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[Chronique] Harry Potter et l’enfant maudit – J.K. Rowling, Jack Thorne & John Tiffany

[Chronique] Harry Potter et l’enfant maudit – J.K. Rowling, Jack Thorne & John Tiffany

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Etre Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

Mon avis

Nous revoilà plongés dans l’univers de Harry Potter, dix-neuf ans plus tard. Albus va faire sa rentrée à Poudlard avec Rose (la fille de Hermione et Ron) et Scorpius (le fils de Drago). Mais pour Albus, même si il est entouré de ses amis, vivre avec toute l’histoire de son père, « Le Garçon Qui A Survécu », est plus un fardeau et source de vives inquiétudes pour le jeune homme qui se retrouve avec une pression monstre qui l’empêche d’être tout simplement heureux…

Ce livre, c’est un cadeau de ma maman, qui a supporté mon impatience folle à chaque sortie des tomes de la saga et des films. Autant vous dire que sur tout le trajet du retour, je n’ai fait que dévorer ce roman de bout en bout !

Comme vous le savez sans doute déjà, c’est le script de la pièce de théâtre The Cursed Child. Il ne faut donc pas s’attendre à un roman ou à retrouver les personnages que nous connaissions à travers les romans. Tout d’abord, parce qu’ils ont grandi et donc on forcément changé (prise de maturité, etc…) et que J.K. Rowling n’a pas écrit une ligne du script. Mais surtout parce que le théâtre c’est de l’éxagération pour mettre en avant des sentiments, des émotions, des traits de caractère. Ainsi Ron paraîtra plus comme l’élément comique de la pièce, Hermione et Ginny comme des femmes très sérieuses et Harry tourmenté par tout ce qu’il va vivre… Bref vous avez compris l’idée.

Les révélations qui sont faites dans cette pièce, paraissent au premier abord innatendues, mais en y regardant de plus près, c’est du fan-service. Tout est là pour contenter les fans de la première heure, il y a très peu de prises de risques, même dans les révélations finales. Cela me rappelle beaucoup les périodes d’après lecture où l’on cherchait toutes les théories possibles et inimaginables sur internet ! 🙂

Beaucoup de nostalgie se dégage de cette lecture, mais aussi un questionnement par rapport à Albus et à Scorpius et leur relation. Cette bromance est la bromance la plus intense que je n’ai jamais lu (à part dans les yaoï, mais ça ne finit pas de la même façon 😀 ), que j’en reste pensive. Tout dans leurs réactions, leurs mots, me font penser à autre chose que la simple relation amicale que l’on nous présente. Sérieusement, les auteurs auraient glissé un « Albus embrasse Scorpius » que je n’aurais pas été étonnée. Pour en avoir discuté avec plusieurs personnes, il en ressort que nous sommes persuadés que Albus et Scorpius étaient bel et bien en couple dans une autre version de la pièce, mais que quelqu’un a demandé à ce que ce ne soit pas le cas. Ou nous le saurons jamais, ou J.K. Rowling fera le même type d’annonce que pour l’homosexualité d’Albus Dumbledore. Après tout elle nous a bien prouvé qu’elle en était capable !

Mais c’est dommage – si c’est le cas – de ne pas l’avoir dit dans la pièce directement. Et c’est même dommage tout court, cela aurait été la seule prise de « risque » dans l’écriture de ce script et aurait amené un peu de fraîcheur dans cette saga 100% hétérosexuelle – ce qui n’est absolument pas représentatif de la réalité, monde magique ou non.

En bref, j’ai totalement apprécié ma lecture, je me suis laissée prendre au jeu et je suis rentrée facilement dans l’univers de Harry vu par deux auteurs différents. J’en suis ressortie complètement nostalgique et avec l’envie de me refaire un énième marathon des films. Cela manque cependant de renouveau et de prises de risque, mais cela a été assez efficace sur le moment pour me faire passer deux heures de plaisir.

[Chronique] Lieutenant Darmancour – Eric Jourdan

[Chronique] Lieutenant Darmancour – Eric Jourdan

lieutenant darmancour


A tout juste 19 ans, Pierre Perrault est déjà célèbre et enchante tout Paris avec ses Contes de ma mère l’oye. Mais le fils de Charles Perrault, lui-même écrivain reconnu, est conduit en 1697 à la prison du Petit Châtelet pour avoir mortellement blessé un jeune charpentier dans des conditions troubles… Face à certaines circonstances, ni la notoriété ni les soutiens ne raccommodent rien. Que faisaient ensemble ces deux-là, trouvés chemise déboutonnée ? Pour fuir telle situation, une seule échappatoire : s’enrôler dans un monde d’hommes au sein du Régiment Dauphin, et s’acheter un nouveau nom : lieutenant Darmancour.

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Charles Perrault avait un fils, comment s’appelait-il ?

Pierre Perrault, ou plutôt le Lieutenant Darmancour, qui était, selon les dires, un beau garçon. Et Pierre était gay, chose qu’il fallait cacher à l’époque pour éviter le supplice réservé aux homosexuel.les… Alors quand un jeune homme meurt sous son épée et qu’ils sont retrouvés avec leurs tenues défaites, Pierre doit absolument trouver un alibi sur ce qu’il vient de faire et une raison valable pour expliquer l’état de leurs vêtements. Et en prison, il aura tout le temps pour réfléchir à tout ça, et revenir sur les débuts de tout cela…

Lieutenant Darmancour est un titre assez mélancolique, énormément axé sur les sentiments et émotions de Pierre. Car grâce à de nombreux flashbacks, on remonte aux premiers émois du jeune homme, que l’on découvre plus en profondeur. Un Pierre qui ne veut pas être enfermé dans les carcans de la société, être à la cour, être fardé, porter des dentelles et des perruques. Bref, un esprit libre ! (Ou un rebelle, c’est selon les points de vue 🙂 )

Ce livre est une ode en trois parties. D’abord à la jeunesse, puis au sexe, et enfin à l’amour. Bien que le sexe il y ai, n’y cherchez pas de longues descriptions langoureuses des scènes. On reste plutôt sur les faits pour rester concentrés sur l’histoire, dont les émotions transmises sont assez puissantes.

Les flashbacks composent l’histoire de bout en bout. Il faut être attendu à se retrouver baladé de gauche à droite, quand les souvenirs ne sont pas imbriqués dans d’autres. Les souvenirs viennent à Pierre, qui en vient à les raconter plus tard. L’histoire est la même, mais des détails changent suivant la maturité de notre protagoniste et sa façon d’appréhender les choses.

En bref, Lieutenant Darmancour est un court roman sur la vie du jeune Pierre Perrault selon Eric Jourdan, qui a imaginé pas mal des faits qui sont présentés ici. C’est un roman très prenant émotionnellement et qui reste en tête après sa lecture. Un roman à relire, très certainement !

[Chronique] Brother Shuffle ! – Kazuhiko Mishima

[Chronique] Brother Shuffle ! – Kazuhiko Mishima

brother shuffle


Bienvenue chez les Sakurai !
Bien qu’ils soient frères, Haruki et Mafuyu n’ont pourtant rien en commun. Alors qu’Haruki, plus âgé d’une année, est grand, costaud et doté d’un fort caractère, Mafuyu est petit, chétif et aime plus que tout les pâtisseries et les choses mignonnes.
Appréciant leur quotidien fait de gâteaux, peluches et… bagarres, ces deux frères vont pourtant voir leurs habitudes bouleversées le jour où… ils vont échanger leurs corps !
Le fier Haruki va se retrouver dans le corps de son mignon petit frère et Mafuyu va devenir le bad boy du lycée…
Déjà inquiet pour sa réputation et obligé d’endosser le rôle du petit et joyeux élève modèle qu’est Mafuyu, Haruki ne se doute pas encore totalement de ce qui l’attend !

Merci aux éditions Taïfu Comics pour cette lecture !

Mon avis

Mafuyu et Haruki sont frères, et totalement à l’opposé l’un de l’autre. Le plus jeune, Mafuyu, est frêle, toujours très enthousiaste et aime tout ce qui est mignon et les pâtisseries. A côté, Haruki fait toujours la tête, est un peu bagarreur, bref rien à voir avec son pétillant petit frère. Mais après une chute dans les escaliers, ils se rendent compte qu’ils ont échangé leurs corps !

Nous allons suivre Haruki, qui ne va pas être au bout de ses surprises avec le corps de Mafuyu. Entre Akiyama, l’ami de ce dernier, qui va lui faire une révélation qui va le désarçonner, et l’attitude de certains camarades de classe de son frère, il va découvrir une partie de sa vie qu’il ne connaissait pas. Haruki va très vite vouloir récupérer son corps pour rétablir la situation, mais aussi pour mieux saisir ses sentiments…

brother shuffle illu

Brother Shuffle ! est une comédie qui ne manque pas d’humour, même si l’on tombe facilement dans l’exagération par moments. Kazuhiko Mishima s’est beaucoup plus basé sur les sentiments et les émotions que sur les scènes de sexe, qui sont toutes axées sur le consentement mutuel, ce que j’approuve totalement ! L’histoire est plutôt classique, mais ces éléments réunis la rend tout de suite plus intéressante. Et avec cette couverture colorée, c’est frais, c’est une lecture parfaite pour l’été qui approche !

Concernant les graphismes, les dessins sont d’une qualité respectable, mais on notera tout de même quelques défauts. Tout d’abord, j’ai eu du mal dans les premières planches à faire la différence entre les trois personnages principaux, il m’a fallu un petit temps d’adaptation. Les décors sont génériques, presque inexistants, à part quelques cases montrant du mobilier, on finit par se repérer par la force des choses. Mais ce qui m’a surtout sauté aux yeux, ce sont les visages inégaux quand on passe à une vue de profil : les têtes sont beaucoup trop anguleuses, et les proportions deviennent tout de suite moins réalistes. Ce sont juste des petits défauts, mais en général, ça passe.

En bref, Brother Shuffle est une comédie qui sent bon l’été, bourré d’humour et présente des situations rocambolesques qui n’ont pas manqué de me faire sourire. Plus axé sur les sentiments et les émotions véhiculées, on lira plus ce yaoï pour sa petite romance mignonne !

[Chronique] Troublemaker – Rohan Lockhart

[Chronique] Troublemaker – Rohan Lockhart

troublemaker

  • Éditeur : MxM Bookmark (2015)
  • Pages : 224
  • Genre : Romance M/M, SF
  • Prix : 13€
  • Acheter Troublemaker

À la mort de son frère, Evan est effondré. Orphelin depuis l’enfance, son monde s’écroule comme un château de cartes. Il se retrouve seul et désemparé à l’âge de dix-sept ans.
Au cours de la lecture du testament, il apprend alors qu’il doit partager son toit avec un jeune détenu récemment libéré, Keith. Ce dernier, qui possède un lien mystérieux avec son défunt frère, entre dans sa vie de façon déconcertante, voire un peu brutale, à l’opposé de son mode de vie.
Mais la collocation avec l’ancien hors-la-loi va s’avérer plus compliquée que prévue : l’ombre de la solitude et de l’isolement plane et ranime les blessures du passé.

Mon avis

Evan est dévasté par la mort de Leeroy, son grand frère, mais aussi celui qui était sa seule famille. Alors que sa relation avec Ash n’avance pas comme il le souhaiterait, il se voit imposer la présence de Keith, un outlaw, à cause du testament de son frère. Est-ce que les deux jeunes hommes arriveront à cohabiter ensemble ?

Troublemaker se déroule  au début du deuxième tome de GMO Project Next-Gen et peut se lire indépendamment de la saga. On redécouvre cette période du point de vue de Evan, et entre la perte d’un proche, sa relation avec Ash, l’arrivée de Keith avec qui il va devoir vivre et les examens de fin d’année, il va devoir se montrer fort pour supporter tout cela. C’est donc tout un panel d’émotions et de sentiments que vivent à la fois Evan, mais aussi le lecteur. Car entre Flowers never lie, Troublemaker ou encore Interlude, les émotions et les sentiments sont beaucoup plus mis en avant que dans les romans principaux, ce qui n’est pas forcément pour nous déplaire 😉

Keith est un outlaw que nous avions brièvement rencontré dans le premier tome de la Next-Gen, Outbreak. C’est un jeune homme renfermé sur lui-même et qui parle très peu. Evan doit faire preuve de patience pour avoir des réponses ! Mais petit-à-petit, Keith va commencer à s’ouvrir et présenter de nouveaux aspects de sa personnalité.

Avoir le point de vue de Evan sur ce qu’il a vécu depuis la mort de son frère est très intéressant. J’aime beaucoup redécouvrir les histoires avec d’autres points de vue, alors évidemment avec Troublemaker, je suis satisfaite !

Pour les illustrations, on retrouve aux commandes Xian Nu, dont je suis l’évolution depuis bientôt trois ans, et je dois dire que c’est de plus en plus parfait. Les illustrations de Troublemaker sont douces, parfois chaudes, mais toujours belles. Si certaines sortent en carte un jour, elles rejoindront ma petite collection >o<

En bref, Troublemaker est un bonus indispensable de la saga GMO Project Netx-Gen qu’il faut absolument lire. C’est bourré d’émotions, d’illustrations très jolies, et le must : une belle histoire pour Evan J’espère que nous recroiserons ces deux-là dans le prochain tome de la Next-Gen ! 😀

[Chronique] Lettre à Hervé – Eric Sagan

[Chronique] Lettre à Hervé – Eric Sagan

lettre à hervé


Il y a 24 ans, tout a commencé par un cahier qu’Hervé n’aurait jamais du voir. Puis, il y a eu cette lettre. 24 ans après l’avoir écrite, 24 ans après avoir osé la donner à son destinataire, voici que la vie la renvoie à l’expéditeur, brute, touchante et drôle.

Pour parler de ce livre, il faut raconter l’histoire du livre lui-même.
Il était une fois un garçon d’une vingtaine d’années. Qui tombe amoureux d’un mec. D’un mec hétéro. Rien de très original.
Mais ce garçon se met en tête d’écrire une lettre. Dans cette lettre, il va raconter sa vie, son enfance, ses peurs, ses péripéties d’enfant normal, ou presque, péripéties touchantes, souvent drôles, parfois choquantes, toujours humaines.

Cette lettre il la donne à Hervé. Et il la donnera également plus tard à ses parents, en se rendant compte qu’il n’avait jamais rien écrit de mieux pour expliquer qu’il était différent.Des années passent. Il reçoit alors l’appel d’un inconnu : le psychologue de son père. Il apprend que son père s’était lui aussi servi de cette fameuse lettre, pour parler de son fils sur le divan. Pourquoi ce psy avait-il appelé ? Pour demander l’autorisation de faire lire cette lettre à un autre patient, dont le fils était gay, lui aussi. Pour l’aider à accepter son fils.
Cette histoire, vraie, et d’autres événements de la vie, allaient finir par convaincre l’auteur de publier cette lettre, sous forme de fiction, en préservant l’authenticité de l’original.
Voici donc « Lettre à Hervé ».

Merci à l’auteur et Livraddict pour cette lecture ! 

Mon avis

Une lettre. Puis une autre. Pour expliquer, pour être compris. Eric a écrit cette lettre à Hervé, une déclaration d’amour, dans un monde où on est prompts à juger bien vite. Alors Eric raconte son enfance, ses expériences, comment il en est venu à aimer les hommes. Comme le dit l’auteur, n’y voyez pas une romance avant de commencer ce livre, car ceci n’en est pas une.

Peut-on réellement critiquer et donner une note à un livre où l’auteur s’y dévoile sans fard ? L’expérience est ardue, mais on aime bien les défis sur OUAT. Car oui, Lettre à Hervé est une histoire vraie, c’est la vie de l’auteur qui est déroulée sous nos yeux. Eric se dévoile, avec ses erreurs, ses réussites, ses joies, ses peines, défauts et qualités… C’est très personnel, mais c’est ce qui rend ces lettres si touchantes, si poignantes.

Deux lettres. Dès que l’on ouvre ce livre et qu’on plonge dans le passé d’Eric, il devient impossible d’arrêter cette lecture, tant elle nous prend aux tripes. La première lettre, écrite à 24 ans, est celle que l’auteur a donné à Hervé, celle transposant sa vie. La deuxième, écrite à « presque quarante-huit, juste le double, c’est étrange« , en décembre 2015, est… dévastatrice. On en reste bouche-bée, on la relit, on veut être bien sûr de ce que nous avions lu quelques secondes plus tôt. On s’attend à tout, sauf à ça.

Que l’auteur soit gay et qu’il soit tombé amoureux d’un hétéro n’est, à mon avis, pas le sujet principal de Lettre à Hervé. C’est à mon sens une lettre plus axée sur l’acceptation et l’évolution d’un homme. On remonte l’enfance, l’adolescence. Les premiers émois, le rejet des autres, cette envie de rentrer dans le moule, même si on ne le souhaite pas, pour appartenir au groupe. Des idées que l’on pensait paroles d’évangile, et dont nous en pensons le contraire aujourd’hui – comme l’auteur sur les femmes, par exemple. Bref, la lettre d’une vie…

En bref, ce livre est une histoire vraie qui vous prendra aux tripes, et dont vous aurez du mal à quitter votre lecture tellement c’est prenant. Une lettre sur la vie, une déclaration d’amour, un beau message, c’est tout ce qu’est Lettre à Hervé.

[Chronique] Néogicia, tome 1 : Second Éveil – Fabien Fournier

[Chronique] Néogicia, tome 1 : Second Éveil – Fabien Fournier

néogicia

  • Éditeur : Olydri éditions (2014)
  • Pages : 313
  • Genre : Science-Fantasy
  • Prix : 8.81€
  • Acheter Second Eveil

Dans un monde dominé par la magie, les néogiciens, une civilisation portée par une puissance nouvelle appelée technologie, ont fondé l’Empire, dont la capitale est Centralis.

Saly Asigar, une jeune olydrienne, entreprend de rejoindre ce peuple. Pour y prétendre, elle doit subir une injection, l’isolant définitivement des flux magiques parcourant le monde d’Olydri. Une telle pratique n’est pas sans risques. Dans l’hypothèse d’une incompatibilité génétique, elle mourrait ou pire encore ! Elle pourrait muter en ce que les scientifiques appellent une aberration.

A l’aube de ce second éveil, la procédure semble prendre une tournure inattendue…

Mon avis

Saly est une jeune olydrienne en passe de devenir néogicienne. Depuis toujours, elle s’est sentie attirée par la technologie, au grand dam de la magie… Et de ses parents. C’est enfin le grand jour pour la jeune fille, mais pour cela elle va devoir subir une injection qui la mutera soit en olydrienne, soit en aberration. Une fois rentrée dans la cabine, son référent commence à lui parler de son choix et la suite va prendre une tournure pour le moins habituelle, à laquelle la jeune femme ne s’attendait pas…

Depuis sa sortie en 2014, j’ai Néogicia dans ma PàL, avec pour objectif de le lire après les romans Noob. Je n’ai toujours pas fini cette saga, mais cela tombe bien car je me suis arrêtée au tome 2.5, dont les évènements sont liés à ce premier tome. Mais ce qui m’a décidée à passer le cap, c’était la sortie imminente de la BD (que je n’ai toujours pas acheté, le salon du livre parisien approchant et bouleversant mes priorités livresques). Bref, il était vraiment temps que je sorte Second Éveil de ma PàL !

Néogicia est un spin-off de Noob, se concentrant sur les PNJ, qui ont leur vie propre (ce qui n’est pas sans rappeler Log Horizon) et pour qui le game over est une mort finale et définitive. On peut commencer cette saga sans lire Noob, nous ne sommes pas perdus un seul instant, puisqu’à l’image de Saly, nous découvrons un nouvel univers. Je recommanderais tout de même de lire Noob pour ceux qui ne l’ont pas fait et qui voudraient  en savoir plus sur la base de l’univers, l’Empire, la Coalition, l’Ordre et le reste. Mais ce n’est pas indispensable.

Fabien Fournier nous présente donc les néogiciens que nous avions déjà vu à travers le personnage de Ivy. De ce côté-là – installation de l’univers, explications, … – le roman souffre de quelques longueurs, mais un nouvel univers n’est jamais facile à mettre en place, surtout quand il faut tout faire pour que le lecteur puisse saisir les tenants et les aboutissants, mais surtout pour se démarquer de la saga principale.

La différence majeure entre ces deux sagas, c’est que Néogicia est bien plus sérieux que Noob, moins axé sur l’humour, mais sur des choses plus concrètes : la mort, la guerre… Tout ça n’est que background dans Noob, tout ça devient réalité avec Second Éveil. Il y a quelques références à des œuvres majeures de la SFFF, mais celle qui m’a le plus marquée, c’est celle des glissinfos, qui ne sont pas sans me rappeler les notes volantes qui s’engouffrent dans les ascenseurs du Ministère de la Magie, dans Harry Potter.

gif harry potter neogicia

J’ai totalement apprécié le fait que ce soit des personnages féminins mis en avant, à savoir Saly et Loreley. Ce sont des personnages qui ne se cantonnent pas à des petits rôles sans plus. J’ai vraiment hâte de voir l’évolution des filles dans la suite ! Car Saly est un personnage fort qui a ses faiblesses, mais qui nous montre tout un tas de facettes de sa personnalité plus intéressantes les unes que les autres. A côté, Loreley est une jeune « Golgotha » (c’est à elle qu’elle m’a fait penser dès son apparition), qui revendique son homosexualité haut et fort. C’est tellement rafraichissant !

En bref, pour un premier tome, Fabien Fournier a réussi à réinventer son univers sans que ce soit redondant où qu’on retombe dans du Noob pur et dur : Néogicia est totalement différent. La suite promet d’être très intéressante, surtout dans l’évolution des personnages et de leur situation. Hâte que celle-ci sorte !

[Chronique] Bi no Kyoujin, Volume 1 – Reibun Ike

[Chronique] Bi no Kyoujin, Volume 1 – Reibun Ike

bi no kyoujin


Pour certains, ce sentiment s’apparente à du sado-masochisme, pour Kabu et Nirasawa, c’est de l’amour.
Alors que Kabu s’apprête à prendre la relève de son père à la tête du clan, Nirasawa est toujours présent à ses côtés et le soutient. Leur relation est toujours aussi torturée, mais rien ne peut s’opposer à l’irrésistible obsession qu’ils ont l’un envers l’autre.

Merci aux éditions Taïfu Comics et à Babelio pour cette lecture !

Mon avis

Kabu est le fils d’un boss yakuza. Bien qu’il marche dans ses traces, Kabu ne se considère – et ne s’accepte – pas en tant que yakuza. La santé du boss n’étant pas au top, il se doit de désigner ses successeurs, dont son fils. Mais celui-là ne l’entend pas de cette oreille et annonce à son oncle Sagawa qu’il lui laisse sa succession. Mais Sagawa se rend compte que s’il est nommé boss, il aura toujours moins de ressources que Kabu et exige de celui-ci qu’il lui cède soit une de ses sociétés, soit son homme de main et amant, Nirasawa… L’amour passera-t-il avant tout, ou le yakuza préfèrera-t-il garder ses sociétés ?

Bi no Kyoujin (deux tomes de prévus) est la suite de Bi no Isu, sorti en 2008 (2012 en France). N’ayant pas lu ce one-shot, il aurait été normal que je sois perdue. Mais heureusement, cela n’a pas été le cas grâce au premier bonus du manga, qui arrive quelques planches après le début des hostilités. C’est un flashback qui revient sur la rencontre particulière de Kabu et Nirasawa, et comment ils en sont venus à collaborer ensemble (et plus si affinités). Avec ce bonus, on se retrouve bien armés pour comprendre la suite, et surtout ce qui lie ces deux hommes.

Car Kabu et Nirasawa entretiennent une relation charnelle. Bien que l’on peut douter des sentiments du fils du boss, Nirasawa assume totalement son amour pour son maitre et amant. C’est le jour et la nuit entre les deux hommes. Tandis que Kabu incarne le seme viril avec du poil, peu porté sur les sentiments, direct et franc dans ses paroles jusqu’à en manquer de tact, Nirasawa est quant à lui l’uke aux traits plus féminins, qui assume ses sentiments, mais qui fait un peu vierge effarouchée par moments (surtout quand son amant est très direct).

Qui dit yaoï, dit scènes intimes entre les deux hommes, qui sont nombreuses – et heureusement, pas au détriment de l’histoire – puisque Kabu exprime clairement ses envies sexuelles – bien plus que Nirasawa. Ces scènes sont pour la plupart violentes, sans ignorer la notion de consentement, mais chargées d’érotisme. Graphiquement c’est beau, et l’on ne peut qu’apprécier ces visuels.

En bref, Bi no Kyoujin est une suite qui se laisse apprécier, même si on n’a pas lu le début, grâce à un bonus qui nous ramène à la rencontre des deux amants. Sous fond de trafic de drogues et succession chez les yakuza, on ne peut qu’espérer que Kabu et Nirasawa pourront vivre pleinement leur histoire !

[Chronique] La pharmacienne – Esparbec

[Chronique] La pharmacienne – Esparbec

la pharmacienne


La Pharmacienne est un roman pornographique « pur et dur », où les métaphores sont bannies, les adjectifs concrets, et les descriptions méticuleuses sans être délayées. En outre, un humour noir assez décapant ne gâte rien à l’affaire. Les tribulations de Bébé, Laura Desjardins, Beau P’ et son cousin Ernest constituent un vaudeville d’un genre nouveau, lubrique et facétieux. Gageons que sa lecture en surprendra plus d’un qui avait, sur ce type de littérature, des préjugés que l’actuelle liberté d’écriture a rendu désuets.

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Bébé couche avec n’importe qui. Son frère, son cousin, les amis de son frère… Bref, Bébé s’éclate sexuellement. Mais un jour, Beau P’, le nouveau mari de sa mère, est rentré beaucoup trop tôt et l’a surprise avec son cousin. Pour acheter son silence, Bébé accepte de s’offrir à lui. Mais c’était sans compter aussi sur la venue d’Ernest, le cousin de Beau P’, un ex-détenu aux mœurs légères… La Pharmacienne, qui n’est autre que sa mère, va bien avoir du soucis à se faire avec sa petite famille !

Ce qui est bien, quand on commence un roman de Esparbec, c’est que l’on sait qu’on aura très peu de chance d’être déçu. Et c’est le cas avec cette nouvelle édition de La Pharmacienne, un roman oh combien émoustillant. Comme je m’y attendais, j’ai retrouvé ici le style très descriptif et immersif de son auteur. Il prend son temps pour décrire chaque chose, chaque parcelle des corps, qu’on arrive sans mal à s’imaginer les différentes scènes qui se déroulent dans cette maison.

Esparbec n’hésite jamais à détailler une vulve, ou appeler une chatte, une chatte. C’est plaisant de s’éloigner, avec cette lecture, des romans « érotiques » des éditeurs généralistes qui sont la plupart du temps totalement aseptisés ! C’est cru, c’est du porno, mais tout en n’étant ni insultant, ni irrespectueux. Chaque chapitre amène à découvrir plusieurs pratiques : homosexualité, voyeurisme, triolisme, inceste, ect… On voyage, avec Esparbec, qui n’est pas avare en mise en scènes plus ou moins originales !

Tout comme La femme de papier de Françoise Rey, cette édition est agrémentée d’illustrations en noir et blanc de Alex Varenne, une postface de l’auteur, ainsi qu’une interview et une réécriture d’un chapitre qui est paru la première fois en 1994, dans « Darling ».

En bref, lire un roman de Esparbec, c’est accepter de s’ouvrir à mille et une possibilité, aller de découverte en découverte, dans un style toujours plus immersif et descriptif. Cette édition est à avoir dans toutes les bibliothèques des lecteurs fans du genre, qui ne peuvent décemment pas passer à côté de ce roman culte !

[Chronique] Des mensonges dans nos têtes – Robin Talley

[Chronique] Des mensonges dans nos têtes – Robin Talley

des mensonges dans nos tetes


Les filles sont faites pour se marier… Les Noirs et les Blancs ne doivent pas se mélanger… Une fille ne doit pas embrasser une autre fille… Linda ne doit pas aimer Sarah. Rien que des mensonges? 1959, en Virginie. C’est l’histoire de deux filles qui croient qu’elles se détestent — parce qu’elles n’ont pas la même couleur de peau et qu’elles ne sont pas nées du même côté. C’est l’histoire de Sarah et Linda qui croient qu’elles se détestent… mais c’est aussi l’histoire de l’année où tout va changer — parce que les mensonges des autres vont voler en éclats et que les vies, les coeurs de Sarah et Linda vont s’en trouver bouleversés pour toujours…

Merci à Babelio et aux éditions Mosaïc pour cette lecture !

Mon avis

Linda et Sarah pensent qu’elles se détestent. Sarah est noire, subit de plein fouet la ségrégation alors qu’elle et sa sœur ont enfin droit d’aller au lycée pour blancs. Depuis qu’elle a comprit qu’elle ne serait jamais heureuse avec un homme, elle tente de cacher son homosexualité. Mais on ne change pas ses préférences sexuelles en claquant des doigts. Linda de son côté est une jeune fille blanche, fille d’un père journaliste qui refuse l’intégration des noirs. Totalement pour la ségrégation, il impose son mode de pensé à sa femme et sa fille, qui elle croit dur comme fer en ce père qui lui fait peur. Cachant elle aussi son homosexualité, l’arrivée de Sarah dans son école va changer sa vie, et ses convictions vont se retrouver chamboulées. Et si elles n’étaient pas obligées de se détester ?

Autant le dire tout de suite, c’est un coup de cœur ! Ce livre est tellement poignant, tellement fort, tellement juste ! Niveau avalanche d’émotions, c’est le meilleur que j’ai lu cette année. Ce début sonne comme Entre chiens et loups de Malorie Blackman : une rentrée des classes en pleine ségrégation, un amour interdit… Mais là où se démarque Des mensonges dans nos têtes, c’est que l’on reste totalement dans le milieu lycéen, sans trop s’attarder sur les adultes, même s’ils ont leur poids dans certains évènements.

Elle insiste :
– Ce que je veux dire, c’est que personne n’a obligé ton gouverneur à quoi que ce soit.
C’en est trop. Je m’écrie :
Mon gouverneur ? C’est le tient aussi !
Elle relève la tête et lance :
– Il n’est rien du tout pour moi s’il ne me donne pas les mêmes droits qu’à toi.

Et les jeunes, on sait combien ils peuvent être durs entre eux. Voir même horriblement durs. Et Robin Talley nous le prouve encore une fois avec l’histoire de ces deux jeunes filles. Elle ne rend d’ailleurs pas la tâche facile à Sarah et Linda : les blancs et les noirs ne sont pas censés se côtoyer, alors l’homosexualité… C’était autant mal vu. Je vous laisse donc imaginer le contexte plein de violences dans lequel l’auteure fait évoluer ses deux personnages féminins. Entre l’amour et la haine il n’y a qu’un pas.

Côté écriture, cela se lit très facilement, l’auteure ayant un vocabulaire varié mais pas complexe, et elle sait faire vivre et ressentir tout un panel d’émotions en quelques mots. Alternant les points de vue entre les filles, il est très intéressant de suivre le cheminement de penser des filles, jusqu’à l’acceptation de l’autre, de la différence et de soi. La traduction est magnifique, et les notes du traducteur sont appréciées pour saisir pleinement certains passages. Ça et la couverture, on peut dire que pour une fois, la version française est au top !

Tout est bien qui finit bien ou tout est bien qui finit mal ? A vous de le lire pour savoir ! (Traduction : Foncez tout de suite chez votre libraire. Maintenant 😀 )

[Chronique] Saison, tome 1 : Un parfum d’été – Jay Bell

[Chronique] Saison, tome 1 : Un parfum d’été – Jay Bell

un parfum d'été


L’amour, comme toutes les choses de l’univers, ne peut être détruit. Mais au fil du temps, il peut changer.

Les chaudes nuits du Texas étaient synonyme de solitude pour Ben avant que son cœur ne commence à battre au rythme de deux mots : Tim Wyman. De toute évidence, Tim a un corps parfait et une vie idéale, mais quand ils se rencontrent à cause d’une simple collision – pas vraiment accidentelle – Ben découvre que la vérité est rarement aussi simple. Si gagner le cœur de Tim s’avérait être une quête quasi-impossible, le garder est encore plus difficile quand la famille, la société et les émotions menacent de les séparer.

Merci aux éditions Mxm Bookmark pour cette lecture !

Mon avis

Ben a vu Tim un jour, et a développé une attirance envers ce jeune homme à qui il n’ose pas adresser la parole. Tim est beau, sportif, aime les belles voitures… Il doit sûrement être hétéro, mais cela n’empêche pas Ben de tout faire pour le croiser, quitte à le suivre. Alors que les deux jeunes hommes rentrent de cours, Ben crée une collision qui n’a rien d’accidentelle. Hospitalisé alors que ses parents sont partis en vacances, Tim se retrouve avec un Ben en tant que garde-malade et va lui avouer son homosexualité. Mais comment vivre une relation sereinement quand tout semble contre eux ?

L’acceptation de l’homosexualité est un thème fort dans Un parfum d’été, et l’ont peut voir plusieurs cas de figure : Ben, lycéen « sorti du placard », sa famille a totalement accepté son choix, ainsi que deux de ses amis, mais le reste de ses camarades au lycée lui font bien comprendre que ce n’est pas le cas pour eux. Puis nous avons Tim, le beau gosse populaire du lycée qui n’a toujours pas fait son coming out, de peur de la réaction de ses parents qui ne l’accepteront pas, et du regard des autres. C’est une vie de mensonges qu’il se construit. Et à côté nous avons un jeune steward qui vit en parfaite harmonie avec son orientation sexuelle, sans s’inquiéter du qu’en dira-t-on. Ce jeune homme, c’est Jace.

Ce qui m’a surprise dans ce premier tome – et agréablement – c’est que l’on ne reste pas dans les amourettes de lycéen de Ben. Et oui, le lycée n’est que le point de départ de son histoire ! On le voit grandir, prendre en maturité, et faire sa petite vie : des études supérieures, le travail, il voyage, déménage à plusieurs reprises, et même qu’il se marie ! Bref, c’est une véritable tranche de vie, sans artifices, avec les hauts et les bas, les relations, tout ce qu’il y a de plus normal. On voit pour ainsi dire, quasi toute la vie de Ben dans ce premier tome, sans se cantonner à une période en particulier.

Côté écriture, Jay Bell a une plume agréable qui se laisse lire facilement. L’auteur use de beaucoup de descriptions, ce qui rend l’histoire plus immersive, plus vivante. Nous sommes vraiment au plus proche des émotions de notre personnage principal. Bell a su clôturer ce premier tome avec brio, avec une fin qui m’a beaucoup touchée. J’ai hâte de lire la suite, qui est un reboot de l’histoire du point de vue de Tim. Bien que ce premier tome se suffise à lui-même, cela devrait être intéressant d’avoir sa version. Et entre nous, j’ai encore un peu de mal à quitter l’histoire…

Ah, et en plus un film et prévu ! Si, si ! Vous pouvez voir les premières photos et quelques explications de l’auteur – en anglais – sur son site.