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[Chronique] Cercles – Sylvain Matoré

[Chronique] Cercles – Sylvain Matoré

cercles

  • Éditeur : Alma (2014)
  • Pages : 207
  • Genre : Drame
  • Prix : 17€
  • Acheter Cercles

«Quels que soient les hasards heureux ou les embûches, le cercle se refermera inévitablement.»
Paris. Avec leur grosse voiture, deux malfrats en fuite propulsent un jeune homme ad patres. Ils appartiennent à la mafia serbe qui les exfiltre de l’autre côté des Pyrénées au service du boss local. Leur mission : augmenter le rendement de trois prostituées. L’une d’elle s’appelle Irina.
Pendant ce temps, à Paris, Camilla, la sœur du jeune tué, reste anéantie par la mort de ce frère qui donnait un peu de couleur à son existence. Elle vivotait, elle ne vit plus. Elle se lance dans la nuit, boit, se shoote…
Irina et Camilla ne se rencontreront pas. Chacune affronte un cercle de la violence déchaînée par les autres. Leur communauté de destin s’arrête là. Car chaque cercle impose sa trajectoire et ses épreuves.
Poste d’observation du déclin, Cercles se joue sur deux scènes, en alternance. Et voit sept personnages – presque mercenaires – sombrer dans une spirale dantesque. Tantôt affûtée, clinique ; tantôt adoucie, arrondie, l’écriture de Sylvain Matoré puise son rythme dans son expérience musicale. Un premier roman qui s’inscrit résolument dans la lignée de l’école réaliste américaine. Réinventée.

Mon avis

Cercles, c’est l’histoire de sept personnes qui ne se connaissent pas. Certaines passent dans la vie d’un autre, mais pas très longtemps. Cercles, c’est aussi l’histoire de Camilla et Irina. Elles ne se rencontreront jamais, mais leur histoire est liée. Camilla vient de perdre son frère, mort dans un accident de la route, fauché par deux hommes de la mafia Serbe. Elle est détruite, et tombe dans l’alcool et la drogue. Irina est une prostituée en Espagne. Elle et ses collègues ne sont pas très rentables, leur mac est trop doux avec eux, estime le boss. Pour faire avancer les affaires, leur boss, Sergio, leur envoie les deux Serbes, le temps que la police et les médias les oublient. Un peu comme des consultants extérieurs, ils vont apprendre à Andrès, le mac qui travaille pour Sergio, à diriger d’une main de fer les trois prostituées qu’il a sous ses ordres…

Nous passons un chapitre sur deux avec Camilla à Paris, et le reste avec Irina et les Serbes en Espagne. La partie avec Camilla est une longue descente dans le monde de l’alcool et de la drogue, sur la pente de la folie suite à la mort de son frère. Dépression, tristesse, hallucinations visuelles et auditives, Camilla est perdue, seule, sans rien pour l’aider à remonter, si ce n’est que le sachet de poudre qui traîne dans son sac. Avec Irina, nous découvrons sa vie de prostituée Russe, subissant jours après jours les menaces et les violences des Serbes, qui ne sont pas là pour faire dans le sentimental. Autant Andrès la protégeait, autant ces deux là ne sont là uniquement pour qu’elle ramène de l’argent. Nous découvrons avec Irina une battante, qui ne se laissera pas abattre par ce qui lui arrive, quoi qu’il lui en coûte.

On peut tenter de l’oublier, l’ennui, de passer à autre chose, on s’assomme chaque soir d’alcool et de drogues pour tenter de s’en débarrasser. Mais le lendemain matin il revient de plus belle, il vous guette dès votre réveil et ne vous quitte plus. Alors le soir suivant on augmente les doses, puisque la quantité de la veille ne suffit plus pour l’oublier aujourd’hui.

Cercles se lit très vite (lu en une journée). Fluide, nous sentons tout de suite où l’auteur veut en venir avec ses deux personnages qui sont aux antipodes l’une de l’autre: l’une combattante, l’autre qui baisse les bras, Sylvain Matoré nous décris avec brio dans quel état d’âme se trouvent ces deux jeunes femmes, ont ressent la détresse qui les animent. C’est un roman coup de poing, qui mène à réfléchir, qui donne envie d’aider ces femmes, détruites par la vie. C’est un récit qui se veut mature, avec quelques touches d’humour bien placées. On peut noter une touche poétique dans les descriptions de lieux, qui donne envie d’en savoir plus sur l’endroit où nos deux personnages principaux se trouvent.

En bref, j’ai passé un bon moment avec ce livre, Sylvain Matoré est un auteur que je vais dorénavant suivre. Merci à Alma éditeur et au forum Have a Break, Have a Book pour ce partenariat.

[Chronique] Lucie ! – Joe S.R.

[Chronique] Lucie ! – Joe S.R.

lucie

  • Éditeur : Chemin Vert (2014)
  • Pages : 262
  • Genre : Romance contemporaine
  • Prix : 23€
  • Acheter Lucie !

« La salle des pas perdus était fraîche. Ce fut un soulagement pour Lucie qui craignait que la montée de tension qu’elle avait connue, en voiture, ne se lise au travers de sueurs gênantes et ne s’amplifie au tribunal.  » Lucie, femme brillante, avocate, mariée, disciplinée, se réveille brutalement de son mode de vie au détour d’une rencontre avec un homme. Une histoire d’amour courte mais intense qui explose sa lecture du monde et du sens de la vie. Lucie plonge alors dans le désordre, connaît une révolution faite d’espoirs, de chutes, de prises de risques, de colère, d’addictions : une dépression qui altère puis rend crue et cruelle sa lecture de la Vie.

Mon avis

Lucie, avocate, n’a jamais su dire non. Quand ses parents ou Baptiste, son mari, choisissent limite à sa place son orientation professionnelle, elle ne dit pas non. Quand Baptiste choisit tout à sa place ou lui fait comprendre que ses choix à elle ne sont pas bons pour lui, pour sa carrière, son ambition, avec son petit air de manipulateur pour la faire culpabiliser, elle ne dit pas non. Quand il lui dit qu’il ne veut pas d’un boulet et que de ce fait elle ne doit pas se contenter d’un petit boulot minable comme pigiste pour un journal, elle ne dit pas non également, Lucie lui mange dans la main. Mais un jour, le déclic, elle a besoin d’autre chose, alors elle se laisse glisser dans les bras de collègues du barreau, tombe amoureuse, se sent revivre ! Elle veut un enfant d’un de ses amants, elle veut quitter Baptiste, mais rien ne se passe comme elle l’avait prévu… Alors, Lucie se laisse dériver tout doucement dans une dépression dans laquelle elle s’enfonce petit à petit. Entre antidépresseurs, anxiolytiques et alcool, une idée fait son chemin: la vie ne vaut pas le coup, alors autant en finir.

Nous suivons Lucie dans sa descente aux enfers, nous vivons ses déceptions face à toutes ces situations et son long chemin dans sa préparation ultime, celle de son suicide. Ce roman transpire l’amour à sens unique, la tristesse et la dépression. On prend Lucie en pitié, on a envie de l’aider. On vit le désarrois de ses proches, leurs questions, leur envie de découvrir pourquoi elle en est arrivée là, on a envie de leur souffler les réponses… Ce n’est pas une nouvelle dont on sort indemne.

J’ai eu envie de donner des claques à Baptiste, tout chez lui m’énerve. Sa suffisance, ses ambitions qui passent avant sa vie de couple, le fait qu’il n’écoute pas Lucie alors qu’il est médecin, sa façon de la faire culpabiliser pour qu’elle accepte tous ses petits caprices, c’est le genre de mec insupportable qu’on a pas vraiment envie d’apprendre à connaître.

L’écriture de l’auteure est fluide, on se laisse transporter assez facilement dans la vie de Lucie, mais le style trop fouillis gâche presque tout. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur, pas de chapitres, juste des suites de paragraphe qui n’ont pas souvent un rapport avec les précédents. En effet, on parle pendant un temps de Baptiste, celui d’après de la dépression et l’envie suicidaire de Lucie, pour revenir ensuite aux amants, et même si nous n’avons plus aucune raison de parler de Baptiste, l’auteur nous cale des flashbacks sur lui, et c’est à peu prêt la même chose sur tous les sujets. Comme si l’auteur se disait « tient, j’ai pas assez parler de la grossesse de Lucie, je vais mettre ici un paragraphe dessus, pour revenir après sur son envie de suicide, puis là tient, j’ai envie de parler de Baptiste alors que Lucie ne pense pas du tout à lui, et là, tac les amants reviennent, et tac suicide, et tac on creuse le sujet des amants et de détails dont on ce serais bien passés. » Sans tout ces retours qui n’ajoutent rien de plus à l’histoire, on pourrait aisément enlever une bonne centaine de pages. Passé la moitié de cette nouvelle, j’en ai eu vraiment marre de ces flashbacks inutiles, ça devenait vraiment lourd.

Quant à la fin, on s’y attend largement, ayant un paragraphe à ce sujet au tout début de ce roman (quand je disais qu’il n’y avais pas de fil conducteur…), donc c’est sans surprise que l’on ferme ce livre, qui même si j’ai eu pitié de Lucie, eu envie de gifler Baptiste et aider leur proches, ne m’a pas plus touchée que ça.

Merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions Chemin Vert pour ce partenariat.

[Chronique] Bubble Gum – Lolita Pille

[Chronique] Bubble Gum – Lolita Pille

bubble gum

  • Éditeur : Grasset, Le livre de poche (2004)
  • Pages : 281
  • Genre : Drame contemporain
  • Prix : 6.10€
  • Acheter Bubble gum

De nos jours, Cendrillon s’ennuie à servir des pastis dans un bistro de province. Le bal dont elle rêve, c’est celui des photos de mode, du cinéma et de la presse people. Ce rêve, Manon va s’efforcer de le réaliser. Elle est jolie, et il ne lui faut qu’un peu d’audace et une robe empruntée pour se glisser dans les soirées parisiennes de la jet set, où elle rencontre Derek, un milliardaire désabusé qui grille sa vie entre la drogue, l’alcool et les orgies. C’est cet homme qui va lui tendre un piège terrible, l’amener au bord de la déchéance et de la folie… La très jeune romancière de Hell, grand succès de librairie déjà traduit en cinq langues, décrit avec une lucidité impitoyable un monde où chacun est prêt à se damner pour un quart d’heure de gloire. Elle impose un tempérament d’écrivain avec lequel, indiscutablement, il va falloir compter.

Mon avis

Quand on me parle de romance contemporaine ou que je lis un livre de ce style, je ne jure que par Lolita Pille. J’ai lu Hell, je suis tombée amoureuse. J’ai lu Bubble Gum, je demande l’auteure en mariage sur le champ. Lolita Pille me fournit ce que j’aime en moins de 300 pages: des romances chaotiques qui se finissent toujours mal, des gens torturés, des gens qui torturent d’autres pour le plaisir… Et qu’est ce que j’aime ça!

Dans Bubble Gum, nous suivons Manon, une jeune provinciale qui rêve de quitter sa petite bourgade pour Paris. Un vacancier, George, lui amène cette solution sur un plateau d’argent, il la veut en tant que mannequin pour Vanity, à la condition qu’elle monte à la capitale. Alors le jour de ses 21 ans, Manon se fait la malle et s’installe à Paris, mais George ne veut pas d’elle. Plus d’avenir fait de strass et de paillettes, elle finit serveuse, sous les ordres d’un homme qu’elle nommera « l’Ordure ». Elle va croiser la route de Derek, bientôt la trentaine, milliardaire. Il s’ennuie, alors pour s’occuper, il a trouvé un jeu: il va choisir quelqu’un, puis le détruire mentalement, tout doucement. Et ce quelqu’un, ce sera Manon…

Manon était prête à croire en n’importe quoi, elle avait des yeux, mais elle ne voyait rien, puisqu’elle ne voulait rien voir

La lente montée dans la folie est juste sensationnelle, voir Manon tomber petit à petit est un sacré spectacle, mais Derek n’en sort pas indemne non plus, il tombe lui aussi un peu plus dans la folie, sachant qu’il était déjà bien enfoncé dedans. On les accompagnent tous les deux, dans ce qu’ils appellent un « couple », un couple où l’amour est à sens unique, même infiniment petit, ce sentiment est là, bien présent. Drogues, orgies, alcools, chirurgie esthétique, le monde de Manon n’est plus que superficialité et anti-dépresseurs, pour la plus grande joie de Derek.

Dans ce monde, des millions d’êtres, relativement normaux, donc plutôt laids et plutôt bêtes, comme le veut la norme, revendiquaient leur droit d’aller montrer leur laideur et leur bêtise à des millions d’autres êtres laids et bêtes, qui se délectaient du pathétique de leurs semblables, ignorant qu’en fait d’écran, il n’y avait qu’un miroir.

Ce roman, très fluide, nous amène à nous poser des questions, sur n’importe quel sujet, délirant ou non. Le seul petit bémol est qu’à la fin, Manon a une arme, un revolver. Six balles donc, mais en tire carrément le double, si ce n’est le triple, sans recharger une seule fois. Petit bémol qui a son importance concernant la conclusion finale de l’histoire, mais je suis prête à passer au dessus de ça. Le suspens est à son comble tout le long de l’histoire, on tombe de haut, on remonte avec Manon pour retomber plus bas avec elle, jamais je n’aurais deviné la fin que Lolita Pille a prévu pour Derek et Manon.

Était-ce la télé qui faisait le con, ou le con qui faisait la télé? On pouvait tester son couple à déjeuner, et son inculture à dîner. Des gamines de huit ans voulaient être sexy. D’autres n’avaient trouvé pour se faire remarquer que de revendiquer leur droit de porter le voile au lycée. Finalement, à l’école, on a bel et bien interdit le port du voile, et celui du string aussi.

En bref, encore un bon moment de passé avec un roman de Lolita Pille, le suspens est à son comble, des personnages torturés, tout c’que j’aime!

[Chronique] Tes mots sur mes lèvres – Katja Millay

[Chronique] Tes mots sur mes lèvres – Katja Millay

tes mots sur mes lèvres


Ancienne pianiste prodige, Nastya Kashnikov désire aujourd’hui deux choses : traverser sa période de lycée sans que personne n’apprenne rien de son passé, et faire payer le garçon qui lui a tout pris – son identité, son âme, sa volonté de vivre.

L’histoire de Josh Bennett n’est un secret pour personne. Chaque être qu’il a un jour aimé lui a été pris, jusqu’à ce qu’à 17 ans, il ne lui reste personne. Désormais, il veut qu’on le laisse seul, et les gens le font car quand votre nom est synonyme de mort, tout le monde est enclin à vous laisser votre espace.

Tous… sauf Nastya, cette mystérieuse nouvelle fille à l’école qui a commencé à venir le voir et ne veut plus s’en aller, s’insinuant dans chaque aspect de sa vie. Mais plus il apprend à la connaître, plus elle devient une énigme. Alors que leur relation s’intensifie et que des questions sans réponses s’accumulent, il commence à se demander s’il apprendra un jour les secrets qu’elle cache… ou même s’il le souhaite réellement.

 

Mon avis

J’avais vu Tes mots sur mes lèvres un peu partout :en partenariat, à super u, chez mon libraire préféré, à la Fnac, et la même chose me revenait à chaque fois : 1. Cette couverture me fait fuir 2. Le résumé ne me plaît pas 3. Grand format dit 20€ minimum le livre, ça fait chère la déception que je pourrais avoir en lisant ce livre. C’est donc sans grand regret que je me suis détournée vers d’autres titres, puis j’ai eu ma liseuse, et je me suis dit qu’au moins si je n’aimais pas, je pourrais toujours le supprimer. Alors voilà.

Puis je me suis prise une claque. Ce bouquin roxx du poney et le résumé n’est même pas un avant-goût, c’est mille fois mieux à l’intérieur.

Je suis très exigeante en terme de romance. Je n’aime pas quand tout ce passe dans le meilleur des mondes et que nos protagonistes soient heureux. Je ne sais pas pourquoi, mais pour moi une bonne romance est une romance où des gens souffrent. Je veux de la souffrance, des gens qui ne sont pas heureux, qui sont passés dans le mal tellement de fois, des gens qui n’attendent plus rien de la vie. Ou alors que ça se passe bien et que tout leur bonheur se détruise au fil des pages. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas du tout d’où ça vient, vu que je suis heureuse et que mon couple n’a jamais été séparé, et que tout ce passe hyper bien.

Vous l’aurez compris, Tes mots sur mes lèvres c’est tout ça à la fois. On a des gens qui souffrent, qui construisent une relation où tout se passe bien, puis tout par en morceaux. D’un côté nous avons Nastya, une jeune fille détruite par un homme, dont nous ne savons rien, juste ce qu’elle veut bien nous dire. Et de l’autre, nous avons Josh, qui a perdu tous les membres de sa famille avant ses 17 ans. Et tous les deux vont tenté de s’aimer malgré leur souffrance, malgré les longs silences de Nastya, cette jeune fille qui s’enferme dans son mutisme dans ce qu’elle appelle « le jour où je suis morte ».

Je vis dans un monde sans magie. Sans miracle. Un endroit où n’existent ni voyants, ni loups-garous, ni anges, ni super héros pour me sauver. Un lieu où les gens meurent. Où la musique tombe en miettes où tout est absolument nul à chier. Le poids de la réalité m’écrase tant que certains jours, je me demande si je serai capable de soulever mes pieds pour avancer.

L’histoire est racontée par Josh et Nastya, découpé en 59 courts chapitres fluides, qui se finissent tous par un cliffhanger. Tu avais envie de lâcher ce livre et aller te coucher ? Non, tu ne peux pas. Tu as envie de savoir la suite et de te replonger au plus vite dedans. Voilà l’effet que ça m’a fait et pourquoi j’ai lu 500 pages en même pas deux jours. On passe à tous les stades dans ce roman : la joie, la peur, la colère, le rire et aussi les pleurs, parce que cette histoire est tellement touchante, tellement criante de réalisme qu’on ne peut sortir de notre lecture sans être touché par nos deux amoureux.

Mais Tes mots sur mes lèvres, ce n’est pas que de la romance. C’est aussi de la vengeance, des secrets, de l’amitié, des relations familiales pas toutes roses et des regrets. Ce récit a réussi à me transporter encore plus loin que Hell de Lolita Pille (dont la romance est tout aussi chaotique, tout s’que j’aime !), bref c’est le coup de cœur assuré. Maintenant je n’ai plus qu’une envie, c’est de l’avoir en version papier et le relire encore et encore 🙂

[Chronique] Le roman du café – Pascal Marmet

[Chronique] Le roman du café – Pascal Marmet

le roman du café


Café, qui es-tu ? Drogue, business, médicament, plaisir, carburant, poison ou un ami qui nous veut du bien ?

Dans les coulisses des légendes illustrant le grain sombre, au cœur d’un colossal commerce voué à l’écologie pour durer, ce récit romanesque se déguste à travers l’amitié d’un jeune aveugle passionné de cafés et de son extravagante amie d’enfance.
Du Brésil au Costa Rica, du Vietnam à la Cote d’Ivoire, rien n’échappe aux regards croisés d’un torréfacteur éco-responsable et d’une pimpante journaliste.

L’essor de cet or brun est une véritable épopée gorgée de rebondissements, de faits d’armes parfois, plus souvent de passions partagées pour le divin breuvage, une histoire liée à l’esclavage, et tout simplement, à l’humanité.
Après la lecture de ces pages qui n’épargnent ni les consommateurs, ni les industriels, vous serez peut être enclin à changer radicalement vos habitudes de café.

Mon avis

Le roman du café nous conte l’histoire de Julien, un jeune torréfacteur malvoyant qui se retrouve sans emploi du jour au lendemain. Profitant d’être sans activité, il part avec sa meilleure amie Johanna à l’autre bout du monde pour en apprendre un peu plus sur le café malgré son énorme connaissance dans le domaine, connaissance qu’il partagera avec nous pendant son voyage.

Les débuts du café, son arrivée en France et ce qu’il en est aujourd’hui, rien ne nous sera épargné. C’est avec le sentiment d’en avoir appris bien plus qu’en une heure de cours de service en lycée hôtelier que je referme ce livre avec l’intime conviction que Pascal Marmet est un auteur à suivre. Merci à lui pour le livre, la dédicace et au forum Have a Break, Have a Book pour ce partenariat.

Pascal Marmet a fait beaucoup de recherches pour ce roman et ça se ressent, tant dans l’histoire que dans l’annexe très bien fournie. La plume de l’auteur nous transporte à travers tout ce travail, partagé entre les discussions de Julien et Johanna. Mais il n’y a pas que le café dans ce livre, mais aussi une histoire familiale et de lourds secrets qui en découlent, tous tenus par une seule personne, François, le grand-père de Julien, le « vieux con » de l’histoire pour qui on a presque pitié.

Le personnage que j’ai le moins aimé est Johanna. Tout en elle m’exaspère : son trop plein d’assurance qui tape sur les nerfs, son arrogance et son instinct de survie quasi-nul n’aide pas beaucoup. Mais sois elle n’a pas d’instinct de survie, sois elle est idiote, mais pour moi on ne lâche pas son meilleur ami au Brésil (même s’il est en bonne compagnie) pour suivre un mec dont on ne connait rien et qui nous tape sur les nerfs. Je penche pour l’instinct de survie quasi-nul, si elle rencontrait Anastasia Steele ou Bella Swan, elles s’entendraient à merveille.

Avec le roman du café, on voyage, on apprend, on rêve, mais surtout on découvre le café sous un autre œil. Un super bon moment passé en compagnie de Julien et de l’histoire du café, que je relirais sans hésiter !

[Chronique] Aya de Yopougon, Volume 1 – Abouet & Oubrerie

[Chronique] Aya de Yopougon, Volume 1 – Abouet & Oubrerie

aya de yopougon 1


En Côte d’Ivoire, dans les années 1970, l’époque est insouciante. L’auteure raconte à travers l’adolescence d’Aya l’école obligatoire, le travail facile, les hôpitaux bien équipés, l’absence totale de définition ethnique, dans une Afrique sans guerre et sans famine. Prix du premier album du Festival de la BD d’Angoulême 2006.

Mon avis

La première fois que j’ai lu Aya de Yopougon, c’était au collège, il y a bien 8 ans maintenant. Je crois même que le premier tome venait tout juste de sortir. Notre classe avait sélectionné cette BD pour la présenter au Salon du livre de Cherbourg (pour un concours je crois), et pour l’occasion nous avions fait un totem en bois avec gravé dessus, si mes souvenirs sont exacts, le titre du livre, le nom de l’auteur et ce que l’histoire de Aya nous inspirait à nous, collégiens de 3è. J’étais tombée sous le charme de cette BD, je crois même avoir lu la suite, mais une fois que je suis rentrée au lycée, je n’ai plus tellement lu de livres en dehors de Twilight (pas taper), et cette saga m’était totalement sortie de la tête jusqu’à ce que le film sorte et que Livraddict propose ce livre en partenariat avec Folio, que je remercie énormément. Et comme votre blogueuse à une mémoire de poisson rouge concernant ce qui s’est passé avant son entrée au lycée, elle a totalement oublié de quoi parlait Aya de Yopougon. En bref, j’ai redécouvert l’histoire et pour la deuxième fois je suis tombée sous le charme.

Yopougon, c’est un quartier populaire d’Abidjan où vivent Aya, Adjoua et Bintou ainsi que leurs familles. Nous suivrons Aya, une jeune fille qui souhaite devenir médecin, à l’instar de son père qui souhaite qu’elle n’aille pas plus loin que le BAC, qu’elle se trouve un gentil mari qui l’entretiendra, telle est la place de la femme d’après lui. En parallèle, nous aurons ses deux amies, Adjoua et Bintou, qui ne pensent qu’à sortir s’amuser, draguer et suivre le plan de trouver un mari qui pourra s’occuper d’elles sans qu’elles aient trop à se fouler. Mais tout n’ira pas comme tout le monde le souhaite quand Moussa rentrera dans la partie et qu’il devient l’objet de convoitise de Bintou et Adjoua, mais aussi du père de Aya qui ne veut que le meilleur pour sa fille…

J’ai totalement adoré le style d’écriture de Marguerite Abouet, qui au lieu d’écrire cette BD « à l’occidentale », nous fournis des tas d’expressions africaines, toutes répertoriées dans un lexique pour que la compréhension soit totale, nous permettant une immersion assez impressionnante dans les souvenirs de son enfance. Côté graphisme, le trait est fin et les cases sont assez colorées. Les visages des personnages sont vraiment expressifs, ajoutant une touche de réalisme à l’histoire.

En bref, je suis très contente d’être retombée sur cette saga qui m’avait beaucoup plus à l’époque et c’est l’occasion pour moi de la redécouvrir à nouveau. C’est donc avec joie que je vais me procurer la suite pour vous en faire profiter 🙂

[Chronique] Mal dans la peau – Ghislaine Bizot

[Chronique] Mal dans la peau – Ghislaine Bizot

mal dans la peau


Marie et Carole, deux amies d’enfance originaires de Lille, se trouvent séparées quand Carole part vivre avec son mari Fabrice dans un petit village retiré de l’arrière-pays niçois. Elles décident alors de s’écrire, mais au cours de ces échanges, la Carole que Marie connaissait si bien semble peu à peu s’effacer… Que lui arrive-t-il et quel secret cherche-t-elle à cacher derrière ces mots si minutieusement pesés ?

Mon avis

Mal dans la peau est la deuxième publication des éditions Calepin, maison d’édition qui m’avait déjà séduite l’année dernière par sa toute première publication, Les ailes brisées de Marie Liondor. J’ai donc suivi attentivement leurs dernières nouveautés et quand j’ai vu les couvertures des trois derniers bébés-calepin, j’ai craqué (oui, je suis faible et il m’en faut très peu pour me convaincre). J’avais à peine survolé les résumés que j’avais déjà cliqué sur le bouton « commander » . En bref, je suis une acheteuse compulsive qui ne s’améliore pas en ce qui concerne ses achats livresques, mais alors pas du tout.

Mais revenons à nos moutons -notre mouton-, Mal dans la peau. Ce oneshot nous jette en pâture un petit paquet de lettres écrites entre deux femmes, Marie et Carole, leurs textos, leur rencontre et aussi les lettres entre Carole et sa mère. Carole est partie vivre avec son mari, Fabrice, dans la campagne niçoise, au milieu de rien, dans un petit village d’à peine 200 habitants, pas de boutiques, une mairie jamais ouverte et une heure de route pour avoir une boutique convenable. Pas moyen d’avoir de téléphone fixe, pas internet et pas de réseau pour pouvoir recevoir le moindre petit texto, bref le genre de vie pas du tout trépidante qui ne me fait absolument pas rêver.

Mais cet éloignement de pas moins de 1000km, Marie, sa meilleure amie, le vit mal et décide donc de commencer une correspondance avec Carole pour pouvoir avoir de ses nouvelles, à l’ancienne. Correspondant moi-même avec plusieurs amies depuis presque deux ans, j’ai aimé le principe et je n’étais absolument pas déboussolée. Marie découvrira son amie sous un nouveau jour et la verra entamer doucement la spirale, ou devrais-je dire la descente aux enfers qu’est la violence conjugale… Rejet, négation, culpabilité, déprime, mensonge, avec sa meilleure amie nous verrons Carole se renfermer.

Il n’est pas écrit clairement que Carole subit ces violences, mais on nous les suggère. Comme Marie, nous lisons entre les lignes et on imagine ce qu’elle ne voulait pas nous dire, ce qu’elle pense nous cacher, on pense au pire et on est révoltés, on veut qu’elle s’en sorte – qu’elle se sorte de là – , on est derrière elle en train de crier : « Mais punaise Carole prend ton sac et barre toi quand il est boulot, bouge toi ! », mais au final on reste impuissant, comme Carole, il nous reste plus qu’à espérer.

Mal dans la peau n’est pas un coup de coeur, mais assurément un livre génial qui donne matière à réflexion et dont nous n’en sortons pas indemne, à l’instar de Hell de Lolita Pille. Premier livre pour adulte de Ghislaine Bizot, il est clair que si elle continue d’écrire des livres de ce style, je suivrais sans hésiter cette auteure au talent qui me semble prometteur.

Petit bonus : la véritable fin n’est pas dans le livre ! Et oui, Carole elle-même écrit à ses lecteurs qui souhaitent connaître le mot de la fin ! Le bonus est en vente sur le site des éditions Calepin et je crois bien que je me laisserais tentée 🙂  Je pense que j’en parlerais sur la page Fb du blog ou que j’éditerais cet article quand je l’aurais reçue, en attendant bonne lecture à tous !

Edit du 05/02/2014: J’ai reçu la lettre de Carole (4 pages recto-verso) où l’on apprend ce qu’elle est devenue pendant ces 14 dernières années, mais aussi ce que Marie est devenue. Il est possible à la suite de cette lettre de répondre à Carole, mais pour moi l’histoire s’arrête ici. J’ai adoré le concept en tout cas, et je ne peux que vous conseiller de prendre la lettre si vous commandez le livre!

[Chronique] Hell – Lolita Pille

[Chronique] Hell – Lolita Pille

hell

  • Éditeur : Grasset/ Le livre de poche (2004)
  • Pages : 156
  • Genre : Contemporain
  • Prix : 5.10€
  • Acheter Hell

« Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo: sois belle et consomme. » Hell a dix-huit ans, vit à Paris Ouest, se défonce à la coke, est griffée de la tête aux pieds, ne fréquente que des filles et des fils de, dépense chaque semaine l’équivalent de votre revenu mensuel, fait l’amour comme vous faites vos courses. Sans oublier l’essentiel: elle vous méprise profondément…
Jusqu’au soir où elle tombe amoureuse d’Andréa, son double masculin, séducteur comme elle, et comme elle désabusé.
Ensemble, coupés dum onde, dans un corps à corps passionnel, ils s’affranchissent du malaise qu’ils partagent. Mais les démons sont toujours là, qui veillent dans la nuit blanche de ces chasseurs du plaisir.
Entre romantisme et cynisme, voici les débuts d’un « adorable monstre » de dix-neuf ans.

Mon avis

Ella a 19 ans, n’aime pas son prénom et préfère se faire appeler Hell, comme ce qu’elle vit. Hell fait parti de la jeunesse dorée, dépense ce que l’on gagne en un mois en l’espace de 24h, se drogue, couche avec n’importe qui et ne porte que des vêtements de grandes marques. Ses amis ? Elle s’en moque complètement. Ils resteront ses amis tant qu’ils seront aussi friquée qu’elle. Son but dans la vie ? Trouver un mec qui pourra l’entretenir, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, histoire de ne jamais avoir à travailler une seule fois. Mais il y a une chose que Hell ne peut s’offrir avec l’argent de ses parents : le bonheur. Mais tout bascule le jour où elle rencontre son alter-ego masculin, Andrea, et que l’amour naît entre eux. Tout se passe bien pendant six mois. Plus de soirées, plus de coke, juste de l’amour et une vie quasi normale. Mais Ella replonge et entraîne dans sa chute l’amour de sa vie…

Désillusionnée avant l’age je dégueule sur la facilité des sentiments.
Ce qu’on nomme l’amour n’est que l’alibi rassurant de l’union d’un pervers et d’une pute que le voile rose qui couvre la face effrayante de l’inéluctable Solitude.
Je me suis carapaçonnée de cynisme, mon coeur est châtré, je suis l’affreuse Dépendance, la moquerie du Leure universel; Eros planque une faux dans son carquois.
L’amour, c’est tout ce qu’on a trouvé pour aliéner la déprime post-coïtum, pour justifier la fornication, pour consolider l’orgasme. C’est la quintessence du Beau, du Bien, du Vrai, qui refaçonne votre sale geule, qui sublime votre existence mesquine.

Dès le départ, j’ai détesté Hell. Elle arrive, nous prends de haut et nous fait bien comprendre que nos vies sont misérables à côté de la sienne. Franchement, je n’ai eu qu’une envie au début : qu’elle souffre, qu’un malheur quelconque lui tombe dessus, qu’elle ne s’en tire pas comme ça. Mais plus on tourne les pages, plus on se rend compte de son malheur, que sa vie est vraiment misérable, et qu’en vérité elle est seule. J’ai pensé que sa rencontre avec Andrea la détruirait, il est un peu le bad boy que toutes les filles cherchent à avoir, et chaque demoiselle qui a pu repartir avec lui a fini dans un état lamentable, oubliées dans des clubs libertins ou attachées à son radiateur pendant que Monsieur partait tout le week-end au Casino de Deauville… En bref, je m’attendais à ce qu’il lui réserve le même traitement qu’aux autres, ça n’aurait été que justice. Ah, l’amour…

A partir de ce jour, j’étais foutu, j’étais accro. Dépendre de quelqu’un d’autre que de moi-même, m’affaiblir, me torturer, c’était tout ce que je redoutais.

La relation entre Andrea et Hell est forte, même si aucun des deux ne veux l’avouer à l’autre. L’intensité de leur relation se ressent, je me suis même surprise à vouloir un happy end pour eux. Andrea fait rêver Ella, l’emmène partout, s’accroche à elle au point de se détruire lui même consciemment : l’amour, le vrai. On ressent leur détresse au moment de leur séparation, quand ils tentent tout les deux de relever la barre… Ce n’est pas une lecture dont on en sort indemne, soit on aime, soit on n’aime pas. Pour ma part, j’ai mis du temps avant de pouvoir me consacrer à l’écriture de cet avis. J’ai regardé le film aussi, mais je l’ai trouvé plat, et je n’ai pas ressenti l’intensité de leur relation comme dans ma lecture. Je pense que l’un des deux protagonistes en voix off pour raconter leur histoire et partager leurs véritables sentiments n’aurait pas été de trop pour saisir l’importance de leur relation et l’impact de leurs actes.

En bref, ce livre est un véritable coup de cœur pour moi, qui m’a beaucoup fait réfléchir sur la jeunesse d’aujourd’hui qui préfère fuir la réalité en se droguant ou en buvant, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à certaines personnes qui ont fait parti de mon entourage, pour qui l’histoire aurait très bien pu être écrite pour eux, qui répètent et répéterons toujours les mêmes erreurs, qui finiront seuls, malheureux, avec leurs vieux démons, à l’image de Hell.

On vit… comme des cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et encore. Chaque jour est l’inconsciente répétition du précédent: on mange autre chose, on dort mieux, ou moins bien, on baise quelqu’un d’autre, on sort ailleurs. Mais c’est pareil, sans but, sans intérêt. On continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est frustré, pour l’éternité, soit on y parvient et on se rend compte qu’on s’en fou. Et puis on crève. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça, on a singulièrement envie de boucler la boucle immédiatement, pour ne pas lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a peur. De l’inconnu. Du pire. Et puis qu’on le veuille ou non, on attend toujours quelque chose. Si non, on presserait sur la détente, on avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame du rasoir jusqu’à ce que le sang gicle.
On tente de se distraire, on fait la fête, on cherche l’amour, on croit le trouver, puis on retombe. De haut. On tente de jouer avec la vie, pour se faire croire qu’on la maitrise. On roule trop vite, on frôle l’accident. On prend trop de coke, on frôle l’overdose. Ça fait peur aux parents, des gênes de banquiers, de PDG, d’hommes d’affaires, qui dégénèrent à ce point là, c’est quand même incroyable. Il y en a qui essaient de faire quelque chose, d’autres qui déclarent forfait. Il y en a qui ne sont jamais là, qui ne disent rien, mais qui signent le chèque à la fin du mois. Et on les déteste parce qu’ils donnent tout et si peu. Tant pour qu’on puisse se foutre en l’air et si peu de ce qui compte vraiment. Et on finit par ne plus savoir ce qui compte, justement. Les limites s’estompent. On est comme un électron libre. On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place du cœur, on va en boîte plus qu’on ne va en cours, on a plus de maisons qu’on a de vrais amis, et deux cents numéros dans notre répertoire qu’on appelle jamais. On est la jeunesse dorée. Et on a pas le droit de s’en plaindre, parce que il paraît qu’on a tout pour être heureux. Et on crève doucement dans nos appartements trop grands, des moulures à la place du ciel, repus, bourrés de coke et d’antidépresseurs, et le sourire aux lèvres.

[Chronique] On a eu du mal – Jérémie Gindre

[Chronique] On a eu du mal – Jérémie Gindre

on a eu du mal


« Le premier soir au restaurant, alors que ça ne lui avait jamais traversé l’esprit, elle copie spontanément un couple d’Allemands qui grimacent en buvant du limoncello. Le copain rigole et commence à la trouver attirante, ce qui finit comme prévu. Il est gentil et musclé. Il lui parle du patrimoine de l’île, de petites plages quasi secrètes. Avec lui Mélanie Gillioz se sent prête à faire du topless. Un matin en faisant du jet-ski, elle se dit que finalement son truc, c’est plus que les sensations fortes. » L’auteur des cinq histoires de ce recueil est un explorateur. Ses investigations, destinées à décrypter le rôle des émotions, le mènent dans « l’extra-quotidien », d’où il rapporte des scènes singulières et drôles.

Mon avis

Avant de commencer mon avis, je tenais à remercier Libfly et les éditions de l’olivier pour leur confiance pour ce partenariat – en effet, On a eu du mal de Jérémie Gindre fut lu dans le cadre de l’opération On vous lit tout, organisée par Libfly et le Furet du Nord. Pour la quatrième année consécutive, ils se sont unis pour nous faire découvrir en avant-première les livres de la rentrée littéraire 2013 !

Même si je suis toujours enthousiaste de participer aux partenariats, je me dois bien de l’avouer que le livre porte bien son nom. Ici, l’auteur nous décrit des scènes de la vie quotidienne, des scènes pleines de banalité, relevées uniquement grâce aux pensées des personnages principaux des cinq nouvelles de l’ouvrage. Je me permets quand même de remettre ici la fin du résumé : « L’auteur des cinq histoires de ce recueil est un explorateur. Ses investigations, destinées à décrypter le rôle des émotions, le mènent dans « l’extra-quotidien », d’où il rapporte des scènes singulières et drôles. ». Or, j’ai eu beau chercher, les scènes singulières sont loin de l’être, et ne sont en aucun cas drôles. Je n’ai pas compris ce qui pouvait y avoir d’amusant de retranscrire des scènes de la vie quotidienne totalement dénuées d’originalité. Un livre que je lirais juste si je n’avais plus rien à me mettre sous la dent, l’ayant trouvé ennuyant.