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[Chronique] Le retour de l’aube – Malorie Blackman

[Chronique] Le retour de l’aube – Malorie Blackman

le retour de l'aube


Tobey est amoureux de Callie. Fou amoureux. Pour son anniversaire, il veut lui offrir un cadeau digne d’elle, un cadeau de valeur. Alors il va accepter le pire : effectuer une livraison pour le gang de McAuley. En échange d’un peu d’argent. Un peu d’argent qui le conduira directement en enfer…

Mon avis

Callie et Tobey sont amis et scolarisés ensemble, plusieurs mois après l’explosion de l’hôtel qui clôturait le troisième tome – et l’histoire tout simplement, de cette saga. Mais Malorie Blackman n’a pas dit son dernier mot et revient avec un Tobey amoureux de Callie, mais qui est fauché. Le jeune homme, rêvant d’offrir les plus belles choses à son amie, accepte de livrer des colis pour un ami, contre un peu d’argent, sans savoir que cela le changerait à jamais…

Bien que j’ai eu des coups de cœurs pour les trois premiers tomes, ce dernier me laisse dubitative. C’est clairement du fan service assumé. Si l’auteure s’était arrêtée au troisième tome, on ne lui en aurait pas voulu, vu que l’histoire s’arrête-là et que le quatrième tome part sur une autre histoire qui n’a plus rien à voir avec la saga originelle. Ici la ségrégation n’existe plus (quelques mois seulement se sont écoulés entre les deux derniers tomes), aucun stigmate de ces évènements, alors que la ségrégation était omniprésente avant, là on a juste une guerre des gangs qui se servent de gamins et c’est tout. Aller, d’un côté ils sont nihils, de l’autre primas, mais ça ne colle toujours pas puisque des nihils bossent chez les primas, et inversement.

Franchement, si vous arrêtez votre lecture au troisième tome, vous ne ratez rien. Et pourtant, ce dernier tome reste bien écrit, c’est fluide, mais ça s’arrête-là. Je ne reconnais pas Sephy, on croise à peine sa sœur et Meggie. Si vous pensiez que l’histoire d’amour TobeyxCallie allait rattraper le contenu, c’est raté. Elle fait office de pâle figure à côté de la relation SephyxCallum qui était puissante et qui nous a tous fait pleurer. Cette nouvelle relation est banale et ne m’a pas transportée comme la première, loin de là.

Est-ce le tome de trop ? Oui et non. Oui pour toutes les raisons citées précédemment, et non car il plaira tout de même aux fans qui auront eu du mal à quitter la saga et son couple mythique à l’histoire poignante. Pour ceux qui auront réussi à faire la part des choses, ils passeront à côté en se demandant si ce tome était vraiment utile pour clôturer la saga. J’ai repoussé pendant des années ma lecture de ce tome-ci car j’avais peur de ne pas retrouver l’ambiance caractéristique de la saga, et j’ai eu malheureusement raison.

En bref, un dernier tome en demi-teinte, qui se laisse lire, mais qui est clairement du fan service. Si vous avez réussi à passer le troisième tome, ce tome-là vous paraîtra bien inutile.

[Chronique] Le choix d’aimer – Malorie Blackman

[Chronique] Le choix d’aimer – Malorie Blackman

le choix d'aimer


Imaginez un monde. Un monde où tout est noir et blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé.
Dans ce monde, une enfant métisse est pourtant née, Callie Rose. Une vie entre le blanc et le noir. Entre l’amour et la haine. Entre des adultes prisonniers de leurs propres vies, leurs propres destins. Viendra alors son tour de faire un choix. Le choix d’aimer, malgré tous, malgré tout…

Mon avis

 

-Attention, risque de spoil, ne pas lire cet avis sans avoir lu les tomes précédents-

Deux jours que j’ai fini cette lecture, et que je n’ai toujours pas tapé mon avis. A vrai dire, après la fin de cet avant dernier tome, je suis restée estomaquée et assez surprise, d’où l’attente de cet article. Mais enfin, j’ai pris mon courage à deux mains, et replongé dans l’histoire de Sephy, Callie Rose et Jude, et leurs mères respectives…

Souvenez-vous, nous laissions dans le deuxième tome Sephy, avec sa fille Callie Rose inanimée dans ses bras, et fin de l’histoire.

Nous retrouvons ici Callie, 16 ans, une jolie jeune fille assez têtue, dans une situation que l’on aurait jamais imaginé, avec Sephy, qui semble désemparée devant les choix de sa fille, au bout du rouleau. L’incompréhension règne, mais Malorie Blackman nous envoie directement au tout premier flashback, qui sera suivit de bien d’autres. L’histoire se complète et l’on comprend bien vite les choix de nos protagonistes, les mensonges, les silences, mais surtout leurs actes. C’est donc ainsi que nous remontons dans l’enfance de Callie.

Meggie vit toujours avec Sephy, mais entre les deux femmes, plus rien ne se passe comme avant. Elles ne se parlent plus que pour se lancer des reproches, Sephy reparle avec sa mère et on sent une certaine proximité dans leur relation. Rose va faire la connaissance de Tobey, son jeune voisin, un gamin qui raconte n’importe quoi, juste pour faire croire qu’il sait des choses, même si ce qu’il dit mettra Rose dans des situations inconfortables quand elle ressortira ses propos. La jeune fille cherchera à en savoir plus sur son père, et ne l’apprendra pas forcément par les bonnes personnes, ni par celles qui ont toutes les meilleures attentions du monde à son égard.
Bien entendu, nous retrouvons Jude, le bag guy de l’histoire, mais depuis que Malorie lui a donné des sentiments tel que l’amour, j’ai appris à l’apprécier et voir autre chose que le méchant qui cherche à tout prix à se venger de la mort de son frère, Callum. La relation qu’il entretient avec Callie est cruelle, il reste cependant égal à lui même et n’en reste pas moins impitoyable vis à vis de tout le monde, et ceux qui ne vont pas dans son sens.

Malorie a réussi à réunir les éléments des deux premiers tomes dans un seul, en révélant la part d’ombre qui planait, tout en restant cohérente dans son histoire, et c’est appréciable. Que dire de plus ? Il me faut la fin !

(Ah oui, aussi… Vous vous souvenez que je vous disais que les premiers tomes sont bourrés de fautes d’orthographe, de frappes, et j’en passe chez France Loisir ? Et bien dans le troisième, en dehors d’une faute de frappe, ma lecture s’est faite sans grand soucis 🙂 )

[Chronique] La couleur de la haine – Malorie Blackman

[Chronique] La couleur de la haine – Malorie Blackman

la couleur de la haine


Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé.
Noirs et blancs ne se mélangent pas. Jamais. Pourtant, Callie Rose est née. Enfant de l’amour pour Sephy et Callum, ses parents. Enfant de la honte pour le monde entier. Chacun doit alors choisir sons camp et sa couleur. Mais pour certains, cette couleur prend une teinte dangereuse… celle de la haine.

Mon avis

Comme pour le premier tome, et ce sera ainsi jusqu’au troisième, je n’ai pas la version Macadam, mais celle de France Loisir, et encore une fois j’ai eu le regret de constater que FL n’a pas offert une véritable correction à ce livre avant de l’envoyer à l’imprimeur. Cette fois-ci, des fautes de syntaxe et des fautes de frappes ont rythmées ma lecture, et je ne peux que vous conseiller d’acheter la version Macadam, une fois encore.

Mais revenons à l’histoire. Nous retrouvons Sephy, 18 ans, qui vient d’accoucher de sa petite Callie Rose, l’enfant qu’elle a eu avec le regretté Callum. Sa mère et sa sœur font tout pour se rapprocher d’elle, l’aider, voir même l’héberger, pour qu’elle puisse quitter son minuscule appartement, où quelques semaines avant, Jude est venu pour la tuer…
Jude, toujours plus cruel, plus froid. Mais dans ce tome-ci, Malorie ne le fait pas passé pour la brute sans cœur mais lui confère des sentiments. On y découvre un Jude capable d’aimer, de ressentir de la tristesse, de la crainte… Mais aussi de la colère, des envies de vengeance, de meurtre ; A l’instar de Sephy, qui s’enfonce petit à petit, à chaque évènements, dans la dépression et le rejet de son entourage.

Depuis la naissance de Callie Rose, Sephy se rend compte que ce ne sera pas facile. Son enfant n’est ni Prima, ni Nihil. Elle est les deux. Elle est l’un et l’autre, mais à la fois dans aucune de ses deux cases… Trop claire pour être une Prima, trop foncée pour être une Nihil, je n’ose imaginer ce qu’elle devra traverser comme épreuves une fois qu’elle sera en âge de comprendre ce qui se passe autour d’elle. Mais en attendant, c’est Sephy qui paye le prix fort pour avoir mis au monde cet enfant…

Dans l’entourage de Sephy, certaines choses ont changées. Sa mère a enfin lâché la bouteille et retrouve un semblant d’humanité, mais seule. Son divorce avec Kamal Hadley a été prononcé, et ce dernier a refait sa vie ailleurs, ne se souciant plus de Sephy, mais en continuant d’entretenir sa fille, Minerva, qui travaille désormais pour le célèbre Daily Shouter, un journal très connu. Minerva sera un peu plus proche de sa sœur, mais avec Sephy qui rejette petit à petit son entourage, ce ne sera pas une mince affaire… Elle fera aussi la rencontre de Sonny, Jaxon et Rhony, trois jeunes Nihils qui font parti du groupe The Midges, encore très peu connu. J’espère qu’on en entendra encore parler dans le tome suivant !

En bref, pour moi cette suite est un véritable coup de cœur. Sa fin, assez troublante, laisse entrevoir des milliers de possibilité pour la suite, que j’espère pouvoir lire au plus vite !

[Chronique] Entre chiens et loups – Malorie Blackman

[Chronique] Entre chiens et loups – Malorie Blackman

entre chiens et loups


Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s’affrontent à coups de lois racistes et de bombes. C’est un monde où Callum et Sephy n’ont pas le droit de s’aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d’un rebelle clandestin… Et s’ils changeaient ce monde?

Mon avis

Avant de commencer mon avis, je tiens à vous préciser que j’ai lu la version  »France Loisir » de ce livre et non la version Macadam, mais je vous recommande cette dernière. En effet, l’édition FL est bourrée de fautes de frappe qui ne passent pas inaperçues et qui ont eu le mérite de me gâcher ce moment de plaisir. De la ponctuation au milieu des mots, des lettres inversées voir même remplacées par d’autres régulièrement. C’est à se demander si ce livre a bénéficié d’une relecture avant d’être amené à l’imprimeur… Heureusement que l’histoire rattrape le tout !

Donc , venons-en aux faits. Nous rejoignons Sephy et Callum, nos deux personnages principaux. De l’amitié, de l’amour, un Roméo et Juliette 2.0. Le monde entier est contre eux, car ils sont différents : Sephy est noire, c’est donc une Prima, la  »race » supérieure et Callum est blanc, ce qui fait de lui un Nihils, un Néant. Toute l’histoire tournera autour de cette ségrégation, et de leur amour impossible. Ils se connaissent depuis leur plus tendre enfance, car Meggy, la mère de Callum, travaillait en tant que femme à tout faire chez les Hadley, la famille de Sephy. Même si aujourd’hui les deux familles font tout pour ne plus avoir à s’approcher, leurs enfants ce sont promis de toujours se voir, et de faire en sorte de toujours garder leur amitié intacte, même si cela doit se faire en secret.

Par la force des choses, quatre élèves Nihils ont eu le droit de fréquenter le collège Heathcroft, normalement réservé aux Primas. Callum y est accepté, réussissant les examens haut la main grâce à Sephy, qui l’a beaucoup aidé . Pour eux deux, c’est une chance inespérée. Sephy jubile, elle aura enfin son meilleur ami dans son collège, peut-être même dans sa classe, et sûrement qu’ils auront des cours en communs, qui sais ? Et Callum, content d’être pris, redoute les évènements qui pourraient suivre. Il n’oublie pas qu’il va mettre les pieds dans une école pour Primas, et qu’il ne sera pas le bienvenu… Mais les évènements s’enchaînent, et Callum sauve sa meilleure amie d’un attentat à la bombe perpétré par la  »Milice de la Libération », entièrement dirigée par des Nihils. De là va s’ensuivre le déchirement de sa famille, car toutes les preuves convergent vers son grand frère, Jude. Callum, qui a grandi tant bien que mal avec ce système politique ségrégationniste, va perdre son innocence, et à tout ce que peut se raccrocher un adolescent…

Nos héros sont assez opposés tout de même. Callum, qui a toujours grandi dans la pauvreté, la violence et l’injustice, a acquis très vite une maturité époustouflante pour un adolescent de 16 ans. Il ne sera pas toujours en accord avec les décisions de Sephy et lui fera comprendre. Quant à elle, c’est l’archétype de la jeune fille qui a tout mais qui trouve encore le moyen de se plaindre. En comparaison à son meilleur ami, elle n’a pas du tout acquis cette maturité. Tout ce qu’elle veut, c’est choquer son entourage à propos de sa relation avec Callum, quitte à se mettre tout le monde à dos. Elle n’hésitera pas à se servir de lui pour parvenir à ses fins. Heureusement, elle n’est pas comme ça jusqu’à la fin. En effet, l’histoire se déroulant sur 4-5 ans, elle a pris le temps avec les évènements , de grandir et de prendre en maturité, ce qui rend l’histoire plus intéressante car ses actes seront beaucoup plus réfléchis qu’au début.

L’histoire est coupée en cinq parties, et est très fluide. Nous suivons la progression en changeant de point de vue assez souvent, allant de Callum à Sephy. Ce changement de point de vue assez récurent n’est en aucun cas un point négatif : il nous permet de mieux comprendre l’histoire, et de mieux saisir dans quel état d’esprit se trouvent les deux amis. Un très bon livre dont je ne me lasserais pas, j’ai qu’une envie : lire la suite !