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Tag: jeux-vidéos

[Chronique] Les stagiaires – Samantha Bailly

[Chronique] Les stagiaires – Samantha Bailly

les stagiaires


Ophélie, Arthur, Hugues et Alix viennent tous d’horizons différents. Leur seul point commun : ils rêvent de travailler chez Pyxis, entreprise spécialisée dans l’édition de mangas et de jeux vidéo, pilier dans le secteur de l’industrie créative.
Une réalité s’impose rapidement : beaucoup de candidats, peu d’élus. Désormais, le stage est devenu une étape obligatoire pour ces jeunes qui sont à la croisée des chemins dans leurs vies professionnelles et affectives.
Provinciale tout juste débarquée, Ophélie a laissé derrière elle petit ami et logement, et doit faire face aux difficultés de la vie parisienne.
Étudiant en école de commerce, Arthur est tiraillé entre les grands projets qu’on a pour lui et son envie de mettre la finance entre parenthèses. À leurs côtés, Alix, passionnée de mangas, ne jure que par ses sagas favorites, et Hugues, graphiste, teste ses limites dans les soirées électro…
Dans une atmosphère conviviale, travail et vie privée s’entremêlent.
Pourtant, une question demeure en fond sonore : qui restera ?

Quand la « génération Y » entre en collision avec le monde du travail : un récit marquant dans lequel beaucoup de jeunes adultes se reconnaîtront.

Mon avis

Quand j’ai vu ce livre sur Livraddict, je me suis dit qu’il devait automatiquement me plaire, c’était obligé. Le résumé, la couverture, il m’en faut peu pour me faire craquer. Quand j’ai appris que Samantha Bailly venait au salon du livre de Caen, c’était l’occasion rêvée pour acheter ce livre et au passage rencontrer l’auteure, au demeurant fort sympathique 🙂

Nous suivons une équipe de stagiaires, Ophélie, Arthur, Hugues et Alix, dans la célèbre entreprise Pyxis, connue pour ses mangas et ses jeux-vidéos. Ils y sont tous pour six mois, mais espèrent décrocher le Saint Graal en fin de stage: un emploi. Pour un salaire quasi-misérable (400€), ils vont enchaîner les heures supplémentaires avec des supérieurs pas faciles à vivre. Entre la chargée de com’ tout le temps scotchée à son portable, overbookée telle une parfaite working girl, celui qui est là car il est un ami d’enfance du PDG et qui regrette après toutes ces années son choix, leur stage ne sera pas des plus calme.

Il y a une date de péremption pour en vouloir à nos parents de nous pousser vers de mauvais choix.

Les stagiaires est très bien écrit. Avec l’écriture fluide de Samantha Bailly, nous sommes transportés dans la petite vie trépidante des stagiaires. J’ai lu le livre d’une traite, appréciant au passage les petites références geek et les musiques en début de chaque chapitres, qui illustrent bien l’ambiance qui va suivre.

Nous allons suivre tout particulièrement Ophélie et Arthur, tous deux aux antipodes l’un de l’autre. Ophélie, fille de restaurateurs, vivait à Rennes avec Quentin, avec qui elle est en couple depuis deux ans. Quand elle décroche son stage sur Paris, elle est heureuse, mais la réalité de la vie la rattrape: Paris, c’est cher, il faudra payer seule les factures, le loyer, les repas, le tout avec seulement 400€ en poche, ce qui ne va pas être simple. Quant à Arthur, c’est un fils à maman. Il vit dans le 1er arrondissement chez ses parents, boit plus que de raison, consomme de la drogue régulièrement et trompe sa copine, Juliette, qui subit son comportement jour après jours.

On rencontre également Alix, Hugues, Vincent et Enissa, tous venant d’horizons différent, mais avec le même but, celui d’obtenir un emploi. On s’attache très vite à ce petit groupe qui essaye tant bien que mal de se faire une place au sein de cette entreprise. Mais entre vie personnelle et vie professionnelle, est-il bon de mélanger les deux? C’est ce que nous verrons également au fil des pages…

Les filles jolies veulent être intelligentes, les filles intelligentes veulent êtres jolies. Je ne demande pas à avoir le corps de rêve d’Enissa, mais je voudrais seulement qu’un garçon s’intéresse à moi, qu’il ne voit personne d’autre. Tu comprends?

En bref, j’ai passé un très bon moment en compagnie de nos stagiaires, pour une première lecture de cette auteure, je suis ravie et je compte m’intéresser à ses autres ouvrages, qui ont l’air tous plus intéressants les uns que les autres 🙂

les stagiaires dédicace

[Chronique] Les contes du 5è étage – Vincent Palacio

[Chronique] Les contes du 5è étage – Vincent Palacio

les contes du 5eme etage

  • Éditeur : House Made of Dawn (2014)
  • Pages : 154
  • Genre : Science-Fiction
  • Prix : 1.99€
  • Acheter titre livre

7 petits contes baroques qui dépeignent la vie de personnages gentiment pathétiques et parfaitement losers. Cependant, le style de Palacio n’est jamais triste ou pessimiste. On s’amuse toujours de cette vie misérable que mènent ses personnages : un rocker à l’égo démesuré, une mamie aux supers pouvoirs, un loup minable qui gâche sa vie et celle des autres, un amnésique qui a coulé une chape de béton sur son passé ou encore un VRP aux rouflaquettes ringardes qui vend des déambulateurs aux vieux de la campagne. Si tout est drôle dans ce melting-pot négligé et fourre-tout, on n’oubliera pas de se poser au moins une vraie question philosophique : Qui se souviendra d’Elvis dans 100 000 ans ?

Mon avis

Venckman, notre conteur, vit au 5è étage d’un phare. Batteur dans un groupe de rock, il partage son phare avec quelques fantômes dont Edgar Allan Poe qui squatte son placard. Il relève des détails de sa vie pour pouvoir écrire des petites histoires. C’est ainsi que nous allons découvrir le fantôme noir qui vit dans la maison d’un amnésique, celle d’un VRP qui vend des déambulateurs à des petits vieux perdus dans la campagne et une de ses clientes aux super-pouvoirs, Ginette, ou encore l’histoire de Muguene, un loup au statut d’Omega qui doit passer une visite médicale. L’idée du loup? Parce qu’il a vu trop de reportages animaliers. Celui de Ginette et ses pouvoirs? Parce qu’un petit vieux s’est envolé juste en face de lui…

J’avais prévu ici un petit speech bien sentit, mais après tout, boaf. Trop de phrases. Pour faire court, n’espérez pas trouver des réponses ou des questions dans ces lignes. Si vous voulez vraiment savoir quel est le sens de la vie… Eh ben, c’est par là.

J’ai adoré découvrir dans quel monde vivait Venckman, son univers délirant qui n’a pas de sens et qui n’a pas été sans me rappeler celui de Adams Douglas dans son célèbre Guide du Voyageur Galactique. C’est délirant, ça part dans tous les sens, et surtout c’est drôle. Autant j’ai apprécié les tranches de vie de notre conteur, ce côté fourre-tout et bordélique, autant je n’ai pas aimé les nouvelles autour de Ginette, le fantôme noir et Muguene.

Quand j’ai commencé la première histoire, celle du fantôme noir, je n’ai pas compris ce qui se passait. Au début on commence avec le fantôme, où il vit dans la maison, l’auteur met en place une atmosphère digne des bons films d’horreurs, puis tout d’un coup, sans prévenir, on se retrouve avec un groupe de quatre amis (dont notre amnésique) qui se droguent et discutent de tout et rien. Quid du fantôme noir? L’atmosphère que l’auteur avait installé? Plus rien, tout envolé, jusqu’à la dernière page où le fantôme revient, mais l’effet n’est plus le même qu’au début, étant donné que nous nous retrouvions dans une soirée pizza/jeux-vidéos/drogue/discutions banales où il ne se passait rien. Limite quand l’auteur a ouvert une parenthèse pour faire revenir Venckman au beau milieu de cette histoire, j’étais contente, car ça redonnait un coup de pied à l’histoire et donnait envie de continuer.

Puis est venu le tour de Ginette et de son vendeur de déambulateurs. J’avais bien compris que la partie la plus intéressante se trouverait à la fin de cette histoire et j’avais vu juste: tout le moment où le VRP explique sa vie, boit un café, conduit sa voiture (ce qui fait les 3/4 de l’histoire de Ginette, comme pour le fantôme noir) est longue, limite ennuyante et j’ai eu hâte d’en finir au plus vite. Quand on découvre Ginette, la petite vieille aux super-pouvoirs, le rythme s’accélère, l’action est présente et … L’histoire de Ginette est finie.

Quant à la dernière, celle du loup Muguene, je n’ai pas aimé du début à la fin. Je l’ai trouvée longue, lourde, je n’ai pas compris où l’auteur voulait en venir, j’ai du faire quatre pauses pendant cette nouvelle pour me mettre à lire autre chose et revenir plus tard, sinon je crois que je ne l’aurais pas finie.

Quand ça partait dans tous les sens avec Venckman, quand il nous décrivait sa ville, les problèmes de portes dimensionnelles ou son concert, ça passait, on arrivait à se caler sur le rythme assez rapide et on suivait. Mais avec les nouvelles, le rythme se retrouve cassé, un moment c’est lent, calme et ça a du sens, pour repartir quelques pages plus loin avec un rythme assez rapide et du non-sens à la pelle. J’ai mis deux jours à lire les 154 pages de cette nouvelle, en me disant que si je finissais l’histoire actuelle, j’aurais à nouveau les histoires délirantes de notre conteur…

En bref j’en sors assez mitigée, parceque la vie de Venckman, ses délires et son non-sens, son humour et son sarcasme me plaisent, mais je n’ai pas apprécié les nouvelles dont le rythme se trouve cassé, et dont des fois où on se demande où voulait en venir l’auteur…

Néanmoins, merci au forum Have a Break, Have a Book et à Made House of Dawn éditions pour ce partenariat.

[Chronique] Addict – Jeanne Ryan

[Chronique] Addict – Jeanne Ryan

addict

  • Éditeur : Robert Laffont (2013)
  • Pages : 360
  • Genre : Science-Fiction
  • Prix : 16.90€
  • Acheter Addict

Un jeu sans règle ni pitié. Qu’êtes-vous prêt à perdre pour gagner ? Vee, dix-sept ans, est sous l’étroite surveillance de ses parents depuis qu’ils l’ont retrouvée quelques mois auparavant endormie au volant de la voiture familiale, dans le garage, moteur allumé. Elle a beau plaider l’accident et non la tentative de suicide, elle n’a pas le droit de sortir sauf pour jouer son rôle de maquilleuse-costumière dans la production théâtrale du lycée. Un soir, elle décide de relever l’un des défis proposés par ADDICT, jeu trash de télé réalité diffusé sur le Net qui promet des cadeaux somptueux contre des paris toujours plus pervers. Mais voilà qu’elle est sélectionnée, à sa grande surprise. Pour se sentir enfin vivante, Vee va alors accepter des défis de plus en plus malsains… Jusqu’à quelle dose d’adrénaline pourra-t-elle survivre ?

Mon avis

Ça faisait quelques temps que la collection R des éditions Robert Laffont m’intéressait et avec l’arrivée de ma liseuse c’était le parfait moment pour commencer, et avec Addict vu que la poste m’a admirablement perdu le premier tome de Kaleb (entre autre). Autant Addict est bourré de bonnes idées, autant elles ne sont pas exploitées correctement ni même à fond. Retour sur un roman qui aurait pu être un livre génial, alors qu’il se contente d’être une ode au matérialisme, la superficialité et aux clichés sur les jeux-vidéos…

Vee s’ennuie dans sa petite vie de lycéenne et vendeuse à temps partiel dans une friperie. Elle s’occupe aussi des costumes de la troupe de théâtre de son lycée, ainsi que du maquillage des acteurs. Depuis qu’elle s’est endormie au volant, moteur allumé dans son garage en écoutant de la musique, ses parents la surveille constamment et l’empêche toute sortie le soir, car ils pensent qu’elle a tout bonnement essayé de se suicider. Vee suit la web-émission de télé-réalité Addict, qui promet de somptueux cadeaux en échange de défis dégradant et humiliant à réaliser, tout en se filmant. Pour rompre la monotonie de sa vie et prouver aux autres qu’elle n’est pas la petite fille fragile qui a voulu se suicider, elle envoie sa participation, sans vraiment penser qu’elle serait sélectionnée…

Vu comme ça, le scénario nous promets de belles choses, non ? Bah moi aussi j’ai pensé à ça, puis non en faite. Vee est matérialiste à un point où ça en devient limite risible, voir même honteux pour elle. Elle a accepté de se mettre à dos sa meilleure amie, de faire le tapin, de se couvrir de honte dans un café et à une fête des amis de la chasteté pour une paire d’escarpins, un forfait téléphonique offert pendant deux ans, 3000€ à dépenser dans la boutique de fringue qu’elle aime, une coupe par le meilleur coiffeur de la ville et j’en passe. Une personne normale, dotée d’un instinct de survie ne fonce pas tête baissée sans lire ne serait-ce que les conditions générales d’utilisation présentent sur le site avant de poster la moindre petite vidéo humiliante de sois-même. On ne la poste même pas d’ailleurs. On ne fait pas ce genre de défis tout court. L’idée était pourtant très intéressante et avec un peu plus de sérieux et d’approfondissement, on aurait pu arriver très facilement à un très bon roman.

En tant que gameuse, une chose m’a hérissé le poil, mais méchamment. Samuel, un personnage secondaire qui incarne le geek qui n’arrive pas à se sociabiliser en soirée, au point que pendant que les autres s’éclatent dans leur coin, il passe son temps à jouer sur son portable. Au moment où des armes sont données aux joueurs, Samuel saisit bien son P226 (on y reviendra, sur cette arme et l’absurdité de sa présence), si bien que l’héroïne nous fait la remarque que s’il sait se servir d’une arme, c’est parce qu’il a appris à s’en servir en jouant aux jeux-vidéos. Mais bien sûr ! Et moi je joue à Skyrim, depuis je suis parano et regarde le ciel toutes les 30 secondes à la recherche d’un dragon ? Mes longues heures sur Assassin’s Creed me donnent-elles envie de me jeter du haut d’une tour pour plonger dans des tas de foins (et pétales de fleurs dans Brotherhood)? Aller, on fait une pause et on regarde la vidéo de Mathieu Sommet de la web-émission Salut Les Geeks en parler pendant 4min24 , parce que c’est un peu trop à lui et à sa vidéo que j’ai pensé à ce moment là :

Bref, vous avez compris le truc ? Bien, passons à l’ineptie de la présence d’un Sig Saueur P226 dans les mains de jeunes mineurs et civils. Le Sig Saueur P226 est juste une arme que nos chères forces de l’ordre utilisent et portent au quotidien, en gros ce n’est pas Mr tout le monde qui peut posséder cette arme. Sauf moi. Non j’rigole, j’ai juste la réplique, étant une joueuse d’airsoft. Et en plus, pour bien s’enfoncer dans le coup de « je suis une auteur qui ne se renseigne pas avant d’écrire, lol », elle fait en sorte qu’une de ces joueuses tiennent le P226 par la cross, mais aussi en mettant une main sous le canon, en faisant passer ça par Vee qui dit qu’en gros elle a raison parce que dans les films ils font comme ça. Okédakor. Faites le test. Si vous vous êtes brûlé la main en vous servant de votre P226 *rires*, c’est que vous avez compris que c’est juste impossible. Des petites choses me direz-vous, mais quand vous avez un minimum de culture sur le sujet, ça ne peu pas passer du tout.

Alors, vraiment, quoi penser de Addict ? L’idée est géniale, le roman est assez fluide et se lit rapidement, mais trop d’inepties, une idée pas poussée jusqu’au bout, aucun sujet de réflexions alors qu’il aurait été bon de parler de la grosse blague totalement débile que sont nos émissions de télé-réalité actuelles qui abrutissent plutôt qu’autre chose, bref peu de boulot d’abattu pour un roman qui aurait pu être dix fois plus intéressant.