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[Chronique] Mon mari est un homme formidable, l’intégrale – Eve de Candaulie

[Chronique] Mon mari est un homme formidable, l’intégrale – Eve de Candaulie

mon mari est un homme formidable


Ici, la jalousie est un vecteur d’excitation intense. Tous vos repères se décalent doucement, subtilement et toujours plus profondément. Tout est possible : être une femme libérée, laisser les sens éveiller le corps, puis le laisser se laisser aller, afin que l’aventure devienne en elle-même un délicieux itinéraire. Suivez-moi…

Belles lectures indécentes,

Eve de Candaulie

Merci aux éditions La musardine pour cette lecture !

Mon avis

Eve et son mari sont candaulistes. Le candaulisme – comme ça, vous vous coucherez moins bête, rassurez-vous, moi non plus je ne connaissais pas cette pratique avant ma lecture de ce titre 🙂 – c’est quand l’homme éprouve du plaisir en exposant sa femme ou une image d’elle a d’autres personnes. Mais aussi, on parle de candaulisme quand une femme couche avec d’autres personnes (hommes, femmes, un seul, plusieurs…), et que son mari est consentant et qu’il regarde. Voilà pour la petite définition. Pour le placer dans le contexte de Mon mari est un homme formidable, celui d’Eve adore la prendre en photo et/ou la filmer pendant qu’elle se donne à d’autres personnes.

Et, petite originalité, Eve et son homme existent. Ceci est donc une histoire vraie – leur histoire – que nous livre Eve, sans fioritures. Une sorte de journal intime, donc, mais pas si intime que cela (l’on peut d’ailleurs retrouver Eve sur son site web).

 Assez étrangement mais tout à fait logiquement, le réel offrait une saveur plus intense en ajoutant des représentations encore plus tangibles aux illusions fantasmagoriques. Au coeur de la nuit les pampilles de verre des lustres ravivaient le flamboiement des vieux ors. Mon regard s’illuminait. Une lumière douce semblait s’être réanimée en moi, histoire de vivre à nouveau un peu plus fort. Tout, dans cet acte improvisé, était à la hauteur des réminiscences érotiques qu’il m’évoquait. La fracture s’estompait entre les faits et les caprices de l’imagination.

Les faits sont donc réels, et cela ne m’a pas plus dérangée que ça. Eve a une façon de raconter sa vision du candaulisme et de ses parties de jambes en l’air tout juste émoustillante, pleine de complicité, un peu comme une meilleure amie qui raconte ses dernières histoires de fesse, à sa façon. Bref, rien de bien gênant si c’est ce que vous vous demandiez. De plus, le thème de la liberté sexuelle et de l’épanouissement est très présent et l’on comprend très vite que c’est ce que prône l’auteure : la liberté, le consentement, prendre du plaisir, se laisser aller… autant de valeurs saines que l’on ne peut qu’approuver !

Le tout est assez plaisant à lire, malgré quelques longueurs quand Eve raconte son point de vue sur telle ou telle situation. Comme pour Femme de vikings, j’ai lu l’intégrale, bien que Mon mari est un homme formidable ai été publié initialement en six épisodes, illustrés de photos tirées du site d’Eve, le tout divisé en chapitres. Bref, de quoi tenir le lecteur en haleine sans que cela soit forcément répétitif.

Le premier épisode est gratuit, est vous auriez tort de ne pas en profiter…

[Chronique] Le goût du désamour – Delphine Solère

[Chronique] Le goût du désamour – Delphine Solère

le goût du désamour


Comment la seule vision d’une paire de fesses bien fermes d’un joueur de beach-volley peut transformer le sinistre destin d’une femme en hymne à la lubricité… C’est sans une once de compassion que Delphine, 30 ans, regarde son mari – riche, vieux et célèbre – se noyer dans leur piscine au moment même où elle s’apprêtait à le quitter. Car cette épouse modèle, mais totalement insatisfaite, venait juste de prendre conscience de l’inanité de son vécu de bourgeoise rangée. Bien décidée à rattraper le temps perdu, la veuve joyeuse va alors multiplier les expériences et les initiations. Faisant fi de toutes les conventions de son milieu, elle se livre sans complexes à des débauches grand format : amours débridées avec un tout jeune homme, pratique du libertinage à outrance, saphisme dévergondé, exhibitionnisme outrancier… À cela s’ajoutent de mystérieux poèmes érotiques envoyés par un inconnu et une enquête policière autour du décès de son mari, pas si clair que cela aux yeux de la police. Tous les ingrédients sont réunis pour offrir une histoire riche en rebondissements qui explore toutes les facettes de l’émancipation féminine. Originaire du Nord de la France et toulousaine d’adoption, Delphine Solère, qui exerce le métier d’éducatrice, écrit avec Le Goût du désamour un premier roman dans un style hyperréaliste, mêlant avec beaucoup de sincérité l’érotisme le plus audacieux à la réflexion sur la vie d’une femme moderne, prise dans ses contradictions et écartelée entre ses désirs et son histoire.

 

Mon avis

Delphine se rend compte qu’elle n’est plus heureuse dans son mariage et que l’homme qu’elle avait épousé n’était plus le beau journaliste qu’elle aimait, mais plus qu’un vieillard gras, ridé. Après tout, que s’était-il passé ces dernières années ? Rien. Ils vivaient leur routine continuelle, elle n’était pas satisfaite sexuellement et il fallait que ça change. Elle retourne dans sa tête les différentes manières de quitter son mari, puis lui annonce. Pourquoi continue-t-il de nager ? Pourquoi ne s’arrête-t-il pas ? Puis un moment il semble s’agiter, elle commence à le rejoindre, il n’allait pas bien. Mais pourquoi le rejoindre et le sauver, alors qu’il suffit de le laisser mourir, là, au beau milieu de leur piscine ? C’est sans une once de remords qu’elle repart vers la villa, le laissant seul avec sa crise cardiaque et la tarte qu’il lui faisait tout les dimanches. Profitant de son veuvage, Delphine tentera tant bien que mal de s’épanouir sexuellement avec ses nouveaux amis, se livrant au libertinage, l’exhibitionnisme, le saphisme,… Et découvrir un tout nouveau monde qui l’écœurait autre fois.

L’enquête policière tout autour de la mort de Jean-Jacques, le mari de Delphine, ne m’a absolument pas convaincue, ni même le fait qu’elle arrive à échafauder un plan tout en gardant son calme, pour éviter d’être impliquée dans sa mort pour non assistance à personne en danger et qu’elle n’en éprouve pas le moindre petit sentiment. Une enquête où des preuves disparaissent comme par magie, où un policier couvre un coupable pour le simple fait d’avoir eu un coup de foudre ne passe pas trop, ni même que l’enquête s’arrête au milieu du livre pour faire place à la nouvelle relation entre Delphine et un certain inspecteur. Enfin j’imagine que l’on ne s’attarde pas trop sur l’histoire quand on lit un livre érotique. Néanmoins ce détail n’est pas plus gênant que ça et on passe vite à autre chose.

Les nombreuses scènes de sexe s’imbriquent bien dans l’histoire et sont pour la plupart justifiée, à l’instar de Fifty Shades of Grey où il suffit de se laver les dents pour être excitée (non, ce bouquin ne m’a absolument pas traumatisée). Cependant, le langage parfois trop cru pourrait en rebuter plus d’un. Parfois excitant, le plaisir n’ira pas plus loin que ça avec des morceaux de phrases plus au moins rebutantes comme « j’aime l’odeur de ses aisselles » ou « le trou à pipi » et définitivement je n’ai pas apprécié les scènes d’urologie.

Le goût du désamour est un livre qui se lit vite (à peine deux soirées) avec ses 240 pages, l’écriture fluide de l’auteur et le fait que pendant la lecture, on ne s’arrête pas sur les petits détails de l’histoire que l’on à moins apprécié, mais qui nous reviennent en tête après notre lecture. En bref, un bon moment, mais certainement pas un livre que je relirais.

Néanmoins, merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions La Musardine pour cette découverte !