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Tag: avortement

[Chronique] Confusion – Cat Clarke

[Chronique] Confusion – Cat Clarke

confusion

  • Éditeur : Robert Laffont (2012)
  • Pages : 418
  • Genre : Young Adult
  • Prix : 17.90€
  • Acheter Confusion

Grace, 17 ans, se réveille enfermée dans une pièce blanche, avec une table, des stylos et des feuilles vierges. Pourquoi est-elle là ? Elle n’en n’a aucun souvenir. Et quel est ce bel inconnu qui la traite avec tant d’égards ? Coucher sur le papier les méandres de son passé lui donnera-t-il la clef de cette cage dorée ?

Mon avis

Grace est une adolescente de 17 ans totalement désabusée. Après un énième coup dur, elle décide d’en finir avec la vie. Mais au moment de passer à l’acte, un ravissant garçon répondant au nom d’Ethan l’enlève. Le lendemain, Grace se réveille dans une pièce entièrement blanche, seule, avec des feuilles et des stylos comme compagnie, avec comme ordre d’y coucher sa vie, sans détours, ni mensonges.

Confusion est un roman très lent à démarrer. Et avant la tentative de suicide de Grace, je me suis beaucoup ennuyée (après aussi, à vrai dire). J’ai donc fait l’impensable : j’ai cherché des spoilers. J’en ai trouvé facilement sur Booknode, avec bien plus d’explications que je ne cherchais, mais en tout cas c’était assez complet. Au moins, je ne savais pas quel était l’élément déclencheur. Alors j’ai lu avec attention les nombreux flashbacks de la vie de Grace, mais très vite sans intérêt. 

Parce que Grace est juste une gamine de 17 ans désabusée par la vie, seule, qui boit (trop), fait la fête, a un sale caractère et qui trouve le moyen de perdre toutes les personnes qui l’aime, alors qu’elle pourrait être une jeune fille très entourée. Ça n’a tellement pas collé entre elle et moi car je l’ai trouvée trop égoïste par moments, ou alors quand ce n’était pas carrément sa meilleure amie qui me sortait par les yeux.

Dans l’ensemble, Cat Clarke a une bonne plume : elle écrit bien, c’est fluide, elle a du vocabulaire et ses héroïnes ne se ressemblent pas. C’est toujours pour moi un plaisir de lire ses livres pour cette raison d’ailleurs. Mais celui-ci m’a paru tellement creux, tellement vide, qu’une semaine après ma lecture, je n’en garde presque pas de souvenirs, si ce n’est mes notes pendant ma lecture…

En bref, Confusion est un roman avec un thème qui aurait pu être très prenant – j’aime bien ce qui sort de l’ordinaire – , mais sa lenteur et son personnage principal ne m’ont pas aidée. Je passe la main !

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 2 : L’expérience vécue – Simone de Beauvoir

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 2 : L’expérience vécue – Simone de Beauvoir

le deuxième sexe tome 2


Comment la femme fait-elle l’apprentissage de sa condition, comment l’éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d’un lourd passé, s’efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j’emploie les mots « femme » ou « féminin » je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre « dans l’état actuel de l’éducation et des mœurs ». Il ne s’agit pas ici d’énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s’enlève toute existence féminine singulière.

Cette édition est une limitée et numérotée de 1949, trouvée dans la réserve de la bibliothèque d’Avranches.

Mon avis

Après le premier tome, il est donc logique que je m’attaque au deuxième. Et ayant vu le film Les Suffragettes entre deux chapitres, j’ai pu faire le parallèle entre les deux et me rendre compte oh combien une femme était très compliqué à l’époque. Comparé à aujourd’hui, il n’y a pas photo, même si l’égalité homme-femme n’est toujours qu’un murmure et que le gouvernement vient de faire marche arrière à propos de l’article 14 de la loi contre le harcèlement de rue (parce que ça n’est jamais arrivé aux sénateurs, 90% d’hommes blancs hétéros et cisgenres*, donc le harcèlement sexiste n’existe pas. Et ouais). Bref.

Maintenant que nous avons vu la place de la femme dans l’histoire, d’un point de vue psychologique et d’un autre biologique, il est temps de nous intéresser à la vie de la femme : l’expérience vécue. On commence donc par la formation, dès l’enfance. Où débute le conditionnement ? Puis la vie de la jeune fille, avec ses impératifs comme se trouver un bon mari (avec une bonne position dans la société, of course), et qui va faire ses premières expériences sexuelles. Un chapitre est aussi consacré aux lesbiennes, où Simone de Beauvoir développe plusieurs pistes sur la façon dont les jeunes filles passent – ou non – par cette attirance sexuelle. C’est vraiment très intéressant de pouvoir mettre des mots sur tout ça !

Après cela, la femme a une situation, c’est une femme mariée, une mère, mais sa situation s’exprime aussi – et surtout – par sa place dans la société qu’elle a obtenu grâce à son mari. Mais il n’y a pas que des mères de famille mariées, Simone soulève un autre point : les prostituées – et les prostituées de luxe, qui n’ont que ce titre comme situation, et elle nous explique comment ces femmes vivent, comment elles en sont venu à se prostituer, comment elles le vivent.

A partir de là, l’auteure enchaine sur la justification (la narcissique, la mythique et l’amoureuse), mais ce sont des points vus et revus dans ce tome (et si mes souvenirs sont bons, dans le premier aussi), cela devient donc répétitif et une certaine lourdeur s’installe, bien que Simone nous prévienne à l’avance de ces répétitions. La conclusion sur la femme indépendante amène une lueur d’espoir, qui indique que tout n’est pas perdu, qu’il faut se battre, mais attention de ne pas perdre vos droits dans la bataille – on les perds si facilement en tant que femme…

Concrètement, j’ai trouvé le premier tome plus intéressant que le deuxième, qui s’adresse vraiment aux néophytes. J’ai tout de même appris pas mal de choses avec cette suite, mais qui est déjà au fait du combat féministe ne sera pas du tout perdu en lisant celui-ci. Avec en plus les témoignages de l’époque qui apportent une vraie plus-value à ce tome et apporte la preuve que tout ce qui est exposé dans L’expérience vécue est basé sur des faits, ce sont des arguments de taille qui nous en apprennent bien plus sur certaines situations que n’importe quel long discours sur le sujet.

En bref, je n’irais pas jusqu’à dire que Le deuxième sexe est la bible de la femme – il n’est plus d’actualité, les mentalités ont évoluées – , mais qu’il est une bonne base si on prend la peine de lire le premier tome pour comprendre plus en profondeur la nécessité du combat féministe. En revanche, le deuxième tome s’adresse très clairement aux néophytes qui voudraient comprendre le tout – la femme, le féminisme et le reste.

*cisgenre : Se dit d’une personne qui accepte son genre assigné à la naissance, pour faire simple. Pour en apprendre plus, c’est par ici !

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 1 : Les faits et les mythes – Simone de Beauvoir

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 1 : Les faits et les mythes – Simone de Beauvoir

le deuxième sexe tome 1


Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la « réalité féminine » s’est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l’Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu’il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s’évader de la sphère qui leur a été jusqu’à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain.

Cette édition est une limitée et numérotée de 1949, trouvée dans la réserve de la bibliothèque d’Avranches.

Mon avis

Quand on cherche des livres sur le féminisme, Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir est toujours cité. Mais attention, seul le deuxième tome est mis en avant, au détriment du premier. Et si je vous dit que même Madmoizelle, le célèbre site féministe ne met que le tome 2 en avant ? Malheureusement, je n’ai pas de lien sous la main parce que Madmoizelle se fait désindexer de Google à cause de son nouvel algorithme. J’apprécie ce site qui m’a appris les bases du combat des femmes, mais je reste toujours surprise de cette lacune. Bref.  Pourquoi au détriment du premier tome ? Imaginez une saga que vous commencez à partir du tome 2. Il vous manque donc une sacré dose d’informations.

En effet, comment comprendre le combat féministe si on ne sait pas comment cette société patriarcale  s’est montée et a asservi la femme sous forme de contrats de mariage ? Saviez-vous que la galanterie, c’est ce que les hommes ont trouvé comme argument pour que les femmes n’aillent pas au travail ? Car oui, ce que les hommes de l’époque voulaient mettre dans le crâne des femmes, c’était que si la femme allait travailler, elle n’aurait plus besoin de ce privilège qu’est la galanterie (lui offrir des choses, lui tenir les portes, ect…). Et des femmes y ont cru ! Et tout ceci, c’est dans le premier tome, comment passer à côté de ça ? Et je lis le tome 2 en ce moment, qui renvoie régulièrement vers le premier !

On ne naît pas femme, on le devient. Combien de personnes citent cette première phrase du tome 2, sans savoir qu’elle n’est autre que la conclusion du premier tome, et que Simone a su résumer dans cette seule et unique phrase ce qu’elle a démontré dans le premier. Simone revient sur la psychologie, la biologie, comment la femme a été catégorisée comme étant « Autre », d’où est parti cette classification.

On part d’abord sur les faits donc, pour dériver petit à petit sur les mythes que les hommes croyaient (et croient encore !) sur nous. Sur nos règles, nos humeurs, notre capacité à materner, ect… Que l’on retienne bien une chose : nous devons ceci aux hommes. Ce sont eux qui ont conduit ces études sur les femmes, sans aucune femme à leurs côtés. C’est encore le cas en France, on est des champions quand il s’agit de parler des minorités, de laisser des hommes cis-blancs hétéros prendre la parole alors qu’ils ne sont absolument pas concernés.

Concernant la lecture, si vous voulez lire cet essais féministe : accrochez-vous. C’est clairement de la philo : une introduction, des parties, des sous-parties, et une conclusion. Et Simone a du vocabulaire, alors gardez un dico pas très loin. Mais ça se lit bien, pour peu qu’on s’accroche. J’aurais voulu citer tout le livre pour illustrer mes propos, mais on me murmure que ce n’est pas possible, alors je vais conclure sur une citation de Simone, qui cite elle-même Poullain de la Barre :

 Tout ce qui a été écrit par les hommes sur les femmes doit être suspect, car ils sont à la fois juge et partie.

Lisez le premier tome, vraiment. Ne vous lancez pas dans le deux sans passer par cette étape !

[Chronique] Hell – Lolita Pille

[Chronique] Hell – Lolita Pille

hell

  • Éditeur : Grasset/ Le livre de poche (2004)
  • Pages : 156
  • Genre : Contemporain
  • Prix : 5.10€
  • Acheter Hell

« Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo: sois belle et consomme. » Hell a dix-huit ans, vit à Paris Ouest, se défonce à la coke, est griffée de la tête aux pieds, ne fréquente que des filles et des fils de, dépense chaque semaine l’équivalent de votre revenu mensuel, fait l’amour comme vous faites vos courses. Sans oublier l’essentiel: elle vous méprise profondément…
Jusqu’au soir où elle tombe amoureuse d’Andréa, son double masculin, séducteur comme elle, et comme elle désabusé.
Ensemble, coupés dum onde, dans un corps à corps passionnel, ils s’affranchissent du malaise qu’ils partagent. Mais les démons sont toujours là, qui veillent dans la nuit blanche de ces chasseurs du plaisir.
Entre romantisme et cynisme, voici les débuts d’un « adorable monstre » de dix-neuf ans.

Mon avis

Ella a 19 ans, n’aime pas son prénom et préfère se faire appeler Hell, comme ce qu’elle vit. Hell fait parti de la jeunesse dorée, dépense ce que l’on gagne en un mois en l’espace de 24h, se drogue, couche avec n’importe qui et ne porte que des vêtements de grandes marques. Ses amis ? Elle s’en moque complètement. Ils resteront ses amis tant qu’ils seront aussi friquée qu’elle. Son but dans la vie ? Trouver un mec qui pourra l’entretenir, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, histoire de ne jamais avoir à travailler une seule fois. Mais il y a une chose que Hell ne peut s’offrir avec l’argent de ses parents : le bonheur. Mais tout bascule le jour où elle rencontre son alter-ego masculin, Andrea, et que l’amour naît entre eux. Tout se passe bien pendant six mois. Plus de soirées, plus de coke, juste de l’amour et une vie quasi normale. Mais Ella replonge et entraîne dans sa chute l’amour de sa vie…

Désillusionnée avant l’age je dégueule sur la facilité des sentiments.
Ce qu’on nomme l’amour n’est que l’alibi rassurant de l’union d’un pervers et d’une pute que le voile rose qui couvre la face effrayante de l’inéluctable Solitude.
Je me suis carapaçonnée de cynisme, mon coeur est châtré, je suis l’affreuse Dépendance, la moquerie du Leure universel; Eros planque une faux dans son carquois.
L’amour, c’est tout ce qu’on a trouvé pour aliéner la déprime post-coïtum, pour justifier la fornication, pour consolider l’orgasme. C’est la quintessence du Beau, du Bien, du Vrai, qui refaçonne votre sale geule, qui sublime votre existence mesquine.

Dès le départ, j’ai détesté Hell. Elle arrive, nous prends de haut et nous fait bien comprendre que nos vies sont misérables à côté de la sienne. Franchement, je n’ai eu qu’une envie au début : qu’elle souffre, qu’un malheur quelconque lui tombe dessus, qu’elle ne s’en tire pas comme ça. Mais plus on tourne les pages, plus on se rend compte de son malheur, que sa vie est vraiment misérable, et qu’en vérité elle est seule. J’ai pensé que sa rencontre avec Andrea la détruirait, il est un peu le bad boy que toutes les filles cherchent à avoir, et chaque demoiselle qui a pu repartir avec lui a fini dans un état lamentable, oubliées dans des clubs libertins ou attachées à son radiateur pendant que Monsieur partait tout le week-end au Casino de Deauville… En bref, je m’attendais à ce qu’il lui réserve le même traitement qu’aux autres, ça n’aurait été que justice. Ah, l’amour…

A partir de ce jour, j’étais foutu, j’étais accro. Dépendre de quelqu’un d’autre que de moi-même, m’affaiblir, me torturer, c’était tout ce que je redoutais.

La relation entre Andrea et Hell est forte, même si aucun des deux ne veux l’avouer à l’autre. L’intensité de leur relation se ressent, je me suis même surprise à vouloir un happy end pour eux. Andrea fait rêver Ella, l’emmène partout, s’accroche à elle au point de se détruire lui même consciemment : l’amour, le vrai. On ressent leur détresse au moment de leur séparation, quand ils tentent tout les deux de relever la barre… Ce n’est pas une lecture dont on en sort indemne, soit on aime, soit on n’aime pas. Pour ma part, j’ai mis du temps avant de pouvoir me consacrer à l’écriture de cet avis. J’ai regardé le film aussi, mais je l’ai trouvé plat, et je n’ai pas ressenti l’intensité de leur relation comme dans ma lecture. Je pense que l’un des deux protagonistes en voix off pour raconter leur histoire et partager leurs véritables sentiments n’aurait pas été de trop pour saisir l’importance de leur relation et l’impact de leurs actes.

En bref, ce livre est un véritable coup de cœur pour moi, qui m’a beaucoup fait réfléchir sur la jeunesse d’aujourd’hui qui préfère fuir la réalité en se droguant ou en buvant, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à certaines personnes qui ont fait parti de mon entourage, pour qui l’histoire aurait très bien pu être écrite pour eux, qui répètent et répéterons toujours les mêmes erreurs, qui finiront seuls, malheureux, avec leurs vieux démons, à l’image de Hell.

On vit… comme des cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et encore. Chaque jour est l’inconsciente répétition du précédent: on mange autre chose, on dort mieux, ou moins bien, on baise quelqu’un d’autre, on sort ailleurs. Mais c’est pareil, sans but, sans intérêt. On continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est frustré, pour l’éternité, soit on y parvient et on se rend compte qu’on s’en fou. Et puis on crève. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça, on a singulièrement envie de boucler la boucle immédiatement, pour ne pas lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a peur. De l’inconnu. Du pire. Et puis qu’on le veuille ou non, on attend toujours quelque chose. Si non, on presserait sur la détente, on avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame du rasoir jusqu’à ce que le sang gicle.
On tente de se distraire, on fait la fête, on cherche l’amour, on croit le trouver, puis on retombe. De haut. On tente de jouer avec la vie, pour se faire croire qu’on la maitrise. On roule trop vite, on frôle l’accident. On prend trop de coke, on frôle l’overdose. Ça fait peur aux parents, des gênes de banquiers, de PDG, d’hommes d’affaires, qui dégénèrent à ce point là, c’est quand même incroyable. Il y en a qui essaient de faire quelque chose, d’autres qui déclarent forfait. Il y en a qui ne sont jamais là, qui ne disent rien, mais qui signent le chèque à la fin du mois. Et on les déteste parce qu’ils donnent tout et si peu. Tant pour qu’on puisse se foutre en l’air et si peu de ce qui compte vraiment. Et on finit par ne plus savoir ce qui compte, justement. Les limites s’estompent. On est comme un électron libre. On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place du cœur, on va en boîte plus qu’on ne va en cours, on a plus de maisons qu’on a de vrais amis, et deux cents numéros dans notre répertoire qu’on appelle jamais. On est la jeunesse dorée. Et on a pas le droit de s’en plaindre, parce que il paraît qu’on a tout pour être heureux. Et on crève doucement dans nos appartements trop grands, des moulures à la place du ciel, repus, bourrés de coke et d’antidépresseurs, et le sourire aux lèvres.