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[Chronique] Haut-Royaume, tome 2 : L’héritier – Pierre Pevel

[Chronique] Haut-Royaume, tome 2 : L’héritier – Pierre Pevel

haut royaume 2


Après les derniers événements qui ont déchiré le Haut-Royaume, le prince Alan a pris le commandement de la garde d Onyx, garante de l’autorité du souverain. Mais la reine, aussi ambitieuse qu impitoyable, est bien décidée à gouverner à la place de son époux mourant. Menacé par la guerre civile et les luttes de pouvoir, le royaume se trouve plus divisé que jamais. Les desseins du Dragon du Destin sont obscurs, mais ils finissent toujours par s’accomplir.

Mon avis

Dur dur de résumer ce deuxième tome sans spoiler. Très franchement, avec la fin du premier tome, je ne savais pas comment allait s’ouvrir celui-ci. J’avais plusieurs théories, of course, et la pire de mes théories que j’avais imaginé, celle dont j’espère ne jamais voir une ligne… Et bien Pierre Pevel l’a fait. Et il a été cruel.

Il a joué avec mes nerfs pendant toute la première partie du roman. J’étais démoralisée et j’avais envie d’arrêter ma lecture là. Heureusement, mon homme l’avait lu avant moi et a su me motiver pour que je n’abandonne pas ! Et je le remercie, car après ce début, j’ai retrouvé très vite l’ambiance du tome 1 🙂 (Et surtout, j’ai hurlé de joie, mais je ne vous en dirais pas plus 😉 )

Ce deuxième tome n’est pas centré sur Lorn, chaque personnage, même secondaire, a le droit à son petit moment (de gloire) (ou pas), et nous font découvrir plus en détails qui ils sont, leurs faux-semblants, complots, attitudesCes personnages que l’on pensait bien connaître apparaissent  sous un autre jour, et pas forcément le meilleur. On découvre des facettes différentes, et cela donne un second souffle très intéressant !

Le contexte géopolitique se complexifie. C’est la guerre ! Tous les coups sont permis, même les moins judicieux… L’Obscure a une place encore plus importante ici et je ne serais pas étonnée que la fin se fera en fonction de ce que l’Obscure aura réussi à faire ou pas auprès de nos protagonistes.

Quant à la fin, je crois que c’est une spécialité de l’auteur que de nous abandonner. Et oui, nous avons encore affaire avec une fin ouverte qui apporte de nouvelles perspectives très intéressantes pour la suite. Le fameux héritier sera-t-il celui de la prophétie des Dragons ?

En bref, c’est une suite dans la lignée du premier tome. Ceux qui avait peur avec la fin du un : accrochez-vous jusqu’à la fin de la première partie, vous aurez de belles surprises ! En attendant, moi je retourne hiberner jusqu’à la sortie du prochain tome…

[Chronique] Les limites de l’enchantement – Graham Joyce

[Chronique] Les limites de l’enchantement – Graham Joyce

les limites de l'enchantement


Elevée par Maman Cullen dans la campagne anglaise, Fern vit dans un monde en marge du nôtre. Un monde en osmose avec la nature et les esprits qui la peuplent, un monde sur lequel, si vous êtes initié, vous pouvez avoir prise. Mais Fern va devoir faire face à la réalité et à la société moderne qui la rattrapent. Déjà, des hippies sont venus s’installer près de leur maison, les envahissant avec leurs drôles de moeurs et leur musique hypnotisante.

L’expulsion les guette, faute d’avoir payé le loyer. Après avoir aidé tant de personnes des environs, Fern pense bien trouver, à son tour, un peu de réconfort auprès de ses voisins. Mais cela ne sera pas si simple. Les limites de l’enchantement est une chronique douce-amère de l’Angleterre rurale dans les années 1960. Graham Joyce tisse un portrait sensible et touchant d’une jeune femme à qui personne n’a jamais appris à vivre dans un monde en mutation.

Merci aux éditions Folio et à Livraddict pour cette lecture !

Mon avis

Fern est une jeune femme qui vit dans une chaumière, loin du village, avec Maman Cullen. Maman n’est pas vraiment sa mère, mais tout le monde l’appelle ainsi. Capable de déclencher des accouchements, des avortements ou encore de découvrir le sexe d’un bébé avant sa naissance rien qu’en l’écoutant, elle vit au milieu des plantes qui guérissent et tuent, et enseigne petit à petit son savoir à sa jeune protégée. Guérisseuse un peu sorcière, Maman se retrouve hospitalisée – elle n’est plus toute jeune. Fern va donc devoir prendre la relève et affronter le réel, ses dangers, et découvrir un monde où même si vous avez sauvé la vie d’un homme, il ne vous le rendra pas. Quittant petit-à-petit l’imaginaire pour rentrer dans l’ère de modernisme qui pointe son nez dans les années 60 (études, diplômes, ect…), Fern s’en sortira-t-elle sans Maman ?

C’est un roman qui navigue entre deux époques, entre deux mondes. Resterons-nous attachés au passé, ou au contraire, embrasserons-nous le futur ? Resterons-nous dans l’imaginaire, avec cette magie sous-jacente ou accepterons-nous la réalité ? On oscille entre les deux, avec une Fern qui ne sait plus ou donner de la tête. C’est une jeune fille loin d’être naïve, qui marche dans les pas de Maman tout en essayant de s’ouvrir au monde, même si celui-ci ne veut pas d’elle. Bien sûr, l’imaginaire et tout le savoir de Maman l’accompagne, mais y croit-elle vraiment ?

La dualité est un thème qui reste ancré jusqu’à la fin, entre l’horreur et l’amour, le passé et l’avenir, l’amitié qui se construit et se défait, le réel et l’imaginaire, la haine des villageois qui se montrent amicaux par moments, les hippies qui sont tantôt présentés sous leur meilleur jour, puis rabaissés au rang de drogués inconscients de leurs actes. Chaque personnage, lieu, sentiment, exprime cette dualité du mieux que possible. A nous et à Fern de choisir de quel côté nous souhaitons être…

Graham Joyce a un style planant. On plane littéralement, on se laisse emporter par son style, très descriptif, qu’on a l’impression de faire parti des meubles de cette petite chaumière perdue dans la campagne. Fern se pose des tas de questions sur Maman, sa foi, ses connaissances… Mais aussi sur elle. Bien que nous n’ayons pas toutes les réponses, on se dit que le plus gros et le plus dur est passé pour la jeune fille. Il ne lui reste plus qu’à faire ses choix et construire sa vie ! La fin m’a faite sourire et je pense relire ce livre prochainement. Maintenant que j’ai toutes les réponses, certains détails apparaitrons sous un autre jour, ce qui rendra cette histoire encore plus prenante qu’elle ne l’est déjà. Et bien que l’auteur nous ai quitté en 2014, il a laissé une petite dizaine de livres derrière lui qu’il me tarde de découvrir.

En bref, l’histoire de Maman Cullen et de Fern est touchante, poignante. On reste dans une dualité jusqu’au bout, et cette fin ouverte nous laisse imaginer quel chemin prendra la jeune fille. Le style de l’auteur est très prenant, on arrive vite à la fin sans s’en rendre compte. Assurément, un petit bijou de fantastique qu’il faut absolument découvrir !

[Chronique] Le septième guerrier-mage – Paul Beorn

[Chronique] Le septième guerrier-mage – Paul Beorn

le septième guerrier mage


Lorsque Jal se réveille, perdu et agonisant, il ne se doute pas que sa survie dépendra de son serment. Celui de défendre un village face à l’immense armée conquérante qu’il vient de déserter. Une armée menée par le plus puissant des Guerriers-Mages… Bientôt, de violents cauchemars assaillent le jeune soldat, les souvenirs de douze années de sa vie jusque-là oubliées, et avec eux, des capacités insoupçonnées… Sa promesse lui permettra-t-elle de découvrir ce qu’il est vraiment ?

Merci à Livraddict et aux éditions Bragelonne pour cette lecture !

Mon avis

Jal déserte de l’armée Ostéroise, qui est entrain de raser chaque villes et villages ennemis, menée par le Vieux Dragon en personne, un guerrier-mage qui brûle tout sur son passage. Avec deux autres soldats, Jal est poursuivi par quinze cavaliers dans une petite vallée. Laissé pour mort, il est sauvé in extremis par une femme habillée en peau de loup, qui lui fait promettre de sauver sa vallée de la plus grande armée du monde, celle du Vieux Dragon. Jal, celui-qui-ose,  sera-t-il à la hauteur ?

Le septième guerrier-mage a été un sacré coup de cœur, je n’avais pas lu un roman aussi immersif depuis un petit bout de temps. Ça a été tellement plaisant à lire qu’il ne m’a fallu que trois jours pour finir à bout des 524 pages. La fluidité de l’écriture, et les descriptions ni trop longues, ni trop courtes, m’ont permis d’imaginer les différentes scènes avec facilité et de m’imprégner de l’univers de Paul Beorn.

 Le guerrier qui accorde sa confiance est comme un soldat qui relève la visière de son casque. Il en est soulagé, il respire, il croit voir le monde sous un meilleur jour. Mais, quand une flèche lui transperce l’oeil, il comprend trop tard que la confiance est un mensonge. – Maître Hokoun

L’histoire est racontée du point de vue de Jal, et malgré ce choix, il n’y a pas de temps mort, il se passe toujours quelque chose. Car, en plus de la sécurité de la vallée à sa charge, notre soldat est amnésique. Il n’a aucun souvenir de son enfance, depuis le jour où il s’est réveillé sur une plage, loin de chez lui. On découvre avec lui des bribes de ce passé fuyant, et on aperçoit un petit garçon brisé qui va tout faire pour fuir un maître manipulateur. On est loin du personnage sarcastique et avec du répondant qu’il est en temps normal. Découvrir ces passages-là ne casse pas le rythme de l’histoire, puisqu’ils servent également à l’avancement du récit et permettent à notre personnage principal d’évoluer.

De manière générale, les personnages sont tous très bien travaillés, du petit paysan, au Ka, en passant par Gloutonne, pour tous, l’auteur a prit le temps de les doter d’une personnalité qui leur est propre. Quant à la fin, jamais je ne l’aurais devinée, ça a été une sacré surprise ! On a toutes les réponses, ainsi que des révélations inattendues, je ne les avaient pas du tout vu venir.

Cette lecture a été fantastique, il y a fort à parier que je lirais les prochains ouvrages de l’auteur !

le septieme dedi

[Chronique] Le jeu de l’assassin, tome 1 – Amy Raby

[Chronique] Le jeu de l’assassin, tome 1 – Amy Raby

le jeu de l'assassin


Vitala Salonius est un assassin surentraîné et une femme aussi attirante que dangereuse oeuvrant pour la libération de son peuple. Sa mission : séduire l’empereur avant de lui porter le coup fatal. Dirigeant d’un pays au bord du chaos, Lucien Florian Nigellus ne baisse jamais sa garde. Sa vie étant menacée à chaque instant, il ne peut se le permettre, même devant cette éblouissante courtisane de passage au palais. Pourtant, Vitala pourrait bien le distraire un instant de ses préoccupations – et combler d’autres besoins… Un assassin n’a pas le droit de succomber à sa proie, Vitala le sait depuis l’enfance. Or Lucien ne ressemble pas au tyran sanguinaire qu’elle s’est imaginé. Prise entre ses convictions et un sentiment plus trouble, Vitala hésite. À qui ira sa loyauté ?

 

Mon avis

Vitala a été entraînée durant toute son enfance à l’assassinat, et plus particulièrement pour une seule cible : l’Empereur Lucien, un homme qui oppresse son pays. C’est enfin le grand jour et Vitala est prête à faire son devoir ! Mais elle n’avais pas prévu qu’elle tomberait amoureuse de l’homme qu’elle a apprit à haïr pendant toutes ces années…

Vu comme ça on s’attend à beaucoup de chose, mais pas à ce que ça tombe dans la niaiserie la plus totale et que ça tourne uniquement autour du sexe en permanence. Car une fois que Vitala rencontre Lucien c’est du sexe, du sexe, du sexe, de la politique, du sexe. Et pas parce qu’ils passent leur temps à coucher ensemble, mais parce que le sexe est une solution à tout : pour infiltrer un camp, pour se battre, pour tuer… Au point que Vitala se dit « bon, cinq hommes c’est troooop, je suis un assassin surentraîné, mais je vais en laisser un me violer avant de tuer les autres ». Oui oui, sérieusement. C’est poussif, exagéré et surtout mal intégré à l’histoire. Mais même les problèmes psychologiques de Vitala tournent autour du sexe ! Ce qui fait qu’elle ne pense qu’à ça du début à la fin du roman. Et aussi un peu à libérer son pays, Riorca.

Vitala est aussi un cliché sur patte de la femme : elle ne sait pas prendre une décision rapidement, elle est têtue mais pas trop, elle est soumise, c’est une véritable girouette,… Bref, elle ne ressemble en rien à une jeune femme assassin qui a passé toute son enfance à assassiner des gardes pour s’entraîner à tuer.

Pour moi, ce roman n’a pas sa place chez Bragelonne, mais plutôt dans la collection Romance de chez Milady. En effet, au final tout le roman est basé sur la romance et le sexe, au détriment de l’univers fantasy qui aurait pu être magnifique si l’auteure avait pris le temps de s’y pencher dessus quelques minutes.

Quel dommage, car la couverture est belle !

[Chronique] Haut-Royaume, tome 1 : Le chevalier – Pierre Pevel

[Chronique] Haut-Royaume, tome 1 : Le chevalier – Pierre Pevel

haut-royaume 1


Un homme, un royaume, un destin. Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d’autres qu’il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés. Le Haut-Royaume connaît sa période la plus sombre. Le roi est affaibli et la rébellion gronde aux frontières du territoire. En dernier recours, le souverain libère Lorn de ses geôles et le nomme Chevalier du Trône d’Onyx, chargé de protéger l’autorité royale. Héros valeureux et juste, Lorn est une figure d’espoir pour le peuple, mais il poursuit également un but secret : retrouver ceux qui l’ont maintenu en captivité, les uns après les autres… et leur faire sentir le goût de la vengeance.

Mon avis

Le Haut-Royaume est en plein déclin : le Roi est mourant, la Reine régente à une côte de popularité proche de celle de notre président, un Prince héritier qui fait pâle figure, son petit frère qui se drogue allègrement au kesh pour fuir tout ça ET pour renflouer les caisses de l’état, la Reine décide de vendre Angborn, une terre pour laquelle son Roi s’est vaillamment battu pour l’obtenir. Ce qui, évidemment, ne plaît à personne… Alors pour sauver le Royaume, le Roi sort de ses geôles Lorn Askariàn, le nomme Chevalier du Trône d’Onyx pour sauver le pays.

Pour mon premier Pevel, je dois dire que c’est une réussite ! On a tout ce qu’il faut dans Haut-Royaume pour passer un excellent moment : de l’épique, de la baston, de l’intrigue politique, du cliffhanger et un héros bien badass. Que demander de plus?

Ce roman est extrêmement bien écrit, c’est fluide et ça se laisse lire très facilement sans problème. Le seul problème que je soulèverais, c’est que l’auteur se répète un peu trop par moments. Disons que c’est le genre d’infos qui reviennent tellement de fois, qu’à la fin on ne peut pas s’empêcher de dire « Oui bah c’est bon, on avait compris pour le pouvoir de l’Obscure ! La première et la cinquième fois aussi… ».

Les personnages comme les décors sont très bien décrits, on arrive sans peine à imaginer une scène ou saisir la personnalité d’un personnage, important ou non, avec une mention spéciale pour Lorn. Un personnage sombre dont j’ai réussi à m’attacher, qui en veut à toutes les personnes qui ont fait qu’il est partit en prison. Lui et son chat (roux, qui plus est), sont des personnages atypiques que j’ai adoré suivre.

Par contre, l’auteur nous laisse sur notre faim ! Ce cliffangher est insoutenable, et j’ai hâte de me lancer dans le deuxième tome de la saga pour savoir ce qu’il en est vraiment !

En bref, Haut-Royaume est LE livre qu’il faut s’offrir à Noël, pour passer une bonne fin d’année !

[Chronique] Appartement 16 – Adam Nevill

[Chronique] Appartement 16 – Adam Nevill

appartement 16


Certaines portes devraient toujours rester fermer…

A Barrington House, un immeuble de grand standing dans un quartier chic de Londres, un appartement est inoccupé. Personne n’y entre, personne n’en sort. Et c’est comme ça depuis cinquante ans.
Jusqu’au jour où April, une jeune Américaine, débarque à Barrington House pour visiter l’appartement que lui a légué une mystérieuse grand-tante. Cette dernière, morte dans d’étranges circonstances, a laissé un journal intime où elle révèle avoir été impliquée dans des événements atroces et inexplicables, plusieurs décennies auparavant.
Résolue à découvrir la vérité sur ce qui est arrivé à sa tante, April commence à reconstituer l’histoire secrète de Barrington House. Une force maléfique habite l’immeuble et l’entrée de l’appartement seize donne sur quelque chose de terrifiant et d’inimaginable…

Mon avis

Ceci est un abandon. J’ai tenu 100 pages, après j’ai tout arrêté. Ça fait deux mois que j’enchaîne les bouquins lourdingues, je n’en peux plus. Mais je vais quand même taper un petit avis, parce que quand même, y’a matière.

Barrington House est un immeuble hanté, ou réside un fantôme et un vortex démoniaque. Il s’y passe des choses étranges, comme des tableaux vivants… Pour couronner le tout, le gardien de nuit a des hallucinations qui sont extrêmement proches de la réalite…

Je ne sais pas si c’est la traduction qui est foireuse ou le style de l’auteur qui gâche tout, mais OH MON DIEU COMBIEN CE LIVRE EST LOUUUURD! Vraiment! Bye bye la fluidité! J’ai du relire plusieurs fois certaines phrases pour pouvoir comprendre où voulait en venir l’auteur, et quand tu commences un livre comme ça, généralement ça n’annonce rien de bon.

Autant les moments où il ne se passe rien de palpitant, le texte est plutôt bien écrit, on arrive à suivre, mais une fois qu’on touche au côté horreur du roman, l’auteur s’éparpille, se répète, perd le lecteur… Comment peut-on avoir peur en lisant un roman d’horreur si on arrive même pas à suivre l’auteur?

Côté personnages, rien de bien transcendant, j’en ai bien peur, que ce soit Seth ou Apryl…

C’est donc avec regret que je referme ce livre, parce que le résumé était tellement tentant…

[Chronique] Le livre et l’épée, tome 1 : La voie de la colère – Antoine Rouaud

[Chronique] Le livre et l’épée, tome 1 : La voie de la colère – Antoine Rouaud

la voie de la colere


An 10 de la République, dans la cité portuaire de Masalia.
Dun-Cadal n’est plus que l’ombre de lui-même. Trahi par ses amis et accablé par la mort de son apprenti, celui qui fut le plus grand général de l’Empire déchu passe désormais son temps à boire dans une taverne.
Il s’est détourné de la politique, des aventures, et même de l’Histoire. Mais l’Histoire n’en a pas fini avec lui.
Viola est une jeune historienne à la recherche de l’épée de l’Empereur, symbole de l’ancien régime. Elle sait que Dun-Cadal est la dernière personne à avoir été en possession de la précieuse relique, qu’il aurait cachée pendant les dernières heures de la révolution.
Curieusement, c’est lorsqu’elle met enfin la main sur l’ancien chevalier que débute une série d’assassinats. L’un après l’autre, tous les anciens alliés de Dun-Cadal sont abattus par un homme qu’il a bien connu : l’assassin personnel de l’Empereur. L’ex-général en est convaincu : aucun de ces événements n’est le fruit du hasard. Dans l’ombre se dessine une conspiration qui va bouleverser le destin de chacun. Des secrets vont être révélés au fur et à mesure que Dun-Cadal va raconter son histoire. La véritable histoire.

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier la team de Babelio et les éditions Bragelonne pour m’avoir permise de découvrir ce petit chef-d’œuvre en avant-première ! Franchement, aucune déception, une histoire à couper le souffle, des retournements de situation inattendus et des révélations énormes, sans compter une fin dont on ne peut imaginer l’issue sans lire jusqu’au dernier mot l’histoire du Général Dun-Cadal Daermon et son chevalier, Grenouille… Et d’un livre qui, paraît-il, contiendrait toute la destinée des hommes en ses pages…

Mais replaçons l’histoire dans son contexte : nous sommes en l’an 10, à Masalia, Dun-Cadal n’est plus que l’ombre de lui-même et attend sa mort dans le fond d’une chope de vin, avec le souvenir cuisant du jour où la Main de son Empereur a annoncé la mort de Grenouille, son apprenti, un petit bout d’homme qu’il a fait évoluer pour qu’il atteigne le statut de chevalier. Il n’y a plus d’Empire depuis 10 ans – il n’y a plus qu’une République dont il ne sait rien. Dun ne s’intéresse plus aux affaires de ce monde et préfère rester dans l’ignorance, répétant un quotidien qui ne laisserait jamais imaginé qu’il fût ne serait-ce qu’un jour un Général : il se lève, va boire à la taverne et se fait ramener chez son amante, Mildrel, une courtisane du temps de l’Empire. Et ainsi va la vie de Dun, jusqu’au jour où une historienne de la République, Viola, va venir lui demander de raconter ses derniers souvenirs de l’Empire, sa rencontre avec Grenouille pour deviner ou se cache l’Épée Eraëd qu’il a prit sur le corps de l’Empereur Ashim Reyes, le jour de son assassinat. Ce qu’il ne sait pas, c’est que tout tourne autour du fameux livre.

C’est donc ainsi que se déroule la première partie du livre. Nous remontons les dernières années de l’Empire, la rencontre de Grenouille et l’ascension de ce dernier. Grenouille n’est qu’un gamin des Salines, fuyant son peuple qui se révolte contre l’Empire. Il n’a plus de nom, plus de famille, plus rien. Dun cherchera à en savoir plus sur son apprenti, mais jamais il ne révèlera son histoire. Il cache une grande partie de mystère et l’auteur mettra tout en œuvre pour que nous sachons rien. La première partie ne fait qu’exposer les faits du passé, jusqu’au moment où justement un fantôme du passé revient et décide de venger ce que fût l’empire en s’en prenant à d’éminentes personnes de la République, sous les yeux du vieux Général.
La deuxième partie répond à toutes les questions de la première, les révélations sont faites et à l’instar de la première partie racontée par Dun, celle-ci est racontée par rapport à ce qu’a vécu Grenouille en parallèle. Une sorte de reboot de l’histoire, une version 2.0 plus détaillée des faits rapportés dans la première partie. L’histoire continue malgré les sauts dans le passé, et l’auteur laisse la fin du livre pour le présent, dont les actes des protagonistes deviennent plus frappants quand on a passé l’étape des révélations sur toutes les zones d’ombre.

Je ne vais pas vous spoiler plus l’histoire que ça, mais pour moi c’est clair : à quand la suite ? Je ne me suis pas ennuyée du début à la fin, l’histoire est prenante et ne laisse pas un seul moment deviner la suite. Les personnages sont charismatiques et on comprend leur motivations derrière cette flopée de complots en tout genre. Un livre qui fera plaisir à tout amateur de fantasy, et qui séduira plusieurs d’entre vous, j’en suis certaine !

Si l’histoire vous tente, le livre sortira le 31 octobre 2013 😉