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Tag: érotique

[Chronique] Rebecca – Jean-Yves Masson

[Chronique] Rebecca – Jean-Yves Masson

Rebecca

  • Éditeur : La Musardine (2015)
  • Pages : 251
  • Genre : Érotisme
  • Prix : 8.95€
  • Acheter Rebecca

Une fin de nuit glauque, dans un  » cabaret de la dernière chance « , Julian, sorte d’ange de la désolation à la Kérouac, tombe sur une femme, Rebecca. Ou plutôt, c’est elle qui s’abat sur lui, bouche ouverte et carte de crédit levée : une cougar. Les voilà partis, tous les deux, dans la vache de vie, épaule contre épaule. Elle, belle, sensuelle,  » pétée de thunes  » ; lui, avec juste  » sa bite et son couteau « . Et, puisqu’il va se révéler un étalon au lit, pourquoi ne pas le louer à des dames de la haute prêtes à payer le prix fort pour goûter à sa divine queue ? C’est le deal que Rebecca propose à Julian : elle sera la maman, lui la putain. C’est ainsi que vous aurez droit au récit détaillé, d’une obscénité sans limites, de toutes les rencontres sexuelles de Julian. Se succéderont Marie-Odile, Nadine et sa soeur, Bénédicte-Bienvenue, dite BB, Hannabelle, Viviane, Christine, Salima, Melody, Marie et Antoinette, Sylvia et Liorah… nous en passons, des vertes et des trop mûres… Gaude !

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

 

Mon avis

Un soir, Rebecca tombe sur Julian dans un bar. Ils finissent la soirée ensemble, chez elle. Elle l’a trouvé tellement bon au lit qu’elle lui lui propose un deal : elle le loue à de riches amies, et en échange ils se partagent l’argent. Nous allons suivre les déboires de Julian avec ses différentes clientes qui sauront apprécier ses talents…

Ce sont des prestations sexuelles plus époustouflantes les unes que les autres qui vont s’enchaîner. L’auteur nous offre une grande variété dans ces scènes grâce aux partenaires/clientes de Julian, qui ont toutes des goûts différents les unes des autres. Certaines de ces scènes sont très sensuelles, d’autres au contraires sont un peu plus violentes, on en a pour tous les goûts et c’est ça qui fait la force de ce roman.

Mais Rebecca, ce n’est pas que du sexe. C’est aussi l’histoire de Julian et Rebecca, deux âmes en peine déçus par l’amour et la vie de couple qu’ils ont expérimenté avant leur rencontre. On va suivre l’évolution de leur relation, mais aussi l’évolution de Julian qui noyait son chagrin dans l’alcool au début de l’histoire.

Cette édition en poche chez La Musardine n’est pas la première. En effet, ce roman est déjà sortit en grand format illustré chez Sabine Fournier, comme indiqué en préface. Côté écriture, le style est simple, le vocabulaire également. Pour décrire les scènes de sexe, Jean-Yves Masson ne prend pas de gants et appelle une chatte une chatte. Le tout forme un roman qui ne laisse pas le lecteur indifférent.

C’est une petite pépite et j’ai passé un très bon moment de lecture avec Julian et Rebecca. C’est un roman que je recommande chaudement !

[Chronique] Un site nommé désir – Lou Borgia

[Chronique] Un site nommé désir – Lou Borgia

un site nommé désir


« Un site nommé Désir… » C’est le nom que Lou a donné au site qu’elle a créé avec Adèle – DJ dans une boîte de filles – et Victoire – qui rêve de gloire sur les podiums –,afin de parler librement de sexe entre jeunes. Elles adoreraient pouvoir en vivre, mais pour cela il faut intéresser les publicitaires… Côté cœur, il y a l’amoureux que Lou a quitté et qui continue à la harceler. Mais aussi Miss Mojito, une jolie Cubaine qui brûle de lui faire découvrir les plaisirs entre filles. Et, surtout, le mystérieux internaute qui reproche à Lou de ne rien connaître au désir et qui lui lance un défi : remettre au goût du jour le concept de flirt. Le programme ? Flirter à mort sans jamais coucher. Jouer avec le désir par tous les bouts, en s’interdisant d’aller jusqu’à l’orgasme. Et ne pas tomber amoureux…
À 26 ans, Lou a une imagination débordante et elle fantasme plus vite que son ombre. Quoi de plus excitant pour elle qu’un garçon qui joue à l’Homme Fatal, celui qu’on n’a pas le droit d’aimer ?

Merci aux éditions La Musardine pour cette lecture !

Mon avis

Lou, Adèle et Victoire ont créées le site « Un site nommé désir » où elles parlent sans détours ni fioritures de tout ce qui tourne autour du sexe. Mais un nouveau lecteur, Vendatour, n’est pas d’accord avec elles et remet en cause le fait qu’il n’est nulle part fait mention du désir sur le site. Il met au défi Lou de flirter avec lui, éprouver du désir, sans jamais coucher, pour connaître le vrai désir…

Et à l’instar du site, le livre n’est pas suffisamment axé sur le désir. Tout le monde couche, Lou également, sans faire expérience du fameux désir, le sujet principal de cette histoire, hormis une ou deux fois, ce qui n’est clairement pas assez. Pour ma part, je m’attendais à ce que le désir soit pleinement présent, qu’il monte dans une certaine tension sexuelle pour exploser dans une apothéose finale, mais il n’en est rien. Et malheureusement, je n’ai pas trouvé ça émoustillant.

Pour cause, un contenu que j’ai trouvé trop creux, et absolument pas convaincant quand les filles se la jouent SM avec un patron d’une grosse boîte, ça sonne plus comme un « rajout », même s’il contribue largement à lui tout seul aux quelques scènes que l’on pourrait qualifier de désir.

Mais côté écriture, ça se laisse lire, le vocabulaire n’est pas compliqué, c’est fluide, même si on peut se retrouver déboussolés par un changement de point de vue récurrent entre le personnage principal et l’auteur (qui portent le même nom), en plein milieu de paragraphes.

Je ne me suis pas sentie proche des personnages, parce que comme dit plus haut, c’est creux. On reste en surface, on ne va pas plus loin. On ne fait que survoler les différents passages. La fin m’a quelque peu frustrée, arrivant trop rapidement sans que l’auteure ait conclu la moindre de ses petites intrigues : le site, les relations amoureuses, le boulot de Victoire,… Entre autres.

En définitive, de bonnes idées qui auraient pu me plaire si cela avait été plus travaillé.

[Chronique] Le collier de cuir – Scarla

[Chronique] Le collier de cuir – Scarla

le collier de cuir


Voilà certes le plus cocasse et le plus insolite des romans érotiques jamais écrits. On y assiste aux turpitudes d’un agent immobilier binoclard et timoré qui devient le jouet d’une étrange cliente. Il a beau faire, impossible d’échapper à l’emprise qu’elle exerce sur lui, cela tourne à l’obsession, et bientôt le voici trans-formé en « esclave », condamné à porter un collier de chien qui le soumet aux caprices pervers de sa diabolique maîtresse. Comme si elles avaient flairé sa métamorphose, d’autres femmes vont se jeter sur lui comme des cannibales sur un missionnaire, l’entraînant dans une ronde infernale…  

Merci aux éditions La Musardine et au forum Au coeur de l’Imaginarium pour cette lecture !

Mon avis

Jean, agent immobilier binoclard et célibataire, tombe sous le charme d’une de ses nouvelles clientes, Karine. Tout de suite, elle prend les choses en main et initie Jean à un jeu de soumission/domination dès leur première rencontre. Parce que cet agent ne sait pas dire non ni se tenir à ses résolutions, les quelques femmes qu’il croise dans sa vie le tiennent au creux de leurs mains et en font ce qu’elles veulent, pour peu qu’elles y mettent les formes…

Préface écrite par Esparbec lui-même, le ton est très vite donné, Scarla écrivant comme son préfacier : sans synonymes, métaphores et autre langage poétisé quand il s’agit de sexe. Ça promet, pour qui aime bien l’écriture d’Esparbec !

On navigue entre trois femmes, chacune avec un caractère et des préférences différentes : Karine, la maîtresse dominatrice, Liliane, qui veut revivre un de ses fantasmes de jeunesse et Christine, la femme-enfant qui aime être traitée telle quelle. Notre pauvre agent ne sait plus ou donner de la tête !

Comme je le disais plus haut, niveau scènes de sexe, c’est cru, comme un roman d’Esparbec. Pas de fioritures ou autre, on rentre dans le vif du sujet. Ces scènes sont nombreuses et s’enchaînent, mais comme on varie suivant les envies des trois femmes, on ne s’ennuie pas un seul instant ! Détaillées, variées, nombreuses, en somme un roman érotique émoustillant.

Côté écriture, le texte est écrit à la première personne, du point de vue de Jean. On en sait donc plus sur ses impressions et ses sentiments, sur ce qui se déroule dans sa petite vie qui était bien calme avant que Karine ne débarque.

La fin est époustouflante et est totalement inattendue ! Quand dans ce dernier chapitre, Scarla dévoile ce qu’il en est de tout ça, on tombe de haut ! J’en ressors satisfaite, j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce court roman que j’ai avalé en deux petites soirées !

[Chronique] Camille – Léo Barthe

[Chronique] Camille – Léo Barthe

camille

  • Éditeur : La Musardine (2015)
  • Pages : 361
  • Genre : Érotisme
  • Prix : 9.95€
  • Acheter Camille

Aux confins d’une province reculée, Gérard grandit sous l’autorité ombrageuse d’un oncle aigri en ignorant tout des affres de l’amour. Lorsque accidentellement surgit Camille, charmant adolescent qui l’entraînera dans une instruction libertine fiévreuse et périlleuse… Pour développer sans tabou ce grand roman d’amour initiatique et romantique, Léo Barthe enchâsse dans une langue subtile et raffinée les termes les plus crus du vocabulaire charnel, confirmant une fois de plus ses immenses talents de conteur habité des “choses” du corps… et du cœur. 

Merci aux éditions La Musardine et au forum Au coeur de l’Imaginarium pour cette lecture !

Mon avis

Gérard est un jeune homme de 18 ans qui habite chez son oncle, perdu dans la campagne française. Il est vierge de toute expérience sexuelle, jusqu’au jour où Camille, un jeune homme de Paris, arrive au manoir et va lui faire toute son éducation sexuelle, dans le dos de l’oncle de Gérard. Et c’est du point de vue de Gérard que nous allons apprendre aussi qui est Camille. De quel sexe est-il vraiment? Quel est son véritable lien avec la famille de Gérard? Quel est son passé?

Autant tout cela proposait de passer de bonnes heures de lectures, autant je me suis ennuyée. Je pense que cela vient surtout du langage utilisé par l’auteur. Soutenu, mais pas difficile à comprendre, il est bourré de métaphores et autres détournements quand il s’agit des scènes de sexe, qui se retrouvent totalement dénaturées par un langage poétisé à souhait. En clair, je n’ai absolument pas trouvé ça émoustillant du tout.

Mais j’ai aussi trouvé que l’auteur faisait dans la surenchère pour avoir une histoire qui monte dans le spectaculaire en s’essayant à l’inceste, qui ne colle absolument pas et dénote complètement, que ce soit pour le passé de Camille et sa véritable identité qui me paraissent invraisemblables, et dans les scènes de sexe. Il aurait peut-être été bon de s’en tenir à une éducation sexuelle sous fond de relation homosexuelle, cela aurait donné plus de réalisme à l’histoire sans tomber dans la recherche du sensationnel qui n’a pas sa place ici.

Je disais donc plus haut que le langage est soutenu, mais pas difficile à comprendre. Bien qu’il desserve totalement les scènes de sexe, je l’ai apprécié du côté des descriptions des lieux et des différentes scènes du quotidien, ainsi que des personnages. Bien que l’on passe plus de temps avec Camille, sa suivante et Gérard, on apprend à connaître également les diverses personnes du manoir : l’oncle aigri, les domestiques…

Bien que le fond sois intéressant, le reste ne m’a pas convaincue, dommage !

[Chronique] Le fruit défendu – Esparbec

[Chronique] Le fruit défendu – Esparbec

le fruit défendu


C’est l’été, dans le midi ; il fait chaud et Bérangère, femme sensuelle et vicieuse, est souvent en tenue légère. Elle s’ennuie, boit de la vodka et se prélasse à demi nue au bord de la piscine. Max, son fils, depuis sa chambre où il s’est enfermé pour réviser ses examens, l’observe…
Dans ce huis-clos infernal, va se trouver réalisé le tabou absolu. 

Merci aux éditions La Musardine et au forum Au cœur de l’Imaginarium pour cette lecture !

 

Mon avis

Dernier roman en date de Esparbec et dont une suite devrait voir le jour, Le fruit défendu est un roman pornographique dans la lignée des précédents ouvrages de l’auteur. Cette fois-ci axé sur l’inceste, Esparbec met en scène Bérengère et Max, une mère et un fils qui vont commettre l’un des plus grands tabous…

On est à fond sur le complexe d’Œdipe, car l’auteur va au delà de la relation sexuelle : le fils tombe amoureux de la mère, qui elle ne finit plus que par dire non uniquement par jeu et non par conviction. On suit donc l’asservissement de cette femme par son fils complètement pervers, qui lui va connaître une montée en puissance, « dominant » au final Bérengère qui acceptera tout de lui malgré ses maigres tentatives – avouons-le, sans grande conviction – de revenir à une relation mère-fils normale. (Freud aurait pu avoir Le fruit défendu comme livre de chevet, je ne pense pas que ça lui aurait déplu ! ).

Ce jeu (qui n’en est plus un), monte d’un cran petit à petit : ce qui est au début que du voyeurisme finit en plan à plusieurs, en passant par d’autres petites étapes : la découverte du corps de l’un et l’autre, l’exhibitionnisme… Le tout va crescendo.

Cependant, on ne reste pas seulement avec Max et Bérengère, on découvre également leur famille : la sœur de Max tout aussi perverse que lui, ou encore le mari de Bérengère, un ex-militaire qui passe son temps à dormir. Mais aussi le voisin kinésithérapeute qui couche avec toutes ses clientes, entre autre… Chacun d’entre eux apporte leur petite part à l’histoire.

Côté écriture, Esparbec ne fait pas dans la fioriture, les tournures de phrases alambiquées bourrées de métaphores et autre synonymes pompeux : appelons une chatte, une chatte. Le texte est donc cru, mais reste plaisant à lire car l’auteur ne tombe pas dans la vulgarité dans laquelle il serait facile de se laisser aller. Les scènes de sexes sont nombreuses, mais s’en est pas au point de l’écœurement car l’auteur fait varier ces scènes, ce n’est en aucun cas répétitif.

Malgré un thème plutôt dur qu’est l’inceste, je n’ai pas été dérangée plus que ça et ai avalé ce roman en deux petites soirées seulement ! J’ai hâte de voir la suite, qui semble tout aussi prometteuse !

[Chronique] Unbreak me, tome 1 – Lexi Ryan

[Chronique] Unbreak me, tome 1 – Lexi Ryan

unbreak me 1


Maggie n’a que vingt et un ans. Objet de déception pour sa famille si parfaite, elle annule le mariage qui devait l’unir à William Bailey le seul homme qui croyait que son cas n’était pas désespéré. Un an plus tard il s’apprête à épouser sa sœur. À moins que Maggie ne lui demande d’y renoncer… Toujours séduite par le mari de sa sœur, elle rencontre Asher Logan, star du rock et homme brisé, qui l’attire irrésistiblement, un des rares à percevoir ses fêlures sous son masque. Asher la pousse à cesser de faire semblant. Mais, entrer dans cette spirale amoureuse avec Asher, conduirait Maggie à lui révéler ses secrets les plus vils et à lui pardonner les siens. Avec le poids que son passé fait peser sur ses épaules, va-t-elle choisir l’homme qui la soutient ou l’homme qui l’autorise à lâcher prise ?

Mon avis

Maggie, jeune femme de 21 ans, revient à New Hope pour le mariage de sa soeur Krystal, qui se marie avec l’ex de Mag, William, qu’elle avait planté elle-même deux jours avant son propre mariage, il y a un an. Une fois sur place, William et Maggie se rendent compte qu’ils sont encore amoureux, mais Maggie aime Asher, Rock Star qu’elle connait depuis 5 minutes, et William aime Krystal… Vont-il réussir à se marier, ou tout abandonner?

Je serais booktubeuse, j’aurais un petit compteur de clichés en bas de la vidéo, et il aurait monté assez rapidement. Non mais New Hope (Nouvel Espoir, pour les anglophobes), c’est d’un cliché ! Et puis la sœur Krystal… Krystal quoi ! Quant à Asher la Rock Star bad-guy qui va sauver Maggie de sa détresse sentimentale en couchant avec elle (j’avais une autre phrase, mais on va rester dans le politiquement correct, genre « à coup de… »).

Enfin, je pourrais sortir tout ce que je trouve complètement cliché dans ce bouquin, mais comme il n’y a pas que ça, on ne va pas s’arrêter là. On va aller droit au cœur du problème, là où ça fait mal, là où je pleure, là où j’ai une pensée pour toutes les femmes qui ont subi un jour un viol, et que je prie pour qu’aucune d’elles ne tombe sur ce livre, parce que ça ferait mal. Très mal.

Parce que Maggie s’est faite violée à 15 ans. Jusque là, ça va, j’ai un pincement au cœur. Mais Maggie n’est pas une jeune fille qui se morfond, un viol c’est qu’un détail dans sa vie. Loin de là traumatisée, elle couche avec tout ce qui lui tombe sous la main après ça : le pauvre William à qui elle s’offre sans retenue, des hommes mariés, son prof d’art pour qui elle pose nue. Non, Maggie, ça ne la traumatise pas que tous l’insulte de fille facile, pour elle c’est normal.

A 21 ans, elle s’approche d’Asher, se présente et danse avec lui. Au bout de quelques minutes, son portable vibre, et elle lui susurre à l’oreille : « Est-ce un portable dans votre poche, ou moi qui ai égaré mon vibromasseur? » Puis, quelques heures après, va nager nue dans la piscine de son voisin… Ce que j’en retient? Que le viol transforme la femme en objet sexuel. Et putain, ça me fait mal. Ça me fait mal qu’une femme, une auteure, ose véhiculer ce genre de choses, banalisant un acte tellement horrible, banalisant la reconstruction des victimes, qui elles sont réellement traumatisées, et ne s’offrent pas au village entier… Le sexe fait vendre, mais à ce point là faut pas abuser non plus ! Le respect doit-il donc mourir avec la nouvelle vague d’auteures qui écrivent ce genre de livre? C’est dégradant…

Un autre point qui me fait tiquer, c’est la façon de transformer ses personnages en objets sexuels, qui pensent tous qu’au sexe, tout le temps. Le moindre regard d’Asher et Maggie se transforme en femme fontaine, incapable de se retenir, obligée de se déshabiller devant lui en réclamant – tenez-vous bien – qu’il la baise (nop, pas d’amour, c’est pas assez vendeur). Chère lectrices, si vous lisez ce genre de livre pour lire du sexe, brûlez ce livre, et courez lire un vrai bouquin érotique. Genre, Sex and the Bureau de Juliet Hasting, ou encore les livres de la maison d’éditions La Musardine ! Là, vous aurez des vraies scènes de sexe émoustillantes (non parce que là, c’est niveau fifty shades…) et surtout des histoires qui tiennent la route. Les bouquins du genre Unbreak Me tuent la littérature érotique, la vraie.

Mais bref, passons. L’histoire de Maggie est construite sur son accouchement et l’abandon de son enfant à 20 ans, dans un foyer catholique pour jeunes mères. Étant donné que la majorité aux States est à 21 ans, et qu’elle fait ça dans le dos de ses parents, ça m’étonnerait largement que les bonnes sœurs l’aient accueillie comme ça, sans poser de questions, sans en référer à une autorité compétente (parents, services sociaux, ect…), c’est illogique, ça ne tient pas debout. Enfin vous me direz, c’est comme ça dans tout le bouquin.

Pour finir, l’écriture n’est vraiment pas top. Les dialogues ne sonnent pas… vrais. Le mot « Putain » revient tellement souvent que j’ai l’impression que s’en est devenu un mot de liaison ! Et surtout, casé à toutes les sauces ! Même dans la phrase, « Tu es douce, putain! ». Ouais, ok, pourquoi pas hein ! La traduction française est horrible, dans le sens où il y a des fautes de frappes, des lettres qui manques, ou encore des mots pas dans le bon ordre dans une même phrase… Si l’histoire est mal écrite, faites au moins un effort de présentation, quoi…

[Chronique] S’occuper en t’attendant – Marion Favry

[Chronique] S’occuper en t’attendant – Marion Favry

s'occuper en t'attendant


Pour oublier son amant, homme marié, mais lâche – pour «s’occuper en attendant» –, Marion Favry explore un registre infini de plaisirs charnels en compagnie d’hommes de substitution. Aucune pratique n’échappe à sa soif d’abandon : boîtes, saunas, clubs, couples échangistes, toujours avec ce regard scrutateur d’une narratrice qui observe les réactions de ses compagnons de chair et tente d’analyser les siennes, nullement dupe du fait que peut-être tout ceci est vain. Mais que c’est, après tout, une option comme une autre pour gagner l’oubli et la liberté d’être… La crudité de ce « je » féminin a de quoi surprendre : le ton est franc, le vocabulaire explicite, proche de l’oralité parfois, mais le style maîtrisé permet d’éviter l’écueil de la vulgarité.

S’occuper en t’attendant est un récit très « brut » de la part d’une femme, contrebalancé par des harangues à l’amant qui parlent d’amour perdu et de sentiments écornés… Une juxtaposition parfaitement réussie.

Mon avis

Quand je lis un roman érotique, j’attends deux choses spécifiques pour ce genre de livre. La première, que l’histoire soit émoustillante. La deuxième, est qu’il y ait un minimum d’histoire derrière, que ce ne soit pas du sexe pour sexe uniquement. Après, je me base sur mes critères de base : que ce soit bien écrit, entre autre. Et S’occuper en t’attendant est largement en dessous de mes attentes. Et à vrai dire, j’en suis surprise ! Ce n’est pas le premier livre que je lis de La Musardine, et même si tous ne m’ont pas plu pour diverses raisons, dans l’ensemble ça restait généralement plaisant à lire et j’en sortais juste mitigée, s’en était pas au point de me forcer à lire un chapitre tous les soirs pour finir le livre. Parce que là, ça a été le cas.

Enfin bref, rentrons dans le vif du sujet.

Premier problème, il n’y a pas d’histoire derrière, pas de temps de répit entre deux scènes de sexe, on renchaîne sur une autre directement. En faite, on ne fait que ça, suivre les déboires sexuels du personnage principal. Il y a juste un petit speech comme quoi elle couche pour oublier son amant, elle râle contre lui (dans sa tête) à chaque fin de chapitres pendant un laps de temps assez court et c’est tout, ça ne va pas plus loin.

Deuxième problème, l’histoire n’est absolument pas émoustillante. Tout d’abord, parce que c’est extrêmement répétitif, les mêmes pratiques reviennent à chaque fois et dans le même ordre. Ce sont des pratiques toutes plus banales les unes que les autres, même si une fois ou deux l’auteure s’autorise une pratique un peu osée, ça ne va pas plus loin. En clair, ça manque d’originalité. Ensuite,  le vocabulaire utilisé est anti-émoustillant. Les phrases « Vu le morceau à y fourrer, c’était mieux ainsi » ou « Je me sens garnie comme un panier gastronomique du jour de l’An » sont un répulsif à plaisir, très clairement. Une, deux phrases, j’aurais fermé les yeux… Sauf qu’il y en a tout le temps !  Le problème réside aussi dans le fait que le personnage principal passe son temps à comparer ses coups d’un soir à son ancien amant, et de leur trouver tout un tas de défauts en pleine action (et comment oublier son amant si on passe son temps à le comparer aux autres, mmh?). Non, ce n’est absolument pas émoustillant.

Quant à la qualité d’écriture, je ne suis pas satisfaite également. L’écriture n’est pas fluide et les phrases sont courtes, donnant une impression d’urgence qui n’a pas lieu d’être dans ce roman. En effet, quelle urgence quand on enchaîne juste les coups d’un soir sans autre histoire à côté?

En bref, j’en ressort surprise et déçue, je m’attendais à mieux. Néanmoins, merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions La Musardine pour ce partenariat.

[Chronique] L’éducation d’une demi-vierge – Anonyme

[Chronique] L’éducation d’une demi-vierge – Anonyme

l'éducation d'une demi-vierge


Select Luxure ou Variations sur toute la Lyre est le 4e tome d’une pentalogie parue au début du XXe siècle, faussement attribuée à Adolphe Belot, et plus communément répertoriée sous le titre générique de l’Éducation d’une demi-vierge. Publié originellement en 1911, condamné à la destruction le 23 décembre 1914, réédité en version tronquée en 1958 sous le couvert d’un pseudonyme abscons (Sophie Laurent), ce livre… Foin du blabla, de l’action ! Pentalogie, quoi qu’est-ce ? Préférons-y une belle pantalonnade, un ballet lubrique frénétique qui laisse peu de place au repos, une course à la jouissance jusqu’au bord de l’épuisement entre une jeune novice délurée, ses copines de chambrée complètement pâmées, sa mère encore bien supérieure en lubricités diverses et variées, l’amant de celle-ci qui sert aussi à celle-là, le tout dans un Vienne-Paris 1906 pas piqué des vers… Dans la catégorie famille tuyau de poêle, celle d’Edmée, alias sœur Angèle, remporte les palmes pornographiques haut la main ! Un joyau de la littérature clandestine à découvrir absolument…

Mon avis

L’éducation d’une demi-vierge a été publié la première fois en 1911, puis interdit en 1914, pour revenir en version tronquée en 1958. Réédité cette année par La Musardine, c’est avec plaisir que je me suis lancée dans l’histoire d’Edmée, alias Sœur Angèle depuis son entrée au couvent…

Nous suivons donc Sœur Angèle en première partie, qui se confesse auprès de la Mère Supérieure, car elle a dévergondé tout le couvent. En effet, la Mère l’a trouvée dans un dortoir rempli de jeunes filles nues qui étaient tellement fatiguées après leur orgie qu’elles n’ont pas pris le temps de se rhabiller. Pour la seconde partie, nous retrouvons simplement Edmée avec sa mère et son amant, qui forment un couple à trois.

Les thèmes principaux sont donc le saphisme et l’inceste. Bien que j’ai du mal avec le deuxième thème en général, dans L’éducation d’une demi-vierge, ça ne m’a pas plus dérangée que cela. Peut-être le contexte, ou la façon dont l’histoire est racontée, mais il y a un petit quelque chose qui m’a fait accepter ce qui me fait grimacer d’habitude. Les scènes de sexe se ressemblent et se suivent, il n’y a pas une grande originalité de ce côté-là, mais néanmoins elles sont traitées de façon convaincantes et plaisantes. En somme, c’est un texte érotique très émoustillant!

On comprend très facilement après lecture, pourquoi ce texte a été interdit en 1914. L’inceste, la Sœur qui s’adonne au saphisme avec ses camarades dans un couvent… Mais il aurait été dommage que cet épisode tombe dans l’oubli, car la plume de l’auteur(e) est plaisante à lire. Bien que l’on pourrait s’inquiéter que ce soit écrit dans un style totalement vieillot aux expressions à rallonge, on se retrouve avec un texte qui a traversé le temps et qui se laisse lire, comme s’il avait été écrit hier.

En bref, un texte érotique plaisant à lire que je conseille fortement à ceux qui aiment le genre. Merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et aux éditions La Musardine pour ce partenariat.

[Chronique] Sex and the Bureau – Juliet Hastings

[Chronique] Sex and the Bureau – Juliet Hastings

sex and the bureau


Quand un stage de management est pris en main par Kate, les exercices d’affirmation personnelle sont brutalement transposés sur le terrain du sexe. Nick le cabotin, Edmond l’aristocrate, l’énigmatique Christopher et la très inhibée Sophie vont-ils se découvrir en se prêtant au huis clos torride que Kate leur a préparé ? Ce roman très contemporain explore les jeux du pouvoir et du sexe dans le monde des affaires… au féminin.

Mon avis

Quand Kyradieuse a vu que je lisais quelques romans érotique, elle m’a tout de suite conseillé Sex and the Bureau, qu’elle a bien aimé. Voulant découvrir d’autres textes que ceux de La Musardine, mais ne pas tomber dans les pseudos-romans érotique à la Fifty Shades of Grey, j’ai suivi son conseil, et j’ai bien fait car j’ai passé un excellent moment!

Nous suivons donc Kate, qui en a marre de son boulot : un jour sa patronne lui dit qu’elle doit arrêter de faire des formations en interne et bosser plus sur leurs dossiers, mais le lendemain elle lui retire tous ses dossiers pour qu’elle puisse former quatre personnes, pour qu’ils s’affirment plus dans leur travail. Kate accepte, mais décide aussi que c’est la dernière. Après cette formation, elle démissionne ! Donc, autant prendre du plaisir pendant cette dernière formation, en faisant tourner tous leurs exercices autour du sexe…

Vous l’aurez donc compris, point de romance alambiquée avec son lot de questions (pseudo)existentielles ici, ce ne sera que du sexe sur fond de formation professionnelle ! On pourrait cependant craindre que les scènes de sexe ne soient pas justifiées, et que le tout tourne à l’orgie dès les premières pages, mais cela n’arrive pas, le tout étant justifié à chaque fois. L’auteur prend beaucoup en compte la psychologie de ses personnages : ainsi donc, Sophie qui est très prude, ne se lâchera que dans les 100 dernières pages, comparé à Nick qui saute sur tout ce qui bouge, se fera remarquer dès son entrée dans l’histoire.

Sex and the Bureau est très bien écrit. L’écriture de Juliet est fluide, agréable à lire, et ne s’embête pas avec un vocabulaire pompeux, sans tomber dans le trash. Les scènes de sexe manquent un peu de détails par moment, mais n’en restent pas moins émoustillantes pour le lecteur.

En bref, un roman érotique agréable à lire, vraiment bien écrit que je recommande fortement !

[Chronique] Les soirées de Charles – Armand Aurèle

[Chronique] Les soirées de Charles – Armand Aurèle

les soirées de charles


Charles organise des soirées échangistes avec un raffinement qu’apprécient ses invités, triés sur le volet. Ce roman relate l’une de ces soirées, mais pas n’importe laquelle. Il s’agit pour Charles, passionné de psychologie, de faire une expérience. Comment une partouze, organisée en thérapie de groupe, peut-elle transformer ses participants ?

Les six invités vivront chacun à leur tour une expérience inoubliable : œuvrer comme serviteur nu, disponible à chacun, pour cet avocat puissant ; révéler son homosexualité latente, pour celui qui se croyait strictement hétéro ; se venger d’un mari humiliant en endossant le rôle de dominatrice ; réaliser la vanité de ses conquêtes pour ce dragueur impénitent mis en présence de femmes offertes… Charles amène chacun des participants à dépasser son statut à travers un jeu de rôle, une épreuve, une performance, qui sont bien sûr autant de scènes érotiques largement détaillées.

Le temps du livre est celui de la soirée.
Le récit alterne, façon caméra subjective, les points de vue de chaque protagoniste, procédé qui vous fera vivre de l’intérieur tous les instants de cette soirée. Sensations fortes garanties !

Mon avis

Charles organise des soirées d’un genre particulier. Avec des invités triés sur le volet, il se livre a des expérimentations comportementales à travers des soirées échangistes. Que ce soit pour révéler une homosexualité latente, des désirs de dominations/soumission ou aider deux personnes à ouvrir les yeux sur leur situation. A travers diverses scènes imaginées par Charles, ses invités vont évoluer….

Alternant entre les points de vue de chaque invités, nous découvrons leur façon de voir les choses, et comment ils appréhendent la suite de la soirée. Bien au delà du simple roman érotique, nous avons là la vision de différentes personnes sur un même évènement, et ce que cela leur apporte. Sans découpage de chapitre ni de rupture, nous avons les avis tour à tour, nous restons donc vraiment dans le moment présent. Mis à part le débriefing de fin de soirée, nous ne revenons pas sur ce qui s’est passé. Il n’y a donc pas de dialogues, ou très peu. La narration se base sur les monologues intérieurs des invités, leur avis du moment, comment ils voient la scène qui se déroule sous les yeux, comment ils la vivent.

Même si on le devine pour quelques-uns des personnages, on ne comprend pas comment telle ou telle mise en scène peut les aider. Notre organisateur leur a fait remplir des questionnaires avant la soirée, il savait donc ce qu’il faisait. Mais pour le lecteur, ce n’est qu’au moment du débriefing (très studieux, au passage) que les dernières pièces du puzzle nous sont données, et on comprend tout de suite les choix de Charles.

Notre maître de soirée est au final qu’observateur et ne prend pas part aux ébats qu’il a organisé, pour pouvoir aider au mieux ses convives. Et quels ébats ! Armand Aurèle va droit au but, ne faisant pas dans la dentelle et la fioriture à ce niveau-là, mais sans tomber dans le vulgaire. Particulièrement émoustillant, ces ébats rythment notre histoire, car pour nos six participants, il faut bien contenter tout le monde… Le tout est extrêmement bien écrit.  La plume fluide de l’auteur nous transporte à travers cette soirée pour le moins particulière.

En bref, j’ai passé un excellent moment en compagnie de ce livre! On frôle presque le coup de cœur! Merci au forum Au coeur de l’Imaginarium et les éditions La Musardine pour ce service de presse.