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Tag: alcool

[Chronique] Il était une lettre – Kathryn Hughes

[Chronique] Il était une lettre – Kathryn Hughes

il était une lettre


Tina est malheureuse auprès d’un mari trop porté sur la boisson et souvent violent. Le week-end, pour ne pas être à ses côtés, elle se réfugie dans une boutique caritative où elle est vendeuse bénévole. C’est alors que sa vie bascule lorsqu’elle y découvre une lettre dans la poche d’un vieux costume. Cette lettre n’a jamais été ouverte, le timbre n’est pas cacheté et elle date de septembre 1939 : c’est une demande en mariage.

Très émue que la destinataire n’ait jamais reçu cette demande, Tina va mener l’enquête et découvrir l’histoire bouleversante d’un amour impossible… Celui de Chrissie, jeune sage femme de 17 ans qui tombe éperdument amoureuse du jeune séducteur de son quartier, malgré les réticences de son père, un médecin très strict. La guerre finit par exploser et son grand amour est contraint de partir au front, la laissant enceinte, et seule face à ce secret honteux qui va faire exploser sa cellule familiale.

Pendant que Tina poursuit ses recherches, elle découvre qu’elle aussi est enceinte, mais d’un homme qu’elle n’aime plus. Elle décide d’essayer de retrouver à tout prix Chrissie et son enfant, en espérant ainsi redonner du sens à sa vie. 

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Tina est une jeune femme vivant dans les années 70. Secrétaire, elle travaille bénévolement dans une boutique caritative. Mais Tina est aussi une femme battue. En effet, son mari, porté sur l’alcool et au chômage lui fait vivre un enfer. Alors qu’elle travaille à la boutique, elle trouve une lettre dans une veste. Jamais ouverte, jamais postée, celle-ci date de 1939 et est destinée à une certaine Chrissie. Pour rendre son quotidien un peu moins morne, Tina va tenter de retrouver la fameuse Chrissie pour lui remettre sa lettre…

C’est un récit croisé qui nous est proposé là, alternant entre les points de vue des deux femmes, l’une en 70, et l’autre en 39, une guerre les séparant. On va remonter le passé au fil des découvertes de la jeune secrétaire, quand sa vie n’est pas chamboulée par son mari. Nous allons découvrir que la vie de Chrissie n’a pas été de tout repos, entre sa propre famille et l’auteur de la lettre. Et cela se ressent surtout à travers le personnage du père, un docteur qui se confortait énormément dans la société patriarcale, tout comme l’est en 70 le mari de Tina. Deux hommes tyranniques, deux hommes qui n’avaient pas le moindre respect envers les femmes, mais qui pensaient faire ce qu’ils faisaient pour « leur bien ».

On voyage énormément avec Il était une lettre. Entre les pays anglo-saxons (vous en saurez plus en lisant le livre !), le passé de Chrissie nous emmène partout, à toutes les sources qui pourraient nous permettre de la retrouver. Cela m’a plu de changer de décors, et de découvrir de nouveaux horizons avec nos personnages. Que ce soit les différentes époques et lieux, c’est un véritable dépaysement qui est le bienvenu.

Petite surprise, et qui n’est pas des moindres, Il était une lettre est un roman auto-édité ! Oui, oui ! Bien sûr, il est édité chez nous en français par Calmann-Lévy, mais il n’a pas eu besoin d’un éditeur pour rencontrer son petit succès ! Et pour cause, c’est un roman aboutit, bien écrit et où l’auteure maîtrise parfaitement ses différents sujets, sans trop en faire. Kathryn a su intégrer tout un panel de sentiments et d’émotions qui prennent le lecteur par surprise, du moins cela a été mon cas, car je ne m’attendais pas à un roman aussi poignant.

En bref, Il était une lettre est un excellent roman qui montre que chaque problème a sa solution, même si elle n’est pas pour aujourd’hui, même si elle doit traverser plusieurs pays. C’est un roman prenant, poignant, et qui peut surprendre sur bien des points, mais qui reste juste. Pour ma part, je l’ai adoré !

[Chronique] Incubes – Anthony Holay

[Chronique] Incubes – Anthony Holay

incubes

  • Éditeur : House Made of Dawn (2010)
  • Pages : 36
  • Genre : Horreur
  • Prix : 1.99€
  • Acheter Incubes

Un couple, qui vient de perdre leur enfant, décide de s’isoler du monde en louant un chalet à la montagne pour les vacances. Mais, tandis que la femme se remet difficilement de ce deuil, l’homme commence à percevoir des formes inquiétantes dans l’obscurité…

Mon avis

Justine et son mari ne sont plus les mêmes depuis que celle-ci à perdu son fils, étant mort-né. Pour pouvoir remonter la pente, notre narrateur a loué un chalet à la montagne, loin de tout, pour qu’ils puissent se ressourcer, et pourquoi pas essayer de refaire un enfant? Mais la nuit, il est réveillé avec une désagréable sensation, celle que si il se rendort, quelque chose d’horrible se déroulera…

Voilà une courte nouvelle horrifique qui aura réussi à me faire peur! L’ambiance installée par l’auteur est lourde, on sent qu’il y a quelque chose, et on se met à avoir peur, à l’instar du mari de Justine, qui ne comprends pas du tout ce qui se passe dans ce chalet.

L’histoire est racontée du point de vue du narrateur, le mari de Justine, à travers ce qui semble être un journal, relatant les moments forts de ces quelques nuits passées au chalet. On ressent toute l’horreur des actes et l’impression de ne pas être seuls pendant toute notre lecture, jusqu’à la conclusion finale. Cette nouvelle étant très courte (une trentaine de pages), elle se lit très vite et très facilement grâce à la facilité qu’a Anthony Holay de transporter ses lecteurs dans son univers horrifique.

Nous n’avons pas vraiment le temps de nous attacher aux personnages, le tout se déroulant très vite. Justine passant son temps à dormir et à divaguer la plupart du temps, nous suivons seulement son mari, en proie à une terreur constante, sans vraiment comprendre d’où vient le danger. Le traumatisme du jeune couple n’est qu’un prétexte pour nous amener à ce chalet perdu dans les montagnes, mais est très bien amené face aux évènements qui suivront leur arrivée, qui sont en lien direct avec. Notre jeune narrateur va commencer à voir des ours de la taille de géants et qui ressemblent à d’horribles gargouilles aux yeux rouges et sombrer petit à petit dans l’alcool, l’empêchant de réfléchir correctement…

Alors, est-ce l’alcool qui a déclenché tout ça? Est-ce des hallucinations? Ou est-ce que notre narrateur a vraiment vu des grandes bestioles de la taille de géants, qui ressemblent à d’horribles gargouilles aux yeux rouges?

La fin est amenée avec brio et s’imbrique parfaitement avec le reste de l’histoire, concluant cette nouvelle avec le même sentiment d’horreur qui tenait le narrateur dès sa première nuit…

En bref, j’ai passé un très bon moment, première fois que j’ai autant peur en lisant! Merci aux éditions House Made Of Dawn et au forum Have a Break, Have a Book pour ce partenariat.

[Chronique] Lucie ! – Joe S.R.

[Chronique] Lucie ! – Joe S.R.

lucie

  • Éditeur : Chemin Vert (2014)
  • Pages : 262
  • Genre : Romance contemporaine
  • Prix : 23€
  • Acheter Lucie !

« La salle des pas perdus était fraîche. Ce fut un soulagement pour Lucie qui craignait que la montée de tension qu’elle avait connue, en voiture, ne se lise au travers de sueurs gênantes et ne s’amplifie au tribunal.  » Lucie, femme brillante, avocate, mariée, disciplinée, se réveille brutalement de son mode de vie au détour d’une rencontre avec un homme. Une histoire d’amour courte mais intense qui explose sa lecture du monde et du sens de la vie. Lucie plonge alors dans le désordre, connaît une révolution faite d’espoirs, de chutes, de prises de risques, de colère, d’addictions : une dépression qui altère puis rend crue et cruelle sa lecture de la Vie.

Mon avis

Lucie, avocate, n’a jamais su dire non. Quand ses parents ou Baptiste, son mari, choisissent limite à sa place son orientation professionnelle, elle ne dit pas non. Quand Baptiste choisit tout à sa place ou lui fait comprendre que ses choix à elle ne sont pas bons pour lui, pour sa carrière, son ambition, avec son petit air de manipulateur pour la faire culpabiliser, elle ne dit pas non. Quand il lui dit qu’il ne veut pas d’un boulet et que de ce fait elle ne doit pas se contenter d’un petit boulot minable comme pigiste pour un journal, elle ne dit pas non également, Lucie lui mange dans la main. Mais un jour, le déclic, elle a besoin d’autre chose, alors elle se laisse glisser dans les bras de collègues du barreau, tombe amoureuse, se sent revivre ! Elle veut un enfant d’un de ses amants, elle veut quitter Baptiste, mais rien ne se passe comme elle l’avait prévu… Alors, Lucie se laisse dériver tout doucement dans une dépression dans laquelle elle s’enfonce petit à petit. Entre antidépresseurs, anxiolytiques et alcool, une idée fait son chemin: la vie ne vaut pas le coup, alors autant en finir.

Nous suivons Lucie dans sa descente aux enfers, nous vivons ses déceptions face à toutes ces situations et son long chemin dans sa préparation ultime, celle de son suicide. Ce roman transpire l’amour à sens unique, la tristesse et la dépression. On prend Lucie en pitié, on a envie de l’aider. On vit le désarrois de ses proches, leurs questions, leur envie de découvrir pourquoi elle en est arrivée là, on a envie de leur souffler les réponses… Ce n’est pas une nouvelle dont on sort indemne.

J’ai eu envie de donner des claques à Baptiste, tout chez lui m’énerve. Sa suffisance, ses ambitions qui passent avant sa vie de couple, le fait qu’il n’écoute pas Lucie alors qu’il est médecin, sa façon de la faire culpabiliser pour qu’elle accepte tous ses petits caprices, c’est le genre de mec insupportable qu’on a pas vraiment envie d’apprendre à connaître.

L’écriture de l’auteure est fluide, on se laisse transporter assez facilement dans la vie de Lucie, mais le style trop fouillis gâche presque tout. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur, pas de chapitres, juste des suites de paragraphe qui n’ont pas souvent un rapport avec les précédents. En effet, on parle pendant un temps de Baptiste, celui d’après de la dépression et l’envie suicidaire de Lucie, pour revenir ensuite aux amants, et même si nous n’avons plus aucune raison de parler de Baptiste, l’auteur nous cale des flashbacks sur lui, et c’est à peu prêt la même chose sur tous les sujets. Comme si l’auteur se disait « tient, j’ai pas assez parler de la grossesse de Lucie, je vais mettre ici un paragraphe dessus, pour revenir après sur son envie de suicide, puis là tient, j’ai envie de parler de Baptiste alors que Lucie ne pense pas du tout à lui, et là, tac les amants reviennent, et tac suicide, et tac on creuse le sujet des amants et de détails dont on ce serais bien passés. » Sans tout ces retours qui n’ajoutent rien de plus à l’histoire, on pourrait aisément enlever une bonne centaine de pages. Passé la moitié de cette nouvelle, j’en ai eu vraiment marre de ces flashbacks inutiles, ça devenait vraiment lourd.

Quant à la fin, on s’y attend largement, ayant un paragraphe à ce sujet au tout début de ce roman (quand je disais qu’il n’y avais pas de fil conducteur…), donc c’est sans surprise que l’on ferme ce livre, qui même si j’ai eu pitié de Lucie, eu envie de gifler Baptiste et aider leur proches, ne m’a pas plus touchée que ça.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions Chemin Vert pour ce partenariat.

[Chronique] Bubble Gum – Lolita Pille

[Chronique] Bubble Gum – Lolita Pille

bubble gum

  • Éditeur : Grasset, Le livre de poche (2004)
  • Pages : 281
  • Genre : Drame contemporain
  • Prix : 6.10€
  • Acheter Bubble gum

De nos jours, Cendrillon s’ennuie à servir des pastis dans un bistro de province. Le bal dont elle rêve, c’est celui des photos de mode, du cinéma et de la presse people. Ce rêve, Manon va s’efforcer de le réaliser. Elle est jolie, et il ne lui faut qu’un peu d’audace et une robe empruntée pour se glisser dans les soirées parisiennes de la jet set, où elle rencontre Derek, un milliardaire désabusé qui grille sa vie entre la drogue, l’alcool et les orgies. C’est cet homme qui va lui tendre un piège terrible, l’amener au bord de la déchéance et de la folie… La très jeune romancière de Hell, grand succès de librairie déjà traduit en cinq langues, décrit avec une lucidité impitoyable un monde où chacun est prêt à se damner pour un quart d’heure de gloire. Elle impose un tempérament d’écrivain avec lequel, indiscutablement, il va falloir compter.

Mon avis

Quand on me parle de romance contemporaine ou que je lis un livre de ce style, je ne jure que par Lolita Pille. J’ai lu Hell, je suis tombée amoureuse. J’ai lu Bubble Gum, je demande l’auteure en mariage sur le champ. Lolita Pille me fournit ce que j’aime en moins de 300 pages: des romances chaotiques qui se finissent toujours mal, des gens torturés, des gens qui torturent d’autres pour le plaisir… Et qu’est ce que j’aime ça!

Dans Bubble Gum, nous suivons Manon, une jeune provinciale qui rêve de quitter sa petite bourgade pour Paris. Un vacancier, George, lui amène cette solution sur un plateau d’argent, il la veut en tant que mannequin pour Vanity, à la condition qu’elle monte à la capitale. Alors le jour de ses 21 ans, Manon se fait la malle et s’installe à Paris, mais George ne veut pas d’elle. Plus d’avenir fait de strass et de paillettes, elle finit serveuse, sous les ordres d’un homme qu’elle nommera « l’Ordure ». Elle va croiser la route de Derek, bientôt la trentaine, milliardaire. Il s’ennuie, alors pour s’occuper, il a trouvé un jeu: il va choisir quelqu’un, puis le détruire mentalement, tout doucement. Et ce quelqu’un, ce sera Manon…

Manon était prête à croire en n’importe quoi, elle avait des yeux, mais elle ne voyait rien, puisqu’elle ne voulait rien voir

La lente montée dans la folie est juste sensationnelle, voir Manon tomber petit à petit est un sacré spectacle, mais Derek n’en sort pas indemne non plus, il tombe lui aussi un peu plus dans la folie, sachant qu’il était déjà bien enfoncé dedans. On les accompagnent tous les deux, dans ce qu’ils appellent un « couple », un couple où l’amour est à sens unique, même infiniment petit, ce sentiment est là, bien présent. Drogues, orgies, alcools, chirurgie esthétique, le monde de Manon n’est plus que superficialité et anti-dépresseurs, pour la plus grande joie de Derek.

Dans ce monde, des millions d’êtres, relativement normaux, donc plutôt laids et plutôt bêtes, comme le veut la norme, revendiquaient leur droit d’aller montrer leur laideur et leur bêtise à des millions d’autres êtres laids et bêtes, qui se délectaient du pathétique de leurs semblables, ignorant qu’en fait d’écran, il n’y avait qu’un miroir.

Ce roman, très fluide, nous amène à nous poser des questions, sur n’importe quel sujet, délirant ou non. Le seul petit bémol est qu’à la fin, Manon a une arme, un revolver. Six balles donc, mais en tire carrément le double, si ce n’est le triple, sans recharger une seule fois. Petit bémol qui a son importance concernant la conclusion finale de l’histoire, mais je suis prête à passer au dessus de ça. Le suspens est à son comble tout le long de l’histoire, on tombe de haut, on remonte avec Manon pour retomber plus bas avec elle, jamais je n’aurais deviné la fin que Lolita Pille a prévu pour Derek et Manon.

Était-ce la télé qui faisait le con, ou le con qui faisait la télé? On pouvait tester son couple à déjeuner, et son inculture à dîner. Des gamines de huit ans voulaient être sexy. D’autres n’avaient trouvé pour se faire remarquer que de revendiquer leur droit de porter le voile au lycée. Finalement, à l’école, on a bel et bien interdit le port du voile, et celui du string aussi.

En bref, encore un bon moment de passé avec un roman de Lolita Pille, le suspens est à son comble, des personnages torturés, tout c’que j’aime!

[Chronique] Dans les veines – Morgane Caussarieu

[Chronique] Dans les veines – Morgane Caussarieu

dans les veines


La canicule enflamme les nuits bordelaises. Une bande de camés dévaste un supermarché. Et tandis que l’on repêche des cadavres exsangues dans la Garonne, des filles perdues poussent leur dernier soupir sur le son du Bathory, nouveau repaire de la faune nocturne. Chargé d’enquêter sur ces événements, le lieutenant Baron suit la trace de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue et de rock’n’roll, bien décidés à saigner la cité girondine.
Vampires… Le mot, absurde, échauffe les esprits, sans que personne n’ose encore le prononcer. Et alors que l’investigation piétine, Lily, la propre fille de Baron, s’entiche de l’inquiétant Damian, pensant trouver dans cette passion toxique un remède à son mal-être.

Mon avis

On a tous connu Twilight. Ne le niez pas, vous avez au moins vu les films. Je ne le nie pas, j’ai les quatre premiers tomes, que j’ai lu à 15 ans et j’avais aimé. Oui, je l’avoue. Bon, j’ai relu le premier tome l’année dernière et j’ai littéralement détesté cette romance dégoulinante, cette « héroïne » naïve sans aucun instinct de survie et son vampire boule de facette totalement ridicule avec son végétarisme. T’es un vampire, tu bouffes de l’humain, point barre. (Rigolez pas, j’ai encore les trois autres tomes à relire et chroniquer – vous l’aurez compris, j’aime souffrir. Comme avec Fifty shades of grey, vous aurez droit à la suite, parceque j’aime bien me taper la tête contre le mur à chaque phrase – en vrai j’ai promis de le faire, et je ne peux pas refuser ce défi, quitte à en perdre des neurones) J’ai détesté les débuts de The Vampire Diaries pour ça (et je déteste encore plus quand je vois la tournure « fan service » que prend la série – tuez-les, et on en parle plus).

Pour moi un bon vampire, c’est  Eric Northman de True Blood, sexe, violence, sang, bref le bien quoi. Et punaise, il brûle au soleil. Cette chose qui fait défaut aux vampires de la bit-lit, le soleil n’est rien pour eux. Mais allez-y, détruisez encore plus le mythe du vampire, je vous en prie, allez-y, enlevez-leurs instincts animaliers, ce qu’ils sont censé être. Aujourd’hui, un bon vampire et un vampire qui souffre de ses erreurs passées, qui est beau, intelligent, gentil, qui n’aime pas ou très peu sa condition, qui tombe amoureux au premier regard et qui se lance dans un jeu du chat et de la souris extrêmement naze, parcequ’au final il finit toujours dans les bras du personnage principal, il la transforme en vampire et la vie est belle pour eux deux. Et en habitués du blog, vous savez que j’ai horreur de ça.

Bref, revenons à Dans les veines. Un jour, zappant les chaînes je suis tombée sur l’émission Rêves et cris de Nolife. Entre nous, je n’aime pas du tout cette émission. Ce jour là, ils recevaient Morgane Caussarieu, l’auteure de ce petit bijou littéraire et j’ai laissé l’émission juste pour le style vestimentaire de Morgane, en grande amoureuse du style gothique, quand les mots « livre anti-twilight » me sont parvenus. Ah ouais, anti-twilight? Des vampires qui brûlent au soleil? Mais on en fait plus des comme ça! Bon, j’ai quand même mis deux ans avant d’acheter ce livre, mais il fallait que je le lise et c’est le livre qui a passé le moins de temps dans ma pile à lire, même pas trois semaines (un évènement quand on voit que certains sont coincés là dedans depuis trois ans).

J’ai tout aimé. Mais vraiment. La seule chose qui m’empêchait de boucler le roman en une nuit, c’est la fatigue. On a des vampires qui brûlent au soleil, pervers, qui font plus dans la violence que dans le sentimentalisme, qui vivent pour le sang et non pour la petite lycéenne du coin qui se trouve minable alors qu’elle ne l’est -presque- pas. Et de l’autre, on a des humains -stop!– comment ça, on a pas de loups-garous? Il y a des personnes qui sont encore capables de ne pas mélanger ces deux mythes ensemble sous un pauvre prétexte quelconque? Oui oui, reprenons si vous le voulez-bien. Donc, on a des humains et qui sont aussi pourris que nos vampires. Du père qui fait de l’inceste, la gamine gothique qui se mutile pour montrer qu’elle existe et une autre qui croit être capable de manipuler un vampire pour aller tuer les gens qu’elle n’aime pas, comme l’archétype de la blondasse du lycée, toujours entourée de son troupeau de mini-poufiasse, la mère alcoolique qui n’a jamais voulu de son enfant, la flic qui a abandonné sa mère et qui lui rend juste visite dans le cadre qu’une enquête, bref tous des pourris.

L’histoire n’est pas une romance. C’est l’histoire d’un groupe de vampire qui se déplace de villes en villes pour chercher à se nourrir, laissant une traînée de cadavres derrière eux. En parallèle nous suivons Lily qui s’est entichée de l’un d’eux, pensant que les vampires sont gentils et que son Damian lui, il ne tue pas. Et on suit son père, un flic qui enquête sur les meurtres qui se déroulent dans sa ville, Bordeaux. L’histoire est gore, horrible et sanglante.

L’auteure ne s’embarrasse pas des bonnes mœurs, partant dans l’inceste, les vampires qui se nourrissent de bébés et de jeunes enfants, la drogue, l’alcool, détaillant les cadavres et autres gorges arrachées à la perfection et les scènes de torture ont réussies à m’impressionner. L’écriture fluide, un bon découpage de chapitre, les changements de point de vue parfaitement réalisés, Morgane Caussarieu à tout d’une bonne conteuse d’histoire de vrais vampires. En bref, une auteure à suivre de très très près! (du coup, j’ai ajouté toute sa bibliographie dans ma wishlist)

Pour public averti, of course.

[Chronique] Hell – Lolita Pille

[Chronique] Hell – Lolita Pille

hell

  • Éditeur : Grasset/ Le livre de poche (2004)
  • Pages : 156
  • Genre : Contemporain
  • Prix : 5.10€
  • Acheter Hell

« Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo: sois belle et consomme. » Hell a dix-huit ans, vit à Paris Ouest, se défonce à la coke, est griffée de la tête aux pieds, ne fréquente que des filles et des fils de, dépense chaque semaine l’équivalent de votre revenu mensuel, fait l’amour comme vous faites vos courses. Sans oublier l’essentiel: elle vous méprise profondément…
Jusqu’au soir où elle tombe amoureuse d’Andréa, son double masculin, séducteur comme elle, et comme elle désabusé.
Ensemble, coupés dum onde, dans un corps à corps passionnel, ils s’affranchissent du malaise qu’ils partagent. Mais les démons sont toujours là, qui veillent dans la nuit blanche de ces chasseurs du plaisir.
Entre romantisme et cynisme, voici les débuts d’un « adorable monstre » de dix-neuf ans.

Mon avis

Ella a 19 ans, n’aime pas son prénom et préfère se faire appeler Hell, comme ce qu’elle vit. Hell fait parti de la jeunesse dorée, dépense ce que l’on gagne en un mois en l’espace de 24h, se drogue, couche avec n’importe qui et ne porte que des vêtements de grandes marques. Ses amis ? Elle s’en moque complètement. Ils resteront ses amis tant qu’ils seront aussi friquée qu’elle. Son but dans la vie ? Trouver un mec qui pourra l’entretenir, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, histoire de ne jamais avoir à travailler une seule fois. Mais il y a une chose que Hell ne peut s’offrir avec l’argent de ses parents : le bonheur. Mais tout bascule le jour où elle rencontre son alter-ego masculin, Andrea, et que l’amour naît entre eux. Tout se passe bien pendant six mois. Plus de soirées, plus de coke, juste de l’amour et une vie quasi normale. Mais Ella replonge et entraîne dans sa chute l’amour de sa vie…

Désillusionnée avant l’age je dégueule sur la facilité des sentiments.
Ce qu’on nomme l’amour n’est que l’alibi rassurant de l’union d’un pervers et d’une pute que le voile rose qui couvre la face effrayante de l’inéluctable Solitude.
Je me suis carapaçonnée de cynisme, mon coeur est châtré, je suis l’affreuse Dépendance, la moquerie du Leure universel; Eros planque une faux dans son carquois.
L’amour, c’est tout ce qu’on a trouvé pour aliéner la déprime post-coïtum, pour justifier la fornication, pour consolider l’orgasme. C’est la quintessence du Beau, du Bien, du Vrai, qui refaçonne votre sale geule, qui sublime votre existence mesquine.

Dès le départ, j’ai détesté Hell. Elle arrive, nous prends de haut et nous fait bien comprendre que nos vies sont misérables à côté de la sienne. Franchement, je n’ai eu qu’une envie au début : qu’elle souffre, qu’un malheur quelconque lui tombe dessus, qu’elle ne s’en tire pas comme ça. Mais plus on tourne les pages, plus on se rend compte de son malheur, que sa vie est vraiment misérable, et qu’en vérité elle est seule. J’ai pensé que sa rencontre avec Andrea la détruirait, il est un peu le bad boy que toutes les filles cherchent à avoir, et chaque demoiselle qui a pu repartir avec lui a fini dans un état lamentable, oubliées dans des clubs libertins ou attachées à son radiateur pendant que Monsieur partait tout le week-end au Casino de Deauville… En bref, je m’attendais à ce qu’il lui réserve le même traitement qu’aux autres, ça n’aurait été que justice. Ah, l’amour…

A partir de ce jour, j’étais foutu, j’étais accro. Dépendre de quelqu’un d’autre que de moi-même, m’affaiblir, me torturer, c’était tout ce que je redoutais.

La relation entre Andrea et Hell est forte, même si aucun des deux ne veux l’avouer à l’autre. L’intensité de leur relation se ressent, je me suis même surprise à vouloir un happy end pour eux. Andrea fait rêver Ella, l’emmène partout, s’accroche à elle au point de se détruire lui même consciemment : l’amour, le vrai. On ressent leur détresse au moment de leur séparation, quand ils tentent tout les deux de relever la barre… Ce n’est pas une lecture dont on en sort indemne, soit on aime, soit on n’aime pas. Pour ma part, j’ai mis du temps avant de pouvoir me consacrer à l’écriture de cet avis. J’ai regardé le film aussi, mais je l’ai trouvé plat, et je n’ai pas ressenti l’intensité de leur relation comme dans ma lecture. Je pense que l’un des deux protagonistes en voix off pour raconter leur histoire et partager leurs véritables sentiments n’aurait pas été de trop pour saisir l’importance de leur relation et l’impact de leurs actes.

En bref, ce livre est un véritable coup de cœur pour moi, qui m’a beaucoup fait réfléchir sur la jeunesse d’aujourd’hui qui préfère fuir la réalité en se droguant ou en buvant, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à certaines personnes qui ont fait parti de mon entourage, pour qui l’histoire aurait très bien pu être écrite pour eux, qui répètent et répéterons toujours les mêmes erreurs, qui finiront seuls, malheureux, avec leurs vieux démons, à l’image de Hell.

On vit… comme des cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et encore. Chaque jour est l’inconsciente répétition du précédent: on mange autre chose, on dort mieux, ou moins bien, on baise quelqu’un d’autre, on sort ailleurs. Mais c’est pareil, sans but, sans intérêt. On continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est frustré, pour l’éternité, soit on y parvient et on se rend compte qu’on s’en fou. Et puis on crève. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça, on a singulièrement envie de boucler la boucle immédiatement, pour ne pas lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a peur. De l’inconnu. Du pire. Et puis qu’on le veuille ou non, on attend toujours quelque chose. Si non, on presserait sur la détente, on avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame du rasoir jusqu’à ce que le sang gicle.
On tente de se distraire, on fait la fête, on cherche l’amour, on croit le trouver, puis on retombe. De haut. On tente de jouer avec la vie, pour se faire croire qu’on la maitrise. On roule trop vite, on frôle l’accident. On prend trop de coke, on frôle l’overdose. Ça fait peur aux parents, des gênes de banquiers, de PDG, d’hommes d’affaires, qui dégénèrent à ce point là, c’est quand même incroyable. Il y en a qui essaient de faire quelque chose, d’autres qui déclarent forfait. Il y en a qui ne sont jamais là, qui ne disent rien, mais qui signent le chèque à la fin du mois. Et on les déteste parce qu’ils donnent tout et si peu. Tant pour qu’on puisse se foutre en l’air et si peu de ce qui compte vraiment. Et on finit par ne plus savoir ce qui compte, justement. Les limites s’estompent. On est comme un électron libre. On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place du cœur, on va en boîte plus qu’on ne va en cours, on a plus de maisons qu’on a de vrais amis, et deux cents numéros dans notre répertoire qu’on appelle jamais. On est la jeunesse dorée. Et on a pas le droit de s’en plaindre, parce que il paraît qu’on a tout pour être heureux. Et on crève doucement dans nos appartements trop grands, des moulures à la place du ciel, repus, bourrés de coke et d’antidépresseurs, et le sourire aux lèvres.

[Chronique] Secret d’été – Elin Hilderbrand

[Chronique] Secret d’été – Elin Hilderbrand

secret d'été

  • Éditeur : JC Lattès (2013)
  • Pages : 399
  • Genre : Drame contemporain
  • Prix Poche: 7.60€
  • Achat Secret d’été

Par une chaude soirée de juin, les élèves du lycée de Nantucket High se rassemblent sur la plage pour le traditionnel feu de camp de fin d’année. Mais la fête se termine en tragédie : un terrible accident de voiture coûte la vie de la conductrice, Penny Alistair, et plonge Hobby, son frère jumeau, dans le coma.

Tout s’effondre pour Zoé, la mère des jumeaux, qui doit faire face à l’impensable : une vie sans sa fille et la convalescence douloureuse de son fils, un grand athlète à l’avenir désormais incertain. Zoé la libre-penseuse, aussi bien une mère qu’une amie pour ses enfants, doit aujourd’hui affronter des vérités pénibles sur eux comme sur son propre rôle dans cette tragédie. Au fil de l’été, le drame soulève de nombreuses interrogations au sein des familles. La clé de l’accident se cache dans le secret que Penny a découvert ce soir-là sur la plage… Ce secret détruira-t-il aussi la paix fragile des survivants ?

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions JC Lattès et la team de Livraddict.com pour m’avoir fait confiance pour ce quatrième partenariat !

Ici, nous retrouvons une bande d’amis, Penny et son frère jumeau Hobby, Jake, le petit ami de Penny et Demeter une jeune fille complètement tombée dans l’alcool. Après la remise des diplômes de fin d’année de Nantucket, ils rejoignent une soirée sur la plage. Avant de partir, Demeter part dans les dunes avec Penny, qui revient, abasourdie, anéantie, dévastée. C’est la seule à ne pas avoir bu, elle prend donc le volant, provoquant de son plein grès un accident, qui lui coutera la vie… Que c’est-il passé ? Qu’est ce que Demeter a pu raconté à Penny pour qu’elle se suicide ainsi ? C’est ce que nous allons tenté de découvrir…

Enfin presque.

Toute l’histoire est tournée sur les petits secrets des habitants de Nantucket, et à part quelques rares moment, personne ne tentera de savoir pourquoi Penny Allistair s’est tuée volontairement dans cet accident. Et quand le secret est enfin révélé, l’auteur n’y accorde aucune importance. C’est juste une information sans plus, et ce qui m’a le plus choqué, c’est qu’elle se suicide pour ça. Ceux qui veulent que je les spoils sur ce secret, contactez moi par la rubrique ‘contact’, je ne veux pas gâcher la surprise à ceux qui veulent lire le livre.

L’histoire est découpée en trois parties représentant différents mois d’été, en suivant certains personnages. L’auteur considère ici que Nantucket est un personnage à part entière, ce que j’ai trouvé bizarre. Le problème majeur, c’est les nombreux flashback, qui laissent lieu à des multiples répétitions, vues par différents personnages, ce qui rend le contenu indigeste. J’ai pu noté également quelques incohérences de lieux, de personnages, que l’auteur justifiera cent pages plus tard dans un énième flashback… Le début fait très brouillon, on a l’impression que les idées sont jetées sur le papiers sans qu’on ai tenté de les assembler, et la traduction est horrible par moment, laissant des phrases mal tournées, ce qui rend la lecture insipide par moments.

En bref, une histoire de base qui a du potentiel, malheureusement trop peu travaillée.