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[Chronique] Gun & Heaven – Kazuma Kodaka

[Chronique] Gun & Heaven – Kazuma Kodaka

gun & heaven


Roy et J.B. sont deux tueurs à gages qui vivent ensemble. Répondant aux demandes de différents clients, ils mènent une existence isolée dans divers villes à travers le monde en dissimulant leur véritable identité.
J.B. l’avait mis en garde : un sniper ne doit laisser aucune trace de son passage. Un jour, Roy enfreint cette règle d’or en s’impliquant trop dans une affaire. J.B. ayant été témoin de la de scène, sa réaction est sans appel : « Il est peut-être déjà trop tard, mais on fait nos valises et on quitte le pays. ».
N’en pouvant plus d’être infantilisé par J.B., Roy accepte sans lui parler d’aider un agent de la CIA à s’infiltrer dans le serveur principal d’une organisation gouvernementale.

[Voici enfin le spin-off tant attendu de la série « Kizuna » ! ]

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier Taïfu Comics, encore une fois, pour cet envoi surprise de mangas qui m’a fait énormément plaisir. C’était totalement inattendu étant donnée qu’au moment de la réception, le blog était encore en pause. Avec, il y avait Our dining table, que je devrais lire bientôt. Et sur les deux reçus, j’ai commencé par Gun & Heaven, un manga mettant en scène deux tueurs à gages…

J.B et Roy sont deux tueurs à gages, agissants pour différents clients aux 4 coins du monde. Mais alors que J.B. aspire à la discrétion, Roy s’implique et tisse des liens, ce qui ne va pas forcément plaire à son collègue et amant…

C’est un spin-off de la série Kizuna, que je n’ai jamais lu. Heureusement, Gun & Heaven peut se lire indépendamment. On est très vite immergés dans le monde dangereux des tueurs à gages ! Nous suivons ici deux enquêtes, tout d’abord G & H, puis Ring qui est plus romancée que la première, où l’on peut voir J.B. sous un trait moins sévère.

Car oui, J.B est un personnage très « premier degrès » ! Lui et Roy sont deux personnages aux caractères complètement opposés, l’un très social et l’autre beaucoup trop solitaire. Mais ils sont terriblement complémentaires… Leur relation est à la fois fusionnelle, intense, mais aussi sous tensions par moments. En tout cas, j’adore la candeur de Roy par moment, qui tranche totalement avec son métier !

Les enquêtes avant tout !

Nos deux histoires s’enchaînent assez vite, Kazuma Kodaka nous introduis dans l’univers de nos tueurs avec facilité, une fois dedans il devient difficile de lâcher le manga. Les enquêtes sont menées avec sérieux – et cohérence – , mais laissent place à quelques notes d’humour qui détendent l’atmosphère.

Niveau dessins, c’est juste parfait, il n’y a rien à redire ! C’est fluide, c’est fin, le chara design est au top… Que dire de plus ?

En bref, pour qui ne connait pas la série Kizuna, ce spin-off est une belle entrée en matière pour la découvrir ! Et la relation consentante entre Roy et J.B ne laisse planer aucun doute sur le sérieux de la série !

[Chronique] Bi no kyoujin, Volume 2 – Reibun Ike

[Chronique] Bi no kyoujin, Volume 2 – Reibun Ike

bi-no-kyoujin-2


Kabu a décidé d’éliminer Sagawa et de devenir parrain. Nirasawa, son amant, est prêt à tout pour apporter la preuve que Sagawa et Xia Chen sont liés et ainsi aider Kabu à prendre la tête du clan.
Le plan de Nirasawa étant très risqué, Kabu prend alors conscience de ce que le gamin, qu’il a formé comme simple sous-fifre, est prêt à faire pour lui.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Kabu se rend compte que finalement, laisser la succession à son oncle n’est pas vraiment l’idée du siècle. Il souhaite à la fois prendre la tête du clan, récupérer Nirasawa et mettre fin aux agissements de son oncle… Mais celui-ci n’a pas dit son dernier mot et fait rentrer dans la partie Xiao Chen, un ennemi du Clan…

Ce deuxième volume est la suite directe du premier, qui mettait en scène l’histoire d’amour d’un yakuza qui refusait de prendre la succession de son père et se retrouvait déchiré entre perdre son amant ou perdre une partie de ses sociétés pour prouver à son oncle qu’il était bel et bien de son côté.

L’ambiance de cette suite est pesante. Comme Kabu et Nirasawa, nous ne savons pas où tout cela va nous mener entre les trahisons qui se profilent et la violence omniprésente. En tout cas, tout ça nous tient en haleine ! Car tous sont prêts à aller jusqu’au bout, aller jusqu’à mourir s’il le faut, mais certains (coucou Kabu) seront-ils prêts à laisser leur amant mourir si la situation l’exige ? Même si il a été formé pour ça ? Bref, ce deuxième volume est un concentré de rebondissements et d’action.

Graphiquement, on reste dans la même veine que pour le premier volume. Des planches pleines de violence, avec une touche old school dans la mise en page et la façon de gérer le clair obscur, qui n’est pas sans me déplaire. Rajoutons à ça les (rares) scènes de sexe qui sont tout simplement exquises.

Globalement, Bi no Kyoujin est une petite duologie à découvrir, que l’on ai lu Bi no Isu ou non. Entre affaires de clans, amour et trahison, chaque lectrice de yaoï y trouvera son compte !

[Chronique] Love Whispers, even in the Rusted Night – Ogeretsu Tanaka

[Chronique] Love Whispers, even in the Rusted Night – Ogeretsu Tanaka

love whispers even in the rusted night


Mayama et Yumi sont deux amis qui se connaissent depuis le collège. Séparés au moment de leur entrée au lycée, ceux-ci se retrouvent quelques années après par hasard. Alors que Mayama est à l’université, Yumi travaille dans un restaurant en tant que livreur. Malgré ces années passées sans donner de nouvelles, aucun n’a oublié l’autre, notamment Mayama qui a toujours été captivé par la joie de vivre apparente de Yumi.
Désormais installé avec son petit ami, ce dernier semble cependant vouloir dissimuler certaines choses à Mayama qui compte bien découvrir ce que cache le sourire de son ami…

« Derrière le masque que je te montre se cache un homme au sourire brisé qui espère qu’un jour, peut-être, il trouvera le bonheur… »

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

TRIGGER WARNING : Violences conjugales. Si ce genre de situations est gênante ou inconfortable à lire pour toi, il est encore temps de changer de page !

Yumi aime Kan depuis le lycée. Mais depuis que celui-ci est rentré dans la vie active, il bat Yumi régulièrement et de plus en plus violemment. Mais Yumi l’aime, et son petit ami redeviendra peut-être comme avant, comme au lycée ?  Mais quand un ancien ami du lycée, Mayama, lui tend la main, d’autres perspectives s’offrent à lui même s’il ne veut pas les voir, ni même les accepter…

Même pas 200 pages pour parler des violences conjugales, c’est très peu. Court, mais intense.  Pour tout vous dire, je savais que ce serait un sujet dur, mais pas à ce point-là. Quand j’ai commencé ma première lecture, j’ai vite reposé mon manga dès les premières scènes violentes. Je crois que je n’y étais tout simplement pas préparée. J’ai laissé une petite semaine avant de recommencer depuis le début, et j’ai cette fois-ci pu aller jusqu’au bout.

Le sujet est bien traité. Vraiment. J’ai trouvé la réaction de Yumi réaliste. Son syndrome de Stockholm ne peut pas être plus vrai que ce vivent les personnes victimes de violences conjugales : cette volonté de rester auprès de Kan malgré les coups, parce qu’il l’aime et qu’il pourrait redevenir « comme avant », qu’il lui dise oui pour tout, qu’il refuse de voir et d’accepter l’aide de MayamaC’est un sujet traité avec maturité et sérieux, et cela change beaucoup des yaoïs qui présentent ces relations comme des situations normales. Cependant, j’aurais bien aimé en apprendre plus sur Kan, le comment du pourquoi il en est venu là, car nous ne suivons pratique que Yumi pendant tout le long du tome.

Côté graphismes, Love Whispers est vraiment bien travaillé. Les graphismes sont très durs, mais justes. Globalement je n’ai pas grand chose à redire, c’est du beau travail et j’apprécie tout particulièrement le soin apporté aux visages des personnages.

En bref, Love Whispers, even in the Rusted Night est un beau manga, dur et à ne pas laisser à la portée de n’importe qui, mais juste. Assurément, les prochaines publications de Ogeretsu Tanaka seront à suivre ! N’oubliez pas un #TW Violences conjugales en cas de partage de l’article !

[Chronique] Yukimura Sensei to Kei Kun – Natsuki Kizu

[Chronique] Yukimura Sensei to Kei Kun – Natsuki Kizu

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Tsukasa Yukimura est un jeune professeur d’université ténébreux, légèrement asocial.
Kei ne parvient pas à réfréner ses sentiments pour son professeur, Tsukasa Yukimura, qui semble s’amuser à le rabrouer froidement, même si ce dernier n’est visiblement pas complètement insensible aux approches de son jeune élève…
Seulement, les contacts qu’ont toujours Yukimura et son ex semblent dresser un mur insurmontable en face de Kei.
Histoire supplémentaire intitulée « Figuier étrangleur — Strangler Fig » en fin de manga.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

TRIGGER WARNING : Harcèlement, Relation toxique. Si ce genre de situations est gênante ou inconfortable à lire pour toi, il est encore temps de changer de page !

Kei est à fond sur Tsukasa. Sauf que c’est son prof à l’université et que celui-ci a plus tendance à le repousser froidement qu’autre chose. Alors quand Kei apprend que Yôsuke, l’ex de son prof, le fréquente toujours, le jeune élève ne sait plus quoi faire devant ce nouveau mur qui se dresse…

Mais en vérité on est plus face à un élève qui veut sortir à tout prix avec son prof, qui lui ne maîtrise absolument pas la situation. Et pour cause, ça vire à moitié à l’harcèlement cette histoire : Kei fait des crises de jalousie alors qu’ils ne sont pas en couple, il écoute aux portes, va jusqu’à attraper violemment Tsukasa par le col de son pull parce qu’il voit son ex… Bref Kei est l’incarnation du mec toxique, à fuir de toute urgence et avec qui il ne faut absolument pas entamer une relation. Mais on est dans un yaoï alors ne comptez pas sur cette fuite…

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Une des réactions excessives de Kei : Tsukasa ne veut pas le laisser rentrer, il enfonce la porte pour se jeter sur son prof, parce que « je sais que vous m’aimez »…

Si on enlève ce côté harceleur à Kei, l’histoire aurait pu me paraître romantique, surtout de son point de vue : un amour inaccessible, un Kei qui cherche par tous les moyens comment passer du statut du simple élève à amant… Oui, là oui. Tous les jours. Mais non.

On enchaîne au milieu du manga sur une autre histoire, « Figuier étrangleur« , une romance incestueuse. Alors pareil, l’histoire est belle, deux personnes séparées qui se retrouvent après plusieurs années et déballent leurs sentiments, ainsi que des révélations qu’ils attendaient depuis longtemps… Mais je n’arrive pas à être convaincue en sachant que ce sont des frères.

Graphiquement, j’adore la couverture colorée, elle attire l’œil. A l’intérieur, la première histoire est plus intéressante : c’est fluide, bien travaillé, propre. Mais pour la deuxième, je me demande si ce n’est pas une des premières histoires de la mangaka. Il y a des problèmes de proportions, surtout. Et les personnages des deux histoires se ressemblent trop.

En bref, Yukimura Sensei to Kei Kun est un manga à prendre avec des pincettes. Je reste dubitative et j’aurais apprécié de voir la première histoire plus développée pour ne pas rester sur l’impression de voir un harceleur finir avec sa victime, parce que j’ai beaucoup de mal à voir les sentiments de Tsukasa pour Kei. N’oubliez pas un #TW Harcèlement et relation toxique en cas de partage de l’article !

[Chronique] Deadlock, Volume 2 – Saki Aida & Yuh Takashina

[Chronique] Deadlock, Volume 2 – Saki Aida & Yuh Takashina

Deadlock 2


Matthew le petit chouchou de la prison s’est fait agresser par un monstrueux détenu. Hors de lui, Mickey décide de se venger. Plus tard, interrogé par des gardiens, Yûto refuse de se mettre à table et finit au trou. Là, il se lie d’amitié avec Neto, un autre détenu condamné au même sort.
De retour dans sa cellule, Yûto est affaibli à cause d’une forte fièvre, Dick prend alors soin de lui et devient anormalement attentionné.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

L’enquête de Yûto piétine. Et il se prend les réalités de l’univers carcéral en pleine face. D’abord la mort. Les agressions plus ou moins justifiées par les détenus. La tension monte et Matthew est retrouvé inconscient, blessé. Mickey veut le venger et entraîne ses compagnons avec lui, mais pour Yûto cela ne va pas se passer comme prévu…

Nous sommes toujours à la recherche de Corbus, même si l’enquête n’est qu’un détail dans ce volume, notre ex-flic étant isolé – ce qui ne va pas arranger ses affaires. Mais cela permet de faire rentrer un nouveau personnage prometteur, à savoir Neto. Sans vouloir spoiler, c’est un personnage puissant qui j’en suis sûre, aura une utilité à un certain moment…

Plus on découvre les camarades de Yûto, plus le mystère s’épaissit autour d’eux. On ne saisit pas encore tout, et surtout nos mangakas nous cachent certains éléments, j’en ai bien l’impression ! Il est clair que l’on ne tournera pas en rond dans la suite avec tout ce qui reste à découvrir. En tout cas, de nouveaux liens se font, mais avec cette tension permanente qui monte au point d’éclater à chaque instants, est-ce qu’ils dureront ? Je ne serais pas étonnée de découvrir que Corbus se cache parmi les compagnons de Yûto !

C’est une suite dans la lignée du premier volume, on va de découvertes en découvertes et l’action est omniprésente. Nous n’avons clairement pas le temps de nous ennuyer. Reste à voir comment les derniers actes et éléments auront été assimilés pour les détenus, et dans quel état d’esprit ils seront… Il me tarde de découvrir tout ça !

En bref, si vous n’avez pas encore craqué pour Deadlock, il est encore temps de rattraper la série, qui s’annonce bien prometteuse !

[Blabla] Le consentement sexuel dans la littérature

[Blabla] Le consentement sexuel dans la littérature

Le consentement sexuel est l’accord qu’une personne donne à son partenaire au moment de participer à une activité sexuelle. Ce consentement doit d’abord être donné de façon volontaire, c’est-à-dire qu’il doit s’agir d’un choix libre et éclairé. Si le choix n’est pas libre et éclairé, le consentement n’est pas valide.
Educaloi

Ou pour ceux qui comprennent mieux quand c’est imagé, remplaçons le consentement sexuel par une tasse de thé :

Ça, c’est dans les faits. En réalité, le consentement n’est pas souvent respecté, et internet regorge de témoignages abondant dans ce sens. Et dans la littérature (française comme étrangère), ce n’est qu’une notion vaguement respectée et amène à des situations où l’on se demande pourquoi on a publié ce livre sans s’inquiéter que si il y a des scènes de sexe sans consentement, qu’importe le contexte, c’est un viol. C’est pourquoi, après plusieurs lectures qui m’ont faite bondir, j’avais envie d’écrire sur le sujet.

Je ne vais pas citer le sempiternel Cinquante nuances de Grey, je pense que nous sommes tous d’accord sur le fait que ce livre est une aberration dans son genre. Je ne vais pas non plus citer les différents titres des livres/les noms d’auteur.e.s ayant zappé la case consentement, parce qu’une bonne partie sont des titres de petit.e.s auteur.e.s français.es, et/ou dans de petites maisons d’éditions, et mon but n’est pas de vous inciter à boycotter ces livres, auteur.e.s et maisons, ni même à ce qu’ils reçoivent des messages virulents.

Le consentement et le mouvement féministe

C’est grâce aux mouvements féministes que les hommes et les femmes prennent petit à petit conscience des inégalités entre eux, mais aussi d’autres problèmes, comme le harcèlement de rue, l’absence de consentement dans de nombreux domaines, et j’en passe. J’ai cité le cas du harcèlement car il est très lié au consentement, car quand une femme dit non dans la rue, elle a une chance sur dix pour que la personne la laisse tranquille. Malheureusement, c’est souvent un enchaînement de questions et remarques déplacées sur son sexe, sa tenue, son corps, ect, qui vont suivre. Un non suffit rarement.

Si j’ai choisi de commencer par parler féminisme, c’est parce que j’ai souvent vu les deux sujets liés dans mes lectures. Le personnage principal fait l’amère expérience de devoir forcer pour que son consentement soit respecté par son partenaire, qui la boude après, parce qu’elle a refusé d’aller plus loin. Le perso principal en parle avec une personne de son entourage, qui lui dit : « Je ne suis pas féministe, mais je trouve que le consentement c’est important tout de même, et que ton amant doit te respecter, sinon ça vaut pas le coup » et le perso principal d’acquiescer car on lui a donné l’accord de faire valoir un droit fondamental. Et la questions que je me pose : à partir de quel moment avez-vous cru qu’il était possible de réclamer que l’on respecte notre consentement se fait uniquement si on est féministe ? A partir de quel moment avez-vous cru qu’il est possible de réclamer que l’on respecte notre consentement se fait uniquement si nous avons l’aval de quelqu’un d’autre? Il n’y a pas besoin de se proclamer féministe pour avoir droit au respect qui nous est dû (ce n’est pas une récompense). Ni même de demander l’accord à une tierce personne.
L’on peut faire un raccourci, avec ce genre de remarques : seules les femmes féministes ont le droit au consentement. Et c’est faux ! Une femme doit tout autant respecter le consentement d’un homme ou d’une autre femme, et c’est pareil chez les hommes. Que l’on soit trans, que l’on ne s’identifie pas à un genre. Que l’on soit de n’importe quelle religion. De n’importe quel bord politique. Le consentement, c’est fait pour tout le monde.

Le consentement et le harcèlement

Je le disais plus haut, les deux sont très liés. J’ai commencé à lire (j’ai abandonné ma lecture tellement je n’en pouvais plus) en fin d’année 2015 un roman d’une auteure dont j’avais apprécié le tout premier livre. J’ai vite déchanté. On ouvre le bal avec une journaliste qui part faire un reportage dans une forêt vierge, avec un collègue ultra-paternaliste, quand elle se retrouve seule avec son guide. Cela ne fait pas 10 minutes qu’ils sont partis que le harcèlement commence… Et que la journaliste ne dit rien. Elle lui colle une gifle quand il lui met la main aux fesses sans son consentement. Mais c’est tout. Le harcèlement continue et la journaliste présentée comme une « forte tête » qui n’a jamais sa langue dans sa poche subit. Puis le guide l’allège de son sac à dos, parce que c’est trop lourd pour une femme. D’ailleurs la femme et matérialiste, car le guide vide les 3/4 du sac d’objets inutiles, où il passe en revue les sous-vêtements de la journaliste, se passant ses strings sur le visage, devant elle, qui ne dit rien. Pas une pensée comme « ce mec est un pervers ». Non. Le seul moment où elle s’insurgera réellement, c’est quand il jettera ses escarpins Prada, en mode « qu’il inspecte mes sous-vêtements, passe encore, mais qu’il jette mes escarpins Prada, non ! » . Inutile de dire que je me suis tapée la tête contre la Kindle. Je me suis spoilée, à la fin ça part en parties de jambes en l’air et ils forment un couple très heureux. La douche froide.

A quel moment l’auteure s’est dit que ce serait génial ? A quel moment une femme finirait dans le lit de son harceleur ? Je n’ai pas osé continuer par peur de lire des scènes de viol. Le consentement est oublié, à peine une petite rébellion dans les premières pages, mais cela ne va pas plus loin. C’est juste glauque.

Le consentement et le viol

Si il n’y a pas de consentement, que nous soyons clairs : c’est un viol. Si une femme dit non, et que son partenaire l’oblige, c’est un viol. J’ai lu un livre où toutes les relations sexuelles du personnage principal étaient des viols. L’auteure n’avait pourtant jamais écris de scènes de sexe, mais elle a reçu les conseils d’une autre auteure, dont je sais de réputation que le consentement est absent de ses livres. Première relation : une tentative de viol. C’est la seule fois où ce sujet sera abordé dans ce livre. Deuxième relation : le garçon qui l’a sauvée, nice guy de son état, profite qu’elle ait trop bu pour la pénétrer. C’est un viol. Troisième relation : Un mec (un vampire, pour comprendre la suite) qu’elle a rencontré veut coucher avec elle dans sa chambre étudiante, elle dit non, elle se débat, il la force, il l’hypnotise, elle se laisse faire car l’hypnose la retient prisonnière. C’est encore une fois, un viol. Et cette scène se répètera plusieurs fois après. Mais mis à part la tentative de viol du début, jamais les viols qui se sont déroulés n’ont été présentés comme tels. Elle a pris du plaisir, alors on considère que c’est bon. Et elle entretient une relation normale (en dehors de leur problème vampirique) avec ces deux garçons et aura peur uniquement si celui qui a tenté de la violée tente de s’approcher d’elle.

Outre la banalisation du viol dont j’aurais tant à dire dessus, pas une seule fois le consentement est respecté, mais comme la demoiselle a pris du plaisir, et qu’elle avait bu la première fois, l’auteure passe dessus en mode « c’pas grave, c’est normal ». Dans la vraie vie avec des vrais gens, le personnage principal serait juste totalement détruite, psychologiquement. Pas sûre qu’elle partirait ensuite en mode road trip avec son violeur. Spoiler : dans la réalité elle lui adresserait même pas la parole, sauf si elle est vraiment obligée. Et encore.
Après, il est important de noter qu’il arrive que des victimes de viol ne se rendent pas compte immédiatement qu’elles viennent de subir ceci. Et cela peut prendre jusqu’à plusieurs années avant qu’elles ne s’en rendent compte. Il en va de même qu’il y a des violeurs qui ne se rendent pas compte de leur acte sur le moment, mais bien plus tard. Cependant, ce ne sont pas des points que j’ai pu voir dans mes lectures car le viol – à part dans des livres qui en parle sérieusement – est toujours traité au dessus de la jambe, malheureusement.

Le consentement dans une relation de confiance

Le consentement est tout aussi important, que ce soit à n’importe quelle étape d’une relation, c’est-à-dire même dans un couple, un coup d’un soir avec un ami en qui le personnage a confiance, ou même dans un certain manga, avec son psychiatre, ou un roman dont j’ai déjà longuement parlé par ici qui met en scène une jeune femme entretenant une relation amoureuse avec son oncle qui la viole la première fois, et se moque largement du consentement, en plus de la battre (mais c’est normal, vous comprenez, il est irakien, c’est dans sa culture. Ouep, le racisme est jamais loin,  même dans nos lectures). Et pourtant, pour tous ces cas cités, ils viennent de livres où malheureusement, le consentement n’est pas respecté, dans des relations où les victimes connaissaient la personne, et sont présentés juste comme des personnes recevant amour et affection, alors que non. Vive le syndrome de Stockholm foireux. Et ici encore – et comme dans tous les cas – les victimes ne sont pas blâmables pour leurs actes.

Car connaitre la personne et avoir une certaine relation avec n’autorise en aucun cas personne à passer au dessus du consentement de son partenaire, même si cela reste beaucoup en tête que, par exemple, la femme doit faire son devoir conjugal envers son mari. Ou encore, il est possible de rencontrer des difficultés à dire non, quand on a intégré de faire d’abord plaisir à son partenaire, avant de s’écouter. Il faut garder en tête également que le consentement n’est pas un acquis. Ce n’est pas parce que hier le partenaire disait oui, qu’aujourd’hui il est encore d’accord. Ce n’est pas parce qu’une personne a dit oui à l’une, qu’elle doit dire oui à un autre. Il en va de même pour les pratiques sexuelles, si une personne dit oui pour l’une d’elle, elle ne dit pas oui pour toutes les autres. Le consentement est rétractable, et ce sans aucune condition !

Le consentement et les yaoïs

J’aborde un autre format, les mangas. Au début, quand les premiers éditeurs spécialisés dans le yaoï sont arrivés sur le marché, ont d’abord pensé à la quantité, plutôt que la qualité. Et malheureusement, ils ont publié même ceux où l’on ne se cache pas pour dessiner de véritables scènes de viol, que les personnages qui auront subi ça détesteront, mais qui vont vite adorer en y repensant, jusqu’à développer un syndrome de Stockholm ultra-glauque… Et tout est prétexte au viol : un ami à qui on arrive pas à déclarer sa flamme, pour punir un homme qui l’a pris en photo, déclarer son amour,… Le raccourci viol=amour/vengeance est trop, trop souvent exploité. Le viol est romantisé, idéalisé, voir même présenté sous un trait d’humour.

Aujourd’hui, cette tendance s’est calmée, les éditeurs sont revenus de ce mode-là car les lectrices (c’est un genre au lectorat majoritairement féminin) sont devenues « exigeantes », bref elles demandaient de la qualité. Mais aujourd’hui, plusieurs yaoïs récents sont encore publiés malgré leurs scènes de viol, parce que rien que le nom de la mangaka fait vendre. Alors on publie, on publie… Sans penser un seul instant que le viol est présent, et qu’il puisse gêner, donner une mauvaise image du genre, ou influencer les lecteur.trice.s. Ils sont de moins en moins nombreux, mais malheureusement encore présents.

A ce sujet, il y a une vidéo sortie récemment qui explique très bien le consentement dans le yaoï :

Le consentement, l’éducation et la culture du viol

L’éducation sexuelle est une nécessité, c’est un fait. Encore aujourd’hui, on apprend aux jeunes filles à faire attention de ne pas sortir tard, de faire attention de ne pas s’habiller trop court, de ne pas trop boire, de ne pas rester seule avec un garçon, car on ne sait pas ce qui pourrait arriver. Mais de l’autre côté, on ne pense pas un seul instant à dire aux garçons de ne pas harceler les filles, qu’importe leur tenue, leur comportement. On ne leur dit pas de respecter leur consentement, de ne pas les violer. C’est toujours aux filles de faire attention à leur « vertu », et c’est tout. Tout ceci porte un nom : c’est la culture du viol. Quand on blâme les victimes, quand on minimise ce qu’elles ont vécu, quand on dit aux filles de faire attention à ne pas se faire violer alors qu’on devrait plutôt dire aux garçons de ne pas le faire. Tout ce dont j’ai parlé plus haut fait également parti de cette culture du viol : banaliser le viol, le normaliser, trouver des excuses à un viol ou au consentement qui n’est pas respecté… Bref, tout cela en fait partie intégrante.

Toujours concernant la culture du viol, ont été publiés cette année des chiffres qui font bondir, tant ils sont réels :

Quatre Français sur dix estiment toujours que la responsabilité du violeur est atténuée si la victime a une attitude provocante (une jupe courte ?). Voilà encore que pour plus de la moitié de la population (61 % de Français, 65 % de Françaises) un homme a plus de mal «à maîtriser son désir sexuel qu’une femme». Et que perdure le mythe du violeur inconnu dans une rue sombre quand la plupart des viols sont commis par des proches. […]Si presque tous les Français (96 %) qualifient à juste titre de viol «le fait de forcer une personne qui le refuse à avoir un rapport sexuel», il s’en trouve encore 24 % pour considérer qu’une fellation relève de l’agression sexuelle, non du viol. De même, 26 % jugent que lorsqu’une victime ne résiste pas aux menaces de son assaillant, ce n’est pas un viol, mais une agression sexuelle.[…]Elle dit «non», mais au fond d’elle, elle pense «oui» : cette idée-là aussi persiste, chez deux sondés sur dix.[…]Selon Ipsos, 41 % des Français sous-estiment encore le nombre de viols. Alors que 84 000 viols ou tentatives de viol sont toujours perpétrés chaque année en moyenne en France. On arriverait sans doute «à plus de 200 000» en incluant les mineurs, premières victimes des violences sexuelles, selon l’association Mémoire traumatique, qui s’apprête à lancer une campagne contre le déni. Source

C’est assez effarant !

En bref

Le consentement sexuel est une chose tellement importante, que je me demande comment on peut encore passer au dessus. Il est important de respecter le choix de son partenaire, qu’importe la condition. Il est important d’imposer son refus, que l’on soit féministe ou pas, d’un sexe ou d’un autre, qu’on accorde pas d’importance à son identité, que l’on soit de n’importe quelle religion, de n’importe quel bord politique.
Que la personne violée ai bu, ou ai porté une tenue courte n’est pas une excuse pour banaliser l’acte. Il en va de même si elle a eu un orgasme, cela reste toujours et encore un viol. Dans tous les cas, il n’y a aucune excuse. Un viol n’est jamais excusable, malgré ce que l’on peut entendre dans les différents médias, ou lire dans certains livres.

Je me pose des questions, parce que ça devient grave pour moi quand je me retrouve heureuse et d’avoir envie de serrer dans mes bras les auteur.e.s qui respectent le consentement sexuel dans leurs livres. Je ne devrais pas. C’est censé être normal. Alors, pourquoi les éditeurs.trices ne remarquent-iels pas que ce qu’iels publient ne sont ni plus ni moins des scènes de viol que l’on tente de faire passer pour de l’amour ? Pourquoi je ne connais qu’une seule maison d’édition qui affirme haut et fort sur son site qu’elle refuse de publier ce genre de textes alors que les grandes acceptent ça sans soucis ? Pourquoi il y a encore des auteur.e.s qui prennent leur pied à mettre en scène ceci, que cela ne les dérange pas de forcer leur lecteur à lire ça avec forces détails (aucune mention n’est jamais faite sur la couverture, dans le résumé, ou à l’intérieur du livre) alors que non, nous ça ne nous fait pas plaisir de voir des personnages se faire violer dans une fiction sous un prétexte bidon… Pourquoi vous faites ça ? A part gêner vos lecteurs, donner une mauvaise image aux genres littéraires (parce qu’on retrouve ça dans la bit-lit, la new romance, les romans érotiques et les yaoïs principalement), influencer les plus jeunes qui tombent sur ces livres et qui pense que ouais, c’est normal comme relation, pourquoi vous faites ça ?

Le consentement est important, même si cela reste de la fiction, ne l’oublions jamais. Même si des films, des séries, des politiciens, des gens trouveront toujours une excuse ou blâmeront la victime, souvenez-vous de ça : Le consentement est pour tout le monde.

Pour aller plus loin :

Crêpe Georgette : La culture du viol
Madmoizelle : Faut-il interdire les portables ou enfin éduquer les garçons ?« Nous aurions pu être des violeurs » de l’importance de l’éducation sexuelleCulture du viol, consentement et « zone grise »A quand une véritable éducation sexuelle pour les jeunes en France ?
Je suis une publication sexiste : La culture du viol à la télé
Paye ta shnek – Témoignages de harcèlement sexiste dans l’espace public
La culture du viol

[Chronique] Café men ! – Ryô Takagi

[Chronique] Café men ! – Ryô Takagi

café men !


Trois ans après avoir été séparé de son frère, Ôya peut enfin revenir travailler avec lui au café « La Maison ». C’est dans ce lieu dont il raffole qu’il a autrefois échangé pour la première fois un baiser avec Haruka, le décorateur du café, qu’il n’a plus jamais revu par la suite.
Encore bercé par ce souvenir, il n’aspire qu’à une seule chose, le retrouver.
C’est à ce moment qu’apparaît un étrange personnage, blond peroxydé et
antipathique, ressemblant étrangement à Haruka et qui serait apparemment le petit-ami de son frère, avec qui les premiers contacts seront pour le moins électriques.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Ôya, séparé de son frère Hisaya depuis trois ans, va enfin pouvoir retourner le voir, et travailler dans son salon de thé, « La maison ». Mais si il est aussi pressé d’y revenir, c’est dans l’espoir d’y croiser « par hasard » Haruka, le décorateur du salon de thé, qui l’a embrassé trois ans plus tôt, juste avant son départ…

C’est un schéma assez classique qui va se répéter trois fois dans ce yaoï : un des employé du café va tomber amoureux – mais ne le sait pas encore, ou alors vaguement -, la personne concernée fait semblant de le repousser, puis bien sûr, ils finissent tous par s’avouer leur sentiments et *insérez ici une scène de sexe*. C’est assez réducteur, vu comme ça ! Mais je dois bien avouer que c’était trop banal, trop répétitif.

Aussi, c’était prévisible, il n’y avait aucune surprise durant cette lecture. Et comme on ne s’intéresse que vaguement au salon de thé, qui ne sert au final que le théâtre des amours des trois couples, on en fait vite le tour. Seul le décors principal – « La maison », donc – et quelques pâtisseries dans un des chapitres nous rappellent où nous sommes, tandis que les six hommes se tournent autour dans un espèce de jeu du chat et de la souris. Il manquait un je-ne-sais-quoi qui aurait pu réveiller mon intérêt, aurait pu pimenter un peu plus ces relations qui se ressemblent…

Côté graphismes, globalement c’est correct, il y a juste un petit problème de proportions au niveau des visages dans quelques planches. Au début, les personnages rougissent pour tout et rien, même dans des situations totalement inappropriées, mais cela ne dure pas très longtemps.

En bref, Café Men ! est un one shot assez banal, à réserver à ceux qui découvrent le yaoï. En effet, tout y est pour démarrer en douceur, puisque celui-ci est assez soft, et reprend des éléments déjà vus dans d’autres publications.

[Chronique] Brother Shuffle ! – Kazuhiko Mishima

[Chronique] Brother Shuffle ! – Kazuhiko Mishima

brother shuffle


Bienvenue chez les Sakurai !
Bien qu’ils soient frères, Haruki et Mafuyu n’ont pourtant rien en commun. Alors qu’Haruki, plus âgé d’une année, est grand, costaud et doté d’un fort caractère, Mafuyu est petit, chétif et aime plus que tout les pâtisseries et les choses mignonnes.
Appréciant leur quotidien fait de gâteaux, peluches et… bagarres, ces deux frères vont pourtant voir leurs habitudes bouleversées le jour où… ils vont échanger leurs corps !
Le fier Haruki va se retrouver dans le corps de son mignon petit frère et Mafuyu va devenir le bad boy du lycée…
Déjà inquiet pour sa réputation et obligé d’endosser le rôle du petit et joyeux élève modèle qu’est Mafuyu, Haruki ne se doute pas encore totalement de ce qui l’attend !

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Mafuyu et Haruki sont frères, et totalement à l’opposé l’un de l’autre. Le plus jeune, Mafuyu, est frêle, toujours très enthousiaste et aime tout ce qui est mignon et les pâtisseries. A côté, Haruki fait toujours la tête, est un peu bagarreur, bref rien à voir avec son pétillant petit frère. Mais après une chute dans les escaliers, ils se rendent compte qu’ils ont échangé leurs corps !

Nous allons suivre Haruki, qui ne va pas être au bout de ses surprises avec le corps de Mafuyu. Entre Akiyama, l’ami de ce dernier, qui va lui faire une révélation qui va le désarçonner, et l’attitude de certains camarades de classe de son frère, il va découvrir une partie de sa vie qu’il ne connaissait pas. Haruki va très vite vouloir récupérer son corps pour rétablir la situation, mais aussi pour mieux saisir ses sentiments…

brother shuffle illu

Brother Shuffle ! est une comédie qui ne manque pas d’humour, même si l’on tombe facilement dans l’exagération par moments. Kazuhiko Mishima s’est beaucoup plus basé sur les sentiments et les émotions que sur les scènes de sexe, qui sont toutes axées sur le consentement mutuel, ce que j’approuve totalement ! L’histoire est plutôt classique, mais ces éléments réunis la rend tout de suite plus intéressante. Et avec cette couverture colorée, c’est frais, c’est une lecture parfaite pour l’été qui approche !

Concernant les graphismes, les dessins sont d’une qualité respectable, mais on notera tout de même quelques défauts. Tout d’abord, j’ai eu du mal dans les premières planches à faire la différence entre les trois personnages principaux, il m’a fallu un petit temps d’adaptation. Les décors sont génériques, presque inexistants, à part quelques cases montrant du mobilier, on finit par se repérer par la force des choses. Mais ce qui m’a surtout sauté aux yeux, ce sont les visages inégaux quand on passe à une vue de profil : les têtes sont beaucoup trop anguleuses, et les proportions deviennent tout de suite moins réalistes. Ce sont juste des petits défauts, mais en général, ça passe.

En bref, Brother Shuffle est une comédie qui sent bon l’été, bourré d’humour et présente des situations rocambolesques qui n’ont pas manqué de me faire sourire. Plus axé sur les sentiments et les émotions véhiculées, on lira plus ce yaoï pour sa petite romance mignonne !

[Chronique] Konshoku Melancholic – Ringo Yuki

[Chronique] Konshoku Melancholic – Ringo Yuki

konshoku melancholic


Souffrant d’un complexe d’infériorité, Miyashita est un lycéen passionné par la peinture qui passe ses journées isolé dans la salle d’art pour y peindre. Intrigué par ce dernier, Nishimura, un lycéen au caractère enjoué, décide de pénétrer dans son antre pour apprendre à le connaître et l’aider à s’ouvrir au monde, petit à petit. 

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Konshoku Melancholic est un recueil de nouvelles softs, s’adressant aux novices en yaoï. En effet, les thèmes abordés restent banals et tous sous le même format de la relation impossible/improbable, mais qui va finir par se réaliser. Un schéma très classique décliné ici en 11 nouvelles, les premières de Ringo Yuki.

Chaque couple est toujours composé au minimum d’une personne jeune, un lycéen où qui a l’âge de l’être. Les rencontres se font au lycée, dans un bar ou là où habitent nos protagonistes. Et c’est toujours le jeu du « j’aimerais qu’il me remarque/que notre amitié passe à quelque chose de plus intime », avec les mêmes interrogations qui ne sont jamais très loin. Ce n’est pas que cela ne m’intéresse pas, mais ayant déjà lu pas mal de yaoï sur les mêmes thèmes, j’ai tendance à me tourner aujourd’hui vers des scénarios plus originaux.

Côté graphismes, j’adore la couverture avec ses tons chauds. Une fois à l’intérieur, il y a d’énormes problèmes de proportions qui reviennent assez régulièrement. Mis à part les personnages les plus âgés, tous les autres se ressemblent d’une nouvelle à l’autre, alors que nous changeons de couples à chaque fois. Les têtes des personnages passent d’une expression à l’autre en une case, tant la mangaka a voulu faire passer de nombreuses émotions différentes – mais très vives, et cela donne l’impression de passer du coq à l’âne sans que ce soit forcément cohérent (ou alors les personnages sont bipolaires et on ne m’a rien dit). Quant aux décors,  ils sont quasi-inexistants. On peut passer d’une page très bien travaillée, à plusieurs planches bâclées, la qualité est vraiment inégale.

En bref, Konshoku Melancholic n’est pas un mauvais yaoï, loin de là, mais son thème vu et revu et les graphismes bâclés ne plairont pas forcément aux initiés. Quant à ceux qui découvriraient le genre via ce manga, ce côté soft et ces thèmes assez simple leur donneront très certainement envie de creuser un peu plus pour découvrir d’autres titres.

[Chronique] Caste Heaven, Volume 1 – Chise Ogawa

[Chronique] Caste Heaven, Volume 1 – Chise Ogawa

Caste Heaven 1


Gouvernée par un système de grades cruel et arbitraire, la jalousie, la convoitise et la peur règnent dans cette école. Parmi les étudiants, Azusa a obtenu le rang de “Roi” lors du précédent jeu. Craint et respecté de tous, il n’a aucune gêne à persécuter ses camarades, mais cette situation change le jour où un nouveau jeu est lancé. Sûr de le remporter une nouvelle fois, Azusa va devoir faire face à la trahison d’un de ses lieutenants, qui va le faire descendre au plus bas rang du classement, celui de souffre-douleur.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Classe de première dans un lycée. Tout à l’air normal. Enfin presque. Dans cette classe, la hiérarchie est déterminée suivant un jeu de carte. Plus la carte trouvée est forte, plus la position de l’élève est élevée. Et plus elle est faible, plus la position de l’élève baisse, au point de faire de certains d’entre eux les punching-balls de la classe…

Voilà un concept bien original, que de gérer la position sociale des protagonistes via un paquet de carte. Je dois bien avouer que c’est tout ce qui m’a plu dans Caste Heaven. Et j’ai bien l’impression que l’on tournera tout de même très vite en rond, tant tout se passe trop vite, la chute comme l’élévation des élèves se passe rapidement, on a très peu de temps pour voir l’empreinte psychologique du jeu sur les élèves, en dehors des réactions vraiment extrêmes de Atsumu, un élève que l’on va suivre dans la deuxième partie.

caste heaven illus

Mais c’est surtout le côté malsain qui me bloque totalement. On ouvre la première partie sur de la violence, on arrive très vite à un viol et le reste va être dans la même veine, au point qu’il n’y ai que ça : appel au passage à tabac d’un élève, tentative de viol et nouveaux viols, humiliations, élèves de base caste régulièrement maltraités… L’ambiance est oppressante. Ceux qui cherchent de la romance peuvent passer leur chemin, mais ceux qui apprécient ce genre de thème/ambiance aimeront très certainement Caste Heaven pour cela. La deuxième partie est un peu plus soft, mais je ne serais pas étonnée que la nouvelle relation mise en avant prenne un autre tournant par la suite.

Côté graphismes, il n’y a pas de défauts notables, le tout est bien orchestré, mais terriblement banal, générique. Je n’ai pas réussis à m’attacher à un seul des personnages, graphiquement parlant il n’y a rien dans leur chara design qui me pousse à aller vers eux. Tout simplement, ces personnages me mettent mal à l’aise. C’est peut-être l’effet escompté ?

En bref, ce premier tome m’a mise mal à l’aise, que ce soit du côté de l’histoire, des personnages, c’est trop malsain pour moi. La violence pour la violence sans réelle histoire à côté n’est pas ma tasse de thé. Ce premier tome pose les bases et plaira très certainement à de nombreuses lectrices, mais je passe mon chemin.