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[Chronique] Yukimura Sensei to Kei Kun – Natsuki Kizu

[Chronique] Yukimura Sensei to Kei Kun – Natsuki Kizu

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Tsukasa Yukimura est un jeune professeur d’université ténébreux, légèrement asocial.
Kei ne parvient pas à réfréner ses sentiments pour son professeur, Tsukasa Yukimura, qui semble s’amuser à le rabrouer froidement, même si ce dernier n’est visiblement pas complètement insensible aux approches de son jeune élève…
Seulement, les contacts qu’ont toujours Yukimura et son ex semblent dresser un mur insurmontable en face de Kei.
Histoire supplémentaire intitulée « Figuier étrangleur — Strangler Fig » en fin de manga.

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

TRIGGER WARNING : Harcèlement, Relation toxique. Si ce genre de situations est gênante ou inconfortable à lire pour toi, il est encore temps de changer de page !

Kei est à fond sur Tsukasa. Sauf que c’est son prof à l’université et que celui-ci a plus tendance à le repousser froidement qu’autre chose. Alors quand Kei apprend que Yôsuke, l’ex de son prof, le fréquente toujours, le jeune élève ne sait plus quoi faire devant ce nouveau mur qui se dresse…

Mais en vérité on est plus face à un élève qui veut sortir à tout prix avec son prof, qui lui ne maîtrise absolument pas la situation. Et pour cause, ça vire à moitié à l’harcèlement cette histoire : Kei fait des crises de jalousie alors qu’ils ne sont pas en couple, il écoute aux portes, va jusqu’à attraper violemment Tsukasa par le col de son pull parce qu’il voit son ex… Bref Kei est l’incarnation du mec toxique, à fuir de toute urgence et avec qui il ne faut absolument pas entamer une relation. Mais on est dans un yaoï alors ne comptez pas sur cette fuite…

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Une des réactions excessives de Kei : Tsukasa ne veut pas le laisser rentrer, il enfonce la porte pour se jeter sur son prof, parce que « je sais que vous m’aimez »…

Si on enlève ce côté harceleur à Kei, l’histoire aurait pu me paraître romantique, surtout de son point de vue : un amour inaccessible, un Kei qui cherche par tous les moyens comment passer du statut du simple élève à amant… Oui, là oui. Tous les jours. Mais non.

On enchaîne au milieu du manga sur une autre histoire, « Figuier étrangleur« , une romance incestueuse. Alors pareil, l’histoire est belle, deux personnes séparées qui se retrouvent après plusieurs années et déballent leurs sentiments, ainsi que des révélations qu’ils attendaient depuis longtemps… Mais je n’arrive pas à être convaincue en sachant que ce sont des frères.

Graphiquement, j’adore la couverture colorée, elle attire l’œil. A l’intérieur, la première histoire est plus intéressante : c’est fluide, bien travaillé, propre. Mais pour la deuxième, je me demande si ce n’est pas une des premières histoires de la mangaka. Il y a des problèmes de proportions, surtout. Et les personnages des deux histoires se ressemblent trop.

En bref, Yukimura Sensei to Kei Kun est un manga à prendre avec des pincettes. Je reste dubitative et j’aurais apprécié de voir la première histoire plus développée pour ne pas rester sur l’impression de voir un harceleur finir avec sa victime, parce que j’ai beaucoup de mal à voir les sentiments de Tsukasa pour Kei. N’oubliez pas un #TW Harcèlement et relation toxique en cas de partage de l’article !

[Chronique] Le maître des illusions – Donna Tartt

[Chronique] Le maître des illusions – Donna Tartt

le maitre des illusions


En décrochant une bourse à l’université de Hampden, dans le Vermont, Richard Papen ne laisse pas grand chose derrière lui : la Californie, qui lui déplaît ; son adolescence, faite de souvenirs incolores ; et ses parents, avec qui il ne s’entend pas. Hampden est une porte de sortie inespérée, l’opportunité de vivre une nouvelle vie. Passées quelques semaines, il est bientôt attiré par un professeur atypique, Julian Morrow, esthète capricieux qui enseigne les lettres classiques à cinq étudiants apparemment très liés. Contre l’avis de ses professeurs, il tente de s’introduire dans le groupe de ces jeunes gens marginaux sur qui courent les plus folles rumeurs. Et il est loin d’imaginer ce que lui coûtera sa curiosité.

Mon avis

Si je me retrouve à lire Le maître des illusions, ce n’est pas grâce à sa magnifique couverture, ni au résumé, mais grâce à Valentin Musso, auteur de Les cendres froides, un roman où cette citation ouvre l’histoire :

Certaines choses sont trop pénibles pour être appréhendées sur le coup. D’autres encore – nues, grésillantes, d’une horreur indélébile – sont trop terribles pour être admises. Ce n’est que plus tard, dans la solitude, le souvenir, que pointe la compréhension ; quand les cendres sont froides, que les affligés se sont retirés, qu’on regarde autour de soi pour se  retrouver – à sa grande surprise – dans un monde entièrement différent.

Valentin Musso paraphe, mais cette citation vient tout droit de ce roman. En tout cas, elle m’a plus d’emblée ! J’ai donc ajouté ce livre à ma wishlist, et le hasard faisant bien les choses, les éditions Pocket ont sorti peu de temps après une édition collector du maître des illusions. La couverture est superbe, et la quatrième de couverture n’a pas été oubliée,  en tout cas j’ai craqué et je suis l’heureuse propriétaire de ce livre magnifique :

le maitre des illusions dos

Mais revenons à l’histoire. Richard s’ennuie ferme chez ses parents qui voudraient qu’il arrête de penser aux études pour travailler à la station service de son père, mais il ne se sent pas à sa place ici. Obtenant une bourse pour l’université du Vermont, il y va sans tarder et sans se retourner. Une fois sur place, il va rentrer dans un cours très select aux élèves particuliers… Il ne sait pas encore tout ce que cette entrée va lui coûter…

C’est une histoire définitivement très perchée, où les personnages prennent toutes les décisions qui pourraient les mettre dans le pétrin à coup sûr : mais ils sont riches, ils n’ont presque aucune attache et je pourrais presque avancer qu’ils se sentent au dessus de tout. Ils ont tous une personnalité tellement atypique, mais je n’en dirais pas de peur de spoiler.

Tout acte, dans la plénitude du temps, sombre dans le néant.

L’histoire a été écrite en 1993 (l’année de ma naissance, donc 22 ans aujourd’hui), mais elle reste intemporelle, elle pourrait avoir été écrite hier que je n’aurais pas vu la différence. Cependant, niveau vocabulaire, il faut s’attendre à quelque chose de plus complexe qu’un roman jeunesse, l’auteure ayant une sacré culture, il faut s’accrocher par moment tellement les personnages partent dans des délires philosophiques autour de la littérature grecque. Le tout est servi par une écriture fluide de l’auteure, une plume très plaisante à lire.

En tout cas, j’ai beaucoup  aimé Le maître des illusions et tout cela m’a donné envie de découvrir les autres livres de Donna Tartt !