faire avancer l’intrigue de ce côté-là. Plus aurait été du rajout de page inutile, car le vaudou et la nécromancie prend énormément de place.

Il y a cependant quelques problèmes de répétitions. Plusieurs phrases ou informations reviennent assez régulièrement. J’entends par là, que si au début du chapitre on me dit que Anita porte des Nike blanches, je ne vois pas tellement l’intérêt de nous le faire savoir 5 fois dans le même chapitre. Ces derniers étant relativement assez courts (5 à 10 pages), ça revient trop souvent.

Ce deuxième tome reste dans la lignée du premier, qui reste assez bien écrit dans l’ensemble. Toujours écrit à la première personne, il nous donne un point de vue global de la situation et des états d’âmes de Anita, avec comme dans le premier, une touche d’humour noir, d’ironie et de sarcasme que l’auteur manie à la perfection, ni trop, ni peu, je n’ai pas eu peur d’avoir une overdose d’humour douteux (mais qui fait néanmoins rire).

En bref, il me faut le troisième tome au plus vite !

[Chronique] Invitation au manoir – Chloé Saffy et Emma Cavalier

[Chronique] Invitation au manoir – Chloé Saffy et Emma Cavalier

invitation au manoir


Lorsque Pauline et Julien (personnages du Manoir d’Emma Cavalier) reçoivent, en compagnie de Pierre, le mentor de Julien, les personnages d’Adore (roman de Chloé Saffy) Anabel et Verlaine, ce sont deux univers romanesques qui se côtoient. Les personnages se jaugent, s’apprécient, se jalousent… Invitation au Manoir peut figurer comme un chapitre inédit des deux romans précités et les lecteurs de l’un ou l’autre titre, et a fortiori des deux, retrouveront avec plaisir personnages et lieu, ainsi que l’érotisme des scènes de domination, servi par l’écriture riche et séduisante de ces deux auteures. Les lecteurs qui ne connaissent pas encore Le Manoir et Adore trouveront quant à eux l’occasion d’une découverte…

Mon avis

La nouvelle Invitation au manoir est un cross-over des deux romans Adore de Chloé Saffy et Manoir de Emma Cavalier. Ayant lu la première le mois dernier, Adore, j’étais plutôt contente de retrouver Verlaine et Anabel, même si la fin d’Adore m’avait quelque peu déçue.

Verlaine et Julien se sont rencontrés à un vernissage. Ce dernier a invité Anabel et Verlaine pour une séance sadomaso chez lui dans son manoir, avec sa femme et soumise Pauline, ainsi que son mentor, Pierre. Nous suivrons ce groupe pendant une de leurs séances très émoustillante, qui ne laisse vraiment pas de marbre.

Connaissant déjà Anabel et Verlaine, je me suis surtout intéressée au trio Julien/Pierre/Pauline qui est très intéressant et j’ai très envie de découvrir leur histoire également, comment en sont-ils arrivés là tous les trois et quel liens les unis tous. Concernant la scène de sexe, Fifty Shades of Grey peut aller se rhabiller avec ses sois-disant scènes SM, Invitation au manoir est trois fois plus réaliste, excitant et bon Dieu, du SM, du vrai !

J’avais un peu peur que l’écriture à quatre mains de cette nouvelle soit fouillis et que l’écriture de ces deux auteures ne s’accorde pas, même si l’idée de faire rencontrer ces cinq-là est plutôt bonne. Le résultat est plutôt parfait, on ne voit pas de différence de changement de main, nous avons à peine le temps de nous plonger dans l’histoire que c’est déjà fini.

En bref, une très bonne nouvelle érotique qui a su me séduire et qui m’a donné envie de lire Manoir de Emma Cavalier pour en savoir plus sur notre trio.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et à l’éditeur pour ce partenariat.

[Chronique] Anita Blake, tome 1 : Plaisirs coupables – Laurell K. Hamilton

[Chronique] Anita Blake, tome 1 : Plaisirs coupables – Laurell K. Hamilton

anita blake 1


Mon nom est Blake, Anita Blake. Les vampires, eux, m’appellent « l’Exécutrice » et par égard pour les oreilles les plus chastes, je ne vous dirai pas comment, moi, je les appelle. Ma spécialité, au départ, c’était plutôt les zombies. Je relève les morts à la nuit tombée pour une petite PME. Ce n’est pas toujours très exaltant et mon patron m’exploite honteusement, mais quand on a un vrai don, ce serait idiot de ne pas s’en servir. Tuer des vampires, c’est autre chose, une vieille passion liée à des souvenirs d’enfance. Depuis qu’ils sont officiellement reconnus et ont pignon sur rue, ils se croient tout permis. Certes, il yen a de charmants, voire très sexy, mais il y en a aussi qui abusent. Ceux-là je les élimine. Rien de tel pour garder la forme : ça vous fouette le sang !

Mon avis

Je n’ai jamais trop compris ceux qui aiment la bit-lit. Il suffit d’aller à la FNAC, de prendre le premier bouquin de ce genre qui nous tombe sous la main pour avoir envie d’éclater de rire… Personnellement je l’ai fait, et lire des résumés sur des amours interdits entre une bestiole mi-ange, mi-vampire et une autre mi-loup garou, mi-bestiole inconnue, ça m’a fait rire (depuis le vigile me regarde de travers quand je rentre dans le magasin, hum). Mais cette fois-ci, avec Anita Blake, j’ai eu une véritable surprise : des vampires violents, qui brûlent au soleil, et qui n’ont aucune compassion pour les humains. Perso, ça faisait longtemps que je n’avais pas eu une vraie histoire de vampire à lire !

Et bien c’est ce que nous offre Laurell K. Hamilton, à travers ce premier tome, d’une lignée de 21 bouquins. Anita est réanimatrice. Comprenez par là, que son gagne-pain c’est de relever les morts à la nuit tombée, à la demande de la famille, pour n’importe quelle raison. Sa passion est de tuer du vampire, ce qui lui à valu le nom d’Exécutrice parmi les suceurs de sang. Mais depuis quelques temps des maîtres vampires meurent, et la maîtresse vampire de la ville, Nikolaos, décide de lui confier l’enquête. Enfin confier est un vaste mot. En réalité, si Anita ne les aides pas à trouver ce psychopathe, elle mourra. Et si elle les aide aussi. Mais l’Executrice n’est pas du genre à se laisser tuer…

Anita est un personnage que j’aime bien. Même si elle sais qu’elle peut tuer à tour de bras, elle garde cependant la tête froide et retient que elle aussi, elle peut mourir à tout moment. Son très fort caractère lui a valu des ennuis, mais je trouve que sans, elle perdrait tout son charme. Elle reste très humaine, et ressent ce que n’importe qui ressentirait face à un troupeau de vampire : la peur. C’est donc sans étonnement que l’on verra notre héroïne à travers certaines émotions fortes.

Cependant, le tome reste très gore. L’auteure n’hésite pas à nous décrire le détail d’une gorge arrachée, ou d’un cadavre frais. J’ai trouvé que même si c’était bien écrit et parfaitement fluide, Laurell a cherché par moment à placer de la violence là où il n’y aurais pas lieu d’être, pour remplir quelques pages de plus. Je lirais tout de même la suite, qui me semble très prometteuse !