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[Chronique] Haut-Royaume, tome 1 : Le chevalier – Pierre Pevel

[Chronique] Haut-Royaume, tome 1 : Le chevalier – Pierre Pevel

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Un homme, un royaume, un destin. Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d’autres qu’il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés. Le Haut-Royaume connaît sa période la plus sombre. Le roi est affaibli et la rébellion gronde aux frontières du territoire. En dernier recours, le souverain libère Lorn de ses geôles et le nomme Chevalier du Trône d’Onyx, chargé de protéger l’autorité royale. Héros valeureux et juste, Lorn est une figure d’espoir pour le peuple, mais il poursuit également un but secret : retrouver ceux qui l’ont maintenu en captivité, les uns après les autres… et leur faire sentir le goût de la vengeance.

Mon avis

Le Haut-Royaume est en plein déclin : le Roi est mourant, la Reine régente à une côte de popularité proche de celle de notre président, un Prince héritier qui fait pâle figure, son petit frère qui se drogue allègrement au kesh pour fuir tout ça ET pour renflouer les caisses de l’état, la Reine décide de vendre Angborn, une terre pour laquelle son Roi s’est vaillamment battu pour l’obtenir. Ce qui, évidemment, ne plaît à personne… Alors pour sauver le Royaume, le Roi sort de ses geôles Lorn Askariàn, le nomme Chevalier du Trône d’Onyx pour sauver le pays.

Pour mon premier Pevel, je dois dire que c’est une réussite ! On a tout ce qu’il faut dans Haut-Royaume pour passer un excellent moment : de l’épique, de la baston, de l’intrigue politique, du cliffhanger et un héros bien badass. Que demander de plus?

Ce roman est extrêmement bien écrit, c’est fluide et ça se laisse lire très facilement sans problème. Le seul problème que je soulèverais, c’est que l’auteur se répète un peu trop par moments. Disons que c’est le genre d’infos qui reviennent tellement de fois, qu’à la fin on ne peut pas s’empêcher de dire « Oui bah c’est bon, on avait compris pour le pouvoir de l’Obscure ! La première et la cinquième fois aussi… ».

Les personnages comme les décors sont très bien décrits, on arrive sans peine à imaginer une scène ou saisir la personnalité d’un personnage, important ou non, avec une mention spéciale pour Lorn. Un personnage sombre dont j’ai réussi à m’attacher, qui en veut à toutes les personnes qui ont fait qu’il est partit en prison. Lui et son chat (roux, qui plus est), sont des personnages atypiques que j’ai adoré suivre.

Par contre, l’auteur nous laisse sur notre faim ! Ce cliffangher est insoutenable, et j’ai hâte de me lancer dans le deuxième tome de la saga pour savoir ce qu’il en est vraiment !

En bref, Haut-Royaume est LE livre qu’il faut s’offrir à Noël, pour passer une bonne fin d’année !

[Chronique] Et si on se prostituait ? – Eva Giraud

[Chronique] Et si on se prostituait ? – Eva Giraud

et si on se prostituait


« J’ai cherché du boulot pendant quatre ans. Avec acharnement. Deux heures par jour, cinq jours par semaine. Je n’ai pas eu un seul entretien. J’ai postulé, cent fois, deux-cents fois, postulé encore. Et puis j’ai arrêté de compter.
J’ai 25 ans, je suis au chômage mais ne touche pas le chômage. Que faire quand on ne rentre pas dans les cases ? Eh bien, on fait comme moi, et comme des milliers d’autres : on cherche, on s’occupe, on travaille pour la gloire, et on prend ça avec humour. Et surtout, parfois, on a envie d’étrangler les gens qui nous disent que « quand on veut on peut ». »
Elle s’appelle Eva, elle cherche du travail depuis… toujours ? Oui c’est plus ou moins ça. Vous connaissez tous une « Eva », nous sommes tous concernés de près ou de loin par sa situation. Heureusement, Jean-Claude est là pour la soutenir. Et c’est avec humour, bien qu’avec réalisme également, qu’elle nous présente son aventure, pour ne pas dire son parcours du combattant.

« Et si on se prostituait » est un témoignage qui n’emploie pas la langue de bois et qui dénonce une réalité qui ne fait pas toujours plaisir… Mais Eva a le mérite de s’exprimer sur le sujet dans cette nouvelle dont le ton léger permet de ne pas dramatiser le sujet abordé. Car même si la situation est effectivement dramatique pour nombre de jeunes comme Eva, elle a su présenter son expérience avec du recul et un cynisme qui lui va tellement bien…

Mon avis

Eva est au chômage depuis quatre ans. Pourtant, elle a travaillé dur pour obtenir son BTS édition, elle a tout donné pour le décrocher. Et pour quels résultats? Essuyer des refus – quand un employeur veut bien se donner la peine de lui répondre – , travailler pour la gloire en se disant que ça fera bien sur le CV, un peu d’expérience… Eva nous délivre un témoignage poignant, qui reflète bien la difficulté de trouver un emploi. « Nous connaissons tous une Eva« . Je suis une Eva, ça va faire trois ans que j’essaye avec difficulté de trouver aussi un emploi, alors quand je vois qu’elle parle de ce « service civique », ou des formations inutiles que nous colle pôle emploi, je me suis très vite reconnue.

Nous suivons mois après mois Eva, face à ses efforts, ses désillusions, les employeurs peu scrupuleux qui n’hésitent pas à lui demander si elle vient de la part de quelqu’un, ou qui n’hésitent pas à briser ses espoirs en lui faisant miroiter un contrat, pour plus tard lui refuser. On a envie de l’aider, de l’épauler, de lui dire qu’elle y arrivera à s’en sortir. Elle y croit aussi, mais au bout de quatre ans, qu’espérer de plus?

Cependant, point de mélo-dramatique et d’apitoiement sur sois-même, l’auteure nous délivre son récit avec une touche de cynisme et d’humour noir qui fait sourire malgré le sujet. Avec Jean-Claude, son chat et sa colocataire Léa, elle pense quand même: « et si on se prostituait? » une idée jetée qu’elle ne réalisera pas, mais ce n’est pas sans rappelé les étudiantes qui ne peuvent et payer leur scolarité et leurs frais et qui décident donc de louer leur corps pour subvenir a leurs besoins. L’écriture fluide d’Eva nous emmènes à travers cette tranche de vie qui se lit très vite, en moins d’une heure j’avais bouclé cette nouvelle de 64 pages. Il n’y a pas vraiment de fin. On s’arrête au bout de quatre années d’intenses recherches avec une petit leçon de morale à l’intention des personnes qui pensent que les jeunes ne font rien pour s’en sortir, les mettant devant le fait accomplit: si ils ne la croient pas, qu’ils viennent donc passer un mois ou deux chez elle, pour comprendre un peu mieux ce qu’elle vit.

En bref, j’ai beaucoup aimé ce témoignage que nous délivre Eva et je me suis beaucoup reconnue à travers ces lignes. Je remercie le forum Have a Break, Have a Book et les éditions Edibitch pour ce partenariat.

[Chronique] END, Volume 1 : Elisabeth – Merli & Canepa

[Chronique] END, Volume 1 : Elisabeth – Merli & Canepa

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Imaginez…
Si le monde autour de vous jamais ne se mouvait.
Si le murmure du vent et le chuchotement de la pluie se répétaient inexorablement dans leur devenir monotone…
Si le silence, souverain, régnait jusqu’à ce que l’invisible ne soit vôtre…
Tel est mon univers.
Un monde où la berceuse du temps a cessé d’entonner sa complainte.
Un monde anémié, privé de toutes couleurs, où les esprits et les âmes perdues trouvent enfin la paix dans leurs mausolées solennels et sans âge…
J’ai 13 ans.
Elisabeth est mon nom.
Mes cheveux sont blancs comme la vie.
Si le cœur vous en dit, vous pourrez me rencontrer.
Mais pour cela, il vous faudra mourir…

Mon avis

Élisabeth assiste à son propre enterrement. Comment est-elle morte ? C’est un mystère, personne ne le sait, toutes les versions officielles

divergent. Ses anciennes camarades de classe doutent, elles aussi. Alors, elles projettent d’aller avec Nora, la meilleure amie d’Élisabeth, au fin fond de la forêt qui borde leur école pour trouver des réponses… De son côté, Élisabeth se prépare pour un énième rituel, pour pouvoir retourner dans le monde de sa sœur et lui délivrer un ultime message…

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L’histoire est belle, très poétisée. Nous ne savons pas vraiment si notre petite héroïne est morte, si c’est un esprit ou si au final elle est juste enfermée dans un monde onirique, le mystère reste entier jusqu’à la toute fin. Qui, comment, pourquoi, où ? Beaucoup de questions, mais très peu de réponses dans ce premier tome qui ne sert qu’au final à poser les bases d’une histoire très prometteuse.

Côté graphisme, ils sont tout aussi magnifiques. Le trait fin, les dessins extrêmement bien travaillés, on a l’impression que les personnages sont des poupées de porcelaine tellement il y a peu de couleurs chaudes utilisées dans ce livre, l’ambiance y est plutôt froide, ce qui correspond au thème principal de cette BD : la mort.

Trois tomes sont prévus, ainsi que des spinoffs*, mais en attendant nous n’avons pas de date de sortie pour le deuxième tome qui sera axé sur la meilleure amie d’Élisabeth, Nora, juste que l’auteure travaille actuellement dessus**. Il est clair que je vais suivre de prêt tout ça, j’ai hâte d’avoir la suite !

Voir d’autres extraits sur le site de l’éditeur

*Source : L’interview des auteures sur Madmoizelle.com

**Source : La page FB de Barbara Canepa (en réponse à une de ses fans italiennes, tout dernier commentaire)

 

[Chronique] Lou ! Volume 1 : Journal infime – Julien Neel

[Chronique] Lou ! Volume 1 : Journal infime – Julien Neel

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Lou est une petite fille qui ne connaît pas son papa, qui vit seule avec sa maman et le petit chat qu’elles ont adopté. Toutes les deux ont une grande complicité, elles jouent à la console, dînent dans des pizzerias… Lou est amoureuse de son voisin d’en face mais, bien sûr, n’ose pas lui avouer… C’est une petite fille très à la mode avec des dons de styliste. Sa meilleure copine s’appelle Mina, et ensemble elles partagent beaucoup de choses. Lou se dit aussi que Richard, qui vient d’emménager sur son palier, pourrait très bien plaire à sa mère. D’ailleurs, elle va se débrouiller pour les faire se rencontrer…

Mon avis

J’avais lu pour la première fois les aventures de Lou  au collège, pour vous dire, ça date ! Et quand j’ai vu que la BD était dans le baby challenge de Livraddict, j’ai craqué ! Il faut absolument que je me procure la suite au plus vite ^^

Lou !, c’est l’histoire d’une pré-ado qui vit seule avec sa mère, n’ayant jamais connu son père. Sa vie est ponctuée de tout ce que à quoi peut s’intéresser une jeune fille de 12 ans : la mode, les garçons, et sa meilleure amie. Lou n’aime pas vraiment la mode et ressembler à tout le monde, ce qu’elle préfère, c’est fabriqué ses propres vêtements, lui donnant un look hors du commun par moments. Elle est amoureuse depuis la maternelle de Tristan, le voisin de l’immeuble d’en face, et évidemment, elle n’ose toujours pas faire le premier pas…

-Il va falloir quand même que tu te décides à lui parler…
-Lui parler ?!
-Oui, tu sais, les mots, les phrases, tout ça…
-Je ne suis pas encore tout à fait prête…
-Tu dis ça depuis la maternelle…

Sa mère, c’est une geek. Elle ne travaille pas, elle est mauvaise cuisinière mais est très proche de sa fille, donnant un côté fusionnel à leur relation. Elle essaye d’écrire un roman de science-fiction, sans vraiment se bouger : ce qui l’intéresse le plus, c’est les jeux-vidéos et sa chère Game Cube, avec laquelle elle va passer beaucoup de temps dans ce premier tome. Célibataire depuis le début de sa grossesse, elle ne fait rien non plus pour se trouver quelqu’un, même quand Lou lui met  »l’homme parfait » sous les yeux, Richard leur nouveau voisin de palier.

-L’homme idéal ? Non mais t’hallucine ?!! Qui voudrait d’un étudiant de 30 ans qui joue du violon géant et qui porte un gilet en mouton mort ?

Et les graphismes sont justes… parfaits! Très colorés, l’on peut voir que plus nous avançons dans l’histoire, plus la recherche graphique est importante, tout en restant cohérente. Les dessins restent dynamiques, et que malgré une certaine simplicité, l’auteur arrive à faire passer des sentiments dans ses dessins très expressifs! Quand on passe aux dessins du roman de la mère de Lou, il lui apporte une qualité particulière plus proche du comics dans le traitement des couleurs, sans pour autant trop s’écarter du style graphique de la BD! Une bande-dessinée agréable à lire, tant au niveau visuel que de l’histoire.

Un livre que je ne me lasserais pas de relire, en tout cas j’ai super hâte de mettre la main sur les tomes suivant !

[Chronique] Blacksad : Quelque part entre les ombres – Juan Diaz Canales & Juanjo Guarnido

[Chronique] Blacksad : Quelque part entre les ombres – Juan Diaz Canales & Juanjo Guarnido

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« Parfois, quand j’entre dans mon bureau, j’ai l’impression de marcher dans les ruines d’une ancienne civilisation. Non à cause du désordre qui y règne, mais parce que certainement cela ressemble aux vestiges de l’être civilisé que je fus jadis ».

Ainsi parle Blacksad, détective privé aux méthodes musclés, mais à la sensibilité à fleur de peau. Il aimerait bien être plus guilleret, l’animal, mais la dépression le ronge, et pour une juste cause : Natalia Wilford, actrice à succès et ancien amour encore si présent, vient de se faire cruellement assassiner. Blacksad va donc, en dépis des conseils du commissaire Smirnov, tenter d’élucider la mort de son ancienne compagne afin de retrouver la paix.

Mais l’enquête est bien loin d’être aisée pour notre héros, qui se lance dans un combat dont l’opposant peut être bien plus puissant qu’il ne le soupçonne…

Mon avis

Blacksad fût une très belle découverte, j’ai été attirée par son style graphique dès le début. En effet, les personnages ont des têtes d’animaux qui met en valeur leur caractère, sans dénaturer le côté sombre et adulte de cette BD polar, qui nous plonge dans ce qui pourrait être New York dans les années 50. C’est un style graphique que j’ai du mal à retrouver dans les bandes-dessinées d’aujourd’hui.

Cette histoire commence fort. D’entré de jeu, l’auteur nous accueilles avec le meurtre d’une actrice, Natalia, qui est aussi l’ex de notre héros. On suivra ce dernier dans son enquête, qui à l’air simple du premier abord mais qui n’aborde rien de trop complexe. Nous irons de rebondissements en rebondissements, et de belles surprises tomberont de temps en temps. La corruption va être pour ainsi dire, le credo de cette enquête.

J’ai beaucoup aimé le style des personnages. Leurs sentiments se voient, comme sur les animaux. Par exemple, notre héros se comporte parfaitement comme un chat quand il est en colère : oreilles baissées, dents ressorties. Les expressions sont très bien représentées, ce qui fait le charme de cette lecture.

J’ai hâte de pouvoir acheter la suite, qui semble tout autant prometteuse que ce premier tome!