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[Chronique] 1984 – George Orwell

[Chronique] 1984 – George Orwell

1984

  • Éditeur : Folio (1950)
  • Pages : 408
  • Genre : Dystopie
  • Prix : 8.70€
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De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face.

BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de WINSTON… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens.

Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance.
Seule comptait la Police de la Pensée.

Mon avis

Winston travaille au Parti. Il est chargé de réécrire des articles de presse pour que le passé corresponde aux dires du Parti. Nous sommes en Oceania, 1984. En guerre contre l’Eurasia et en alliance avec l’Estasia, Big Brother dirige le Parti d’une main de fer, à grand renfort de campagnes de propagande, courant avec la Police de la Pensée contre les Camarades coupables du crime de la Double Pensée…

1984 est un pilier de la dystopie, une base indispensable pour mieux comprendre ce sous-genre de la science-fiction. George Orwell met en scène Winston, un homme désabusé qui va ouvrir les yeux petit à petit sur sa situation et celle de ses camarades. Big Brother est partout, sur la moindre affiche. Tout le monde est surveillé, même chez soi à travers le télécran. Big Brother entretient un climat de peur et de haine contre les opposants du Parti avec les minutes (et semaines de la Haine). La propagande est partout, comme le montre bien le métier de Winston.

Les jeunes enfants sont envoyés dans des écoles où ils apprennent à espionner leur entourage pour le compte du Parti – jusqu’à dénoncer leurs parents, fiers d’avoir bien éduqué leur progéniture – , pour dénoncer quiconque commettrait le crime de Double Pensée. On apprend aux jeunes femmes que la procréation est un devoir envers le Parti et les unions sont autorisées dans ce sens, appuyant bien sur le fait qu’il n’y a pas de plaisir dans le sexe.

On réécrit aussi le dictionnaire, pour amener un nouveau langage : le Novlangue. Moins il y a de mots, moins les Camarades pourront en mettre sur ce qu’ils voient, ce qu’ils vivent, ce qu’ils pensent. L’objectif final est qu’ils n’aient plus besoin de penser par eux-mêmes… Cela fait froid dans le dos, et ce n’est qu’une partie de ce que le Parti impose à ses Camarades ! Comme la manipulation des médias, chose que le gouvernement fait déjà.

Le roman est divisé en trois parties : la première, on découvre l’univers de George Orwell, dans quoi il fait évoluer Winston. La deuxième, on voit comment les règles du Parti s’appliquent dans le quotidien des Camarades. La troisième, l’on voit jusqu’où la Police de la Pensée est prête à aller pour faire en sorte que le plus réfractaire des camarades finissent par aimer sincèrement Big Brother…

En tout cas, 1984 est très bien travaillé sur le sujet qu’il traite. C’est un roman très complet, et également très prenant, tout est orchestré à merveille pour que l’on ne se perde pas un seul instant. Et vu tout ce qui a déjà été réalisé rien que par chez nous, et pourtant seulement imaginé à l’époque où ce livre a été écrit, l’on peut dire que George Orwell était un visionnaire !

En bref, George Orwell est un maître de la dystopie, 1984 est une bonne base pour qui veut se lancer dans le genre. Pour ma part, j’en ressort séduite ! Et n’oubliez pas, deux et deux font cinq…