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[Chronique] Le copain de la fille du tueur – Vincent Villeminot

[Chronique] Le copain de la fille du tueur – Vincent Villeminot


Charles vient d’intégrer un internat pour « gosses de riches », perdu au cœur des montagnes suisses. Avec Touk-E, son coloc, ils font les quatre cents coups pour tuer le temps… Jusqu’à l’arrivée de Selma. Cette fille est mystérieuse, solaire, solitaire… et fille d’un célèbre trafiquant de drogue.

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Quand j’ai fermé Les traqueurs d’Antoine Bombrun, j’avais la grosse impression d’avoir perdu mon temps, et j’avais envie de lire quelque chose qui me ferait oublier cette lecture, qui relèverait le niveau. Alors quand j’ai vu qu’un roman de Vincent Villeminot traînait dans mon bureau et que je ne l’avais toujours pas lu, je me suis – limite – jetée dessus pour mieux le dévorer… Trois heures plus tard, je l’avais fini, j’étais vidée, j’étais enfin satisfaite.

Car c’est toujours un plaisir que d’ouvrir un roman de Vincent Villeminot. Depuis que je l’ai découvert grâce à sa saga Réseau(x), il devient rare que l’on ne cause pas de ses dernières sorties sur le blog. Et pour cause ! C’est un rare auteur dont je peux acheter tous les romans les yeux fermés. Car je sais que je ne serais jamais déçue. Et encore une fois, c’est le cas ici. Voyons donc ce qui se cache derrière ce titre qu’on relit toujours deux fois, Le copain de la fille du tueur…

Ici nous faisons la rencontre de Charles, un étudiant. C’est le fils d’un écrivain célèbre, mais malheureusement mourant. Il a été envoyé par ce dernier poursuivre ses études en Suisse, dans un internat pour « gosses de riches ». Il y vit une scolarité des plus normales (et relativement calme) jusqu’au jour où Touk-E fait son arrivée à l’internat. Touk-E se révèle être un élève intriguant, et ce côté-là va attirer Charles qui va voir sa vision des choses changer du tout au tour. Mais sa vie va vraiment prendre un tournant inattendu quand Selma, fille d’un trafiquant de drogues va rejoindre elle aussi les rangs des élèves…

Comme d’habitude, on retrouve la patte de Vincent Villeminot. Son humour particulier, qu’il sait si bien distiller au fil des pages, au bon endroit, au bon moment. C’est aussi un oneshot très rythmé, très descriptif et également mélancolique. Des mois après sa lecture, je me souviens encore de la sortie en forêt de Charles et Selma, j’arrive encore à imaginer les différents décors qu’ils ont traversé, la mélancolie du moment, ce qu’ils ont partagé. C’est un des passages qui m’a le plus touchée !

Les personnages mettent du temps à se dévoiler, mais une fois que les révélations sur chacun d’entre eux sont faites, nous ne sommes pas déçus. Cela renforce les côtés intriguants de Touk-E et Selma de manière assez subtile ! On apprend à les découvrir au fil des pages, sans êtres bombardés d’informations à leur sujet. En clair, Vincent Villeminot a bien équilibré son histoire et la façon dont il la raconte.

En bref, face à cette romance belle et cruelle à la fois, teintée de mélancolie, mais également drôle par moments, je ne peux encore une fois que m’incliner. C’est une réussite ! Un coup de coeur amplement mérité pour ce Young Adult à la couverture qui attirera l’oeil des lecteurs 🙂

[Chronique] Love Whispers, even in the Rusted Night – Ogeretsu Tanaka

[Chronique] Love Whispers, even in the Rusted Night – Ogeretsu Tanaka

love whispers even in the rusted night


Mayama et Yumi sont deux amis qui se connaissent depuis le collège. Séparés au moment de leur entrée au lycée, ceux-ci se retrouvent quelques années après par hasard. Alors que Mayama est à l’université, Yumi travaille dans un restaurant en tant que livreur. Malgré ces années passées sans donner de nouvelles, aucun n’a oublié l’autre, notamment Mayama qui a toujours été captivé par la joie de vivre apparente de Yumi.
Désormais installé avec son petit ami, ce dernier semble cependant vouloir dissimuler certaines choses à Mayama qui compte bien découvrir ce que cache le sourire de son ami…

« Derrière le masque que je te montre se cache un homme au sourire brisé qui espère qu’un jour, peut-être, il trouvera le bonheur… »

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

TRIGGER WARNING : Violences conjugales. Si ce genre de situations est gênante ou inconfortable à lire pour toi, il est encore temps de changer de page !

Yumi aime Kan depuis le lycée. Mais depuis que celui-ci est rentré dans la vie active, il bat Yumi régulièrement et de plus en plus violemment. Mais Yumi l’aime, et son petit ami redeviendra peut-être comme avant, comme au lycée ?  Mais quand un ancien ami du lycée, Mayama, lui tend la main, d’autres perspectives s’offrent à lui même s’il ne veut pas les voir, ni même les accepter…

Même pas 200 pages pour parler des violences conjugales, c’est très peu. Court, mais intense.  Pour tout vous dire, je savais que ce serait un sujet dur, mais pas à ce point-là. Quand j’ai commencé ma première lecture, j’ai vite reposé mon manga dès les premières scènes violentes. Je crois que je n’y étais tout simplement pas préparée. J’ai laissé une petite semaine avant de recommencer depuis le début, et j’ai cette fois-ci pu aller jusqu’au bout.

Le sujet est bien traité. Vraiment. J’ai trouvé la réaction de Yumi réaliste. Son syndrome de Stockholm ne peut pas être plus vrai que ce vivent les personnes victimes de violences conjugales : cette volonté de rester auprès de Kan malgré les coups, parce qu’il l’aime et qu’il pourrait redevenir « comme avant », qu’il lui dise oui pour tout, qu’il refuse de voir et d’accepter l’aide de MayamaC’est un sujet traité avec maturité et sérieux, et cela change beaucoup des yaoïs qui présentent ces relations comme des situations normales. Cependant, j’aurais bien aimé en apprendre plus sur Kan, le comment du pourquoi il en est venu là, car nous ne suivons pratique que Yumi pendant tout le long du tome.

Côté graphismes, Love Whispers est vraiment bien travaillé. Les graphismes sont très durs, mais justes. Globalement je n’ai pas grand chose à redire, c’est du beau travail et j’apprécie tout particulièrement le soin apporté aux visages des personnages.

En bref, Love Whispers, even in the Rusted Night est un beau manga, dur et à ne pas laisser à la portée de n’importe qui, mais juste. Assurément, les prochaines publications de Ogeretsu Tanaka seront à suivre ! N’oubliez pas un #TW Violences conjugales en cas de partage de l’article !

[Chronique] Yukimura Sensei to Kei Kun – Natsuki Kizu

[Chronique] Yukimura Sensei to Kei Kun – Natsuki Kizu

yukimura-sensei-to-kei-kun


Tsukasa Yukimura est un jeune professeur d’université ténébreux, légèrement asocial.
Kei ne parvient pas à réfréner ses sentiments pour son professeur, Tsukasa Yukimura, qui semble s’amuser à le rabrouer froidement, même si ce dernier n’est visiblement pas complètement insensible aux approches de son jeune élève…
Seulement, les contacts qu’ont toujours Yukimura et son ex semblent dresser un mur insurmontable en face de Kei.
Histoire supplémentaire intitulée « Figuier étrangleur — Strangler Fig » en fin de manga.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

TRIGGER WARNING : Harcèlement, Relation toxique. Si ce genre de situations est gênante ou inconfortable à lire pour toi, il est encore temps de changer de page !

Kei est à fond sur Tsukasa. Sauf que c’est son prof à l’université et que celui-ci a plus tendance à le repousser froidement qu’autre chose. Alors quand Kei apprend que Yôsuke, l’ex de son prof, le fréquente toujours, le jeune élève ne sait plus quoi faire devant ce nouveau mur qui se dresse…

Mais en vérité on est plus face à un élève qui veut sortir à tout prix avec son prof, qui lui ne maîtrise absolument pas la situation. Et pour cause, ça vire à moitié à l’harcèlement cette histoire : Kei fait des crises de jalousie alors qu’ils ne sont pas en couple, il écoute aux portes, va jusqu’à attraper violemment Tsukasa par le col de son pull parce qu’il voit son ex… Bref Kei est l’incarnation du mec toxique, à fuir de toute urgence et avec qui il ne faut absolument pas entamer une relation. Mais on est dans un yaoï alors ne comptez pas sur cette fuite…

yukimura sensei to kei kun illu
Une des réactions excessives de Kei : Tsukasa ne veut pas le laisser rentrer, il enfonce la porte pour se jeter sur son prof, parce que « je sais que vous m’aimez »…

Si on enlève ce côté harceleur à Kei, l’histoire aurait pu me paraître romantique, surtout de son point de vue : un amour inaccessible, un Kei qui cherche par tous les moyens comment passer du statut du simple élève à amant… Oui, là oui. Tous les jours. Mais non.

On enchaîne au milieu du manga sur une autre histoire, « Figuier étrangleur« , une romance incestueuse. Alors pareil, l’histoire est belle, deux personnes séparées qui se retrouvent après plusieurs années et déballent leurs sentiments, ainsi que des révélations qu’ils attendaient depuis longtemps… Mais je n’arrive pas à être convaincue en sachant que ce sont des frères.

Graphiquement, j’adore la couverture colorée, elle attire l’œil. A l’intérieur, la première histoire est plus intéressante : c’est fluide, bien travaillé, propre. Mais pour la deuxième, je me demande si ce n’est pas une des premières histoires de la mangaka. Il y a des problèmes de proportions, surtout. Et les personnages des deux histoires se ressemblent trop.

En bref, Yukimura Sensei to Kei Kun est un manga à prendre avec des pincettes. Je reste dubitative et j’aurais apprécié de voir la première histoire plus développée pour ne pas rester sur l’impression de voir un harceleur finir avec sa victime, parce que j’ai beaucoup de mal à voir les sentiments de Tsukasa pour Kei. N’oubliez pas un #TW Harcèlement et relation toxique en cas de partage de l’article !

[Chronique] Lieutenant Darmancour – Eric Jourdan

[Chronique] Lieutenant Darmancour – Eric Jourdan

lieutenant darmancour


A tout juste 19 ans, Pierre Perrault est déjà célèbre et enchante tout Paris avec ses Contes de ma mère l’oye. Mais le fils de Charles Perrault, lui-même écrivain reconnu, est conduit en 1697 à la prison du Petit Châtelet pour avoir mortellement blessé un jeune charpentier dans des conditions troubles… Face à certaines circonstances, ni la notoriété ni les soutiens ne raccommodent rien. Que faisaient ensemble ces deux-là, trouvés chemise déboutonnée ? Pour fuir telle situation, une seule échappatoire : s’enrôler dans un monde d’hommes au sein du Régiment Dauphin, et s’acheter un nouveau nom : lieutenant Darmancour.

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Charles Perrault avait un fils, comment s’appelait-il ?

Pierre Perrault, ou plutôt le Lieutenant Darmancour, qui était, selon les dires, un beau garçon. Et Pierre était gay, chose qu’il fallait cacher à l’époque pour éviter le supplice réservé aux homosexuel.les… Alors quand un jeune homme meurt sous son épée et qu’ils sont retrouvés avec leurs tenues défaites, Pierre doit absolument trouver un alibi sur ce qu’il vient de faire et une raison valable pour expliquer l’état de leurs vêtements. Et en prison, il aura tout le temps pour réfléchir à tout ça, et revenir sur les débuts de tout cela…

Lieutenant Darmancour est un titre assez mélancolique, énormément axé sur les sentiments et émotions de Pierre. Car grâce à de nombreux flashbacks, on remonte aux premiers émois du jeune homme, que l’on découvre plus en profondeur. Un Pierre qui ne veut pas être enfermé dans les carcans de la société, être à la cour, être fardé, porter des dentelles et des perruques. Bref, un esprit libre ! (Ou un rebelle, c’est selon les points de vue 🙂 )

Ce livre est une ode en trois parties. D’abord à la jeunesse, puis au sexe, et enfin à l’amour. Bien que le sexe il y ai, n’y cherchez pas de longues descriptions langoureuses des scènes. On reste plutôt sur les faits pour rester concentrés sur l’histoire, dont les émotions transmises sont assez puissantes.

Les flashbacks composent l’histoire de bout en bout. Il faut être attendu à se retrouver baladé de gauche à droite, quand les souvenirs ne sont pas imbriqués dans d’autres. Les souvenirs viennent à Pierre, qui en vient à les raconter plus tard. L’histoire est la même, mais des détails changent suivant la maturité de notre protagoniste et sa façon d’appréhender les choses.

En bref, Lieutenant Darmancour est un court roman sur la vie du jeune Pierre Perrault selon Eric Jourdan, qui a imaginé pas mal des faits qui sont présentés ici. C’est un roman très prenant émotionnellement et qui reste en tête après sa lecture. Un roman à relire, très certainement !

[Chronique] Dis-moi si tu souris – Eric Lindstrom

[Chronique] Dis-moi si tu souris – Eric Lindstrom

dis-moi si tu souris


Je suis Parker, j’ai 16 ans et je suis aveugle. Bon j’y vois rien, mais remettez-vous : je suis pareille que vous, juste plus intelligente. D’ailleurs j’ai établi Les Règles :
– Ne me touchez pas sans me prévenir ;
– Ne me traitez pas comme si j’étais idiote ;
– Ne me parlez pas super fort (je ne suis pas sourde) ;
– Ne cherchez jamais à me duper.
Depuis la trahison de Scott, mon meilleur pote et petit ami, j’en ai même rajouté une dernière. Alors quand il débarque à nouveau dans ma vie, tout est chamboulé. Parce que la dernière règle est claire : Il n’y a AUCUNE seconde chance. La trahison est impardonnable.

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Parker est une adolescente aveugle, suite à un accident de la route, qui a causé la vie de sa mère. Venant tout juste de perdre son père, elle se retrouve à habiter avec sa tante, son oncle et leurs enfants, qui envahissent son espace vital et bousculent ses habitudes. Et rajoutons à cela Scott qui réapparait dans sa vie après avoir perdu sa confiance à jamais il y a plusieurs années de cela…

C’est la première fois que je lis un roman dont le personnage principal est totalement aveugle, et Eric Lindstrom a réussi un sacré tour de force. Car on oublie bien vite que Parker est aveugle, ce n’est pas ce qui est le plus mis en avant. Mais surtout, l’auteur ne résume pas son personnage principal à sa cécité. C’est avant tout un être humain – une adolescente – qui, comme tous les ados de son âge, apprend la vie, que ce soit au niveau de l’amitié, que de l’amour.

Eric Lindstrom approche plusieurs sujets. Nous avons déjà l’amitié et l’amour, comme dit plus haut, mais aussi la confiance, le deuil, le pardon… Et enfin, saisir les nuances de la vie : tout n’est pas blanc ou noir. Ce qui amène, bien sur, des moments forts en émotions, toujours plus justes car l’on ne tombe pas dans le mélodramatique.

Cela vient aussi du personnage de Parker. Elle est franche, directe, voir un peu froide. Mais l’on voit petit à petit qu’elle se cache derrière ce comportement pour ne pas montrer combien elle est devenue fragile suite à la mort de son père. Et c’est là que ça devient intéressant, car nous ne sommes pas devant un énième personnage féminin handicapée qui vit tout comme une battante : Parker est humaine, et je me suis sentie beaucoup plus proche d’elle que des autres persos principaux des derniers Young Adult mettant en scène ces adolescentes amochées par la vie.

Bien que Parker vive des moments tristes, c’est un roman qui se veut feel good malgré tout, l’auteur montrant qu’il y a du positif en tout, même dans les situations qui nous paraissent très ennuyantes au départ. Comme dirait Dumbledore :

Mais vous savez, on peut trouver du bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière.

Bref, ouvrir les yeux au lieu de se morfondre (enfin… métaphoriquement parlant 😛 )

Dis-mois si tu souris est un roman que j’ai lu d’une traite, seulement quatre petites heures n’ont pas été de trop pour en venir à bout, grâce à l’écriture fluide de l’auteur !

En bref, un roman prenant, qui ne nous lâche pas avant que l’on arrive au point final. Des émotions fortes, beaucoup de belles choses et de jolies petites leçons qui ne font pas de mal !

[Chronique] Le premier jour du reste de ma vie – Virginie Grimaldi

[Chronique] Le premier jour du reste de ma vie – Virginie Grimaldi

le premier jour du reste de ma vie


Marie a tout préparé pour l’anniversaire de son mari : gâteaux, invités, décoration de l’appartement… Tout, y compris une surprise : à quarante ans, elle a décidé de le quitter. Marie a pris « un aller simple pour ailleurs ». Pour elle, c’est maintenant que tout commence. Vivre, enfin. Elle a donc réservé un billet sur un bateau de croisière qui fait le tour du monde. À bord, Marie rencontre deux femmes qui, elles aussi, sont à la croisée des chemins. Au fil de leurs aventures, parfois loufoques, elles pleurent et rient ensemble, à la reconquête du bonheur. Leurs vies à toutes les trois vont être transformées par ce voyage au bout du monde… Tout quitter pour tout recommencer : une comédie tendre et savoureuse !

Mon avis

Marie quitte son homme le jour de son anniversaire. Comme ça. Mais avant de partir, elle lui a quand même organisé une petite soirée, invité tous ses proches, comme chaque année. Cette même routine qui la ronge. Son mari qui la trompe. Alors elle part en croisière autour du monde pendant 3 mois. Une croisière bien spéciale, puis qu’elle est faite pour les gens qui veulent être seuls. Marie s’attendait avant tout à sortir de son cocon et voir enfin le monde de ses propres yeux et non dans un DVD, mais certainement pas à ce que ce voyage change sa vie…

Et donc, après avoir lu Tu comprendras quand tu seras plus grande, j’avais envie de sortir très rapidement le premier roman de Virginie Grimaldi, alias Ginie sur Femme sweet femme. Un roman qui en plus, vient de sortir en poche !

Et je ne suis pas déçue ! 🙂 C’est un roman qui se lit très (voir trop) vite, il sent bon l’été et invite au voyage auprès de Marie, mais aussi Anne et Camille, deux autres voyageuses qui vont devenir amies avec notre célibataire. Entre l’une qui a envie de coucher avec un homme à chaque escale, l’autre qui veut reconquérir son mari et notre Marie qui ne veut plus d’hommes dans sa vie (sauf Jean-Jacques Goldman, car il faut savoir définir ses priorités), les situations les plus cocasses les unes que les autres vont s’enchaîner.

Encore une fois, c’est un roman très feel good, qui fait du bien au moral, et ce n’est pas l’ex-mari de notre voyageuse avec son chantage et ses vaines manipulations qui ne vont pas nous gâcher le plaisir ! Au contraire, il nous fait surtout rire avec ses tentatives pour faire revenir son ex-femme, n’ayant toujours pas admis que lui, l’homme viril de la maison, puisse se faire larguer comme une vieille chaussette par son épouse #patriarcat . C’est un roman court, avec des chapitres qui le sont tout autant, mais il n’en faut pas plus pour apprécier l’histoire de ces trois femmes. Je regrette presque d’avoir attendu plus d’un an pour le sortir de ma pile à lire !

En bref, je ressort de cette lecture ravie, avec le sourire, et une folle envie de voyager !

[Chronique] Café men ! – Ryô Takagi

[Chronique] Café men ! – Ryô Takagi

café men !


Trois ans après avoir été séparé de son frère, Ôya peut enfin revenir travailler avec lui au café « La Maison ». C’est dans ce lieu dont il raffole qu’il a autrefois échangé pour la première fois un baiser avec Haruka, le décorateur du café, qu’il n’a plus jamais revu par la suite.
Encore bercé par ce souvenir, il n’aspire qu’à une seule chose, le retrouver.
C’est à ce moment qu’apparaît un étrange personnage, blond peroxydé et
antipathique, ressemblant étrangement à Haruka et qui serait apparemment le petit-ami de son frère, avec qui les premiers contacts seront pour le moins électriques.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Ôya, séparé de son frère Hisaya depuis trois ans, va enfin pouvoir retourner le voir, et travailler dans son salon de thé, « La maison ». Mais si il est aussi pressé d’y revenir, c’est dans l’espoir d’y croiser « par hasard » Haruka, le décorateur du salon de thé, qui l’a embrassé trois ans plus tôt, juste avant son départ…

C’est un schéma assez classique qui va se répéter trois fois dans ce yaoï : un des employé du café va tomber amoureux – mais ne le sait pas encore, ou alors vaguement -, la personne concernée fait semblant de le repousser, puis bien sûr, ils finissent tous par s’avouer leur sentiments et *insérez ici une scène de sexe*. C’est assez réducteur, vu comme ça ! Mais je dois bien avouer que c’était trop banal, trop répétitif.

Aussi, c’était prévisible, il n’y avait aucune surprise durant cette lecture. Et comme on ne s’intéresse que vaguement au salon de thé, qui ne sert au final que le théâtre des amours des trois couples, on en fait vite le tour. Seul le décors principal – « La maison », donc – et quelques pâtisseries dans un des chapitres nous rappellent où nous sommes, tandis que les six hommes se tournent autour dans un espèce de jeu du chat et de la souris. Il manquait un je-ne-sais-quoi qui aurait pu réveiller mon intérêt, aurait pu pimenter un peu plus ces relations qui se ressemblent…

Côté graphismes, globalement c’est correct, il y a juste un petit problème de proportions au niveau des visages dans quelques planches. Au début, les personnages rougissent pour tout et rien, même dans des situations totalement inappropriées, mais cela ne dure pas très longtemps.

En bref, Café Men ! est un one shot assez banal, à réserver à ceux qui découvrent le yaoï. En effet, tout y est pour démarrer en douceur, puisque celui-ci est assez soft, et reprend des éléments déjà vus dans d’autres publications.

[Chronique] Kasane – La voleuse de visage, Volume 2 – Daruma Matsuura

[Chronique] Kasane – La voleuse de visage, Volume 2 – Daruma Matsuura

kasane 2


Après avoir sauté le pas en volant le visage de son amie Iku le jour de la première de la pièce du lycée, Kasane découvre le plaisir d’évoluer sans complexes en public… Sur scène, elle resplendit et sa prestation fait sensation, au point d’attirer le regard d’un vieil ami de sa mère, Kingo Habuta.

Lorsque ce dernier vient trouver l’adolescente, il lui révèle que la grande Sukego Fuchi a connu la même situation qu’elle… Et qu’elle l’a chargé de lui trouver un rôle! Il présente alors Kasane à Nina Tanzawa, une jeune actrice qui tente de percer dans le milieu, avant de lui proposer un étrange marché…

Mon avis

Habuka a trouvé qui Kasane allait bien remplacer. Il met donc la jeune fille en contact avec Nina, une actrice au visage magnifique, mais au jeu de scène qui n’est pas à la hauteur. Alors Kasane va accepter de l’aider, en commençant par lui voler son visage…

Nous reprenons donc là où nous nous étions arrêtés, à la fin du premier tome. Kasane a trouvé quelqu’un a remplacer, et cette personne, Nina, compte beaucoup sur ce remplacement. Mais quand les sentiments s’en mêlent, cela devient autre chose ! Car Kasane va découvrir ces nouveaux sentiments, qui ne vont pas être au goût de tout le monde.

Le personnage de Nina est introduit très rapidement, et dans les grandes lignes, c’est une jeune femme orgueilleuse et désespérée. Nous allons voir sa vie lui échapper – entre la raison du remplacement et Kasane – , malgré ses tentatives pour reprendre le contrôle. C’est un personnage très intéressant, et j’ai hâte de voir son évolution aux côtés de Kasane. Car l’une dans la peau de l’autre, vont comprendre ce que vit l’autre. Est-ce que les filles en ressortiront plus grandies, ou déchirées ?

J’ai tellement hâte de lire la suite, cela promet avec la fin de ce tome, et amènera une perspective très intéressante. De plus, avec la découverte des sentiments autres que la haine pour Kasaneun moment très beau – , c’est une histoire qui fait passer les lecteurs par beaucoup d’émotions différentes.

Graphiquement, les scènes où Kasane a le visage de Nina sont magnifiques, je les trouve plus réussies que celles de Iku, l’ancienne amie de la voleuse. Quant aux planches où Kasane joue sur scènes, elles sont de plus en plus magnifiques !

En bref, une suite meilleure que le premier tome – que j’avais beaucoup aimé. C’est un nouveau coup de coeur pour moi !

[Chronique] Flowers never lie – Rohan Lockhart

[Chronique] Flowers never lie – Rohan Lockhart

Flowers never lie


C’est un simple voyage d’affaires. Une simple soirée parisienne…
La nuit tombe sur la capitale française, lentement, révélant des secrets si longtemps enfouis. En l’espace de quelques secondes, de quelques mots, l’amour devient le plus grand des ennemis ; un combat contre soi, contre l’autre. La pire des douleurs.
Un matin, Kain se réveille au bord d’un chemin qu’il n’aurait jamais imaginé prendre, tiraillé entre deux hommes, entre deux amours.
Dans le regard de l’un, le reflet de ces années partagées.
Dans l’étreinte de l’autre, la force d’un sentiment jamais révélé.
Partagé entre Camille et Leeroy, Kain avance au milieu de ses doutes, de ses peurs, essayant de comprendre pourquoi, aujourd’hui, il n’est plus sûr de rien.

Mon avis

On ne présente plus GMO Project, la saga de Rohan Lockhart que j’ai déjà longuement chroniqué sur le blog. Aujourd’hui, on va plutôt parler de Flowers Never Lie, un hors-série qui se déroule dans un univers alternatif à GMO. Et si… Kain se retrouvait à faire un choix entre son amour de toujours, Camille, et le jeune homme qu’il a sauvé plusieurs années auparavant, à savoir Leeroy ? Et bien…

C’est une nouvelle que l’on peut lire indépendamment de la saga principale, grâce à une introduction qui replace le lecteur – et les personnages – dans le contexte, avec également des définitions des termes (ORSM, Guardians…) dont les lecteurs assidus connaissent déjà le sens. Bref, que vous découvriez GMO à travers Flowers Never lie ou que vous connaissiez déjà l’univers, il n’y a aucun soucis de ce côté-là. Et en plus, on recroise ici Ash, Evan, mais aussi Greyson, tous plus jeunes que dans la Next-Gen, avant que ce petit monde prenne le chemin que l’on connaît déjà.

C’est une nouvelle énormément axée sur les sentiments et les émotions, que nous nous prenons en pleine face tellement c’est puissant. Avec ce triangle amoureux, nous allons en passer par tout un panel, que ce soit le désillusion, la peur, la colère, l’amour, le déchirement de Kain entre deux hommes, Camille qui tombe de haut,  Leeroy qui se sent seul et qui n’en peut plus de garder ses sentiments, totalement frustré… C’est très poignant !

Graphiquement parlant, j’adore la couverture ! Quelques illustrations parsèment le roman, mettant en scène les moments les plus intimes de Flowers Never Lie, et c’est beau. Cependant, concernant le bonus bande-dessinée, je suis moins fan des dessins, que je trouve un peu exagérés dans la proportion des corps.

En bref, Flowers Never Lie est une nouvelle que l’on peut lire indépendamment de la saga GMO Project Next-Gen. Puissante, elle ne laisse pas le lecteur indifférent qui se retrouvera lui aussi partagé entre Leeroy et Camille, et souhaitant que Kain prenne la meilleure décision. C’est beau, c’est tendre, c’est passionnel et on trouverait presque dommage que ce ne soit qu’un univers alternatif…

[Chronique] Des mensonges dans nos têtes – Robin Talley

[Chronique] Des mensonges dans nos têtes – Robin Talley

des mensonges dans nos tetes


Les filles sont faites pour se marier… Les Noirs et les Blancs ne doivent pas se mélanger… Une fille ne doit pas embrasser une autre fille… Linda ne doit pas aimer Sarah. Rien que des mensonges? 1959, en Virginie. C’est l’histoire de deux filles qui croient qu’elles se détestent — parce qu’elles n’ont pas la même couleur de peau et qu’elles ne sont pas nées du même côté. C’est l’histoire de Sarah et Linda qui croient qu’elles se détestent… mais c’est aussi l’histoire de l’année où tout va changer — parce que les mensonges des autres vont voler en éclats et que les vies, les coeurs de Sarah et Linda vont s’en trouver bouleversés pour toujours…

Merci à Babelio et aux éditions Mosaïc pour cette lecture !

Mon avis

Linda et Sarah pensent qu’elles se détestent. Sarah est noire, subit de plein fouet la ségrégation alors qu’elle et sa sœur ont enfin droit d’aller au lycée pour blancs. Depuis qu’elle a comprit qu’elle ne serait jamais heureuse avec un homme, elle tente de cacher son homosexualité. Mais on ne change pas ses préférences sexuelles en claquant des doigts. Linda de son côté est une jeune fille blanche, fille d’un père journaliste qui refuse l’intégration des noirs. Totalement pour la ségrégation, il impose son mode de pensé à sa femme et sa fille, qui elle croit dur comme fer en ce père qui lui fait peur. Cachant elle aussi son homosexualité, l’arrivée de Sarah dans son école va changer sa vie, et ses convictions vont se retrouver chamboulées. Et si elles n’étaient pas obligées de se détester ?

Autant le dire tout de suite, c’est un coup de cœur ! Ce livre est tellement poignant, tellement fort, tellement juste ! Niveau avalanche d’émotions, c’est le meilleur que j’ai lu cette année. Ce début sonne comme Entre chiens et loups de Malorie Blackman : une rentrée des classes en pleine ségrégation, un amour interdit… Mais là où se démarque Des mensonges dans nos têtes, c’est que l’on reste totalement dans le milieu lycéen, sans trop s’attarder sur les adultes, même s’ils ont leur poids dans certains évènements.

Elle insiste :
– Ce que je veux dire, c’est que personne n’a obligé ton gouverneur à quoi que ce soit.
C’en est trop. Je m’écrie :
Mon gouverneur ? C’est le tient aussi !
Elle relève la tête et lance :
– Il n’est rien du tout pour moi s’il ne me donne pas les mêmes droits qu’à toi.

Et les jeunes, on sait combien ils peuvent être durs entre eux. Voir même horriblement durs. Et Robin Talley nous le prouve encore une fois avec l’histoire de ces deux jeunes filles. Elle ne rend d’ailleurs pas la tâche facile à Sarah et Linda : les blancs et les noirs ne sont pas censés se côtoyer, alors l’homosexualité… C’était autant mal vu. Je vous laisse donc imaginer le contexte plein de violences dans lequel l’auteure fait évoluer ses deux personnages féminins. Entre l’amour et la haine il n’y a qu’un pas.

Côté écriture, cela se lit très facilement, l’auteure ayant un vocabulaire varié mais pas complexe, et elle sait faire vivre et ressentir tout un panel d’émotions en quelques mots. Alternant les points de vue entre les filles, il est très intéressant de suivre le cheminement de penser des filles, jusqu’à l’acceptation de l’autre, de la différence et de soi. La traduction est magnifique, et les notes du traducteur sont appréciées pour saisir pleinement certains passages. Ça et la couverture, on peut dire que pour une fois, la version française est au top !

Tout est bien qui finit bien ou tout est bien qui finit mal ? A vous de le lire pour savoir ! (Traduction : Foncez tout de suite chez votre libraire. Maintenant 😀 )