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Tag: lesbienne

[Chronique] Des mensonges dans nos têtes – Robin Talley

[Chronique] Des mensonges dans nos têtes – Robin Talley

des mensonges dans nos tetes


Les filles sont faites pour se marier… Les Noirs et les Blancs ne doivent pas se mélanger… Une fille ne doit pas embrasser une autre fille… Linda ne doit pas aimer Sarah. Rien que des mensonges? 1959, en Virginie. C’est l’histoire de deux filles qui croient qu’elles se détestent — parce qu’elles n’ont pas la même couleur de peau et qu’elles ne sont pas nées du même côté. C’est l’histoire de Sarah et Linda qui croient qu’elles se détestent… mais c’est aussi l’histoire de l’année où tout va changer — parce que les mensonges des autres vont voler en éclats et que les vies, les coeurs de Sarah et Linda vont s’en trouver bouleversés pour toujours…

Merci à Babelio et aux éditions Mosaïc pour cette lecture !

Mon avis

Linda et Sarah pensent qu’elles se détestent. Sarah est noire, subit de plein fouet la ségrégation alors qu’elle et sa sœur ont enfin droit d’aller au lycée pour blancs. Depuis qu’elle a comprit qu’elle ne serait jamais heureuse avec un homme, elle tente de cacher son homosexualité. Mais on ne change pas ses préférences sexuelles en claquant des doigts. Linda de son côté est une jeune fille blanche, fille d’un père journaliste qui refuse l’intégration des noirs. Totalement pour la ségrégation, il impose son mode de pensé à sa femme et sa fille, qui elle croit dur comme fer en ce père qui lui fait peur. Cachant elle aussi son homosexualité, l’arrivée de Sarah dans son école va changer sa vie, et ses convictions vont se retrouver chamboulées. Et si elles n’étaient pas obligées de se détester ?

Autant le dire tout de suite, c’est un coup de cœur ! Ce livre est tellement poignant, tellement fort, tellement juste ! Niveau avalanche d’émotions, c’est le meilleur que j’ai lu cette année. Ce début sonne comme Entre chiens et loups de Malorie Blackman : une rentrée des classes en pleine ségrégation, un amour interdit… Mais là où se démarque Des mensonges dans nos têtes, c’est que l’on reste totalement dans le milieu lycéen, sans trop s’attarder sur les adultes, même s’ils ont leur poids dans certains évènements.

Elle insiste :
– Ce que je veux dire, c’est que personne n’a obligé ton gouverneur à quoi que ce soit.
C’en est trop. Je m’écrie :
Mon gouverneur ? C’est le tient aussi !
Elle relève la tête et lance :
– Il n’est rien du tout pour moi s’il ne me donne pas les mêmes droits qu’à toi.

Et les jeunes, on sait combien ils peuvent être durs entre eux. Voir même horriblement durs. Et Robin Talley nous le prouve encore une fois avec l’histoire de ces deux jeunes filles. Elle ne rend d’ailleurs pas la tâche facile à Sarah et Linda : les blancs et les noirs ne sont pas censés se côtoyer, alors l’homosexualité… C’était autant mal vu. Je vous laisse donc imaginer le contexte plein de violences dans lequel l’auteure fait évoluer ses deux personnages féminins. Entre l’amour et la haine il n’y a qu’un pas.

Côté écriture, cela se lit très facilement, l’auteure ayant un vocabulaire varié mais pas complexe, et elle sait faire vivre et ressentir tout un panel d’émotions en quelques mots. Alternant les points de vue entre les filles, il est très intéressant de suivre le cheminement de penser des filles, jusqu’à l’acceptation de l’autre, de la différence et de soi. La traduction est magnifique, et les notes du traducteur sont appréciées pour saisir pleinement certains passages. Ça et la couverture, on peut dire que pour une fois, la version française est au top !

Tout est bien qui finit bien ou tout est bien qui finit mal ? A vous de le lire pour savoir ! (Traduction : Foncez tout de suite chez votre libraire. Maintenant 😀 )

[Chronique] Les biscuitières – Esparbec

[Chronique] Les biscuitières – Esparbec

les biscuitières


Charlotte arrive un beau matin, conduite par son père, dans la biscuiterie du comte Z. pour y entrer comme apprentie. Elle travaillera sous la protection de Mélanie, la maîtresse du comte, qui règne en despote absolue sur les biscuitières. Initiée aux joies troubles du saphisme par Mélanie qui ne tarde pas à en faire sa poupée, Charlotte est bien vite entraînée dans des jeux de domination particulièrement scabreux sur la personne du garçon de bureau, Philéas. Sans compter sur Rosalinde Darley, la fille du pasteur, une voyeuse impénitente, qui lui fait découvrir peu à peu tous les secrets de la biscuiterie et de ses biscuitières.

Mon avis

Charlotte, jeune fille de 16 ans, se retrouve employée de bureau à la biscuiterie du comte Zappa, sous les ordres de Mélanie. Mais une fois sur place, ce n’est pas un métier qu’elle va apprendre, mais la luxure sous toutes ses formes, initiée par sa patronne, le garçon de bureau Phileas, et la bibliothécaire, Rosalinde. D’abord réticente, elle acceptera vite ce qui se passe autour d’elle, étant donné qu’à la biscuiterie, les biscuitières ont une sacré réputation de filles faciles qui couchent avec le premier venu, réputation qui n’est plus à prouver…

La mention « roman pornographique » sur la couverture prend tout son sens dès le début, parce que dès que nous ouvrons ce livre, nous sommes plongés directement dans des scènes de sexe extrêmement crues et très détaillées, parfois trop, et tout est prétexte à une nouvelle scène de sexe. Si vous comptiez sur une histoire derrière, laissez tombez. A par suivre les déboires de tel ou tel personnes, l’auteur ne va pas plus loin.

Les personnages ne sont pas vraiment dotés d’une volonté propre. Au début ils sont réticents à se déshabiller, coucher, mais dix minutes après on ne les tient plus. Si bien que Charlotte passe de la vierge effarouchée qui n’ose pas se déshabiller à une fille facile qui accepte tout ce qu’on lui fait en l’espace de 10 minutes, tout comme Phileas, le soumis de Mélanie.

Les premières scènes de sexes sont quasi-banales, tant que Charlotte reste avec Phileas et Mélanie, mais une fois ces deux là occupés à autre chose, son apprentissage passe dans les mains de Rosalinde, la bibliothécaire, et là tout un monde trash s’offre à nous et j’ai vite été dégoutée. Passant par la zoophilie, l’urologie, la scatophilie, l’inceste et multiples viols totalement banalisés, l’auteur ne semble pas avoir de limites. J’ai eu beaucoup de mal avec ces passages-là.

Esparbec a une écriture assez fluide, le tout se lit bien, une fois que l’on passe les propos tenus pendant les scènes de sexe qui sont dignes des chansons paillardes, et la vulgarité constante dont fait preuve nos personnages.

Ai-je aimé ce roman? Si l’on serait resté dans la même ligne de conduite qu’au départ, sans aucun doute, j’aurais apprécié celui-ci, mais avec la moitié du livre un peu trop trash à mon goût, j’en ressors très mitigée…

Merci aux éditions La Musardine et au forum Have a Break, Have a Book pour ce partenariat.

[Chronique] Le bleu est une couleur chaude – Julie Maroh

[Chronique] Le bleu est une couleur chaude – Julie Maroh

Le bleu est une couleur chaude


Emma, une jeune femme, se rend chez les parents de son amie Clémentine. Ils l’attendent pour manger et elle doit aussi récupérer des affaires que lui laisse Clémentine, selon ses dernières volontés. En effet, Clémentine vient de décéder à l‘hôpital, des suites d’un problème cardiaque. Emma, sa petite amie, se remémore les dernières lignes écrites par Clémentine avant de mourir. Son amour si grand et si pur, elle ne cesse de lui répéter que c’était la plus belle chose de sa vie. Emma retrouve son journal intime dans la chambre et commence à le lire. Elle y raconte son quotidien, depuis l’époque du lycée. Emma découvre alors sa sensibilité et ses états d’âmes d’adolescents, comme jamais elle n’aurait pu le découvrir. Sa première rencontre avec un étudiant du nom de Thomas. En l’attendant dans la rue, Clémentine croise un couple de lesbienne, dont l’une des jeunes filles la regarde d’un regard bleu azur. Clémentine fait cette nuit là un rêve étrange : elle imagine la jeune fille croisée dans l’après-midi qui la rejoint dans son lit. Au matin, elle se sent très perturbée d’avoir fait ce rêve étrange. Elle retrouve ses amis au lycée qui lui demande comment c’est passé son rendez-vous avec Thomas. Paniquée de son rêve, elle décide de passer à l’action avec lui…

Mon avis

Le bleu est une couleur chaude relate l’histoire de Clémentine, l’histoire de sa vie lue par sa compagne, Emma. En effet Clémentine, suite à une maladie, est décédée, et l’une de ses dernières volontés et que la femme de sa vie lise le contenu de ses journaux intimes chez ses parents à partir de l’année où elles se sont rencontrées, jusqu’à la triste étape du dernier séjour à l’hôpital. C’est ainsi que nous allons revivre leur rencontre, leurs déboires mais aussi un voyage dans l’adolescence de Clémentine, de l’acceptation de sa sexualité à tous les problèmes de la vie de couple.

Clémentine a 15 ans, et pour son anniversaire vient de recevoir un journal intime, qu’elle se promet de tenir jusqu’au bout cette fois-ci. Ça va faire un mois qu’elle est rentrée au lycée et l’élève de terminal, Thomas, l’intéresse vaguement mais ses copines la pousse à avoir une relation avec, et pour seul argument, c’est qu’il est mignon et qu’il soit en terminale. Alors Clém’ accepte et l’attend sur une grande place, où elle croisera un regard bleu azur, celui d’une jeune femme aux cheveux bleus qui l’intriguent, et en rêvera même certaines nuits… Clémentine est une jeune fille sage, qui n’imaginerait jamais avoir des sentiments pour une fille vu qu’on lui a toujours apprit que l’amour ne pouvait que s’exprimer entre un homme et une femme et que toutes autres relations sont considérées comme étant contre-nature. L’acceptation de sa sexualité ne va pas être une chose aisée, mais Emma sera là pour l’aider !

Quant à Emma, elle a déjà accepté sa sexualité depuis quelques temps. Elle est avec Sabine, qu’elle a rencontré aux Beaux-Arts, une jeune femme très jalouse, portée sur l’hystérie. Emma va à son tour aider Clémentine à s’accepter, à comprendre ce qu’elle est tout en lui apportant son amour et son aide vis à vis des embûches que Clèm’ rencontrera tout au long de l’histoire. Emma est une jeune femme très mature, patiente. Et même si on connait la fin, on espère tout au long de leurs aventures que ça se finisse en happy end …

Le parti pris graphique est très intéressant puisque la dessinatrice a fait le choix de relater tout les souvenirs de Clémentine en noir et blanc, sauf pour les cheveux de sa compagne qui ressortent grâce à une touche de bleu. Cette couleur est utilisée pour attirer notre attention vers les choses qui semblent les plus importantes pour Clèm’. Cela nous donne vraiment l’impression de plonger dans ses souvenirs, et rend la lecture plus immersive. Les traits du dessin sont simples mais donnent aux personnages des attitudes très expressives. Quand les dessins sont en couleurs, elles sont sobres et douces ce qui créer une cohérence avec le reste de la BD.

Petit plus : le film adapté de Le Bleu est une couleur chaude, sous le nom de La vie d’Adèle, sort au cinéma le 09 octobre 2013, irez-vous le voir ? Edit du transfert de blog, 2016 : J’ai vu le film plusieurs mois après sa sortie, ça a été une énorme déception, l’histoire n’est absolument pas respectée, et n’est qu’au final un film racontant une romance F/F d’une femme qui vit dans un classe aisée, et une autre qui vient d’une famille qui est dans la classe moyenne. Le tout pour dire que ces femmes ne peuvent avoir une histoire d’amour, car elles ne sont pas du même milieu. Ils ont juste gardé le fait que Adèle (j’ai envie de rire…) trompe sa copine, mais ça sert bien l’histoire du « elle vient de la classe moyenne, alors vous comprenez… » . Bref, encore un film qui n’aurait jamais du voir le jour !

[Chronique] Nana, Volume 1 – Ai Yazawa

[Chronique] Nana, Volume 1 – Ai Yazawa

Nana 1


Deux jeunes filles portant un prénom synonyme de bonheur vont, par leur propre volonté, mettre leur destin en marche. Voici deux histoires d’amour et d’émotions, vécues en parallèle par ces deux jeunes filles portant le même prénom: Nana!!

Mon avis

Nana , c’est un manga suivant en parallèle la vie de deux jeunes filles portant le même nom : Nana. Je dois vous avouer que j’en attendais beaucoup, mais vraiment beaucoup de ce manga, qui est censé être très bon. Et, comme Paradise Kiss (de la même mangaka), il manque un petit quelque chose, un petit rien, qui ferait que. Mais comme la saga n’est pas trop longue (21 tomes), je vais quand même la suivre. (Edit du déménagement de blog, 3 ans après : Je n’ai jamais continué la saga, finalement. Par manque d’intérêt, et surtout d’envie. Mais je ne doute pas un seul instant que cette série plaira encore à de nombreux.ses lecteur.rice.s ! 🙂 )

On découvre deux jeunes filles, l’une délaissée par ses parents, l’autre abandonnée chez sa grand-mère, et qui ont une vie quasi-similaire. Toutes les deux ont la personne qu’elles aiment à Tokyo, et ont sent qu’au fil de l’histoire, elles seront amenées à se rencontrer, et pourquoi pas, débuter une liaison amoureuse ?

Le speech est simple, mais il fonctionne. Les graphismes sont beaux, mais sans plus. Je m’attendais à beaucoup mieux, à des dessins détaillés, mais le seul moment où j’ai vraiment apprécié, c’est au moment où l’on voit les tenues de la chanteuse Nana.

[Chronique] Sex Addict – Tatiana Potard

[Chronique] Sex Addict – Tatiana Potard

sex addict


Après une rupture douloureuse, Alex a décidé de tenir un blog.
Dans ce journal intime diffusé sur le net, elle fait le récit de ses mille et une aventures à la recherche de la nouvelle femme de sa vie. En l’attendant, elle arpente le Marais avec ses amis et enchaîne les rencontres d’un soir jusqu’à devenir une véritable sex addict. Avec humour et dérision, elle nous raconte tout, absolument tout !

Mon avis

Public averti, bonsoir ! Et oui, Sex Addict n’est pas un livre à mettre dans les mains de tout le monde… Bref, vous l’aurez compris, ceci est ma première chronique sur un roman érotique. J’avais lu quelques avis de personnes s’étonnant des passages crus du livre… Mmh, qu’est ce qu’ils n’ont pas compris dans les mots  « roman érotique » ?

Enfin, l’histoire n’est pas portée uniquement sur le sexe. Loin de là. On suit les frasques amoureuses de Alex, une jeune lesbienne qui vient de se faire quitter par sa copine, au bout de trois ans de relation, et qui décide de se lancer dans les coups d’un soir, sans se prendre la tête. On suivra ses hauts et ses bas, sous format d’articles de blog. On a même la chance de lire les commentaires de ses lecteurs pendant quelques pages. Une histoire très bien écrite mais qui sent le vécu par moment…

Le format « article de blog » est vraiment bien travaillé. Pour ma part, j’ai vraiment eu l’impression de lire un blog imprimé (je passe trop de temps sur la blogosphère ^^’ ). Par contre, pour lire ce roman, il faut vraiment être ouvert d’esprit (ceci n’est pas une fracture du crâne). Il n’y aura rien d’hétéro dans ce livre,  rien de 50 shades of grey, juste de l’amour, de l’amitié, des coups d’un soir, du sexe, de la drogue, et la dure question du SIDA dont certaines personnes pensent encore que c’est juste une  « maladie à gay ».

Un livre que je conseille volontiers !