Archives de
Tag: cthulhu

[Chronique] Calling Cthulhu : Le magicien – Gaëlle Dupille

[Chronique] Calling Cthulhu : Le magicien – Gaëlle Dupille

le magicien

  • Éditeur : L’ivre-book (2014)
  • Pages : 47
  • Genre : Horreur
  • Plus édité

Londres, 1933. Mortimer Sax n’a qu’un rêve : égaler le talent de son idole, le magicien Simon Balthazar, mystérieusement disparu 10 ans plus tôt. Aussi, lorsque Mortimer décroche un emploi de prestidigitateur au cabaret le Craft, où le Grand Balthazar connut la gloire, il pense avoir atteint son ambition. Sa rencontre avec Nina, la belle acrobate, une incroyable découverte dans l’un des murs de la chambre qu’il occupe au Craft et l’apparition régulière d’une effrayante créature dans ses rêves vont lentement changer sa vie. Peu à peu, le magicien timide et complexé va prendre de l’assurance et connaître la gloire avant de sombrer peu à peu dans la folie.

Mon avis

Sax a un rêve : celui d’être prestidigitateur au cabaret le Craft, et devenir ainsi aussi célèbre que son idole, Simon Balthazar, qui a connu la gloire au même endroit avant de disparaître mystérieusement 10 ans plus tôt. Une fois sur place, il va faire une découverte étrange dans sa chambre, mais il va aussi se mettre à rêver d’une créature dont il n’a pas comprit le nom et qu’il surnommera Lou…

Qu’il est plaisant de se retrouver cette fois-ci non pas du côté du témoin de la folie ambiante, mais de celui qui va faire la découverte de Cthulhu et qui va sombrer petit à petit ! On va suivre cette transformation de notre personnage, qui va suivre les ordres du Dieu Ancien pour avoir gloire, fortune, et plaire aux dames. En contrepartie il doit construire un portail pour faire revenir Cthulhu parmi nous.

Cependant, pour quelqu’un qui a lu Le mythe de Cthulhu et autres nouvelles de Lovecraft,  comprendre Cthulhu peut déranger. En effet, j’ai plus l’habitude de voir l’Ancien parler en une langue qui s’approche du gaélique (Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn, par exemple) qu’en une langue totalement compréhensible pour le lecteur. L’idée du portail m’a un peu gênée, de mémoire Cthulhu dort dans sa demeure de R’lyeh la morte, dont Lovecraft a laissé dans ses écrits l’emplacement précis (47°9′S 126°43′W, sur terre donc). Donc un portail sur terre pour faire venir une créature qui est déjà sur terre me laisse un peu dubitative. Néanmoins, mis à part ce parti prit de l’auteur, cette nouvelle reste un écrit de qualité.

Cette nouvelle est fluide, bien écrite, avec des descriptions très précises, on  imagine donc sans peine le cabaret Craft, la chambre de Sax ou encore l’étrange portail. La fin est magnifique et reste dans la lignée des écrits de Lovecraft: cruelle. En bref, c’est une bonne nouvelle qui se laisse lire et apprécier.

Merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions L’ivre Book pour ce partenariat.

[Chronique] Le mythe de Cthulhu – H.P. Lovecraft

[Chronique] Le mythe de Cthulhu – H.P. Lovecraft

le mythe de chtulhu


Partout dans le monde renaissent des rituels hideux, typiques d’un culte blasphématoire que l’on croyait disparu à jamais : le culte de Cthulhu. Les peuplades primitives se révoltent pour adorer d’odieuses idoles à l’effigie de la monstrueuse créature céphalopode, endormie depuis des millions d’années dans sa demeure sous-marine de R’lyeh. Les temps seraient-ils venus ? A travers les Etats-Unis, quelques hommes courageux, comme le professeur Angell, de Providence, l’inspecteur Legrasse et le premier lieutenant Johansen, vont tenter de s’opposer au réveil de Cthulhu. Mais que peut le courage contre une abomination venue d’outre-espace, dont la simple vue suffit à vous faire perdre la raison ?

Mon avis

Depuis le temps que je lis des adaptations de l’Appel de Cthulhu, il était temps que je lise le texte originel, celui qui est à l’origine de bien des œuvres plus ou moins magnifiques…

Les nouvelles de Lovecraft étant courtes, elles sont regroupées dans plusieurs recueils, mais je ne peux que vous conseiller que de lire les recueils de la même maison d’édition. En effet, le groupage des nouvelles est assez random, ce qui fait que d’un éditeur à l’autre, ce n’est pas les même. Cette présente édition regroupe:

-Celui qui chuchotait dans les ténèbres
-La couleur tombée du ciel
-La peur qui rôde
-La tourbière hanté
-Par-delà le mur du sommeil
-L’appel de Cthulhu

Toutes les nouvelles commencent par le même schéma: une approche d’un monde/d’une créature surnaturelle par un œil rationnel et scientifique, puis qui plonge petit à petit dans ce surnaturel, allant jusqu’à l’horreur par moments. Lovecraft met en scène des créatures venant de mondes qui ne sont pas sur notre plan d’existence, qui interagissent d’une manière ou d’une autre avec l’être humain. Le tout est conté à la manière d’un journal que le personnage principal nous livrerait, d’abord avec beaucoup de rigueur, puis en glissant doucement dans le fantastique avec de plus en plus d’incertitudes et de craintes.  On voit ainsi l’approche rationnelle qu’avait le narrateur de notre monde s’effriter petit à petit pour laisser place à une multitude de « vérités » qui dépassent l’entendement.

Ce format ne laisse place qu’à très peu de dialogues et beaucoup de descriptions, qui ne sont pas sans me déplaire pour ma part. Écrites aux alentours de 1920-1930, ces nouvelles sont intemporelles, elles auraient pu être écrites hier, ça aurait été pareil, et c’est ce qui fait tout leur charme.

En bref, pour ma première plongée dans le monde de Lovecraft, j’en sort pleinement satisfaite et me donne envie de continuer sur cette lancée!

[Chronique] Calling Cthulhu : L’autre Dieu – Catherine Loiseau

[Chronique] Calling Cthulhu : L’autre Dieu – Catherine Loiseau

calling cthulhu l'autre dieu


Arrivée dans un nouveau monde dans une machine à voyager entre les univers, Samantha est séparée de ses compagnons et se réveille au fond d’un puits, près d’une étrange forêt. Elle doit vite retrouver les autres membres de son équipe avant qu’il ne leur arrive malheur. Mais quelles sont ces créatures qui vivent dans cet univers et guettent les humains dans l’ombre ? Quelle est donc cette ville nommée « Arkham » ? Sans parler de ce mystérieux guide, un certain monsieur Carter…
Dans cette aventure de la Ligue des Ténèbres, Catherine Loiseau nous fait participer à un voyage étonnant.

Mon avis

Samantha, Tom, Lady Astley et le Professeur Nutter voyagent entre différents univers grâce à leur machine à voyager entre les univers, jusqu’au moment où une force invisible commence à contrôler l’appareil, au grand dam des quatre voyageurs. Sous le choc de l’appareil, Sam passe par le hublot et se réveille dans un puits… Aucune trace des trois autres et de la machine, alors Samantha décide d’aller à leur recherche, menée par cette force invisible, qui lui fera visiter Arkham et lui montrera ses plus étranges habitants.

L’autre Dieu est un texte plutôt banal, qui ne m’a rien fait ressentir. Je n’ai pas eu peur, à l’instar de notre groupe qui a peur d’Arkham. Je n’ai pas non plus ressenti de joie quand il le fallait. Les sentiments que cette nouvelle est censée faire véhiculer ne sont tout simplement pas présents.

Les personnages sont tout ce qu’il y a de plus banals: Samantha, l’héroïne est le garçon manqué qui préfère troqué sa robe contre un pantalon, Tom un manipulateur, Lady Astley une voleuse, tous deux sur d’eux, et le Professeur Nutter est fou. En bref, il ne faut pas s’attendre à de l’originalité.

Je n’ai malheureusement pas trouvé le lien avec Chtulhu, n’étant pas cité une seule fois sur les 27 pages de cette nouvelle. La force invisible que l’on devine étant « L’autre Dieu », n’est représenté que par une statue d’un être humain. Aucun lien n’est fait avec le Grand Ancien, alors qu’il y aurais eu beaucoup à faire avec le temple qui est au milieu de l’océan.

En bref, j’ai trouvé cette nouvelle trop banale pour le sujet traité, je m’attendais à de l’originalité. La mention « Calling Cthulhu » n’a pas vraiment sa place ici. Une nouvelle qui se laisse lire, mais qui malheureusement ne m’a pas séduite.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions L’ivre-Book pour ce partenariat.

[Chronique] Calling Cthulhu : L’appel du Great Auld Ane – Aurélie Gisbert

[Chronique] Calling Cthulhu : L’appel du Great Auld Ane – Aurélie Gisbert

calling cthulhu l'appel du great auld ane


Cthulhu s’invite le temps d’une soirée dans la capitale des Gaules… et chamboule le programme arrosé d’un quatuor d’amis !
Entre humour et peur, suivez les péripéties de ces quatre compagnons confrontés malgré eux au Grand Ancien.

Mon avis

Quatre amis, poursuivant leur barathon dans les rues lyonnaises se retrouvent nez-à-nez avec le Grand Ancien, Cthulhu, qui arrache le pont de la Guillotière. Pensant que c’est une hallucination due à l’alcool, ils éclatent de rire et pensent à rentrer chez eux, quand l’idée monte tout doucement… Un espèce de poulpe géant est bel et bien en train de détruire Lyon! Ni une, ni deux, ils se dirigent vers le bar The Great Auld Ane et tombent ni plus ni moins sur les créatures qui ont invoqué le Grand Ancien!

 – Qu’est-ce que c’est que ça ?

– Oh, ça ? On dirait un tentacule géant qui embarque le pont de la Guillotière.

Un silence meuble nos bouches rendues grandes ouvertes par le spectacle et les vapeurs capiteuses. Des hurlements et des cris plombent méchamment l’ambiance. Puis j’articule la seule question qui me semble convenir :

– Rappelez-moi combien de pintes on a bues jusque-là ?

Je m’attendais à avoir peur en parcourant cette nouvelle, mais à la place j’ai surtout ri de la situation des quatre colocataires qui ont attendu limite la moitié de la nouvelle pour se rendre contre que tout ceci était réel. A grand renfort de flashbacks sur toute la soirée avant l’arrivée de Cthulhu dans leur ville, on remonte petit à petit le début du barathon pour comprendre comment nos amis en sont arrivés là, si bien qu’on passe plus de temps à se remémorer leur beuverie plutôt que de chercher une solution au problème, mais au moins certain points de l’histoire sont éclaircis. Sans ces flashbacks, le reste de la nouvelle aurait été incompréhensible.

Nos quatre amis sont Tom, un chômeur, Phil, qui vient de se faire quitter par sa copine, Lou, qui vient juste de perdre son travail, et la narratrice qui n’a pas de nom, qui est en vacances. J’ai eu beau chercher et relire la nouvelle, je n’ai pas trouvé son prénom, ce qui est dommage, peut-être un oubli de l’auteur, ou fait exprès? Nous n’avons pas d’autres détails sur nos personnages, si ce n’est que Lou à la fâcheuse tendance de s’emporter assez facilement. Mais comme c’est une nouvelle très courte (24 pages), on comprend très bien que la psychologie des personnages ne soit pas plus développée que ça.

Les créatures, des espèces d’hommes-poissons visqueux et pas très aimables, non contents d’invoquer Cthulhu, s’amusent aussi à transformer les êtres humains qui consomment au The Great Auld Ane en hommes-poissons version ratés, qui ne tiennent que des propos incohérents sur la venue du Grand Ancien à Lyon ainsi que son rituel, destinés à mourir…

Cette petite nouvelle se lit très vite, on ne voit pas défiler la vingtaine de pages, étant donné que nous sommes très vite transportés par le style de l’auteure. Précise dans sa narration, Aurélie Gisbert nous emmènes là où elle veut que nous soyons, gardant une parfaite cohérence du début à la fin. J’ai apprécié ce court moment, dommage que ce ne soit pas plus long, ayant beaucoup ris.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions L’ivre Book pour ce partenariat.