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[Chronique] Les mots entre mes mains – Guinevere Glasfurd

[Chronique] Les mots entre mes mains – Guinevere Glasfurd

les mots entre mes mains


Quand Helena Jans van der Strom arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son appétit pour la vie et sa soif de connaissance trouveront des échos dans le cœur et l’esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d’ombres et de lumières, où les penseurs sont souvent sévèrement punis, où les femmes n’ont aucun droit, leur liaison pourrait les perdre. Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Que peut-être leur avenir ? A partir d’une histoire d’amour avérée et méconnue, Guinevere Glasfurd dresse le portrait fascinant d’une femme lumineuse en avance sur son temps. Un roman de passion et de liberté sur fond de fresque envoûtante des Pays-Bas au « siècle d’or ».

Merci aux éditions Préludes pour cette lecture !

Mon avis

Helena Jans van der Strom est une jeune servante. Elle se prépare à une vie de domesticité des plus simples, si ce n’est sa soif d’apprendre à lire et écrire. Mais sa vie va basculer quand René Descartes va venir habiter chez son maître et faire basculer du tout au tout les habitudes de Helena

On commence l’histoire à un moment crucial de la vie notre jeune domestique, obligée de partir. Mais où ? Et pourquoi ? Qui est cet homme à l’air sévère qui l’accompagne ? Autant de questions qui vont vite trouver réponse puisque l’on se retrouve vite propulsés dans un flashback qui nous ramène au premier jour où Helena cherchait une maison où travailler. Et cela, jusqu’au fameux jour où elle doit partir, puis sa suite, maintenant que nous avons tous les éléments en mains.

Et quels éléments ! On a sous nos yeux une histoire d’amour cruelle, mais belle dans sa finalité. Nous avons un homme qui n’assume pas ses actes, parce qu’il a peur pour sa réputation, guidé par un domestique aigri et jaloux. Et de l’autre, une femme amoureuse, constamment rappelée à son rôle de Femme, servant de surcroît et rien d’autre. Cela correspond totalement aux mœurs de l’époque (vous me direz, certains agissent encore comme cela aujourd’hui, malheureusement). Pour ça, on peut dire que l’auteure respecte totalement la période de l’Histoire choisie, que ce soit au niveau des tenues, du langage, du comportement… La religion a tout autant sa place également, étant très présente du début à la fin. Rien n’est oublié, pour une immersion réussie !

On peut y voir une critique de l’époque : le sexisme ordinaire, l’apprentissage réservé aux hommes, l’importance de la religion qui enfermait les hommes comme Galilée, qui osaient remettre en question des choses fondamentales comme la forme de la Terre… Mais c’est surtout et avant tout une histoire d’amour, et il ne faut pas s’attendre à ce que le reste soit plus développé que cela.

La plume de Guinevere Glasfurd est fluide, elle a un vocabulaire riche, mais pas complexe pour autant.  Une plume qui touche au plus profond des émotions, avec de la colère, de la jalousie, de l’incompréhension, de l’amour. Entre son immersion plus que réaliste et ses personnes très bien travaillés, on a ici une petite pépite de la rentrée littéraire, qui saura vous faire voyager !

En bref, Les mots entre mes mains est une romance historique basée sur une histoire vraie : celle d’un amour entre Descartes et une servante. Bien sûr, ce qui l’entour n’est qu’une fiction, mais une fiction bien écrite et qui vous prendra aux tripes !

[Chronique] Une saison à Longbourn – Jo Baker

[Chronique] Une saison à Longbourn – Jo Baker

une saison à longbourn


Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier.
À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l’étage, relève d’eux seuls… Une histoire d’amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de ressurgir.

 

Mon avis

Vous qui avez lu Orgueil et préjugés de Jane Austen, avez toujours rêvé de découvrir cette histoire vue par d’autres personnages? Et vous aimez la série Downton Abbey? Et bien Jo Baker l’a fait. Sauf que moi, je n’ai ni lu Orgueil et préjugés, ni vu le film, ni lu un seul livre de Jane Austen, et je ne regarde pas Downton Abbey. Une chronique d’une fille complètement lâchée dans un univers qu’elle ne connais pas, maîtrise pas, et qu’elle n’a pas l’habitude de lire. Parce que chez Once upon a Time, on est comme ça, on aime se lancer dans les bras d’un univers totalement inconnu 😀

On y relate donc la petite vie de Sarah, femme de chambre chez les Bennet. Domestique dans cette famille avec Les Hills et Polly, son petit monde parfait sera vite remis en question avec l’arrivée de James Smith, le nouveau valet de la famille. D’abord méfiante, à moitié conspiratrice pour se faire remarquer, elle va remettre en question sa vie de servitude dans la campagne Londonienne, rêvant de vivre à Londres, dans les bras du valet de Netherfield, tandis que James tombera sous son charme…

Jo Baker nous dépeins un portrait de la vie des domestiques du 18è siècle, une vie de semi-esclave quand on y pense, servant une noble famille qui est bien au dessus de leurs petits problèmes de domestiques. Nous allons ainsi les suivre, du lever au coucher, nettoyant, récurant, cuisinant, servant, le tout dans une description très minutieuse de l’instant, pour en faire profiter le lecteur. Mais le lecteur s’ennuiera bien vite après la troisième description de « comment laver les robes et froufrous de ses dames, qu’elles ont tâché dernièrement ». C’est un gros bémol à ce roman, c’est que tout est répété, re-décrit, même si l’acte en lui-même a été fait la veille.

Je me suis ennuyée jusqu’à ce que Sarah nourrisse des soupçons à propos de James. En effet, suivre les tranches de vies des domestiques qui blanchissent le linge, ce n’est pas ce qu’on pourrait qualifier d’intéressant, de divertissant, surtout que Sarah ne nourrit aucune idée de liberté ou autre avant ce moment, on ne fait donc que suivre ses tâches ménagères. Quand enfin arrive ce moment, j’ai eu vite envie de savoir où nous mèneraient les idées de Sarah et le mini triangle amoureux entre le valet de Netherfield, James, et la femme de chambre.

Je ne me suis pas attachée à un personnage en particulier. J’ai juste trouvé James mystérieux, mais sans plus. Je n’ai pas particulièrement apprécié Sarah, ni même Polly ou une des filles Bennet, trouvant qu’on ne s’arrête pas vraiment sur chacun des personnages. Certes, nous suivons leurs idées, leurs envies, leur vie, mais que savons-nous de plus, si ce n’est que Mr. Bennet m’a laissé l’impression d’être radin et associable, sa femme un peu folle et leurs filles qui se laissent tomber dans les bras du premier homme riche venu. Côté domestiques, Mr. Hills est vieux, croulant, porté sur la bouteille, sa femme, minutieuse et complètement lourde, Polly, jeune et trop naïve, tout comme Sarah, qui rêve de liberté et de richesse alors qu’elle n’est que servante?

La révélation que l’on attendait durant cette lecture m’a parue un peu fade, compte tenu du reste de l’histoire, et j’en reste un peu déçue, je m’attendais à quelque chose d’autre…

En bref, je ne peux pas tellement dire que j’ai aimé, j’ai laissé cette lecture traîner en longueur et c’est à reculons que je reprenais ma lecture, n’ayant pas vraiment trouvé un élément assez accrocheur dans l’histoire pour me donner envie de continuer. Je réserverais ce roman pour les fans de Jane Austen, d’Orgueil et préjugés et de Downton Abbey. Cependant, merci aux éditions Stock et à Libfly pour ce partenariat.