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[Chronique] Je m’appelle Leon – Kit de Waal

[Chronique] Je m’appelle Leon – Kit de Waal

Je m'appelle Léon


Leon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop. Heureusement Leon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Leon n’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…

Merci aux éditions Kero pour cette lecture !

Mon avis

Leon a 9 ans quand son petit frère Jake vient au monde. Mais très vite, il se retrouve à devoir s’occuper de lui à la place de leur mère car elle ne se lève plus, ne mange plus, ne se lave plus. Elle fait une dépression. Alors les enfants sont placés, et Jake part rejoindre une famille d’accueil. Car il est blanc, et Leon est métis dans un pays qui pratique la ségrégation…

Je m’appelle Leon était très intriguant, de part sa couverture (que j’adore), et son résumé. Mais au final, je me suis lassée et je suis passée à côté. Tout a commencé avec le ton enfantin employée qui m’est vite passé au dessus de la tête. Après la première centaine de pages, j’étais déjà plus réticente à retourner à ma lecture en me souvenant la plume de l’auteure. Et puis les longueurs sont vite arrivées, et je me demandais où j’allais.

Puis il a été question des personnages. Seul Leon est abouti. On ressent son mal-être qu’il exprime comme il le peut (colère, mensonges, vols…). Pour les autres, l’auteure n’est pas allée au bout des choses. Il leur manque quelque chose, pour les rendre moins lisses, moins prévisibles. On ne rencontre que des adultes, tous construits sur le même schéma : au début ils plaisent à Leon, il a un intérêt pour eux, puis le déçoivent à des degrés différent.

Quant au sujet du racisme, ce n’est qu’une notion au début, des sous-entendus. Et plus on avance, plus Leon grandit et plus on touche à des questions plus sérieuses (émeutes, violences policières…). Mais on reste encore une fois trop en surface, l’auteure ne va pas au bout des choses. J’ai eu l’impression qu’elle faisait en sorte de rester en retrait de son histoire, de l’Histoire…

Mais globalement, je suis passée à coté de l’intrigue. Car j’attendais le fameux moment du résumé de la quatrième de couverture, où « Il [Leon] décide de passer à l’action », qui arrive tellement tardivement, et d’une façon dont je ne m’attendais pas – je ne l’attendais plus – que j’en étais plus déçue qu’autre chose.

En bref, j’en attendais tellement plus. J’attendais des personnages aboutis, la question du racisme traitée plus au profondeur, au final je suis restée en surface du début à la fin malgré des thèmes qui me plaisent en général.

[Chronique] New York, esquisses nocturnes – Molly Prentiss

[Chronique] New York, esquisses nocturnes – Molly Prentiss

new york esquisses nocturnes


Début des années 1980 à New York, le downtown est le centre de l’Univers. Artistes et écrivains s’y mêlent dans des squats insalubres. Parmi eux, Raul Engales, un peintre argentin en exil et noctambule désargenté. Un soir, il attire l’attention de James Bennett, critique d’art en vogue du New York Times. Tandis que l’ascension fulgurante de l’un entraîne l’autre sous les projecteurs, une double tragédie les frappe. Dans ce chaos, Lucy, la muse blonde et enjouée de Raul échappée d’une obscure banlieue de l’Idaho, tente de les extraire de leur détresse en composant un triangle amoureux étourdissant.

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Raul. James. Lucy. Ils ne sont pas arrivés en même temps sur New York, des dizaines d’années séparent même les jeunes de James ! Mais leurs routes vont se croiser et cela va modifier leur vie à tout jamais…

Nous sommes projetés au début des années 80, et pour être précise, tout démarre le 1er janvier 1980. Où sommes-nous ? A New York, dans le Downtown, là où tous les artistes se regroupent, dans de grandes maisons ou dans des squats. C’est le rêve américain vu par nos trois protagonistes : un argentin, une provinciale et un étudiant devenu critique d’art, tous pleins d’espoirs. Chacun est persuadé que sa vie est faite pour l’art, mais l’art va les perdre un par un.

Car l’on reste dans une dualité du début à la fin. Les riches, les pauvres. Les grandes maisons, les squats. Les gens cultivés dans les grandes villes aux campagnards incultes. L’amour et la haine. L’ascension et la chute. L’un est jamais loin de l’autre, se tapit dans son ombre, prêt à surgir pour porter le coup de grâce. C’est ce que l’on ressent tout au long de notre lecture, restant méfiant d’un bout à l’autre.

Nos personnages sont entiers, se dévoilent sans fards. Ainsi, nous en découvrons assez sur Raul, James et Lucy pour nous faire une idée globale de comment ils ont vécu leur arrivée à New York, chacun en étant là pour des raisons différentes, avec leurs particularités. On apprend à les aimer dans leur globalité, malgré certains de leurs actes. On vit leurs émotions, les événements qu’ils vivent, sans détours. Ce sont des personnages très attachants avec qui je serais restée bien plus longtemps !

C’est un premier roman réussi qui plaira beaucoup aux amateurs d’art. On se laisse vite emporter, l’immersion dans ce Manhattan des années 1980 est bonne. Il y a beaucoup de descriptions, par moments trop, mais on s’y fait vite. Avec nos personnages hauts en couleur, que l’on prend le temps d’apprécier avec leurs défauts et qualités, on irait jusqu’au bout du monde !

En bref, New York esquisses nocturnes est une bonne lecture qui m’a faite voyagé. Le retour à la réalité a été rude ! Une des petites pépites de la rentrée littéraire qu’il faut absolument découvrir !

[Chronique] Albédo – Sébastien Fritsch

[Chronique] Albédo – Sébastien Fritsch

albédo

  • Éditeur : Éditions fin mars début avril (2016)
  • Pages : 310
  • Genre : Drame
  • Prix : 18€
  • Acheter Albédo

L’amitié est ce qui reste quand on a tout perdu. Alors Nil n’hésite pas : dès que Mock le contacte, il accepte de le suivre. Même s’ils ne se sont pas dit un mot depuis quinze ans. Même si c’est pour convoyer une urne funéraire. Et même si la destination n’est autre que Ti-Gwern, cette grande maison où, quelque vingt ans plus tôt, ils étaient une poignée à partager leur jeunesse.
Nil sait pourtant qu’on n’efface pas le temps en remontant une vieille route : les rires et la musique, les vins parfumés, les regards, les désirs qui animaient tous leurs séjours dans ce lieu hors du monde, sont désormais bien loin… sans même parler de Maud.
Alors, est-ce l’amitié ou la nostalgie qui le motive à faire le voyage ? Ou devinerait-il, sans vraiment se l’avouer, que rien n’est vraiment fini tant qu’on ne s’y résigne pas ?

Merci à l’auteur, Sébastien Fritsch, pour cette lecture !

Mon avis

Cela fait quinze ans que Nil n’avait pas eu de nouvelle de Mock, son ami. Mais quand celui-ci l’appelle pour lui demander de le soutenir lors de la dispersion des cendres de Richard en Bretagne, Nil ne se pose pas de question et accepte. Une fois à Ti-Gwern, Mock disparaît sans laisser de trace. Après s’être échiné à rechercher son ami – sans succès – , Nil rentre chez lui, bien décidé à oublier ce week-end. Mais ses résolutions vont vite tomber à l’eau quand Maud, la sœur de Mock, l’appelle pour savoir où est passé son frère, qui n’a toujours pas redonné signe de vie…

Albédo, c’est la dissection d’une amitié, de son début jusqu’au moment présent. Comment a commencé cette relation ? Comment se sont-ils connus, en sont venus à passer quasi toutes leurs vacances ensemble en Bretagne ? Et surtout quelle est la raison de la séparation de ce groupe d’amis disparates… Bref, autant de questions dont les réponses se trouvent dans ces pages.

Mais pour moi, ce roman, c’est lâcher sa vie d’enfant/adolescent, pour enfin passer à celle d’adulte et être enfin acteur de sa propre vie. Car bien que Nil soit un adulte, on sent bien qu’il reste bloqué dans le passé et ne prend pas de risque dans sa vie, au point d’en perdre sa femme qui voulait bien plus que ça. Un Nil qui refuse de voir la vérité en face, assommé par sa routine, ne cherchant pas plus loin que le bout de son nez. Ce retour à Ti-Gwern est comme un ultime adieu à cet ancien-lui, pour embrasser de nombreux changements dans sa vie.

Côté écriture, je me suis retrouvée déboussolée plus d’une fois, l’auteur partant dans tous les sens à certains moments. Et à trop vouloir ménager le suspens, Sébastien Fritsch laisse s’installer quelques longueurs. Ce sont pour moi les seuls points gênants de cette lecture, tant j’ai été prise à côté dans ce retour à Ti-Gwern et les souvenirs de Nil.

Concernant la fin, nous ne savons pas vraiment qui est donc la personne – l’élément perturbateur – , qui à cause de son acte, a fait chasser tous les vacanciers de la demeure bretonne. Mais qu’un certain personnage connaisse exactement la forme de la cicatrice que l’élément perturbateur a reçu me laisse perplexe et songeuse…

En bref, Albédo est un roman sur l’amitié qui nous rend nostalgique avec ses nombreux flashbacks. Une bonne lecture, si on ne regarde pas trop du côté de ces moments où l’on est mené dans tous les sens sans vraiment en comprendre le but.

[Chronique] Il était une lettre – Kathryn Hughes

[Chronique] Il était une lettre – Kathryn Hughes

il était une lettre


Tina est malheureuse auprès d’un mari trop porté sur la boisson et souvent violent. Le week-end, pour ne pas être à ses côtés, elle se réfugie dans une boutique caritative où elle est vendeuse bénévole. C’est alors que sa vie bascule lorsqu’elle y découvre une lettre dans la poche d’un vieux costume. Cette lettre n’a jamais été ouverte, le timbre n’est pas cacheté et elle date de septembre 1939 : c’est une demande en mariage.

Très émue que la destinataire n’ait jamais reçu cette demande, Tina va mener l’enquête et découvrir l’histoire bouleversante d’un amour impossible… Celui de Chrissie, jeune sage femme de 17 ans qui tombe éperdument amoureuse du jeune séducteur de son quartier, malgré les réticences de son père, un médecin très strict. La guerre finit par exploser et son grand amour est contraint de partir au front, la laissant enceinte, et seule face à ce secret honteux qui va faire exploser sa cellule familiale.

Pendant que Tina poursuit ses recherches, elle découvre qu’elle aussi est enceinte, mais d’un homme qu’elle n’aime plus. Elle décide d’essayer de retrouver à tout prix Chrissie et son enfant, en espérant ainsi redonner du sens à sa vie. 

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Tina est une jeune femme vivant dans les années 70. Secrétaire, elle travaille bénévolement dans une boutique caritative. Mais Tina est aussi une femme battue. En effet, son mari, porté sur l’alcool et au chômage lui fait vivre un enfer. Alors qu’elle travaille à la boutique, elle trouve une lettre dans une veste. Jamais ouverte, jamais postée, celle-ci date de 1939 et est destinée à une certaine Chrissie. Pour rendre son quotidien un peu moins morne, Tina va tenter de retrouver la fameuse Chrissie pour lui remettre sa lettre…

C’est un récit croisé qui nous est proposé là, alternant entre les points de vue des deux femmes, l’une en 70, et l’autre en 39, une guerre les séparant. On va remonter le passé au fil des découvertes de la jeune secrétaire, quand sa vie n’est pas chamboulée par son mari. Nous allons découvrir que la vie de Chrissie n’a pas été de tout repos, entre sa propre famille et l’auteur de la lettre. Et cela se ressent surtout à travers le personnage du père, un docteur qui se confortait énormément dans la société patriarcale, tout comme l’est en 70 le mari de Tina. Deux hommes tyranniques, deux hommes qui n’avaient pas le moindre respect envers les femmes, mais qui pensaient faire ce qu’ils faisaient pour « leur bien ».

On voyage énormément avec Il était une lettre. Entre les pays anglo-saxons (vous en saurez plus en lisant le livre !), le passé de Chrissie nous emmène partout, à toutes les sources qui pourraient nous permettre de la retrouver. Cela m’a plu de changer de décors, et de découvrir de nouveaux horizons avec nos personnages. Que ce soit les différentes époques et lieux, c’est un véritable dépaysement qui est le bienvenu.

Petite surprise, et qui n’est pas des moindres, Il était une lettre est un roman auto-édité ! Oui, oui ! Bien sûr, il est édité chez nous en français par Calmann-Lévy, mais il n’a pas eu besoin d’un éditeur pour rencontrer son petit succès ! Et pour cause, c’est un roman aboutit, bien écrit et où l’auteure maîtrise parfaitement ses différents sujets, sans trop en faire. Kathryn a su intégrer tout un panel de sentiments et d’émotions qui prennent le lecteur par surprise, du moins cela a été mon cas, car je ne m’attendais pas à un roman aussi poignant.

En bref, Il était une lettre est un excellent roman qui montre que chaque problème a sa solution, même si elle n’est pas pour aujourd’hui, même si elle doit traverser plusieurs pays. C’est un roman prenant, poignant, et qui peut surprendre sur bien des points, mais qui reste juste. Pour ma part, je l’ai adoré !

[Chronique] Les temps d’avant, tome 1 : Jusqu’au crépuscule – Laurent André & Christelle Hédin

[Chronique] Les temps d’avant, tome 1 : Jusqu’au crépuscule – Laurent André & Christelle Hédin

jusqu'au crépuscule

  • Éditeur : AETH (2014)
  • Pages : 272
  • Genre : Contemporain
  • Plus édité

Paris, 13ème arrondissement, été 70, cinq enfants font connaissance. Une belle amitié va naître entre Marie, Julie, Christophe, Philippe et Lucas, intemporelle malgré les années qui passent. Espiègles, débordants d’énergie et de lubies, ils se lient un peu plus chaque jour, partageant jeux, activités sportives, découvertes technologiques, fous rires, peines et drames familiaux. Les cinq amis grandissent, toujours animés par cette même amitié devenue fusionnelle, et vivent leur premier amour, leur première expérience sexuelle. Qui n’a pas un jour rêvé de revivre ses premières fois exaltantes ?
Une histoire qui vous transporte dans les années 70-80 et vous immerge dans la vie trépidante de ces cinq enfants à la vie, à la mort…

Merci aux éditions AETH pour cette lecture !

Mon avis

Les temps d’avant est une saga dont seul le premier tome est paru, racontant l’histoire d’une bande d’amis, de leur rencontre dans les bacs à sable et la fin du lycée. Un plongeon dans les années 70-80 pour retracer leurs petites vies…

J’ai mis trois jours pour lire ces 272 pages, parce qu’après avoir lu la moitié du livre, je n’étais pas motivée pour le finir, plusieurs choses me sautant aux yeux. Tout d’abord, même si on nous vend que c’est l’histoire d’un groupe d’amis, celle-ci est quand même plus centrée sur Lucas, un peu sur Marie et c’est tout. Lucas à qui arrive tout les malheurs, ceci dit en passant. Quid des autres et de leur vie? Leur famille? Leurs problèmes? La vie en dehors du groupe pour eux? On en parle clairement pas assez, voir pas du tout dans le cas de certains personnages (Philippe en tête).

Le défaut de cette écriture à quatre mains, bien que le texte soit homogène et qu’il est difficile de distinguer les styles de des deux auteurs, c’est que c’est trop répétitif. On repère finalement le changement d’auteurs à ces répétitions qui reviennent trop souvent, à un paragraphe près.

Mais ce qui est pour moi le plus gros défaut du livre, c’est qu’il n’est pas corrigé. Du moins c’est l’impression que ça donne après lecture. Fautes, mots manquants ou en double, phrases réécrites mais dont l’ancienne n’a pas été enlevée, petits paragraphes dont les phrases sont tellement mal agencées que l’on comprend de travers le message que les auteurs voulaient faire passer…

Je pense après coup que ce qui m’a freinée après la moitié du livre, c’est que je n’ai rien ressenti pendant la lecture. Et pourtant, il s’en passe des moments bourrées de sentiments (première fois, divorce, suicide…), mais ça ne m’a rien fait. C’est dommage, car c’est un peu (en partie) pour ça qu’on va lire un livre, pour ressentir des sensations, des sentiments, que ce soit de la joie, du soulagement,  de la colère, de la curiosité… Rien.

Que dire de plus? J’en ressors quelque peu déçue, m’attendant à autre chose. Je ne pense pas lire la suite si elle voit le jour.

[Chronique] Un cœur bien accordé – Jan-Philipp Sendker

[Chronique] Un cœur bien accordé – Jan-Philipp Sendker

un coeur bien accordé


Presque dix ans se sont écoulés depuis que Julia Win est revenue de son voyage en Birmanie, le pays où son père est né et où elle a découvert un frère. Désormais brillante avocate à Manhattan, elle ne se sent pourtant pas pleinement épanouie. Lorsqu’elle commence à entendre dans sa tête une voix lui posant des questions qu’elle essaie depuis toujours d’esquiver – « Pourquoi vis-tu seule ? », « Qu’attends-tu de la vie ? » –, ses doutes grandissent encore. Poussée par sa quête d’elle-même, Julia repart en Birmanie. Elle y découvre le destin d’une femme du nom de Nu Nu, un destin à la fois passionnant et tragique qui va bouleverser la vie de Julia.

Merci aux éditions JC Lattès et à Babelio pour cette lecture !

 

Mon avis

Un cœur bien accordé est l’histoire de Julia, une New-yorkaise qui vit seule : peu de famille, une seule amie et un boulot d’avocate qu’elle apprécie à peine. Sa vie n’est qu’un grand vide, jusqu’au jour où elle entend dans sa tête, la voix d’une femme qui lui pose des questions dont elle n’a pas les réponses. « Pourquoi vis-tu seule? ». « Pourquoi tu n’as pas d’enfant? ». Petit à petit, ses recherches l’amènent en Birmanie, là où vit son demi-frère…

Mais avant, Julia va chercher par des moyens scientifiques une explication rationnelle : est-ce une schizophrénie latente? Peut-être. C’est en suivant sa seule amie, Amy Lee (et non, pas la chanteuse d’Evanescence), dans une retraite bouddhiste, qu’elle aura le début de ses réponses.

Que ce soit le bouddhisme, la schizophrénie ou la vie en Birmanie, chaque sujet est traité à la perfection sans tomber dans les clichés. L’auteur a fait de véritables recherches sur ces sujets, et ça se sent autant que ça se fond dans l’histoire sans grande gêne.

Nos propres défauts, ce sont ceux que nous sommes le moins disposés à pardonner chez les autres.

L’histoire se lit très facilement, avec un vocabulaire simple à comprendre. Et bien que ce roman soit contemporain, il y a de grandes consonances fantastiques au début de celui-ci. Au niveau des descriptions, l’auteur nous immerge très facilement dans l’histoire, les scènes et les lieux se visualisant très facilement. Les personnages ont une personnalité très poussées, une psychologie bien travaillée, même si l’on croise certains personnages que durant un seul chapitre. Pour un deuxième roman de l’auteur, c’est une réussite !

Un cœur bien accordé est un roman qui invite au voyage et à la découverte, à tisser des liens et à s’intéresser aux autres. Personnellement, j’ai adoré cette histoire qui m’a transportée dans la quête de Julia ! Je n’ai pas vu les pages défiler tellement l’histoire est prenante. C’est un roman que je n’oublierais pas de sitôt !

[Chronique] Le roman de l’été – Nicolas Fargue

[Chronique] Le roman de l’été – Nicolas Fargue

le roman de l'été


Pas facile, à 55 ans, de se mettre à la littérature. Surtout par un si beau soleil dehors. et votre fille qui annonce qu’elle amène une copine italienne pour les vacances. Sans compter les voisins d’en face qui, dès que vous vous décidez enfin à prendre la plume face à l’océan, voudraient vous faire comprendre que, tout ce qu’ils demandent, c’est une vue sur la mer eux aussi.

Mon avis

Le roman de l’été, je l’ai sorti de ma PàL parce que bien qu’on soit au printemps, le soleil tarde à montrer le bout de son nez et que j’entame ma deuxième semaine avec une espèce d’angine bizarre. Du coup, du soleil il m’en faut un peu !

L’auteur prend des hommes, des femmes, des familles, aux anonymes voisins au président de l’époque (Nicolas Sarkozy), mélange le tout dans un sentiment de blasitude (attention, Frei ressort des mots qui n’existent pas… Oui, je suis malade) extrême sur fond d’été. Oui, car on le sent bien que l’auteur est blasé à travers ses personnages : John, l’écrivain qui vit l’angoisse de la page blanche et qui descend le premier auteur connu qui mettra les pieds dans ce petit village de Haute-Normandie (ça tombe bien, moi je suis dans la Basse), sa fille qui vit ses premiers vrais sentiments amoureux, le voisin qui fait toute une montagne de rien, le maire-député « m’as tu vu » et son épouse fade, et j’en passe…

A peu de choses près, Le roman de l’été ressemble sur certains points à Une place à prendre de J.K. Rowling : le petit village perdu dans la cambrousse campagne où tout le monde se connait, tout le monde est hypocrite. Ce qui les différencies, c’est que Le roman de l’été est plus light, moins fort en émotions que le roman de Rowling, mais en reste très sympathique à lire.

Pas transcendant donc, mais habilement tourné et agréable à lire. On regrettera cependant cette fin brute qui n’en dit pas plus sur le devenir de chacun des personnages que l’auteur a mis en scène tout au long de son roman.

Un auteur à découvrir !

[Chronique] My senior year – Sylvine Hugé

[Chronique] My senior year – Sylvine Hugé

my senior year


« J’étais ici pour réaliser un rêve d’enfance : découvrir une famille d’une autre culture, suivre les cours de terminale dans un lycée américain. J’avais une année devant moi pour en profiter pleinement. C’était mon choix. C’était ma vie, mon avenir que je construisais… »

Comment se reconstruire lorsqu’à l’âge de l’insouciance, du sentiment d’immortalité, la mort frappe l’un de vos proches ? Qui plus est, votre petit ami ? Que se passe-t-il lorsqu’un simple séjour linguistique se transforme finalement en voyage initiatique ?
Lorsqu’Eloïse perd son petit ami à 16 ans, sa vie s’effondre. Mais grâce à l’amour de sa famille elle surmonte peu à peu son chagrin.
Un an plus tard, son bac en poche, elle concrétise son rêve : étudier dans un lycée américain. En partant, elle espère découvrir une autre culture et rencontrer d’autres personnes, mais aussi retrouver l’insouciance d’avant le drame, voler de ses propres ailes et se tourner vers le futur.
Mais est-elle prête à aimer de nouveau ? Et trouvera-t-elle ce qu’elle est venue chercher ?

Mon avis

Éloïse est une jeune fille de 16 ans pleine de vie jusqu’au jour où elle perd son petit ami dans un accident de voiture. Un an après, elle réalise son rêve et part étudier dans un lycée américain pour dix mois. Saura-t-elle se reconstruire et arrivera-t-elle à retrouver l’amour malgré son passé?

Je ne vous le cache pas, j’ai adoré cette histoire ! On suit Éloïse pendant ces dix mois, à travers différents moments tous plus importants les uns que les autres : sa découverte de la culture, des coutumes, sociabiliser avec de nouvelles personnes… Ça me rappelle tellement ma propre expérience, quand je suis allée étudier en Allemagne !

J’ai bien aimé le personnage d’Éloïse, elle fait très naturelle, que ce soit dans ses actes ou dans sa façon de penser et de parler, ses interactions avec les autres personnages…. Je l’ai trouvée très mature et j’ai beaucoup apprécié ce côté là de sa personnalité.

Ce livre est un véritable pageturner ! Je suis arrivée à la fin sans m’en rendre compte et j’ai eu beaucoup de mal à le lâcher pendant ma lecture. Et pour cause, il est tellement fluide, dès les premières pages j’ai adoré ce style d’écriture. Cependant, il subsiste quelques petites incohérences, mais elles n’ont pas entaché ma lecture, car elles concernent surtout des petits détails.

Toute cette histoire est un véritable ascenseur émotionnel. On vit avec Éloïse ses doutes, ses peurs, son chagrin, sa joie, sa bonne humeur… Le tout donnant un côté très vivant à cette lecture, qui n’est pas sans me déplaire. De plus, la fin me satisfait totalement, car c’est celle-là que j’imaginais pour notre petite frenchie.

En bref, un très bon moment de passé en compagnie d’Éloïse !

Merci aux éditions du Chemin vert pour cette lecture

[Chronique] Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre – Shani Boianjiu

[Chronique] Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre – Shani Boianjiu

nous faisions semblant d'être quelqu'un d'autre


Camarades de classe depuis l’école primaire, Yaël, Avishag et Léa sont de jeunes Israéliennes fantasques qui se réfugient souvent dans leurs mondes imaginaires pour tenter d’oublier qu’elles s’ennuient à mourir dans le village isolé où elles habitent. Une adolescence ordinaire, mais dans un lieu et à une époque qui sont loin de l’être. A la fin de leurs études secondaires, elles sont incorporées dans l’armée et effectuent pendant deux ans leur service militaire.
Sarcastique et autoritaire, Léa se retrouve postée à un checkpoint en Cisjordanie, tandis que la sombre Avishag sert dans une unité de combat chargée de surveiller la frontière égyptienne et que Yaël entraîne les soldats au maniement des armes. Leur insouciance, leur soif de vivre, leurs corps désirants contrastent de façon saisissante avec le monde confiné, monotone, répétitif et brutal de l’armée où elles sont confrontées à toute la violence d’un pays en guerre et en état d’alerte permanent.
Léa, Avishag et Yaël racontent avec désinvolture et détachement les expériences parfois épouvantables qu’elles traversent et se distraient en s’adonnant à des jeux puérils mais dangereux ou en créant des mondes oniriques qui virent parfois au cauchemar. Et, lors de leur retour à la vie civile, on comprend l’impact délétère que cette parenthèse a eu sur leur vie d’adulte : dépressives, inadaptées ou sans perspective d’avenir dans leur travail, elles se retrouvent à vendre des sandwichs ou à faire le vigile dans un aéroport, quand elles n’infligent pas des sévices à des hommes qu’elles séquestrent… Portrait implacable d’une génération perturbée par cet univers troublé où la violence et la peur sont omniprésentes, ce roman initiatique met en lumière toute la difficulté d’être jeune et de forger son identité en Israël.

Mon avis

Pour la cinquième année consécutive, Libfly.com et le Furet du Nord s’unissent pour vous faire découvrir en avant-première les livres de la rentrée littéraire 2014 avec l’opération « On vous lit tout ! ». Et pour une la deuxième année consécutive, je participe avec joie à cette opération! Je remercie les team de Libfly.com et du Furet du Nord, pour cette confiance renouvelée et les éditions Robert Laffont pour cette agréable découverte qu’a été Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre.

Nous suivons dans ce roman trois personnages féminins: Yaël, Avishag et Léa. Nous allons voir comment trois personnes vivent séparément les mêmes épreuves: l’école dans la même classe, le service militaire obligatoire et l’après, après avoir vu la guerre, les hommes tomber au combat, des civils mourir, regarder des écrans pendant 8 heure d’affilés. Avec l’amour, l’amour qui fait rêver.

Ces trois femmes nous racontes l’histoire de leur vie, comment elles ont du faire face à tous les tracas du quotidien en Israël, que l’on soit enfant, soldat ou civil, et l’amour avec leur point de vue personnel. Comment elles ont abordé ces moments cruciaux de leurs vies, comment elles l’ont vécu. Avec une petite touche humoristique par moment, nous ressentions la plupart du temps l’angoisse qu’elles éprouvaient face aux moment durs.

C’est avec un rythme assez soutenu que j’ai lu ce roman, à partir du moment où les filles font leur rentrée à l’armée, j’ai été happée par l’histoire et il a été très difficile d’en sortir, ne serait-ce que pour quelques instants. Nous suivons la spirale des sentiments que ressentent Yaël, Avishag et Léa, et je n’en suis pas sortie indemne de cette lecture.

Le seul bémol que je pointerais du doigt, ce sont les trop nombreuses descriptions concernant les armes à feu, leur utilisation, comment elles ont été fabriquées, à quoi ça sert, j’ai vraiment eu l’impression de lire des bout de manuels d’explications, surtout que ces textes ne font pas partit des dialogues, mais des descriptions de l’auteur.

Malgré ce petit bémol, j’ai apprécié ce roman, tranche de vie de trois jeunes femmes israéliennes très touchantes. Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre sera disponible le 28 août 2014 dans toutes les bonnes librairies !

[Chronique] Les stagiaires – Samantha Bailly

[Chronique] Les stagiaires – Samantha Bailly

les stagiaires


Ophélie, Arthur, Hugues et Alix viennent tous d’horizons différents. Leur seul point commun : ils rêvent de travailler chez Pyxis, entreprise spécialisée dans l’édition de mangas et de jeux vidéo, pilier dans le secteur de l’industrie créative.
Une réalité s’impose rapidement : beaucoup de candidats, peu d’élus. Désormais, le stage est devenu une étape obligatoire pour ces jeunes qui sont à la croisée des chemins dans leurs vies professionnelles et affectives.
Provinciale tout juste débarquée, Ophélie a laissé derrière elle petit ami et logement, et doit faire face aux difficultés de la vie parisienne.
Étudiant en école de commerce, Arthur est tiraillé entre les grands projets qu’on a pour lui et son envie de mettre la finance entre parenthèses. À leurs côtés, Alix, passionnée de mangas, ne jure que par ses sagas favorites, et Hugues, graphiste, teste ses limites dans les soirées électro…
Dans une atmosphère conviviale, travail et vie privée s’entremêlent.
Pourtant, une question demeure en fond sonore : qui restera ?

Quand la « génération Y » entre en collision avec le monde du travail : un récit marquant dans lequel beaucoup de jeunes adultes se reconnaîtront.

Mon avis

Quand j’ai vu ce livre sur Livraddict, je me suis dit qu’il devait automatiquement me plaire, c’était obligé. Le résumé, la couverture, il m’en faut peu pour me faire craquer. Quand j’ai appris que Samantha Bailly venait au salon du livre de Caen, c’était l’occasion rêvée pour acheter ce livre et au passage rencontrer l’auteure, au demeurant fort sympathique 🙂

Nous suivons une équipe de stagiaires, Ophélie, Arthur, Hugues et Alix, dans la célèbre entreprise Pyxis, connue pour ses mangas et ses jeux-vidéos. Ils y sont tous pour six mois, mais espèrent décrocher le Saint Graal en fin de stage: un emploi. Pour un salaire quasi-misérable (400€), ils vont enchaîner les heures supplémentaires avec des supérieurs pas faciles à vivre. Entre la chargée de com’ tout le temps scotchée à son portable, overbookée telle une parfaite working girl, celui qui est là car il est un ami d’enfance du PDG et qui regrette après toutes ces années son choix, leur stage ne sera pas des plus calme.

Il y a une date de péremption pour en vouloir à nos parents de nous pousser vers de mauvais choix.

Les stagiaires est très bien écrit. Avec l’écriture fluide de Samantha Bailly, nous sommes transportés dans la petite vie trépidante des stagiaires. J’ai lu le livre d’une traite, appréciant au passage les petites références geek et les musiques en début de chaque chapitres, qui illustrent bien l’ambiance qui va suivre.

Nous allons suivre tout particulièrement Ophélie et Arthur, tous deux aux antipodes l’un de l’autre. Ophélie, fille de restaurateurs, vivait à Rennes avec Quentin, avec qui elle est en couple depuis deux ans. Quand elle décroche son stage sur Paris, elle est heureuse, mais la réalité de la vie la rattrape: Paris, c’est cher, il faudra payer seule les factures, le loyer, les repas, le tout avec seulement 400€ en poche, ce qui ne va pas être simple. Quant à Arthur, c’est un fils à maman. Il vit dans le 1er arrondissement chez ses parents, boit plus que de raison, consomme de la drogue régulièrement et trompe sa copine, Juliette, qui subit son comportement jour après jours.

On rencontre également Alix, Hugues, Vincent et Enissa, tous venant d’horizons différent, mais avec le même but, celui d’obtenir un emploi. On s’attache très vite à ce petit groupe qui essaye tant bien que mal de se faire une place au sein de cette entreprise. Mais entre vie personnelle et vie professionnelle, est-il bon de mélanger les deux? C’est ce que nous verrons également au fil des pages…

Les filles jolies veulent être intelligentes, les filles intelligentes veulent êtres jolies. Je ne demande pas à avoir le corps de rêve d’Enissa, mais je voudrais seulement qu’un garçon s’intéresse à moi, qu’il ne voit personne d’autre. Tu comprends?

En bref, j’ai passé un très bon moment en compagnie de nos stagiaires, pour une première lecture de cette auteure, je suis ravie et je compte m’intéresser à ses autres ouvrages, qui ont l’air tous plus intéressants les uns que les autres 🙂

les stagiaires dédicace