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[Chronique] Bel ordure – Élise Fontenaille

[Chronique] Bel ordure – Élise Fontenaille

bel ordure

  • Éditeur : Calmann-Lévy (2016)
  • Pages : 227
  • Genre : Romance
  • Prix : 17€
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Un dimanche matin glacial de janvier, dans Paris déserté,Eva se rend au commissariat. Elle n’a pas fermé l’oeil de la nuit; Adama a fait le siège de son appartement. Eva et Adama se sont aimés. Un amour fou. Une passion compliquée. Tout les séparait. Eva est une lle de l’aube plutôt solitaire, Adama, un oiseau de nuit connu du Tout-Paris. Elle est aussi petite, ronde, blonde et blanche qu’il est grand, noir et sculptural. Eva est foudroyée par leur rencontre, émerveillée par leurs différences, fascinée par cet homme sans attaches, qui ne possède rien et semble ne vivre qu’au présent. Mais passés les premiers mois d’aveuglement, le mystère s’estompe pour révéler, derrière sa stupéfiante beauté, une autre facette d’Adama. Adama boit, Adama la trompe, Adama vit des femmes qu’il rencontre, Adama sait-il seulement aimer ?

Merci Babelio et Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Eva rencontre Adama, qu’elle trouve très beau. De fil en aiguille, une relation s’installe entre ces deux-là. Mais comment en sommes-nous arrivés à ce que Eva dépose une main courante, un beau matin après les attentats parisiens ? Avec elle, nous allons remonter ces derniers mois avec Adama, l’homme le plus mystérieux et attirant que Eva n’avait jamais rencontré. De leur rencontre à leur séparation, remontée d’une romance peu commune…

Ce récit commence par cet Adieu à Adama : la main courante, le refus de lui ouvrir la porte, nous avons là une Eva qui a les yeux bien ouverts sur la situation – la sienne, celle de son amant – et qui agit en conséquence des choses. Mais Élise Fontenaille revient sur la Eva du passé, aux yeux fermés, aveuglée par l’amour qu’elle porte à son oiseau de nuit. L’amour qu’elle porte à Adama est de plus en plus fort, et leurs parties de jambes en l’air sont plus intenses au fil des pages. Jusqu’à ce que vienne l’élément perturbateur, la chose qui fait que Eva veut des réponses à ses questions, et qu’elle ouvre lentement les yeux.

La plume d’Élise est très légère, à l’image de son récit, mais très imagée. Je me suis imaginée sans peine les différents lieux, les différentes scènes sans aucun soucis, bien que j’aurais apprécié avoir plus de descriptions sur les personnages, auxquels on ne s’attache finalement pas – ou très peu. Adama, on sent directement qu’il y a quelque chose qui ne va pas, surtout par la façon dont s’ouvre Bel Ordure, le personnage est trop mystérieux pour qu’on ne connaisse autre chose de lui que ses coucheries et qu’un quelconque passé sur les planches. Et Eva est photographe et aime Adama. Nous n’en savons pas tellement plus. 

Concernant la fin, je l’ai trouvée assez prévisible, je m’y attendais. Quelle autre fin pouvait-il y avoir ? Aucune autre, c’est évident. Mais cela manque de surprise, de fraicheur. C’est trop attendu. En prenant un peu de distance entre la lecture et le moment où j’écris cet avis, Bel Ordure ne me paraît pas plus inoubliable que ça, le début m’ayant plus marqué que le reste, sans relief.

En bref, Bel Ordure est une courte romance, mais malheureusement pas inoubliable. Je l’ai lu d’une traite, mais cela ne m’a pas plus touchée que cela. Prévisible, personnages peu attachants, on a l’impression d’être laissé à l’écart dans cette lecture où on aurait envie d’en savoir plus.

[Chronique] Le droit chemin, tome 1 – Sacha Gellman

[Chronique] Le droit chemin, tome 1 – Sacha Gellman

le droit chemin 1


Claire est une emmerdeuse. Non pas qu’elle ait mauvais caractère, mais c’est une éternelle insatisfaite. Elle s’est mariée six ans plus tôt. Elle était très amoureuse, alors elle y a mis du sien. Stéphane est un mari séduisant et attentif, doublé d’un bon amant. Mais à trente-deux ans Claire se demande déjà si elle s’est perdue en cours de route. Au cours d’un déplacement, elle retrouve Matthias, un ami, pour déjeuner. Rien ne la prédispose à se mettre en danger, et pourtant tout est prêt pour qu’elle bascule. Au fil d’une exploration sensuelle intense, entre euphorie et incertitude, Claire va questionner ses choix de vie et perdre peu à peu ses repères.

 

Mon avis

Claire a tout pour elle : un mari, une jolie maison, un travail qui lui donne une indépendance financière quand elle pourrait vivre uniquement des revenus de son mari qui est médecin, des amis, bref une vie simple et bien rangée. Mais cette vie beaucoup trop calme va changer quand elle va déjeuner avec son ami Matthias et qu’elle aura très envie de lui, en dépit du reste.

D’entrée, le ton est mordant. L’histoire est racontée par Claire, pleine de cynisme et d’ironie. C’est une jeune femme qui en veut, mais qui ne résiste à rien, elle est du genre à dire oui à tout le monde. Sauf sur une question bien précise… Mais je ne me suis pas plus attachée que ça à elle.

Qui dit érotique, dit sexe, mais je n’ai pas trouvé ces scènes plus émoustillantes que ça. Ça reste gentillet et un peu banal, et je n’ai pas ressenti l’intensité des ces moments que Claire décrit comme « divins », dans lesquels elle se retrouve dans un état second. Cependant,  l’auteure garde une certaine cohérence avec la réalité en évitant les clichés propres à la génération Fifty Shades.

Comme je le disais plus haut, le ton est mordant, plus proche du chick-lit que de l’érotique. Mais le tout se laisse lire, le vocabulaire est tout ce qu’il y a de plus simple. Il ne faut pas s’attendre à plus pour cette lecture, c’est lisse et surtout sans surprises.

Une suite devrait voir le jour prochainement, mais je pense que cela se fera sans moi.

[Chronique] Mère parfaite – Casey B. Dolan

[Chronique] Mère parfaite – Casey B. Dolan

mère parfaite


Après une jeunesse malheureuse, Amber commence des études à l’université. Elle rencontre Wade, qui tombe fou amoureux d’elle et l’épouse. Très vite, Amber se retrouve enceinte et accouche de Tyler. Elle joue les femmes dévouées et les mères comblées. Mais ce n’est qu’une façade, elle n’aime plus son mari et se révèle incapable de nouer une relation avec son fils, dont elle a du mal à accepter l’hostilité sourde. Le climat familial est de plus en plus pénible, et seule la présence de Joshua, le meilleur ami de Tyler, détend un peu l’atmosphère : adolescent rejeté par sa famille, il finit par s’installer avec eux… Quelques années plus tard, Amber est retrouvée morte, «euthanasiée» à l’hôpital où elle était soignée pour un cancer très agressif. Seuls trois hommes ont vu Amber la nuit de son décès : Wade, le mari délaissé, Tyler, le fils hostile, et Joshua, qui s’était considérablement rapproché d’Amber les derniers mois. Chacun avait des raisons de la tuer, que ce soit par amour ou par haine. Quand la vérité finit par éclater, c’est un véritable coup de tonnerre… 

Mon avis

Amber est une femme qui s’est toujours donnée entièrement pour sa famille, jusqu’au bout de sa vie. Mais voilà, sa mort ne paraît pas naturelle. Pire, elle a été provoquée. Qui de Wade, le mari cocu, Tyler, le fils constamment en colère contre sa mère ou son meilleur ami Tyler, devenu l’amant de Ambre, est le coupable ? Ils ont tous une raison d’être passé à l’acteMère parfaite est un livre beau et triste à la fois, qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Le découpage fait son petit effet, alternant les différents points de vue. Un chapitre commence toujours par la version d’Amber, puis d’une des trois hommes, mais différemment. Pour eux, c’est à travers un interrogatoire, mené par une psychologue affectée à cette affaire. D’abord avec réticence, ils vont tour à tour remonter la petite vie de chacun. Cependant, impossible de deviner avant la fin qui est le coupable, tant l’auteure nous offre un panel de raisons et d’alibis avec ces trois-là.

D’ailleurs, venons-en à eux. Casey B. Dolan a très bien travaillé chacun d’eux, si bien que l’on sent très vite où l’auteure veut en venir. Elle ne fait pas que présenter leurs défauts et leurs raisons, mais aussi toutes les facettes de leur personnalité. On est pris au final dans le même questionnement de la psy, qui est aussi dépassée que nous.

Il m’a fallu que deux jours pour en venir à bout, je dois dire que j’étais pressée de connaître l’identité du coupable et ce qu’il en était du reste, sans vouloir spoiler. L’écriture fluide et les descriptions immersives m’ont beaucoup aidée à lire très rapidement ce petit bijou (ça et 4h30 de train, ça aide !).

Évidemment, je ne peux que recommander ce livre ! Et je vais de ce pas regarder les autres titres de l’auteure…

[Chronique] S’occuper en t’attendant – Marion Favry

[Chronique] S’occuper en t’attendant – Marion Favry

s'occuper en t'attendant


Pour oublier son amant, homme marié, mais lâche – pour «s’occuper en attendant» –, Marion Favry explore un registre infini de plaisirs charnels en compagnie d’hommes de substitution. Aucune pratique n’échappe à sa soif d’abandon : boîtes, saunas, clubs, couples échangistes, toujours avec ce regard scrutateur d’une narratrice qui observe les réactions de ses compagnons de chair et tente d’analyser les siennes, nullement dupe du fait que peut-être tout ceci est vain. Mais que c’est, après tout, une option comme une autre pour gagner l’oubli et la liberté d’être… La crudité de ce « je » féminin a de quoi surprendre : le ton est franc, le vocabulaire explicite, proche de l’oralité parfois, mais le style maîtrisé permet d’éviter l’écueil de la vulgarité.

S’occuper en t’attendant est un récit très « brut » de la part d’une femme, contrebalancé par des harangues à l’amant qui parlent d’amour perdu et de sentiments écornés… Une juxtaposition parfaitement réussie.

Mon avis

Quand je lis un roman érotique, j’attends deux choses spécifiques pour ce genre de livre. La première, que l’histoire soit émoustillante. La deuxième, est qu’il y ait un minimum d’histoire derrière, que ce ne soit pas du sexe pour sexe uniquement. Après, je me base sur mes critères de base : que ce soit bien écrit, entre autre. Et S’occuper en t’attendant est largement en dessous de mes attentes. Et à vrai dire, j’en suis surprise ! Ce n’est pas le premier livre que je lis de La Musardine, et même si tous ne m’ont pas plu pour diverses raisons, dans l’ensemble ça restait généralement plaisant à lire et j’en sortais juste mitigée, s’en était pas au point de me forcer à lire un chapitre tous les soirs pour finir le livre. Parce que là, ça a été le cas.

Enfin bref, rentrons dans le vif du sujet.

Premier problème, il n’y a pas d’histoire derrière, pas de temps de répit entre deux scènes de sexe, on renchaîne sur une autre directement. En faite, on ne fait que ça, suivre les déboires sexuels du personnage principal. Il y a juste un petit speech comme quoi elle couche pour oublier son amant, elle râle contre lui (dans sa tête) à chaque fin de chapitres pendant un laps de temps assez court et c’est tout, ça ne va pas plus loin.

Deuxième problème, l’histoire n’est absolument pas émoustillante. Tout d’abord, parce que c’est extrêmement répétitif, les mêmes pratiques reviennent à chaque fois et dans le même ordre. Ce sont des pratiques toutes plus banales les unes que les autres, même si une fois ou deux l’auteure s’autorise une pratique un peu osée, ça ne va pas plus loin. En clair, ça manque d’originalité. Ensuite,  le vocabulaire utilisé est anti-émoustillant. Les phrases « Vu le morceau à y fourrer, c’était mieux ainsi » ou « Je me sens garnie comme un panier gastronomique du jour de l’An » sont un répulsif à plaisir, très clairement. Une, deux phrases, j’aurais fermé les yeux… Sauf qu’il y en a tout le temps !  Le problème réside aussi dans le fait que le personnage principal passe son temps à comparer ses coups d’un soir à son ancien amant, et de leur trouver tout un tas de défauts en pleine action (et comment oublier son amant si on passe son temps à le comparer aux autres, mmh?). Non, ce n’est absolument pas émoustillant.

Quant à la qualité d’écriture, je ne suis pas satisfaite également. L’écriture n’est pas fluide et les phrases sont courtes, donnant une impression d’urgence qui n’a pas lieu d’être dans ce roman. En effet, quelle urgence quand on enchaîne juste les coups d’un soir sans autre histoire à côté?

En bref, j’en ressort surprise et déçue, je m’attendais à mieux. Néanmoins, merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions La Musardine pour ce partenariat.