Archives de
Tag: suicide

[Chronique] Confusion – Cat Clarke

[Chronique] Confusion – Cat Clarke

confusion

  • Éditeur : Robert Laffont (2012)
  • Pages : 418
  • Genre : Young Adult
  • Prix : 17.90€
  • Acheter Confusion

Grace, 17 ans, se réveille enfermée dans une pièce blanche, avec une table, des stylos et des feuilles vierges. Pourquoi est-elle là ? Elle n’en n’a aucun souvenir. Et quel est ce bel inconnu qui la traite avec tant d’égards ? Coucher sur le papier les méandres de son passé lui donnera-t-il la clef de cette cage dorée ?

Mon avis

Grace est une adolescente de 17 ans totalement désabusée. Après un énième coup dur, elle décide d’en finir avec la vie. Mais au moment de passer à l’acte, un ravissant garçon répondant au nom d’Ethan l’enlève. Le lendemain, Grace se réveille dans une pièce entièrement blanche, seule, avec des feuilles et des stylos comme compagnie, avec comme ordre d’y coucher sa vie, sans détours, ni mensonges.

Confusion est un roman très lent à démarrer. Et avant la tentative de suicide de Grace, je me suis beaucoup ennuyée (après aussi, à vrai dire). J’ai donc fait l’impensable : j’ai cherché des spoilers. J’en ai trouvé facilement sur Booknode, avec bien plus d’explications que je ne cherchais, mais en tout cas c’était assez complet. Au moins, je ne savais pas quel était l’élément déclencheur. Alors j’ai lu avec attention les nombreux flashbacks de la vie de Grace, mais très vite sans intérêt. 

Parce que Grace est juste une gamine de 17 ans désabusée par la vie, seule, qui boit (trop), fait la fête, a un sale caractère et qui trouve le moyen de perdre toutes les personnes qui l’aime, alors qu’elle pourrait être une jeune fille très entourée. Ça n’a tellement pas collé entre elle et moi car je l’ai trouvée trop égoïste par moments, ou alors quand ce n’était pas carrément sa meilleure amie qui me sortait par les yeux.

Dans l’ensemble, Cat Clarke a une bonne plume : elle écrit bien, c’est fluide, elle a du vocabulaire et ses héroïnes ne se ressemblent pas. C’est toujours pour moi un plaisir de lire ses livres pour cette raison d’ailleurs. Mais celui-ci m’a paru tellement creux, tellement vide, qu’une semaine après ma lecture, je n’en garde presque pas de souvenirs, si ce n’est mes notes pendant ma lecture…

En bref, Confusion est un roman avec un thème qui aurait pu être très prenant – j’aime bien ce qui sort de l’ordinaire – , mais sa lenteur et son personnage principal ne m’ont pas aidée. Je passe la main !

[Chronique] La mémoire des anges – Martine Delomme

[Chronique] La mémoire des anges – Martine Delomme

 

la mémoire des anges


Issue d’une grande famille de producteurs de cognac, Mauve, interprète à Bruxelles, revient au château de Bassan pour assister aux funérailles de sa soeur Véronique. L’accueil est glacial. Douze ans auparavant, elle avait rompu ses fiançailles avec l’homme qui avait finalement épousé sa soeur, puis coupé toute relation avec sa famille. Contre toute attente, la défunte l’a nommée tutrice légale de Guillaume, sept ans, et Laurie, cinq ans, deux enfants aujourd’hui orphelins.

Mais Paule, vieille tante acariâtre qui a toujours régné en maître sur le domaine, n’entend pas les choses ainsi. Et pour cause, le lendemain des obsèques, le maître de chai annonce à Mauve que l’entreprise est au bord de la faillite. Or, si elle veut protéger l’héritage de son neveu et de sa nièce, Mauve doit absolument redresser la situation. Elle prolonge son séjour à Bassan, le temps de trouver des alternatives, mais compte bien rentrer au plus vite à Bruxelles où elle mène une existence heureuse avec Liang, l’homme qui partage sa vie. Supportera-t-il d’être séparé d’elle longtemps ? Vient l’heure des décisions. Mauve choisit de se battre pour sauver le domaine et préserver
les enfants…

Merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy  !

Mon avis

Mauve, interprète à Bruxelles a fuit sa famille de producteurs de cognac il y a 12 ans. Aujourd’hui, elle est obligée de revenir au manoir familial, car les drames s’enchaînent. Après que sa sœur se soit suicidée, c’est au tour du mari de celle-ci de disparaître, laissant deux jeunes enfants orphelins. Alors que plus rien ne la retient à Bassan, Mauve apprend que sa sœur et son beau-frère l’on désignée comme tutrice légale, au cas où quelque chose leur arriverait. En plus de l’éducation de son neveu et de sa nièce, Mauve doit sauver l’entreprise familiale, composer ses journées avec sa vieille tante qui la déteste plus que tout, et faire face à tous ces secrets de famille qui remontent à la surface…

Petite sortie de fin d’été de chez Calmann-Lévy, La mémoire des anges m’a interpellée par son résumé. Je me demandais, mais comment cette Mauve pourra gérer tout ce qui lui tombe dessus et conserver sa vie qu’elle s’est construite loin de sa famille ? J’ai donc plongé au plein cœur de cette famille, qui garde bien des secrets plus noirs que les autres… Voir même trop.

Car cela m’a gênée pendant ma lecture. Oui, il peut y avoir des lourds secrets dans une famille, ainsi que des drames irréparables, mais… Autant ? A quasiment chaque chapitre, un nouveau drame tombe, des secrets sont dévoilés, tous plus horribles les uns que les autres. C’est clairement de la surenchère, et on se demande, mais où s’arrêtera l’auteure ? Parce qu’elle est allée vraiment trop loin. Tout arrive à une seule et même personne, et c’est un peu trop gros pour passer.

Ça a été une lecture sympathique, mais elle ne m’a pas donné envie d’y revenir quand je reposais ma Kindle. Et pourtant, une fois dedans l’histoire est prenante, l’envie de savoir comment s’en sortirait Mauve ne m’a pas lâchée une seule fois, mais ce n’était pas suffisant. C’est un roman bien écrit, on sent que Martine Delomme connaît bien son sujet – le cognac – mais quand elle en parle à travers son maître de Chai, André, c’est d’une manière académique qui tranche totalement avec le ton du roman.

En bref, La mémoire des anges est une lecture sans prise de tête, mais il ne faut pas chercher plus loin.

[Chronique] Les temps d’avant, tome 1 : Jusqu’au crépuscule – Laurent André & Christelle Hédin

[Chronique] Les temps d’avant, tome 1 : Jusqu’au crépuscule – Laurent André & Christelle Hédin

jusqu'au crépuscule

  • Éditeur : AETH (2014)
  • Pages : 272
  • Genre : Contemporain
  • Plus édité

Paris, 13ème arrondissement, été 70, cinq enfants font connaissance. Une belle amitié va naître entre Marie, Julie, Christophe, Philippe et Lucas, intemporelle malgré les années qui passent. Espiègles, débordants d’énergie et de lubies, ils se lient un peu plus chaque jour, partageant jeux, activités sportives, découvertes technologiques, fous rires, peines et drames familiaux. Les cinq amis grandissent, toujours animés par cette même amitié devenue fusionnelle, et vivent leur premier amour, leur première expérience sexuelle. Qui n’a pas un jour rêvé de revivre ses premières fois exaltantes ?
Une histoire qui vous transporte dans les années 70-80 et vous immerge dans la vie trépidante de ces cinq enfants à la vie, à la mort…

Merci aux éditions AETH pour cette lecture !

Mon avis

Les temps d’avant est une saga dont seul le premier tome est paru, racontant l’histoire d’une bande d’amis, de leur rencontre dans les bacs à sable et la fin du lycée. Un plongeon dans les années 70-80 pour retracer leurs petites vies…

J’ai mis trois jours pour lire ces 272 pages, parce qu’après avoir lu la moitié du livre, je n’étais pas motivée pour le finir, plusieurs choses me sautant aux yeux. Tout d’abord, même si on nous vend que c’est l’histoire d’un groupe d’amis, celle-ci est quand même plus centrée sur Lucas, un peu sur Marie et c’est tout. Lucas à qui arrive tout les malheurs, ceci dit en passant. Quid des autres et de leur vie? Leur famille? Leurs problèmes? La vie en dehors du groupe pour eux? On en parle clairement pas assez, voir pas du tout dans le cas de certains personnages (Philippe en tête).

Le défaut de cette écriture à quatre mains, bien que le texte soit homogène et qu’il est difficile de distinguer les styles de des deux auteurs, c’est que c’est trop répétitif. On repère finalement le changement d’auteurs à ces répétitions qui reviennent trop souvent, à un paragraphe près.

Mais ce qui est pour moi le plus gros défaut du livre, c’est qu’il n’est pas corrigé. Du moins c’est l’impression que ça donne après lecture. Fautes, mots manquants ou en double, phrases réécrites mais dont l’ancienne n’a pas été enlevée, petits paragraphes dont les phrases sont tellement mal agencées que l’on comprend de travers le message que les auteurs voulaient faire passer…

Je pense après coup que ce qui m’a freinée après la moitié du livre, c’est que je n’ai rien ressenti pendant la lecture. Et pourtant, il s’en passe des moments bourrées de sentiments (première fois, divorce, suicide…), mais ça ne m’a rien fait. C’est dommage, car c’est un peu (en partie) pour ça qu’on va lire un livre, pour ressentir des sensations, des sentiments, que ce soit de la joie, du soulagement,  de la colère, de la curiosité… Rien.

Que dire de plus? J’en ressors quelque peu déçue, m’attendant à autre chose. Je ne pense pas lire la suite si elle voit le jour.

[Chronique] Les larmes rouges, tome 1 : Réminiscence – Georgia Caldera

[Chronique] Les larmes rouges, tome 1 : Réminiscence – Georgia Caldera

les larmes rouges 1


« Le temps n’est rien…
Il est des histoires qui traversent les siècles… »

Après une tentative désespérée pour en finir avec la vie, Cornélia, 19 ans, plus fragile que jamais, est assaillie de visions et de cauchemars de plus en plus prenants et angoissants.
Elle se retrouve alors plongée dans un univers sombre et déroutant, où le songe se confond à s’y méprendre avec la réalité.
Peu à peu, elle perd pied…
Mais, la raison l’a-t-elle vraiment quittée ? Ces phénomènes étranges ne pourraient-ils pas avoir un lien quelconque avec l’arrivée de ce mystérieux personnage dans sa vie ? Cet homme qui, pourtant, prétend l’avoir sauvée, mais dont le comportement est si singulier qu’il en devient suspect… Et pourquoi diable ce regard, à l’éclat sans pareil, la terrorise-t-il autant qu’il la subjugue ?!

 

Mon avis

Cornélia est une jeune femme qui veut en finir avec la vie pour diverses raisons. Mais son suicide ne se déroule pas aussi bien qu’elle le voudrait, car un homme la sauve in extremis. Pour qu’elle puisse se remettre sur pieds, son père l’emmène vivre dans leur manoir, à Rougemont.
Qu’elle n’est pas la surprise de Cornélia quand elle croise juste en bas de chez elle, l’homme qui lui a sauvé la vie à Paris ! Voulant en savoir plus sur le personnage, elle se rend compte qu’il est détesté par tout le village, et tremperait dans diverses affaires de meurtre. Mais sans savoir pourquoi, Cornelia est terriblement attiré par cet homme qu’elle voit en rêve presque toutes les nuits…

Tant que l’on ne sait pas ce qui se passe réellement chez Cornelia, il plane une ambiance paranormale sur le début de l’histoire qui n’est pas désagréable. Rester dans le flou et voir tout ces évènements fait toute l’action de ce début et rend les journées de Cornelia moins monotone. Parce qu’entre nous, la suivre toute la journée en train de barboter dans sa piscine, lire ou se morfondre, ce n’est pas très encourageant.

Cependant, ce moment est très vite passé, puisque j’ai deviné assez rapidement (troisième chapitre) ce qu’il en était entre Cornelia et son mystérieux sauveur. Un ou deux chapitre plus loin, j’en avais la confirmation et je devinais déjà ce qu’il en était des premiers parents de la jeune fille. Et encore une fois, j’ai eu totalement raison. Et qui apprécie de deviner par avance les grosses révélations d’un livre?

J’ai trouvé ce premier tome particulièrement long, notamment au niveau des descriptions qui n’en finissaient plus. Je vous avoue qu’à la fin, j’ai fini par sauter certaines descriptions pour le peu inutiles tellement je n’en voyais plus le bout… Et pourtant, je ne me suis pas retrouvée perdue du tout à la conclusion de ce premier tome. Même si celui-ci est bien écrit et est totalement fluide, pour moi ça ne passait plus du tout.

Côté personnage, je ne me suis sentie proche d’aucun d’entre eux. Cornelia, touchante au début pourtant, devient vite extrêmement barbante. Son sauveur ne m’inspire pas plus que ça, ni même les personnages secondaires, qui se sont tous révélés être des vrais boulets, mais surtout tout le monde est une vraie girouette dans ce premier tome, personne ne se tient réellement à ce qu’il dit. Dédicace à Nathalie qui fournit des alibis à Cornelia pour qu’elle aille voir son sauveur, mais qui quelques chapitres plus loin vient carrément chez cet homme pour empêcher la jeune femme d’aller chez lui, alors qu’elle n’a eu aucune interaction avec l’homme… Cherchez l’erreur.

Je ne comptes donc pas continuer la saga. Je me pencherais peut-être sur le dernier roman de l’auteure, si la bibliothèque le met en prêt un jour.

[Chronique] Revanche – Cat Clarke

[Chronique] Revanche – Cat Clarke

revanche

  • Éditeur : Robert Laffont (2013)
  • Pages : 504
  • Genre : Drame
  • Prix : 18.50€
  • Acheter Revanche

La vie est injuste.
Jem Halliday est amoureuse de Kai, son meilleur ami, qui est gay. Pas vraiment l’idéal, mais Jem s’est faite à l’idée.

La vie est cruelle.
Une vidéo de Kai en compagnie d’un garçon a été postée sur Internet. Il ne l’a pas supporté et s’est suicidé.

Sa vie ne sera que vengeance.
Quoi qu’il lui en coûte, Jem a décidé de découvrir qui sont les responsables et de les faire payer, un à un, jusqu’au dernier…

Mon avis

Je pense que le résumé en dit assez sur le contenu du livre. Jem emo/gothique, irrévocablement amoureuse de Kai, son meilleur ami gay. Le lendemain d’une soirée chez le petit ami de la sœur de Kai, une vidéo est envoyée par mail, vidéo dans laquelle Kai est en compagnie d’un autre garçon. Il est anéanti, décide de se suicider. Avant de passer à l’acte, il laisse douze lettres à Jem – une pour chaque mois après sa mort – . Jem apprendra qui sont les coupables, et vengera son meilleur ami.

Enfin, venger est un bien grand mot.

Critique garantie sans spoil.

Après Cruelles, Revanche m’a l’air bien fade. C’est toujours aussi bien écrit, et Cat Clarke arrive à nous transporter, mais il y a des choses qui ne vont pas. Si je l’ai lu jusqu’au bout, c’était pour voir si mes intuitions étaient bonnes. Et pour le coup, j’avais raison sur toute la ligne…

Parce que dans cette vidéo, Kai n’était pas seul. Je me doutais déjà à la soirée, que Kai aimait quelqu’un, que c’était réciproque et qu’il ne voulait pas que ça se sache – ça m’a sauté aux yeux comme une évidence – . Quand la vidéo est apparue, ça devenait plus qu’une évidence, je commençais à avoir mes doutes sur le coupable. Quand Jem reçoit les trois noms sur un bout de papier, il devenait évident que c’était cette personne, pour des tas de raisons que je n’évoquerais pas ici, ce serait spoiler. Et quand l’on devine qui c’est dès le début, ça gâche tout le reste de l’histoire.

L’autre gros problème, c’est Jem. Elle est tellement insipide! On ne lui demande pas une maturité hors du commun, car à vrai dire je la comprend: son meilleur ami dont elle était amoureuse s’est suicidé à cause de ce ae@#!! de coupable. Elle vient de perdre son seul ami, son mentor, son frère de cœur, il y a de quoi réclamer vengeance. Mais ne pas parler à la police de la vidéo et préférer se faire sa petite vengeance dans son coin, c’est irresponsable. Elle est aussi extrêmement naïve. On lui donne trois noms, sans explications, elle ne sait pas de qui ça vient, mais pour elle c’est forcément ces trois personnes: elle ne les aiment pas, ils ont fait des blagues pendant cette soirée, c’est forcément eux les coupables.

Et à partir de ce moment là, ça part tellement en freestyle! Elle décide de se venger, des petites vengeances mesquines qui auront certains dommages collatéraux, et qui ne sont pas forcément très réfléchies. Ses idées de vengeances la désignent automatiquement comme coupable, mais tout le monde à l’air d’être aveugle, personne ne pense à elle. Et sincèrement, j’ai eu honte pour elle. Honte qu’elle s’abaisse à des actes si… bas, mesquins, sans se soucier du mal qu’elle faisait autour d’elle.

Bien que le thème laisse penser à l’exclusion à cause de l’homosexualité, j’ai trouvé qu’il parlait plus de l’exclusion à cause des rumeurs fondées par deux-trois élèves, et le mal que ça engendre pour les victimes. Dans les deux cas, que l’on soit plus touché par un thème que l’autre, j’ai trouvé que c’était très mal exploité, que l’auteur n’en parlait pas assez, pour au final se focaliser sur le Plan de vengeance de Jem, qui mange, boit, dort, étudie vengeance encore et encore…

Au final, je me suis plus attachée à Lucas, Kai et Sasha qu’à Jem, qui m’a semblé trop fade et insipide face à des personnages qui montraient des palettes de sentiments bien plus larges et qui ne sont pas obnubilés par une seule et unique chose. Mais il me faut reconnaître une chose, la fin – la toute, toute fin – a réussi à m’émouvoir.

J’en sort très mitigée et que moyennement satisfaite. En espérant retrouver la Cat Clarke de Cruelles dans ses autres romans…

[Chronique] Lucie ! – Joe S.R.

[Chronique] Lucie ! – Joe S.R.

lucie

  • Éditeur : Chemin Vert (2014)
  • Pages : 262
  • Genre : Romance contemporaine
  • Prix : 23€
  • Acheter Lucie !

« La salle des pas perdus était fraîche. Ce fut un soulagement pour Lucie qui craignait que la montée de tension qu’elle avait connue, en voiture, ne se lise au travers de sueurs gênantes et ne s’amplifie au tribunal.  » Lucie, femme brillante, avocate, mariée, disciplinée, se réveille brutalement de son mode de vie au détour d’une rencontre avec un homme. Une histoire d’amour courte mais intense qui explose sa lecture du monde et du sens de la vie. Lucie plonge alors dans le désordre, connaît une révolution faite d’espoirs, de chutes, de prises de risques, de colère, d’addictions : une dépression qui altère puis rend crue et cruelle sa lecture de la Vie.

Mon avis

Lucie, avocate, n’a jamais su dire non. Quand ses parents ou Baptiste, son mari, choisissent limite à sa place son orientation professionnelle, elle ne dit pas non. Quand Baptiste choisit tout à sa place ou lui fait comprendre que ses choix à elle ne sont pas bons pour lui, pour sa carrière, son ambition, avec son petit air de manipulateur pour la faire culpabiliser, elle ne dit pas non. Quand il lui dit qu’il ne veut pas d’un boulet et que de ce fait elle ne doit pas se contenter d’un petit boulot minable comme pigiste pour un journal, elle ne dit pas non également, Lucie lui mange dans la main. Mais un jour, le déclic, elle a besoin d’autre chose, alors elle se laisse glisser dans les bras de collègues du barreau, tombe amoureuse, se sent revivre ! Elle veut un enfant d’un de ses amants, elle veut quitter Baptiste, mais rien ne se passe comme elle l’avait prévu… Alors, Lucie se laisse dériver tout doucement dans une dépression dans laquelle elle s’enfonce petit à petit. Entre antidépresseurs, anxiolytiques et alcool, une idée fait son chemin: la vie ne vaut pas le coup, alors autant en finir.

Nous suivons Lucie dans sa descente aux enfers, nous vivons ses déceptions face à toutes ces situations et son long chemin dans sa préparation ultime, celle de son suicide. Ce roman transpire l’amour à sens unique, la tristesse et la dépression. On prend Lucie en pitié, on a envie de l’aider. On vit le désarrois de ses proches, leurs questions, leur envie de découvrir pourquoi elle en est arrivée là, on a envie de leur souffler les réponses… Ce n’est pas une nouvelle dont on sort indemne.

J’ai eu envie de donner des claques à Baptiste, tout chez lui m’énerve. Sa suffisance, ses ambitions qui passent avant sa vie de couple, le fait qu’il n’écoute pas Lucie alors qu’il est médecin, sa façon de la faire culpabiliser pour qu’elle accepte tous ses petits caprices, c’est le genre de mec insupportable qu’on a pas vraiment envie d’apprendre à connaître.

L’écriture de l’auteure est fluide, on se laisse transporter assez facilement dans la vie de Lucie, mais le style trop fouillis gâche presque tout. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur, pas de chapitres, juste des suites de paragraphe qui n’ont pas souvent un rapport avec les précédents. En effet, on parle pendant un temps de Baptiste, celui d’après de la dépression et l’envie suicidaire de Lucie, pour revenir ensuite aux amants, et même si nous n’avons plus aucune raison de parler de Baptiste, l’auteur nous cale des flashbacks sur lui, et c’est à peu prêt la même chose sur tous les sujets. Comme si l’auteur se disait « tient, j’ai pas assez parler de la grossesse de Lucie, je vais mettre ici un paragraphe dessus, pour revenir après sur son envie de suicide, puis là tient, j’ai envie de parler de Baptiste alors que Lucie ne pense pas du tout à lui, et là, tac les amants reviennent, et tac suicide, et tac on creuse le sujet des amants et de détails dont on ce serais bien passés. » Sans tout ces retours qui n’ajoutent rien de plus à l’histoire, on pourrait aisément enlever une bonne centaine de pages. Passé la moitié de cette nouvelle, j’en ai eu vraiment marre de ces flashbacks inutiles, ça devenait vraiment lourd.

Quant à la fin, on s’y attend largement, ayant un paragraphe à ce sujet au tout début de ce roman (quand je disais qu’il n’y avais pas de fil conducteur…), donc c’est sans surprise que l’on ferme ce livre, qui même si j’ai eu pitié de Lucie, eu envie de gifler Baptiste et aider leur proches, ne m’a pas plus touchée que ça.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions Chemin Vert pour ce partenariat.

[Chronique] Hell – Lolita Pille

[Chronique] Hell – Lolita Pille

hell

  • Éditeur : Grasset/ Le livre de poche (2004)
  • Pages : 156
  • Genre : Contemporain
  • Prix : 5.10€
  • Acheter Hell

« Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo: sois belle et consomme. » Hell a dix-huit ans, vit à Paris Ouest, se défonce à la coke, est griffée de la tête aux pieds, ne fréquente que des filles et des fils de, dépense chaque semaine l’équivalent de votre revenu mensuel, fait l’amour comme vous faites vos courses. Sans oublier l’essentiel: elle vous méprise profondément…
Jusqu’au soir où elle tombe amoureuse d’Andréa, son double masculin, séducteur comme elle, et comme elle désabusé.
Ensemble, coupés dum onde, dans un corps à corps passionnel, ils s’affranchissent du malaise qu’ils partagent. Mais les démons sont toujours là, qui veillent dans la nuit blanche de ces chasseurs du plaisir.
Entre romantisme et cynisme, voici les débuts d’un « adorable monstre » de dix-neuf ans.

Mon avis

Ella a 19 ans, n’aime pas son prénom et préfère se faire appeler Hell, comme ce qu’elle vit. Hell fait parti de la jeunesse dorée, dépense ce que l’on gagne en un mois en l’espace de 24h, se drogue, couche avec n’importe qui et ne porte que des vêtements de grandes marques. Ses amis ? Elle s’en moque complètement. Ils resteront ses amis tant qu’ils seront aussi friquée qu’elle. Son but dans la vie ? Trouver un mec qui pourra l’entretenir, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, histoire de ne jamais avoir à travailler une seule fois. Mais il y a une chose que Hell ne peut s’offrir avec l’argent de ses parents : le bonheur. Mais tout bascule le jour où elle rencontre son alter-ego masculin, Andrea, et que l’amour naît entre eux. Tout se passe bien pendant six mois. Plus de soirées, plus de coke, juste de l’amour et une vie quasi normale. Mais Ella replonge et entraîne dans sa chute l’amour de sa vie…

Désillusionnée avant l’age je dégueule sur la facilité des sentiments.
Ce qu’on nomme l’amour n’est que l’alibi rassurant de l’union d’un pervers et d’une pute que le voile rose qui couvre la face effrayante de l’inéluctable Solitude.
Je me suis carapaçonnée de cynisme, mon coeur est châtré, je suis l’affreuse Dépendance, la moquerie du Leure universel; Eros planque une faux dans son carquois.
L’amour, c’est tout ce qu’on a trouvé pour aliéner la déprime post-coïtum, pour justifier la fornication, pour consolider l’orgasme. C’est la quintessence du Beau, du Bien, du Vrai, qui refaçonne votre sale geule, qui sublime votre existence mesquine.

Dès le départ, j’ai détesté Hell. Elle arrive, nous prends de haut et nous fait bien comprendre que nos vies sont misérables à côté de la sienne. Franchement, je n’ai eu qu’une envie au début : qu’elle souffre, qu’un malheur quelconque lui tombe dessus, qu’elle ne s’en tire pas comme ça. Mais plus on tourne les pages, plus on se rend compte de son malheur, que sa vie est vraiment misérable, et qu’en vérité elle est seule. J’ai pensé que sa rencontre avec Andrea la détruirait, il est un peu le bad boy que toutes les filles cherchent à avoir, et chaque demoiselle qui a pu repartir avec lui a fini dans un état lamentable, oubliées dans des clubs libertins ou attachées à son radiateur pendant que Monsieur partait tout le week-end au Casino de Deauville… En bref, je m’attendais à ce qu’il lui réserve le même traitement qu’aux autres, ça n’aurait été que justice. Ah, l’amour…

A partir de ce jour, j’étais foutu, j’étais accro. Dépendre de quelqu’un d’autre que de moi-même, m’affaiblir, me torturer, c’était tout ce que je redoutais.

La relation entre Andrea et Hell est forte, même si aucun des deux ne veux l’avouer à l’autre. L’intensité de leur relation se ressent, je me suis même surprise à vouloir un happy end pour eux. Andrea fait rêver Ella, l’emmène partout, s’accroche à elle au point de se détruire lui même consciemment : l’amour, le vrai. On ressent leur détresse au moment de leur séparation, quand ils tentent tout les deux de relever la barre… Ce n’est pas une lecture dont on en sort indemne, soit on aime, soit on n’aime pas. Pour ma part, j’ai mis du temps avant de pouvoir me consacrer à l’écriture de cet avis. J’ai regardé le film aussi, mais je l’ai trouvé plat, et je n’ai pas ressenti l’intensité de leur relation comme dans ma lecture. Je pense que l’un des deux protagonistes en voix off pour raconter leur histoire et partager leurs véritables sentiments n’aurait pas été de trop pour saisir l’importance de leur relation et l’impact de leurs actes.

En bref, ce livre est un véritable coup de cœur pour moi, qui m’a beaucoup fait réfléchir sur la jeunesse d’aujourd’hui qui préfère fuir la réalité en se droguant ou en buvant, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à certaines personnes qui ont fait parti de mon entourage, pour qui l’histoire aurait très bien pu être écrite pour eux, qui répètent et répéterons toujours les mêmes erreurs, qui finiront seuls, malheureux, avec leurs vieux démons, à l’image de Hell.

On vit… comme des cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et encore. Chaque jour est l’inconsciente répétition du précédent: on mange autre chose, on dort mieux, ou moins bien, on baise quelqu’un d’autre, on sort ailleurs. Mais c’est pareil, sans but, sans intérêt. On continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est frustré, pour l’éternité, soit on y parvient et on se rend compte qu’on s’en fou. Et puis on crève. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça, on a singulièrement envie de boucler la boucle immédiatement, pour ne pas lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a peur. De l’inconnu. Du pire. Et puis qu’on le veuille ou non, on attend toujours quelque chose. Si non, on presserait sur la détente, on avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame du rasoir jusqu’à ce que le sang gicle.
On tente de se distraire, on fait la fête, on cherche l’amour, on croit le trouver, puis on retombe. De haut. On tente de jouer avec la vie, pour se faire croire qu’on la maitrise. On roule trop vite, on frôle l’accident. On prend trop de coke, on frôle l’overdose. Ça fait peur aux parents, des gênes de banquiers, de PDG, d’hommes d’affaires, qui dégénèrent à ce point là, c’est quand même incroyable. Il y en a qui essaient de faire quelque chose, d’autres qui déclarent forfait. Il y en a qui ne sont jamais là, qui ne disent rien, mais qui signent le chèque à la fin du mois. Et on les déteste parce qu’ils donnent tout et si peu. Tant pour qu’on puisse se foutre en l’air et si peu de ce qui compte vraiment. Et on finit par ne plus savoir ce qui compte, justement. Les limites s’estompent. On est comme un électron libre. On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place du cœur, on va en boîte plus qu’on ne va en cours, on a plus de maisons qu’on a de vrais amis, et deux cents numéros dans notre répertoire qu’on appelle jamais. On est la jeunesse dorée. Et on a pas le droit de s’en plaindre, parce que il paraît qu’on a tout pour être heureux. Et on crève doucement dans nos appartements trop grands, des moulures à la place du ciel, repus, bourrés de coke et d’antidépresseurs, et le sourire aux lèvres.

[Chronique] Secret d’été – Elin Hilderbrand

[Chronique] Secret d’été – Elin Hilderbrand

secret d'été

  • Éditeur : JC Lattès (2013)
  • Pages : 399
  • Genre : Drame contemporain
  • Prix Poche: 7.60€
  • Achat Secret d’été

Par une chaude soirée de juin, les élèves du lycée de Nantucket High se rassemblent sur la plage pour le traditionnel feu de camp de fin d’année. Mais la fête se termine en tragédie : un terrible accident de voiture coûte la vie de la conductrice, Penny Alistair, et plonge Hobby, son frère jumeau, dans le coma.

Tout s’effondre pour Zoé, la mère des jumeaux, qui doit faire face à l’impensable : une vie sans sa fille et la convalescence douloureuse de son fils, un grand athlète à l’avenir désormais incertain. Zoé la libre-penseuse, aussi bien une mère qu’une amie pour ses enfants, doit aujourd’hui affronter des vérités pénibles sur eux comme sur son propre rôle dans cette tragédie. Au fil de l’été, le drame soulève de nombreuses interrogations au sein des familles. La clé de l’accident se cache dans le secret que Penny a découvert ce soir-là sur la plage… Ce secret détruira-t-il aussi la paix fragile des survivants ?

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions JC Lattès et la team de Livraddict.com pour m’avoir fait confiance pour ce quatrième partenariat !

Ici, nous retrouvons une bande d’amis, Penny et son frère jumeau Hobby, Jake, le petit ami de Penny et Demeter une jeune fille complètement tombée dans l’alcool. Après la remise des diplômes de fin d’année de Nantucket, ils rejoignent une soirée sur la plage. Avant de partir, Demeter part dans les dunes avec Penny, qui revient, abasourdie, anéantie, dévastée. C’est la seule à ne pas avoir bu, elle prend donc le volant, provoquant de son plein grès un accident, qui lui coutera la vie… Que c’est-il passé ? Qu’est ce que Demeter a pu raconté à Penny pour qu’elle se suicide ainsi ? C’est ce que nous allons tenté de découvrir…

Enfin presque.

Toute l’histoire est tournée sur les petits secrets des habitants de Nantucket, et à part quelques rares moment, personne ne tentera de savoir pourquoi Penny Allistair s’est tuée volontairement dans cet accident. Et quand le secret est enfin révélé, l’auteur n’y accorde aucune importance. C’est juste une information sans plus, et ce qui m’a le plus choqué, c’est qu’elle se suicide pour ça. Ceux qui veulent que je les spoils sur ce secret, contactez moi par la rubrique ‘contact’, je ne veux pas gâcher la surprise à ceux qui veulent lire le livre.

L’histoire est découpée en trois parties représentant différents mois d’été, en suivant certains personnages. L’auteur considère ici que Nantucket est un personnage à part entière, ce que j’ai trouvé bizarre. Le problème majeur, c’est les nombreux flashback, qui laissent lieu à des multiples répétitions, vues par différents personnages, ce qui rend le contenu indigeste. J’ai pu noté également quelques incohérences de lieux, de personnages, que l’auteur justifiera cent pages plus tard dans un énième flashback… Le début fait très brouillon, on a l’impression que les idées sont jetées sur le papiers sans qu’on ai tenté de les assembler, et la traduction est horrible par moment, laissant des phrases mal tournées, ce qui rend la lecture insipide par moments.

En bref, une histoire de base qui a du potentiel, malheureusement trop peu travaillée.