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Tag: érotisme

[Chronique] Le salon des poupées – Eve Arkadine

[Chronique] Le salon des poupées – Eve Arkadine

le salon des poupées


La nuit, Vanessa erre dans les rues obscures, en quête d’aventures. A son retour, elle retrouve son gentil mari. Ensemble, ils jouent à la poupée. Et c’est Vanessa, bien sûr, qui fait la poupée…

Mon avis

Le salon des poupées raconte l’histoire de Vanessa, 22 ans, et son mari, Effixe (abréviation de François-Xavier), 41 ans et leur couple est assez particulier dans l’ensemble. En effet, Effixe aime les poupées, il les collectionnes, et quand il couche avec Vanessa, ils jouent à la poupée: elle, immobile, se laisse poudrer et habiller, laisse son mari se toucher jusqu’à l’orgasme, puis lavée, rasée, et couchée. Comme une poupée. Mais Vanessa est nymphomane, et il lui faut bien plus que ça pour être satisfaite, mais c’est un pan de l’histoire que je vous laisse découvrir…

Le thème de la femme-objet et très présent, mais venant de la plume d’une femme exprimant ses fantasmes, ça ne me dérange pas plus que ça, tandis que de la plume d’un homme, je trouverais ça pervers. Cela vient sûrement du fait que malgré le thème abordé, l’auteur ne tombe pas dans le glauque, le malsain, et reste derrière ces limites. Les scènes de sexes sont nombreuses, très bien écrites; et prennent plus de place que l’histoire, mais ça ne m’a pas dérangé étant donné qu’elles sont bien amenées et sont justifiées, on ne se retrouve pas à lever les yeux au ciel en se disant: « Encore ?! ». Qui veut une lecture émoustillante y trouvera son compte très facilement.

Malheureusement, il y a un côté assez répétitif dans cette histoire. En effet, Florence, une amie de Vanessa, va répéter trois/quatre fois la même information sur son amie, même si elle a déjà abordé ce point deux fois avant avec Effixe. J’ai aussi trouvé la façon dont Vanessa « chasse » la nuit assez répétitif, car au final de ce côté là, c’est le même scénario. Il ne faut pas non plus chercher des personnages trop travaillés, les informations principales sont là: Vanessa est nymphomane, Effixe aime jouer à la poupée, Florence est une callgirl, et ça s’arrête là. Mais étant donné que l’on lit plus ce livre pour son côté érotique et non la profondeur de la psychologie des personnages, on passe au dessus de ce détail wink2

Le tout se laisse lire plutôt bien: c’est fluide, agréable à lire, et le vocabulaire utilisé est ni trop riche, ni trop simpliste. Ayant parcouru ce livre en une heure, je le trouve un peu court, mais toute l’histoire est là, et la fin est plutôt bien amenée. Quant à la couverture, elle est tout à fait représentative du personnage principal, Vanessa: une poupée.

Merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions La Musardine pour ce partenariat!

[Chronique] Les biscuitières – Esparbec

[Chronique] Les biscuitières – Esparbec

les biscuitières


Charlotte arrive un beau matin, conduite par son père, dans la biscuiterie du comte Z. pour y entrer comme apprentie. Elle travaillera sous la protection de Mélanie, la maîtresse du comte, qui règne en despote absolue sur les biscuitières. Initiée aux joies troubles du saphisme par Mélanie qui ne tarde pas à en faire sa poupée, Charlotte est bien vite entraînée dans des jeux de domination particulièrement scabreux sur la personne du garçon de bureau, Philéas. Sans compter sur Rosalinde Darley, la fille du pasteur, une voyeuse impénitente, qui lui fait découvrir peu à peu tous les secrets de la biscuiterie et de ses biscuitières.

Mon avis

Charlotte, jeune fille de 16 ans, se retrouve employée de bureau à la biscuiterie du comte Zappa, sous les ordres de Mélanie. Mais une fois sur place, ce n’est pas un métier qu’elle va apprendre, mais la luxure sous toutes ses formes, initiée par sa patronne, le garçon de bureau Phileas, et la bibliothécaire, Rosalinde. D’abord réticente, elle acceptera vite ce qui se passe autour d’elle, étant donné qu’à la biscuiterie, les biscuitières ont une sacré réputation de filles faciles qui couchent avec le premier venu, réputation qui n’est plus à prouver…

La mention « roman pornographique » sur la couverture prend tout son sens dès le début, parce que dès que nous ouvrons ce livre, nous sommes plongés directement dans des scènes de sexe extrêmement crues et très détaillées, parfois trop, et tout est prétexte à une nouvelle scène de sexe. Si vous comptiez sur une histoire derrière, laissez tombez. A par suivre les déboires de tel ou tel personnes, l’auteur ne va pas plus loin.

Les personnages ne sont pas vraiment dotés d’une volonté propre. Au début ils sont réticents à se déshabiller, coucher, mais dix minutes après on ne les tient plus. Si bien que Charlotte passe de la vierge effarouchée qui n’ose pas se déshabiller à une fille facile qui accepte tout ce qu’on lui fait en l’espace de 10 minutes, tout comme Phileas, le soumis de Mélanie.

Les premières scènes de sexes sont quasi-banales, tant que Charlotte reste avec Phileas et Mélanie, mais une fois ces deux là occupés à autre chose, son apprentissage passe dans les mains de Rosalinde, la bibliothécaire, et là tout un monde trash s’offre à nous et j’ai vite été dégoutée. Passant par la zoophilie, l’urologie, la scatophilie, l’inceste et multiples viols totalement banalisés, l’auteur ne semble pas avoir de limites. J’ai eu beaucoup de mal avec ces passages-là.

Esparbec a une écriture assez fluide, le tout se lit bien, une fois que l’on passe les propos tenus pendant les scènes de sexe qui sont dignes des chansons paillardes, et la vulgarité constante dont fait preuve nos personnages.

Ai-je aimé ce roman? Si l’on serait resté dans la même ligne de conduite qu’au départ, sans aucun doute, j’aurais apprécié celui-ci, mais avec la moitié du livre un peu trop trash à mon goût, j’en ressors très mitigée…

Merci aux éditions La Musardine et au forum Have a Break, Have a Book pour ce partenariat.

[Chronique] Secret de lune, tome 1 : Croissant de lune – Angélique Ferreira

[Chronique] Secret de lune, tome 1 : Croissant de lune – Angélique Ferreira

croissant de lune secret de lune


« J’ai pitié de vous, Nicolas. Vous n’êtes pas heureux et ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Un père qui a honte de votre orientation et de vos choix de carrière, une sœur qui se plaît à vous faire passer pour un idiot, et personne sur qui réellement compter. »

Lorsque les routes de Nicolas Valentin Pontault et d’Iris Sélène Black se croisent, ce n’est pas l’amour qui les unit. Au contraire ! Le premier n’est qu’un jeune homme ordinaire : photographe, modèle et professeur de théâtre à Lyon, son univers bascule le jour où il perd son travail. Déterminé à ne pas se laisser abattre, il décide de saisir cette occasion pour reprendre ses études. La seconde est une jeune bibliothécaire qui tente tant bien que mal d’échapper au clan de sorcières dont elle est l’une des héritières. Traitée comme une pestiférée par les siens, Iris est fermement décidée à ne pas les laisser contrôler sa vie. Malgré ces différences, lorsque Nicolas est transformé en loup, c’est auprès de la jeune femme qu’il trouve réconfort et protection. Au même moment, une étrange série de meurtres s’abat sur la ville, et tout porte à croire que l’assassin en a désormais après eux…

Mon avis

Iris est une jeune sorcière qui a eu le malheur de naître sans pouvoirs. Depuis, elle est traitée en pestiférée par sa mère et ses soeurs, n’acceptant pas cet « échec », cette « tare ». Alors, un jour Iris fuit pour se construire une vie loin des siens, à Lyon, mais son passé la rattrape beaucoup plus vite qu’elle ne l’aurait cru… On ne peut pas fuir comme ça loin d’une puissante famille de sorcière sans que personne ne le sache. Quand elle croise la route de Nicolas, rien ne colle entre eux. Et pour cause, la petite soeur de ce dernier s’était fait passer pour lui sur internet, faisant miroiter un amour inexistant à la jeune sorcière, qui ne s’en est jamais remis. Un soir, Nicolas se fait transformer en loup, ne comprenant pas ce qui lui arrive, il fuit, mais manque de se faire renverser par une voiture. Iris arrive, le sauve et décide de prendre soin de lui, sans savoir qui il est réellement. En parallèle, divers meurtres ont lieux et tout porte à croire que la future victime n’est autre qu’Iris… Mais pourquoi?

Autant l’histoire promet de belles choses et de passer un bon moment, autant le reste ne m’a pas plus séduite que ça, plusieurs points m’ont faite tiquer et il m’a fallu du courage pour ne pas arrêter ma lecture tellement par moment on tombait dans le ridicule le plus total.

Tout d’abord, les innombrables références à Harry Potter m’ont vite énervée. J’aime cette saga, vraiment, mais là pour moi c’était trop. Je peux concevoir que l’auteure est fan, qu’elle ai eu envie de rendre un certain hommage ou autre à Harry Potter, mais qu’on en soit limite à deux références par chapitres, non. Les humains normaux ont hérités d’un nom, comme les moldus de J.K Rowling, à savoir les Apchers. Le nom de famille de Iris est Black, elle est rousse, sa robe de sorcière est rouge et or (Gryffondor), sa tante se nomme Cissy (surnom donné à Narcissa Malefoy par Bellatrix Lestranges) son meilleur ami, Matt, se fait surnommer Draco (Drago dans la version originale), est blond, porte une robe verte (Serpentard). Ils ont tout deux une « bague d’invisibilité » qu’ils se servent à la manière d’Harry dans la saga, c’est-à-dire écouter « aux portes ». Le polynectar is back sous le nom de metamortare et je vous laisse deviner ce qu’on met dans la potion pour prendre l’apparence de quelqu’un… Et je ne reviens pas sur le surnom de « Professeur Rogue » ni l’allusion aux hippogriffes. Pour moi c’est littéralement l’overdose. A ce niveau là, c’est plus de la référence, ni de l’inspiration. J’ai très vite pensé à un début de fanfiction vite transformée en une autre histoire à par entière.

Les chapitres sont découpés entre les différents points de vue de Nicolas et Iris, mais j’ai quand même réussi à me perdre entre les deux, au beau milieu d’un paragraphe j’avais l’impression de revenir à l’un alors qu’on était bel et bien sur l’autre. Normalement, quand il y a des ellipses, une interligne est là pour séparer les deux paragraphes pour bien signifier que l’on a avancé dans le temps (et donc entre temps changer de lieux). Ici point d’interligne, à vous de deviner où nous en sommes, avec qui et quand.

Je m’attendais à de la romance, pas à ce que ça tourne au roman érotique à partir du moment où Iris perd sa virginité. A partir de ce moment là, tout est prétexte pour glisser une scène de sexe tellement crue que s’en est plus dégoutant qu’autre chose. On vient de se disputer parce que tu t’es fait passer pour mon meilleur ami pour me prendre ma virginité? Prend moi sur le capot de la voiture. Elle dort? Et si j’essayais de profiter de sa faiblesse pour coucher avec? Oh, elle est dans le vestiaire, et si je lui sautais dessus? Tient, on est chez mes parents, allons la prendre dans la chambre de ma sœur! On ne se connait pas et tu viens de me gifler et de m’insulter? Vient là que je te prenne en pleine rue contre le mur (et encore celle là est au début du roman). Tout dans ce roman est lié au sexe ou à la nudité, que ce soit l’évènement le plus important chez les sorciers (= l’Unnissance, c’est à dire coucher devant le clan au complet pour engendrer un enfant pour perpétrer la race des sorciers), ou aller chercher des réponses ultra-importantes dans un club libertin pour êtres surnaturels en manque de sensations fortes (où, évidemment, ça se finit en partie de jambes en l’air). On frise le ridicule par moment. A ce niveau là, c’est de l’écœurement total pour qui ne s’y attend pas.

A part son aptitude à pleurer tout le temps et son air fragile, on ne s’attarde pas sur la psychologie de Iris, ni des autres personnages. Je n’ai pas vraiment saisit qui était notre jeune sorcière, étant donné que l’on passe de la fille fragile sans pouvoirs à la puissante maîtresse des potions, héritière des Black qui n’hésite pas à torturer un vampire en guise de punition suite à un jugement, pour partir sur Iris super-dévergondée, revenir à Iris-fragile, et finir par Iris super forte et méga-courageuse à la fin de ce premier tome.

Ce serait un one shot, d’accord, mais il est prévu qu’un autre tome sorte, alors pourquoi ne pas s’attarder sur les personnages? Il est de même pour l’univers qu’on ne fait que survoler d’un bout à l’autre, sans vraiment que l’on nous explique certaines choses, il m’a fallu un sacré bout de temps pour deviner que les apchers étaient des humains normaux par exemple, parce qu’on ne nous explique pas vraiment.

En bref, une histoire brouillon, un univers bâclé et largement inspiré de la saga Harry Potter, des scènes de sexe ridicules et particulièrement crue qui auraient plus leur place dans un roman érotique qu’ici, des personnages que l’on ne prend pas le temps de connaître, une bonne histoire de base qui se retrouve malheureusement gâchée par un travail inachevé. Sans tout ça, j’aurais pu avoir envie de connaître la suite de leur histoire, mais ce n’est pas possible.

Néanmoins, merci au forum Have a Break, Have a Book et les éditions Flammèche pour ce partenariat.

[Chronique] Sexe, mensonges et banlieues chaudes – Marie Minelli

[Chronique] Sexe, mensonges et banlieues chaudes – Marie Minelli

sexe mensonges et banlieues chaudes


Descendante d’Helena Rubinstein, Sara vit à Neuilly entre son père, industriel blindé, sa mère éditorialiste chez Elle, et son petit ami Amaury de Saint Sauveur. Elle travaille à la « fondation pour les femmes-du-monde » que dirige sa bourgeoise fin-de-race de belle-mère, et brunche souvent avec ses deux meilleures copines aussi vénales que futiles. Mais Sara ne se sent pas à sa place et décide de gagner son indépendance. Pas de pot, c’est ce moment que choisit Amaury pour la demander en mariage en public. Elle est piégée… Par une suite de malentendus, Sara postule à un programme diversité chez France Télévisions et se fait passer pour une Marocaine de Seine-Saint-Denis afin de décrocher le job qui la mènera à l’indépendance professionnelle. C’est là que son chemin croise celui du mystérieux Djalil. Et si son salut se trouvait de l’autre côté de périph’ ? Peut-elle décemment quitter sa vie confortable à Neuilly pour aller vivre avec ce banlieusard qui ne lui promet rien ? Sara pourra-t-elle tout avoir, la fortune et le plaisir, la sexualité et le mariage ? De rebondissements en mensonges, scènes de sexe débridées et déclarations d’amour, un mélange détonnant entre le grand théâtre de quiproquos à la Marivaux et le film Tout ce qui brille. Avec un ton irrésistible, féminin mais pas cruche, drôle mais pas lourd, branché mais pas bobo, Sexe, mensonges et banlieues chaudes nous entraîne dans les coulisses des médias et nous fait voyager des immeubles cossus de Neuilly aux cités du 93.

Hommage vibrant à l’ouverture aux autres, Roméo & Juliette version érotico-moderne, ce roman se révèle un hymne aux femmes de cette génération, tiraillées entre idéalisation du couple et désir d’indépendance, fantasmes et réalité, hyperréalisme et troisième degré. Avec de vraies scènes de sexe à l’intérieur !! Un roman écrit par une fille, pour les filles, une comédie érotique et romantique dans la lignée de Sex in the kitchen, d’Octavie Delvaux (10 000 ex vendus).

Mon avis

Sara, de la génération Y, la jeunesse dorée, se rend compte qu’elle n’est pas heureuse avec Amaury, qu’en faite elle ne l’a jamais aimé. La dernière fois qu’elle a joui avec lui? Elle ne s’en souvient plus. Elle décide donc de le quitter, mais une fois rentrée elle tombe sur une surprise de taille : Amaury et toute sa famille, ainsi que ses amis sont là, pour leurs fiançailles. Elle ne dit pas non. Elle ne dit pas oui. Mais enfile la bague quand même. Quelques temps après, elle se rend compte qu’elle ne se plaît plus dans l’univers où elle vit, au point de la dégouter. Alors pour fuir, elle cherche un boulot d’elle-même, côtoie des jeunes banlieusard(e)s sur son nouveau lieu de travail et trompe allègrement Amaury…

J’ai eu beaucoup de mal avec ce roman, sur pas mal de points. La femme qui est en moi n’a pas pu s’empêcher de s’offusquer devant une Sara qui accepte de rester avec un homme qui veut la privée de son épanouissement personnel, professionnel et sexuel pour s’occuper de leur vie sociale et des enfants qu’ils pourraient avoir tous les deux, en toute connaissance de cause. La raison? Pour ne pas perdre ses amis aussi riches qu’elle, alors qu’on a plutôt l’impression quelle ne les aime pas tellement. Elle rappelle sans cesse que ses arrières grand-mères se sont données à fond dans leur vie pour amasser une fortune assez impressionnante, pour pouvoir vivre tranquillement et s’élever assez haut dans les sphères sociales, mais n’a pas l’air de se tenir au fait que ces mêmes femmes se sont sûrement battues pour obtenir leur liberté et vivre en femmes libres.

Qui dit érotisme dit… érotisme. On s’attend à du sexe, on s’attend à de l’excitation. Mais on ne s’attend pas à ce que l’auteur nous décrive tellement l’acte en lui-même qu’elle en décrit les bruits, comme le « splach splach »  du va-et-vient (« J’ai l’impression qu’il va me démonter […] et font un bruit, splash, splash, qui accompagne nos mouvements. » P.65) et les « ah ah aaaah ah » de la jouissance (« La mannequin est sur le point de jouir, elle jette sa tête en arrière et fait « ah ah aaaah ah » en hurlant » P.142). Les scènes de sexes sont banales, décrites à l’excès et ne m’ont pas plus émoustillée que ça, j’ai surtout éclaté de rire quand Amaury atteint l’orgasme, et de la seule chose qu’il semble capable de dire à ce moment là : « Vive… Vive la France! ». Je ne sais pas comment Sara fait pour rester excitée avec ça, mais moi ça me ferait fuir le plus vite possible, avec un traumatisme à la clé.

Quand Sara découvre réellement ce qu’est le sexe, elle tombe amoureuse du premier venu, parce qu’il a réussi à la faire jouir sur le capot d’une voiture en réparation, et de là décide vraiment de s’émanciper, de tout plaquer pour un homme qu’elle ne connait que depuis quelques heures, et qui lui a adressé trois mots, à tout casser. C’est le genre de comportement que je déteste par dessus tout dans les romans érotiques, le personnage principal qui tombe amoureux en un temps record pour une raison vraiment superficielle. Pas pour une qualité, pas pour un trait de caractère, mais pour un homme magnifique ou un dieu du sexe. De toute façon, Sara est superficielle de base, il suffit de revenir à pourquoi elle n’a pas voulu quitter Amaury dès les premières pages du livre…

Mais il n’y a pas que Sara, petite sœur de Ella (Hell de Lolita Pille pour le côté jeunesse doré) et Anastasia Steele (Fifty Shades pour la superficialité), mais d’autres personnes, comme ses parents, si peu présents mais toujours là pour signer le chèque ou pour s’occuper de marier leur fille – et encore – , et sa belle-mère, Hombeline, l’archétype de la belle-maman qui s’occupe de tout, et surtout de ce qui ne la regarde pas. Nous avons aussi Djalil, l’élément déterminant dans la vie de Sara, ou alors son copain gay, Stan. Malheureusement, on ne s’arrête pas assez sur ces personnages pour pouvoir s’attacher à eux et les comprendre vraiment.

L’épilogue est une grosse prise de risque qui pour moi est un échec plus qu’autre chose. On se retrouve quelques temps après, on voit comment nos personnages ont évolués mais le fait d’y ajouter des personnes connues et de les détourner de ce qu’ils sont réellement dans la vraie vie ne passe pas, comme Marion Maréchal – Le Pen qui se retire de la vie politique pour ouvrir un centre social d’alphabétisation pour les sans-papiers sénégalais. Quand on voit que Marion suis les traces de sa tante et de son grand-père, ça décrédibilise tout de suite la fin « tout est bien qui fini bien » qu’a imaginé l’auteure. Côté écriture, ça se lit vite, même si Marie Minelli à souvent tendance à nous coller plusieurs détails en plusieurs parenthèses au beau milieu des dialogues dans les premiers chapitres, incitant le lecteur à relire la phrase plusieurs fois pour être sûr d’avoir bien compris.

En bref, une déception pour moi, je ne m’attendais vraiment pas à ça.

Je remercie le forum Have a Break, Have a Book et les éditions La Musardine pour ce partenariat.

[Chronique] Grand écart – Claude H.

[Chronique] Grand écart – Claude H.

grand ecart


Le troublant parcours d’un homme bouleversé par une religion nouvelle, celle de l’amour BDSM…

Professeur, mari aimant et père comblé, Guillaume n’en est pas moins en proie à des pulsions sexuelles masochistes. Lorsqu’il rencontre Paule, ce qui ne s’apparentait qu’à un «vice de forme» dans sa vie se mue en passion, et ses pratiques, cataloguées par le commun des mortels comme avilissantes, deviennent une obsession d’ineffables sources de jouissance… et de souffrances.
Avec cette dominatrice, et pour elle, débute l’écriture d’un cahier où il avoue expériences, doutes et déchirements d’une aventure SM extrême.

Témoignage d’un homme lucide et cultivé, Grand Écart est sans nul doute le titre approprié de ce roman dont les sentiments et les élans sexuels se fracassent contre le mur du péché. Un livre au style aussi dépouillé qu’évocateur, puissant et perturbant, érotique, pornographique et philosophique, qui en appelle à sonder nos propres abîmes et interroger leurs noirceurs.

Mon avis

Guillaume, la quarantaine, marié avec Séverine, père de deux enfants, dans l’attente d’un troisième, professeur des collèges, fervent croyant, mais aussi un homme déchiré entre sa religion, sa femme et sa sexualité, qu’il peine à accepter. Sa femme n’aime pas tout ce qui est sado-masochisme et le laisse donc voir en toute impunité sa maîtresse, Paule, du moment qu’elle n’en sait rien et qu’il remplit son devoir conjugal. Côté religion, Guillaume ne peut s’empêcher de penser aux règles édictées dans la Bible, et essaye de concilier les deux, ce qui n’est pas une mince affaire quand on assume pas vraiment sa sexualité… Nous allons le suivre à travers son journal, qu’il écrit pour Paule, une manière de l’aider à s’accepter tel qu’il est, en mettant des mots sur tout ça.

Notre narrateur, Guillaume, aime sa femme et ses enfants, aime son travail, aime sa religion, mais il aime aussi Paule et le sm, et essaye tant bien que mal de faire cohabiter le tout ensemble, tout en cherchant à s’accepter, ayant honte de ce qu’il est, de ce qu’il fait. Ce n’est pas ici une quête initiatique, mais surtout le témoignage d’un homme torturé qui ne sais plus vraiment où donner de la tête. C’est un personnage qu’on a envie d’aider, à qui on a envie de lui dire qu’il peut faire ce qu’il veut de son corps, que l’on prend en pitié et avec qui on vit ses moments de doutes.

Dans son témoignage, nous ne sommes pas loin d’oublier certains, comme Séverine et les enfants de Guillaume, qui eux sont au second plan et ne revienne que pour rappeler le déchirement de notre narrateur. Quant à Paule, nous la suivons quasi-tout le temps, étant donné que même quand Guillaume n’est pas avec elle, il ne peut s’empêcher de penser à elle et de la contacter,  sois pour se rassurer, sois pour la revoir. Paule est une personne extrêmement compréhensive, faisant de son mieux pour aider son soumis à s’accepter, passant sur ses moments de doutes et lui laisse une totale liberté, même quand celui-ci pense pouvoir s’éloigner d’elle pour faire taire ses idées « contre nature », pour mieux revenir quelques jours plus tard, comprenant que ça ne sert à rien. Cependant, Paule est très secrète, et nous n’apprenons rien de plus que Guillaume sur elle, sur sa vie privée, ou quoi que ce soit d’autre.

Les scènes de sexes sont très présentes et représentent bien les trois quarts du livre, mais l’auteur arrive tout de même à faire cohabiter l’histoire derrière, ce qui est assez plaisant. Les scènes sont merveilleusement décrites et émoustillantes, allant crescendo, partant de la simple scène sm à des scènes beaucoup plus extrêmes qui m’ont un peu moins plus étant donné que l’auteur commençait à parler d’urologie.

J’ai trouvé ce texte bien écrit, avec un vocabulaire assez enrichi, mais certains passages sont notés comme si c’était des prises de notes, des passages auxquels il n’y a pas de ponctuations ni même une certaine cohérence par moment, pour reprendre quelques lignes plus tard un texte écrit normalement. Des changements assez déroutant, mais on s’y fait vite.

En bref, Grand écart est une bonne petite lecture qui ne laisse pas indifférent et qui se laissera très certainement relire plusieurs fois.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions La Musardine pour ce partenariat.

[Chronique] Par delà le Comté d’Arkham – Julia S.

[Chronique] Par delà le Comté d’Arkham – Julia S.

par delà le comté d'arkham


Le temps est venu pour Maelys, jeune enchanteuse, de faire une démonstration de ses talents pour intégrer la Confrérie.
Elle devra pour cela voyager dans des terres inhospitalières, par delà le comté d’Arkham, où vit le terrible magicien noir.
Mais les tentations sont nombreuses pour une adolescente à la sensualité débridée, et le risque de s’égarer en chemin est grand…

Mon avis

Maelys est une jeune apprentie enchanteuse qui, pour devenir compagnon enchanteur doit réaliser une quête pour sa confrérie : au delà du Comté d’Arkham se trouve un puissant mage noir qu’elle doit à tout prix défier et détruire. Dans les faits, c’est simple, mais sur place c’est une tout autre histoire, surtout quand elle rencontrera ce jeune mage…

Quête initiatique pour intégrer une confrérie, partir botter les fesses du méchant du coin, un mix tant de fois rencontré par les amoureux de la fantasy, si ce n’est que cette fois-ci on y a ajouté une touche d’érotisme. Nous avons ici une héroïne qui part pour sa quête et qui une fois sur place enchaîne les bourdes les plus monumentales les unes que les autres : fait confiance au premier venu en lui offrant son corps en échange de quelques infos, accepter de dormir chez des êtres mi-fantômes, mi-humains qui n’ont pour la plupart pas de visage, et se débarrasse de sa seule source d’énergie pouvant canaliser ses pouvoirs avant d’entrer chez l’habitant. Et sans vouloir spoiler, mais le lecteur devine très rapidement, malheureusement, ce que l’héroïne comprend qu’à la toute fin concernant son jeune et beau mage. Je ne sais pas ce qui a décidé son maître à la confrérie (sans nom, comme pour le mage) pour la laisser faire cette quête, mais le petit vieux ne devait pas être très réveillé ce matin là

Concernant les scènes érotiques, rien de bien folichon. Je sais qu’il est catégorisé dans érotique soft, mais même les scènes de sexe des livres non-érotiques réussissent à être plus émoustillantes qu’ici. Là où justement on s’attend à des scènes détaillées, on se retrouve avec des synonymes pour désigner l’acte en lui-même ou les différentes parties du corps de l’enchanteuse, et sans trop comprendre comment ils en sont arrivés là, Maelys atteint l’orgasme, seul moment où l’auteur ne s’embarrasse plus de synonymes. Je sais que c’est soft, mais là non, non. Justement c’est trop soft, et ce n’est pas vraiment de ça qu’on attend d’un livre qui se revendique érotique, même soft.

Et pourtant, sous la plume de Julia S., nous nous retrouvons vite transportés au début, sous ce paysage que nous arrivons à visualiser très facilement, et la fin est magistrale, le lecteur ne s’y attend pas et tombe de haut, ce qui me laisse penser que l’auteur a négligé le reste du texte au détriment du début et de la fin, ce qui est dommage. En bref, un bon début, une bonne fin, mais un contenu qui sonne creux et une étiquette « érotique » qui n’est pas vraiment à sa place.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions Lune Ecarlate pour ce partenariat.

[Chronique] Invitation au manoir – Chloé Saffy et Emma Cavalier

[Chronique] Invitation au manoir – Chloé Saffy et Emma Cavalier

invitation au manoir


Lorsque Pauline et Julien (personnages du Manoir d’Emma Cavalier) reçoivent, en compagnie de Pierre, le mentor de Julien, les personnages d’Adore (roman de Chloé Saffy) Anabel et Verlaine, ce sont deux univers romanesques qui se côtoient. Les personnages se jaugent, s’apprécient, se jalousent… Invitation au Manoir peut figurer comme un chapitre inédit des deux romans précités et les lecteurs de l’un ou l’autre titre, et a fortiori des deux, retrouveront avec plaisir personnages et lieu, ainsi que l’érotisme des scènes de domination, servi par l’écriture riche et séduisante de ces deux auteures. Les lecteurs qui ne connaissent pas encore Le Manoir et Adore trouveront quant à eux l’occasion d’une découverte…

Mon avis

La nouvelle Invitation au manoir est un cross-over des deux romans Adore de Chloé Saffy et Manoir de Emma Cavalier. Ayant lu la première le mois dernier, Adore, j’étais plutôt contente de retrouver Verlaine et Anabel, même si la fin d’Adore m’avait quelque peu déçue.

Verlaine et Julien se sont rencontrés à un vernissage. Ce dernier a invité Anabel et Verlaine pour une séance sadomaso chez lui dans son manoir, avec sa femme et soumise Pauline, ainsi que son mentor, Pierre. Nous suivrons ce groupe pendant une de leurs séances très émoustillante, qui ne laisse vraiment pas de marbre.

Connaissant déjà Anabel et Verlaine, je me suis surtout intéressée au trio Julien/Pierre/Pauline qui est très intéressant et j’ai très envie de découvrir leur histoire également, comment en sont-ils arrivés là tous les trois et quel liens les unis tous. Concernant la scène de sexe, Fifty Shades of Grey peut aller se rhabiller avec ses sois-disant scènes SM, Invitation au manoir est trois fois plus réaliste, excitant et bon Dieu, du SM, du vrai !

J’avais un peu peur que l’écriture à quatre mains de cette nouvelle soit fouillis et que l’écriture de ces deux auteures ne s’accorde pas, même si l’idée de faire rencontrer ces cinq-là est plutôt bonne. Le résultat est plutôt parfait, on ne voit pas de différence de changement de main, nous avons à peine le temps de nous plonger dans l’histoire que c’est déjà fini.

En bref, une très bonne nouvelle érotique qui a su me séduire et qui m’a donné envie de lire Manoir de Emma Cavalier pour en savoir plus sur notre trio.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et à l’éditeur pour ce partenariat.

[Chronique] Adore – Chloé Saffy

[Chronique] Adore – Chloé Saffy

adore

  • Éditeur : Dominique Leroy (2013)
  • Pages : 158
  • Genre : Érotisme
  • Prix : 5.49€
  • Acheter Adore

Paris, un mois de juillet étouffant. Verlaine s’éveille péniblement. Ligoté et bâillonné dans son propre appartement. Au cœur de cette atmosphère lourde et moite, il voit émerger de l’ombre Anabel, qu’il a quittée deux mois plus tôt sans explication. Le temps est venu pour elle de parler. Pour lui, dévoré par la frustration et réduit à répondre silencieusement, celui de l’écouter. Commence alors un étrange face à face. Et tandis que la séquestration avance crescendo, se déploie en contrepoint le récit de leur histoire amoureuse.
Entre questionnements et accusations, explications muettes et révoltes silencieuses, sous l’atmosphère oppressante d’une nuit d’été, se tisse un roman d’amour fort, aux accents érotiques troubles.

Initialement publié aux Éditions Léo Scheer, Adore est le premier roman de Chloé Saffy. Pour cette publication numérique, le texte a été entièrement revu par l’auteure. Il s’agit du premier titre de la collection eMotion.

 

Mon avis

Première lecture sur ma Kindle fraîchement acquise, Adore fût une très belle découverte, bien au-delà de mes espérances. Je remercie le forum Have a Break, Have a Book et les éditions Dominique Leroy  pour cette sympathique lecture, j’ai passé un excellent moment.

Mes dernières lectures classées dans la catégorie « érotisme » m’ont bien appris une chose, c’est que l’on ne doit pas trop s’attarder sur l’histoire, mais plus sur les scènes de sexes, toujours nombreuses et plus ou moins justifiées. Avec Adore, c’est tout le contraire, j’aurais presque envie de le ranger dans « romance contemporaine» pour le coup. L’histoire est un élément majeur, si bien que les scènes de sexe se font extrêmement rares, ce qui n’est pas forcément pour me déplaire.

Autant les scènes de sexe sont rares, mais elles sont aussi extrêmement courtes. On a pas vraiment le temps d’apprécier le moment, ce qui pourrait déplaire aux fans des romans érotiques. En somme, elles n’apportent rien à l’histoire, si ce n’est que pour justifier la passion qui s’est emparée d’Anabel.

Adore est un huis-clos, les ¾ de l’histoire se déroulant dans l’appartement de Verlaine, un écrivain qui enchaîne les femmes sans vraiment prendre le temps de s’intéresser aux sentiments. Il prend, il joue, il jette et recommence avec une autre, jusqu’au jour où il rencontre Anabel, une jeune femme férue de littérature, qui le fait changer du tout à tout. Avec elle, tout se passe bien, mais Verlaine prend peur et préfère la quitter. Mais Anabel ne l’entend pas de cette oreille et le séquestre, l’attache et le bâillonne pour pouvoir lui dire tout ce qu’elle a sur le cœur, tout ce qu’elle n’aurait pas pu lui dire s’il était libre de l’interrompre à tout bout de champ.

Anabel et Verlaine sont pratiquement les seuls personnages du roman, et pourtant Chloé Saffy n’a pas cherché à les rendre spéciaux, ils sont tout simplement banals. Ce sont des personnes simples, qui se sont rencontrés simplement dans une librairie, qui n’ont pas un passé lourd, qui ont une vie tout bonnement simple et c’est ce qui donne à l’histoire son petit côté touchant, donnant envie d’aller jusqu’au bout de ce roman.

J’ai totalement adhéré au style de l’auteur, très imagé, qui nous transporte et laisse notre imagination faire tout le travail sans vraiment se forcer. Cependant, j’ai encore un peu de mal à accepter la fin du roman, aux vues de tout ce qui s’est déroulé avant, comment nos deux personnages principaux peuvent clore l’histoire ainsi, pour moi ce n’est pas concevable, même avec l’explication de Verlaine sur le sujet, ça ne passe pas.

Malgré une fin qui ne me plaît pas, le reste du roman m’a séduite et je me laisserais tenter assez facilement par le chapitre inédit de Adore, Invitation au manoir, de Chloé Saffy et Emma Cavalier.

[Chronique] Le goût du désamour – Delphine Solère

[Chronique] Le goût du désamour – Delphine Solère

le goût du désamour


Comment la seule vision d’une paire de fesses bien fermes d’un joueur de beach-volley peut transformer le sinistre destin d’une femme en hymne à la lubricité… C’est sans une once de compassion que Delphine, 30 ans, regarde son mari – riche, vieux et célèbre – se noyer dans leur piscine au moment même où elle s’apprêtait à le quitter. Car cette épouse modèle, mais totalement insatisfaite, venait juste de prendre conscience de l’inanité de son vécu de bourgeoise rangée. Bien décidée à rattraper le temps perdu, la veuve joyeuse va alors multiplier les expériences et les initiations. Faisant fi de toutes les conventions de son milieu, elle se livre sans complexes à des débauches grand format : amours débridées avec un tout jeune homme, pratique du libertinage à outrance, saphisme dévergondé, exhibitionnisme outrancier… À cela s’ajoutent de mystérieux poèmes érotiques envoyés par un inconnu et une enquête policière autour du décès de son mari, pas si clair que cela aux yeux de la police. Tous les ingrédients sont réunis pour offrir une histoire riche en rebondissements qui explore toutes les facettes de l’émancipation féminine. Originaire du Nord de la France et toulousaine d’adoption, Delphine Solère, qui exerce le métier d’éducatrice, écrit avec Le Goût du désamour un premier roman dans un style hyperréaliste, mêlant avec beaucoup de sincérité l’érotisme le plus audacieux à la réflexion sur la vie d’une femme moderne, prise dans ses contradictions et écartelée entre ses désirs et son histoire.

 

Mon avis

Delphine se rend compte qu’elle n’est plus heureuse dans son mariage et que l’homme qu’elle avait épousé n’était plus le beau journaliste qu’elle aimait, mais plus qu’un vieillard gras, ridé. Après tout, que s’était-il passé ces dernières années ? Rien. Ils vivaient leur routine continuelle, elle n’était pas satisfaite sexuellement et il fallait que ça change. Elle retourne dans sa tête les différentes manières de quitter son mari, puis lui annonce. Pourquoi continue-t-il de nager ? Pourquoi ne s’arrête-t-il pas ? Puis un moment il semble s’agiter, elle commence à le rejoindre, il n’allait pas bien. Mais pourquoi le rejoindre et le sauver, alors qu’il suffit de le laisser mourir, là, au beau milieu de leur piscine ? C’est sans une once de remords qu’elle repart vers la villa, le laissant seul avec sa crise cardiaque et la tarte qu’il lui faisait tout les dimanches. Profitant de son veuvage, Delphine tentera tant bien que mal de s’épanouir sexuellement avec ses nouveaux amis, se livrant au libertinage, l’exhibitionnisme, le saphisme,… Et découvrir un tout nouveau monde qui l’écœurait autre fois.

L’enquête policière tout autour de la mort de Jean-Jacques, le mari de Delphine, ne m’a absolument pas convaincue, ni même le fait qu’elle arrive à échafauder un plan tout en gardant son calme, pour éviter d’être impliquée dans sa mort pour non assistance à personne en danger et qu’elle n’en éprouve pas le moindre petit sentiment. Une enquête où des preuves disparaissent comme par magie, où un policier couvre un coupable pour le simple fait d’avoir eu un coup de foudre ne passe pas trop, ni même que l’enquête s’arrête au milieu du livre pour faire place à la nouvelle relation entre Delphine et un certain inspecteur. Enfin j’imagine que l’on ne s’attarde pas trop sur l’histoire quand on lit un livre érotique. Néanmoins ce détail n’est pas plus gênant que ça et on passe vite à autre chose.

Les nombreuses scènes de sexe s’imbriquent bien dans l’histoire et sont pour la plupart justifiée, à l’instar de Fifty Shades of Grey où il suffit de se laver les dents pour être excitée (non, ce bouquin ne m’a absolument pas traumatisée). Cependant, le langage parfois trop cru pourrait en rebuter plus d’un. Parfois excitant, le plaisir n’ira pas plus loin que ça avec des morceaux de phrases plus au moins rebutantes comme « j’aime l’odeur de ses aisselles » ou « le trou à pipi » et définitivement je n’ai pas apprécié les scènes d’urologie.

Le goût du désamour est un livre qui se lit vite (à peine deux soirées) avec ses 240 pages, l’écriture fluide de l’auteur et le fait que pendant la lecture, on ne s’arrête pas sur les petits détails de l’histoire que l’on à moins apprécié, mais qui nous reviennent en tête après notre lecture. En bref, un bon moment, mais certainement pas un livre que je relirais.

Néanmoins, merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions La Musardine pour cette découverte !

[Chronique] Cinquante nuances de Grey – E.L. James

[Chronique] Cinquante nuances de Grey – E.L. James

cinquante nuance de grey


Anastasia Steele, étudiante en littérature, a accepté la proposition de son amie journaliste de prendre sa place pour interviewer Christian Grey, un jeune et richissime chef d’entreprise de Seattle. Dès le premier regard, elle est à la fois séduite et intimidée. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier, jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille à mi-temps et lui propose un rendez-vous. Ana est follement attirée par cet homme. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, elle découvre son pouvoir érotique, ainsi que la part obscure qu’il tient à dissimuler… Romantique, libératrice et totalement addictive, la trilogie Fifty Shades, dont Cinquante nuances de Grey est le premier volume, vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

Mon avis

Je l’avais toujours dit : jamais je n’achèterais Fifty Shades, jamais. Mais j’ai des amis géniaux. Une amie géniale qui m’offre cinquante nuances de Grey pour mon anniversaire. Et à qui j’ai promis de lire ce bouquin jusqu’au bout, d’en faire une critique, malgré son style, malgré que l’on sache toute les deux que ce livre est vraiment nul. Alors pour rendre ça un peu plus intéressant, j’ai dis que je mettrais un post-it dans le livre à chaque fois que Ana rougissait, qu’elle se mordait la lèvre, qu’elle trouvait Christian beau (et un autre ami génial m’a gentiment offert des post-it, parce qu’avant la fin de ma lecture, je me suis retrouvée à court tellement ça revient toutes les 2 phrases. To-pho à voir en fin d’article).

Je vous préviens, je ne vais pas me retenir de spoiler l’histoire ni même la fin, parce qu’entre nous ça vaut pas deux sesterces et soit vous l’avez déjà lu, soit vous tenez une distance respectable entre ce bouquin et vous. Et pour le coup, je vous comprends.

Tout d’abord, reprenons le résumé, et tournons-le comment il aurait du être écrit :

Anastasia Steele, étudiante en littérature qui ne connaît que Tess d’Urberville, a accepté la proposition de son amie et coloc’ Kate, étudiante elle aussi mais également journaliste pour le journal de leur fac, de prendre sa place pour interviewer Christian Grey, un jeune et richissime PDG d’une grande société spécialisée dans on-ne-sais-quoi de Seattle. Dès le premier regard, elle est à la fois séduite (il lui en faut peu…) et intimidée. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle ne tente pas de l’oublier et pense à lui très régulièrement, jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille à mi-temps et qu’elle lui propose pour Kate, une séance photo pour illustrer leur article (il n’y a pas de photos de lui sur google ? L’histoire nous apprends que si, au moins 500 pages plus loin. Mais ne cherchez pas de logique). Ana est follement attirée par cet homme. Lorsqu’ils entament une liaison basée uniquement sur le sexe, elle découvre son pouvoir érotique, mais aussi la part obscure qu’il ne tient absolument pas à dissimuler parcequ’il finit par tout lui raconter, ou alors le lecteur, qui est loin d’être idiot, devine très facilement de quoi il en retourne…

Pas du tout romantique, ni libératrice, ni addictive, la trilogie Fifty Shades, dont Cinquante nuances de Grey est le premier volume, ne vous obsédera pas (à moins d’être frustrée sexuellement depuis des années), ne vous possédera pas et vous marquera à jamais par sa nullité excessive.

Rendons à César, ce qui appartient à César.

Commençons par le fait que ceci est une fanfics de Twilight, et qu’en dehors de la maladresse excessive de Bella et Ana, il n’y a absolument rien en rapport entre ces deux bouquins. Pas de créatures surnaturelles, pas de triangle amoureux, pas d’ennemis mortels, rien. En plus, comme toute bonne fanfiction publiée sur internet, l’histoire a du être publiée chapitres par chapitres à intervalles plus ou moins réguliers et donc pour tenir le lecteur et lui donner envie de revenir, il faut qu’il se passe tout le temps quelque chose, si bien qu’on se demande quand-est-ce que nos protagonistes se posent pour se reposer, réfléchir, vivre quoi. Bref, en 3 jours Ana tombe amoureuse et accepte un contrat sado-maso avec un parfait inconnu en qui elle a totalement confiance. Ouais ouais.

Ana, 21 ans, est particulièrement cruche et se trouve banale, tout le monde est beau autour d’elle, sauf elle. Vive la confiance en soit. Elle a à peine rencontré Christian qu’elle est déjà amoureuse, rêve de lui, pense à lui tout le temps et rapporte tout à Mr.Grey. Oh mon Dieu je fais ça ! Et Mr. Grey lui il aurais dit/fait ça et gnagnagna. A peine rencontrés qu’on à l’impression qu’ils sont déjà en couple, vous voyez le genre ? Mais bon, Ana a une conscience ! Et une Déesse intérieure ! Sa conscience est la seule à être dotée de bon sens dans tout ce bordel, en dehors de Christian qui a des petits moments de lucidité. Quand à sa Déesse intérieur… Oh my God. Préparez-vous psychologiquement. Elle a une Déesse intérieur qui se moque d’elle, est aussi cruche qu’elle et qui « danse comme une folle en jupe hawaïenne rouge rien qu’à l’idée de lui appartenir ». Sa Déesse intervient très régulièrement et dans sa tête Ana imagine qu’elle est soit dans une chambre, soit dans un stade, se tape la discute avec, ect. Mon chéri-presque-parfait, schizophrène de son état tient à rajouter que même lui, il ne se tape pas des délires aussi profonds. C’est pour dire. Mais comment a-t-elle fait pour tomber amoureuse, me direz-vous ? Et bien j’ai eu du mal à saisir. Elle déteste le comportement de Christian, le trouve arrogant, maniaque du contrôle… Mais il est beau. Et c’est le seul argument qu’elle avancera dans ce premier tome pour se justifier : il est beau. Donc, Ana est superficielle, belle image pour les jeunes demoiselles qui ont lu ce livre. Tu as rencontré un jeune homme, mais c’est pas ce qui te convient ? Est-il beau ? Oui ? Alors FONCE MA BELLE RATE PAS TA CHANCE IL EST BEAAAAAU.

Christian est beau. Seule info sur lui. Non je rigole, il à 27 ans et est le PDG d’une grande société dans je-ne-sais-quoi et a un énorme problème avec la nourriture, parce qu’il a connu la faim étant jeune et donc ne supporte pas le gâchis ni même que Ana saute un repas de temps en temps. C’est un véritable maniaque du contrôle, quand la situation lui échappe, vaut mieux pas se trouver dans les parages. Il est riche et aime le montrer en offrant des cadeaux hors de prix à Ana. Quand celle-ci lui demande pourquoi il lui offre des cadeaux aussi chers (Blackberry, MacBook Pro, Audi, ect…), il lui répond toujours que c’est parce qu’il en a les moyens. D’ailleurs Ana refusera tous ses cadeaux, pour au final les accepter. En gros, à chaque fois c’est comme ça :

« -Oh, un cadeau de Christian ! Mais ça a du lui coûté cher ! Je ne peux pas accepter !
-Mais ça me fait plaisir, accepte ce cadeau et tais-toi, je suis riche et j’ai plein de sous à dépenser, donc tu acceptes et tu te tais s’il te plaît, et vient on va baiser. (parce que Christian le dit lui-même, il ne fait pas l’amour, il baise. Romance, hein).
-Ok j’accepte :coeurcoeurlove: »

Passons au contrat SM qu’il veut lui faire signer et au sexe. Je vous prévient, c’est lol.

Le contrat est barbant à lire, style contrat d’ouverture de compte bancaire. Le contrat nous promet de belles choses si ce n’est Ana, qui négocie le tout pour presque rien avoir de tout ce qu’il lui propose, en remettant en cause qu’elle serait soumise, alors que c’est la base même du contrat et qu’elle a quand même accepté, sinon il ne lui aurait pas filé. J’ai tiqué sur certains point du contrat comme le fait qu’il lui offre un coach sportif, des séances en institut de beauté et des vêtements, alors que c’est lui le dominant. Il suffit de chercher des vrais contrats SM sur google pour comprendre que celui de l’auteur ne tient pas la route, et que c’est plutôt à Miss soumise-mais-pas-trop de lui offrir des cadeaux de ce style. Je tient à le préciser maintenant, il y a les auteurs qui font des recherches pour paraître plus convaincant, et il y a E.L. James.

Les limites à ne pas franchir données par Christian sont pour la plupart légitimes, comme aucun actes impliquant des enfants et des animaux, mais l’autre moitié est un peu monnaie courante dans le milieu SM (je vous renvois à votre recherche google), comme la suffocation et laisser des marques permanentes. Bref, pour moi ça ne tient pas la route.

Ana et le sexe, c’est illogique en toute part. D’ailleurs, la première chose qui l’excite dans l’histoire, c’est quand elle utilise la brosse à dent de Grey avant de partir le matin, elle a l’impression d’être une mauvaise fille. Si ça c’est excitant, je ne veux pas voir la suite. Ana comprend que son amant aime la douleur, et nous sort cette petite phrase toute mignonne que je vais démonter juste après : « Il aime faire mal aux femmes, cette idée me consterne ». Se renseigner avant d’écrire un bouquin tu dois. Pendant un rapport sexuel, notre cerveau relâche une substance appelée l’endorphine, merveilleuse substance qui transforme l’information « douleur » en plaisir. En bref, ce qu’il lui promet ne lui fera absolument pas mal, au contraire. Mais bon, passons. Enfin non, ne passons pas.

Je pensais que les scènes de sexe relèverais le niveau, et j’en attendais beaucoup de la « chambre rouge de la douleur » (que l’on appellera la Red room of Pain, parce que ça fait 125416 fois plus classe qu’en français). A l’intérieur de cette pièce on y trouve l’attirail parfait de l’apprenti SM : croix de St André (que l’auteure appellera « La croix en forme de X » parce que « se renseigner avant d’écrire tu dois »), multiples fouets, cravaches, martinets, grand lit, menottes, mousqueton et corde pour le bondage, divers autres objets BREF on s’attend à du lourd, du très très lourd. Et au final Christian ne se servira que des menottes, un bandeau pour les yeux, le lit, une cravache et un martinet. C’est SM pour vous ? Pas pour moi. Je ne suis pas convaincue du tout.

Ana à la merveilleuse chance de se taper des orgasmes multiples, mais entre ce qui se passe réellement dans notre corps à ce moment là et dans celui de notre « héroïne », il se passe des tas de choses différentes. Revenons sur une chose que toutes les femmes connaissent :
L’orgasme multiple est une chose rare et qui arrive qu’à la moitié des femmes. Pour que ça arrive, après le tout premier orgasme, il faut que le partenaire continue de s’occuper de nous pour que le tout s’enchaîne. Dans ce cas-là, les orgasmes ne sont que des échos du premier, une copie si vous préférez. Plus il y en a, moins ils sont intenses, et ils mettent trois fois plus de temps à arriver. L’autre moyen d’en avoir plusieurs, c’est d’attendre 20 à 30 minutes après le premier, le temps que le corps récupère pour pouvoir remettre le couvert. Mais chez Ana, ça ne se passe pas comme ça. Ses orgasmes sont de plus en plus intenses et surtout, il se passe toujours minimum 5 min avant que Christian recommence à s’occuper d’elle, et ils viennent super rapidement. Je ne le dirais jamais assez, mais ON SE RENSEIGNE AVANT D’ÉCRIRE SURTOUT SI ON EST UNE FEMME. Bordel.

Moment cruchitude pour Ana, quand Christian lui demande si elle veut bien coucher avec, elle dit oui.
Donc il l’emmène dans sa chambre et lui demande si elle veut qu’il baisse les stores.
Elle lui demande pourquoi, parce que à la base, Grey refuse que quelqu’un dorme dans son lit. Mr.Beau lui dit: qui vous parle de dormir?
ET LÀ Ana réalise seulement qu’elle va y passer.
Il lui demande, l’emmène dans la chambre, lui demande si elle prend la pilule et sort une boîte de préservatif, commence à se déshabiller et elle réagit seulement 63782291010 ans après qu’elle va coucher avec. :applaudie à défaut de se frapper la tête contre le mur :

Quand à la fin, c’est le summum du débile. Tout se passe pour le mieux entre Ana et Christian, mais elle demande qu’il la frappe plus fort que d’habitude dans la Red room of Pain pour voir ce que ça fait quand il se lâche. Grey s’exécute, lui donne 6 coups de ceinture tout en sachant qu’elle a les moyens de tout arrêter grâce à des mots d’alerte. Elle ne l’arrête pas, se barre en courant et le largue parce que « oh mon dieu, il aime faire du mal » . MAIS BORDEL ANA C’EST QU’A LA FIN QUE TU RÉAGIS ? Le mec, quand même, commençait à tomber amoureux et commençait aussi à revoir l’éventualité de rendre le contrat caduc et elle gâche tout. La fin est une énorme déception et ne donne absolument pas envie de lire la suite, mais j’aurais quand même les autres bouquins pour mes prochains anniversaires.

Le livre est affreusement mal écrit et question fluidité, on repassera. Fautes d’orthographes majeures et de syntaxe seront au rendez-vous. Des fanfics, j’en ai lu pas mal pendant un temps et j’en ai lu des plus belles, des mieux écrites et surtout où les auteurs en herbe se renseignaient avant d’écrire une ligne. Les scènes de sexe sont tout aussi mal écrites, et l’auteur ne s’embarrasse pas de synonymes pour décrire l’acte en lui-même (comme dans le reste du livre…), si bien que par moment j’ai l’impression d’avoir déjà lu un passage. Les descriptions de lieu sont hyper longues, genre, comme ça :

« Nous habitons dans un lotissement près du campus de la Washington State University à Vancouver, petite ville reliée part un pont à Portland, dans l’état de l’Oregon »

C’est comme si je décrivais où j’habite comme ça :

« J’habite dans un immeuble d’un quartier bien connu à Caen pour son Stade Malherbe qui se trouve à 50mètres de chez moi, immeuble qui se trouve également à 50mètres d’une des prisons de cette grande ville se trouvant dans la région de la basse-normandie, en France, pays membre de l’union européenne. » Bref, on s’en tape, quoi.

Et j’en parlais au début, mes post-its. Avant de lire Fifty Shades, j’ai lu pas mal d’avis sur le bouquin, dont certains m’ont faite éclatée de rire et je pensais qu’ils exagéraient quand ils disaient que Ana rougissait tout le temps, se mordait la lèvre tout le temps où qu’elle disait que Christian est beau. Bah en faite non, je vous laisse voir par vous même :

Rose (et rose à pois blancs) (OUI, j’avais plus de post-its) : Ana rougis
Jaune : elle se mord la lèvre
Orange : Christian est beau
Blanc (mais on voit pas des masses) : Scène de sexe

fifty illu