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[Blabla] Le consentement sexuel dans la littérature

[Blabla] Le consentement sexuel dans la littérature

Le consentement sexuel est l’accord qu’une personne donne à son partenaire au moment de participer à une activité sexuelle. Ce consentement doit d’abord être donné de façon volontaire, c’est-à-dire qu’il doit s’agir d’un choix libre et éclairé. Si le choix n’est pas libre et éclairé, le consentement n’est pas valide.
Educaloi

Ou pour ceux qui comprennent mieux quand c’est imagé, remplaçons le consentement sexuel par une tasse de thé :

Ça, c’est dans les faits. En réalité, le consentement n’est pas souvent respecté, et internet regorge de témoignages abondant dans ce sens. Et dans la littérature (française comme étrangère), ce n’est qu’une notion vaguement respectée et amène à des situations où l’on se demande pourquoi on a publié ce livre sans s’inquiéter que si il y a des scènes de sexe sans consentement, qu’importe le contexte, c’est un viol. C’est pourquoi, après plusieurs lectures qui m’ont faite bondir, j’avais envie d’écrire sur le sujet.

Je ne vais pas citer le sempiternel Cinquante nuances de Grey, je pense que nous sommes tous d’accord sur le fait que ce livre est une aberration dans son genre. Je ne vais pas non plus citer les différents titres des livres/les noms d’auteur.e.s ayant zappé la case consentement, parce qu’une bonne partie sont des titres de petit.e.s auteur.e.s français.es, et/ou dans de petites maisons d’éditions, et mon but n’est pas de vous inciter à boycotter ces livres, auteur.e.s et maisons, ni même à ce qu’ils reçoivent des messages virulents.

Le consentement et le mouvement féministe

C’est grâce aux mouvements féministes que les hommes et les femmes prennent petit à petit conscience des inégalités entre eux, mais aussi d’autres problèmes, comme le harcèlement de rue, l’absence de consentement dans de nombreux domaines, et j’en passe. J’ai cité le cas du harcèlement car il est très lié au consentement, car quand une femme dit non dans la rue, elle a une chance sur dix pour que la personne la laisse tranquille. Malheureusement, c’est souvent un enchaînement de questions et remarques déplacées sur son sexe, sa tenue, son corps, ect, qui vont suivre. Un non suffit rarement.

Si j’ai choisi de commencer par parler féminisme, c’est parce que j’ai souvent vu les deux sujets liés dans mes lectures. Le personnage principal fait l’amère expérience de devoir forcer pour que son consentement soit respecté par son partenaire, qui la boude après, parce qu’elle a refusé d’aller plus loin. Le perso principal en parle avec une personne de son entourage, qui lui dit : « Je ne suis pas féministe, mais je trouve que le consentement c’est important tout de même, et que ton amant doit te respecter, sinon ça vaut pas le coup » et le perso principal d’acquiescer car on lui a donné l’accord de faire valoir un droit fondamental. Et la questions que je me pose : à partir de quel moment avez-vous cru qu’il était possible de réclamer que l’on respecte notre consentement se fait uniquement si on est féministe ? A partir de quel moment avez-vous cru qu’il est possible de réclamer que l’on respecte notre consentement se fait uniquement si nous avons l’aval de quelqu’un d’autre? Il n’y a pas besoin de se proclamer féministe pour avoir droit au respect qui nous est dû (ce n’est pas une récompense). Ni même de demander l’accord à une tierce personne.
L’on peut faire un raccourci, avec ce genre de remarques : seules les femmes féministes ont le droit au consentement. Et c’est faux ! Une femme doit tout autant respecter le consentement d’un homme ou d’une autre femme, et c’est pareil chez les hommes. Que l’on soit trans, que l’on ne s’identifie pas à un genre. Que l’on soit de n’importe quelle religion. De n’importe quel bord politique. Le consentement, c’est fait pour tout le monde.

Le consentement et le harcèlement

Je le disais plus haut, les deux sont très liés. J’ai commencé à lire (j’ai abandonné ma lecture tellement je n’en pouvais plus) en fin d’année 2015 un roman d’une auteure dont j’avais apprécié le tout premier livre. J’ai vite déchanté. On ouvre le bal avec une journaliste qui part faire un reportage dans une forêt vierge, avec un collègue ultra-paternaliste, quand elle se retrouve seule avec son guide. Cela ne fait pas 10 minutes qu’ils sont partis que le harcèlement commence… Et que la journaliste ne dit rien. Elle lui colle une gifle quand il lui met la main aux fesses sans son consentement. Mais c’est tout. Le harcèlement continue et la journaliste présentée comme une « forte tête » qui n’a jamais sa langue dans sa poche subit. Puis le guide l’allège de son sac à dos, parce que c’est trop lourd pour une femme. D’ailleurs la femme et matérialiste, car le guide vide les 3/4 du sac d’objets inutiles, où il passe en revue les sous-vêtements de la journaliste, se passant ses strings sur le visage, devant elle, qui ne dit rien. Pas une pensée comme « ce mec est un pervers ». Non. Le seul moment où elle s’insurgera réellement, c’est quand il jettera ses escarpins Prada, en mode « qu’il inspecte mes sous-vêtements, passe encore, mais qu’il jette mes escarpins Prada, non ! » . Inutile de dire que je me suis tapée la tête contre la Kindle. Je me suis spoilée, à la fin ça part en parties de jambes en l’air et ils forment un couple très heureux. La douche froide.

A quel moment l’auteure s’est dit que ce serait génial ? A quel moment une femme finirait dans le lit de son harceleur ? Je n’ai pas osé continuer par peur de lire des scènes de viol. Le consentement est oublié, à peine une petite rébellion dans les premières pages, mais cela ne va pas plus loin. C’est juste glauque.

Le consentement et le viol

Si il n’y a pas de consentement, que nous soyons clairs : c’est un viol. Si une femme dit non, et que son partenaire l’oblige, c’est un viol. J’ai lu un livre où toutes les relations sexuelles du personnage principal étaient des viols. L’auteure n’avait pourtant jamais écris de scènes de sexe, mais elle a reçu les conseils d’une autre auteure, dont je sais de réputation que le consentement est absent de ses livres. Première relation : une tentative de viol. C’est la seule fois où ce sujet sera abordé dans ce livre. Deuxième relation : le garçon qui l’a sauvée, nice guy de son état, profite qu’elle ait trop bu pour la pénétrer. C’est un viol. Troisième relation : Un mec (un vampire, pour comprendre la suite) qu’elle a rencontré veut coucher avec elle dans sa chambre étudiante, elle dit non, elle se débat, il la force, il l’hypnotise, elle se laisse faire car l’hypnose la retient prisonnière. C’est encore une fois, un viol. Et cette scène se répètera plusieurs fois après. Mais mis à part la tentative de viol du début, jamais les viols qui se sont déroulés n’ont été présentés comme tels. Elle a pris du plaisir, alors on considère que c’est bon. Et elle entretient une relation normale (en dehors de leur problème vampirique) avec ces deux garçons et aura peur uniquement si celui qui a tenté de la violée tente de s’approcher d’elle.

Outre la banalisation du viol dont j’aurais tant à dire dessus, pas une seule fois le consentement est respecté, mais comme la demoiselle a pris du plaisir, et qu’elle avait bu la première fois, l’auteure passe dessus en mode « c’pas grave, c’est normal ». Dans la vraie vie avec des vrais gens, le personnage principal serait juste totalement détruite, psychologiquement. Pas sûre qu’elle partirait ensuite en mode road trip avec son violeur. Spoiler : dans la réalité elle lui adresserait même pas la parole, sauf si elle est vraiment obligée. Et encore.
Après, il est important de noter qu’il arrive que des victimes de viol ne se rendent pas compte immédiatement qu’elles viennent de subir ceci. Et cela peut prendre jusqu’à plusieurs années avant qu’elles ne s’en rendent compte. Il en va de même qu’il y a des violeurs qui ne se rendent pas compte de leur acte sur le moment, mais bien plus tard. Cependant, ce ne sont pas des points que j’ai pu voir dans mes lectures car le viol – à part dans des livres qui en parle sérieusement – est toujours traité au dessus de la jambe, malheureusement.

Le consentement dans une relation de confiance

Le consentement est tout aussi important, que ce soit à n’importe quelle étape d’une relation, c’est-à-dire même dans un couple, un coup d’un soir avec un ami en qui le personnage a confiance, ou même dans un certain manga, avec son psychiatre, ou un roman dont j’ai déjà longuement parlé par ici qui met en scène une jeune femme entretenant une relation amoureuse avec son oncle qui la viole la première fois, et se moque largement du consentement, en plus de la battre (mais c’est normal, vous comprenez, il est irakien, c’est dans sa culture. Ouep, le racisme est jamais loin,  même dans nos lectures). Et pourtant, pour tous ces cas cités, ils viennent de livres où malheureusement, le consentement n’est pas respecté, dans des relations où les victimes connaissaient la personne, et sont présentés juste comme des personnes recevant amour et affection, alors que non. Vive le syndrome de Stockholm foireux. Et ici encore – et comme dans tous les cas – les victimes ne sont pas blâmables pour leurs actes.

Car connaitre la personne et avoir une certaine relation avec n’autorise en aucun cas personne à passer au dessus du consentement de son partenaire, même si cela reste beaucoup en tête que, par exemple, la femme doit faire son devoir conjugal envers son mari. Ou encore, il est possible de rencontrer des difficultés à dire non, quand on a intégré de faire d’abord plaisir à son partenaire, avant de s’écouter. Il faut garder en tête également que le consentement n’est pas un acquis. Ce n’est pas parce que hier le partenaire disait oui, qu’aujourd’hui il est encore d’accord. Ce n’est pas parce qu’une personne a dit oui à l’une, qu’elle doit dire oui à un autre. Il en va de même pour les pratiques sexuelles, si une personne dit oui pour l’une d’elle, elle ne dit pas oui pour toutes les autres. Le consentement est rétractable, et ce sans aucune condition !

Le consentement et les yaoïs

J’aborde un autre format, les mangas. Au début, quand les premiers éditeurs spécialisés dans le yaoï sont arrivés sur le marché, ont d’abord pensé à la quantité, plutôt que la qualité. Et malheureusement, ils ont publié même ceux où l’on ne se cache pas pour dessiner de véritables scènes de viol, que les personnages qui auront subi ça détesteront, mais qui vont vite adorer en y repensant, jusqu’à développer un syndrome de Stockholm ultra-glauque… Et tout est prétexte au viol : un ami à qui on arrive pas à déclarer sa flamme, pour punir un homme qui l’a pris en photo, déclarer son amour,… Le raccourci viol=amour/vengeance est trop, trop souvent exploité. Le viol est romantisé, idéalisé, voir même présenté sous un trait d’humour.

Aujourd’hui, cette tendance s’est calmée, les éditeurs sont revenus de ce mode-là car les lectrices (c’est un genre au lectorat majoritairement féminin) sont devenues « exigeantes », bref elles demandaient de la qualité. Mais aujourd’hui, plusieurs yaoïs récents sont encore publiés malgré leurs scènes de viol, parce que rien que le nom de la mangaka fait vendre. Alors on publie, on publie… Sans penser un seul instant que le viol est présent, et qu’il puisse gêner, donner une mauvaise image du genre, ou influencer les lecteur.trice.s. Ils sont de moins en moins nombreux, mais malheureusement encore présents.

A ce sujet, il y a une vidéo sortie récemment qui explique très bien le consentement dans le yaoï :

Le consentement, l’éducation et la culture du viol

L’éducation sexuelle est une nécessité, c’est un fait. Encore aujourd’hui, on apprend aux jeunes filles à faire attention de ne pas sortir tard, de faire attention de ne pas s’habiller trop court, de ne pas trop boire, de ne pas rester seule avec un garçon, car on ne sait pas ce qui pourrait arriver. Mais de l’autre côté, on ne pense pas un seul instant à dire aux garçons de ne pas harceler les filles, qu’importe leur tenue, leur comportement. On ne leur dit pas de respecter leur consentement, de ne pas les violer. C’est toujours aux filles de faire attention à leur « vertu », et c’est tout. Tout ceci porte un nom : c’est la culture du viol. Quand on blâme les victimes, quand on minimise ce qu’elles ont vécu, quand on dit aux filles de faire attention à ne pas se faire violer alors qu’on devrait plutôt dire aux garçons de ne pas le faire. Tout ce dont j’ai parlé plus haut fait également parti de cette culture du viol : banaliser le viol, le normaliser, trouver des excuses à un viol ou au consentement qui n’est pas respecté… Bref, tout cela en fait partie intégrante.

Toujours concernant la culture du viol, ont été publiés cette année des chiffres qui font bondir, tant ils sont réels :

Quatre Français sur dix estiment toujours que la responsabilité du violeur est atténuée si la victime a une attitude provocante (une jupe courte ?). Voilà encore que pour plus de la moitié de la population (61 % de Français, 65 % de Françaises) un homme a plus de mal «à maîtriser son désir sexuel qu’une femme». Et que perdure le mythe du violeur inconnu dans une rue sombre quand la plupart des viols sont commis par des proches. […]Si presque tous les Français (96 %) qualifient à juste titre de viol «le fait de forcer une personne qui le refuse à avoir un rapport sexuel», il s’en trouve encore 24 % pour considérer qu’une fellation relève de l’agression sexuelle, non du viol. De même, 26 % jugent que lorsqu’une victime ne résiste pas aux menaces de son assaillant, ce n’est pas un viol, mais une agression sexuelle.[…]Elle dit «non», mais au fond d’elle, elle pense «oui» : cette idée-là aussi persiste, chez deux sondés sur dix.[…]Selon Ipsos, 41 % des Français sous-estiment encore le nombre de viols. Alors que 84 000 viols ou tentatives de viol sont toujours perpétrés chaque année en moyenne en France. On arriverait sans doute «à plus de 200 000» en incluant les mineurs, premières victimes des violences sexuelles, selon l’association Mémoire traumatique, qui s’apprête à lancer une campagne contre le déni. Source

C’est assez effarant !

En bref

Le consentement sexuel est une chose tellement importante, que je me demande comment on peut encore passer au dessus. Il est important de respecter le choix de son partenaire, qu’importe la condition. Il est important d’imposer son refus, que l’on soit féministe ou pas, d’un sexe ou d’un autre, qu’on accorde pas d’importance à son identité, que l’on soit de n’importe quelle religion, de n’importe quel bord politique.
Que la personne violée ai bu, ou ai porté une tenue courte n’est pas une excuse pour banaliser l’acte. Il en va de même si elle a eu un orgasme, cela reste toujours et encore un viol. Dans tous les cas, il n’y a aucune excuse. Un viol n’est jamais excusable, malgré ce que l’on peut entendre dans les différents médias, ou lire dans certains livres.

Je me pose des questions, parce que ça devient grave pour moi quand je me retrouve heureuse et d’avoir envie de serrer dans mes bras les auteur.e.s qui respectent le consentement sexuel dans leurs livres. Je ne devrais pas. C’est censé être normal. Alors, pourquoi les éditeurs.trices ne remarquent-iels pas que ce qu’iels publient ne sont ni plus ni moins des scènes de viol que l’on tente de faire passer pour de l’amour ? Pourquoi je ne connais qu’une seule maison d’édition qui affirme haut et fort sur son site qu’elle refuse de publier ce genre de textes alors que les grandes acceptent ça sans soucis ? Pourquoi il y a encore des auteur.e.s qui prennent leur pied à mettre en scène ceci, que cela ne les dérange pas de forcer leur lecteur à lire ça avec forces détails (aucune mention n’est jamais faite sur la couverture, dans le résumé, ou à l’intérieur du livre) alors que non, nous ça ne nous fait pas plaisir de voir des personnages se faire violer dans une fiction sous un prétexte bidon… Pourquoi vous faites ça ? A part gêner vos lecteurs, donner une mauvaise image aux genres littéraires (parce qu’on retrouve ça dans la bit-lit, la new romance, les romans érotiques et les yaoïs principalement), influencer les plus jeunes qui tombent sur ces livres et qui pense que ouais, c’est normal comme relation, pourquoi vous faites ça ?

Le consentement est important, même si cela reste de la fiction, ne l’oublions jamais. Même si des films, des séries, des politiciens, des gens trouveront toujours une excuse ou blâmeront la victime, souvenez-vous de ça : Le consentement est pour tout le monde.

Pour aller plus loin :

Crêpe Georgette : La culture du viol
Madmoizelle : Faut-il interdire les portables ou enfin éduquer les garçons ?« Nous aurions pu être des violeurs » de l’importance de l’éducation sexuelleCulture du viol, consentement et « zone grise »A quand une véritable éducation sexuelle pour les jeunes en France ?
Je suis une publication sexiste : La culture du viol à la télé
Paye ta shnek – Témoignages de harcèlement sexiste dans l’espace public
La culture du viol

[Chronique] Under Grand Hotel, Volume 1 – Mika Sadahiro

[Chronique] Under Grand Hotel, Volume 1 – Mika Sadahiro

under grand hotel 1

  • Éditeur : Taïfu Comics (2010)
  • Genre : Yaoï
  • Plus édité

New York, Long Island, Sen Owari, étudiant japonais, est incarcéré dans la prison souterraine de niveau 3, Under Ground Hotel. Il y fait la rencontre de Sword Fish, le caïd des lieux, et conclut un pacte charnel avec lui pour assurer sa protection. C’est le début d’une relation sauvage et intense entre les deux hommes, enfermés tous les deux jusqu’à la fin de leur vie dans un univers où seuls règnent la violence et le sexe…

 

Mon avis

Under Grand Hotel est une duologie qui se déroule dans une prison souterraine américaine : Under Ground Hotel. Quand Sen est incarcéré là-bas, il se rend compte qu’il doit absolument trouver un protecteur. Il va le trouver en la personne de Sword Fish et va accepter de coucher avec lui pour éviter le danger constant qui règne dans ce lieu où même les surveillants sont corrompus.

Je n’en ressors pas particulièrement emballée, de ce manga. J’en étais à compter les pages car rien de palpitant ne s’y passe, c’est toujours le même schéma : Sen se fait violer et/ou accepte de coucher avec tel ou tel personnage et/ou se fait tabasser, Sword fait son jaloux pour une raison x ou y, puis le défend suite à son viol ou son passage à tabac (quand ce n’est pas les deux en même temps ou si ce n’est pas Sword qui le viole. TROP CLASSE.).

Rajoutons par dessus qu’il n’y a pas de scénario, c’est de la drague, du sexe, des viols à foison et de la violence. Même si l’entrée de nouveaux personnages pourraient nous faire penser qu’il va se passer quelque chose, on est vite déçus. Désillusion, j’écris ton nom. Et mention spéciale au chapitre WTF qui est totalement incohérent et illogique. Mais je n’ai pas envie de vous spoiler.

Côté graphisme, c’est old-school. Et pourtant, ce manga n’est pas si vieux que ça (2011 en France, 2009 au Japon). Les expressions des personnages sont mal rendues, soit on est dans l’excès et on se demande ce qu’il arrive à nos personnages, soit ces derniers sont totalement inexpressifs, au bord de la dépression. Pour la proportion des corps, c’est pareil, soit le corps est beau, bien dessiné, bien proportionné, soit la planche d’après il perd 40 kilos et gagne un mètre avec des jambes à rallonge. Il faut faire un choix. Soit l’un, soit l’autre…

Bref, c’est un manga que j’ai eu d’occasion, donc du coup je ne regrette pas trop l’achat, mais il est clair que je ne lirais pas la suite !

[Chronique] Native, tome 1 – Gala de Spax

[Chronique] Native, tome 1 – Gala de Spax

native 1

  • Éditeur : Sharon Kena (2012)
  • Pages : 344
  • Genre : Malsain (bon, et fantastique un peu)
  • Prix : 17€
  • Acheter Native, tome 1

Louna, une belle trentenaire un brin prétentieuse et caractérielle, mène une vie paisible jusqu’au jour où son père lui apprend qu’elle n’est pas une simple humaine. Elle a une particularité singulière et doit vivre avec, mais cette différence l’oblige à suivre un chemin qu’elle n’avait pas prévu d’emprunter, … l’amour. A travers sa quête, Louna fait la connaissance de nouvelles espèces et traverse l’univers pour découvrir qui elle est vraiment.

Mon avis

Un jour, Louna apprend qu’elle est une native (je ne vous apprends rien, tout est dans le titre). Et n’accepte pas sa condition, ni le fait qu’à cause de son sang, le fils de son boss est entrain de devenir un natif. Alors elle part en Irak dans la famille de son « père » (oui, parce qu’en faite c’est son beau-père…) pour trouver une potion qui les guérira tous les deux. Mais une fois sur place, elle va faire la rencontre de son oncle (ou le frère de son beau-père, bref.) et ça va être « l’amour » fou entre eux.

Bon, après ce petit résumé qui met bien dans l’ambiance, je pense que aurez compris où je veux en venir : ce bouquin est malsain. Enfin, je disais malsain à la moitié du livre. A la fin, je l’ai trouvé HYPER malsain. Je n’en revient pas qu’une femme puisse écrire un livre pareil, sincèrement.

Petite liste des choses qui ont fait que je ne lirais pas la suite et que je ne conseillerais absolument pas ce livre:

  • Louna est énervante. La dire caractérielle est bien en dessous de la vérité. Elle a 30 ans, mais se comporte comme une gamine de 14 ans. S’en est tellement poussé à l’extrême que j’ai eu honte pour elle. Elle ne laisse pas les gens finir leurs explications parce que ça ne convient pas à madame, ou alors si ça lui plaît pas, elle court se réfugier looiiiiiiiin de la personne (belle façon de régler ses problèmes que de fuir). Sinon, quand elle n’est pas énervante à s’en taper la kindle sur la tête, elle passe son temps à dormir, râler, pleurer, s’évanouir, vomir, ou se doucher (J’aurais eu le livre en papier, j’aurais fait comme pour Fifty Shades : un post-it à chaque fois qu’elle fait une de ces actions, trop de répétitions tuent le texte). Si quelqu’un ne vient pas la voir pendant plusieurs jours, il est forcément mort …

Native, tome 01 - Gala de Spax

  • Il y a deux choses qui m’ont hérissé le poil : la première, pour que Louna parte en Irak sans se faire attraper par la police (à vous de voir pourquoi), ils mettent un corps dans son appartement et y mettent le feu, après la police croit que c’est le cadavre de Louna… J’espère sincèrement que le cadavre n’avait plus de dents ou un bout de chair pour faire un test ADN, sinon ça pue l’illogisme à plein nez! La deuxième, quand Louna apprend comment elle a été conçue, sa mère lui dit qu’elle a apprit qu’elle était enceinte au bout du 5è mois de grossesse. Louna lui demande donc pourquoi elle n’a pas avorté… Perso, j’ai ma petite réponse: au bout de la 12è semaine de grossesse (soit 3 mois), c’est trop tard. Des fois, il est bon de se renseigner quand on écrit un livre, histoire d’avoir +10 en crédibilité. Et je n’en revient pas que l’auteure (une femme!) ne sache même pas ce genre de choses…

Native, tome 01 - Gala de Spax

  • Ce livre est incohérent et complètement fouillis (pour ne pas dire bordélique). Ça part dans tous les sens! Un jour Patrice est son beau-père, le lendemain son père, deux heures après c’est re son beau-père. Le comportement des personnages changent d’un bout du roman à l’autre. Le beau-père aimant la fuit, sa mère qui la fuyait l’aime tout d’un coup, sa demi-sœur Faustine qui râlait à chaque fois contre Louna devient limite muette et ne dit plus rien à sa sœur… De plus, la façon dont Louna a été conçue est totalement floue, à trop vouloir changer l’histoire je pense que l’auteur s’en est perdu elle-même.

Native, tome 01 - Gala de Spax

  • Arakel.
  • Bon, il va falloir que j’éclaircisse ce 4è point.
  • Voilà à peu près comment j’ai découvert ce personnage:

Native, tome 01 - Gala de Spax

  • Bon. Arakel. C’est à la fois le plus intelligent, mais aussi le plus vulgaire et malsain des personnages de ce roman. C’est l’oncle de Louna (Oui, celui avec qui elle… Bref). Quand j’ai prit des notes pendant ma lecture, j’ai écrit en énorme : « Louée soit l’intelligence d’Arakel », il sauve limite un quart de l’histoire à lui tout seul. Mais il est malsain. Il sait qu’il est l’oncle de Louna, mais veut quand même coucher avec elle… Déjà, on gagne en malsainité (Mot qui n’existe pas), mais en plus, Louna l’aime, leur première relation sexuelle est un VIOL et il la gifle quand il a ses règles est en colère (parce qu’il a les yeux qui virent au rouge quand il est en colère) et elle ACCEPTE totalement cette situation totalement… malsaine (+80 en malsainité). En plus, il risque de la tuer à tout moment, mais c’est normal visiblement…

Native, tome 01 - Gala de Spax

  • Ce que je déteste par dessus tout dans un livre, c’est ressentir les convictions de l’auteur à travers le personnage principal (par exemple, dans Nos étoiles contraires ça m’a soulée). Là on est à fond sur le végétarisme et la condition de la femme dans les pays musulmans et ça ne s’intègre absolument pas à l’histoire, parce que d’une ça ne lui apporte rien, et deux de, faire jouer ses personnages les choqués devant une niqab alors que ce même personnage accepte d’être battue par son oncle mec, ça ne passe absolument pas.

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  • Les clichés sur les homosexuels avec le personnage de Tonga m’ont achevée. Non, un homosexuel ne se comporte pas forcément comme une folle qui aime les magazines people et connait par cœur la série Dr. House… Il existe des gays qui se comportent aussi comme des êtres humains totalement normaux, si si.

En bref, impossible de voir quelque chose de positif au milieu de tout ça. Trop malsain, à des kilomètres de mes convictions, incohérent, fouillis, je resterais loin de cette saga qui aura réussi à bien m’écœurer.

Néanmoins, merci aux éditions Sharon Kena pour ce service de presse, dans le cadre de la masse chronique!

Native, tome 01 - Gala de Spax