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[Chronique] Brunetti entre les lignes – Donna Leon

[Chronique] Brunetti entre les lignes – Donna Leon

brunetti entre les lignes


En ce maussade lundi de printemps, le commissaire Guido Brunetti pensait n’avoir rien d’autre à faire que de lire des rapports, quand il reçoit soudain un appel fiévreux de la directrice d’une prestigieuse bibliothèque vénitienne. Plusieurs livres anciens et de grande valeur ont été endommagés, d’autres ont même disparu. Les employés soupçonnent un chercheur américain venu à plusieurs reprises consulter les livres, mais pour Brunetti, quelque chose ne colle pas.
Prenant l’affaire en main, le commissaire commence par enquêter sur les visiteurs réguliers de la bibliothèque et en conclut que le voleur n’a pas pu agir seul. Mais quand l’un des suspects est retrouvé mort chez lui, l’affaire prend une tournure beaucoup plus sinistre.

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture !

Mon avis

Brunetti est appelé par une bibliothécaire qui a découvert l’impensable dans l’établissement où elle travaille : un homme a arraché des pages de livres anciens et rares pour les revendre au marché noir, et plusieurs ouvrages complets ont disparu également. Alors que tous les indices convergent vers un américain venu étudier ces fameux ouvrages, Brunetti va découvrir que la vérité est ailleurs…

Le commissaire Brunetti est un personnage récurent des romans de Donna Leon (Brunetti entre les lignes est le 23è tome de la série), caractérisé par son flegme à toute épreuve. Toujours en balade dans Venise, laissant se porter au fil de ses enquêtes qui ne l’inquiètes pas plus que cela. Bref, ce commissaire est un personnage qui se laisse vivre, et c’est assez étonnant dans ce genre de romans où les policiers ont souvent des passés mystérieux et où ils sont détestés par leurs collègues/des durs à cuire/détestent limite tout le monde (sans rire). En tout cas, c’est une première pour moi ! Mais avec un tel personnage, on peut découvrir la série en commençant par son milieu ou la fin : on est jamais perdus, les tomes peuvent se lire indépendamment les uns des autres.

Et donc, c’est le flegme qui caractérise les aventures de Brunetti, j’ai l’impression qu’on lit un Brunetti plus pour son ambiance et ses flâneries dans Venise que pour son cadre policier. Et c’est ce qui fait son point fort, car Donna Leon a un style très descriptif, je me suis imaginé sans trop de difficultés les différents lieux que notre enquêteur visite.

Concernant l’enquête, on ne devine pas un seul instant ce qu’il en est vraiment, l’auteure a su garder le mystère jusqu’au bout. Mais l’enquête manque de punch, et j’ai l’impression d’être restée en surface alors que certains point auraient mérité d’être un peu plus creusés, comme l’aristocratique vénitienne qui se livre à ces achats illégaux de livres volés, que l’on ne fait que survoler. J’ai trouvé la fin très abrupte, on a trouvé le coupable, il a avoué, fin de l’histoire. On ne s’attend pas du tout à une telle coupure et on reste finalement assez surpris.

En bref, Brunetti entre les lignes est un petit policier qui se laisse lire et apprécier pour son ambiance et ses balades dans Venise, mais pour avoir un cadre policier plus intéressant, il devient nécessaire de se diriger vers d’autres romans que celui-ci.

[Chronique] Tiré à quatre épingles – Pascal Marmet

[Chronique] Tiré à quatre épingles – Pascal Marmet

tiré à 4 épingles


Parmi les milliers de voyageurs, Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l’air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l’a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère rapidement. Il a bien l’intention de profiter de la naïveté de ce gamin aux chaussures vertes et l’entraîne dans un cambriolage. L’appartement dans lequel ils pénètrent est une sorte d’antichambre du musée des Arts premiers et regorge de trésors africains. Mais ils tombent nez à nez avec la propriétaire et collectionneuse. Comme elle s’est blessée en tombant dans les escaliers, ils lui viennent en aide avant de s’enfuir. Pourtant, quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, abattue de cinq balles tirées à bout portant. Le commandant Chanel, chargé de l’enquête, s’enfonce alors dans l’étrange passé de cette victime, épouse d’un ex-préfet assassiné quai de Conti peu de temps auparavant. Un polar haletant sur fond de sorcellerie qui nous dévoile les coulisses de la gare de Lyon et nous ouvre les portes du célèbre 36 quai des Orfèvres.

Merci à Babelio et les éditions Michalon pour cette lecture ! Et à l’auteur pour la dédicace 🙂

Mon avis

Paris, de nos jours. Tout de vert vêtu, jusqu’aux chaussures, Laurent erre dans la gare de Lyon, court parfois après les trains. Il croise la route de Samy, qui voit en lui le pigeon idéal pour son prochain cambriolage. Le lieu ? Un appartement plein à craquer d’objets d’art africains. Mais une fois sur place, ils tombent nez-à-nez avec la propriétaire, blessée après une chute dans les escaliers. Laurent, grand enfant dans l’âme, décide de s’occuper d’elle et appelle les secours après leur casse. Sauf qu’une fois sur place, les secours retrouvent cette dame décédée. Mais qui a assassiné Albane Saint-Germain de Ray ?

C’est encore un excellent roman que nous propose-là Pascal Marmet, auteur de Le roman du café que j’ai lu l’année dernière et dont j’en garde un excellent souvenir. Ce que j’apprécie énormément dans les romans de cet auteur, c’est qu’il fait ses recherches à 200% sur chaque sujet, si bien que tout est cohérent avec la réalité et chaque chose est bien expliquée, on sent bien que l’auteur maîtrise à fond son sujet.

Qui dit arts africains, dit aussi arts occultes. J’ai eu un peu peur que ce côté fantastique prenne le pas sur l’histoire, mais ce n’est pas le cas. L’auteur fait la part des choses entre le côté policier et le petit côté fantastique qui plane sur l’histoire, ce qui reste assez agréable.

Et côté écriture, nous ne sommes pas en reste, car bien que ce soit un sacré paquet d’informations, ce n’est en aucun cas rébarbatif grâce à la plume fluide de l’auteur, et son vocabulaire riche. Les descriptions sont ni trop longues, ni trop courtes, bref tout cela reste très plaisant à lire. Personnellement, il ne m’a fallu que deux petites soirées pour arriver au bout de ce roman.

Ce sont des personnages hauts en couleur qui nous sont proposés-là. D’un côté, nous avons Laurent, jeune homme atteint visiblement du syndrome de Peter Pan et qui aime les trains. Toujours habillé en vert, même sa façon de parler reste quelque peu enfantine. Et en face, nous avons le commandant Chanel, bien dans ses baskets, irrémédiablement célibataire et excellent dans son travail, très souvent mené par ses intuitions. Il est le total opposé de l’homme en vert qu’il va chercher pendant tout le long de l’histoire.

Pascal Marmet prouve avec ce roman qu’il est capable de travailler sur des genres différents, proposant toujours un travail de qualité. Cependant, je ne suis pas particulièrement fan de la couverture, un fétiche incrusté sur une photo filtrée d’une gare, mais le contenu en vaut largement la peine !

[Chronique] Débrouille-toi – Lionel Chareyre

[Chronique] Débrouille-toi – Lionel Chareyre

débrouille toi !


« Fraîchement diplômé, je viens de voler deux millions d’euros, rien de prémédité. »
Etudiant, Quentin Leblanc rencontre Chloé dont il tombe follement amoureux. Leur idylle prend fin lorsqu’elle décide de partir étudier aux Etats-Unis. Une fois diplômé, Quentin effectue des missions d’intérims et est embauché en tant que comptable à l’Hippodrome de Vincennes. Un soir, il se retrouve seul avec un sac contenant la recette de la course du Grand Prix d’Amérique. Sur un coup de tête, il s’enfuit avec l’argent. Après avoir réalisé son erreur, il décide de remettre le sac à sa place, mais il est déjà trop tard : la police a déjà été prévenue.
Ne sachant que faire, il cherchera de l’aide auprès de son ancienne petite amie. Son périple l’emmènera dans différentes villes européennes et lui réservera son lot de surprises, dont une pour le moins inattendue.
Cavale, histoire d’amour, trahisons… Quentin n’aura que peu de temps pour réfléchir aux conséquences de ses actes.

Merci aux éditions Chemin vert pour cette lecture !

Mon avis

Quentin, jeune diplômé, travaille en intérim à l’hippodrome de Vincennes où il fait de la comptabilité en attendant de trouver mieux. Un soir où son supérieur part plus tôt pour pouvoir partir en vacances, il se retrouve avec la charge de remettre la recette du jour aux convoyeurs de fonds de chez Brinks. Sur un coup de tête, il décide de partir avec l’argent, une recette à deux millions d’euros. Pris de remords, il tente de remettre l’argent à sa place, mais une fois revenu à l’hippodrome, celui-ci est encerclé par la police. Rien de prémédité, et pourtant le plan épervier est déclenché et Quentin est dorénavant recherché activement par la police…

Notre personnage principal va chercher du secours auprès de son ex, Chloé. Habitant à Nice, elle remonte à Tours pour apporter tout son soutient à son ex-petit ami. Enfin dans les faits seulement, car en réalité Chloé est une sacrée menteuse et changera de version trois/quatre fois avant la fin du roman pour justifier son retour auprès de lui. Et Quentin est très naïf, il la croit à chaque fois, même s’il se rend compte que ce n’est que du vent à chaque fois. A sa place, dès le premier mensonge j’aurais abandonné la demoiselle qui m’a plus énervée qu’autre chose. Ah, l’amour, tout ce que l’on ne ferait pas pour ça ! L’argent ne fait pas le bonheur et notre voleur va s’en rendre compte très vite : devenu SDF, trahit à de multiples reprises, il risque sa vie à  chaque instant pour son coup de tête.

Quentin est en perpétuelle cavale du début, jusqu’à la fin. L’action est omniprésente, ce qui fait que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. On est vite pris par le rythme de la cavale qu’en même pas deux heures le roman est fini. L’écriture, fluide, y joue pour beaucoup. Cependant, il y a très peu de descriptions, mais cela ne m’a pas plus dérangé car j’ai pu me concentrer plus facilement sur la cavale.

En tout cas, Débrouille-toi ! porte bien son titre : Quentin est seul dans cette histoire et ne peut compter que sur lui-même pour se sortir du pétrin dans lequel il s’est mit. L’auteur, Lionel Chareyre, n’a pas volé sa victoire au concours « Nos lecteurs ont du talent » (2013) où il a présenté cette histoire, elle est amplement méritée ! Un auteur à suivre…

[Chronique] Claude Gueux – Victor Hugo

[Chronique] Claude Gueux – Victor Hugo

claude gueux

  • Éditeur : Folio (édition de 2015)
  • Pages : 135
  • Genre : Classique
  • Prix : 2.50€
  • Acheter Claude Gueux

« Claude Gueux, honnête ouvrier naguère, voleur désormais, était une figure digne et grave. Il avait le front haut, déjà ridé, quoique jeune encore, quelques cheveux gris perdus dans les touffes noires, l’oeil doux, la lèvre dédaigneuse. C’était une belle tête. On va voir ce que la société en a fait. » S’inspirant d’un fait divers qui eut lieu à Paris en 1832, et quelques années après Le Dernier Jour d’un condamné, Victor Hugo écrit un nouveau plaidoyer contre la peine de mort. Il dénonce la misère qui frappe les classes laborieuses, l’intransigeance bornée des chefs, et montre l’enchaînement fatal qui conduit les pauvres au crime. Ce n’est pas l’individu qu’il faut condamner, c’est la société qu’il faut réformer. Dans un débat toujours actuel, il prône l’éducation contre la prison.

Merci à Livraddict et aux éditions Folio pour cette lecture !

Mon avis

Claude Gueux était un homme pauvre, qui vivait avec sa compagne (non-mariés) et son enfant. Faisant parti de la classe laborieuse, sans travail et donc sans argent, l’homme se met à voler pour pouvoir nourrir sa maisonnée. Mais Claude se fait prendre, et fini en prison. Et parce que là-bas, il estime que le Directeur est méchant envers lui, il va le tuer. Claude Gueux est condamné à mort. Ceci est l’histoire vraie sur laquelle Victor Hugo a écrit ce roman contre la prison et pour l’éducation du peuple.

On attaque ce roman, non pas part l’histoire de Claude Gueux, mais par la préface d’Arnaud Laster. Bien qu’elle amène des éléments nouveaux pour saisir l’ampleur du texte de Hugo, cette partie est longue et fastidieuse, on en voit pas le bout. Car on penserait qu’il serait difficile de lire du Victor Hugo à cause du vocabulaire employé (le roman a été écrit en 1832), mais le texte de l’auteur est bien plus facile à lire et à assimiler que celui du préfacier qui l’a écrit à notre époque.

Mais revenons au texte en lui-même. On commence donc par l’histoire de Claude, à partir de son emprisonnement, la description d’Hugo du lieu et de son Directeur, jusqu’à son dernier jour. Et à partir de là, c’est un véritable plaidoyer que nous a écrit la Hugo, contre la prison et pour l’éducation, contre une société discriminante envers les siens. C’est un texte intemporel, énormément de questions soulevées par Hugo sont encore d’actualité aujourd’hui. Et comme je le disais plus haut, c’est un texte qui reste simple et facile à lire, ainsi qu’à comprendre. Le tout est accompagné d’un dossier très complet pour aller encore plus loin.

C’est un livre très intéressant, qui amène à se questionner, à réfléchir. C’est une lecture très instructive, qui m’a donné envie de découvrir les autres ouvrages de l’auteur…

[Chronique] Le passage – Louis Sachar

[Chronique] Le passage – Louis Sachar

le passage

  • Éditeur : L’école des loisirs (2003)
  • Pages : 278
  • Genre : Classique
  • Prix : 8.99€
  • Acheter Le Passage

Méfiez-vous. Ce livre va vous donner envie de croquer des oignons crus. De creuser des trous de 1 mètre 50 de diamètre et de profondeur. D’escalader une montagne. De respirer vos vieilles baskets. De mettre du rouge à lèvres avant de partir à la poursuite de vos ennemis. De tout savoir sur l’existence oubliée de votre arrière-arrière-arrière-grand-mère. Et ce, même si vous haïssez les liliacées, même si vous détestez l’alpinisme et les travaux forcés, même si vous avez les cosmétiques en horreur autant que les odeurs de pieds, et même si la généalogie et les histoires de famille vous indifférent profondément. Maintenant, pour échapper à tout cela, c’est simple. Il vous suffit de ne pas imiter les centaines de milliers d’adolescents américains qui ont déjà plébiscité ce livre, et de ne jamais l’ouvrir. 

Mon avis

Stanley est envoyé au camp du lac vert, un camp pour jeunes délinquants. Mais qu’a fait Stanley pour mériter d’y être envoyé ? Il est accusé d’avoir volé les chaussures d’une célébrité, alors que celles-ci devaient être vendues pour un refuge de SDF. Or, le vol, ce n’est pas vraiment lui qu’il l’a fait et il va devoir malgré tout composer ses prochains mois avec des personnages haut en couleur, à creuser des trous…

Publié initialement en 1998, Le passage a connu un certain succès aux USA, avant d’être traduit et publié en 2003 dans nos contrées. De moins de 300 pages, Le Passage raconte l’histoire de Stanley, de son arrière-arrière-grand-père-maudit-voleur-de-cochon, ainsi que l’histoire du lac vert et de ses premiers habitants.

Chacune des histoires vont s’entremêler, même si plusieurs siècles séparent les unes des autres et chacune aura des répercussions sur chaque. Tout s’imbrique parfaitement mine de rien, avec une conclusion cohérente et logique ! Le livre est totalement accessible pour des collégiens, avec un humour propre à l’auteur qui ne détonne pas dans le contexte de l’histoire.

Une bonne histoire dont j’en ressors ravie !

[Chronique] Music Box – Stéphane Nappez & Efix

[Chronique] Music Box – Stéphane Nappez & Efix

music box

  • Éditeur : Petit à Petit (2010)
  • Genre : Western
  • Plus édité !

Moi, Nevermore, corbeau d’Iowa’O le terroriste Irlandais, je te le dis : Tu peux toujours te planquer dans un ranch… Les habits crottés n’y feront rien, T.S. Rowell ! L’empire de tes crimes prend fin ici bas. Car ta fille est venue prendre ce qui lui revient. Amen !  

Mon avis

T.S. Rowell a fait des tas de sales coups dans sa vie : braquages, meurtres, viols, vols… Il fini recherché : 5000$ sur sa tête. Il vit donc reclus dans un ranch, loin de tout pour éviter d’être attrapé. Mais c’était sans compter sa fille, fruit d’un viol, qui débarque au ranch pour toucher la prime et qu’il la reconnaisse comme étant sa fille, pour avoir enfin un nom.

Bon, vu comme ça l’histoire a l’air d’être passionnante et je vous avoue que moi aussi j’y ai cru. Sauf que c’est plat, cette affaire. La demoiselle vient, casse des genoux et repart avec le père dans la brouette, empoche les dollars, le nom et s’en va vivre sa vie. Puis boum, explosion fortuite, fin de l’histoire. C’est d’un palpitant ! Tellement que dès les premières pages, je m’ennuyais déjà.

Et je vous avoue que je ne m’attendais pas à ça après avoir découvert le travail d’Efix dans Autour de Kate ! C’est ici sa première collaboration avec Nappez et pour moi c’est raté. Parce que niveau graphisme, c’est du même niveau que Kate, mais scéniquement ça manque tellement de dynamisme ! Et pourtant, une aventure aux States, un western, il y a de la vie, des combats, des truands qui n’ont pas froid aux yeux… Mais ici ça passe complètement à la trappe.

Je risque donc d’oublier très rapidement cette BD qui m’a déçue….

[Chronique] L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé – Hubert Ben Kemoun

[Chronique] L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé – Hubert Ben Kemoun

l'interrogatoire


La vérité sur l’affaire Teddy Lassalle.

Comment Teddy, un garçon sans histoire, a-t-il pu se retrouver mêlé à une affaire de vol? L’inspecteur de police chargé de l’enquête interroge six témoins pour reconstituer ce qui s’est passé au cours de cette incroyable soirée. Mais pas facile de découvrir la vérité avec des témoins pareils !

Merci aux éditions Nathan pour cette lecture !

Mon avis

Teddy, un élève de CM2, est accusé d’avoir volé un lingot d’or suite à une escapade nocturne. Un enquêteur est donc chargé de l’enquête pour retrouver ce lingot et avoir le dernier mot sur cette affaire qui part dans tous les sens. Il va donc interroger son entourage et va commencer ici une histoire rocambolesque.

Jeux de mots, calembours, traits de personnages exacerbés, rien n’est fait dans la demi-mesure avec ces personnages haut en couleur imaginés par Hubert Ben Kemoun. Il y a de quoi faire ! Mais malheureusement, ça ne va pas très loin. On s’adresse clairement à un public jeune, donc on ne creuse pas d’avantage que ça, et c’est bien dommage.

L’histoire est sous forme de dialogues où l’on ne voit pas les répliques de l’enquêteur : c’est au lecteur de faire marcher son imagination pour avoir les questions. Ça laisse un sentiment d’inabouti, surtout quand on voit que la conclusion finale… N’existe pas ! Et pourtant c’est un one-shot, mais vous ne saurez pas qui a volé le lingot manquant…

C’est un livre tout de même pour les enfants de 9 ans, je ne comprends pas que ce soit plus abouti que ça, plus recherché. Je ne demande pas 100 pages de plus, mais quelques-unes, avec une histoire un peu plus proche de la réalité que ça. A 9 ans, mon frère lisait le premier tome de Harry Potter qu’il avait sournoisement (et absolument pas subtilement) piqué dans ma bibliothèque. A côté, L’interrogatoire… Ou ce qui s’est vraiment passé passe pour un livre pour les 5-6 ans.

A faire lire aux plus jeunes et à ceux qui ne sont pas familiers avec la lecture, donc !

[Chronique] Voilà l’aurore – Damien Ruzé

[Chronique] Voilà l’aurore – Damien Ruzé

voila l'aurore


Après dix-huit mois derrière les barreaux, Stan retrouve simultanément la liberté et la capacité de lâcher la bride à son ambition démesurée. Objectif : prendre du galon, tracer son chemin dans le cercle très fermé des truands patentés, grimper dans la hiérarchie de l’illégalité. Seulement gaffe, hors de question de retomber. Fini l’amateurisme et les comparses branquignollés. Terminé. Durant son séjour au frais, Stan a accouché d’une pure idée, lumineuse, imparable, un truc à breveter. Il va l’appliquer. Seul contre tous. Déterminé. Et tandis qu’au plus profond des bois de la Sologne se déploient les joutes de la folie et de la cruauté, le destin – cet insatiable joueur de dés – va exaucer le fraîchement relaxé, plaçant sur son chemin un cartel d’individus à l’abyssale dangerosité.

Mon avis

Stan vient de sortir de prison. Enfin, après dix-huit mois au trou, il était temps qu’il sorte. Mais avant de partir, il a réfléchi sur un éventuel plan de carrière, comment s’en sortir une fois dehors, pas question de refaire des casses avec une équipe de bras-cassés qui se prennent pour Mesrine, mais une fois sur place détalent comme des lapins. Alors, il va voler des voitures, les revendre à un garagiste qui se moque de la provenance, du moment qu’il peut se faire du fric là dessus. Stan lui, espère toucher beaucoup, il voit trop grand, trop gros, agis plus qu’il ne réfléchi et ne voit pas le coup venir, se rend compte de ses erreurs une fois le dos au mur…

Une prostituée court aussi vite qu’elle le peut, sa vie en dépend. L’homme aux yeux bleus lui a bien dit: au nord, un tunnel, sa sortie, elle sera libre. Elle a une heure pour se sortir de là, passer ce délais, il lâche les chiens et se lancera dans une véritable chasse à cours avec ses amis. Et si tout cela n’était qu’un piège?

Bohr est un flic libidineux qui ne pense plus qu’à partir à la retraite et aux films pornographiques. Mais la retraite, même pour un haut gradé, n’est pas si élevée que ça. Alors, il pense à passer de l’autre côté, préparant un ultime coup pour conquérir une jeune femme et un petit paquet d’argent au passage… Qu’est ce qu’on ne ferait pas par amour et l’appât du gain?

Ces histoires, on pense d’abord qu’elles sont indépendantes, puis on se rend compte, petit à petit, que tout est lié. Damien Ruzé par sur les chapeaux de roues, tel une balle tirée, pour ne s’arrêter qu’à la toute fin, avec de petites phrases courtes, incisives, souvent sans compléments ni verbes, donnant vite le tournis et un rythme assez rapide à notre lecture. Ce n’est pas vraiment le style d’écriture que j’apprécie et que j’ai l’habitude de lire, mais je m’y suis vite habitué. Cependant, je n’ai pas assez aimé pour pouvoir me relancer dans une telle lecture un jour. Le vocabulaire utilisé est assez cru, bien souvent de l’argo, mais malheureusement l’emploi des synonymes ne se fait pas assez souvent, si bien que toutes les fois où les personnages se mettent à fumer, ils sortent tous une « tige » pour se la griller, ce qui devient assez redondant une fois qu’on a passer la moitié du livre.

Nos personnages ne sont pas des héros, des bad-boys qui feraient tomber n’importe quelle fille en un clin d’oeil, ce sont tous des pourris. Stan est un jeune drogué qui a les yeux plus gros que le ventre et qui ne réfléchit pas assez, Swan est le parfait petit chef trop observateur et qui ose le tout pour le tout. Cependant, j’ai trouvé dommage que l’on ne s’intéresse pas d’assez près des autres, comme Bohr, la jeune femme qui l’a séduit ou encore les autres compagnons de casse de Stan et Swan, parcequ’au final on ne sait pas vraiment qui est dans le gros coup de la fin, ni pourquoi Stan spécifiquement, ni même ce que devient le propriétaire de la casse auto alors que c’est quand même un élément majeur du final. Beaucoup trop de questions qui restent soulevées à mon goût pour que je puisse apprécier pleinement ce roman.

Un jour il régnerait. Un jour il serait le roi de la Marge. Il en possédait l’étoffe. Les couilles. Il suffisait de réfléchir. D’échafauder des plans à base d’idées originales. De faire mouliner son citron. De faire marcher son cigare. CQFD. Il était un peu rouillé. Il manquait d’entraînement voilà tout. Il allait s’échauffer. Se muscler. Remonter le peloton. Rattraper le retard. Et gagner. Pas à tortiller.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et à Rouge Sang éditions pour ce partenariat.