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[Chronique] La mémoire des anges – Martine Delomme

[Chronique] La mémoire des anges – Martine Delomme

 

la mémoire des anges


Issue d’une grande famille de producteurs de cognac, Mauve, interprète à Bruxelles, revient au château de Bassan pour assister aux funérailles de sa soeur Véronique. L’accueil est glacial. Douze ans auparavant, elle avait rompu ses fiançailles avec l’homme qui avait finalement épousé sa soeur, puis coupé toute relation avec sa famille. Contre toute attente, la défunte l’a nommée tutrice légale de Guillaume, sept ans, et Laurie, cinq ans, deux enfants aujourd’hui orphelins.

Mais Paule, vieille tante acariâtre qui a toujours régné en maître sur le domaine, n’entend pas les choses ainsi. Et pour cause, le lendemain des obsèques, le maître de chai annonce à Mauve que l’entreprise est au bord de la faillite. Or, si elle veut protéger l’héritage de son neveu et de sa nièce, Mauve doit absolument redresser la situation. Elle prolonge son séjour à Bassan, le temps de trouver des alternatives, mais compte bien rentrer au plus vite à Bruxelles où elle mène une existence heureuse avec Liang, l’homme qui partage sa vie. Supportera-t-il d’être séparé d’elle longtemps ? Vient l’heure des décisions. Mauve choisit de se battre pour sauver le domaine et préserver
les enfants…

Merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy  !

Mon avis

Mauve, interprète à Bruxelles a fuit sa famille de producteurs de cognac il y a 12 ans. Aujourd’hui, elle est obligée de revenir au manoir familial, car les drames s’enchaînent. Après que sa sœur se soit suicidée, c’est au tour du mari de celle-ci de disparaître, laissant deux jeunes enfants orphelins. Alors que plus rien ne la retient à Bassan, Mauve apprend que sa sœur et son beau-frère l’on désignée comme tutrice légale, au cas où quelque chose leur arriverait. En plus de l’éducation de son neveu et de sa nièce, Mauve doit sauver l’entreprise familiale, composer ses journées avec sa vieille tante qui la déteste plus que tout, et faire face à tous ces secrets de famille qui remontent à la surface…

Petite sortie de fin d’été de chez Calmann-Lévy, La mémoire des anges m’a interpellée par son résumé. Je me demandais, mais comment cette Mauve pourra gérer tout ce qui lui tombe dessus et conserver sa vie qu’elle s’est construite loin de sa famille ? J’ai donc plongé au plein cœur de cette famille, qui garde bien des secrets plus noirs que les autres… Voir même trop.

Car cela m’a gênée pendant ma lecture. Oui, il peut y avoir des lourds secrets dans une famille, ainsi que des drames irréparables, mais… Autant ? A quasiment chaque chapitre, un nouveau drame tombe, des secrets sont dévoilés, tous plus horribles les uns que les autres. C’est clairement de la surenchère, et on se demande, mais où s’arrêtera l’auteure ? Parce qu’elle est allée vraiment trop loin. Tout arrive à une seule et même personne, et c’est un peu trop gros pour passer.

Ça a été une lecture sympathique, mais elle ne m’a pas donné envie d’y revenir quand je reposais ma Kindle. Et pourtant, une fois dedans l’histoire est prenante, l’envie de savoir comment s’en sortirait Mauve ne m’a pas lâchée une seule fois, mais ce n’était pas suffisant. C’est un roman bien écrit, on sent que Martine Delomme connaît bien son sujet – le cognac – mais quand elle en parle à travers son maître de Chai, André, c’est d’une manière académique qui tranche totalement avec le ton du roman.

En bref, La mémoire des anges est une lecture sans prise de tête, mais il ne faut pas chercher plus loin.

[Chronique] Le donjon – Jennifer Egan

[Chronique] Le donjon – Jennifer Egan

le donjon


Danny et Howie ont partagé les mêmes jeux d’enfants, des mondes inventés, peuplés de héros et de salauds, jusqu’à ce que Howie plonge dans la dépression suite à un tour sinistre combiné par son cousin. Vingt ans plus tard, les rôles ont été redistribués : Howie a fait fortune alors que Danny accumule les échecs.À la demande de Howie, il le rejoint pour rénover un château médiéval en Europe de l’Est. Dans un climat de paranoïa extrême, coupés du monde extérieur, les protagonistes vont alors rejouer le terrible événement de leur adolescence. Au même moment, depuis la cellule d’une prison américaine, Ray raconte une histoire qui relie étrangement les délits du passé et du présent…

Merci aux éditions Stock et Babelio pour cette lecture !

Mon avis

Danny et Howie sont cousins. Tandis que Danny est considéré comme le bon garçon qui collectionne les réussites, Howie de son côté s’est renfermé sur lui-même suite à un drame, et a enchaîné tout ce qu’il ne fallait pas faire, comme toucher à la drogue. Alors qu’ils sont adultes aujourd’hui, la situation s’inverse : Danny est la déception de ses parents, tandis que tout réussi à son cousin. Étant au courant du désarrois de son cousin, Howie l’invite dans un pays de l’Est pour retaper un vieux château. Ils sont loin de se douter qu’ils vont revivre le drame de leur enfance… En parallèle, Ray, détenu d’une prison américaine, raconte cette même histoire lors d’un atelier d’écriture… Mais comment peut-il être au courant ?

J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire jusqu’à ce que l’on rencontre Ray. Car avant, je ne comprenais pas pourquoi l’auteure avait écrit son roman comme si une autre personne racontait l’histoire à sa place, et je n’avais pas saisi où Jennifer Egan voulait en venir. Puis il y a eu Ray, et tout s’est éclairé. Clairement, l’histoire devient intéressante quand on comprend le personnage. On tente alors de deviner son lien avec Danny et Howie, comment est-il parvenu au courant de cette histoire, et c’est le moment où j’ai surtout extrapolé sans jamais m’approcher de la vérité. Une chose est sûre, Jennifer Egan cache bien son jeu ! En tout cas, Ray est en prison et il doit bien y avoir une raison à tout ceci…

Danny : Martha –
La ferme.
Elle avait raison, il s’apprêtait à le dire. Et il n’y manqua pas : Je t’aime.
S’il te plaît.
Et tu m’aimes.
Tu perds la boule.
[…] Martha (exaltant) : Ce n’est pas de l’amour, c’est une sorte de délire érotique.
Danny : C’est ça l’amour.

Globalement, c’est très bien écrit : fluidité, richesse du vocabulaire… Mais là où le bât blesse, c’est la traduction. Sans avoir lu la version originale, on repère tout de même les endroits où la traductrice s’est emmêlée les pinceaux. Et ce qui revient souvent également, c’est que la traductrice s’est perdue entre les noms des personnages, si bien que certains moments, Danny se fait la conversation à lui-même, alors qu’en vérité il échangeait quelques mots avec Howie au sujet de la restauration du château.

En bref, Le donjon est un petit roman qui ne paye pas de mine, mais dont l’histoire prend tout son sens quand l’on croise le personnage de Ray. Un roman à préférer si possible en VO si on veut éviter la traduction qui est hasardeuse par moments.

[Chronique] L’herbe bleue – Beatrice Sparks

[Chronique] L’herbe bleue – Beatrice Sparks

l'herbe bleue

  • Éditeur : Pocket (1971)
  • Pages : 212
  • Genre : Faux journal à tendances dramatiques
  • Prix : 5.30€
  • Acheter L’Herbe bleue

« L’herbe bleue » est le journal intime d’une jeune droguée de quinze ans.

Cet ouvrage ne prétend pas décrire le monde de la drogue chez les jeunes. Il n’apporte aucune solution à ce problème. C’est une chronique personnelle, spécifique, qui, en tant que telle, permettra peut-être de comprendre un peu l’univers de plus en plus compliqué dans lequel nous vivons.

Les noms, les dates, les lieux et certains événements ont été changés, selon le désir de toutes les personnes mêlées à ce récit.

Mon avis

Il fallait que j’en parle de ce livre, même si c’est une aberration totale dans son genre. Oui, oui, une aberration. L’auteure, pas si anonyme que ça, n’est autre que Beatrice Sparks, une mormone qui s’est spécialisée dans les faux journaux intimes d’adolescents (droguée, violée, adolescente enceinte, jeune fille atteinte du SIDA, ado qui se tourne vers le satanisme, ado anorexique, ado SDF…). Bref, le point commun entre tout ce petit monde, c’est qu’ils se sont détournés des Saintes Écritures. Le message est, en gros « Voilà ce qui arrive quand on se détourne de Dieu ». Propre.

Mais je ne savais pas que ce livre était un fake jusqu’au jour où je l’ai acheté et que je suis tombée sur un post qui dénonce l’imposture. Il m’a suffit de quelques recherches pour voir que c’était malheureusement bien vrai : Beatrice Sparks, mormone de 53 ans, se faisait de l’argent en publiant des faux journaux et en se faisant passer pour une assistance sociale, thérapeute…. Bref tous les métiers qui aident les gens dans le besoin. C’est donc en sachant ça que j’ai commencé ma lecture et même si je ne l’avais pas su, le contenu m’aurait mit la puce à l’oreille !

Tout d’abord, il faut savoir que ce texte est très puritain (pas de sexe avant le mariage, entre autres), mais également homophobe, les gays n’étant pas tellement acceptés à l’époque : Alice dénonce son receleur parce qu’elle apprend qu’il est gay, ou encore sexiste : Alice pense que son frère peut devenir gay s’il voit des poils sous les bras d’une femme, on a ici le combo sexisme + homophobie. D’ailleurs, l’homophobie ne s’arrête pas qu’aux gays, les lesbiennes ne sont pas en reste, elles sont toutes décrites comme des « droguées qui se sont gouinées » (c’est tiré du texte, oui, oui).

Mais revenons au sujet principal, la drogue. Bon, j’ai bien rigolé, sincèrement. Les effets décrits sont totalement irréalistes et sortent tout droit d’un nanar sur les hippies des années 80 :

  • Les drogues douces : Alice s’habille avec des pantalons à patte d’éléphant, des gilets en laine sans manche et quand elle se drogue, elle a des sensations extra-sensorielles en dansant sur le tapis à poil long, elle sent qu’on fait un gâteau au chocolat à l’autre bout de la ville et entend quelqu’un respirer dans la maison voisine. Alice voit les sons et entends les couleurs, ne sait plus si elle est Elle, un livre, une table ou une musique.
  • Les drogues dures : Son style vestimentaire n’est plus indiqué ici. Là on rentre dans l’enfer, Alice n’est plus maîtresse de son corps !  Elle est donc violée à plusieurs reprises et quand elle est inconsciente, elle couche avec des filles. Rien ne va plus, elle a horreur de s’être fait « gouinée » (cette expression me fait franchement rire). Non, je vous rassure, elle n’a pas pris de kétamine, juste de la cocaïne !

Et si on continue le délire de l’auteure, il y a carrément des réseaux de vente de drogue dans les écoles primaires où des gamins ont de quoi acheter leur dose quotidienne (pourquoi pas). Donc évidemment, si ça se drogue si tôt, la suite est encore plus poilante. Alice fugue, elle a 15 ans et part avec une amie junkie dans une grande ville américaine, loue un appartement et devient gérante de sa propre boutique. Elle n’a que 15 ans, est-ce qu’il y a que moi que ça choque ou… ?

Sinon chapeau, concernant l’écriture on dirait vraiment une ado qui l’a écrit, il y a pas à dire. Et du côté de la fin, attention spoiler :

La fin de L'herbe bleue
Alice fait un séjour en hôpital psychiatrique, elle en sort clean, bye bye la drogue ! Et elle meurt. Fin de l’histoire.

Bref, du lol en barre, à ne pas lire si vous cherchez un authentique récit d’une personne qui s’est droguée.

[Chronique] Le maître des illusions – Donna Tartt

[Chronique] Le maître des illusions – Donna Tartt

le maitre des illusions


En décrochant une bourse à l’université de Hampden, dans le Vermont, Richard Papen ne laisse pas grand chose derrière lui : la Californie, qui lui déplaît ; son adolescence, faite de souvenirs incolores ; et ses parents, avec qui il ne s’entend pas. Hampden est une porte de sortie inespérée, l’opportunité de vivre une nouvelle vie. Passées quelques semaines, il est bientôt attiré par un professeur atypique, Julian Morrow, esthète capricieux qui enseigne les lettres classiques à cinq étudiants apparemment très liés. Contre l’avis de ses professeurs, il tente de s’introduire dans le groupe de ces jeunes gens marginaux sur qui courent les plus folles rumeurs. Et il est loin d’imaginer ce que lui coûtera sa curiosité.

Mon avis

Si je me retrouve à lire Le maître des illusions, ce n’est pas grâce à sa magnifique couverture, ni au résumé, mais grâce à Valentin Musso, auteur de Les cendres froides, un roman où cette citation ouvre l’histoire :

Certaines choses sont trop pénibles pour être appréhendées sur le coup. D’autres encore – nues, grésillantes, d’une horreur indélébile – sont trop terribles pour être admises. Ce n’est que plus tard, dans la solitude, le souvenir, que pointe la compréhension ; quand les cendres sont froides, que les affligés se sont retirés, qu’on regarde autour de soi pour se  retrouver – à sa grande surprise – dans un monde entièrement différent.

Valentin Musso paraphe, mais cette citation vient tout droit de ce roman. En tout cas, elle m’a plus d’emblée ! J’ai donc ajouté ce livre à ma wishlist, et le hasard faisant bien les choses, les éditions Pocket ont sorti peu de temps après une édition collector du maître des illusions. La couverture est superbe, et la quatrième de couverture n’a pas été oubliée,  en tout cas j’ai craqué et je suis l’heureuse propriétaire de ce livre magnifique :

le maitre des illusions dos

Mais revenons à l’histoire. Richard s’ennuie ferme chez ses parents qui voudraient qu’il arrête de penser aux études pour travailler à la station service de son père, mais il ne se sent pas à sa place ici. Obtenant une bourse pour l’université du Vermont, il y va sans tarder et sans se retourner. Une fois sur place, il va rentrer dans un cours très select aux élèves particuliers… Il ne sait pas encore tout ce que cette entrée va lui coûter…

C’est une histoire définitivement très perchée, où les personnages prennent toutes les décisions qui pourraient les mettre dans le pétrin à coup sûr : mais ils sont riches, ils n’ont presque aucune attache et je pourrais presque avancer qu’ils se sentent au dessus de tout. Ils ont tous une personnalité tellement atypique, mais je n’en dirais pas de peur de spoiler.

Tout acte, dans la plénitude du temps, sombre dans le néant.

L’histoire a été écrite en 1993 (l’année de ma naissance, donc 22 ans aujourd’hui), mais elle reste intemporelle, elle pourrait avoir été écrite hier que je n’aurais pas vu la différence. Cependant, niveau vocabulaire, il faut s’attendre à quelque chose de plus complexe qu’un roman jeunesse, l’auteure ayant une sacré culture, il faut s’accrocher par moment tellement les personnages partent dans des délires philosophiques autour de la littérature grecque. Le tout est servi par une écriture fluide de l’auteure, une plume très plaisante à lire.

En tout cas, j’ai beaucoup  aimé Le maître des illusions et tout cela m’a donné envie de découvrir les autres livres de Donna Tartt !

[Chronique] La cour des secrets – Tana French

[Chronique] La cour des secrets – Tana French

la cour des secrets


Stephen Moran, présent dans Les Lieux infidèles, est un flic ambitieux affecté aux affaires non classées. Il rêve d’intégrer la Brigade criminelle quand il reçoit la visite de Holly Mackey, fille d’un collègue. Un an auparavant, dans
un lycée huppé pour filles de Dublin, le corps de Chris Harper, 16 ans, avait été découvert. Or Holly a trouvé sur le tableau d’affichage du lycée une photo de Chris assortie d’un mot dont les lettres ont été découpées dans les pages d’un livre : « Je sais qui l’a tué. »

Grâce à cet indice, Moran s’impose aussitôt au côté de l’inspectrice chargée de l’enquête, Antoinette Conway. Issus du milieu ouvrier, les deux flics sont mal à l’aise parmi ces jeunes privilégiés. Et il leur est difficile de démêler l’écheveau des secrets et des mensonges propres à l’adolescence.
Les drames se produisent aussi dans les cages dorées…

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Un jour, Chris Harper, un jeune adolescent, a été retrouvé mort dans les jardins de l’institution privée pour fille Sainte Kilda, à Dublin. Un établissement select tenu par des bonnes sœurs qui ne jurent que par le respect, les couvre-feu et le calme. Personne ne sait ce qui s’est passé cette nuit-là dans les jardins, et nous voilà un an après le drame. Holly Mackey, élève de l’institution, demande à voir Stephen Moran, un enquêteur qu’elle connaît bien puisqu’elle a été témoin dans une de ses affaires. Si elle revient le voir aujourd’hui, c’est qu’elle a trouvé sur le tableau d’affichage de son école une photo de Chris, accompagnée des mots « Je sais qui l’a tué.« . Il n’en faut pas plus à Stephen pour qu’il ressorte cette affaire et qu’il s’associe à Antoinette Conway, l’inspectrice qui était chargée de cette enquête à l’époque.
Très vite, ils vont réduire la liste des suspects à huit personnes : huit jeunes filles de St Kilda, deux bandes rivales composées de quatre filles dont Holly Mackey qui tentent tant bien que mal de garder leurs secrets pour elles seules… Alors qu’elles sont toutes liées à Chris.

Et ces jeunes filles m’ont trimballée d’un bout à l’autre du roman du roman, se renvoyant la balle, dénonçant leurs rivales, inventant, bref tout pour en dire le moins possible sur cette fameuse nuit. Mais heureusement, Stephen arrive à les faire parler, même si ça prend du temps. L’auteure alterne entre les interrogatoires des filles et les flashbacks de l’année du meurtre, levant le voile sur ce que les filles n’osent pas dire ou ne font que suggérer. Le tout se déroule sur une seule et unique journée et à aucun moment je n’ai deviné ce qu’il en était, Tana French ayant un sacré talent de conteuse ! Elle a su placer du suspens là où il fallait, juste assez pour que je reste intriguée jusqu’au bout.

 Pâle, elle semblait avoir vieilli de dix ans. Elle paraissait hébétée , comme si quelqu’un avait secoué son univers telle une boule à neige où rien ne se remettait en place…

Très franchement, je n’ai pas vu passer ces 523 pages, il a même été dur de devoir arrêter ma lecture par moments tellement c’était addictif. En comparaison, je n’ai pas ressenti une telle addiction depuis Phaenix, c’est pour dire. L’écriture est fluide et le vocabulaire utilisé n’est pas des plus complexes. L’auteure arrive à faire passer des sentiments à travers ses personnages (l’impatience, l’énervement…) et concernant ceux-ci, on arrive très vite les cerner, on comprend rapidement où veut en venir l’auteure avec ses personnages, tout en réussissant à nous surprendre au moment où l’on pense avoir tout saisi.J’ai très envie de lire les autres ouvrages de l’auteure, car sa plume m’a beaucoup plu et j’aimerais retrouver le personnage de Stephen Moran, qui est un personnage récurrent de plusieurs romans de Tana French.

[Chronique] Autour de Kate – Cric & Efix

[Chronique] Autour de Kate – Cric & Efix

autour de kate

  • Éditeur : Petit à Petit (2009)
  • Genre : Drame
  • Plus édité !

“K, une jolie comète”, c’est la véritable histoire de Kate et de Flip. Flip, le scénariste approche les quarante balais, marié, père de famille. Casé. Rangé des bagnoles. Kate a vingt deux ans. Ils se rencontrent. C’est la passion. Kate se tue quelques semaines après dans un accident de voiture. Flip est laminé. Il doit vivre ce deuil terrible en secret. Il a un pote qui dessine. Il s’appelle Efix. Il lui raconte l’histoire. Efix est touché et pour sauver son pote, il lui propose de dessiner leur passion. Le temps a passé. Les deux amis ont voulu prolonger la vie de K en en faisant un personnage de bandes dessinées. Elle s’appellera Lieutenant Kate et le premier album de la série “Les amis de Josy” sortira en Janvier 2004. Flip en profite pour reprendre son vrai pseudo “Cric”. C’est toute cette histoire que Efix et Cric ont souhaité raconter dans “Autour de Kate”. Une histoire d’amitié.

 

Mon avis

Kate, 22 ans, rencontre Flip, le scénariste de cette bande-dessinée. Flip, la quarantaine, marié, papa… Et c’est le coup de foudre. Sauf que quelques semaines après, Kate se tue dans un accident de voiture. Leur histoire n’étaient pas connue, pour des raisons évidentes. Alors Flip doit faire son deuil en secret. Quand un de ses amis dessinateur, Efix, lui propose de tout vider dans une BD pour l’aider à passer à autre chose. Quelques temps après, ils continuent de faire vivre Kate dans « Les amis de Josy », sous les traits d’une femme flic, avec le personnage du père d’Efix, mort suite à un cancer dans la même période… Flip reprend ici son pseudo « Cric ».

Autour de Kate regroupe ces deux BDs, mais aussi comment ils en sont venu là, qui les a aidés à ce que leur projet sois publié chez Petit à Petit, le bien que leur a fait de coucher cette histoire sur papier, comment ils ont vécu « l’après Kate », qui leur a laissé un grand vide.

La première BD, « K, une jolie comète », est très touchante et remonte au début de sa relation avec Flip, puis son accident. On ressent toute la douleur des deux amis qui perdent une amante, une amie. Faire son deuil n’est pas chose aisée, mais ces deux-là on trouvé une manière de rendre ça plus simple pour eux.

La deuxième, « Les amis de Josy », nous entraine dans une enquête policière : en effet, un meurtrier sévit et le seul lien qui relie ces hommes est leur passion du foot. Une histoire sordide digne d’un roman noir qui plaira aux amateurs du genre ! Une belle façon que de faire vivre encore des personnes qui ont beaucoup compté dans leur vie…

Niveau graphismes, il y a eu une véritable recherche au niveau des designs, que ce soit au niveau des personnages fictifs que des lieux. Efix utilise un jeu d’ombre, de clair-obscur très marqué. Ce jeu de clair-obscur se poursuit également dans les pages, séparant les histoires (blanc : moment présent, noir : Kate et le père d’Efix). Toute la BD étant en noir et blanc, c’est rendu assez plaisant qui nous est présenté là.

Pour conclure, je dirais qu’Autour de Kate est un travail, le fruit d’une amitié très forte entre le dessinateur et le scénariste qui auront réussi à continuer à faire vivre des personnes à qui ils tenaient beaucoup.

[Chronique] Hate list – Jennifer Brown

[Chronique] Hate list – Jennifer Brown

hate list

  • Éditeur : Albin Michel (2012)
  • Pages : 404
  • Genre : Drame
  • Prix : 6.90€
  • Acheter Hate list

« C’est moi qui ai eu l’idée de la liste. Je n’ai jamais voulu que quelqu’un meure. Est-ce qu’un jour on me pardonnera ? »

C’est ce que pense Valérie, effondrée après un drame inexplicable survenu au lycée. Son petit ami, Nick, a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu’ils ont écrite pour s’amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants dans l’établissement. Maintenant, ils sont blessés ou morts. Et Nick s’est suicidé, emportant son secret pour toujours. Mais Valérie elle, est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu’au matin où elle se lève et quitte sa chambre pour retourner au lycée…

Mon avis

Valérie et son copain Nick sont persécutés tous les jours par leurs camarades de promo. Chaque fois qu’un élève les embêtes, ils notent son nom dans un petit carnet rouge, la liste de la haine. Mais un jour, Nick arrive au lycée et met un terme à tout ça dans un bain de sang. Il blesse Valérie, et met fin à ses jours. Quelques mois après, Val retourne en cours et essaye de vivre après cette tuerie et tente de se reconstruire…

Je crois que je ne m’attendais pas à ça. Quand j’ai ouvert ce livre, je pensais que Val chercherait à savoir pourquoi son copain est passé à l’acte. Mais en faite, nous suivons surtout cette reconstruction, comment les gens vivent l’après, l’impact que ça a eu sur eux et ça ne va pas plus loin.

L’histoire ne m’a absolument pas touchée. Je sais, c’est tragique, ça a fait l’actualité il y a quelques années… Mais la façon dont l’histoire est racontée ne m’a plus touchée que ça. C’est un peu le même schéma de ce genre de roman à succès : les parents du personnages principal font comme s’ils n’entendent pas leur enfant en train de se remettre au fond de leur lit d’hôpital, qui se font des idées sur la situation, des élèves/amis qui font semblant d’apprécier le personnage principal, un policier qui enquête et qui ne croit pas une seule seconde la survivante, un psychiatrique de l’hôpital à côté de la plaque, la survivante qui sort avec le bad guy qui vit dans un logement insalubre avec la mère qui change de mec comme de chemise… Oui, à peu de chose près, c’est les mêmes éléments que dans Hantise que j’ai lu ce mois-ci…

Je n’ai pas trouvé que tout le blabla sur « la haine des autres a amené Nick à se venger blabla… » soit vraiment convaincant. En faite, ça a fait l’effet inverse, parce que tout ça ne vient qu’à la fin du roman, devant une palanquée de caméra et non dans un contexte plus réaliste.

En bref, j’en ressort déçue. Je m’attendais à autre chose, et le contenu ne m’a pas convaincue. Dommage!

[Chronique] Les triplés Maurin, tome 1 : Conspiration – Marie Geffray

[Chronique] Les triplés Maurin, tome 1 : Conspiration – Marie Geffray

les triplés maurin 1

  • Éditeur : Éditions du Jasmin (2000)
  • Pages : 312
  • Genre : Drame, jeunesse
  • Plus édité

En perdant leurs parents dans des circonstances troublantes, Jeanne, Antoine et Théo reçoivent un étrange héritage. L’enquête dans laquelle ils se lancent les mène bien plus loin qu’ils ne le pensaient, au coeur d’un combat millénaire. Armés d’une pierre aux pouvoirs inconnus, ils trouveront sur leur route des alliés inattendus, réunis au sein de la Fraternité, pour lutter contre une force maléfique plus puissante que jamais.

Mon avis

Conspiration a été une petite surprise jeunesse comme je les aiment. Reçu dans la box de pandore d’octobre dernier, quand ma copinaute Stephanius m’a proposé une LC sur ce titre, j’ai tout de suite accepté. Et j’ai bien fait, car j’ai fait une agréable découverte avec ce premier tome de la duologie Les triplés Maurin.

Dans l’ensemble, ça raconte quoi? Les triplés ont perdu leurs parents dans un accident, pendant une escapade amoureuse. Mis sous la tutelle de leurs grands-parents, ils vont apprendre que ce n’était pas un accident, et que l’escapade amoureuse était surtout une enquête pour sauver une organisation secrète qui œuvre pour le bien de l’humanité…

Ce premier tome est diablement efficace : de l’action là où il faut, de l’humour mais pas trop, et un sentiment de danger qui plane sur notre lecture, bref tout pour me plaire. Avec l’écriture fluide de Marie Geffrey, on est vite transportés dans son univers. Et dès que les premières révélations tombent, impossible de lâcher ce roman avant d’avoir fini!

J’ai bien aimé suivre les triplés. Malgré le danger qui plane, ils restent des enfants, un zeste de maturité mais pas trop, ils vont autant enchaîner les bêtises que les bonnes actions. Cependant, nos personnages ne restent pas que du côté du bien, et le mal reste avec le mal. A travers le personnage d’Albane et sa confrontation à l’usine, Marie Geffray montre qu’une personne peut changer du tout au tout, que ce soit du bon ou du mauvais côté.

En bref, ce premier tome est une réussite, j’ai hâte de me mettre sur le deuxième tome! Merci à la box de Pandore pour cet excellent choix, et Stephanius pour m’avoir donné envie de sortir ce livre au plus vite de ma PàL 🙂

Livre lu en LC avec Stephanius

[Chronique] Revanche – Cat Clarke

[Chronique] Revanche – Cat Clarke

revanche

  • Éditeur : Robert Laffont (2013)
  • Pages : 504
  • Genre : Drame
  • Prix : 18.50€
  • Acheter Revanche

La vie est injuste.
Jem Halliday est amoureuse de Kai, son meilleur ami, qui est gay. Pas vraiment l’idéal, mais Jem s’est faite à l’idée.

La vie est cruelle.
Une vidéo de Kai en compagnie d’un garçon a été postée sur Internet. Il ne l’a pas supporté et s’est suicidé.

Sa vie ne sera que vengeance.
Quoi qu’il lui en coûte, Jem a décidé de découvrir qui sont les responsables et de les faire payer, un à un, jusqu’au dernier…

Mon avis

Je pense que le résumé en dit assez sur le contenu du livre. Jem emo/gothique, irrévocablement amoureuse de Kai, son meilleur ami gay. Le lendemain d’une soirée chez le petit ami de la sœur de Kai, une vidéo est envoyée par mail, vidéo dans laquelle Kai est en compagnie d’un autre garçon. Il est anéanti, décide de se suicider. Avant de passer à l’acte, il laisse douze lettres à Jem – une pour chaque mois après sa mort – . Jem apprendra qui sont les coupables, et vengera son meilleur ami.

Enfin, venger est un bien grand mot.

Critique garantie sans spoil.

Après Cruelles, Revanche m’a l’air bien fade. C’est toujours aussi bien écrit, et Cat Clarke arrive à nous transporter, mais il y a des choses qui ne vont pas. Si je l’ai lu jusqu’au bout, c’était pour voir si mes intuitions étaient bonnes. Et pour le coup, j’avais raison sur toute la ligne…

Parce que dans cette vidéo, Kai n’était pas seul. Je me doutais déjà à la soirée, que Kai aimait quelqu’un, que c’était réciproque et qu’il ne voulait pas que ça se sache – ça m’a sauté aux yeux comme une évidence – . Quand la vidéo est apparue, ça devenait plus qu’une évidence, je commençais à avoir mes doutes sur le coupable. Quand Jem reçoit les trois noms sur un bout de papier, il devenait évident que c’était cette personne, pour des tas de raisons que je n’évoquerais pas ici, ce serait spoiler. Et quand l’on devine qui c’est dès le début, ça gâche tout le reste de l’histoire.

L’autre gros problème, c’est Jem. Elle est tellement insipide! On ne lui demande pas une maturité hors du commun, car à vrai dire je la comprend: son meilleur ami dont elle était amoureuse s’est suicidé à cause de ce ae@#!! de coupable. Elle vient de perdre son seul ami, son mentor, son frère de cœur, il y a de quoi réclamer vengeance. Mais ne pas parler à la police de la vidéo et préférer se faire sa petite vengeance dans son coin, c’est irresponsable. Elle est aussi extrêmement naïve. On lui donne trois noms, sans explications, elle ne sait pas de qui ça vient, mais pour elle c’est forcément ces trois personnes: elle ne les aiment pas, ils ont fait des blagues pendant cette soirée, c’est forcément eux les coupables.

Et à partir de ce moment là, ça part tellement en freestyle! Elle décide de se venger, des petites vengeances mesquines qui auront certains dommages collatéraux, et qui ne sont pas forcément très réfléchies. Ses idées de vengeances la désignent automatiquement comme coupable, mais tout le monde à l’air d’être aveugle, personne ne pense à elle. Et sincèrement, j’ai eu honte pour elle. Honte qu’elle s’abaisse à des actes si… bas, mesquins, sans se soucier du mal qu’elle faisait autour d’elle.

Bien que le thème laisse penser à l’exclusion à cause de l’homosexualité, j’ai trouvé qu’il parlait plus de l’exclusion à cause des rumeurs fondées par deux-trois élèves, et le mal que ça engendre pour les victimes. Dans les deux cas, que l’on soit plus touché par un thème que l’autre, j’ai trouvé que c’était très mal exploité, que l’auteur n’en parlait pas assez, pour au final se focaliser sur le Plan de vengeance de Jem, qui mange, boit, dort, étudie vengeance encore et encore…

Au final, je me suis plus attachée à Lucas, Kai et Sasha qu’à Jem, qui m’a semblé trop fade et insipide face à des personnages qui montraient des palettes de sentiments bien plus larges et qui ne sont pas obnubilés par une seule et unique chose. Mais il me faut reconnaître une chose, la fin – la toute, toute fin – a réussi à m’émouvoir.

J’en sort très mitigée et que moyennement satisfaite. En espérant retrouver la Cat Clarke de Cruelles dans ses autres romans…

[Chronique] Chuuut ! – Janine Boissard

[Chronique] Chuuut ! – Janine Boissard

chuuut !

  • Éditeur : Robert Laffont (2013)
  • Pages : 320
  • Genre : Drame
  • Prix poche : 6.80€
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«On se tait, on se tient.» Telle est la devise des Saint Junien. L’arrivée de Nils, «l’enfant prodigue» que personne n’attendait, va faire voler en éclats l’unité de cette famille en apparence si parfaite… Un beau château entouré de vignes, près de Cognac. C’est celui d’Edmond de Saint Junien, exploitant du «nectar des dieux». Devise de la famille : «On se tait, on se tient !» Quoi qu’il arrive. Et même lorsqu’il s’agit de Roselyne, la fille aînée, la «fille perdue», dont on est sans nouvelles depuis des années. L’arrivée au château de son fils, Nils, dix-huit ans, dont tous ignoraient l’existence, va faire exploser un lourd secret de famille et voler en éclats l’unité apparente des Saint Junien. Heureusement, l’amour est là.

Mon avis

Est-ce que la personne qui a écrit ce résumé a lu le livre ? Non mais sérieusement ? Voici mon propre résumé: Au moment de la mort de sa mère, Nils, dix-sept ans (même ça, c’est faux !), quitte Amsterdam pour rejoindre la demeure familiale, dirigée d’une main de maître par son grand-père, Edmond de Saint Junien. Son arrivée ne va pas plaire à tous, va révéler quelques jaloux, mais aussi des personnes paranoïaques, fausses et menteuses. Quelques semaines après son arrivée, il est retrouvé dans une cabane, avec le corps sans vie de la petite Maria entre ses bras. Ses tantes arrivent sur place, et l’accuse de viol et de meurtre, car c’est forcément sa faute, toutes les preuves sont contre lui. Mais est-ce vraiment lui?

Voilà, un résumé qui résume mieux que l’autre.

Dans l’ensemble, l’histoire est plutôt bien, mais il y a pas mal de défauts. Tout d’abord, à la page 84, j’ai deviné qui était le véritable coupable, et pourquoi. Sur 320, ça craint. L’auteur n’a fait aucun effort pour cacher les éléments, malheureusement. Ensuite, les éléments ajoutés en plus à l’histoire, histoire de rajouter des pages en plus. L’histoire du petit Paulin qu’une des cousines garde, la relation entre cousins germains, la vie d’Agnès et son nouveau né… Bref, autant de petites choses qui n’influent pas sur l’histoire et qui servent un peu à rien.

Ce qui a été particulièrement déroutant, c’est le changement de point de vue que l’auteur change tous les deux paragraphes. Un temps, c’est la point de vue d’une cousine, puis le point de vue de l’auteur, ect… Des fois, le changement s’opère en plein milieu de paragraphe. En bref, pour la fluidité, on repassera.

Mais en dehors de tout ça, l’histoire et l’enquête qui suit après la découverte du coupable est fort sympathique, mais ça s’arrête là. J’en ressort mitigée, et pas plus satisfaite que ça. Dommage!