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[Chronique] Folie(s) – 18 textes échappés de l’asile – Les artistes fous associés

[Chronique] Folie(s) – 18 textes échappés de l’asile – Les artistes fous associés

folie(s)

  • Éditeur : Les éditions des Artistes fous (2014)
  • Pages : 368
  • Genre : SFFF
  • En téléchargement gratuit sur le site des Artistes fous !

Les Fous ont la parole !

Folie joyeuse, tragique, douce ou furieuse, folie visionnaire, délirante, compulsive, criminelle ou simplement géniale… Mais aussi : folie qui ouvre sur un autre monde, qui efface les limites de la réalité. Entre engloutissement et hypothétique guérison. Dans cette troisième anthologie des Artistes Fous Associés, 18 écrivains de tous horizons vous initieront aux arcanes de nos déraisons les plus secrètes. Pour ne plus jamais dire : “Je suis sain d’esprit”.

Mon avis

Après avoir lu en début d’année l’anthologie Sales Bêtes ! de ce collectif, j’ai succombé face à l’ambiance et j’ai téléchargé le jour-même ce recueil, Folie(s). Resté dans ma PàL depuis ce temps là, il a fallu que je gagne la version papier au concours du forum Au cœur de l’Imaginarium pour que je me décide à le sortir de là, je ne pouvais pas attendre!

Comme dans Sales Bêtes !, nous avons là une pléthore de nouvelles de tout horizon: de la science-fiction, du fantastique, de l’horreur… Bref, tout ce que j’ai aimé, je l’ai retrouvé ici. Encore une fois, des illustrations sont présentes, et sont toutes plus magnifiques les unes que les autres. J’ai eu un coup de cœur pour celle illustrant La maman de Martin, de Morgane Caussarieu.

La maman de Martin, c’est aussi une de mes nouvelles préférées! Peut-être le fait que Morgane soit une de mes auteurs coup de cœur, mais décidément j’apprécie de retrouver sa plume ici aussi. J’ai aussi énormément apprécié C15, une autre approche de la folie en plein cœur de New York. Et pour conclure sur une troisième qui m’a plu, c’est Le maître des Bélougas, qui m’a totalement enchantée ! A la fois douce et drôle, je me suis laissée séduire par celle-ci. Que trois, car je ne peux décidément pas citer tout le recueil, mais sachez que je les ai toutes appréciées les unes que les autres, pas une seule m’a laissée de marbre!

La thème de la folie et largement exploité, on ne retrouvera pas deux nouvelles qui sera la même ou une sensation de répétitions, cette anthologie m’a donné l’impression d’ouvrir la porte sur de nouveaux univers à chaque nouvelles, chacune unique en sous genre.

J’ai hâte de recevoir la version papier pour pouvoir voir les illustrations en couleurs, et il est sûr et certain que je lirais les deux autres anthologies des ASF, à savoir Fin(s) du monde et Les contes marrons, qui ont l’air tous les deux très tentant!

[Chronique] Bubble Gum – Lolita Pille

[Chronique] Bubble Gum – Lolita Pille

bubble gum

  • Éditeur : Grasset, Le livre de poche (2004)
  • Pages : 281
  • Genre : Drame contemporain
  • Prix : 6.10€
  • Acheter Bubble gum

De nos jours, Cendrillon s’ennuie à servir des pastis dans un bistro de province. Le bal dont elle rêve, c’est celui des photos de mode, du cinéma et de la presse people. Ce rêve, Manon va s’efforcer de le réaliser. Elle est jolie, et il ne lui faut qu’un peu d’audace et une robe empruntée pour se glisser dans les soirées parisiennes de la jet set, où elle rencontre Derek, un milliardaire désabusé qui grille sa vie entre la drogue, l’alcool et les orgies. C’est cet homme qui va lui tendre un piège terrible, l’amener au bord de la déchéance et de la folie… La très jeune romancière de Hell, grand succès de librairie déjà traduit en cinq langues, décrit avec une lucidité impitoyable un monde où chacun est prêt à se damner pour un quart d’heure de gloire. Elle impose un tempérament d’écrivain avec lequel, indiscutablement, il va falloir compter.

Mon avis

Quand on me parle de romance contemporaine ou que je lis un livre de ce style, je ne jure que par Lolita Pille. J’ai lu Hell, je suis tombée amoureuse. J’ai lu Bubble Gum, je demande l’auteure en mariage sur le champ. Lolita Pille me fournit ce que j’aime en moins de 300 pages: des romances chaotiques qui se finissent toujours mal, des gens torturés, des gens qui torturent d’autres pour le plaisir… Et qu’est ce que j’aime ça!

Dans Bubble Gum, nous suivons Manon, une jeune provinciale qui rêve de quitter sa petite bourgade pour Paris. Un vacancier, George, lui amène cette solution sur un plateau d’argent, il la veut en tant que mannequin pour Vanity, à la condition qu’elle monte à la capitale. Alors le jour de ses 21 ans, Manon se fait la malle et s’installe à Paris, mais George ne veut pas d’elle. Plus d’avenir fait de strass et de paillettes, elle finit serveuse, sous les ordres d’un homme qu’elle nommera « l’Ordure ». Elle va croiser la route de Derek, bientôt la trentaine, milliardaire. Il s’ennuie, alors pour s’occuper, il a trouvé un jeu: il va choisir quelqu’un, puis le détruire mentalement, tout doucement. Et ce quelqu’un, ce sera Manon…

Manon était prête à croire en n’importe quoi, elle avait des yeux, mais elle ne voyait rien, puisqu’elle ne voulait rien voir

La lente montée dans la folie est juste sensationnelle, voir Manon tomber petit à petit est un sacré spectacle, mais Derek n’en sort pas indemne non plus, il tombe lui aussi un peu plus dans la folie, sachant qu’il était déjà bien enfoncé dedans. On les accompagnent tous les deux, dans ce qu’ils appellent un « couple », un couple où l’amour est à sens unique, même infiniment petit, ce sentiment est là, bien présent. Drogues, orgies, alcools, chirurgie esthétique, le monde de Manon n’est plus que superficialité et anti-dépresseurs, pour la plus grande joie de Derek.

Dans ce monde, des millions d’êtres, relativement normaux, donc plutôt laids et plutôt bêtes, comme le veut la norme, revendiquaient leur droit d’aller montrer leur laideur et leur bêtise à des millions d’autres êtres laids et bêtes, qui se délectaient du pathétique de leurs semblables, ignorant qu’en fait d’écran, il n’y avait qu’un miroir.

Ce roman, très fluide, nous amène à nous poser des questions, sur n’importe quel sujet, délirant ou non. Le seul petit bémol est qu’à la fin, Manon a une arme, un revolver. Six balles donc, mais en tire carrément le double, si ce n’est le triple, sans recharger une seule fois. Petit bémol qui a son importance concernant la conclusion finale de l’histoire, mais je suis prête à passer au dessus de ça. Le suspens est à son comble tout le long de l’histoire, on tombe de haut, on remonte avec Manon pour retomber plus bas avec elle, jamais je n’aurais deviné la fin que Lolita Pille a prévu pour Derek et Manon.

Était-ce la télé qui faisait le con, ou le con qui faisait la télé? On pouvait tester son couple à déjeuner, et son inculture à dîner. Des gamines de huit ans voulaient être sexy. D’autres n’avaient trouvé pour se faire remarquer que de revendiquer leur droit de porter le voile au lycée. Finalement, à l’école, on a bel et bien interdit le port du voile, et celui du string aussi.

En bref, encore un bon moment de passé avec un roman de Lolita Pille, le suspens est à son comble, des personnages torturés, tout c’que j’aime!