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[Chronique] Le droit chemin, tome 1 – Sacha Gellman

[Chronique] Le droit chemin, tome 1 – Sacha Gellman

le droit chemin 1


Claire est une emmerdeuse. Non pas qu’elle ait mauvais caractère, mais c’est une éternelle insatisfaite. Elle s’est mariée six ans plus tôt. Elle était très amoureuse, alors elle y a mis du sien. Stéphane est un mari séduisant et attentif, doublé d’un bon amant. Mais à trente-deux ans Claire se demande déjà si elle s’est perdue en cours de route. Au cours d’un déplacement, elle retrouve Matthias, un ami, pour déjeuner. Rien ne la prédispose à se mettre en danger, et pourtant tout est prêt pour qu’elle bascule. Au fil d’une exploration sensuelle intense, entre euphorie et incertitude, Claire va questionner ses choix de vie et perdre peu à peu ses repères.

 

Mon avis

Claire a tout pour elle : un mari, une jolie maison, un travail qui lui donne une indépendance financière quand elle pourrait vivre uniquement des revenus de son mari qui est médecin, des amis, bref une vie simple et bien rangée. Mais cette vie beaucoup trop calme va changer quand elle va déjeuner avec son ami Matthias et qu’elle aura très envie de lui, en dépit du reste.

D’entrée, le ton est mordant. L’histoire est racontée par Claire, pleine de cynisme et d’ironie. C’est une jeune femme qui en veut, mais qui ne résiste à rien, elle est du genre à dire oui à tout le monde. Sauf sur une question bien précise… Mais je ne me suis pas plus attachée que ça à elle.

Qui dit érotique, dit sexe, mais je n’ai pas trouvé ces scènes plus émoustillantes que ça. Ça reste gentillet et un peu banal, et je n’ai pas ressenti l’intensité des ces moments que Claire décrit comme « divins », dans lesquels elle se retrouve dans un état second. Cependant,  l’auteure garde une certaine cohérence avec la réalité en évitant les clichés propres à la génération Fifty Shades.

Comme je le disais plus haut, le ton est mordant, plus proche du chick-lit que de l’érotique. Mais le tout se laisse lire, le vocabulaire est tout ce qu’il y a de plus simple. Il ne faut pas s’attendre à plus pour cette lecture, c’est lisse et surtout sans surprises.

Une suite devrait voir le jour prochainement, mais je pense que cela se fera sans moi.

[Chronique] Mère parfaite – Casey B. Dolan

[Chronique] Mère parfaite – Casey B. Dolan

mère parfaite


Après une jeunesse malheureuse, Amber commence des études à l’université. Elle rencontre Wade, qui tombe fou amoureux d’elle et l’épouse. Très vite, Amber se retrouve enceinte et accouche de Tyler. Elle joue les femmes dévouées et les mères comblées. Mais ce n’est qu’une façade, elle n’aime plus son mari et se révèle incapable de nouer une relation avec son fils, dont elle a du mal à accepter l’hostilité sourde. Le climat familial est de plus en plus pénible, et seule la présence de Joshua, le meilleur ami de Tyler, détend un peu l’atmosphère : adolescent rejeté par sa famille, il finit par s’installer avec eux… Quelques années plus tard, Amber est retrouvée morte, «euthanasiée» à l’hôpital où elle était soignée pour un cancer très agressif. Seuls trois hommes ont vu Amber la nuit de son décès : Wade, le mari délaissé, Tyler, le fils hostile, et Joshua, qui s’était considérablement rapproché d’Amber les derniers mois. Chacun avait des raisons de la tuer, que ce soit par amour ou par haine. Quand la vérité finit par éclater, c’est un véritable coup de tonnerre… 

Mon avis

Amber est une femme qui s’est toujours donnée entièrement pour sa famille, jusqu’au bout de sa vie. Mais voilà, sa mort ne paraît pas naturelle. Pire, elle a été provoquée. Qui de Wade, le mari cocu, Tyler, le fils constamment en colère contre sa mère ou son meilleur ami Tyler, devenu l’amant de Ambre, est le coupable ? Ils ont tous une raison d’être passé à l’acteMère parfaite est un livre beau et triste à la fois, qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Le découpage fait son petit effet, alternant les différents points de vue. Un chapitre commence toujours par la version d’Amber, puis d’une des trois hommes, mais différemment. Pour eux, c’est à travers un interrogatoire, mené par une psychologue affectée à cette affaire. D’abord avec réticence, ils vont tour à tour remonter la petite vie de chacun. Cependant, impossible de deviner avant la fin qui est le coupable, tant l’auteure nous offre un panel de raisons et d’alibis avec ces trois-là.

D’ailleurs, venons-en à eux. Casey B. Dolan a très bien travaillé chacun d’eux, si bien que l’on sent très vite où l’auteure veut en venir. Elle ne fait pas que présenter leurs défauts et leurs raisons, mais aussi toutes les facettes de leur personnalité. On est pris au final dans le même questionnement de la psy, qui est aussi dépassée que nous.

Il m’a fallu que deux jours pour en venir à bout, je dois dire que j’étais pressée de connaître l’identité du coupable et ce qu’il en était du reste, sans vouloir spoiler. L’écriture fluide et les descriptions immersives m’ont beaucoup aidée à lire très rapidement ce petit bijou (ça et 4h30 de train, ça aide !).

Évidemment, je ne peux que recommander ce livre ! Et je vais de ce pas regarder les autres titres de l’auteure…

[Chronique] H2G2, Tome 1 : Le guide du voyageur galactique – Douglas Adams

[Chronique] H2G2, Tome 1 : Le guide du voyageur galactique – Douglas Adams

h2g2 1

  • Éditeur : Denoël, Folio (1982)
  • Pages : 274
  • Genre : Science-Fiction, Humour
  • Prix : 7.70€
  • Acheter H2G2

Comment garder tout son flegme quand on apprend dans la même journée : que sa maison va être abattue dans la minute pour laisser place à une déviation d’autoroute ; que la Terre va être détruite d’ici deux minutes, se trouvant, coïncidence malheureuse, sur le tracé d’une future voie express intergalactique ; que son meilleur ami, certes délicieusement décalé, est en fait un astrostoppeur natif de Bételgeuse, et s’apprête à vous entraîner aux confins de la galaxie ? Pas de panique ! Car Arthur Dent, un Anglais extraordinairement moyen, pourra compter sur le fabuleux Guide du voyageur galactique pour l’accompagner dans ses extraordinaires dérapages spatiaux moyennement contrôlés.

Mon avis

J’ai découvert H2G2 grâce au film éponyme qui m’avait énormément plu. Quand j’ai vu qu’il était tiré d’un livre, il me le fallait absolument ! Je remercie Kob de Harcèlement Textuel de me l’avoir offert l’or d’un swap, ce petit livre rentre dans mes coups de cœur de l’année ! 🙂

-Écoutez, dit Arthur, est-ce que ça vous ferait gagner du temps si je laissais tomber et devenais fou tout de suite?

H2G2, c’est l’histoire d’Arthur Dent, un terrien qui apprend dans la même journée que sa maison va être détruite pour construire une déviation, que c’est la fin du monde, que la Terre va être détruite pour construire une voie express hyperspatiale et que son ami Ford Prefect n’est pas terrien mais natif de Beltégeuse. Ajoutez à cela une touche d’improbabilité et d’ironie, ainsi qu’une bonne dose d’humour et un robot dépressif pour obtenir une histoire totalement délirante, improbable, complètement bancale, mais oh combien drôle.

Il est important de signaler que soudain et contre toute probabilité, un cachalot s’était matérialisé à plusieurs kilomètres au-dessus de la surface d’une planète étrangère. Et vu qu’une telle position se révèle difficilement tenable pour un cachalot, la pauvre innocente créature eu fort peu de temps pour assimiler son identité. Voici donc l’ensemble de ses pensées pendant qu’il tombait.

Waaaaouuh hèèè ! Que s’passe-t-il ? Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Quel est le but de ma vie ? Euh.. Que veux-je dire par « qui suis-je » ? Bon, allez, du calme, re-saisissons-nous..

Wouhouu !! Quelle intéressante sensation ! Qu’est-ce que c’est ? Un genre de picotement dans mon... Bon, je suppose que j’ferais mieux de commencer par trouver des noms pour les choses.. euh.. appelons ça une queue ! Oui, queue ! Et qu’est-ce que ce sifflement rugissant qui passe en trombe devant c’que j’vais tout à coup baptiser ma tête. Le vent ? Est-ce un nom bien choisi ? On fera avec.. Oui tout cela est tellement excitant, la tête m’en tourne à l’avance. A moins que ce n’soit le vent !? Y’a un sacré vent maintenant, non ? Et qu’est-ce que c’est que cette chose qui me fonce très vite dessus tout à coup ? Si grosse, si plate, si ronde… Il lui faut un nom avec le son « ol » ! Molle, drôle, sol.. Oui « sol », c’est ça, « sol » ! Voilà un bon nom, « sol » ! J’me demande si on va être copains tous les deux. Bonjour, sol !

Le rythme de l’aventure d’Arthur est prenante, on se surprend à dévorer ce tome de bout en bout. L’auteur reste totalement cohérent dans son univers décalé et complètement loufoque, partant dans des explications plus dingues les unes que les autres grâce au Guide du Voyageur Galactique que Ford a prêté à Arthur pour qu’il puisse en savoir plus sur la galaxie.

Les Vogons. Une des races les plus antipathiques de la galaxie. Pas méchants mais caractériels, bureaucrates, psychorigides au cœur de marbre. Un Vogon ne lèverait pas le petit doigt pour sauver sa propre grand-mère au prise avec une blatte à griffes, la féroce bête de Thral, sans une autorisation en trois exemplaires, signée, transmise, approuvée, rediscutée, perdue, retrouvée, soumise au vote populaire, reperdue et finalement enterrée sous un amas de compost pendant trois mois et recyclée en allume feu.

L’histoire est passionnante et m’a faite beaucoup rire, je crois même ne pas avoir fini un seul chapitre en étant écroulée de rire devant les explications et les dialogues humoristiques entre les personnages. Mais celui qui m’aura le plus plu dans tout ça, c’est Marvin, le robot humanoïde doué de sentiments,  totalement dépressif au point qu’il en pousse les autres ordinateurs au suicide rien qu’en parlant avec eux. H2G2 sans ce petit robot ? Impossible !

En bref, une très bonne petite lecture, j’ai plus qu’à me procurer la suite !

« Je refuse de prouver que j’existe, dit Dieu, car prouver c’est renier la foi et sans foi, je ne suis plus rien.
– Pourtant, remarque l’Homme, le Babelfish en dit long sur le sujet, non ? Son évolution ne saurait être le seul fruit du hasard. Il prouve votre existence et donc, selon votre propre théorie, vous n’existez pas, C.Q.F.D.
– Sapristi, s’exclame Dieu. C’est que je n’avais pas pensé à ça !  » et sur-le-champ il disparaît dans une bouffée de logique.
« Bah c’était facile », dit l’Homme puis – en guise de rappel – il se met à prouver sur sa lancée que le noir est blanc et finit écrasé sur le premier passage pour piétons.