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[Chronique] Dan Machi – La légende des Familias, tome 1 – Fujino Omori & Suzuhito Yasuda

[Chronique] Dan Machi – La légende des Familias, tome 1 – Fujino Omori & Suzuhito Yasuda

dan machi 1


Nombreux sont les dieux venus s’installer dans la Cité-Labyrinthe d’Orario, bénissant les mortels qui s’aventurent dans son dédale souterrain en quête de pouvoir, de fortune…
… ou de filles ?! C’est en tout cas le souhait de Bell Cranel, un aventurier novice sous la bénédiction de l’impopulaire déesse Hestia.
Sauvé de justesse par la belle Aiz Wallenstein, une épéiste hors pair, Bell s’engage à suivre ses traces et à devenir un aventurier digne de se mesurer à elle.

Bien décidé à relever ce nouveau défi, Bell plonge dans le mystérieux Donjon avec une énergie nouvelle qui ne manquera pas d’attirer l’attention de certains dieux.

Merci aux éditions Ofelbe pour cette lecture !

Mon avis

Bell Cranel, jeune aventurier de 14 ans, parcourt le Donjon de la cité-labyrinthe d’Orario pour suivre l’adage de son grand-père :

Ce que tout homme désir, c’est se constituer un harem !

Ambiance. Il rêve de sauver des demoiselles en détresse, qui tomberaient amoureuses de sa force, son charisme. Et parce qu’elles ont été sauvées par ce preux aventurier, elles tomberaient dans ses bras. Sauf que là, dans le Donjon, la personne en détresse, c’est lui. Le preux aventurier est une aventurière, ça remet tout de suite les idées en place. Bell Cranel n’est qu’un aventurier de niveau un qui n’impressionne personne, ce qui l’amène à revoir ses objectifs à la baisse et se concentrer plus sur sa progression qu’autre chose…

Rentrons dans le vif du sujet : j’ai eu de grosses difficultés avec la représentation de la femme. Les premières illustrations donnent le ton : des déesses qui se touchent la poitrine. Toutes les femmes ont des grosses poitrines, sont belles et finissent une par une part tomber amoureuses de Bell (un harem sauvage apparaît). Il y a en tout et pour tout quatre hommes pour une pléthore de femmes sexualisées, quand ce n’est pas Hestia la déesse femme-enfant qui ne fait pas les frais des descriptions sur son physique d’enfant à gros seins. Infantilisée et sexualisée, on a le combo gagnant pour une image de la femme réussie ! (non). Rares sont les femmes qui sont épargnées. Moi qui a l’habitude de fuir les ecchis pour éviter de tomber sur ce genre de choses, voir les codes de ce genre dans un roman, ça ne passe toujours pas. J’aurais essayé !

Heureusement, ma lecture a été sauvée par le background autour des Dieux et Déesses, les Familias, la Guilde, la cité, ou encore le système de progression. C’est très intéressant, et sur bien des points. Ici nous suivons surtout la Familia de Hestia, composée de la Déesse et de Bell, mais je ne serais pas étonnée qu’elle gagne en membres (féminins) par la suite.Le tout dans une présentation qui me fait beaucoup penser aux jeux-vidéos, bien que ce soit aujourd’hui ambigüe de mélanger la fantasy et la SF à ce genre de présentations depuis les grosses séries comme Sword Art Online ou LOG Horizon. Ici ça va, on arrive à comprendre assez rapidement que ce n’est pas un jeu.  Mais j’ai l’impression que l’on met ça à toutes les sauces juste parce que ça marche, et cela n’a rien d’original.

En bref, une lecture en demi-teinte. Bien que j’ai adoré le background, j’hésite à m’intéresser à la suite. Un harem, une présentation façon jeux-vidéos… Ces deux points manquent d’originalité. Sans cela, j’aurais pu avoir plus d’intérêt pour la série, mais j’en ressort trop blasée pour ça.

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 2 : L’expérience vécue – Simone de Beauvoir

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 2 : L’expérience vécue – Simone de Beauvoir

le deuxième sexe tome 2


Comment la femme fait-elle l’apprentissage de sa condition, comment l’éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d’un lourd passé, s’efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j’emploie les mots « femme » ou « féminin » je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre « dans l’état actuel de l’éducation et des mœurs ». Il ne s’agit pas ici d’énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s’enlève toute existence féminine singulière.

Cette édition est une limitée et numérotée de 1949, trouvée dans la réserve de la bibliothèque d’Avranches.

Mon avis

Après le premier tome, il est donc logique que je m’attaque au deuxième. Et ayant vu le film Les Suffragettes entre deux chapitres, j’ai pu faire le parallèle entre les deux et me rendre compte oh combien une femme était très compliqué à l’époque. Comparé à aujourd’hui, il n’y a pas photo, même si l’égalité homme-femme n’est toujours qu’un murmure et que le gouvernement vient de faire marche arrière à propos de l’article 14 de la loi contre le harcèlement de rue (parce que ça n’est jamais arrivé aux sénateurs, 90% d’hommes blancs hétéros et cisgenres*, donc le harcèlement sexiste n’existe pas. Et ouais). Bref.

Maintenant que nous avons vu la place de la femme dans l’histoire, d’un point de vue psychologique et d’un autre biologique, il est temps de nous intéresser à la vie de la femme : l’expérience vécue. On commence donc par la formation, dès l’enfance. Où débute le conditionnement ? Puis la vie de la jeune fille, avec ses impératifs comme se trouver un bon mari (avec une bonne position dans la société, of course), et qui va faire ses premières expériences sexuelles. Un chapitre est aussi consacré aux lesbiennes, où Simone de Beauvoir développe plusieurs pistes sur la façon dont les jeunes filles passent – ou non – par cette attirance sexuelle. C’est vraiment très intéressant de pouvoir mettre des mots sur tout ça !

Après cela, la femme a une situation, c’est une femme mariée, une mère, mais sa situation s’exprime aussi – et surtout – par sa place dans la société qu’elle a obtenu grâce à son mari. Mais il n’y a pas que des mères de famille mariées, Simone soulève un autre point : les prostituées – et les prostituées de luxe, qui n’ont que ce titre comme situation, et elle nous explique comment ces femmes vivent, comment elles en sont venu à se prostituer, comment elles le vivent.

A partir de là, l’auteure enchaine sur la justification (la narcissique, la mythique et l’amoureuse), mais ce sont des points vus et revus dans ce tome (et si mes souvenirs sont bons, dans le premier aussi), cela devient donc répétitif et une certaine lourdeur s’installe, bien que Simone nous prévienne à l’avance de ces répétitions. La conclusion sur la femme indépendante amène une lueur d’espoir, qui indique que tout n’est pas perdu, qu’il faut se battre, mais attention de ne pas perdre vos droits dans la bataille – on les perds si facilement en tant que femme…

Concrètement, j’ai trouvé le premier tome plus intéressant que le deuxième, qui s’adresse vraiment aux néophytes. J’ai tout de même appris pas mal de choses avec cette suite, mais qui est déjà au fait du combat féministe ne sera pas du tout perdu en lisant celui-ci. Avec en plus les témoignages de l’époque qui apportent une vraie plus-value à ce tome et apporte la preuve que tout ce qui est exposé dans L’expérience vécue est basé sur des faits, ce sont des arguments de taille qui nous en apprennent bien plus sur certaines situations que n’importe quel long discours sur le sujet.

En bref, je n’irais pas jusqu’à dire que Le deuxième sexe est la bible de la femme – il n’est plus d’actualité, les mentalités ont évoluées – , mais qu’il est une bonne base si on prend la peine de lire le premier tome pour comprendre plus en profondeur la nécessité du combat féministe. En revanche, le deuxième tome s’adresse très clairement aux néophytes qui voudraient comprendre le tout – la femme, le féminisme et le reste.

*cisgenre : Se dit d’une personne qui accepte son genre assigné à la naissance, pour faire simple. Pour en apprendre plus, c’est par ici !

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 1 : Les faits et les mythes – Simone de Beauvoir

[Chronique] Le deuxième sexe, tome 1 : Les faits et les mythes – Simone de Beauvoir

le deuxième sexe tome 1


Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la « réalité féminine » s’est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l’Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu’il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s’évader de la sphère qui leur a été jusqu’à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain.

Cette édition est une limitée et numérotée de 1949, trouvée dans la réserve de la bibliothèque d’Avranches.

Mon avis

Quand on cherche des livres sur le féminisme, Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir est toujours cité. Mais attention, seul le deuxième tome est mis en avant, au détriment du premier. Et si je vous dit que même Madmoizelle, le célèbre site féministe ne met que le tome 2 en avant ? Malheureusement, je n’ai pas de lien sous la main parce que Madmoizelle se fait désindexer de Google à cause de son nouvel algorithme. J’apprécie ce site qui m’a appris les bases du combat des femmes, mais je reste toujours surprise de cette lacune. Bref.  Pourquoi au détriment du premier tome ? Imaginez une saga que vous commencez à partir du tome 2. Il vous manque donc une sacré dose d’informations.

En effet, comment comprendre le combat féministe si on ne sait pas comment cette société patriarcale  s’est montée et a asservi la femme sous forme de contrats de mariage ? Saviez-vous que la galanterie, c’est ce que les hommes ont trouvé comme argument pour que les femmes n’aillent pas au travail ? Car oui, ce que les hommes de l’époque voulaient mettre dans le crâne des femmes, c’était que si la femme allait travailler, elle n’aurait plus besoin de ce privilège qu’est la galanterie (lui offrir des choses, lui tenir les portes, ect…). Et des femmes y ont cru ! Et tout ceci, c’est dans le premier tome, comment passer à côté de ça ? Et je lis le tome 2 en ce moment, qui renvoie régulièrement vers le premier !

On ne naît pas femme, on le devient. Combien de personnes citent cette première phrase du tome 2, sans savoir qu’elle n’est autre que la conclusion du premier tome, et que Simone a su résumer dans cette seule et unique phrase ce qu’elle a démontré dans le premier. Simone revient sur la psychologie, la biologie, comment la femme a été catégorisée comme étant « Autre », d’où est parti cette classification.

On part d’abord sur les faits donc, pour dériver petit à petit sur les mythes que les hommes croyaient (et croient encore !) sur nous. Sur nos règles, nos humeurs, notre capacité à materner, ect… Que l’on retienne bien une chose : nous devons ceci aux hommes. Ce sont eux qui ont conduit ces études sur les femmes, sans aucune femme à leurs côtés. C’est encore le cas en France, on est des champions quand il s’agit de parler des minorités, de laisser des hommes cis-blancs hétéros prendre la parole alors qu’ils ne sont absolument pas concernés.

Concernant la lecture, si vous voulez lire cet essais féministe : accrochez-vous. C’est clairement de la philo : une introduction, des parties, des sous-parties, et une conclusion. Et Simone a du vocabulaire, alors gardez un dico pas très loin. Mais ça se lit bien, pour peu qu’on s’accroche. J’aurais voulu citer tout le livre pour illustrer mes propos, mais on me murmure que ce n’est pas possible, alors je vais conclure sur une citation de Simone, qui cite elle-même Poullain de la Barre :

 Tout ce qui a été écrit par les hommes sur les femmes doit être suspect, car ils sont à la fois juge et partie.

Lisez le premier tome, vraiment. Ne vous lancez pas dans le deux sans passer par cette étape !

[Chronique] Femme de vikings, l’intégrale – Carl Royer

[Chronique] Femme de vikings, l’intégrale – Carl Royer

femme de vikings


Seconde moitié du IXe siècle, quelque part dans le comté de York. Terrifiés, bourgeois et paysans se terrent dans leurs villages : partout dans la campagne, débarqués sur le littoral comme chaque printemps, les Danois rôdent, pillent et violent. Emportée par la tourmente, Nora, jeune saxonne encore vierge, découvre le sexe et ses plaisirs face à l’ennemi juré. Les Vikings sont brutaux, insensibles, sans pitié. Pourtant, ils éveillent en elle des fantasmes dont elle n’avait pas soupçonné l’existence. Jusqu’où une paysanne retournée par le stupre peut-elle aller pour assouvir ses pulsions ? La loyauté, l’honneur, la raison… Ces mots ont-ils encore du sens face à l’appel du sexe ?

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Nora, fille de paysans dans le Comté de York, se terre dans la maison familiale. En effet, les danois pillent le village et tous savent le traitement qu’ils réservent aux femmes. Alors que l’un d’eux se tient face à elle, recroquevillée, il est arrêté par les hommes du village. Qu’il soit emprisonné ne va pas empêcher la jeune saxonne de lui offrir son corps, et ainsi découvrir les plaisirs charnels et braver tous les interdits…

Initialement publiée en six épisodes, Femme de vikings raconte l’histoire de Nora la paysanne partie vivre chez les vikings en tant que deuxième femme de son danois, et qui va s’offrir à tous. Trois épisodes lui sont consacrés et sont de son point de vue, tandis que les restants sont du point de vue de Denisc, un homme du village de Nora, qui la caressait au détour d’une grange. Resté au pays et enrôlé dans l’armée, il a la charge de défendre et de protéger les habitants de ces terribles viking et de la femme qui les mènent.

Comme cela a été publié en épisodes, il a fallu tenir le lecteur en haleine, et donc proposer du contenu à chaque sortie. Donc, du sexe dans chaque épisode, ceux qui ne s’attendent pas à autant de luxure seront vite déboussolés – les autres au contraire, y trouveront leur compte. Cependant, il y a une histoire derrière. Celle-ci est cohérente, mais je l’ai trouvée plus intéressante du point de vue de Denisc. La fin est assez surprenante, mais colle parfaitement à l’histoire.

Côté écriture, c’est fluide. Carl Royer a un vocabulaire riche et ne fait pas dans la demi-mesure. Cependant, il y a peu de descriptions, ce qui ne m’a pas plus gênée que cela. Il est agréable de suivre Nora et Denisc, ils ont un cheminement bien particulier et une vision des choses différente. Ce sont des personnages avec un fort caractère et qui sont bien travaillés – bien plus que ce que l’on s’attendrait à croiser dans un roman érotique, ce qui n’est pas forcément pour me déplaire.

Les thèmes abordés sont pour tous les goûts ! Outre la loyauté et l’honneur remis en cause, voir même la folie, on aborde ici le saphisme, le triolisme, l’esclavagisme sexuel… Et j’en passe ! Ainsi chaque lecteur y trouve son compte.

En bref, c’est une intégrale agréable à lire, très chaude ! Et Le premier épisode est gratuit, pourquoi ne pas en profiter ?

[Chronique] Mère parfaite – Casey B. Dolan

[Chronique] Mère parfaite – Casey B. Dolan

mère parfaite


Après une jeunesse malheureuse, Amber commence des études à l’université. Elle rencontre Wade, qui tombe fou amoureux d’elle et l’épouse. Très vite, Amber se retrouve enceinte et accouche de Tyler. Elle joue les femmes dévouées et les mères comblées. Mais ce n’est qu’une façade, elle n’aime plus son mari et se révèle incapable de nouer une relation avec son fils, dont elle a du mal à accepter l’hostilité sourde. Le climat familial est de plus en plus pénible, et seule la présence de Joshua, le meilleur ami de Tyler, détend un peu l’atmosphère : adolescent rejeté par sa famille, il finit par s’installer avec eux… Quelques années plus tard, Amber est retrouvée morte, «euthanasiée» à l’hôpital où elle était soignée pour un cancer très agressif. Seuls trois hommes ont vu Amber la nuit de son décès : Wade, le mari délaissé, Tyler, le fils hostile, et Joshua, qui s’était considérablement rapproché d’Amber les derniers mois. Chacun avait des raisons de la tuer, que ce soit par amour ou par haine. Quand la vérité finit par éclater, c’est un véritable coup de tonnerre… 

Mon avis

Amber est une femme qui s’est toujours donnée entièrement pour sa famille, jusqu’au bout de sa vie. Mais voilà, sa mort ne paraît pas naturelle. Pire, elle a été provoquée. Qui de Wade, le mari cocu, Tyler, le fils constamment en colère contre sa mère ou son meilleur ami Tyler, devenu l’amant de Ambre, est le coupable ? Ils ont tous une raison d’être passé à l’acteMère parfaite est un livre beau et triste à la fois, qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Le découpage fait son petit effet, alternant les différents points de vue. Un chapitre commence toujours par la version d’Amber, puis d’une des trois hommes, mais différemment. Pour eux, c’est à travers un interrogatoire, mené par une psychologue affectée à cette affaire. D’abord avec réticence, ils vont tour à tour remonter la petite vie de chacun. Cependant, impossible de deviner avant la fin qui est le coupable, tant l’auteure nous offre un panel de raisons et d’alibis avec ces trois-là.

D’ailleurs, venons-en à eux. Casey B. Dolan a très bien travaillé chacun d’eux, si bien que l’on sent très vite où l’auteure veut en venir. Elle ne fait pas que présenter leurs défauts et leurs raisons, mais aussi toutes les facettes de leur personnalité. On est pris au final dans le même questionnement de la psy, qui est aussi dépassée que nous.

Il m’a fallu que deux jours pour en venir à bout, je dois dire que j’étais pressée de connaître l’identité du coupable et ce qu’il en était du reste, sans vouloir spoiler. L’écriture fluide et les descriptions immersives m’ont beaucoup aidée à lire très rapidement ce petit bijou (ça et 4h30 de train, ça aide !).

Évidemment, je ne peux que recommander ce livre ! Et je vais de ce pas regarder les autres titres de l’auteure…

[Chronique] Claymore, Volume 2 : Les ténèbres de la Terre Sainte – Norihigo Yagi

[Chronique] Claymore, Volume 2 : Les ténèbres de la Terre Sainte – Norihigo Yagi

claymore 2


Dans la ville sainte de Ravona se cache un démon qui dévore les membres de la grande cathédrale. Claire est appelée pour s’infiltrer en ville dans le plus grand secret afin de démasquer le monstre. Mais malgré ses pouvoirs démoniaques, elle est incapable de déceler le moindre indice. Où se cache donc le démon ? …

Mon avis

Nous retrouvons le jeune Raki en compagnie de Claire, la claymore qu’il accompagne, en mission dans la ville sainte. En effet, un démon sévit depuis trop longtemps, toujours au même endroit, s’attaquant au même type de personnes, mais personne n’arrivent à mettre la main dessus… Un des prêtres a décidé de faire appel aux claymores dans le dos de tout le monde, car faire appel à une de ces sorcières aux yeux d’argents est interdit dans cette ville…

La tâche ne sera pas aisée pour Claire, qui doit subir en même temps les effets d’une drogue pour perdre de son aura démoniaque, mais aussi ses yeux d’argents pour pouvoir passer inaperçue. Dans ce tome-ci nous en apprenons plus sur les méthodes des claymore pour s’infiltrer dans une ville. En bon shonen qui se respecte, l’action est omniprésente, vu qu’ici on ne s’embarrasse pas d’une quelconque relation amoureuse.

L’histoire est vraiment axée sur les démons et le combat des claymores, et rien de plus. Pas d’amour, pas d’héroïne naïve, pas de longues déclarations sur l’importance de l’amitié, bref nous ne sommes pas dans un de ces shonen à la Naruto, ou Blue Exorcist (attention, j’adore Blue Exorcist, loin de moi l’idée d’encenser ce manga) où « j’ai compris l’importance d’avoir des liens forts avec les gens, moi qui fut toujours mis à l’écart à cause du démon qui vit en moi », pendant qu’il s’apprête à achever un ennemi ou de lui laisser la vie sauve, ce qui fait de Claymore un manga plus proche du seinen que du shonen. En espérant que la suite suive la même trame, je suivrais sans hésiter le reste de cette saga!

[Chronique] Claymore, Volume 1 : La tueuse aux yeux d’argent – Norihigo Yagi

[Chronique] Claymore, Volume 1 : La tueuse aux yeux d’argent – Norihigo Yagi

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Dans une époque médiévale, les humains sont terrorisés par des êtres démoniaques capables de se fondre parmi eux. Leur seule chance de survie réside dans les mains des Claymores, des femmes hybrides mi-humaines mi-démons qui possèdent des pouvoirs gigantesques, dépassant même ceux des démons. Habitant d’un petit village, Raki rencontre l’une d’entre elles, envoyée en mission pour trouver et exterminer le démon qui décime les siens. Subjugué par la beauté de la jeune fille, il va aussi découvrir les terribles secrets qui se cachent derrière l’organisation Claymore et le destin tragique qui attend chacun de ses membres.

Mon avis

Dans un petit village, c’est le drame. On vient tout juste de découvrir la sixième victime d’un démon. Le problème avec eux, c’est qu’ils prennent le corps de n’importe quel villageois pour passer inaperçus. C’est dans la peur et l’appréhension que le doyen du village fait appel aux Claymores, une organisation composée de femmes mi-humaines, mi-démons, les seules personnes capables de les aider… Une de ces sorcières aux yeux d’argent, comme les villageois les appellent, arrive au village et les débarrassent de leur problème. Une fois repartie pour sa prochaine mission, elle est suivie par Raki, un jeune garçon qui s’est entichée d’elle. Rattrapée par son passé, elle le laisse l’accompagner en tant que cuisinier dans ses aventures…

Le speech est plutôt pas mal et je dois bien avouer que le thème m’a séduite. Déjà conquise par Übel Blatt de Etorouji Shiono, j’ai vite retrouvé un univers que j’apprécie beaucoup. Une nouvelle mythologie qui s’inscrit de pages en pages, des claymores qui n’ont pas froid aux yeux, des combats magnifiques un tantinet gores, bref tout ce que j’aime !

L’héroïne m’intrigue beaucoup, d’une part par le fait qu’elle ne parle pas des masses et d’une autre par son passé, pour l’instant flou, mais qui nous est révélé en petite partie au détour d’une mission. J’ai vraiment hâte de savoir ce qui se cache derrière notre claymore et savoir si oui ou non Raki va la suivre jusqu’au bout dans ses missions.

Quand aux graphismes, quelle belle surprise ! Les traits sont extrêmement fins et les personnages sont très expressifs. Les fonds sont quasi-vides, minimalistes, pour laisser le lecteur se concentrer sur l’action présente.

Ce tome est plein d’action, de suspens, mais aussi de questions. Je pense suivre la suite, qui me semble très prometteuse. Pas un coup de cœur, mais presque, Claymore est un manga très intéressant à suivre si ce n’est pas déjà le cas!

[Chronique] La maîtresse de guerre – Gabriel Katz

[Chronique] La maîtresse de guerre – Gabriel Katz

la maitresse de guerre


Fille d’un maître d’armes, Kaelyn rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles.

Il va falloir lutter.

Alors elle s’engage dans la grande armée qui recrute des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner.

Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes…

 

Mon avis

Je tiens à remercier la team de Livraddict ainsi que les éditions Scrineo pour ce huitième partenariat, qui clos en même temps la toute première année d’existence de Once Upon a Time ! Et donc pour finir en beauté, quoi de mieux qu’une lecture géniale ? Aller, trêve de blabla, rentrons dans le sujet !

Kaelyn est fille unique. Ses parents ont tellement espéré avoir un enfant pour pouvoir perpétrer leur nom, à s’en remettre à des Dieux et dans des sacrifices pendant des années pour pouvoir l’obtenir, qu’ils n’ont pas été mécontent d’avoir une fille à la place d’un garçon. Son père lui a appris le maniement des armes, mais à sa mort, personne ne veut finir la formation de Kaelyn, parce que c’est une fille et elle doit penser à se marier, fonder une famille.

A partir de là, j’ai eu un peu peur de la suite de l’histoire. J’ai eu peur de tomber dans le machisme, les clichés et autres. J’ai croisé les doigts pour que l’histoire ne tourne pas comme ça et ce fut avec une véritable joie que j’ai lu la suite qui s’annonçait très bien, loin des idées que je me faisais.

La fille du maître d’arme finit donc par s’enrôler dans l’armée de la libération qui doit partir pour Azman, un pays de cannibales esclavagistes et polygames, dans l’espoir de finir sa formation. Mais une fois sur place, ses camarades se font tuer et elle finit entre les mains d’un maître de guerre, Hadrian, qui la prend chez lui pour en faire une esclave. Ok, là aussi j’ai eu peur de la suite, je l’avoue. Mais une fois de plus, j’ai été étonnement surprise !

Plusieurs choses sont soulevées dans ce roman, mais deux m‘ont marquée. Tout d’abord, la quête d’identité de notre héroïne. Tantôt fille du Nord, du côté des rouges, tantôt Azmanienne et de leur côté, elle est un peu comme ballottée entre ces deux pays et se cherche. Heureusement que Hadrian est là pour la guider, sinon elle serait vraiment perdue dans tout ce bazar. Ensuite, le rôle de la femme dans la société. Depuis nous avons beaucoup évolué, mais à l’époque de Kaelyn, la femme n’a pas vraiment de fonction, si ce n’est que de faire la popotte, se marier et s’occuper de ses enfants. Et pourquoi pas partager les rumeurs et autres radotages avec les copines dans les bains publics. Alors, une fille à l’armée, entourée de milliers d’hommes qui ne pensent qu’à la mettre dans leur lit parce qu’elle ne ressemble pas à une vache, c’est pas tellement la joie au camp. Ces deux sujets ont été parfaitement traités par Gabriel Katz, on a limite frôlé le coup de coeur. Je pense m’intéresser dans un futur proche à ses autres publications, c’est un auteur prometteur.

Les personnages, dans leur complexité, leurs sentiments sont extrêmement bien travaillés. De plus, l’écriture fluide de l’auteur nous transporte, ce n’est clairement pas un livre compliqué à comprendre ou à lire, pas une seule fois je me suis arrêtée pour relire une phrase, pas une seule fois j’ai buté sur un mot, rien. Un roman très visuel, on s’imagine très bien les scènes, l’action, mais aussi les différents lieux où Kaelyn se rendra.

Cette lecture a été une véritable surprise, j’ai passé un très bon moment en compagnie de nos héros et j’ai particulièrement aimé la fin. Je pense que c’est un livre que je relierais plus d’une fois !

(Et puis vous avez vu cette couverture? Elle est magnifique, mais Kaelyn n’est pas brune, mais rousse 🙄 )