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[Chronique] Le salon des poupées – Eve Arkadine

[Chronique] Le salon des poupées – Eve Arkadine

le salon des poupées


La nuit, Vanessa erre dans les rues obscures, en quête d’aventures. A son retour, elle retrouve son gentil mari. Ensemble, ils jouent à la poupée. Et c’est Vanessa, bien sûr, qui fait la poupée…

Mon avis

Le salon des poupées raconte l’histoire de Vanessa, 22 ans, et son mari, Effixe (abréviation de François-Xavier), 41 ans et leur couple est assez particulier dans l’ensemble. En effet, Effixe aime les poupées, il les collectionnes, et quand il couche avec Vanessa, ils jouent à la poupée: elle, immobile, se laisse poudrer et habiller, laisse son mari se toucher jusqu’à l’orgasme, puis lavée, rasée, et couchée. Comme une poupée. Mais Vanessa est nymphomane, et il lui faut bien plus que ça pour être satisfaite, mais c’est un pan de l’histoire que je vous laisse découvrir…

Le thème de la femme-objet et très présent, mais venant de la plume d’une femme exprimant ses fantasmes, ça ne me dérange pas plus que ça, tandis que de la plume d’un homme, je trouverais ça pervers. Cela vient sûrement du fait que malgré le thème abordé, l’auteur ne tombe pas dans le glauque, le malsain, et reste derrière ces limites. Les scènes de sexes sont nombreuses, très bien écrites; et prennent plus de place que l’histoire, mais ça ne m’a pas dérangé étant donné qu’elles sont bien amenées et sont justifiées, on ne se retrouve pas à lever les yeux au ciel en se disant: « Encore ?! ». Qui veut une lecture émoustillante y trouvera son compte très facilement.

Malheureusement, il y a un côté assez répétitif dans cette histoire. En effet, Florence, une amie de Vanessa, va répéter trois/quatre fois la même information sur son amie, même si elle a déjà abordé ce point deux fois avant avec Effixe. J’ai aussi trouvé la façon dont Vanessa « chasse » la nuit assez répétitif, car au final de ce côté là, c’est le même scénario. Il ne faut pas non plus chercher des personnages trop travaillés, les informations principales sont là: Vanessa est nymphomane, Effixe aime jouer à la poupée, Florence est une callgirl, et ça s’arrête là. Mais étant donné que l’on lit plus ce livre pour son côté érotique et non la profondeur de la psychologie des personnages, on passe au dessus de ce détail wink2

Le tout se laisse lire plutôt bien: c’est fluide, agréable à lire, et le vocabulaire utilisé est ni trop riche, ni trop simpliste. Ayant parcouru ce livre en une heure, je le trouve un peu court, mais toute l’histoire est là, et la fin est plutôt bien amenée. Quant à la couverture, elle est tout à fait représentative du personnage principal, Vanessa: une poupée.

Merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions La Musardine pour ce partenariat!

[Chronique] Les contes du 5è étage – Vincent Palacio

[Chronique] Les contes du 5è étage – Vincent Palacio

les contes du 5eme etage

  • Éditeur : House Made of Dawn (2014)
  • Pages : 154
  • Genre : Science-Fiction
  • Prix : 1.99€
  • Acheter titre livre

7 petits contes baroques qui dépeignent la vie de personnages gentiment pathétiques et parfaitement losers. Cependant, le style de Palacio n’est jamais triste ou pessimiste. On s’amuse toujours de cette vie misérable que mènent ses personnages : un rocker à l’égo démesuré, une mamie aux supers pouvoirs, un loup minable qui gâche sa vie et celle des autres, un amnésique qui a coulé une chape de béton sur son passé ou encore un VRP aux rouflaquettes ringardes qui vend des déambulateurs aux vieux de la campagne. Si tout est drôle dans ce melting-pot négligé et fourre-tout, on n’oubliera pas de se poser au moins une vraie question philosophique : Qui se souviendra d’Elvis dans 100 000 ans ?

Mon avis

Venckman, notre conteur, vit au 5è étage d’un phare. Batteur dans un groupe de rock, il partage son phare avec quelques fantômes dont Edgar Allan Poe qui squatte son placard. Il relève des détails de sa vie pour pouvoir écrire des petites histoires. C’est ainsi que nous allons découvrir le fantôme noir qui vit dans la maison d’un amnésique, celle d’un VRP qui vend des déambulateurs à des petits vieux perdus dans la campagne et une de ses clientes aux super-pouvoirs, Ginette, ou encore l’histoire de Muguene, un loup au statut d’Omega qui doit passer une visite médicale. L’idée du loup? Parce qu’il a vu trop de reportages animaliers. Celui de Ginette et ses pouvoirs? Parce qu’un petit vieux s’est envolé juste en face de lui…

J’avais prévu ici un petit speech bien sentit, mais après tout, boaf. Trop de phrases. Pour faire court, n’espérez pas trouver des réponses ou des questions dans ces lignes. Si vous voulez vraiment savoir quel est le sens de la vie… Eh ben, c’est par là.

J’ai adoré découvrir dans quel monde vivait Venckman, son univers délirant qui n’a pas de sens et qui n’a pas été sans me rappeler celui de Adams Douglas dans son célèbre Guide du Voyageur Galactique. C’est délirant, ça part dans tous les sens, et surtout c’est drôle. Autant j’ai apprécié les tranches de vie de notre conteur, ce côté fourre-tout et bordélique, autant je n’ai pas aimé les nouvelles autour de Ginette, le fantôme noir et Muguene.

Quand j’ai commencé la première histoire, celle du fantôme noir, je n’ai pas compris ce qui se passait. Au début on commence avec le fantôme, où il vit dans la maison, l’auteur met en place une atmosphère digne des bons films d’horreurs, puis tout d’un coup, sans prévenir, on se retrouve avec un groupe de quatre amis (dont notre amnésique) qui se droguent et discutent de tout et rien. Quid du fantôme noir? L’atmosphère que l’auteur avait installé? Plus rien, tout envolé, jusqu’à la dernière page où le fantôme revient, mais l’effet n’est plus le même qu’au début, étant donné que nous nous retrouvions dans une soirée pizza/jeux-vidéos/drogue/discutions banales où il ne se passait rien. Limite quand l’auteur a ouvert une parenthèse pour faire revenir Venckman au beau milieu de cette histoire, j’étais contente, car ça redonnait un coup de pied à l’histoire et donnait envie de continuer.

Puis est venu le tour de Ginette et de son vendeur de déambulateurs. J’avais bien compris que la partie la plus intéressante se trouverait à la fin de cette histoire et j’avais vu juste: tout le moment où le VRP explique sa vie, boit un café, conduit sa voiture (ce qui fait les 3/4 de l’histoire de Ginette, comme pour le fantôme noir) est longue, limite ennuyante et j’ai eu hâte d’en finir au plus vite. Quand on découvre Ginette, la petite vieille aux super-pouvoirs, le rythme s’accélère, l’action est présente et … L’histoire de Ginette est finie.

Quant à la dernière, celle du loup Muguene, je n’ai pas aimé du début à la fin. Je l’ai trouvée longue, lourde, je n’ai pas compris où l’auteur voulait en venir, j’ai du faire quatre pauses pendant cette nouvelle pour me mettre à lire autre chose et revenir plus tard, sinon je crois que je ne l’aurais pas finie.

Quand ça partait dans tous les sens avec Venckman, quand il nous décrivait sa ville, les problèmes de portes dimensionnelles ou son concert, ça passait, on arrivait à se caler sur le rythme assez rapide et on suivait. Mais avec les nouvelles, le rythme se retrouve cassé, un moment c’est lent, calme et ça a du sens, pour repartir quelques pages plus loin avec un rythme assez rapide et du non-sens à la pelle. J’ai mis deux jours à lire les 154 pages de cette nouvelle, en me disant que si je finissais l’histoire actuelle, j’aurais à nouveau les histoires délirantes de notre conteur…

En bref j’en sors assez mitigée, parceque la vie de Venckman, ses délires et son non-sens, son humour et son sarcasme me plaisent, mais je n’ai pas apprécié les nouvelles dont le rythme se trouve cassé, et dont des fois où on se demande où voulait en venir l’auteur…

Néanmoins, merci au forum Have a Break, Have a Book et à Made House of Dawn éditions pour ce partenariat.