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Tag: saphisme

[Chronique] La bourgeoise – Gil Debrisac

[Chronique] La bourgeoise – Gil Debrisac

la bourgeoise


Rebecca Muller est une très belle femme de 37 ans. Mariée à un banquier, oisive et fortunée, elle est le prototype de la bourgeoise de province. Sans enfant, elle trompe son ennui en activités futiles et en dévorant des romans pornographiques qui font surgir de sa mémoire les souvenirs enivrants de sa sexualité précoce. Lors d’un salon du livre, Madame Muller rencontre Gil Debrisac, son auteur préféré, et lui confie que rien ne l’excite davantage que d’inventer des infidélités pour exciter son mari.

Elle met cela aussitôt en pratique et devient la maîtresse de Gil. Les amants vont rapidement se rendre compte qu’ils ont tous deux le même goût prononcé pour la perversité, les relations sexuelles hors-normes, et nous suivrons avec délectation l’itinéraire d’une femme mariée, totalement amorale et infidèle, trompant un mari qui tire un plaisir pervers de son humiliation de bourgeois nanti.
Plongée toujours plus loin dans le stupre et le vice, Rebecca s’abandonnera alors sans retenue dans une hypersexualité qui la fera quitter mari et amant pour connaître l’absolue soumission à l’homme.

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Rebecca Muller, bourgeoise de 37 ans, est mariée à un banquier qui ne la satisfait plus sexuellement. Sa vie est composée de longueurs dans sa piscine, la relecture de son journal intime dans son bain avec sa collection de godes et la lecture des romans érotiques de son amie Clotilde, ainsi que de son auteur favori, Gil D. . Lors d’un salon du livre, elle va faire la rencontre de Gil. Alors que cette entrevue aurait pu en rester-là, ils décident de s’envoyer des lettres, commençant ainsi une relation des plus particulières…

Et donc voilà partie notre bourgeoise avec son auteur fétiche, se racontant d’abord leurs frasques à travers leurs lettres, avant de passer à la pratique, dans des scénarios plus émoustillants les uns que les autres. Et je n’en attendais pas moins après la première partie du roman où nous avons remonté l’adolescence de Rebecca, à partir de sa première fois.

D’ailleurs, Gil et Rebecca continuent de s’écrire par la suite. Moins souvent puisqu’ils passent beaucoup de temps ensemble, mais n’en oublient pas moins leurs échanges épistolaires. Il y en a vraiment pour tous les goûts : orgies, saphisme, soumission-domination… Allant de la chambre à coucher de la bourgeoise aux vitrines des maisons closes belges. Le tout est très bien écrit, avec des descriptions très plaisantes, et on monte crescendo, jusqu’à l’apothéose.

Sauf que je ne suis pas convaincue par cette fin. Tout s’emballe, les révélations sont faites, mais l’auteur fait venir un ultime personnage, Gontran, qui apporte un retournement de situation qui arrive comme un cheveu sur la soupe, c’est la surenchère de trop et je n’arrive toujours pas, même plusieurs jours après, à accepter cette fin. Peut-être que j’étais trop attachée au couple que formaient Gil et Rebecca ?

En bref, pour une première avec cette auteure, j’en ressort globalement satisfaite. Bien que je ne sois pas convaincue par cette fin et cet ultime personnage, cela m’a donné envie de découvrir ses autres ouvrages 🙂

[Chronique] Femme de vikings, l’intégrale – Carl Royer

[Chronique] Femme de vikings, l’intégrale – Carl Royer

femme de vikings


Seconde moitié du IXe siècle, quelque part dans le comté de York. Terrifiés, bourgeois et paysans se terrent dans leurs villages : partout dans la campagne, débarqués sur le littoral comme chaque printemps, les Danois rôdent, pillent et violent. Emportée par la tourmente, Nora, jeune saxonne encore vierge, découvre le sexe et ses plaisirs face à l’ennemi juré. Les Vikings sont brutaux, insensibles, sans pitié. Pourtant, ils éveillent en elle des fantasmes dont elle n’avait pas soupçonné l’existence. Jusqu’où une paysanne retournée par le stupre peut-elle aller pour assouvir ses pulsions ? La loyauté, l’honneur, la raison… Ces mots ont-ils encore du sens face à l’appel du sexe ?

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Nora, fille de paysans dans le Comté de York, se terre dans la maison familiale. En effet, les danois pillent le village et tous savent le traitement qu’ils réservent aux femmes. Alors que l’un d’eux se tient face à elle, recroquevillée, il est arrêté par les hommes du village. Qu’il soit emprisonné ne va pas empêcher la jeune saxonne de lui offrir son corps, et ainsi découvrir les plaisirs charnels et braver tous les interdits…

Initialement publiée en six épisodes, Femme de vikings raconte l’histoire de Nora la paysanne partie vivre chez les vikings en tant que deuxième femme de son danois, et qui va s’offrir à tous. Trois épisodes lui sont consacrés et sont de son point de vue, tandis que les restants sont du point de vue de Denisc, un homme du village de Nora, qui la caressait au détour d’une grange. Resté au pays et enrôlé dans l’armée, il a la charge de défendre et de protéger les habitants de ces terribles viking et de la femme qui les mènent.

Comme cela a été publié en épisodes, il a fallu tenir le lecteur en haleine, et donc proposer du contenu à chaque sortie. Donc, du sexe dans chaque épisode, ceux qui ne s’attendent pas à autant de luxure seront vite déboussolés – les autres au contraire, y trouveront leur compte. Cependant, il y a une histoire derrière. Celle-ci est cohérente, mais je l’ai trouvée plus intéressante du point de vue de Denisc. La fin est assez surprenante, mais colle parfaitement à l’histoire.

Côté écriture, c’est fluide. Carl Royer a un vocabulaire riche et ne fait pas dans la demi-mesure. Cependant, il y a peu de descriptions, ce qui ne m’a pas plus gênée que cela. Il est agréable de suivre Nora et Denisc, ils ont un cheminement bien particulier et une vision des choses différente. Ce sont des personnages avec un fort caractère et qui sont bien travaillés – bien plus que ce que l’on s’attendrait à croiser dans un roman érotique, ce qui n’est pas forcément pour me déplaire.

Les thèmes abordés sont pour tous les goûts ! Outre la loyauté et l’honneur remis en cause, voir même la folie, on aborde ici le saphisme, le triolisme, l’esclavagisme sexuel… Et j’en passe ! Ainsi chaque lecteur y trouve son compte.

En bref, c’est une intégrale agréable à lire, très chaude ! Et Le premier épisode est gratuit, pourquoi ne pas en profiter ?

[Chronique] Rebecca – Jean-Yves Masson

[Chronique] Rebecca – Jean-Yves Masson

Rebecca

  • Éditeur : La Musardine (2015)
  • Pages : 251
  • Genre : Érotisme
  • Prix : 8.95€
  • Acheter Rebecca

Une fin de nuit glauque, dans un  » cabaret de la dernière chance « , Julian, sorte d’ange de la désolation à la Kérouac, tombe sur une femme, Rebecca. Ou plutôt, c’est elle qui s’abat sur lui, bouche ouverte et carte de crédit levée : une cougar. Les voilà partis, tous les deux, dans la vache de vie, épaule contre épaule. Elle, belle, sensuelle,  » pétée de thunes  » ; lui, avec juste  » sa bite et son couteau « . Et, puisqu’il va se révéler un étalon au lit, pourquoi ne pas le louer à des dames de la haute prêtes à payer le prix fort pour goûter à sa divine queue ? C’est le deal que Rebecca propose à Julian : elle sera la maman, lui la putain. C’est ainsi que vous aurez droit au récit détaillé, d’une obscénité sans limites, de toutes les rencontres sexuelles de Julian. Se succéderont Marie-Odile, Nadine et sa soeur, Bénédicte-Bienvenue, dite BB, Hannabelle, Viviane, Christine, Salima, Melody, Marie et Antoinette, Sylvia et Liorah… nous en passons, des vertes et des trop mûres… Gaude !

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

 

Mon avis

Un soir, Rebecca tombe sur Julian dans un bar. Ils finissent la soirée ensemble, chez elle. Elle l’a trouvé tellement bon au lit qu’elle lui lui propose un deal : elle le loue à de riches amies, et en échange ils se partagent l’argent. Nous allons suivre les déboires de Julian avec ses différentes clientes qui sauront apprécier ses talents…

Ce sont des prestations sexuelles plus époustouflantes les unes que les autres qui vont s’enchaîner. L’auteur nous offre une grande variété dans ces scènes grâce aux partenaires/clientes de Julian, qui ont toutes des goûts différents les unes des autres. Certaines de ces scènes sont très sensuelles, d’autres au contraires sont un peu plus violentes, on en a pour tous les goûts et c’est ça qui fait la force de ce roman.

Mais Rebecca, ce n’est pas que du sexe. C’est aussi l’histoire de Julian et Rebecca, deux âmes en peine déçus par l’amour et la vie de couple qu’ils ont expérimenté avant leur rencontre. On va suivre l’évolution de leur relation, mais aussi l’évolution de Julian qui noyait son chagrin dans l’alcool au début de l’histoire.

Cette édition en poche chez La Musardine n’est pas la première. En effet, ce roman est déjà sortit en grand format illustré chez Sabine Fournier, comme indiqué en préface. Côté écriture, le style est simple, le vocabulaire également. Pour décrire les scènes de sexe, Jean-Yves Masson ne prend pas de gants et appelle une chatte une chatte. Le tout forme un roman qui ne laisse pas le lecteur indifférent.

C’est une petite pépite et j’ai passé un très bon moment de lecture avec Julian et Rebecca. C’est un roman que je recommande chaudement !

[Chronique] L’éducation d’une demi-vierge – Anonyme

[Chronique] L’éducation d’une demi-vierge – Anonyme

l'éducation d'une demi-vierge


Select Luxure ou Variations sur toute la Lyre est le 4e tome d’une pentalogie parue au début du XXe siècle, faussement attribuée à Adolphe Belot, et plus communément répertoriée sous le titre générique de l’Éducation d’une demi-vierge. Publié originellement en 1911, condamné à la destruction le 23 décembre 1914, réédité en version tronquée en 1958 sous le couvert d’un pseudonyme abscons (Sophie Laurent), ce livre… Foin du blabla, de l’action ! Pentalogie, quoi qu’est-ce ? Préférons-y une belle pantalonnade, un ballet lubrique frénétique qui laisse peu de place au repos, une course à la jouissance jusqu’au bord de l’épuisement entre une jeune novice délurée, ses copines de chambrée complètement pâmées, sa mère encore bien supérieure en lubricités diverses et variées, l’amant de celle-ci qui sert aussi à celle-là, le tout dans un Vienne-Paris 1906 pas piqué des vers… Dans la catégorie famille tuyau de poêle, celle d’Edmée, alias sœur Angèle, remporte les palmes pornographiques haut la main ! Un joyau de la littérature clandestine à découvrir absolument…

Mon avis

L’éducation d’une demi-vierge a été publié la première fois en 1911, puis interdit en 1914, pour revenir en version tronquée en 1958. Réédité cette année par La Musardine, c’est avec plaisir que je me suis lancée dans l’histoire d’Edmée, alias Sœur Angèle depuis son entrée au couvent…

Nous suivons donc Sœur Angèle en première partie, qui se confesse auprès de la Mère Supérieure, car elle a dévergondé tout le couvent. En effet, la Mère l’a trouvée dans un dortoir rempli de jeunes filles nues qui étaient tellement fatiguées après leur orgie qu’elles n’ont pas pris le temps de se rhabiller. Pour la seconde partie, nous retrouvons simplement Edmée avec sa mère et son amant, qui forment un couple à trois.

Les thèmes principaux sont donc le saphisme et l’inceste. Bien que j’ai du mal avec le deuxième thème en général, dans L’éducation d’une demi-vierge, ça ne m’a pas plus dérangée que cela. Peut-être le contexte, ou la façon dont l’histoire est racontée, mais il y a un petit quelque chose qui m’a fait accepter ce qui me fait grimacer d’habitude. Les scènes de sexe se ressemblent et se suivent, il n’y a pas une grande originalité de ce côté-là, mais néanmoins elles sont traitées de façon convaincantes et plaisantes. En somme, c’est un texte érotique très émoustillant!

On comprend très facilement après lecture, pourquoi ce texte a été interdit en 1914. L’inceste, la Sœur qui s’adonne au saphisme avec ses camarades dans un couvent… Mais il aurait été dommage que cet épisode tombe dans l’oubli, car la plume de l’auteur(e) est plaisante à lire. Bien que l’on pourrait s’inquiéter que ce soit écrit dans un style totalement vieillot aux expressions à rallonge, on se retrouve avec un texte qui a traversé le temps et qui se laisse lire, comme s’il avait été écrit hier.

En bref, un texte érotique plaisant à lire que je conseille fortement à ceux qui aiment le genre. Merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions La Musardine pour ce partenariat.

[Chronique] Sex and the Bureau – Juliet Hastings

[Chronique] Sex and the Bureau – Juliet Hastings

sex and the bureau


Quand un stage de management est pris en main par Kate, les exercices d’affirmation personnelle sont brutalement transposés sur le terrain du sexe. Nick le cabotin, Edmond l’aristocrate, l’énigmatique Christopher et la très inhibée Sophie vont-ils se découvrir en se prêtant au huis clos torride que Kate leur a préparé ? Ce roman très contemporain explore les jeux du pouvoir et du sexe dans le monde des affaires… au féminin.

Mon avis

Quand Kyradieuse a vu que je lisais quelques romans érotique, elle m’a tout de suite conseillé Sex and the Bureau, qu’elle a bien aimé. Voulant découvrir d’autres textes que ceux de La Musardine, mais ne pas tomber dans les pseudos-romans érotique à la Fifty Shades of Grey, j’ai suivi son conseil, et j’ai bien fait car j’ai passé un excellent moment!

Nous suivons donc Kate, qui en a marre de son boulot : un jour sa patronne lui dit qu’elle doit arrêter de faire des formations en interne et bosser plus sur leurs dossiers, mais le lendemain elle lui retire tous ses dossiers pour qu’elle puisse former quatre personnes, pour qu’ils s’affirment plus dans leur travail. Kate accepte, mais décide aussi que c’est la dernière. Après cette formation, elle démissionne ! Donc, autant prendre du plaisir pendant cette dernière formation, en faisant tourner tous leurs exercices autour du sexe…

Vous l’aurez donc compris, point de romance alambiquée avec son lot de questions (pseudo)existentielles ici, ce ne sera que du sexe sur fond de formation professionnelle ! On pourrait cependant craindre que les scènes de sexe ne soient pas justifiées, et que le tout tourne à l’orgie dès les premières pages, mais cela n’arrive pas, le tout étant justifié à chaque fois. L’auteur prend beaucoup en compte la psychologie de ses personnages : ainsi donc, Sophie qui est très prude, ne se lâchera que dans les 100 dernières pages, comparé à Nick qui saute sur tout ce qui bouge, se fera remarquer dès son entrée dans l’histoire.

Sex and the Bureau est très bien écrit. L’écriture de Juliet est fluide, agréable à lire, et ne s’embête pas avec un vocabulaire pompeux, sans tomber dans le trash. Les scènes de sexe manquent un peu de détails par moment, mais n’en restent pas moins émoustillantes pour le lecteur.

En bref, un roman érotique agréable à lire, vraiment bien écrit que je recommande fortement !

[Chronique] Les biscuitières – Esparbec

[Chronique] Les biscuitières – Esparbec

les biscuitières


Charlotte arrive un beau matin, conduite par son père, dans la biscuiterie du comte Z. pour y entrer comme apprentie. Elle travaillera sous la protection de Mélanie, la maîtresse du comte, qui règne en despote absolue sur les biscuitières. Initiée aux joies troubles du saphisme par Mélanie qui ne tarde pas à en faire sa poupée, Charlotte est bien vite entraînée dans des jeux de domination particulièrement scabreux sur la personne du garçon de bureau, Philéas. Sans compter sur Rosalinde Darley, la fille du pasteur, une voyeuse impénitente, qui lui fait découvrir peu à peu tous les secrets de la biscuiterie et de ses biscuitières.

Mon avis

Charlotte, jeune fille de 16 ans, se retrouve employée de bureau à la biscuiterie du comte Zappa, sous les ordres de Mélanie. Mais une fois sur place, ce n’est pas un métier qu’elle va apprendre, mais la luxure sous toutes ses formes, initiée par sa patronne, le garçon de bureau Phileas, et la bibliothécaire, Rosalinde. D’abord réticente, elle acceptera vite ce qui se passe autour d’elle, étant donné qu’à la biscuiterie, les biscuitières ont une sacré réputation de filles faciles qui couchent avec le premier venu, réputation qui n’est plus à prouver…

La mention « roman pornographique » sur la couverture prend tout son sens dès le début, parce que dès que nous ouvrons ce livre, nous sommes plongés directement dans des scènes de sexe extrêmement crues et très détaillées, parfois trop, et tout est prétexte à une nouvelle scène de sexe. Si vous comptiez sur une histoire derrière, laissez tombez. A par suivre les déboires de tel ou tel personnes, l’auteur ne va pas plus loin.

Les personnages ne sont pas vraiment dotés d’une volonté propre. Au début ils sont réticents à se déshabiller, coucher, mais dix minutes après on ne les tient plus. Si bien que Charlotte passe de la vierge effarouchée qui n’ose pas se déshabiller à une fille facile qui accepte tout ce qu’on lui fait en l’espace de 10 minutes, tout comme Phileas, le soumis de Mélanie.

Les premières scènes de sexes sont quasi-banales, tant que Charlotte reste avec Phileas et Mélanie, mais une fois ces deux là occupés à autre chose, son apprentissage passe dans les mains de Rosalinde, la bibliothécaire, et là tout un monde trash s’offre à nous et j’ai vite été dégoutée. Passant par la zoophilie, l’urologie, la scatophilie, l’inceste et multiples viols totalement banalisés, l’auteur ne semble pas avoir de limites. J’ai eu beaucoup de mal avec ces passages-là.

Esparbec a une écriture assez fluide, le tout se lit bien, une fois que l’on passe les propos tenus pendant les scènes de sexe qui sont dignes des chansons paillardes, et la vulgarité constante dont fait preuve nos personnages.

Ai-je aimé ce roman? Si l’on serait resté dans la même ligne de conduite qu’au départ, sans aucun doute, j’aurais apprécié celui-ci, mais avec la moitié du livre un peu trop trash à mon goût, j’en ressors très mitigée…

Merci aux éditions La Musardine et au forum Have a Break, Have a Book pour ce partenariat.

[Chronique] Le goût du désamour – Delphine Solère

[Chronique] Le goût du désamour – Delphine Solère

le goût du désamour


Comment la seule vision d’une paire de fesses bien fermes d’un joueur de beach-volley peut transformer le sinistre destin d’une femme en hymne à la lubricité… C’est sans une once de compassion que Delphine, 30 ans, regarde son mari – riche, vieux et célèbre – se noyer dans leur piscine au moment même où elle s’apprêtait à le quitter. Car cette épouse modèle, mais totalement insatisfaite, venait juste de prendre conscience de l’inanité de son vécu de bourgeoise rangée. Bien décidée à rattraper le temps perdu, la veuve joyeuse va alors multiplier les expériences et les initiations. Faisant fi de toutes les conventions de son milieu, elle se livre sans complexes à des débauches grand format : amours débridées avec un tout jeune homme, pratique du libertinage à outrance, saphisme dévergondé, exhibitionnisme outrancier… À cela s’ajoutent de mystérieux poèmes érotiques envoyés par un inconnu et une enquête policière autour du décès de son mari, pas si clair que cela aux yeux de la police. Tous les ingrédients sont réunis pour offrir une histoire riche en rebondissements qui explore toutes les facettes de l’émancipation féminine. Originaire du Nord de la France et toulousaine d’adoption, Delphine Solère, qui exerce le métier d’éducatrice, écrit avec Le Goût du désamour un premier roman dans un style hyperréaliste, mêlant avec beaucoup de sincérité l’érotisme le plus audacieux à la réflexion sur la vie d’une femme moderne, prise dans ses contradictions et écartelée entre ses désirs et son histoire.

 

Mon avis

Delphine se rend compte qu’elle n’est plus heureuse dans son mariage et que l’homme qu’elle avait épousé n’était plus le beau journaliste qu’elle aimait, mais plus qu’un vieillard gras, ridé. Après tout, que s’était-il passé ces dernières années ? Rien. Ils vivaient leur routine continuelle, elle n’était pas satisfaite sexuellement et il fallait que ça change. Elle retourne dans sa tête les différentes manières de quitter son mari, puis lui annonce. Pourquoi continue-t-il de nager ? Pourquoi ne s’arrête-t-il pas ? Puis un moment il semble s’agiter, elle commence à le rejoindre, il n’allait pas bien. Mais pourquoi le rejoindre et le sauver, alors qu’il suffit de le laisser mourir, là, au beau milieu de leur piscine ? C’est sans une once de remords qu’elle repart vers la villa, le laissant seul avec sa crise cardiaque et la tarte qu’il lui faisait tout les dimanches. Profitant de son veuvage, Delphine tentera tant bien que mal de s’épanouir sexuellement avec ses nouveaux amis, se livrant au libertinage, l’exhibitionnisme, le saphisme,… Et découvrir un tout nouveau monde qui l’écœurait autre fois.

L’enquête policière tout autour de la mort de Jean-Jacques, le mari de Delphine, ne m’a absolument pas convaincue, ni même le fait qu’elle arrive à échafauder un plan tout en gardant son calme, pour éviter d’être impliquée dans sa mort pour non assistance à personne en danger et qu’elle n’en éprouve pas le moindre petit sentiment. Une enquête où des preuves disparaissent comme par magie, où un policier couvre un coupable pour le simple fait d’avoir eu un coup de foudre ne passe pas trop, ni même que l’enquête s’arrête au milieu du livre pour faire place à la nouvelle relation entre Delphine et un certain inspecteur. Enfin j’imagine que l’on ne s’attarde pas trop sur l’histoire quand on lit un livre érotique. Néanmoins ce détail n’est pas plus gênant que ça et on passe vite à autre chose.

Les nombreuses scènes de sexe s’imbriquent bien dans l’histoire et sont pour la plupart justifiée, à l’instar de Fifty Shades of Grey où il suffit de se laver les dents pour être excitée (non, ce bouquin ne m’a absolument pas traumatisée). Cependant, le langage parfois trop cru pourrait en rebuter plus d’un. Parfois excitant, le plaisir n’ira pas plus loin que ça avec des morceaux de phrases plus au moins rebutantes comme « j’aime l’odeur de ses aisselles » ou « le trou à pipi » et définitivement je n’ai pas apprécié les scènes d’urologie.

Le goût du désamour est un livre qui se lit vite (à peine deux soirées) avec ses 240 pages, l’écriture fluide de l’auteur et le fait que pendant la lecture, on ne s’arrête pas sur les petits détails de l’histoire que l’on à moins apprécié, mais qui nous reviennent en tête après notre lecture. En bref, un bon moment, mais certainement pas un livre que je relirais.

Néanmoins, merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions La Musardine pour cette découverte !