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[Chronique] Le chant du troll – Pierre Bottero & Gilles Francescano

[Chronique] Le chant du troll – Pierre Bottero & Gilles Francescano

le chant du troll


– Psssst ! Est-ce que tu es prête ?
– Je ne sais pas de quoi tu parles. Prête pour quoi ?
– Le basculement a débuté…

Mon avis

Léna est une jeune fille que personne ne remarque. Que ce soit ses parents, ses camarades d’école, sa prof… C’est comme si personne ne la voyait. Mais rien ne va, chez Léna : ses parents se disputent, sa mère s’en va car son père passe beaucoup trop de temps (jour et nuit) sur son ordinateur à écrire une histoire, et la nature reprend ses droits sur la ville, des créatures imaginaires remplacent les êtres humains… Le basculement a commencé…
Il va être dur d’en dire plus sur Léna sans spoiler, vous devrez donc vous contenter d’un résumé assez vague sur le basculement et Léna pour cette fois-ci !

Qu’il est agréable de retrouver la plume de Pierre Bottero dans ce roman graphique ! Un titre posthume pour cette fois-ci également, car Bottero a laissé pas mal de ses écrits derrière lui. Le chant du troll ressemble sur certains points à l’histoire d’Ewilan, de La quête d’Ewilan : le basculement et le pas de côté se ressemblent et certaines créatures viennent tout droit du monde de Gwendalavir, entre autres.  Mais ce n’est pas déplaisant, et ce one-shot peut se lire indépendamment des aventures d’Ewilan.

C’est une histoire assez métaphorique, qui tourne autour de la maladie et de la mort et de comment il est perçu par les différentes personnes. L’histoire n’est pas complexe, et peut se lire dès 10 ans sans problème, les sujets comme la mort et la maladie étant traités en douceur et non brutalement, le lecteur a le temps d’absorber les informations et de se rendre compte ce qu’il en est.

Qui dit roman graphique, dit dessins, qui sont magnifiques ! Gilles Francescano a réussi à adapter l’histoire de Bottero dans des graphismes justes, très colorés avec des tons pastels par moments. Les dessins s’harmonisent avec le texte, et donnent une ambiance très onirique au livre. La végétation qui empiète sur la ville est extrêmement bien rendue et chaque planche a bénéficié d’un travail de haute qualité. Les personnages sont très bien travaillés et sont magnifiques.

En bref, c’est un coup de cœur pour moi !

[Chronique] Nos étoiles contraires – John Green

[Chronique] Nos étoiles contraires – John Green

nos étoiles contraires


Hazel, 16 ans, est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu’elle s’y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d’autres jeunes malades. C’est là qu’elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l’attirance est immédiate. Et malgré les réticences d’Hazel, qui a peur de s’impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d’amour commence… les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie.

Mon avis

J’annonce que cette critique sera négative, tout en évitant le spoil, mais négative tout de même, n’ayant pas aimé ce livre. Pour moi, TFIOS ne mérite pas son titre de « Meilleur roman 2012 ». Pourquoi?

Déjà, le speech de base. Très sincèrement, je n’ai pas compris où voulait en venir l’auteur. Nous suivons Hazel, atteinte d’un cancer des poumons à l’âge de 16 ans, qui rencontre Augustus (Gus), en rémission. Dès le premier regard, ce sera le coup de foudre (elle, parce qu’il est beau -syndrome d’Anastasia Steele- et lui parce qu’elle ressemble à son ex qui est morte d’une tumeur au cerveau -glauque-). Hazel ne veut pas sortir avec lui, car c’est une grenade, un jour ou un autre, elle finira par mourir, ce qui le fera souffrir (comme tous, Hazel, même les non-cancéreux ne sont pas immortels). Mais un jour elle dit oui, et elle se rend compte qu’elle est heureuse.

Voilààà. Déjà, ça. Rien que ça. Aller, je cale ici un point positif: c’est bien écris, c’est fluide. Vous vous attendiez à une histoire d’amour épique entre deux cancéreux qui vont se soutenir mutuellement dans la maladie? Ahah, fuyez donc, bande de fous.

Si l’histoire avance, c’est parce que l’auteur se base sur un petit tas de pièces rapportées au livre, comme la pyramide de Maslow, et les deux livres fictifs Une impériale affliction et un roman SF qui m’a tellement peu marquée que j’en ai pas retenu le nom. Sans Une impériale affliction, l’histoire n’est rien. Car ce roman est le roman préféré d’Hazel, celui qu’elle relit 10 fois dans le mois, parce que l’héroïne, Anne, vit le cancer comme elle. Le rêve d’Hazel, c’est de connaître la fin de ce roman, car il n’y en a pas. Et donc, grâce à son nouvel ami, elle va pouvoir rencontrer l’auteur, Peter Van Houten. Et là c’est le drame, c’est le moment où l’auteur passe en mode freestyle, et que ça devient vraiment n’importe quoi…

Ça se sent que John Green ne sait pas trop quoi faire du personnage de Peter, et pourtant, il y aurait eu matière à faire. Après leur rencontre avec Peter, les rencontres/interactions avec ce dernier vont être plus invraisemblables que les autres, au point de faire d’Hazel un pauvre personnage harcelé par un pauvre type alcoolique qui tente d’oublié qu’il a perdu sa fille qui avait le cancer (tous les enfants de ce livre ont le cancer, visiblement) en écrivant un bouquin totalement fictif mais dont sa fille est le personnage principal (vous suivez? Une impériale affliction?).

Hazel et Gus sont des caricatures sur pattes des personnages que l’on croise régulièrement dans la romance, de ce côté-là, John Green ne s’est pas foulé. Il a essayé de faire passer des sentiments, mais de la manière dont il a installé leur histoire, ça sonne complètement faux et a côté de la plaque. Leur rencontre transpire le WTF à grand seaux, désolée mais si un mec me fixe pendant toute une réunion, ça me ferait flippé. D’un autre côté, si cette même fille est limite sur le point de m’égorger car j’ai des cigarettes sur moi, je ne l’invite pas voir V comme Vendetta chez moi. Juste une simple question de bon sens.

Mais on sent que l’auteur s’est renseigné avant d’écrire son livre. Sur le cancer, la philosophie de la vie pour les nuls, la pyramide de Maslow, sa culture cinéma, oui on la sent. Mais d’habitude, les auteurs l’intègrent bien à leur histoire. Pas avec John Green. J’ai eu l’impression qu’à travers le personnage d’Hazel l’auteur me disait « tu la sens ma culture? tu le sens que je me suis renseigné et que je connais des choses? TU LA SENS MA GROSSE CULTURE BOURRÉE D’ACRONYMES? » Oui parce que l’auteur aime les acronymes et nous en colle partout. Conseil: prenez des notes, sinon vous serez perdus comme moi.

Pour conclure, j’ai lu quelque part, que « oui mais c’est un bestseller ce livre, qui va être adapté au ciné, il est donc bien. » Souvenez-vous que Fifty Shades of Grey aussi.

[Chronique] La loi du Talion, première partie – Mickaël Baudoin

[Chronique] La loi du Talion, première partie – Mickaël Baudoin

la loi du talion part. 1


On m’appelle Coryphé. Je suis un danseur de mort qui valse avec les âmes défuntes. Elles guident ma lame, entraînent mes pas au fil d’une oraison funèbre que seuls les initiés du cercle macabre perçoivent.
Je suis aussi un Déshérité, un banni dont la véritable identité est enfouie dans les méandres parcheminés du Recueil des Oubliés. Malgré l’animosité de mon peuple, la haine même qu’ils éprouvent envers ce que je représente, je dois prendre part au conflit nous opposant à nos anciens esclaves, ces sauvages venus du continent de l’Est. Peut être y gagnerai-je enfin la reconnaissance que ma famille m’a toujours refusée ?

Mon avis

La loi du Talion est un roman fantasy, qui d’après le résumé, met en avant Coryphé, un danseur de mort. Les danseurs de mort sont des déshérités car ce sont des elfes malades rejetés par leur peuple. Nous allons donc suivre Coryphé, elfe mortel parmi les immortels… Enfin en partie. Le roman parle surtout de la guerre entre les elfes et leurs anciens esclaves, des elfes D’JeenLories, mortels eux aussi, et en dehors de trois chapitres, nous n’allons pas vraiment parler de l’histoire de Coryphé. Je m’attendais beaucoup à ce que l’on remonte son enfance à coup de flashbacks, qu’on le suive dans son apprentissage pour devenir danseur de mort, mais ce n’est pas le cas.

L’auteur nous parle de toutes les pièces placées sur l’échiquier de cette guerre, que ce personnage fasse juste une courte apparition ou que ce soit un personnage important pour le reste de l’histoire, ce qui fait que nous avons beaucoup trop de personnages pour si peu de pages (210 selon ma tablette), que nous voyons chacun trop rarement pour pouvoir réellement s’attacher à eux et mieux les comprendre dans leurs actes.

En effet, de ce côté-là aussi j’en attendais beaucoup, car au final seul Coryphé semble avoir été travaillé. C’est un elfe blasé, rejeté par son peuple et qui s’est construit une carapace au fil du temps, faisant de lui un être insensible à toutes remarques négatives. D’un autre côté, nous voyons énormément chez les D’JeenLories Alesham et Hornos, et leur travail commun dans cette guerre se retrouve entaché par des enfantillages du style « tu me dis pas tout, je suis pas content, je me vengerais à la première occasion » et « c’est drôle, il s’énerve car je lui dit rien, continuons dans cette voie-là, ce n’est pas comme si on devait remporter cette guerre », alors que travailler ce duo de sorte à accentuer un peu plus le côté « camarade, mais ennemis en toute maturité » aurait été bien plus intéressant.

Le début de l’histoire est chargé de descriptions au détriment des dialogues, mais au fil des pages le style de l’auteur se fait beaucoup plus fluide. Cependant, j’ai noté de trop nombreuses répétitions, l’auteur n’utilisant pas de synonymes ou ne donnant pas différentes manière de s’exprimer à ses personnages, si bien qu’un elfe immortel dira au début à l’un que sa décision est une crétinerie, Coryphé redira exactement la même chose à la fin du livre au même elfe. Cependant, le découpage des chapitres est fluide, et nous avons moins l’impression de nous emmêler les pinceaux entre tous les personnages car l’auteur consacre un chapitre par personnages, alternant entre les elfes et les D’JeenLories.

Je ne pourrais pas dire que le scénario est original, on y retrouve certains composants qui ne sont pas sans me rappeler Tolkien pour les trop nombreuses descriptions ou G.R.R Martin qui traite un personnage par chapitre. Une guerre entre deux peuples elfiques, avec au milieu un elfe malade qui va très certainement faire gagner cette guerre n’est pas sans me rappeler la trilogie Tyrion et Téclis de William King également.

En bref, je suis loin d’être séduite, je n’ai pas trouvé ce à quoi je m’attendais et j’en ressort quelque peu déçue. Cependant, je remercie le forum Au coeur de l’Imaginarium et les éditions Boz’Dodor pour ce partenariat.

[Chronique] Le bleu est une couleur chaude – Julie Maroh

[Chronique] Le bleu est une couleur chaude – Julie Maroh

Le bleu est une couleur chaude


Emma, une jeune femme, se rend chez les parents de son amie Clémentine. Ils l’attendent pour manger et elle doit aussi récupérer des affaires que lui laisse Clémentine, selon ses dernières volontés. En effet, Clémentine vient de décéder à l‘hôpital, des suites d’un problème cardiaque. Emma, sa petite amie, se remémore les dernières lignes écrites par Clémentine avant de mourir. Son amour si grand et si pur, elle ne cesse de lui répéter que c’était la plus belle chose de sa vie. Emma retrouve son journal intime dans la chambre et commence à le lire. Elle y raconte son quotidien, depuis l’époque du lycée. Emma découvre alors sa sensibilité et ses états d’âmes d’adolescents, comme jamais elle n’aurait pu le découvrir. Sa première rencontre avec un étudiant du nom de Thomas. En l’attendant dans la rue, Clémentine croise un couple de lesbienne, dont l’une des jeunes filles la regarde d’un regard bleu azur. Clémentine fait cette nuit là un rêve étrange : elle imagine la jeune fille croisée dans l’après-midi qui la rejoint dans son lit. Au matin, elle se sent très perturbée d’avoir fait ce rêve étrange. Elle retrouve ses amis au lycée qui lui demande comment c’est passé son rendez-vous avec Thomas. Paniquée de son rêve, elle décide de passer à l’action avec lui…

Mon avis

Le bleu est une couleur chaude relate l’histoire de Clémentine, l’histoire de sa vie lue par sa compagne, Emma. En effet Clémentine, suite à une maladie, est décédée, et l’une de ses dernières volontés et que la femme de sa vie lise le contenu de ses journaux intimes chez ses parents à partir de l’année où elles se sont rencontrées, jusqu’à la triste étape du dernier séjour à l’hôpital. C’est ainsi que nous allons revivre leur rencontre, leurs déboires mais aussi un voyage dans l’adolescence de Clémentine, de l’acceptation de sa sexualité à tous les problèmes de la vie de couple.

Clémentine a 15 ans, et pour son anniversaire vient de recevoir un journal intime, qu’elle se promet de tenir jusqu’au bout cette fois-ci. Ça va faire un mois qu’elle est rentrée au lycée et l’élève de terminal, Thomas, l’intéresse vaguement mais ses copines la pousse à avoir une relation avec, et pour seul argument, c’est qu’il est mignon et qu’il soit en terminale. Alors Clém’ accepte et l’attend sur une grande place, où elle croisera un regard bleu azur, celui d’une jeune femme aux cheveux bleus qui l’intriguent, et en rêvera même certaines nuits… Clémentine est une jeune fille sage, qui n’imaginerait jamais avoir des sentiments pour une fille vu qu’on lui a toujours apprit que l’amour ne pouvait que s’exprimer entre un homme et une femme et que toutes autres relations sont considérées comme étant contre-nature. L’acceptation de sa sexualité ne va pas être une chose aisée, mais Emma sera là pour l’aider !

Quant à Emma, elle a déjà accepté sa sexualité depuis quelques temps. Elle est avec Sabine, qu’elle a rencontré aux Beaux-Arts, une jeune femme très jalouse, portée sur l’hystérie. Emma va à son tour aider Clémentine à s’accepter, à comprendre ce qu’elle est tout en lui apportant son amour et son aide vis à vis des embûches que Clèm’ rencontrera tout au long de l’histoire. Emma est une jeune femme très mature, patiente. Et même si on connait la fin, on espère tout au long de leurs aventures que ça se finisse en happy end …

Le parti pris graphique est très intéressant puisque la dessinatrice a fait le choix de relater tout les souvenirs de Clémentine en noir et blanc, sauf pour les cheveux de sa compagne qui ressortent grâce à une touche de bleu. Cette couleur est utilisée pour attirer notre attention vers les choses qui semblent les plus importantes pour Clèm’. Cela nous donne vraiment l’impression de plonger dans ses souvenirs, et rend la lecture plus immersive. Les traits du dessin sont simples mais donnent aux personnages des attitudes très expressives. Quand les dessins sont en couleurs, elles sont sobres et douces ce qui créer une cohérence avec le reste de la BD.

Petit plus : le film adapté de Le Bleu est une couleur chaude, sous le nom de La vie d’Adèle, sort au cinéma le 09 octobre 2013, irez-vous le voir ? Edit du transfert de blog, 2016 : J’ai vu le film plusieurs mois après sa sortie, ça a été une énorme déception, l’histoire n’est absolument pas respectée, et n’est qu’au final un film racontant une romance F/F d’une femme qui vit dans un classe aisée, et une autre qui vient d’une famille qui est dans la classe moyenne. Le tout pour dire que ces femmes ne peuvent avoir une histoire d’amour, car elles ne sont pas du même milieu. Ils ont juste gardé le fait que Adèle (j’ai envie de rire…) trompe sa copine, mais ça sert bien l’histoire du « elle vient de la classe moyenne, alors vous comprenez… » . Bref, encore un film qui n’aurait jamais du voir le jour !